Emmanuel Suhard

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Modèle:Infobox Prélat catholique

Emmanuel Suhard, né le Modèle:Date à Brains-sur-les-Marches (Mayenne) et mort le Modèle:Date à Paris, est un évêque catholique français, évêque de Bayeux et Lisieux en Modèle:Date, archevêque de Reims en Modèle:Date, cardinal en Modèle:Date et archevêque de Paris à partir de Modèle:Date et donc durant toute la période de l'occupation par les armées du [[Troisième Reich|{{#ifeq:Reich | s | Modèle:Siècle | IIIe{{#if:Reich| Reich }} }}]].

Le cardinal Suhard dénonce dès Modèle:Date Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Pendant l'Occupation, Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web</ref>, il pratique un « loyalisme sans inféodation »<ref>Modèle:Ouvrage</ref> envers le Régime de Vichy, tout en laissant la liberté de conscience. La censure interdit ses déclarations publiées dans le bulletin diocésain<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Il ne proteste pas de manière spectaculaire pour ne pas entraîner des représailles envers les prêtres et les militants chrétiens<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Les occupants exigent qu'il exprime sa docilité au national-socialisme, ce mot n'est jamais venu<ref>Modèle:Article</ref>.

Il accueille le maréchal Philippe Pétain en Modèle:Date à Paris, et préside également aux obsèques nationales du collaborateur Philippe Henriot. Le Modèle:Date, il lui est interdit d'accueillir le général de Gaulle à Notre-Dame, qui décide de le recevoir dès le Modèle:Date- après la visite de Pierre-Marie Théas, résistant<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Avec l'assemblée des cardinaux et archevêques (ACA), il fonde la Mission de France à Lisieux. Puis il crée la Mission de Paris et la communauté de Saint-Séverin. Il a aussi accompagné l'expérience des prêtres-ouvriers (Modèle:Citation).

En Modèle:Date, lors de la proclamation de sainte Thérèse de Lisieux comme docteur de l'Église, le pape Modèle:Noble cite le cardinal Suhard et la Mission de France.

Biographie

La Mayenne

Emmanuel Célestin Suhard est le fils d'Emmanuel Suhard et de Modèle:Mme née Jeanne Marsollier (mariés le Modèle:Date). Enfant pieux et timide, fils d'une veuve qui dirige seule la ferme familiale, Modèle:Refso}. En Modèle:Date-, il entre au petit séminaire de Mayenne (ses condisciples incluent Joseph Hamon). Il le quitte en Modèle:Date pour entrer le Modèle:Date- au grand séminaire de Laval où il effectue des études qui lui valent une bourse pour le séminaire français de Rome. Il y est ordonné prêtre en Modèle:Date.

Rome

Étudiant à Rome à l'université pontificale grégorienne, en même temps que le futur pape Modèle:Noble et de Luigi Maglione, futur nonce en France. Il obtient un doctorat en théologie, un doctorat en philosophie et une licence en droit canonique. L'université grégorienne lui décerne la grande médaille d'or, distinction suprême.

De la Mayenne à Paris

Fichier:Brains-sur-les-Marches (53) Statue du cardinal Suhard 2.jpg
Statue du cardinal Suhard à Brains-sur-les-Marches, son village natal

De retour en Modèle:Date en France, il célèbre sa première grand-messe dans l'église de Brains-sur-les-Marches. Il est prêtre du diocèse de Laval.

Nommé professeur de philosophie au grand séminaire de Laval, il enseigne la théologie. Grâce à ses qualités d'accueil et d'écoute, il exerce une influence sur le clergé mayennais, bien qu'il ne soit pas très en cour à l'évêché car il rejette l'« Action française ». Il s'en explique : « L'Action française est trop particulariste. Le prêtre est fait pour tout le monde et doit accueillir tout le monde. »

Réformé en Modèle:Date, l'abbé Suhard est aumônier d'un hôpital militaire à Laval.

Il devient chanoine en Modèle:Date, mais l'évêque, Eugène Grellier, très proche de l'Action française, le tient à l'écart et refuse de le nommer supérieur du grand séminaire. Neuf ans plus tard, Eugène Grellier sera obligé de le consacrer évêque, car en Modèle:Date, Emmanuel Suhard est nommé évêque de Bayeux et Lisieux. Il est archevêque de Reims de Modèle:Date à Modèle:Date, et créé cardinal en Modèle:Date. C'est l'un des six cardinaux français à participer au conclave de 1939 à l'issue duquel Modèle:Noble est élu.

Il devient cardinal archevêque de Paris en Modèle:Date et le reste jusqu'à sa mort en Modèle:Date.

Seconde Guerre mondiale

Le siège archiépiscopal de Paris qu'il rejoint pendant l'exode de juin 1940 devient pour lui une lourde charge, où il subit les épreuves de l'époque. Dès juillet 1940, les Allemands perquisitionnent l'archevêché.

Comme la plupart des hauts dignitaires de l'Église de France, il donne son approbation à la politique de « régénération morale » du maréchal Pétain. Il négocie avec l'amiral Darlan, le ministre de l'Intérieur Pierre Pucheu et par l'intermédiaire d'Henri Dodier, le ministre de l'Éducation nationale Jérôme Carcopino, un système de financement par l'État de l'école privée catholique, qu'il obtient en Modèle:Date. Les subventions sont réparties par les préfets, dans chaque département. Un horaire commode d'enseignement religieux facultatif est aussi instauré dans l'enseignement public<ref>Modèle:Chapitre.</ref>.

Le Modèle:Date-, il adresse une dépêche au chancelier Hitler pour demander la grâce des otages de Nantes et Châteaubriant<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Gene A. Plunka, Staging Holocaust Resistance, Modèle:P., Palgrave Macmillan, New York, 2012 Modèle:ISBN.</ref>.

Le Modèle:Date-, il assiste, aux côtés du chef de l'État Français, le maréchal Pétain, de Philippe Henriot, devenu la voix de Radio-Paris, et du général Brécard, aux cérémonies commémorant les victimes du bombardement de la veille, qui sont le premier acte de propagande publique des collaborationnistes contre Modèle:Citation qu'incarne le général de Gaulle, chef de la résistance, en exil à Londres.

Le Modèle:Date-, quelques jours après la rafle du Vél d'hiv, le cardinal Suhard adresse au maréchal Pétain, au nom des cardinaux et archevêques de France assemblés à Paris, la première protestation officielle de l'Église de France contre les persécutions dont sont victimes les juifs. Cette lettre n'est pas lue en chaire, comme le furent celles des évêques de Toulouse et de Montauban et de l'archevêque de Lyon un mois plus tard, mais diffusée parmi les curés<ref>Modèle:Article</ref>.

Il approuve la déclaration des évêques de France du Modèle:Date- qui condamne Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref> et accueille le maréchal Pétain à Notre-Dame, en Modèle:Date-, ce qui lui sera reproché à la Libération<ref>Michèle Cointet, article Suhard (Emmanuel, cardinal), dans le Dictionnaire historique de la France sous l'occupation, sous la direction de Michèle et Jean-Paul Cointet, Tallandier, 2000, Modèle:P..</ref>. Alors même que la France est déjà partiellement libérée, il assiste à Notre-Dame aux funérailles nationales du ministre de l'Information et de la Propagande du gouvernement de Vichy Philippe Henriot, abattu par la résistance le Modèle:Date<ref>Les funérailles nationales de Philippe Henriot, reportage des actualités de l'époque, disponible sur le site de l'INA.</ref>.

Le Modèle:Date-, le général de Gaulle, sur les conseils du père Bruckberger et de Francis-Louis Closon, décide de l'exclure de la cérémonie du Te Deum de Notre-Dame et de le maintenir confiné à l'archevêché<ref>Michèle Cointet, L'Église sous Vichy, Perrin 1998, Modèle:P..</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Le Modèle:Date-, au lendemain de la capitulation allemande, le général de Gaulle revenait à Notre-Dame, non plus pour un Magnificat<ref>Modèle:Article</ref>, mais pour le Te Deum de la victoire. Au portail de la cathédrale, il fut cette fois, accueilli par l'archevêque de Paris, souriant, le cardinal Suhard<ref>Jean Vinatier, le cardinal Suhard, Le Centurion, 1985, p. 217</ref>.

Le cardinal mentionnera discrètement des actions de l'Église qui ont été ignorées : « J'ai voulu, vous le savez, les aider autant que je le pouvais à se défendre contre l'injustice et la violence. […] je me suis efforcé de mettre en lieu sûr le plus grand nombre possible d'enfants et de faire porter secours aux malheureux internés du Vel'd'hiv', dans les camps de Pithiviers, Beaune-la-Rolande et Drancy<ref>Modèle:Chapitre</ref>. Je n'hésite donc pas aujourd'hui à renouveler la protestation que je faisais entendre aux autorités officielles dès le 16 juillet en mon nom personnel, puis le 22 au nom de l'ACA. »

Le Modèle:Date- à Modèle:Heure du matin, le cardinal Suhard meurt d'une congestion pulmonaire. La veille, le nonce apostolique à Paris Angelo Roncalli, futur pape Modèle:Noble, lui avait rendu une ultime visite<ref>Jean Vinatier, Le cardinal Suhard, éd. du Cerf, 1983, p. 428</ref>. Le jour de ses obsèques à Notre-Dame de Paris, Madeleine Delbrêl présente sur le parvis, a regretté que le peuple de Paris n'ait pas pu rendre hommage au cardinal Emmanuel Suhard<ref>Jean Vinatier, Le cardinal Suhard, éd. du Cerf, 1983, p. 325</ref>.

Le Modèle:Date-, un buste en bronze du cardinal est inauguré au grand séminaire de Laval, ainsi qu'une statue du prélat, le même jour à Brains-sur-les-Marches.

Volonté missionnaire

Pendant les vingt années de son épiscopat, il inspire, encourage et soutient un grand courant missionnaire, dont nombre de ses lettres pastorales, en particulier les trois dernières Essor ou déclin de l'Église, Le Sens de Dieu et Le Prêtre dans la cité s'en font l'écho. C'est à sa demande que fut publié, en 1943, un ouvrage de l'abbé Henri Godin : La France, pays de mission, qui eut un grand retentissement au sein de l'Église.

La fondation de la Mission de France en Modèle:Date est l'œuvre dans laquelle il s'est impliqué le plus personnellement. Sur son lit de mort, le cardinal bénit une dernière fois les prêtres-ouvriers qu'il avait tant aimés.

En Modèle:Date, lors de la proclamation de sainte Thérèse de Lisieux comme docteur de l'Église, le pape Modèle:Noble cita le cardinal Suhard et la Mission de France au cours de l'angélus : Modèle:Citation bloc

En Modèle:Date, les éditions Artèges rééditent la lettre Essor ou déclin de l'Église, préfacée par le cardinal archevêque émérite de Paris André Vingt-Trois. Cette lettre pastorale publiée en Modèle:Date eut un retentissement jusqu'à Rome. Le pape Modèle:Noble la qualifia d'encyclique digne d'un pape.

En Modèle:Date, l'Église commémore le Modèle:70e de la mort du cardinal Suhard. La chaîne KTO consacre le Modèle:Date une émission de Modèle:Nobr La Foi prise au mot à la figure du cardinal. Le Modèle:Date, une messe solennelle retransmise en direct sur la chaîne KTO est célébrée en l'église Saint-Gervais-Saint-Protais de Paris. Cette célébration initialement prévue à la cathédrale Notre-Dame de Paris avant l'incendie du Modèle:Date, a été présidée par Matthieu Rougé, évêque de Nanterre, en présence de plusieurs archevêques. Le même jour, avec le diocese de Paris, les diocèses de Reims, Bayeux-Lisieux, Laval, Mission de France dans lesquels le cardinal Suhard a exercé ses ministères de prêtre et d'évêque ont célébré une messe solennelle en sa mémoire. Le journal La Croix consacre au cardinal, dans son édition du Modèle:Date, un article Le cardinal Suhard, missionnaire en son pays relatant les étapes principales de sa vie, sa postérité missionnaire et ses trois dernières lettres pastorales.

Le précurseur de Modèle:Nobr rom

Ses trois dernières lettres pastorales notamment Essor ou déclin de l'Église (Modèle:Date) sont considérées comme Modèle:Citation.

Le cardinal Suhard encouragea vivement Pierre Goursat à persévérer dans son engagement de laïc missionnaire. Celui-ci fonda quelques années après la mort du cardinal, la communauté de l'Emmanuel

Le collège des Bernardins y consacre une conférence<ref>Les mardis des Bernardins</ref>.

Hommage et distinction

Le cardinal Suhard est chevalier de l'Ordre national de la Légion d'honneur (décret du Modèle:Date)<ref>Modèle:Lien web</ref>

Depuis Modèle:Date, une paroisse du diocèse de Laval porte son nom : Paroisse Sainte-Thérèse – Cardinal-Suhard.

Publications

  • Lettre pastorale de Son Éminence le cardinal Suhard. La Famille (Carême 1946), éditions Spes.
  • Essor ou déclin de l'Église, éd. du Vitrail, 1947.
  • Le Sens de Dieu, A. Lahure, 1948.
  • Le Prêtre dans la cité, A. Lahure, 1949.
  • Vers une Église en état de mission, éditions du Cerf, 1965 (textes choisis par Olivier de La Brosse)

Devise

  • In fide et lenitale (dans la foi et dans la douceur)<ref>Modèle:Article</ref>.

Notes et références

Modèle:Références

Voir aussi

Bibliographie

  • Henri Dodier, À la recherche de la paix scolaire : quelques souvenirs sur S.É. le cardinal Suhard, archevêque de Paris, années 1940 à 1949, lettre-préface de Jérôme Carcopino, Laval, Goupil, 1953, in-16, 71 pages.
  • R. P. Humbert Boüessé, O.P., Biographie du cardinal Suhard, ouvrage non publié du fait de la mort de l'auteur, ancien élève de l'abbé Suhard au Grand Séminaire de Laval devenu religieux dominicain. Il a rassemblé lettres, papiers personnels et autres documents publics ou privés.
  • Discours prononcé par son excellence Modèle:Mgr Chappoulie, évêque d'Angers, le 10 octobre 1953 à Brains-sur-les-Marches pour l'inauguration, Angers, H. Siraudeau, 1953.
  • Jean Vinatier, Le Cardinal Suhard, l'évêque du renouveau missionnaire 1874-1949, éd. Le Centurion.
  • Michel Rougé et Jean Pierre Guérend, Pionnier de la paix, le combat du père Bernard Lalande (ancien secrétaire du cardinal Suhard), éditions Nouvelle Cité.
  • Jean-Pierre Guérend, Le Cardinal Emmanuel Suhard, archevêque de Paris (1940-1949), Temps de guerre, temps de paix, passion pour la Mission, préface d'Émile Poulat, Éditions du Cerf, 2011, Modèle:2e revue et corrigée, juin 2012.
  • Roch-Etienne Noto, Priez 15 jours avec le cardinal Suhard, préface de Georges Gilson, prélat émérite de la Mission de France, Nouvelle Cité, 2009.
  • Modèle:Ouvrage

Articles connexes

Liens externes

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