Eu (Seine-Maritime)
Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Commune de France
Eu est une commune française située dans le département de la Seine-Maritime en région Normandie.
Avec Le Tréport et Mers-les-Bains, elle est l'une des trois principales villes de l'unité urbaine d'Eu qui fait entièrement partie de l'intercommunalité dénommée communauté de communes des Villes Sœurs. Modèle:Sommaire
Géographie
Situation
Située tout au nord du département, et avec un territoire formant une protubérance sur la rive droite, Eu est un chef-lieu de canton bordé par la forêt d'Eu et traversé par la Bresle, fleuve côtier dont l'embouchure dans la Manche est à Modèle:Unité, au Tréport.
Eu est située à Modèle:Unité du Tréport, à Modèle:Unité de Mers-les-Bains, à Modèle:Unité d'Ault, à Modèle:Unité de Friville-Escarbotin, à Modèle:Unité de Gamaches, à Modèle:Unité de Blangy-sur-Bresle, à Modèle:Unité de Saint-Valery-sur-Somme, à Modèle:Unité d'Envermeu, à Modèle:Unité de Londinières, à Modèle:Unité d'Abbeville, à Modèle:Unité de Dieppe et à Modèle:Unité de Neufchâtel-en-Bray, à Modèle:Unité de Rouen et à Modèle:Unité de la capitale.
Communes limitrophes
Hydrographie
Eu est traversé par le fleuve côtier la Bresle, bordé de zones humides, et sur lequel un port était aménagé.
L'ancien Canal de Penthièvre, la Busine, la Rivière morte, la Rivierrette drainent également le territoire communal.
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La Bresle.
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La Bresle au centre-ville.
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La Busine, près de l'ancien port.
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La teinturerie au pied du Château.
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Fontaine à la roseraie du Château.
Climat
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole<ref name=Joly>Modèle:Article</ref>. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000Modèle:Note. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat<ref>Modèle:Lien web.</ref> complétée par des études régionales<ref>Modèle:PdfModèle:Lien web</ref> prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Oisemont_sapc », sur la commune d'Oisemont, mise en service en 1988<ref>Modèle:Lien web</ref> et qui se trouve à Modèle:Unité à vol d'oiseau<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref group=Note>La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.</ref>, où la température moyenne annuelle est de Modèle:Tmp et la hauteur de précipitations de Modèle:Unité pour la période 1981-2010<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Sur la station météorologique historique la plus proche<ref group=Note>Par station météorologique historique, il convient d'entendre la station météorologique qui a été mise en service avant 1970 et qui est la plus proche de la commune. Les données s'étendent ainsi au minimum sur trois périodes de trente ans (1971-2000, 1981-2010 et 1991-2020).</ref>, « Abbeville », sur la commune d'Abbeville, dans le département de la Somme, mise en service en 1922 et à Modèle:Unité<ref>Modèle:Lien web.</ref>, la température moyenne annuelle évolue de Modèle:Tmp pour la période 1971-2000<ref>Modèle:Lien web</ref> à Modèle:Tmp pour 1981-2010<ref>Modèle:Lien web</ref>, puis à Modèle:Tmp pour 1991-2020<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Milieux naturels et biodiversité
La basse forêt d'Eu présente la caractéristique<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> d'être une des très rares zones qui, au Nord de la France, a été conservée enforestée depuis la préhistoire, tout en étant sise sur une zone de limons riches. Ailleurs, hormis trois massifs du Nord-Pas-de-Calais (forêt de Mormal, forêt de Nieppe, forêt d'Hesdin), les forêts de sols riches ont toutes été déboisées au profit de l'agriculture au Moyen Âge ou pendant l'Antiquité. Il est possible et probable qu'elle contienne des arbres qui sont des descendants directs de la forêt préhistorique.
Eu compte plusieurs sites classés :
- L'ancien domaine royal, Modèle:Site naturel classé<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
- Emplacement sur lequel s'élève la fontaine Saint-Laurent et les terrains avoisinants Modèle:Site naturel classé.
- La chapelle de Saint-Laurent et les terrains avoisinants, Modèle:Site naturel classé<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Urbanisme
L'habitat et les activités s'étant concentrés au fond de la vallée, autour du château d'Eu et du port, Eu fait partie, avec Le Tréport et Mers-les-Bains, d'une même agglomération, les « trois villes sœurs », à cheval sur deux départements.
Typologie
Eu est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee<ref group=Note>Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le Modèle:Date- en comité interministériel des ruralités.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Elle appartient à l'unité urbaine d'Eu, une agglomération inter-régionale regroupant Modèle:Nobr<ref>Modèle:Lien web.</ref> et Modèle:Unité en 2017, dont elle est ville-centre<ref name="UU2020">Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="UU20202b">Modèle:Lien web.</ref>.
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Eu, dont elle est la commune-centre<ref group=Note>La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.</ref>. Cette aire, qui regroupe Modèle:Nobr, est catégorisée dans les aires de moins de Modèle:Unité<ref name="AAV2020">Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="AAV20202b">Modèle:Lien web.</ref>.
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (59,2 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (60,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (30,7 %), prairies (21,6 %), forêts (21,3 %), zones urbanisées (15,8 %), zones agricoles hétérogènes (6,9 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (3,6 %)<ref name="CLC">Modèle:Lien web</ref>. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)<ref group=Carte>Modèle:Lien web.</ref>.
Habitat et logement
En 2019, le nombre total de logements dans la commune était de 4 081, alors qu'il était de 4 022 en 2014 et de 3 836 en 2009<ref name="LogCom" group="I"/>.
Parmi ces logements, 83,6 % étaient des résidences principales, 4,5 % des résidences secondaires et 11,9 % des logements vacants. Ces logements étaient pour 63,6 % d'entre eux des maisons individuelles et pour 36 % des appartements<ref name="LogT2" group="I">Modèle:Lien web.</ref>.
Le tableau ci-dessous présente la typologie des logements à Eu en 2019 en comparaison avec celle de la Seine-Maritime et de la France entière. Une caractéristique marquante du parc de logements est ainsi une proportion de résidences secondaires et logements occasionnels (4,5 %) supérieure à celle du département (4 %) et à celle de la France entière (9,7 %). Concernant le statut d'occupation de ces logements, 56,2 % des habitants de la commune sont propriétaires de leur logement (56,6 % en 2014), contre 53 % pour la Seine-Maritime et 57,5 pour la France entière<ref name="LogT7" group="I">Modèle:Lien web.</ref>.
Typologie | Eu<ref name="LogCom" group="I">Modèle:Lien web.</ref> | Seine-Maritime<ref name="LogDep" group="I">Modèle:Lien web.</ref> | France entière<ref name="LogFr" group="I">Modèle:Lien web.</ref> |
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Résidences principales (en %) | 83,6 | 87,8 | 82,1 |
Résidences secondaires et logements occasionnels (en %) | 4,5 | 4 | 9,7 |
Logements vacants (en %) | 11,9 | 8,2 | 8,2 |
Voies de communication et transports
La ville est accessible par la rocade reliant Eu, Le Tréport et Mers-les-Bains. Cette route, envisagée dès 1947 mais ouverte seulement en en 1992, permet de dévier la circulation automobile qui passait auparavant par le centre-ville<ref>Modèle:Article.</ref>.
La gare d'Eu est desservie par les trains Modèle:TER/correspondances et Modèle:TER/correspondances des lignes du Tréport - Mers à Beauvais et à Abbeville.
Eu était autrefois également reliée à la gare de Dieppe : la ligne de Rouxmesnil à Eu a été condamnée le Modèle:Date- et partiellement transformée en sentier de randonnée : le chemin vert du Petit-Caux. De même, le tramway Eu - Mers-les-Bains / Le Tréport reliait de 1902 à 1934 la ville aux deux stations balnéaires.
L'Aérodrome d'Eu - Mers - Le Tréport est un aérodrome agréé à usage restreint<ref>Modèle:Légifrance</ref> utilisé pour la pratique d’activités de loisirs et de tourisme (aviation légère),
En 2019, la localité est desservie par les lignes d'autocars Modèle:N° et Modèle:N° (Mers-les-Bains - Oisemont - Amiens et Mers-les-Bains - Friville - Abbeville) du réseau Trans'80, Hauts-de-France, chaque jour de la semaine sauf le dimanche et les jours fériés<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Toponymie
Le nom est attesté sous les formes Auvae (à lire peut-être Awae) au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref name="Beaurepaire">Modèle:OuvrageModèle:Commentaire biblio.</ref>, Auga en 925 et 927<ref>Jean Adigard des Gautries, Les noms de lieux de la Seine-Maritime attestés entre 911 et 1066 (suite) [article] page 141.</ref>. On trouve, toujours pour désigner le fleuve, diverses formes présentant des variations de la consonne intervocalique : Aucia ou Auga au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, enfin Aucum au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref name="Beaurepaire" />, Ou entre 1140 et 1150<ref>Jean Adigard des Gautries, op. cit.</ref>.
Le nom de la commune procède d’un transfert de celui du fleuve à celui du village originel et ce même processus s'observe à plusieurs reprises en Seine-Maritime, comme pour Fécamp ou Dieppe<ref name="Beaurepaire" />. Avant de s'appeler la Bresle, ce petit cours d'eau était connu au Moyen Âge sous le nom Ou, puis Eu. Un texte du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle écrit par le chroniqueur Orderic Vital ne laisse pas le moindre doute : Aucum flumen quod vulgo dicitur Ou « le fleuve Aucum que le peuple appelle Ou »<ref>Marianne Mulon, Dictionnaire des noms de lieux, éditions Le Robert</ref>. La forme Eu qui a prévalu est plutôt picarde, la forme Ou plutôt caractéristique des dialectes de l'Ouest (cf. Canteleu / Modèle:Page h').
La consonne intervocalique s'est rapidement amuïe dans la prononciation courante, ce qui peut expliquer les mauvaises latinisations des formes plus récentes. L'origine doit être le germanique *awa « eau » (cf. allemand Au, Aue « pré inondable »), à rapprocher du latin aqua. Ils remontent l'un et l'autre à l'indo-européen *akʷā- « eau ».
Histoire
Préhistoire et Antiquité
Située en forêt d'Eu, sur le plateau de Beaumont dominant la vallée de la Bresle au nord et le vallon sec de Saint-Pierre-en-Val au sud-ouest, l'agglomération gallo-romaine de Briga (lieu-dit « Bois-l'Abbé ») constitue l'ancêtre de l'actuelle ville d'Eu. Les recherches archéologiques attestent l'existence d'une ville du Haut-Empire, comportant entre autres des habitations, un théâtre et un complexe monumental public implanté à l'ouest de la ville. Cet ensemble a évolué au cours des différents chantiers d'aménagement et de monumentalisation entrepris entre le début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle et le milieu du {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IIIe{{#if:| }} }} siècle de notre ère, jusqu'à le doter d'un lieu de culte, centré autour d'un temple principal de très grandes dimensions et entouré par d'autres petits temples, d'un grand autel, d'une basilique romaine édifiée dans l'axe oriental du temple, d'un bâtiment administratif pouvant accueillir entre autres une salle de conseil et d'une grande place d'environ quatre hectares délimitée par un haut mur bordé de boutiques<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. À son apogée au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle de notre ère, Briga occupait une superficie estimée à plus de 65 ha par les prospections pédestres menées à partir de 2006, des données confirmées depuis par les prospections géophysiques<ref>Modèle:Article</ref>.
Moyen Âge
Située sur la frontière avec les possessions de Modèle:Noble, à la suite du traité de Saint-Clair-sur-Epte (911), Eu est transformée par Rollon en ville de garnison en 925<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Rollon envoya la même année un milliers d'hommes depuis Rouen, ils s’avancèrent jusqu'à Amiens mais sont repoussés par le comte Herbert jusqu'à Eu. Les Francs prennent le château d'Eu (castrum Auga) et massacrent les derniers assiégés sur une ile fluviale voisine où ils s'étaient réfugiés<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
En 927 Herbert revient en allié accompagné de Modèle:Noble afin de renégocier l'alliance avec Rollon. En peu de temps la ville se relève de ses ruines et son port se développe fortement en commerçant avec la Scandinavie.
En 996, le comté d'Eu est créé par Richard, petit-fils de Rollon, dans le but de protéger la Normandie.
Guillaume comte d'Hiémois reçoit le comté d'Eu de son frère Modèle:Noble, il fonde en 1002 une collégiale à la ville d'Eu.
En 1049 Guillaume le Bâtard (futur Guillaume le Conquérant) ayant appris que le comte d'Eu Robert se rapproche du roi de France pour contester ses droits à la couronne ducale de Normandie, attaque et prend le château d'Eu. En 1050 ou 1051, devenu duc de Normandie, il y aurait épousé Mathilde, une cousine éloignée, fille du puissant comte de Flandres, Baudouin. Ce lieu aurait été choisi symboliquement car la bourgade est située à la frontière desdits duché et comté<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Le Modèle:Date-, Guillaume le Roux, roi d'Angleterre, en conflit avec son frère aîné, le duc de Normandie, traverse la Manche et arrive dans les environs d'Eu, dans l'est du duché, accompagné d'une puissante armée, semant la panique parmi les partisans de Robert Courteheuse<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
En 1093 Henri d'Eu devient Modèle:5e, il dote la ville de l'hôpital normand et améliore le port en détournant le cours de la Bresle. En 1117, il convertit le chapitre de chanoines de la collégiale Sainte-Marie d'Eu en monastère d'Augustins. En 1120, la construction de l'abbaye est achevée.
En 1180, Laurent O’Toole, archevêque de Dublin et légat du pape, tente de rencontrer Modèle:Noble (roi d'Angleterre et duc de Normandie) à Rouen. Il tombe malade et est recueilli par les chanoines de l’abbaye d’Eu où il meurt en odeur de sainteté le Modèle:Date-. Il est béatifié en 1186 et canonisé en 1225. La collégiale, dont les travaux débutent en 1186 à l'emplacement de la chapelle Saint-Léger, porte le nom Notre-Dame-et-Saint-Laurent. Saint Laurent est le saint patron de la ville d'Eu. Une partie de ses reliques sont conservées dans la collégiale. Richard Cœur de Lion fait construire des remparts autour de la ville.
À la suite de la confiscation (commise) de l'ensemble des possessions française de Jean sans Terre par jugement du Modèle:Date-, Philippe Auguste, un mois plus tard, commence par prendre le contrôle des places possessions du comte d'Eu : Eu, Drincourt, Mortemer et Lyons-la-ForêtModèle:Sfn.
En 1305, la nouvelle paroisse Saint-Étienne est fondée, signe que la ville qui compte plus de Modèle:Unité est très prospère.
Après les prémices de la guerre de Cent Ans entre 1340 et 1342, la ville subit de nombreuses attaques anglaises et flamandes, elle est même incendiée en 1342.
En 1347-1348, se déclare l’épidémie de peste noire, qui tue un tiers de la population.
En 1367, nouvelle attaque anglaise qui ravage et pille la région mais Eu tient bon. En 1399, le beffroi municipal est achevé, il est adossé à celui des chanoines.
Le Modèle:Date-, assiégée par les Anglais, la ville capitule<ref>Épisodes de l'invasion anglaise. La guerre de partisans dans la Haute Normandie, 1424-1429; Bibliothèque de l'école des chartes. 1894, tome 55, Modèle:Pp..</ref>.
En 1430, Jeanne d'Arc, faite prisonnière à Compiègne par les Anglais, est conduite à Rouen en passant par Eu ; elle y reste une nuit.
En 1472, après avoir levé le siège de Beauvais, Charles le Téméraire met Eu et toute la contrée à feu et à sang.
Le Modèle:Date-, le roi de France Modèle:Noble fait incendier la ville de peur que ses habitants ne la livrent aux Anglais. Ce jour restera dans les mémoires sous le nom de « Mardi Piteux ». Seuls les établissements religieux sont épargnés. Cet événement stoppera le développement de la ville si longtemps qu'elle perdra son importance locale au profit des cités de Dieppe et d’Abbeville.
Temps modernes
En 1578, Henri le Balafré, duc de Guise, mari de Catherine de Clèves, Modèle:26e, fait construire l’actuel château et fonde le collège des Jésuites (1580). Mais son assassinat à Blois, le Modèle:Date-, contrarie l'évolution des travaux.
Au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, les épidémies font des ravages réguliers. En juin 1636, la peste est si violente qu'elle emporte plus de deux mille habitants. La peste est si dévastatrice que la ville commande à l’orfèvre eudois Avril une Vierge votive en argent et fait le vœu, à perpétuité, d’une procession annuelle, le dimanche de la Nativité de Marie<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, pour mettre un terme à l’épidémie (cette procession est maintenue de nos jours). Conséquence directe de cette peste, l’Hôtel-Dieu est construit en 1658 sous la responsabilité des sœurs hospitalières de la Miséricorde de Jésus qui y resteront jusqu'en 1967.
En 1660, Anne-Marie-Louise d'Orléans (1627-1693), dite la Grande Mademoiselle, duchesse de Montpensier, cousine germaine de Louis XIV et plus riche héritière de France, achète le comté d’Eu. Elle s’installe au château d’Eu en 1677, le transforme, aménage un jardin à la française, fait construire un petit château dans le parc et dote la ville d’un hôpital. Pour tenter d’obtenir la libération de son bien-aimé (monsieur de Lauzun), prisonnier de Louis XIV à Pignerol, la Grande Mademoiselle fait don du comté d’Eu au duc du Maine, fils légitimé du roi et de Madame de Montespan. Les fils du duc du Maine mourant sans postérité, le comté revient ensuite en 1775 à Louis de Bourbon, duc de Penthièvre, fils du comte de Toulouse (frère cadet du duc du Maine).
Révolution française et Empire
Époque contemporaine
Le futur roi Modèle:Souverain2, alors duc d'Orléans et petit-fils du duc de Penthièvre par sa mère, hérite du château en 1821. Eu devient résidence royale en 1830 et se réjouit des séjours réguliers du roi et de sa famille.
À deux reprises, en 1843 et 1845, la reine Modèle:Souverain2 est reçue au château d’Eu, posant ainsi les bases de la future Entente cordiale franco-britannique.
À partir de 1873, Eugène Viollet-le-Duc le remanie pour le comte de Paris, prétendant au trône. Un incendie détruit l'aile Sud en 1902. L'ancienne famille impériale du Brésil (les Orléans-Bragance) le possède de 1905 à 1954.
La ligne du tramway Eu - Mers-les-Bains / Le Tréport est mise en service en 1902 pour relier les trois villes sœurs et assurer transport des riverains ainsi que des touristes. Avant la Première Guerre mondiale, moyen de transport populaire, le tramway, à voie métrique, transporte près de Modèle:Nombre par an et des projets d'extension en direction des stations touristiques voisines de la côte d'Albâtre étaient envisagés. Le conflit, le manque de modernisation, la concurrence des automobiles et des autobus conduisent à un lent déclin du trafic durant les années 1920 et au début des années 1930. Le tramway arrête son exploitation à la fin de l'année 1934 non sans avoir marqué durablement la mémoire locale<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref>Modèle:Article</ref>.
- Eu au tout début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle
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La Cavalcade du Modèle:Date-
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Le Collège et la statue de Michel-Anguier
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La place Carnot un jour de foire
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La place de l'hôtel-de-ville et le tramway
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L'Hôtel de la gare et le tramway
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Le tramway sur la route du Tréport
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Le port
En 1914, l'hôpital temporaire Modèle:N° est installé dans le château. Grâce au travail ingénieux et persévérant de Denis Sauzéat, pharmacien aide-major de Modèle:1re, et au précieux concours qu'il a su s'assurer avec notamment l'aide de Marie Curie et l'utilisation de la voiture du prince Pierre d'Orléans-Bragance, un poste de radiologie est installé dans l'une des salles du château. Ce poste, commencé avec les ressources les plus minimes, était muni des plus utiles perfectionnements au départ pour le front du major Sauzéat, début Modèle:Date-. Cet équipement rendra les plus grands services pour la guérison des blessés.
C'est à Eu le Modèle:Date- que la formation militaire des Autos-canons belges est dissoute, après son tour du monde de retour depuis la Russie via les États-Unis.
Depuis 1973, le château d'Eu est devenu musée Louis-Philippe. L'association des amis du musée Louis-Philippe du château d'Eu est créée en 1985 par la comtesse de Paris, née Isabelle d'Orléans et Bragance (1911-2003), pour promouvoir l'enrichissement de cet édifice, labellisé musée de France. Une partie de l'ancien domaine royal appartient toujours aux Orléans, héritiers d'Isabelle d'Orléans et Bragance.
Politique et administration
Rattachements administratifs et électoraux
La commune se trouve dans l'arrondissement de Dieppe du département de la Seine-Maritime. Pour l'élection des députés, elle fait partie depuis 2012 de la sixième circonscription de la Seine-Maritime.
Elle était le chef-lieu du canton d'Eu<ref name="Cassini"/>. Dans le cadre du redécoupage cantonal de 2014 en France, ce canton, dont la commune est désormais le bureau centralisateur, est modifié, passant de 22 à 40 communes.
Intercommunalité
La ville est l'un des membres fondateurs de la communauté de communes du Gros Jacques, qui prend en 2009 le nom de communauté de communes interrégionale de Bresle maritime.
Dans le cadre de l'approfondissement de la coopération intercommunale prévu par la loi portant nouvelle organisation territoriale de la République (Loi NOTRe) du Modèle:Date-, celle-ci intègre le Modèle:Date- sept communes issues de la communauté de communes des Villes Sœurs et devient la communauté de communes des Villes Sœurs, dont le siège est à Eu.
Tendances politiques et résultats
Modèle:Article connexe Modèle:… Modèle:Article connexe
Liste des maires
Contrairement à l'usage habituel dans les communes de France et pour des raisons faciles à comprendre, le premier magistrat de cette commune est nommé « le maire de la commune d'Eu » et non pas « le maire d'Eu ». Modèle:ÉluDébut Modèle:ÉluDonnées Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:ÉluFin Modèle:ÉluDébut Modèle:ÉluDonnées
Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:ÉluDonnées Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu
Modèle:Élu actuel Modèle:ÉluFin
Distinctions et labels
Modèle:Quand au Concours des villes et villages fleuris<ref>Source : Villes et Villages fleuris</ref>.
Jumelages
La ville d'Eu est jumelée avec<ref>Présentation - Jumelages et partenariats</ref> :
Elle entretient des relations d'amitié avec :
- Modèle:Jumelage ;
- Modèle:Jumelage ;
- Modèle:Jumelage ;
- Modèle:Jumelage ;
- Modèle:Jumelage ;
- Modèle:Jumelage.
Pour le cinquantième anniversaire de jumelage avec Haan célébré les Modèle:Date- et Modèle:Date-, les maires de deux villes président une cérémonie officielle le premier soir à Eu. Élément central dans ce jumelage, l'échange entre jeunes français et allemands est alors concrétisé par une compétition sportive amicale multisports dénommée « Haaneulympiades » sur les deux jours ; une exposition est également organisée le second jour<ref name="LIE 2017-05-27">Modèle:Article</ref>.
Population et société
Démographie
Modèle:Article connexe Modèle:Population de France/section
Manifestations culturelles et festivités
Depuis 2002 a lieu le festival de musique actuelles Murmure du son<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Économie
- Téléphonie ;
- Mobilier métallique ;
- La vallée de la Bresle est le premier<ref>Modèle:Lien web.</ref> centre de verrerie (flaconnage) au monde.
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
- Château<ref>Modèle:Base Mérimée.</ref> (Modèle:Classé MH), de type Renaissance ; avec son parc, il accueille la mairie et le musée :
Le château a été construit à la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle sur les ordres de Catherine de Clèves et Henri de Lorraine (duc de Guise). La Grande Mademoiselle le fait agrandir.
- Le Château
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- Musée Louis-Philippe créé en 1973 : décors des {{#switch: et
| e | er | = Modèle:S mini{{#ifeq: XIX|-| – | XIX }}Modèle:S mini siècle
| Modèle:S mini{{#ifeq: et|-| – | et }}Modèle:S mini siècles
}}, plafonds du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, parquets d'époque Louis-Philippe parmi les plus beaux de France et aménagements de l'architecte Viollet-le-Duc sous la [[Troisième République (France)|{{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IIIe{{#if:| }} }} République]], collections de La Grande Mademoiselle, du roi Louis-Philippe, de la famille d'Orléans et de la famille impériale du Brésil, les princes d'Orléans-Bragance.
- Le Musée Louis-Philippe
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Un des intérieurs du musée.
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Le Grand salon
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La Galerie des peintures.
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La Galerie des Guises
- Collégiale Notre-Dame-et-Saint-Laurent<ref>Modèle:Base Mérimée.</ref>, ses orgues et sa crypte (Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle - Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle), Modèle:Classé MH
- La Collégiale Notre-Dame et Saint-Laurent
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La façade
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La nef
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Le buffet d'orgue
- Chapelle du collège des Jésuites<ref>Modèle:Base Mérimée.</ref> Modèle:Classé MH :
Érigée par Catherine de Clèves pour les jésuites, elle est dédiée à saint Ignace de Loyola, et contient les tombeaux de Catherine de Clèves et d'Henri de Guise.
Les façades et toitures des bâtiments du collège, sa cave, son sol, ses deux cours et les murs soutenant la terrasse du jardin du collège ont eux-mêmes été Modèle:Inscrit MH, tout comme son portail Modèle:Classé MH
- Le collège et sa chapelle
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Portail du collège
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Façade de la chapelle
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Fronton du portail de la chapelle
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La nef
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Mausolée d'Henri de Guise
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Mausolée de Catherine de Clèves
- Chapelle Notre-Dame-de-l'Hôpital : collection de pots de pharmacie
- Chapelle Saint-Laurent, Modèle:Site naturel classé.
- Hôtel-Dieu.
- Portail d'immeuble du 41bis, boulevard de la République<ref>Modèle:Base Mérimée.</ref>, Modèle:Inscrit MH, portail provenant de l'ancien couvent des Ursulines.
- Ancien hôtel des évêques d'Amiens<ref>Modèle:Base Mérimée.</ref>, du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, Modèle:Inscrit MH.
- Théâtre Louis-Philippe<ref>Modèle:Base Mérimée.</ref>, de la première moitié du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, Modèle:Inscrit MH.
- Musée des traditions verrières : machines anciennes, histoire du verre.
- Enceinte du Bois des Combles<ref>Modèle:Base Mérimée.</ref> : fortifications carolingiennes, Modèle:Inscrit MH.
- Monument aux morts, édifié place Mathomesnil, aujourd’hui place Charles de Gaulle grâce à une souscription des habitants et un financement communal par le sculpteur Eugène Bénet et inauguré le 25 juin 1922, le monument aux morts porte la dédicace « La ville d’Eu a ses glorieux enfants soldats de la Grande Guerre », et honore donc ceux qui sont tombés comme ceux qui ont survécu au conflit<ref>Modèle:Article.</ref>.
- Forêt domaniale :
- La forêt d'Eu s'étend sur Modèle:Nombre sur le plateau qui sépare les vallées de l'Yères et de la Bresle.
- La ville antique de Briga (lieu-dit « Bois-l'Abbé »)<ref>Modèle:Base Mérimée.</ref> : temples, théâtre, quartier d'habitat et thermes ; Modèle:Classé MH<ref>Site reprenant les activités et découvertes du sanctuaire gallo-romain de Bois l'Abbé</ref>.
- Le Jardin Jungle Karlostachys : un parc exotique qui regroupe des milliers d’espèces végétales différentes.
- Verrerie de Fernand LangModèle:Où<ref>Modèle:Article.</ref>
Personnalités liées à la commune
- Liste des comtes d'Eu
- Henri d'Eu (vers 1075 – Modèle:Date-, abbaye d'Eu), fut comte d'Eu dans le duché de Normandie et lord d'Hastings dans le royaume d'Angleterre..
- François Anguier, né à Eu en 1604 et mort à Paris le 8 août 1669, sculpteur. Il fut marqué par son séjour en Italie et l'influence du Bernin et a été sculpteur ordinaire de Louis XIII.
- Michel Anguier, né le Modèle:Date- à Eu, et mort le Modèle:Date- à Paris, sculpteur. Comme son frère, il fut fortement influencé par l'école italienne (il a rencontré et travaillé avec Le Bernin). Il participa à la décoration du Val de Grâce et du château de Versailles.
- David Bourderelle (1651-1706), sculpteur, né à Eu<ref>David Bourderelle, éléments biographiques en ligne [1].</ref>, a exécuté une série de groupes d'anges pour l'église des Invalides de Paris.
- Louis-Philippe d'Orléans (1773-1850), roi des Français, qui y passa ses vacances étant enfant puis en fit sa résidence de campagne favorite de 1821 à 1848.
- Le comte de Paris (1838-1894), petit-fils de Louis-Philippe et prétendant orléaniste au trône de France, entreprit après la guerre franco-allemande de 1870 la rénovation du château, qu'il avait reçu de son oncle le duc d'Aumale, sous la direction de Viollet-le-Duc puis de Louis Sauvageot après la mort de celui-ci.
- Arthur Quentin de Gromard (1821-1896), musicien et inventeur du cécilium, né et mort à Eu.
- Louis Philippe Sargent (1831-?), graveur sur bois, né à Eu<ref>Modèle:Référence incomplète.</ref>.
- Henri Frechon (1863-1925), aquarelliste, né à Eu.
- Gaston Leroux (1868-1927), écrivain, a fréquenté le collège d'Eu, tout comme son personnage Joseph Rouletabille, le célèbre reporter, jusqu'à l'âge de neuf ans.
- Isabelle d'Orléans-Bragance (1911-2003), née à Eu, « comtesse de Paris », épouse du prétendant orléaniste au trône de France, le « comte de Paris », Henri d'Orléans (1908-1999); son nom a été donné à la place entre la collégiale et le château.
- Michel Gaudry (1928-2019), né à Eu, jazzman.
- Jean-Baptiste Monnot, né à Eu en 1984, organiste.
Eu dans les arts et la culture
- Celso Lagar, Hiver à Eu, huile sur toile Modèle:Dunité, 1948, Musée des Augustins de Toulouse.
-
Gravure extraite de La Normandie par M. Jules Janin, Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.
-
Le Château d'Eu, gravure publiée en 1843.
-
Alexandre Denuelle : Vue de la galerie au château d'Eu, 1844, collection du Cooper–Hewitt, Smithsonian Design Museum.
-
Delahuppe, Vue du château d'Eu depuis la Bresle, 1825, collection du Musée Louis-Philippe du château d'Eu.
Héraldique
Anecdotes
Le nom de la ville d'Eu se prête à quelques jeux de mots. Ainsi, la bienséance veut qu'on dise et écrive : « le maire de la ville d'Eu ». Les Eudois pouvaient ainsi prendre le train à la « gare d'Eu-la Mouillette ». Les cruciverbistes reconnaissent Eu comme étant le « trou normand » en deux lettres.
Voir aussi
Bibliographie
- Étienne Mantel, Jonas Parétias & Laurence Marlin dir., Briga, une ville romaine se révèle, Milano, Silvana Editoriale, 2020, Modèle:Nb p. Modèle:ISBN, Modèle:Lire en ligne
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- Alain Minard, La Ville d'Eu à la Belle Époque, Aquadec, 2005.
- Suzanne Deck, La ville d'Eu. Son histoire, ses institutions (1151-1475), Paris, Champion, 1924, XXIV-315 p.
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