Aldo Moro

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Modèle:Homon Modèle:Infobox Politicien

Aldo Moro Modèle:MSAPI<ref>Prononciation en italien standard retranscrite selon la norme API.</ref> <templatestyles src="Prononciation/styles.css" />{{#invoke:Prononciation|prononciation}}, né le Modèle:Date de naissance à Maglie et mort assassiné le Modèle:Date de décès à Rome (ou ses environs), est un homme d'État italien membre de la Démocratie chrétienne (DC).

Pendant la Seconde Guerre mondiale, il est professeur de droit pénal. Il est élu député en Modèle:Date-, entre pour la première fois au gouvernement en Modèle:Date- et dirige la Démocratie chrétienne entre Modèle:Date- et Modèle:Date-. Il exerce deux fois les fonctions de président du Conseil des ministres d'Italie (1963-1968 puis 1974-1976) et dirige par deux fois la diplomatie italienne.

Partisan du Modèle:Citation entre les chrétiens-démocrates et les communistes, il est enlevé en Modèle:Date- par les Brigades rouges. Il est séquestré Modèle:Unité et finalement assassiné par ses geôliers. Les conditions de sa mort et l'incapacité des autorités de l'époque à le sauver restent des sujets polémiques dans la classe politique et les médias italiens.

Biographie

Débuts politiques

Professeur de droit pénal à la faculté de droit de l'université de Bari à partir de 1940, Aldo Moro rejoint, en 1941, la FUCI (Fédération universitaire des catholiques italiens) et en devient le président.

Après la Seconde Guerre mondiale, il est élu à l'Assemblée constituante en 1946.

Moro participe à la rédaction de la nouvelle constitution. Il est ensuite réélu comme député à la Chambre des députés en 1948 pour y servir jusqu'à sa mort. Il est sous-secrétaire d'État aux Affaires étrangères (1948-1950), garde des sceaux, ministre de la Justice (1955-1957), de l'Éducation nationale (1957-1958) et des Affaires étrangères (1969-1972 et 1973-1974).

Il est secrétaire de la Démocratie chrétienne de 1960 à 1963. À partir de décembre 1963 et durant 4 ans et demi, il dirige le premier gouvernement italien intégrant des ministres socialistes<ref name=":02">Modèle:Chapitre.</ref>.

Le centre gauche entre en crise à la fin des années 1960, affaiblissant le poids de Moro dans son parti<ref name=":02" />.

Juriste renommé, il a été professeur de droit et de procédure pénale à la faculté de sciences politiques de l'université de Rome « La Sapienza » de 1960 jusqu'à sa mort.

Le « compromis historique »

Pendant les années 1970, Moro porta son attention sur le projet d'Enrico Berlinguer de compromis historique. Le dirigeant du PCI (Parti communiste italien) proposait une alliance entre les communistes et les démocrates-chrétiens à une époque de grave crise économique, politique et sociale en Italie.

Moro fut chef de gouvernements de centre-gauche de novembre 1974 à avril 1976 mais jamais il ne put diriger une coalition issue du compromis historique. Alors qu'il présidait la Démocratie chrétienne en 1976, il fut l'un de ceux qui contribuèrent à former un gouvernement de « solidarité nationale » dirigé par Giulio Andreotti, avec le PCI dans la majorité, une année plus tard<ref name=":02" />.

Pacte Moro avec les groupes palestiniens

Moro impulsant une politique proarabe comme ministre des Affaires étrangères<ref name=":02" />, l’Italie passa un accord dénommé « pacte Moro » avec les groupes palestiniens pour qu’ils puissent transiter et passer des armes sur le territoire italien sans être inquiétés, en échange de l’engagement à ne pas accomplir d’attentats sur son sol. Le pacte aurait tenu jusqu’à la mort d’Aldo Moro<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Enlèvement et assassinat

Le Modèle:Date, Aldo Moro est enlevé en plein Rome, rue Mario-Fani, par les Brigades rouges, un groupe terroriste d'extrême gauche dirigé par Mario Moretti. Les assaillants assassinent froidement les cinq gardes du corps de Moro afin de l’enlever<ref>« Il y a 35 ans, les Brigades rouges assassinaient Aldo Moro ».</ref>. Après une détention de 55 jours, Moro est assassiné le 9 mai à Rome<ref name=IT>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Indro Montanelli et Mario Cervi, L'Italia degli anni di piombo, Milan, Rizzoli, 1991.</ref>. Son corps est retrouvé le jour même dans le coffre d'une Renault 4L<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Moro était en route pour une session de la Chambre des députés lorsqu’il a été enlevé. Lors de cette session, les députés devaient discuter le vote de confiance au nouveau gouvernement de Giulio Andreotti qui, pour la première fois, recevait l’aval du Parti communiste. Ce devait être la première application de la vision stratégique que partageait Moro avec Berlinguer de compromis historique.

Les Brigades rouges proposèrent d’épargner la vie de Moro en échange de la libération de plusieurs de leurs compagnons emprisonnés<ref name=IT/>.

Pendant cette période, Moro écrivit des lettres aux principaux dirigeants de la Démocratie chrétienne (DC) ainsi qu’au pape Paul VI (qui plus tard célébra personnellement la messe de funérailles de Moro). Dans ses lettres, Moro prônait comme objectif prioritaire pour l’État de sauver des vies, et affirmait que le gouvernement devait s’évertuer à satisfaire les revendications de ses geôliers. La plupart des dirigeants du parti de la DC soutenaient que les lettres ne reflétaient pas les aspirations sincères de Moro, et refusèrent toute tentative de négociation, rejetant ainsi les requêtes de la famille Moro. Dans son appel aux terroristes, le pape Paul VI demanda la libération « sans conditions » de Moro<ref name=IT/>.

Suivant les indications des Brigades rouges, son corps sans vie fut retrouvé dans le coffre d'une Renault 4L rouge stationnée via Caetani, à mi-chemin du trajet entre le siège national de la Démocratie chrétienne et celui du Parti communiste.

Il avait été abattu de douze balles tirées dans la poitrine<ref>Le responsable des Brigades Rouges a tiré deux balles sur Moro avec un Walter PPK, puis, l'arme s'étant enrayée, a pris une mitraillette Skorpion munie d'un silencieux avec laquelle il a tiré deux rafales de Modèle:Combien. Modèle:Cf Modèle:Ouvrage.</ref>.

Le 13 mai suivant, le pape Paul VI a célébré une messe solennelle pour la mort d'Aldo Moro, ami et allié de longue date, à laquelle de nombreuses personnalités politiques italiennes ont participé. Cette cérémonie funéraire a été célébrée sans la dépouille de Moro à la demande explicite de la famille, qui n'y a pas participé, disant que l'État italien avait fait peu ou rien pour sauver sa vie, et refusant les funérailles d'État : elle choisit de procéder aux funérailles en forme privée à l'église de san Tommaso de Torrita Tiberina, une petite ville de la province romaine où l'homme d'État aimait se reposer, et où il a été aussi inhumé<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Les procès criminels et les conséquences

Le procès des ravisseurs d'Aldo Moro, impliquant 63 accusés, s'est tenu du Modèle:Date- au Modèle:Date à Rome. Il s'est soldé par 32 condamnations à perpétuité (dont plusieurs par contumace, comme celle d'Alessio Casimirri), une vingtaine de condamnations totalisant 316 ans de prison et quatre acquittements. Le Modèle:Date-, les brigadistes emprisonnés dans la prison de Palmi, dont des chefs « historiques » du mouvement comme Renato Curcio, font parvenir à la presse des documents dans lesquels ils reconnaissent l'échec de leur action et remettent en cause toute forme de terrorisme. Le Modèle:Date, le jugement de la cour d'appel, confirmé par la Cour suprême, annule dix condamnations à perpétuité, conformément à la politique de modération envers les repentis mise en place avec succès au début des années 1980<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Sergio Zavoli, La notte della Repubblica, Roma, Nuova Eri, 1992.</ref>.

Modèle:Qui ont envisagé que les lettres de Moro comportaient des messages codés à l’intention de sa famille et de ses collègues. Modèle:Qui ont douté de la validité de ces lettres et envisagé une éventuelle censure. Le chef des carabiniers Carlo Alberto Dalla Chiesa (qui sera plus tard assassiné par la mafia) trouva des copies des lettres de Moro dans une maison milanaise ayant appartenu à des terroristes. Mais ce ne fut que des années après cette découverte qu’elles furent rendues publiques.

Débats

Le juge Modèle:Lien a déclaré que les Brigades rouges ont bénéficié du soutien logistique et direct de la Stasi est-allemande.

Modèle:Qui ont suggéré que le mouvement d'extrême gauche avait été infiltré ou manipulé, pour discréditer la cause communiste, par les services secrets américains. Guy Debord, lui, met plutôt en cause des Modèle:Lien<ref>Guy Debord, Préface à la quatrième édition italienne de « La Société du Spectacle », 1979.</ref>Modèle:Refins. Cette théorie se fonde sur le fait que l'effort fourni par Moro pour intégrer des communistes au gouvernement n'avait pas reçu l'approbation des États-Unis. Aucune preuve n'a pu être trouvée pour appuyer cette théorie.

Le journaliste Indro Montanelli, cependant, a toujours nié les théories du complot sur l'affaire Moro<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Aldo Moro: commemorare o dimenticare? », sur Corriere della Sera, 21 décembre 1995 (consulté le 13 mars 2016).</ref> : aucune conspiration internationale, Moro a été enlevé et assassiné par une poignée de « révolutionnaires » italiens<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Sandro Gerbi et Raffaele Liucci, Indro Montanelli (1909-2001): Una biografia, Milan, Hoepli, 2014.</ref>. Montanelli a rendu un jugement sévère sur les lettres écrites par Moro<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Indro Montanelli, « Aldo Moro, al di là della melassa ipocrita », sur Corriere della Sera, 22 mars 1997 (consulté le 13 mars 2016).</ref> et sa famille<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Indro Montanelli, « La vedova nera », sur il Giornale nuovo, 23 juillet 1982.</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « INDRO MONTANELLI: Milano. Lettera al Sen. Cesare Pozzo per posizioni Maria Fida - 23 novembre 1990 ».</ref>.

Il est néanmoins établi que le gouvernement italien, conseillé par des fonctionnaires américains, a délibérément fait échouer les négociations. Dans un documentaire d'Emmanuel Amara réalisé pour France 5, Les Derniers Jours d'Aldo Moro (2006), Steve Pieczenik, un ancien négociateur en chef américain<ref> {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « US envoy admits role in Aldo Moro killing », telegraph.co.uk, 11 mars 2008.</ref> ayant travaillé sous les ordres des secrétaires d'État Henry Kissinger, Cyrus Vance et James Baker, raconte comment il a participé au court-circuitage des négociations afin qu'elles n'aboutissent pas, avec comme recours éventuel de Modèle:Citation. Modèle:Citation, ajoute-t-il. Un peu plus tard, dans le même documentaire, Francesco Cossiga, ministre de l'Intérieur de l'époque, confirme cette version des faits<ref>Hubert Artus, « Pourquoi le pouvoir italien a lâché Aldo Moro exécuté en 1978 », sur Rue89, nouvelobs.com, le 8 février 2008. Extrait du documentaire d'Emmanuel Amara.</ref>. C'est aussi la conclusion à laquelle était arrivé le journaliste d'investigation américain Webster G. Tarpley en 1978. Ces conclusions sont également corroborées par les témoignages du député et secrétaire d'État italien Elio Rosati, très proche collaborateur et ami d'Aldo Moro<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>.

Postérité

Le pont Punta Penna Pizzone de Tarente, parmi les plus longs d'Europe, lui est dédié en 2008<ref>PONTE PUNTA PENNA PIZZONE, TRA I PIÙ LUNGHI D’EUROPA sur madeintaranto.org.</ref>. Le Modèle:Date, le Saint-Siège, par la voix d'Agostino Vallini, a déclaré étudier le dossier d'une éventuelle béatification d'Aldo Moro<ref name="Aldo Moro, de mártir a santo">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="Aldo Moro, assassiné par les Brigades rouges, bientôt béatifié ?">Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="L’ancien président du conseil italien Aldo Moro pourrait être béatifié">Modèle:Lien web.</ref>.

Le cinéaste italien Marco Bellocchio a consacré deux œuvres à l'enlèvement et à l'assassinat Aldo Moro :

Notes et références

Modèle:Références

Annexes

Modèle:Autres projets

Bibliographie

  • Emmanuel Amara, Nous avons tué Aldo Moro, Patrick Robin éditions, 2006 Modèle:ISBN (commentaire sur delpla.org)
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Marco Baliani, Corpo di stato. Il delitto Moro, Milano, Rizzoli, 2003 Modèle:Commentaire
  • Philippe Foro, Une longue saison de douleur et de mort. L'affaire Aldo Moro, Vendémiaire, 2011
  • Indro Montanelli et Mario Cervi, L'Italia degli anni di piombo, Milan, Rizzoli, 1991
  • Aldo Moro, Mon sang retombera sur vous, Tallandier, 2005
  • Leonardo Sciascia, L'Affaire Moro, Grasset, 1978
  • Webster Tarpley, Chi ha ucciso Aldo Moro ? (Qui a tué Aldo Moro ?), 1978
  • Sergio Zavoli, La notte della Repubblica, Roma, Nuova Eri, 1992
  • L'auteur français Maurice Attia évoque l'enlèvement d'Aldo Moro dans l'un de ses romans : Le rouge et le brun, paru en 2021 chez Jigal.

Filmographie

Articles connexes

Liens externes

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