Émile Roux
Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Personnalité des sciences humaines et sociales
Pierre Paul Émile Roux, né le Modèle:Date de naissance à Confolens (Charente) et mort le Modèle:Date de décès à Paris, est un médecin, bactériologiste et immunologiste français. Il fut l'un des plus proches collaborateurs de Pasteur (1822-1895) et fonda avec lui l'Institut Pasteur. Il découvrit le sérum antidiphtérique, première thérapie efficace contre cette maladie.
Biographie
Sa famille, tant du côté de son père (Jean Roux, 1810-1862) que du côté de sa mère (Marthe Madeleine Pintaud, 1812-1884), est originaire de Confolens. À la mort de son père, principal du collège de Confolens, le jeune Émile Roux est élevé par sa sœur aînée et son mari. Il étudie à Aurillac et au Puy-en-Velay. Il obtient son baccalauréat à Clermont-Ferrand en 1871. Il obtient sa licence ès sciences en 1871 et commence, en 1872, à étudier à la faculté de médecine de Clermont-Ferrand. Il travaille d'abord comme étudiant-assistant en chimie à la Faculté des sciences, sous la direction d'Émile Duclaux (1840-1904). De 1874 à 1878, il poursuit ses études à Paris, où il est admis comme assistant clinique à l'Hôtel-Dieu. De 1874 à 1877, il est élève à l'École militaire du Val-de-Grâce, mais doit la quitter pour n'avoir pas présenté sa thèse en temps voulu. Roux est renvoyé de l'armée en 1877<ref>Émile Lagrange, Monsieur Roux, éd. Goemaere, 1954, Modèle:P..</ref>.
En 1878, il commence à travailler à la Sorbonne comme assistant du cours sur la fermentation que donne son patron Duclaux, qui le recommande<ref>Émile Lagrange, Monsieur Roux, éd. Goemaere, 1954, Modèle:P..</ref> à Louis Pasteur, qui cherchait des assistants. Il travaille alors au laboratoire de Pasteur comme assistant de recherche de 1878 à 1883 à l'École normale supérieure de Paris, ses recherches étant axées sur l'origine microbienne des maladies. Il dédie ainsi toute sa vie à l'étude des microbes et des maladies infectieuses.
En 1916, il s'installe dans un petit appartement de l'hôpital Pasteur dans le [[15e arrondissement de Paris|Modèle:15e]] de Paris. Resté célibataire, il y meurt le Modèle:Date-<ref>Archives de Paris 15e, acte de décès no 4293, année 1933 (page 25/31)</ref>. Le Modèle:Date- ont lieu ses funérailles nationales.
Travaux scientifiques
Il étudie avec Pasteur le choléra des poules (1879-1880).
Modèle:Article détaillé Il étudie également avec Pasteur la maladie du charbon (1879-1890), et participe à l'expérience célèbre de Pouilly-le-Fort, expérience publique de vaccination d'animaux contre le charbon.
En Modèle:Date-, à Pouilly-le-Fort, près de Melun, Pasteur réalise une grande expérience de vaccination contre le charbon sur 50 moutons. Il prépare deux lots de 25. Le premier lot reçoit, à 15 jours d'intervalle, deux injections de vaccin anti-charbonneux préparé par Pasteur et ses collaborateurs. Puis les deux lots reçoivent une injection de culture vivante de bacille charbonneux. Tous les animaux non vaccinés meurent. Tous les vaccinés survivent. Pasteur, qui n'est pas médecin mais chimiste, est désormais célèbre.
Se référant aux souvenirs publiés en 1937-1938 par le bactériologiste Adrien Loir, neveu et ancien assistant-préparateur de Pasteur, Émile Lagrange<ref>Émile Lagrange, Monsieur Roux, éd. Goemaere, 1954, Modèle:P..</ref>, biographe d'Émile Roux, écrit : Modèle:Citation bloc
En 1883, Roux présente sa thèse de doctorat, intitulée Des nouvelles acquisitions sur la rage<ref>Roux, Émile Pierre Paul : Des nouvelles acquisitions sur la rage, thèse de médecine de Paris Modèle:N°398, 1883. En ligne sur le site de la BIUM.</ref>, Paris, où il décrit les recherches qu'il mène avec Pasteur sur ce sujet depuis 1881, et qui devaient conduire à la première vaccination contre cette maladie redoutable. Roux est alors reconnu comme un expert dans les sciences nouvelles qu'étaient la microbiologie médicale et l'immunologie.
Avec d'autres assistants de Pasteur, Edmond Nocard (1850-1903), Louis Thuillier (1856-1883) et Isidore Straus (1845-1896), il se rend en 1883 en Égypte, pour y étudier une épidémie de choléra humain. Ces chercheurs échouent cependant dans leur tentative d'isoler le germe responsable de cette maladie, lequel ne devait être découvert que plus tard à Alexandrie par le médecin allemand Robert Koch (1843-1910) (il s'agissait en fait d'une redécouverte, car l'agent du choléra avait déjà été isolé en 1854 par Filippo Pacini).
En 1888, il publie avec Alexandre Yersin (1863-1943) le premier de ses travaux classiques sur l'origine de la diphtérie, due au bacille de Klebs-Loeffler, maladie alors très fréquente et mortelle, particulièrement chez les enfants<ref name="oms1995"> {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Galazka AM, Robertson SE. « Diphtheria: changing patterns in the developing world and the industrialized world » Eur J Epidemiol. 1995;11(1):107-17. Modèle:PMID</ref>. Loeffler avait pressenti que le bacille produisait son effet par une toxine, mais n'avait pas isolé cette toxine, ce qui fut l'œuvre de Roux et Yersin. Il s'agissait d'ailleurs de la première toxine isolée dans l'histoire de la microbiologie<ref>Patrick Berche, Une histoire des microbes, Paris, John Libbey Eurotext, 2007, Modèle:P..</ref>. Roux en étudie les propriétés et commence en 1891 à mettre au point un sérum efficace pour traiter la maladie, après qu'Emil Adolf von Behring et Shibasaburo Kitasato ont démontré qu'il était possible de produire chez des animaux des anticorps contre la toxine diphtérique. Roux, Martin et Chaillou testèrent l'efficacité thérapeutique du sérum antidiphtérique sur des enfants à l'Hôpital Trousseau et à l'Hôpital des Enfants-Malades. Le résultat fut 316 morts sur 520 traités par les méthodes classiques, contre 109 morts sur 448 traités par le sérum<ref>Claire Salomon-Bayet, « Penser le révolution pastorienne », dans Claire Salomon-Bayet (dir.), Pasteur et la révolution pastorienne, Paris, 1986, Modèle:P.</ref>. Ce succès valut à Émile Roux d'être salué comme héros de la science dans les congrès médicaux partout en Europe.
Durant la Première Guerre mondiale, il est au Conseil d'hygiène de l'armée. Il est le président d'honneur du Congrès de chirurgie de 1922.
La création de l'Institut Pasteur
En 1883, et pendant les quatre années qui suivent, Émile Roux est très impliqué dans la création de ce qui devait être l'Institut Pasteur, et il partage son temps entre la recherche biomédicale et ses devoirs administratifs. En 1888, année importante dans sa carrière, il accepte le poste de directeur des services, et entre au conseil de rédaction des Annales de l'Institut Pasteur. Dans le même temps, il crée le premier cours régulier sur la technique microbiologique, qui devait avoir une influence considérable dans la formation aux maladies infectieuses d'un grand nombre de chercheurs et de médecins français et étrangers voués à la célébrité.
Dans les années suivantes, Roux se dépense sans compter dans un grand nombre de recherches sur la microbiologie et l'immunologie pratique du tétanos, de la tuberculose, de la syphilis et de la pneumonie. En 1903, il reçoit le prix Osiris, dont il reverse le montant de 100 000 francs à l'Institut Pasteur.
En 1904, il est nommé directeur général de l'Institut Pasteur (à l'ancien poste de Pasteur).
La même année, sous son impulsion l'Institut Pasteur d'Alger est créé, il en confie la direction à Edmond et Étienne Sergent.
Œuvres et publications
- Notice sur les travaux scientifiques, Masson (Paris), 1896, Texte intégral .
- Préface de Modèle:Ouvrage
Titres et distinctions
- Membre de l'Académie des sciences (1899)
- Docteur honoris causa de l'Université Jagellon de Cracovie (1900)<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Doktorzy honoris causa, sur le site de l'université jagellonne de Cracovie</ref>.
- Prix Osiris (1903)
- Directeur de l'Institut Pasteur (1904-1933)
- Membre du conseil de la Société de pathologie exotique (SPE) (1908)
- Émile Roux vit ses travaux récompensés par la prestigieuse médaille Copley en 1917
- Président de la conférence médicale de la Ligue des sociétés de la Croix-Rouge qui se tient à Cannes (1919).
- Président d'honneur du Congrès de chirurgie (1928)
- Membre de l'Académie de médecine, de l'Académie royale de médecine de Belgique et de l'Académie d'agriculture de France
Décorations françaises
- Fichier:Legion Honneur GC ribbon.svg Légion d'honneur<ref>Modèle:Base Léonore</ref> :
- Chevalier Modèle:Date-
- Officier Modèle:Date-
- Commandeur Modèle:Date-
- Grand officier Modèle:Date-
- Grand-croix Modèle:Date-
Hommages
- Funérailles nationales le Modèle:Date-<ref>Cérémonies publiques, funérailles nationales et obsèques aux frais de l’État (1899-1943), inventaire par Anne Alonso, revu et complété par Nadine Gastaldi, Centre historique des Archives nationales , Disponible en ligne</ref>.
- À Confolens, sa maison natale porte une plaque revêtue de l'inscription : « En ce collège le Modèle:Date- est né Monsieur Pierre Paul Emile Roux, fils de Jean Roux et Marie Magdeleine Pintaux, médecin découvreur charentais, élève et continuateur de Louis Pasteur, et sauveur de l'enfance humaine. Le Pays d'Ouest à l'un de ses Patrons Amis » <ref>"Confolens, in Villages de France... Charente... Limousin...",
Disponible en ligne</ref>.
- À Confolens son buste, sculpté par René Pajot<ref>"Études charentaise, N°10, octobre novembre décembre 1968",
Disponible en ligne</ref>, est installé devant sa maison natale, où il a été inauguré le Modèle:Date- par Marc Rucart alors ministre de la Santé. Sur le piédestal qui soutient le buste est gravée l'inscription : « À Émile Roux, Directeur de l'Institut Pasteur, Bienfaiteur de l'humanité »<ref>"Emile Roux par René Pajot à Confolens", Disponible en ligne</ref>.
- Le centre hospitalier du Puy-en-Velay porte le nom de « centre hospitalier Émile-Roux »<ref>Modèle:Officiel du centre hospitalier Émile-Roux</ref>, comme l'hôpital Émile-Roux du groupe hospitalier Henri-Mondor de l'AP-HP à Limeil-Brévannes.
- Le lycée de Confolens, sa ville natale, porte le nom de « lycée Émile Roux »<ref>Modèle:Officiel du lycée Émile Roux</ref>, comme le collège du Cannet porte le nom de « collège Émile Roux »<ref>"Annuaire des établissements scolaires" Disponible en ligne</ref>.
- Allée du docteur Émile Roux à Clermont-Ferrand
- Avenue du docteur Émile Roux à Bonneuil-sur-Marne, Garches, Nice, Orvault, et St Herblain
- Boulevard du docteur Émile Roux à Cournon-d'Auvergne
- Place du docteur Émile Roux à Chatou, Confolens, Gennevilliers et La Rochefoucauld
- Rue du docteur Émile Roux dans plusieurs villes françaises, dont Aurillac, Brest, Caen, Choisy-le-Roi, Cholet, Clichy, Épinal, Étaples, Fontenay-sous-Bois, Grenoble, La Rochelle, Le Havre, Paris, Poitiers, Rennes et Saint-Étienne.
- Rue du Docteur-Roux à Bruxelles, et rue du Docteur-Roux à Paris, siège de l'Institut Pasteur, qu'il aura dirigé.
- A Reims, une résidence pour personnes âgées porte le nom de "Résidence Roux".
- des écoles primaires portent également son nom, par exemple à Chelles, Massy, Montpellier.
Philatélie
L'administration des Postes françaises émet en 1954 un timbre à surtaxe (25 francs+8 francs) à son effigie dans la série de six valeurs Célébrités du XIIe au XXe siècles.
Bibliographie
- Cressac Mary, Le Docteur Roux, mon oncle, Paris, L'Arche, 1951.
- Lagrange Émile, Monsieur Roux, éd. Goemaere, Bruxelles, 1954.
- Ariès Jacques, « Émile Roux. Naissance de la bactériologie » in Aventures scientifiques : savants en Poitou-Charentes du {{#switch: e
| e | er | = Modèle:S mini-{{#ifeq: au|-| – | au }}Modèle:S mini- siècle
| Modèle:S mini-{{#ifeq: e|-| – | e }}Modèle:S mini- siècleXX
}}, J. Dombres (dir.), Les éditions de l’Actualité Poitou-Charentes (Poitiers), 1995 : 210-221. Modèle:ISBN
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} A.G.N., Pierre Paul Émile Roux, in Canadian Medical Association Journal 1934, 30(1):70-71, Texte intégral (Modèle:PMID)
- Perrot Annick, Maxime Schwartz, Pasteur et ses lieutenants : Roux, Yersin et les autres, Paris, Odile Jacob , 2013, 272 pages, Modèle:ISBN
Notes et références
Modèle:Traduction/Référence <references/>
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Émile Roux dans le site de la Bibliothèque de la science et de l'industrie à Paris
- Œuvres numérisées d'Émile Roux dans le site Internet Archive.
- Œuvres numérisées d'Émile Roux dans le site Europeana