Charites

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Dans la mythologie grecque, les Charites (en grec ancien Modèle:Grec ancien), assimilées aux Grâces par les Romains, sont des déesses personnifiant la vie dans toute sa plénitude, et plus spécifiquement la séduction, la beauté, la nature, la créativité humaine et la fécondité.

Famille et nombre de Charites

Bien qu'aujourd'hui vues comme une triade comprenant Euphrosyne, Thalie et Aglaé, le nombre de Charites et leur parenté a en fait grandement varié selon le lieu et les époques :

Selon Hésiode et Pindare<ref>Pindare, Olympiques, XIV, 1 à 24.</ref>, les Charites sont les filles de Zeus et d'Eurynomé (ou d'Eunomie).

Certaines traditions tardives en font plutôt les filles d'Hélios (le Soleil) et d'Églé, ou de Dionysos et d'Aphrodite (ou d'Héra).

Quant à Homère<ref>Modèle:Méta-modèle source, XVIII, vers 382-383.</ref>, il nomme Charis comme l'épouse d'Héphaïstos et présente Pasithée comme une des Charites<ref>Modèle:Méta-modèle source, chant XIV, vers 275-276 ; voir Nonnos, Dionysiaca, XXXI, 103.</ref>, fille de Dionysos et d'Héra. Héra la promet en mariage à Hypnos à condition qu'il veuille bien l'aider à endormir Zeus<ref>Modèle:Méta-modèle source, XIV, vers 264 à 276.</ref>.

Dans les temps primitifs, on n'honorait à Sparte que deux Charites, Kléta (L'Illustre) et Phaenna (L'Éclatante), qui, chez les Athéniens, portaient les noms d'Auxo (Celle qui fait croître) et Hégémone (Celle qui met en route). Le premier surtout de ces noms, Auxo, permet d'affirmer leur caractère de déesses de la végétation, sans doute aussi de la fécondité. C'est Hésiode qui porte leur nombre à trois. Dans l'antique cité des Minyens, à Orchomène de Béotie, elles étaient trois, Euphrosyne, Thalie, Aglaé, et étaient adorées comme divinités des eaux dans le fleuve Céphise, comme le rappelle Pindare au début de la {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | XIVe{{#if:|  }} }} Olympique.

Nonnos décrit les Charites (Grâces), un ensemble de déesses de grâce et de charme, comme comprenant Péitho, Pasithée et Aglaé, et toutes sont identifiées comme des filles de Dionysos<ref> Nonnos, Dionysiaques, 24.261.</ref>. Le poète élégiaque de l'époque hellénistique Hermésianax fait également référence à Péitho comme l'une des Charites<ref>Pausanias, Description de la Grèce, 9.35.5</ref>.

Alternativement, une ancienne peinture sur vase atteste les noms suivants comme : Modèle:Lien (« Fleurs »), Eudaimonia (« Bonheur »), Euthymia (« Bonne humeur »), Eutychia (« Bonne chance »), Paidia (« Jouer / Jeu »), Pandaisia ("Banquet") et Pannychis ("Festivités nocturnes"), font tous référence aux Charites comme des patronnes des divertissements et des festivités.

Pausanias fournit une longue digression au cours de sa Description de la Grèce (livre 9, chapitre 35, 1-7) sur les différentes traditions attachées aux Charites en Grèce continentale et en Ionie.

Symbolique des Grâces

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Fichier:Three Graces Louvre Ma287.jpg
Les Trois Grâces, copie romaine / original grec Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle avant notre ère, restauration 1609 Nicolas Cordier. Louvre, collection Borghèse

En grec ancien, la racine du nom des Charites est celle du verbe Modèle:Grec ancien (Modèle:Citation). Cette joie vivante, force élémentaire qui nous maintient dans l'être et le bonheur, est celle que les Grecs se souhaitaient en se saluant du seul mot de Modèle:Grec ancien (Modèle:Citation).

  • Euphrosyne est la joie poussée à son sommet, l’allégresse, la joie de vivre que l'on ressent dans un banquet (tel le banquet éternel des dieux auquel les hommes participaient au début du récit de la Théogonie) ;
  • Thalie est la personnification de l’abondance, voire la surabondance, le trop-plein de vie, qui se prodigue comme un don ;
  • Aglaé est la beauté dans ce qu'elle a de plus éblouissant, la splendeur. Il s'agit de la plus jeune, elle passe selon Hésiode pour l'épouse d'Héphaïstos à la place d'Aphrodite. Enfin, Aglaé est aussi la messagère d'Aphrodite.

Modèle:Refnec Leur rôle dans le don est décrit par Sénèque : Modèle:Citation.

Comme tous les dieux et déesses, elles sont éternellement jeunes et belles, à l'âge que les Grecs considéraient comme celui de la plénitude, entre quinze et vingt ans.

Elles incarnent le désir de l'homme, et sont l'incarnation de la vie, mais pas dans sa différence avec la mort (thanatos), plutôt en tant qu'élément du vivant (Modèle:Grec ancien, bios) ; elles incarnent la vie (Modèle:Grec ancien, zoé), quand celle-ci est plus intense. Elles président ainsi à toutes les activités ludiques (d'où leurs représentations en danses et en jeux), à toutes les activités gratuites : la sexualité en dehors du mariage, le festin (le repas en l'absence de faim), la danse (l'activité physique sans nécessité, pour le plaisir).

Cependant, cette forme supérieure que peut revêtir la vie ne l'est que dans l'ordre. Pour que la vie puisse s'épanouir à ce point, il est nécessaire qu'un roi règne. Ainsi, elles sont souvent représentées dansant ; la danse qu'elles exécutent est très différente de celles des Ménades qui escortent Dionysos. Elle est dirigée par Apollon qui joue de la cithare, dictant le rythme de la danse, en découpant le temps et les mouvements en périodes régulières. De même, les fêtes humaines qu'elles président ne se font qu'à certains moments de l'année, à des dates réglées à l'avance.

Les Charites ont comme divinités symétriques les Érinyes, divinités de la haine et de la vengeance, elles aussi soumises à l'ordre du roi. Dans les sociétés antiques, l'échange (le don) est requis pour arrêter le cycle de la vengeance, pour exorciser l'ambivalence de la vie : on échange des cadeaux contre la vie.

La grâce peut être de différentes sortes :

  • la grâce érotique, versée par Aphrodite, inspire le désir sexuel ;
  • la grâce du guerrier, qui est la gloire ;
  • la grâce du roi, qui inspire le respect (notre charisme).

La grâce (Modèle:Grec ancien, charis) peut également être versée sur les hommes. Ainsi Ulysse, qui sort du bain préparé par Nausicaa, et reçoit la charis d'Athéna, prend l'apparence d'un dieu.

Attributs

L'une tient des roses, l'autre, un dé à jouer, et la troisième, une branche de myrte ou les trois tiennent chacune une pomme.

Culte

Fichier:The Three Graces, from Pompeii (fresco).jpg
Les Trois Grâces, fresque de Pompéi, 1-50

Les Charites font partie du cortège d'Apollon mais aussi d'Aphrodite ou de Dionysos. Elles avaient des temples à Élis, Delphes, Périnthe, mais on leur rendait un culte distinct par exemple à Orchomène (Béotie), où elles aimaient à se baigner dans la fontaine Acidalie, et à Paros. Dans Argos, elles étaient associées au culte d'Héra, et leurs statues se dressaient à l'entrée de son temple, d'après la description qu'en donne Pausanias<ref>Modèle:Méta-modèle source{{#if: |Modèle:Espace« {{{référence}}} »|}}, livre II, chapitre XVII, 4.</ref>. Dans ce temple, la statue d'Héra par Polyclète portait sur sa couronne les Charites et les Heures. À Délos, la statue d'Apollon présentait sur sa main tendue le groupe des trois Charites<ref>Plutarque, De Musica, 14.</ref>. Si les Charites trouvent ainsi place dans le cortège de plusieurs grands dieux, c'est sans doute que ces dieux les ont supplantées là où elles étaient primitivement adorées comme forces primordiales<ref>Jacqueline Duchemin, Pindare poète et prophète, Les Belles Lettres, 1956, Modèle:P.72.</ref>.

Le fleuve Céphise près de Delphes leur est consacré.

Les jeunes Charites

En plus des Charites principales existent également un groupe de quatre plus jeunes déesses, filles d'Héphaïstos et de la Charite Aglaé, désignées sous le nom de « jeunes Kharites », en opposition avec leur mère et ses sœurs, alors appelées « Kharites anciennes »<ref>Modèle:Lien web</ref>. Ces jeunes Charites sont :

  • Philophrosyne (déesse de la bienveillance, de la bonté, de l'amitié, de la bienvenue et de la gentillesse)
  • Euphémé (déesse des louanges, des acclamations)
  • Eukléia (déesse de la gloire)
  • Euthénia (déesse de la prospérité)

Iconographie et évocations artistiques ultérieures

Fichier:Hans Baldung 008.jpg
Die Jugend (Die drei Grazien) de Hans Baldung, entre 1541 et 1544, Musée du Prado.

On les représente d'abord comme toutes les déesses, vêtues et voilées mais plus tard, elles apparaissent complètement nues.

Parmi leurs représentations célèbres, on peut citer :

Fichier:Lucas Cranach d.Ä. - Drei Grazien, 1531 (Musée du Louvre).jpg
Les Trois Grâces, Lucas Cranach l'Ancien (1531)

Identifiées dans le corpus de la mythographie hellénistique, les Grâces sont indispensables dans tout cursus d'études en histoire de l'art depuis la Renaissance et la pratique du voyage en Italie.

Bibliographie

Sources antiques

Références

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Liens internes

Liens externes

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