André Rousselet
Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Politicien
André Rousselet, né le Modèle:Date de naissance- à Nancy et mort le Modèle:Date de mort- à Modèle:Arrondissement<ref name="huffpost1">« André Rousselet, fondateur de Canal Plus et propriétaire des taxis G7, est mort », Le Huffington Post.fr, Modèle:Date-.</ref>,<ref name=lemonde3382/>, est un haut fonctionnaire, homme politique et chef d'entreprise français.
Magistrat de formation, il devient sous-préfet puis député. Devenu en 1960 propriétaire du groupe Taxis G7 qu'il fait prospérer, il fonde en 1984 la chaîne à péage Canal+.
Biographie
Famille, enfance et formation
André Rousselet nait à Nancy le Modèle:1er octobre 1922<ref name=lemonde3382/>. Son père, Marcel Rousselet (1893-1982), est un magistrat et juriste reconnu, premier président de la cour d'appel de Paris de 1950 à 1962. Le frère d'André, Jean, deviendra un pédiatre renommé, auteur notamment de l’ouvrage L’Allergie au travail<ref name=lemonde3382/>.
Élève médiocre, André Rousselet obtient son baccalauréat, option philosophie, en 1940, à Limoges, sa famille ayant dû quitter son appartement parisien qui a été bombardé<ref name=lemonde3382/>. Il reconnaît avoir été pétainiste vers 16 ans, ce qui l’a rapproché plus tard de Robert Hersant et lui a également permis de mieux comprendre François Mitterrand<ref name=lemonde3382/>.
Inscrit en droit, il est d'abord tenté, à la fin de 1942, par l’expérience de l'École des cadres d'Uriage, organisme issu de la Collaboration où il reste peu de temps, avant de rentrer à Paris passer sa licence de droit<ref name=lemonde3382/>. Cherchant à lui éviter le Service du travail obligatoire (STO), son père lui déniche un emploi en Alsace, mais celui-ci ne dure pas. Retrouvé, il est envoyé dans une petite ville allemande où il reste captif pendant dix-huit mois, travaillant dans une usine et dormant dans des baraquements<ref name=lemonde3382/>. Revenu à Paris en 1944, après la Libération, il termine sa licence de droit. Cependant, au lieu de passer l'examen du barreau, il réussit le concours d’intégration à l’administration préfectorale, avant que le concours de l’ENA ne soit créé<ref name=lemonde3382/>.
Proximité avec François Mitterrand
Chef de cabinet
André Rousselet, repéré par l'entourage de François Mitterrand en tant que « talentueux sous-préfet » avec une réputation d'« incorruptible »<ref name=lemonde3382/>, atterrit « par hasard » dans l'administration, comme il le dira lui-même<ref name=fig_G00177/>,<ref name=OBS1364>« La mort d'André Rousselet : quand il racontait Mitterrand, Canal+... », Véronique Groussard, L'Obs.com, 19 décembre 2015 (modifié le 26 mai 2016 ; consulté le 30 mai 2016).</ref>. Il devient chef de cabinet adjoint de celui-ci, nommé ministre de l'intérieur du gouvernement Pierre Mendès France (Modèle:Date--Modèle:Date-). C'est le premier pas d'une longue fidélité au futur président<ref name=lemonde3382/>. Il le suit au ministère de la Justice, comme chef de cabinet, sous le gouvernement Guy Mollet. En 1982<ref name=lemonde3382/>, il reste une année à l'Élysée en tant que directeur de cabinet avant de prendre en 1983 la direction de Havas<ref name=fig_G00177/>.
« Argentier » de Mitterrand
À partir de 1965, lors de chaque campagne présidentielle de François Mitterrand, il se charge de rassembler les financements nécessaires à son organisation<ref name=OBS1364/>, notamment lors des campagnes présidentielles de 1974 et de 1981<ref name=fig_G00177/>. Il indique notamment dans une interview parue dans L'Obs en Modèle:Date-, concernant la campagne de 1981 : Modèle:Citation<ref name=OBS1364/>.
Membres du « premier cercle »
André Rousselet est un proche de François Mitterrand, dont il a été l'exécuteur testamentaire<ref name=fig_G00177/>,<ref name=lemonde3382/> (c'est d'ailleurs Rousselet qui annonça la mort de Mitterrand à son successeur<ref>Modèle:Ouvrage</ref>) et l'un des rares à l'époque à connaître l'existence de Mazarine<ref name=OBS1364/>, la fille cachée du président<ref name=fig_G00177/>.
Député
Le Modèle:Date-, il est élu député FGDS de la Haute-Garonne et siège à l'Assemblée nationale jusqu'à sa défaite, le Modèle:Date-.
Groupe G7
En 1958, à la suite de l'arrivée au pouvoir du général de Gaulle<ref name=fig_G00177/>, André Rousselet demande à être placé en disponibilité de l'Administration et entre au service des relations extérieures chez Simca<ref name=fig_G00177>« Disparition d'André Rousselet, le fondateur de Canal + », Caroline Sallé, Le Figaro.fr, 29 mai 2016.</ref>. En 1960, il devient propriétaire de la G7, l'une des toutes premières compagnies de taxis parisiens, elle-même filiale de Simca<ref name=OBS2398>« Comment le roi des taxis compte contrer Uber », Dominique Nora, L'Obs.com, 10 juillet 2015 .</ref>. Il la modernise (au début à la tête de 150 taxis, il va, à la suite d'un investissement, en détenir 2 000<ref name=lemonde3382/>), puis lui adjoint de nouvelles activités. En 1993, la société avale son principal concurrent, les Taxis bleus<ref name=OBS2398/>. Il scinde la G7 en sept entités et revend un bon nombre de ses parts au prix fort à six associés<ref name=lemonde3382/>, au sein de l'actuel Groupe G7.
Il bénéficie par ailleurs d'aides du pouvoir : en 1982, alors directeur de cabinet de François Mitterrand, le carburant est détaxé pour les taxis<ref name=lemonde3382/> ; il obtient également la libéralisation du secteur<ref name=OBS2398/>.
Autres activités
En 1976, il tente en vain de lancer un magazine sportif, Sports Magazine<ref name=BFMBizz>« André Rousselet, le fondateur de Canal+, n'est plus », BFMBusiness avec AFP, sur le site BFM TV.com, 29 mai 2016.</ref>, et de racheter France Soir<ref name=lemonde3382/>.
Président de Havas
En Modèle:Date-, André Rousselet est nommé, par le gouvernement d'alors<ref>https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000519849</ref>, président d'Havas, poste qu'il occupe jusqu'en 1986.
Fondation de Canal+
Le Modèle:Date-, avec l'appui de François Mitterrand<ref name=lemonde3382/>, qui a la conviction que le paysage audiovisuel est « fermé », André Rousselet fonde la chaîne Canal+<ref name=lemonde3382>« Mort d’André Rousselet, fondateur de Canal+ », Nicole Vulser, Le Monde.fr, 29 mai 2016 (consulté le 30 mai 2016).</ref>. La grande liberté de ton (« l'esprit Canal »), alliée au succès progressif de cette première chaîne à péage du paysage audiovisuel français agace rapidement le monde politique, et surtout la droite, dira-t-il. Michel Denisot déclare à son sujet : Modèle:Citation<ref name=fig_G00177/>.
Malgré des débuts difficiles<ref>Au début, du fait de ses difficultés financières, la chaine est affublé du sobriquet « Canal Plouf ». Source : Article du Monde du 29 mai 2016.</ref>, et devant faire face à des pertes financières qui iront jusqu'à menacer l'existence de la chaîne, celle-ci devient progressivement un succès, grâce notamment à l'intervention de François Mitterrand<ref name=fig_G00177/>. Cette décision va à l'encontre de l’avis de Laurent Fabius, alors son premier ministre et celui de Jean Riboud, patron de Schlumberger qui souhaite récupérer la fréquence pour en faire un « CBS à la française »<ref name=lemonde3382/>. En moins de dix ans, André Rousselet crée un groupe audiovisuel international très rentable, avec comme points forts une diversification dans les chaînes thématiques ainsi qu'une production audiovisuelle et cinématographique<ref name=lemonde3382/>, malgré quelques aventures infructueuses, comme l’investissement dans la société de production de films américaine Carolco ou dans Telepiù en Italie<ref name=lemonde3382/>.
En 1994, André Rousselet démissionne<ref name=lemonde3382/>,<ref name=OBS1364/> de la présidence de Canal+ quand un nouveau pacte d'actionnaires, conclu entre Havas, la Compagnie générale des eaux et la Société générale, met Canal+ pratiquement sous tutelle<ref name=fig_G00177/>. Il crie à la manœuvre politique menée par Édouard Balladur, alors premier ministre de François Mitterrand, par un article vengeur dans Le Monde intitulé « Édouard m'a tuer » (en référence à l'affaire Marchal et au graffiti « Omar m'a tuer »)<ref name=lemonde3382/>. Après son départ de Canal+ à l'Modèle:Nobr, où il est remplacé par Pierre Lescure, il prend la majorité du capital du quotidien nouvellement créé, InfoMatin, avec l'intention de s’opposer à Édouard Balladur, alors en course pour l’élection présidentielle de 1995<ref name=lemonde3382/>. Après une centaine de millions de francs de pertes, des conflits incessants avec les journalistes et le refus de la rédaction de mettre en place une version rénovée<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, il dépose le bilan du journal le Modèle:Date-, le jour de la mort de François Mitterrand<ref name=fig_G00177/>.
En 2008, il retrace la création de Canal+ dans un entretien publié dans l'ouvrage de Josepha Laroche et Alexandre Bohas, Canal+ et les majors américaines : une vision désenchantée du cinéma-monde<ref>Josepha Laroche et Alexandre Bohas, Canal+ et les majors américaines : une vision désenchantée du cinéma-monde, Modèle:2e Paris, L'Harmattan, Collection Chaos International, 2008, 200 p. Modèle:ISBN Modèle:Présentation en ligne.</ref>
Vie privée et mort
Évelyne, sa fille aînée, naît de sa première union à Pointe-à-Pitre alors qu'il est sous-préfet de Guadeloupe entre 1952 et 1954<ref name=lemonde3382/>. Puis, le Modèle:Date-, il se marie à Angoulême avec Catherine Rogé (dont le père est un ami de François Mitterrand). Ils auront trois enfants : Nicolas, Philippe et Oliver, décédé en bas âge<ref name=lemonde3382/>. Il est un passionné d'art contemporain et un collectionneur averti<ref name=fig_G00177/>.
André Rousselet meurt à son domicile parisien à l'âge de 93 ans<ref name=fig_G00177/>,<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Divers
En 2012, lors de l'émission Des paroles et des actes sur France 2, Nicolas Sarkozy évoque la proximité entre André Rousselet et François Mitterrand pour expliquer sa propre relation avec Vincent Bolloré, ce à quoi André Rousselet répond en accusant le président sortant de Modèle:Citation<ref>« Rousselet : Sarkozy "travestit la vérité" », Le Figaro.fr avec AFP, 7 mars 2012 (consulté le 29 mai 2016).</ref>.
Publication
- André Rousselet avec Marie-Ève Chamard et Philippe Kieffer, À mi-parcours : mémoires, Paris, Kero, 2015, 731 p.
Notes et références
Voir aussi
Articles connexes
- Canal+
- Deuxième circonscription de la Haute-Garonne
- Groupe G7
- InfoMatin
- Liste des députés de la Haute-Garonne