Canular

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Photographie d'un faux ovni (en fait une maquette suspendue à un fil à pêche).

Un canular est une forme d'imposture d'ordre comique perpétrée dans l'intention de tromper ou de faire réagir celui qui en est la cible. Sa forme peut être une nouvelle fantaisiste, une farce, une blague<ref name="CNRTL">Définition de canular sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales.</ref> ou une action, un propos qui a pour but d'abuser de la crédulité de quelqu'un<ref>Définition de canular sur le dictionnaire Larousse.</ref>.

Certains artistes et publicitaires utilisent le canular comme moyen de promotion ou d'expression, exploitant la charge affective liée à la fausse nouvelle, qui se répand alors comme une rumeur, et attire les crédules ou les curieux en attisant leurs émotions.

Certains canulars peuvent fort bien ne pas être considérés comme tels par ceux qui les prennent au sérieux : adeptes de « l'holmésologie » (vouée à l'étude du personnage de fiction Sherlock Holmes), habitués des prédictions de Nostradamus, victimes de l'affaire des avions renifleurs, ou certains créateurs du Prieuré de Sion, monté pourtant par de faux documents dans les années 1960 et qui inspira à l'écrivain Dan Brown le roman Da Vinci Code<ref>.site letemps.ch, article "Pierre Plantard, fondateur du Prieuré de Sion, un illuminé en quête d'une ascendance royale", consulté le 13 août 2019</ref>.

La diffusion de fausses informations de nature à porter atteinte à l'honneur d'une personne ou d'un groupe s'apparente à de la diffamation, sanctionnée pénalement. Certaines escroqueries se rapprochent du canular par leur énormité ; ainsi, en 1925, Victor Lustig fit croire à la mise en vente de la tour Eiffel pour toucher des commissions.

Définition et étymologie

Définition

Selon le dictionnaire Larousse, le mot « canular » définit Modèle:Citation<ref>Site larousse.fr, page "canular", consulté le 12 août 2019</ref>. Le CNRTL définit ce mot par les termes équivalents de blague, farce et le terme de « nouvelle fantaisiste »<ref>Site du CNRTL, page sur le mot canular, consulté le 12 août 2019</ref>.

Si en anglais le terme « hoax » est la traduction exacte du mot français, ce mot, utilisé en français, désigne un canular informatique.

Étymologie

Le mot vient probablement du latin Modèle:Lang « petit roseau », à l'origine du terme médical canule, qui désigne un petit tuyau servant à introduire un liquide dans le corps, généralement par l'anus. Il a donné le verbe canuler, qui signifie « importuner, ennuyer ».

À la fin du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, les élèves de l'École normale supérieure forgent à partir de ce verbe le pseudo-mot latin canularium, désignant une farce jouée aux dépens de quelqu'un, une sorte de bizutage intellectuel. Au début du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, le mot est attesté dans l'argot normalien sous la forme abrégée canular<ref name="CNRTL" />. Depuis il est entré dans la langue courante.

Exemples de canulars

Modèle:Article détaillé

Farces et blagues

Un dahu.
Un dahu.

Impostures

Les participants au canular du Dreadnought.
Les participants au canular du Dreadnought.

Militantisme

Le faux Soir du 9 novembre 1943
Le faux Soir du Modèle:Date-.
  • En 1929, des députés de gauche reçurent un appel leur demandant d'intervenir en faveur des malheureux Poldèves opprimés. La lettre était signée : Lineczi, Stantoff, Lamidaëff ; derrière ces patronymes à consonance slave, on pouvait lire « l'inexistant » et « l'ami d'AF » (l'Action française). Si ce canular avait pour but de ridiculiser la représentation républicaine, et la gauche anticléricale notamment, Alain Mellet reconnait que Modèle:Citation
  • Pendant la Seconde Guerre mondiale, des résistants belges préparèrent une édition pirate du quotidien Le Soir, qui rendait compte des retraites de l'armée allemande, magnifiait l'aviation alliée, et faisait prononcer à Hitler la phrase désabusée attribuée à l'empereur d'Allemagne « Je n'ai pas voulu cela ». Rapidement, l'occupant s'efforça de confisquer les exemplaires du « faux Soir » ; la Gestapo finit par identifier les auteurs du canular, qui furent condamnés à mort ou envoyés dans des camps dont ils ne revinrent pas<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
  • Depuis le début des années 2000, The Yes Men piègent organismes internationaux, entreprises, et hommes politiques pour dénoncer le libéralisme par la caricature<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Site officiel des Yes Men.</ref>.

Mystifications

  • À la suite de l'invention du téléphone par Graham Bell (1876) apparaissent, à partir de 1877 et jusqu'aux années 1910, une douzaine de canulars, souvent avec une circulation internationale, annonçant la mise au point d'appareil permettant la vision à distance par l'électricité, grâce à des appareils aux noms fantaisistes (électroscope, electroscope, téléphonoscope, diaphote, dioscope, téléphote, photoscope, electrophonsocope, spectographe, etc.). Certains de ces canulars ont conduit des inventeurs tels qu'Edison ou Graham Bell à faire des déclarations pour mettre en garde contre ces annonces fantaisistes<ref>Modèle:Lien web</ref>.
  • En 1891, Louis Baudry de Saunier introduit, dans son Histoire générale de la vélocipédie, une « machine à courir », le célérifère, censément inventé en 1790 par un Français, et qu’il présente comme l’ancêtre de la draisienne, laquelle a été réellement inventée par un Allemand en 1817. Des musées fabriqueront des copies du célérifère afin de les exposer, se basant sur les plans fictifs conçus par Louis de Saunier. La supercherie ne sera découverte que dans la deuxième moitié du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.
  • En 1913, des députés furent priés de célébrer le centenaire d'Hégésippe Simon, respectable « éducateur de la démocratie », mais personnage parfaitement imaginaire. Une cérémonie devant avoir lieu dans le village de Poil (Nièvre), certains s'excusèrent de ne pouvoir « être à Poil » ce jour-là.
  • En 1948, le biochimiste et écrivain de science-fiction Isaac Asimov publia un article sur les « propriétés endochroniques de la thiotimoline resublimée », produit imaginaire aux propriétés loufoques.
  • En 1952, les Cahiers de Le Golif, dit Borgnefesse, capitaine de la flibuste, publiés par Gustave Alaux, furent présentés par Albert t'Serstevens<ref>Éditions Grasset, 1952, coll. « Les Cahiers rouges ».</ref> comme étant les authentiques mémoires d'un capitaine de la flibuste, découverts dans une vieille malle à la suite des bombardements de Saint-Malo en 1944. Cette œuvre de fiction est si réussie que Patrick Poivre d'Arvor cite l'ouvrage dans la bibliographie de son livre Pirates et CorsairesModèle:Référence souhaitée.
  • En 1953, le directeur de la compagnie des Bateaux-Mouche parisiens lança un canular publicitaire avec l'aide du journaliste Robert Escarpit en inventant un certain Jean-Sébastien Mouche (supposé inventeur des bateaux éponymes et collaborateur du Baron Haussmann). Une pléiade de personnalités, du monde de la scène, des arts, des lettres et de la politique (dont Edouard Herriot) fut conviée à une croisière inaugurale avec orchestre et buffet au champagne lors de laquelle on dévoila solennellement un buste de bronze (chiné au marché aux puces) supposé représenter le personnage en question<ref>Modèle:Article</ref>. Bien entendu la date de cette cérémonie n'avait pas été choisie au hasard : c'était un premier avril, ce qui ne fut guère remarqué par les invités.
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L'abbé Béranger Saunière pose devant le porche de l'église de Rennes-le-Château. Celui-ci est indirectement à l'origine de plusieurs mystifications ayant pour base un hypothétique « trésor »
  • Durant les années 1950, le restaurateur Noël Corbu transforme la villa Bethania, ancienne possession de l'abbé Bérenger Saunière, en hôtel-restaurant sous le nom d’hôtel de la Tour. Afin d'attirer un maximum de touristes, il décide d'embellir la légende de l'enrichissement de Saunière, grâce à l'entremise du journaliste régional André Salomon. Ce dernier publie plusieurs articles dans son quotidien La Dépêche du Midi durant le mois de janvier 1956. Titré « La fabuleuse découverte du curé aux milliards. M. Noël Corbu connaît-il la cachette du trésor de l'abbé Saunière qui s'élève à 50 milliards ? », c'est le point de départ d'une mystification qui entraînera des recherches, des supputations, des théories, des essais, sans le moindre fondement et se basant en fait sur une probable histoire de simonie<ref>Site du Musée de l'abbé Saunière, page 2, section III</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
  • En 1969, Mike McGrady, éditorialiste à Newsday, publie un canular littéraire nommé Naked Came the Stranger, volontairement mal écrit, mais qui rencontre un énorme succès jusqu'à faire partie de la Liste des best-sellers du New York Times.
  • En 1981, alors que la mode sportive de la planche à voile battait son plein et que le Baron Bich, propriétaire de la firme Dufour/Bic Sport, avait fait casser en justice les brevets américains de la firme Windsurfer de Hoyle Schweitzer en prouvant une invention antérieure d'un inventeur anglais oublié (Peter Chilvers), le journaliste Daniel Allisy de la revue Voile et Voiliers monta un canular pour démontrer que la planche à voile avait été inventée en... 1913 par un de ses lointains ancêtres (mort au combat en 14-18), un certain Martin d'Estraux (le nom est celui d'une petite commune du nivernais). Techniquement, le canular était très élaboré : réalisation d'une planche à voile en lattes d'acajou par un fabricant de canoës, gréement en bambou de style ancien (gréement Houari), photos « en costume d'époque » (canotiers à la Maupassant en maillot rayé et belles canotières à grands chapeaux de paille,) avec des images en couleurs un peu passées singeant le procédé « autochrome » du début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. Certains ouvrages de référence donnent encore 1913 pour la date d'invention de la planche à voile (supposée avoir été baptisée « Le Vélivole » par son inventeur fictif)<ref>Modèle:Lien web</ref>.
  • En 1996, le physicien Alan Sokal publia dans la revue Social Text l'article Modèle:Lang, destiné à faire apparaître un manque de sérieux dans la vérification des articles soumis<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Site d'Alan Sokal.</ref>.
  • En octobre 2006, Canal+ diffusa un documentaire consacré à un chanteur fictif : Que reste-t-il de Chris Conty ? L'opération fut étayée par une biographie inventée de toutes pièces, des témoignages de personnes connues, des sites web<ref>Site officiel de Chris Conty.</ref>, et des médias complices du canular.
  • Le Modèle:Date-, à une heure de grande écoute, la RTBF annonça, au cours de l'émission Bye Bye Belgium, que la Flandre avait fait sécession et que la Belgique n'existait plus.

Faux et escroqueries

  • En 1861, le faussaire Vrain-Lucas vendit au mathématicien Michel Chasles des prétendues correspondances entre Pascal et Newton, Vercingétorix et Jules César, Jésus et Marie-Madeleine<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
  • Vers 1925, un escroc tchèque nommé Victor Lustig lit un article exposant les difficultés de l'État à entretenir la tour Eiffel tira partie d'une polémique par voie de presse sur le devenir de la : prévue pour démontrer les possibilités de la construction métallique lors de l'exposition universelle de 1889 (construction d'ailleurs polémique, beaucoup d'intellectuels traditionalistes ayant décrié l'« odieuse colonne de tôle boulonnée »), la tour Eiffel n'était pas encore considérée comme un symbole emblématique de Paris et encore moins classée comme monument historique ; de plus le faible nombre de visiteurs ne permet probablement pas de payer la maintenance. Après le décès de Gustave Eiffel, il était fortement question de la détruire (elle fut finalement sauvée à la suite de l'insistance du Capitaine Gustave FerriéModèle:Référence nécessaire, un pionnier de la radiotélégraphie militaire). Lustig parvint à convaincre un ferrailleur nommé André Poisson de lui acheter la Tour Eiffel pour une somme inconnue mais probablement coquette. Celui ci ne porta pas plainte, peut-être par crainte du ridicule<ref>Modèle:Lien web</ref>.
  • Le Modèle:Date-, le journaliste Amir Taheri publia, dans le National Post, un article où il prétendait que le parlement iranien avait voté une loi obligeant les minorités religieuses, dont les Juifs, à porter un signe distinctif ; le journal canadien publia un démenti le Modèle:Date-<ref>

Modèle:Lien web.</ref>.

Notes et références

Modèle:Références

Bibliographie

Voir aussi

Modèle:Autres projets

Articles connexes

Liens externes

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