Chaîne de transport d'électrons
[[Fichier:Thylakoid membrane.png|redresse=1.75|vignette|{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Schéma d'une membrane de thylakoïde montrant la chaîne formée par le [[Photosystème II|Modèle:Nobr]], la plastoquinone, le [[Complexe cytochrome b6f|complexe Modèle:Nobr]], la plastocyanine, le [[Photosystème I|Modèle:Nobr]] et la [[Ferrédoxine-NADP+ réductase|Modèle:Nobr réductase]] assurant les réactions de la photosynthèse dépendantes de la lumière, couplée à l'ATP synthase par un gradient de concentration de protons dans le cadre d'un processus global appelé photophosphorylation.]]
Une chaîne de transport d'électrons est une série d'enzymes et de coenzymes qui réalise globalement deux actions simultanément : elle transfère des électrons depuis des donneurs d'électrons vers des accepteurs d'électrons au cours de réactions d'oxydoréduction successives, et elle assure le pompage de protons ou d'autres cations à travers une membrane biologique. Ceci a pour effet de générer un gradient de concentration de protons à travers cette membrane, d'où un gradient électrochimique dont l'énergie potentielle peut être récupérée par des ATP synthases pour phosphoryler des molécules d'ADP en ATP. L'accepteur final d'électrons est généralement l'oxygène chez les organismes aérobies, mais peut être un autre oxydant chez certaines espèces.
Les chaînes de transport d'électrons ont pour fonction d'extraire l'énergie des électrons à haut potentiel de transfert issus essentiellement d'une part de la dégradation des biomolécules dans le cadre de la respiration cellulaire, et d'autre part de l'excitation des centres réactionnels des photosystèmes dans le cadre de la photosynthèse. Chez les eucaryotes, il existe ainsi une importante chaîne de transport d'électrons dans la membrane mitochondriale interne où se déroule la phosphorylation oxydative utilisant une ATP synthase, tandis que les plantes ont une seconde chaîne de transfert d'électrons dans la membrane des thylakoïdes au sein de leurs chloroplastes, où se déroule la photosynthèse. Chez les bactéries, la chaîne de transport d'électrons se trouve dans leur membrane plasmique.
Dans les chloroplastes, la lumière permet d'oxyder l'eau en oxygène d'une part, et de réduire le NADP+ en NADPH d'autre part, avec injection concomitante de protons dans le lumen des thylakoïdes. Dans les mitochondries, l'oxygène est réduit en eau tandis que le NADH est oxydé en NAD+ et que le succinate est converti en fumarate, avec expulsion concomitante de protons hors de la matrice mitochondriale.
Les chaînes de transport d'électrons sont des sources importantes de dérivés réactifs de l'oxygène par transfert inopiné d'électrons à des molécules d'oxygène conduisant à la formation d'ions superoxyde Modèle:Fchim•− et peroxyde Modèle:Fchim2− susceptibles d'aggraver le stress oxydant.
Introduction
Une chaîne de transport d'électrons est constituée d'une suite de réactions d'oxydoréduction isolées spatialement au cours desquelles des électrons sont transférés de donneurs d'électrons à des accepteurs d'électrons. La force sous-jacente à ces réactions est la variation d'enthalpie libre ΔG : toute réaction conduisant à une baisse d'enthalpie libre entre substrats et produits de réaction peut se produire spontanément du point de vue thermodynamique.
Le rôle des chaînes de transport d'électrons est de générer un gradient électrochimique résultant d'un gradient de concentration de protons à travers une membrane biologique — membrane mitochondriale interne chez les eucaryotes, membrane des thylakoïdes chez les plantes, membrane plasmique chez les procaryotes — au cours de ces réactions d'oxydoréduction. Le reflux des protons à travers la membrane permet d'actionner un rotor moléculaire dans une ATP synthase, enzyme hautement conservée à travers les trois domaines du vivant, et ainsi de fournir l'énergie nécessaire à la phosphorylation de l'ADP en ATP.
Chaînes respiratoires de la phosphorylation oxydative
Dans les mitochondries
La chaîne respiratoire détaillée ici est celle des mitochondries de mammifères :
- NADH → NADH déshydrogénase → ubiquinone ([[Coenzyme Q10|Modèle:Nobr]]) → [[Coenzyme Q-cytochrome c réductase|Modèle:Nobr-Modèle:Nobr réductase]] → [[Cytochrome c|Modèle:Nobr]] → [[Cytochrome c oxydase|Modèle:Nobr oxydase]] → [[Dioxygène|Modèle:Fchim]] ;
- succinate → succinate déshydrogénase → ubiquinone ([[Coenzyme Q10|Modèle:Nobr]]) → [[Coenzyme Q-cytochrome c réductase|Modèle:Nobr-Modèle:Nobr réductase]] → [[Cytochrome c|Modèle:Nobr]] → [[Cytochrome c oxydase|Modèle:Nobr oxydase]] → [[Dioxygène|Modèle:Fchim]].
Elle se compose des éléments suivants :
- les électrons à haut potentiel de transfert du NADH sont transmis à la [[Coenzyme Q10|Modèle:Nobr]] (ubiquinone) par la NADH déshydrogénase, ou Modèle:Nobr. La Modèle:Nobr réduite est l'ubiquinol Modèle:Fchim ;
- les électrons à haut potentiel de transfert du succinate sont transmis à la Modèle:Nobr par la succinate déshydrogénase, ou Modèle:Nobr, donnant également de l'ubiquinol Modèle:Fchim ;
- l'ubiquinol Modèle:Fchim transfère ses électrons à deux [[Cytochrome c|Modèle:Nobr]] sous l'action de la [[Coenzyme Q-cytochrome c réductase|Modèle:Nobr-Modèle:Nobr réductase]], ou Modèle:Nobr ;
- quatre Modèle:Nobr transfèrent chacun leur électron à une molécule d'oxygène sous l'action de la [[Cytochrome c oxydase|Modèle:Nobr oxydase]], ou Modèle:Nobr. Il se forme deux molécules d'eau.
Chacun de ces quatre complexes respiratoires présente une structure extrêmement complexe partiellement incluse dans la membrane mitochondriale interne. Hormis le Modèle:Nobr, ce sont des pompes à protons. Les électrons circulent entre ces structures sur des transporteurs d'électrons liposolubles ou hydrophiles selon les cas.
Complexe | Enzyme respiratoire | Couple rédox | Potentiel standard |
---|---|---|---|
Modèle:Rom-maj | NADH déshydrogénase | NAD+ / NADH | Modèle:Unité/2 |
Modèle:II | Succinate déshydrogénase | FMN ou FAD / [[Flavine mononucléotide|Modèle:Fchim]] ou [[Flavine adénine dinucléotide|Modèle:Fchim]] | Modèle:Unité/2 |
Modèle:III | Cytochrome c réductase | [[Coenzyme Q10|Coenzyme Modèle:Fchim]] / [[Ubiquinol|Modèle:Fchim]] | Modèle:Unité/2 |
[[Cytochrome b|Cytochrome Modèle:Fchim]] / [[Cytochrome b|Cytochrome Modèle:Fchim]] | Modèle:Unité/2 | ||
Modèle:IV | Cytochrome c oxydase | [[Cytochrome c|Cytochrome Modèle:Fchim]] / [[Cytochrome c|Cytochrome Modèle:Fchim]] | Modèle:Unité/2 |
[[Cytochrome a|Cytochrome Modèle:Fchim]] / [[Cytochrome a|Cytochrome Modèle:Fchim]] | Modèle:Unité/2 | ||
[[Dioxygène|Modèle:Fchim]] / HO− | Modèle:Unité/2 | ||
Conditions : pH = 7 |
L'énergie libérée par la circulation des électrons le long de la chaîne respiratoire permet de pomper des protons de la matrice mitochondriale à travers la membrane mitochondriale interne pour les injecter dans l'espace intermembranaire mitochondrial. Ceci génère un gradient de concentration de protons à travers cette membrane<ref name="PMID 10600673"> Modèle:Article</ref>, correspondant à un gradient électrochimique noté ΔΨ. Le reflux des protons vers la matrice mitochondriale à travers la membrane mitochondriale interne fournit l'énergie nécessaire à la biosynthèse de l'ATP par l'ATP synthase<ref name="10.1146/annurev.biophys.30.1.23"> Modèle:Article</ref>.
La réaction ADP3− + H+ + Pi2− → ATP4− + [[Eau|Modèle:Fchim]] de synthèse de l'ATP est une réaction endergonique, elle a besoin d'énergie pour avoir lieu. Sa variation d'enthalpie libre standard (ΔG°) est égale à Modèle:Unité/2. Trois étapes de la chaîne respiratoire libèrent suffisamment d'énergie (leur variation d'enthalpie libre standard ΔG° est inférieure ou égale à Modèle:Unité/2) pour former de l'ATP :
* NADH + H+ + FMN ou FAD Modèle:Équil [[Flavine mononucléotide|Modèle:Fchim]] ou [[Flavine adénine dinucléotide|Modèle:Fchim]] + NAD+ ΔG° = Modèle:Unité/2 * 2 [[Cytochrome b|cytochrome Modèle:Fchim]] + 2 [[Cytochrome c|cytochrome Modèle:Fchim]] Modèle:Équil 2 [[Cytochrome b|cytochrome Modèle:Fchim]] + 2 [[Cytochrome c|cytochrome Modèle:Fchim]] ΔG° = Modèle:Unité/2 * 2 [[Cytochrome a|cytochrome Modèle:Fchim]] + 1/2 [[Dioxygène|Modèle:Fchim]] Modèle:Équil 2 [[Cytochrome a|cytochrome Modèle:Fchim]] + O2− ΔG° = Modèle:Unité/2
NADH déshydrogénase
Le complexe Modèle:Rom-maj, ou NADH déshydrogénase, transfère deux électrons du NADH à une molécule d'ubiquinone, la [[Coenzyme Q10|Modèle:Fchim]], qui est un transporteur d'électrons liposoluble<ref name="10.1080/07315724.2001.10719063"> Modèle:Article</ref>. Cette dernière est par conséquent réduite en ubiquinol Modèle:Fchim, qui diffuse librement dans la membrane mitochondriale interne. Le Modèle:Nobr pompe quatre protons de la matrice mitochondriale vers l'espace intermembranaire<ref name="10.1042/BJ20091382"> Modèle:Article</ref>, ce qui contribue à générer un gradient de concentration de protons à travers la membrane interne<ref name="10.1042/BST0330525"> Modèle:Article</ref>. Ce complexe est la principale source d'ions superoxyde Modèle:Fchim•− et peroxyde Modèle:Fchim2− par fuite d'électrons sur l'oxygène.
Le mécanisme réactionnel fait circuler les électrons du NADH tout d'abord vers un FMN, réduit en Modèle:Fchim par un transfert de deux électrons en une seule étape. Le Modèle:Fchim est ensuite oxydé par deux transferts successifs d'un électron à un cluster fer-soufre via une semiquinone, qui est un radical libre. Les deux électrons sont finalement transférés à une ubiquinone, convertie successivement en semiquinone et en ubiquinol par transfert successif d'un électron à chaque fois.
Succinate déshydrogénase
Le complexe Modèle:II, ou succinate déshydrogénase, convertit également une molécule d'ubiquinone en ubiquinol, cette fois à partir d'électrons issus du succinate via un cofacteur FAD. Ces électrons peuvent également provenir d'autres sources, telles que le glycérol-3-phosphate ou la dégradation des acides gras. Contrairement au précédent, ce complexe n'est pas une pompe à protons<ref name="10.1146/annurev.biochem.72.121801.161700"> Modèle:Article</ref>.
Coenzyme Q-cytochrome c réductase
Le complexe Modèle:III, ou [[Coenzyme Q-cytochrome c réductase|Modèle:Nobr-Modèle:Nobr réductase]], transfère séquentiellement les deux électrons à haut potentiel de l'ubiquinol Modèle:Fchim à deux [[Cytochrome c|Modèle:Nobr]] en injectant quatre protons dans l'espace intermembranaire<ref name="10.1146/annurev.biochem.69.1.1005"> Modèle:Article</ref>,<ref name="10.1146/annurev.physiol.66.032102.150251"> Modèle:Article</ref>. Il possède un mécanisme réactionnel en deux étapes appelé cycle Q<ref name="PMID 2164001"> Modèle:Article</ref> qui double sa contribution à la génération du gradient électrochimique<ref name="10.1146/annurev.biophys.30.1.23"/>. Ce complexe génère également des ions superoxyde et peroxyde lorsque le transfert d'électrons est réduit, que ce soit en raison d'un potentiel électrochimique de membrane trop élevé ou à la suite d'un empoisonnement.
Cytochrome c oxydase
Le complexe Modèle:IV, ou [[Cytochrome c oxydase|Modèle:Nobr oxydase]], transfère quatre électrons de quatre [[Cytochrome c|Modèle:Nobr]] à une molécule d'oxygène Modèle:Fchim pour former deux molécules d'eau Modèle:Fchim tandis que quatre protons sont pompés vers l'espace intermembranaire<ref name="10.1016/0968-0004(94)90071-X"> Modèle:Article</ref>.
Couplage avec la phosphorylation de l'ADP en ATP
Selon la théorie chimiosmotique, proposée en 1961 par le biochimiste britannique Peter Mitchell<ref name="10.1038/213137a0"> Modèle:Article</ref> à qui elle a valu le prix Nobel de chimie en 1978, la chaîne respiratoire et la phosphorylation de l'ADP en ATP sont couplées par le gradient de concentration de protons à travers la membrane mitochondriale interne selon un processus global appelé phosphorylation oxydative. Ce gradient de concentration génère un gradient électrochimique utilisé par l'ATP synthase pour produire de l'ATP. La région FO de l'ATP synthase fonctionne comme un canal ionique permettant le reflux des protons vers la matrice mitochondriale. Ceci permet de libérer l'énergie accumulée dans le potentiel électrochimique de membrane et d'actionner un rotor moléculaire dans la région F1 de l'ATP synthase qui transmet l'énergie nécessaire à la formation de l'ATP.
Le couplage de la chaîne respiratoire avec la phosphorylation de l'ADP en ATP est crucial pour l'efficacité du mécanisme de production d'ATP dans la cellule. Cependant, dans certains cas particulier, le découplage de ces deux processus peut être biologiquement utile. Des protéines découplantes, telles que la thermogénine du tissu adipeux brun, permet aux protons de refluer vers la matrice mitochondriale en traversant la membrane interne, ce qui assure la thermogenèse plutôt que la production d'ATP. Il existe des agents de découplage synthétiques tels que le 2,4-dinitrophénol, qui sont létaux à forte dose.
Chez les bactéries
La situation est plus complexe chez les bactéries car les électrons peuvent entrer dans la chaîne respiratoire à trois niveaux au lieu de deux : au niveau d'une déshydrogénase, au niveau d'une ubiquinone, ou au niveau d'un cytochrome transporteur d'électrons, par ordre de potentiel standard croissant, c'est-à-dire avec une variation d'enthalpie libre décroissante avec l'accepteur d'électrons final.
Les bactéries ont recours à plusieurs chaînes respiratoires, souvent de façon simultanée. Elles peuvent utiliser différents donneurs d'électrons, différentes déshydrogénases, différentes cytochrome oxydases, différentes cytochrome réductases, et différents accepteurs d'électrons. Ainsi, Escherichia coli peut utiliser deux NADH déshydrogénases différentes et deux quinol oxydases distinctes, ce qui correspond à quatre chaînes respiratoires fonctionnant simultanément.
Les chaînes respiratoires bactériennes possèdent au moins une pompe à protons parmi les différentes enzymes qui les composent, mais peuvent en compter jusqu'à trois, comme celles des mitochondries.
On distingue notamment :
- la chaîne respiratoire des bactéries dites « oxydase + » (Pseudomonas, Vibrio, etc.), qui est sensiblement la même que celle des mitochondries ;
- la chaîne respiratoire des bactéries dites « oxydase – » (Enterobacteriaceae, etc.), qui est plus courte : il n'y a pas de complexe Modèle:IV, correspondant à la cytochrome oxydase.
Dans certains cas (respiration anaérobie), l'accepteur final de la chaîne respiratoire n'est pas du dioxygène mais un composé organique.
Donneurs et accepteurs d'électrons : couples rédox
Les donneurs d'électrons les plus communs dans le milieu naturel sont des composés organiques. Les êtres vivants qui utilisent de telles molécules comme donneurs d'électrons sont dits organotrophes. Ce sont notamment les protistes, les champignons et les animaux ; avec les phototrophes — essentiellement les plantes et les algues, qui génèrent leurs électrons à haut potentiel de transfert à partir d'interactions électromagnétiques — ils constituent la quasi-totalité de toutes les formes de vie connues.
Certains procaryotes, dits lithotrophes, peuvent utiliser des substances inorganiques comme source d'énergie, comme l'hydrogène Modèle:Fchim, le monoxyde de carbone CO, l'ammoniac Modèle:Fchim, l'ion nitrite Modèle:Fchim−, le soufre S, l'ion sulfure S2−, l'ion phosphite Modèle:Fchim2− ou encore l'ion ferreux Fe2+<ref> Modèle:Ouvrage</ref>,<ref> Modèle:Ouvrage</ref>,<ref> Modèle:Ouvrage</ref>,<ref> Modèle:Ouvrage</ref>,<ref> Modèle:Ouvrage</ref>. On a trouvé de tels organismes dans des formations rocheuses plusieurs milliers de mètres sous la surface, comme c'est notamment le cas de la bactérie sulfato-réductrice Desulforudis audaxviator.
Dans la mesure où les chaînes de transport d'électrons sont des réactions d'oxydoréduction, elles peuvent être décrites comme le couplage de deux couples rédox. Ainsi, la chaîne de transport d'électrons mitochondriale peut être décrite comme résultante des couples NAD+/NADH et [[Dioxygène|Modèle:Fchim]]/[[Eau|Modèle:Fchim]], où le NADH est le donneur d'électrons et Modèle:Fchim est l'accepteur d'électrons.
Toutes les combinaisons donneur/accepteur ne sont pas thermodynamiquement possibles. Le potentiel d'oxydoréduction de l'accepteur doit être supérieur en valeur algébrique à celui du donneur. Par ailleurs, les conditions biologiques peuvent s'éloigner sensiblement des conditions standard, et les potentiels d'oxydoréductions peuvent par conséquent différer sensiblement des potentiels standard.
L'utilisation de donneurs d'électrons inorganiques est particulièrement intéressante du point de vue de l'évolution dans la mesure où ce type de métabolisme a vraisemblablement précédé l'utilisation de donneurs d'électrons organiques.
Enzymes et coenzymes
Lorsque le donneur d'électrons est le NADH ou le succinate, les électrons entrent dans la chaîne respiratoire au niveau d'une NADH déshydrogénase semblable au Modèle:Nobr ou d'une succinate déshydrogénase semblable au Modèle:Nobr des mitochondries. D'autres déshydrogénases peuvent être utilisées pour traiter différentes sources d'énergies : formiate déshydrogénase, lactate déshydrogénase, glycérol-3-phosphate déshydrogénase, hydrogénases, etc. Certaines agissent également comme pompes à protons, tandis que d'autres réduisent des quinones. La diversité de ces déshydrogénases permettrait aux bactéries de s'adapter aux modifications chimiques de leur environnement.
Les quinones sont des transporteurs d'électrons liposolubles qui permettent la circulation d'électrons et de protons entre les gros complexes protéiques relativement immobiles inclus dans la membrane plasmique. Les bactéries utilisent des ubiquinones telles que la [[Coenzyme Q10|Modèle:Nobr]], qui est également la quinone des mitochondries, mais utilisent également d'autres quinones, telles que la ménaquinone, ou Modèle:Nobr.
On appelle pompe à protons tout système moléculaire susceptible de générer un gradient de concentration de protons à travers une membrane biologique. Les protons peuvent être déplacés physiquement à travers la membrane, comme c'est le cas pour les complexes Modèle:Rom-maj et Modèle:IV de la chaîne respiratoire mitochondriale. Il est également possible de déplacer physiquement des électrons dans le sens opposé, ce qui a pour effet de générer un proton à partir d'un atome d'hydrogène au départ de l'électron et de convertir un proton en atome d'hydrogène à l'arrive de l'électron : c'est le mécanisme utilisé par le Modèle:Nobr de la chaîne respiratoire mitochondriale à travers le cycle Q. La génération d'un gradient électrochimique à travers la membrane dans laquelle se déroule la chaîne de transport d'électrons est à la base du couplage chimiosmotique de la phosphorylation oxydative.
Les cytochromes sont des pigments biologiques contenant du fer. Ils peuvent jouer pour les uns le rôle de transporteurs d'électrons hydrophiles mobiles entre les grands complexes protéiques inclus dans la membrane, pour les autres le rôle de relais intramoléculaires dans la circulation des électrons à travers certains de ces grands complexes protéiques intramembranaires, comme le Modèle:Nobr et le Modèle:Nobr. Les électrons peuvent entrer dans la chaîne respiratoire à partir d'un cytochrome réduit, comme c'est le cas à partir de donneurs d'électrons minéraux (comme l'ion nitrite Modèle:Fchim− et l'ion ferreux Fe2+) ou d'un quinol.
Chaînes de transport d'électrons de la photophosphorylation
-
Modèle:Nobr réductase]].
• ATP synthase.
La photophosphorylation est l'équivalent, pour la photosynthèse, de la phosphorylation oxydative pour la respiration cellulaire. Elle constitue la « phase lumineuse » de la photosynthèse, c'est-à-dire qu'elle regroupe les réactions dépendantes de la lumière.
Dans les chloroplastes
Chez les plantes, la photophosphorylation se déroule dans la membrane des thylakoïdes, à l'intérieur des chloroplastes :
- [[Eau|Modèle:Fchim]] → [[Photosystème II|photosystème Modèle:II]] (Modèle:Lien) → plastoquinone → complexe cytochrome b6f → plastocyanine → [[Photosystème I|Modèle:Nobr]] (Modèle:Lien) → ferrédoxine → ferrédoxine-NADP+ réductase → NADP+ ;
- photophosphorylation cyclique : (ferrédoxine →) plastoquinone → complexe cytochrome b6f → plastocyanine → [[Photosystème I|Modèle:Nobr]] (Modèle:Lien) → ferrédoxine (→ plastoquinone).
Photosystème Modèle:II
Le [[Photosystème II|Modèle:Nobr]] est le premier complexe enzymatique intervenant dans la photophosphorylation. Il absorbe des photons dont l'énergie excite des électrons qui sont ensuite transférés à travers tout un ensemble de coenzymes et de cofacteurs jusqu'à une plastoquinone réduite en plastoquinol. Dans la photophosphorylation non cyclique, ces électrons sont remplacés par oxydation de molécules d'eau du lumen des thylakoïdes, ce qui a pour effet de libérer de l'oxygène Modèle:Fchim et des protons H+. Le Modèle:Nobr fournit ainsi les électrons pour toutes les réactions de photosynthèse et agit comme une pompe à protons qui contribue à former un gradient de concentration de protons à travers la membrane des thylakoïdes en favorisant l'acidification du lumen de ces sous-organites. Les électrons à haut potentiel transférés à la plastoquinone sont utilisés en dernier ressort par le [[Photosystème I|Modèle:Nobr]] pour réduire le NADP+ en NADPH. Dans la photophosphorylation cyclique, ces électrons sont excités dans le [[Photosystème I|Modèle:Nobr]] puis circulent à travers la ferrédoxine, le [[Complexe cytochrome b6f|complexe Modèle:Nobr]] et la plastocyanine, avant de retourner dans le Modèle:Nobr.
Plastoquinone
La plastoquinone est une coenzyme liposoluble de la famille des quinones jouant le rôle de transporteur d'électrons diffusant librement dans la membrane des thylakoïdes. Elle reçoit les électrons provenant du [[Photosystème II|Modèle:Nobr]] et les transfère sur le [[Complexe cytochrome b6f|complexe Modèle:Nobr]]. Le couple Modèle:Nobr joue dans la photophosphorylation un rôle analogue à celui du couple Modèle:Nobr de la chaîne respiratoire.
Complexe cytochrome b6f
Le complexe cytochrome b6f intervient dans le transfert des électrons entre deux centres réactionnels, du Modèle:Nobr au Modèle:Nobr, tout en pompant des protons à travers la membrane des thylakoïdes depuis le stroma des chloroplastes vers le lumen des thylakoïdes<ref name="10.1126/science.1090165"> Modèle:Article</ref>. Plus précisément, il reçoit les électrons du plastoquinol et les transfère à la plastocyanine. Il joue un rôle analogue au Modèle:Nobr ([[Coenzyme Q-cytochrome c réductase|Modèle:Nobr-Modèle:Nobr réductase]]) de la chaîne respiratoire, qui est également la deuxième pompe à protons de cette voie métabolique.
Plastocyanine
La plastocyanine est une petite métalloprotéine contenant un cation de cuivre susceptible d'osciller entre les états d'oxydation Cu+ et Cu2+. Elle assure le transfert d'un électron du [[Cytochrome f|Modèle:Nobr]] du [[Complexe cytochrome b6f|complexe Modèle:Nobr]] et le Modèle:Lien du [[Photosystème I|Modèle:Nobr]]. Il s'agit d'une protéine monomérique comptant une centaine de résidus d'acides aminés pour une masse moléculaire d'environ Modèle:Unité. Elle se trouve au contact de la membrane des thylakoïdes dans le lumen. Sa taille et son caractère hydrophile la rapprochent du [[Cytochrome c|Modèle:Nobr]] de la chaîne respiratoire, mais elle ne contient pas d'hème, contrairement à celui-ci.
Photosystème Modèle:Rom-maj
Le [[Photosystème I|photosystème Modèle:Rom-maj]] est un complexe protéique membranaire intégral qui utilise l'énergie lumineuse pour transférer un électron d'une plastocyanine du lumen des thylakoïdes à une ferrédoxine du stroma des chloroplastes. Il contient plus de Modèle:Unité, sensiblement plus que le [[Photosystème II|Modèle:Nobr]]. Ces différents composants ont des fonctions variées. Ceux impliqués dans les transferts d'électrons du centre réactionnel du Modèle:Nobr sont le dimère de chlorophylle Modèle:Lien comme donneur primaire d'électron et cinq accepteurs d'électron : la chlorophylle A0, la phylloquinone A1 et trois clusters fer-soufre [4Fe-4S] notés Fx, Fa et Fb.
Ferrédoxine
La ferrédoxine des plantes est située dans le stroma des chloroplastes. Elle contiennent des clusters [2Fe-2S] dans lesquels les cations de fer sont tétracoordonnés avec deux anions sulfure S2− et quatre groupes thiol –SH de résidus de cystéine. Dans les chloroplastes, ces ferrédoxines servent de transporteurs d'électrons dans la photophosphorylation et comme donneurs d'électrons pour plusieurs enzymes, telles que la glutamate synthase, la nitrate réductase et la Modèle:Lien.
Ferrédoxine-NADP+ réductase
La ferrédoxine-NADP+ réductase utilise les électrons à haut potentiel de transfert issus du [[Photosystème I|Modèle:Nobr]] dans la ferrédoxine pour réduire le NADP+ en NADPH, ce dernier étant par la suite utilisé dans le cycle de Calvin. La réduction du NADP+ a lieu à la lumière en partie parce que l'activité de la ferrédoxine-NADP+ réductase est inhibée dans l'obscurité<ref name="10.1007/s11120-007-9224-7"> Modèle:Article</ref>. Chez les organismes non photosynthétiques, cette enzyme fonctionne en sens inverse pour fournir de la ferrédoxine réduite pour diverses voies métaboliques, telles que la fixation de l'azote, la biosynthèse des terpénoïdes, le métabolisme des stéroïdes, la réponse au stress oxydant ou encore la biogenèse des protéines fer-soufre<ref name="10.1016/j.abb.2008.02.014"> Modèle:Article</ref>.
Couplage avec la phosphorylation de l'ADP en ATP
La photophosphorylation non cyclique s'achève avec la phosphorylation de l'ADP en ATP sous l'action de l'ATP synthase, une enzyme membranaire qui permet le reflux des protons accumulés dans le lumen du thylakoïde vers le stroma du chloroplaste : le gradient électrochimique de la membrane du thylakoïde résultant du gradient de concentration de protons permet d'actionner un rotor moléculaire dans l'ATP synthase, rotor qui fournit l'énergie chimique nécessaire à la biosynthèse de l'ATP, selon un mécanisme analogue à celui mis en œuvre dans le cadre de la phosphorylation oxydative.
Chez les bactéries
Les bactéries sont des procaryotes et ne possèdent donc pas d'organites semblables aux chloroplastes des procaryotes. Les bactéries photosynthétiques — cyanobactéries, bactéries vertes sulfureuses (Chlorobi), bactéries vertes non sulfureuses (Chloroflexi), bactéries pourpres — présentent en revanche des ressemblances frappantes avec les chloroplastes eux-mêmes, ce qui est à l'origine de la théorie endosymbiotique.
Cyanobactéries
Les cyanobactéries sont les seules bactéries capables de photosynthèse oxygénique. À l'instar des chloroplastes, elles possèdent des thylakoïdes, dont la chaîne de transport d'électrons est essentiellement la même que celle des plantes — le Modèle:Nobr est apparenté au complexe cytochrome b6f — à la différence près qu'elles utilisent le Modèle:Nobr à la place de la plastocyanine :
- [[Eau|Modèle:Fchim]] → [[Photosystème II|photosystème Modèle:II]] (Modèle:Lien) → plastoquinone → Modèle:Nobr → Modèle:Nobr → [[Photosystème I|Modèle:Nobr]] (Modèle:Lien) → ferrédoxine → NADP+ ;
- photophosphorylation cyclique : (ferrédoxine →) plastoquinone → Modèle:Nobr → Modèle:Nobr → [[Photosystème I|Modèle:Nobr]] (Modèle:Lien) → ferrédoxine (→ plastoquinone).
Elles utilisent en revanche des pigments différents dans leurs antennes collectrices pour capter l'énergie électromagnétique de la lumière incidente, préférant les phycobilines aux chlorophylles. Elles sont également capables d'utiliser leur chaîne de transport d'électrons comme chaîne respiratoire et générer de l'ATP par oxydation du NADH avec conversion concomitante d'une molécule d'oxygène Modèle:Fchim en deux molécules d'eau Modèle:Fchim :
- NADH → NADH déshydrogénase → plastoquinone → Modèle:Nobr → Modèle:Nobr → Modèle:Nobr → [[Dioxygène|Modèle:Fchim]].
Cette chaîne présente des analogies avec la chaîne respiratoire mitochondriale dans la mesure où on y retrouve une NADH déshydrogénase apparentée au Modèle:Nobr, le couple Modèle:Nobr apparenté au couple Modèle:Nobr, le Modèle:Nobr apparenté à la [[Coenzyme Q-cytochrome c réductase|Modèle:Nobr-Modèle:Nobr réductase]] (Modèle:Nobr), le Modèle:Nobr qui est un [[Cytochrome c|Modèle:Nobr]] et le Modèle:Nobr apparenté à la [[Cytochrome c oxydase|Modèle:Nobr oxydase]] (Modèle:Nobr).
Bactéries vertes sulfureuses
Les bactéries vertes sulfureuses n'utilisent qu'un photosystème, semblable au [[Photosystème I|Modèle:Nobr]] des plantes :
- [[Sulfure d'hydrogène|Modèle:Fchim]] → P840 → ferrédoxine → NAD+.
- photophosphorylation cyclique : (ferrédoxine →) ménaquinone → Modèle:Nobr → Modèle:Nobr → P840 → ferrédoxine (→ ménaquinone).
La photophosphorylation cyclique de ces bactéries présente des analogies avec la chaîne respiratoire mitochondriale dans la mesure où le couple Modèle:Nobr est apparenté au couple Modèle:Nobr, le Modèle:Nobr est apparenté à (mais distinct de) la [[Coenzyme Q-cytochrome c réductase|Modèle:Nobr-Modèle:Nobr réductase]] (Modèle:Nobr) et le Modèle:Nobr est un [[Cytochrome c|Modèle:Nobr]].
Bactéries pourpres
Les bactéries pourpres utilisent un photosystème unique apparenté au [[Photosystème II|Modèle:Nobr]] des cyanobactéries et des chloroplastes :
- photophosphorylation cyclique : (Modèle:Nobr →) P870 → ubiquinone → Modèle:Nobr (→ Modèle:Nobr).
Il s'agit d'un processus cyclique entre un centre réactionnel P870 de bactériochlorophylle et une pompe à protons au niveau du Modèle:Nobr, semblable à la [[Coenzyme Q-cytochrome c réductase|Modèle:Nobr-Modèle:Nobr réductase]] (Modèle:Nobr) de la chaîne respiratoire mitochondriale mais néanmoins distincte de celle-ci.
Le NADPH est produit par une chaîne de transport d'électrons fonctionnant à partir de donneurs d'électrons tels que l'hydrogène Modèle:Fchim, le sulfure d'hydrogène Modèle:Fchim, l'anion sulfure S2−, l'ion sulfite Modèle:Fchim2−, ou des composés organiques tels que le succinate Modèle:Fchim et le lactate Modèle:Fchim−.