Hans Asperger
Modèle:En-tête label Modèle:Autre Modèle:Infobox Biographie2 Johann Friedrich Karl Asperger, dit Hans Asperger Modèle:MSAPI<ref group="Note">Prononciation en allemand autrichien standardisé retranscrite selon la norme API.</ref> (né le Modèle:Date de naissance à Hausbrunn et mort à Vienne le Modèle:Date de décès), est un psychiatre autrichien, auteur d'une étude pionnière sur l'autisme. Son nom a été donné au syndrome d'Asperger, une forme d'autisme définie en 1981 par Lorna Wing.
Son rôle dans l'Autriche annexée par les nazis est longuement resté méconnu, jusqu'à l'étude de documents d'archive. Ceux-ci démontrent qu'Hans Asperger, qui travaillait sous la direction de son ami Franz Hamburger, a collaboré avec le gouvernement nazi, bénéficié d'avancées de carrière grâce à la fuite des médecins juifs, et a participé à la sélection d'enfants envoyés vers Am Spiegelgrund, où certains d'entre eux ont été tués. La question de son adhésion personnelle à l'idéologie nazie reste controversée, notamment en raison de ses convictions religieuses catholiques.
Sources
D'après le Modèle:Dr Herwig Czech (2018), un historien de la médecine spécialisé dans les persécutions sous le nazisme<ref>Modèle:Lien web.</ref>, les informations biographiques disponibles à propos de Hans Asperger sont limitéesModèle:Sfn. La préface à l'édition française du livre Les Enfants d'Asperger précise ainsi que Modèle:CitationModèle:Sfn. En dépit de son rôle dans l'étude de l'autisme, les documents d'archives le concernant ont longuement été ignorésModèle:Sfn. Aussi les diverses opinions émises à son sujet restaient-elles invérifiables<ref name="Donvan" group="P"/>. La majorité des informations disponibles se sont longtemps limitées à sa conférence de 1938 sur les « psychopathes autistes », sa thèse postdoctorale de 1944, et diverses sources primaires émanant de lui ou de ses proches après la Seconde Guerre mondiale, notamment une interview radiophonique donnée en 1974Modèle:Sfn. Certaines informations biographiques proviennent de sa fille Maria Asperger-Felder, qui les a délivrées en 2006, à l'occasion de ce qui aurait été le 100e anniversaire de la naissance de son pèreModèle:Sfn. Selon Czech, ces sources Modèle:CitationModèle:Sfn,<ref group="Trad">Version originale : Modèle:Lang.</ref>.
Il a longtemps été cru que les archives du travail d'Asperger et de ses collègues, publiées entre 1928 et 1944, avaient été détruites pendant la Seconde Guerre mondiale ; ce n'est pas le casModèle:Sfn, ces documents étant conservés aux archives d'État de la ville de Vienne<ref group="P">Modèle:Lien web.</ref>. Les premières analyses de ces documents remontent à 2005, lorsque Michael Hubenstorf étudie l'histoire de la clinique pédiatrique de l'université de Vienne, découvrant des informations jusqu'alors inconnues à propos de la carrière d'Asperger, et notamment ses liens étroits avec le directeur d'Am Spiegelgrund, Erwin Jekelius, ainsi que son travail sous la direction d'un idéologue nazi et membre du NSDAP, Franz HamburgerModèle:Sfn<ref group="S">Modèle:Chapitre.</ref>. Alors que les informations biographiques disponibles en langue allemande ont commencé à souligner sa position ambigüe vis-à-vis du régime nazi dès les années 2000, ces mêmes informations n'ont été traduites en anglais qu'une dizaine d'années plus tardModèle:Sfn.
Biographie
Hans Asperger naît à Hausbrunn, en Autriche, le Modèle:Date de naissance<ref group="Note">Entre 1938 et 1945, du fait de l'Anschluss, sa nationalité est allemande.</ref>,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn, et y passe son enfanceModèle:Sfn. Aîné d'une fratrie de trois enfantsModèle:Sfn, son frère cadet meurt peu après la naissanceModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Son frère benjamin, Karl, plus jeune que lui de quatre ans, meurt sur le front soviétique pendant la Seconde guerre mondialeModèle:Sfn,Modèle:Sfn.
Hans décrit sa mère comme pieuse et aimante, tandis que son père, Johann Asperger, qui exerce comme comptable mais provient d'une famille d'agriculteurs, est au contraire très strictModèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. Il grandit dans la religion catholiqueModèle:Sfn.
Décrit comme Modèle:CitationModèle:Sfn, Hans est, notamment d'après sa fille Maria Asperger-Felder, un enfant distant, doué pour les langues, connu pour beaucoup lire et pour fréquemment citer des poèmesModèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn, en particulier ceux du poète autrichien Franz Grillparzer, dont il cite souvent les textes à ses camarades de classe, malgré leur indifférence à ce sujetModèle:Sfn. Il passe pour un enfant qui a des difficultés à se faire des amis d'après Lyons et FitzgeraldModèle:Sfn, information contredite par Sheffer qui souligne sa fréquentation régulière de mouvements de jeunesseModèle:Sfn. D'après sa fille, de 1916 à 1928, il suit une éducation orientée vers l'humanisme, apprend la philosophie occidentale, le latin et le grec ancienModèle:Sfn.
Hans Asperger devient membre du Modèle:Lang (dans le groupe des Modèle:LangModèle:Sfn, qui organise des activités à l'extérieur telles que la randonnée et l'alpinisme), un mouvement catholique conservateur de jeunesse qu'il soutient durant toute sa vieModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Ce mouvement entretient des liens étroits avec la Modèle:Lang et les jeunesses hitlériennes à partir des années 1930Modèle:Sfn.
Études
Hans Asperger assure avoir découvert sa future vocation de médecin en disséquant le foie d'une souris pendant sa deuxième année de lycéeModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Il passe et réussit son examen de fin d'études secondaires le Modèle:Date-, avec une mention et la note Modèle:Citation dans toutes les matièresModèle:Sfn.
Il quitte sa ville natale en 1925, à l'âge de 19 ans, et part suivre des études de médecine à VienneModèle:Sfn, payées par son père. Il attribue les hautes attentes de son père à la frustration de ce dernier de n'avoir pas pu poursuivre des étudesModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Étudiant à l'université de Vienne, Hans y obtient le diplôme de médecin le Modèle:Date-Modèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. Il a notamment pour professeurs Clemens von Pirquet, Franz Chvostek juniorModèle:Sfn et Franz Hamburger.
Vie privée
Hans Asperger se marie en 1935Modèle:Sfn avec Hanna Kalmon, qu'il a rencontrée durant une randonnée en montagne, et avec laquelle il a cinq enfants, quatre filles et un filsModèle:Sfn,Modèle:Sfn : Gertrud (née en 1936), Hans (né en 1938), Hedwig (née en 1940), Maria (née en 1946) et Brigitte (née en 1948)Modèle:Sfn. En 1961, Gertrud Asperger termine son doctorat à InnsbruckModèle:Sfn. Une autre de ses filles, Maria Asperger Felder, devient une pédopsychiatre renomméeModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Hans Asperger et sa fille sont également Modèle:CitationModèle:Sfn.
Carrière professionnelle avant l'Anschluss
D'après Czech, Modèle:CitationModèle:Sfn.
Après la mort de Clemens von Pirquet en 1929, Franz Hamburger écarte les médecins juifs de la clinique, et tente également d'en écarter les femmesModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Hans Asperger obtient ainsi son premier poste en mai 1931, grâce à la « purge » des médecins juifs<ref group="S" name="Rubin"/>,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn, en tant qu'assistant de Hamburger à la clinique pédiatrique universitaire de VienneModèle:Sfn. Il travaille alors pour différents servicesModèle:Sfn. Czech souligne les changements apportés dans la direction : Modèle:Citation Sous l'influence de Franz Chvostek junior, la clinique de Vienne devient un Modèle:CitationModèle:Sfn.
Erwin Lazar meurt en 1932Modèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn, et Hans Asperger prend sa suite en mai 1934Modèle:Sfn ou en 1935Modèle:Sfn, à la tête du département de Modèle:Langue (ou Modèle:Lang : pédagogie curative) à la clinique pédiatrique de Vienne. Il rejoint une équipe expérimentée, composée du psychiatre George Frankl (qui est juif), du psychologue Josef Feldner et d'une religieuse, sœur Viktorine ZakModèle:Sfn,<ref group="Note">Sœur Viktorine Zak est coauteur d'un livre à propos d'Erwin Lazar et autrice d'un article Modèle:Langue, paru en 1932 dans Modèle:Langue.</ref>. L'ascension très rapide d'Asperger à la tête d'un service de pédiatrie, malgré son peu de publications et l'existence de candidats plus qualifiés, est facilitée par la politique anti-juiveModèle:Sfn. L'équipe compte également, d'août 1933 à février 1936, un jeune médecin spécialisé dans les troubles gastro-intestinaux, Erwin Jekelius, qui deviendra plus tard un artisan majeur de l'extermination nazieModèle:Sfn,Modèle:Sfn. La pédagogie employée au Modèle:Langue est inspirée par Erwin Lazar, le fondateur de la cliniqueModèle:Sfn ; Asperger poursuit et développe cette approcheModèle:Sfn. Il est influencé par deux pédagogues, Jan-Daniel Georgens et Johann Heinrich Deinhardt, qui ont fondé un institut spécialisé en 1856<ref group="S">Modèle:Article.</ref>. Il s'intéresse particulièrement à « l'enfant psychiquement anormal »Modèle:Sfn.
En plus de Hamburger et Jekelius, Asperger fréquente d'autres idéologues nazis, notamment Erwin Risak, qui a étudié avec lui en 1931 et avec lequel il a co-écrit un article l'année suivanteModèle:Sfn. Il n'existe cependant pas de preuve documentée qu'Asperger ait rejoint des groupes de sympathisants nazis avant 1938Modèle:Sfn,Modèle:Sfn.
Sa carrière s'effectue entièrement au Modèle:Langue de Vienne, à deux brèves exceptionsModèle:Sfn. En 1934, il est invité à travailler quelque temps à la clinique psychiatrique de Leipzig, avec Paul SchröderModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Il est également invité trois mois, pendant l'été 1934, à l'hôpital psychiatrique de Vienne, dirigé par Otto PötzlModèle:Sfn (qu'il qualifiera par la suite d'Modèle:CitationModèle:Sfn,Modèle:Sfn). Il rejoint l'association des médecins allemands en Autriche, une association nationaliste et antisémite, la même annéeModèle:Sfn.
Carrière professionnelle après l'Anschluss
La relation de Hans Asperger avec le régime nazi est depuis longtemps l'objet de controverses. Sur la base de leurs études respectives des archives, l'historien médical Herwig Czech<ref group="P">Modèle:Article.</ref>,<ref group="P">Modèle:Article.</ref>,Modèle:Sfn et la professeure d'histoire contemporaine américaine Edith Sheffer, dans son ouvrage Les Enfants d'Asperger<ref group="S" name="Rubin">Modèle:Article.</ref>,Modèle:Sfn, concluent qu'Hans Asperger a activement collaboré avec le régime nazi.
Les Allemands annexent l'Autriche en 1938 (Anschluss)Modèle:Sfn. En Modèle:Date-, Asperger soumet le texte de sa thèse d'habilitation : Modèle:Langue, supervisée par Franz Hamburger, au journal Modèle:Langue, qui le publie en 1944Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. Cependant, une partie de son travail, constituant le premier exposé public à propos d'autisme dans l'Histoire, a été présentée à l'université de Vienne le Modèle:Date-Modèle:Sfn.
Sa position de médecin à Vienne rend Hans Asperger décisionnaire dans le cadre d'examens de mineurs : il peut les défendre s’il pense qu'ils s'intégreront au Volk (la communauté nationale de l'Allemagne nazie), ou au contraire envoyer vers le Modèle:Lang ceux qu’il pense trop déficitaires, et donc inaptes à l'intégrationModèle:Sfn. Am Spiegelgrund, créé en juillet 1940 dans les locaux de l'hôpital psychiatrique Steinhof de Vienne, est dirigé par Erwin Jekelius, un ancien collègue d'Asperger à la clinique universitaire devenu un artisan majeur de la politique d'extermination, de juin 1940 jusqu'à la fin de l'année 1941Modèle:Sfn.
Durant les deux dernières années de la Seconde Guerre mondiale, à partir d'Modèle:Date, Asperger est médecin pour la WehrmachtModèle:Sfn. Il suit neuf mois de formation à Vienne et à Brünn, puis est envoyé avec la 392e division d'infanterie en Croatie, en Modèle:Date, dans le cadre d'une Modèle:CitationModèle:Sfn. Le Modèle:Langue, dans lequel Asperger travaillait avant son service militaire, est détruit en 1944 par un bombardement, dans lequel la sœur Viktorine Zak trouve la mortModèle:Sfn.
Démonstrations de loyauté envers l'idéologie nazie
D'après Czech, à première vue, Asperger semble avoir personnellement une certaine distance avec l'idéologie nazieModèle:Sfn,Modèle:Sfn. En effet, il n'est pas membre du NSDAP, alors que la plupart des médecins de son époque le sontModèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. Cependant, il travaille sous la direction de Franz Hamburger, un éminent membre de longue date du NSDAPModèle:Sfn pour qui il exprime la plus grande admiration<ref name="Feinstein">Modèle:Ouvrage.</ref>,Modèle:Sfn, signe ses courriers avec la formule « Heil Hitler »Modèle:Sfn, et rejoint des organisations affiliées au parti nazi après 1938 (le Deutsche Arbeitsfront, la Nationalsozialistische Volkswohlfahrt et la Nationalsozialistischer Deutscher Ärztebund)Modèle:Sfn. Pour Czech, Modèle:CitationModèle:Sfn.
Après l'Anschluss, comme tout le personnel médical, Asperger fait l'objet d'une enquête en application du Modèle:Citation daté du Modèle:Date-Modèle:Sfn, puis d'évaluations confidentielles de la part de fonctionnaires du NSDAP, qui témoignent à son sujet d'une opinion de plus en plus positiveModèle:Sfn. Sa première évaluation, datée de Modèle:Date-, le juge Modèle:Citation, Modèle:Citation, et se conclut sur la mention selon laquelle Asperger est Modèle:Citation, malgré son orientation catholiqueModèle:Sfn. En Modèle:Date-, il écrit s'être Modèle:Citation<ref group="S">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Document d'archive WStLA, 1.3.2.202, Personalakt Hans Asperger, Fragebogen, 7 octobre 1940. Traduit et cité par Modèle:Harvsp.</ref>. Czech l'analyse comme une volonté de s'adapter au nouveau régime et de protéger sa carrièreModèle:Sfn. Hans Asperger n'est jamais considéré comme un opposant au régimeModèle:Sfn.
En 1939, il publie un article avec son collègue Heribert Goll, dans lequel il « démontre » que des caractéristiques innées ou héréditaires déterminent les traits de personnalité ultérieurs. Cet article est publié dans la revue Der Erbarzt, éditée par Otmar von Verschuer, un éminent propagateur des théories d'hygiène racialeModèle:Sfn. D'après l'analyse de Czech, Modèle:CitationModèle:Sfn.
Asperger obtient son habilitation en 1943, en passant le contrôle politique de la Nationalsozialistischer Deutscher Dozentenbund (Ligue nationale-socialiste des conférenciers allemands)Modèle:Sfn.
Envois d'enfants vers le Spiegelgrund
En 1940, Asperger obtient un poste d'expert médical à Vienne, pour lequel il est chargé de diagnostiquer les « maladies héréditaires » et de proposer une stérilisation contrainte dans l'intérêt du programme d'eugénisme nazi<ref group="S" name="Rubin"/>. Déjà à cette époque, la surmortalité dans les hôpitaux psychiatriques viennois est bien connue de la population, qui proteste contre cette situation, notamment en septembre et Modèle:Date-Modèle:Sfn. D'après l'analyse des diagnostics écrits de Hans Asperger par Czech, il ne s'est pas Modèle:CitationModèle:Sfn,<ref group="Trad">Version originale : Modèle:Lang.</ref> ; dans la majorité des cas, Asperger porte un jugement plus sévère que les autres médecins à l'égard des enfants et adolescents qu'il examineModèle:Sfn.
Il décrit l'un des enfants qu'il recommande pour Am Spiegelgrund le Modèle:Date-, Herta Schreiber, comme suitModèle:Sfn :
Envoyée au Modèle:Lang le Modèle:Date- comme le demandait Asperger, Herta Schreiber y meurt deux mois après, le Modèle:Date-, officiellement d'une « pneumonie »Modèle:Sfn.
En 1942, à la suite d'une demande adressée à son supérieur Franz HamburgerModèle:Sfn, Asperger participe à une sélection de patients visant à séparer les « inéducables » de ceux qui peuvent devenir des citoyens allemandsModèle:Sfn. Bien qu'il ne soit pas directement responsable de leur mort, il choisit Modèle:Nombre qu'il considère comme « inéducables »Modèle:Sfn.
Allégations de persécution par la Gestapo
D'après sa déclaration en 1962, la Gestapo aurait tenté d'arrêter Hans Asperger en raison de ses propos tenus pendant sa conférence de 1938Modèle:Sfn. Cependant, la seule source connue à cette affirmation est Hans Asperger, qui mentionne cet incident pendant l'inauguration de sa chaire de pédiatrie, puis déclare avoir été Modèle:Citation par son mentor Franz Hamburger, durant une interview en 1974Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. Durant cette même interview, il affirme s'être Modèle:CitationModèle:Sfn. Les archives ne contiennent aucune preuve de tentative d'arrestation par la GestapoModèle:Sfn.
Aucun élément issu des archives ne soutient que les publications d'Asperger aient été perçues comme opposées au nouveau régime en placeModèle:Sfn. En novembre 1940, la Gestapo de Vienne répond qu'elle n'a Modèle:Citation à la suite d'une demande d'évaluation politique d'AspergerModèle:Sfn : il s'agit de la seule interaction documentée entre Asperger et la GestapoModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Czech estime que cette enquête de la Gestapo est à la source de l'affirmation subséquente d'Asperger, selon laquelle il était persécuté, et que son mentor membre du parti nazi (NSDAP), Franz Hamburger, s'est très probablement porté garant de son assistant tout en lui demandant de coopérer avec le régime en place, ce qui expliquerait la déclaration d'Asperger durant son interview de 1974Modèle:Sfn.
Hansi Busztin
Le service de Heilpädagogik de Vienne, où travaillait Asperger, est connu pour avoir recueilli Hansi Busztin à partir de septembre 1942, un patient juif caché jusqu'à la fin de la guerre, qui déclare qu'une centaine de personnes connaissaient son existence, et que ce service hébergeait Modèle:CitationModèle:Sfn. Cependant, Busztin ne mentionne pas le nom de Hans Asperger, et le psychiatre autrichien ne fait aucune référence à cet épisode, même après la guerre, alors que cela aurait pu l'aider à établir des références antinaziesModèle:Sfn. D'après Czech, Asperger a peut-être été au courant de la présence de ce patient juif, mais il n'a pas joué de rôle actif dans sa protection, et surtout, a rejoint la Wehrmacht six mois seulement après l'admission de BusztinModèle:Sfn. Czech estime vraisemblable qu'Asperger ait rejoint la Wehrmacht afin de se protéger au cas où la présence de Busztin dans son service serait découverte, plutôt qu'en raison de Modèle:Citation, qui ne sont pas prouvéesModèle:Sfn. Il n'a cependant pas non plus dénoncé la présence de cet enfant juifModèle:Sfn.
Après la Seconde Guerre mondiale
Hans Asperger reprend sa carrière universitaire après la guerreModèle:Sfn, en 1945, retrouvant le service qu'il dirigeait détruit par un bombardementModèle:Sfn. Son autorisation d'enseigner est confirmée le Modèle:Date-, car il n'a pas été membre du NSDAPModèle:Sfn.
Entre 1946Modèle:Sfn et 1949, il est directeur suppléant de la clinique pédiatrique de VienneModèle:Sfn. En Modèle:Date-, il est cofondateur de la Modèle:Langue (aujourd'hui la Modèle:Langue), qu'il préside jusqu'à sa mortModèle:Sfn. Il publie son ouvrage récapitulatif à propos de la pédagogie curative en 1952Modèle:Sfn.
Il dirige ensuite la clinique pédiatrique d'Innsbruck, en Autriche, pendant 5 ansModèle:Sfn, succédant à Richard Priesel, décédé subitement le Modèle:Date-Modèle:Sfn. La documentation relative à ce passage de sa vie est rareModèle:Sfn. Le nom de Hans Asperger est le dernier mentionné sur la liste des recommandations, après ceux de trois autres médecinsModèle:Sfn. Asperger prend ses nouvelles fonctions le Modèle:Date-, avec une conférence inaugurale consacrée aux problèmes dans la pédiatrie moderneModèle:Sfn. Selon l'historien d'Innsbruck Franz Huter (1899-1997), Hans Asperger s'y est Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage, cité par Modèle:Harvsp.</ref>. Son épouse Hanna a préféré rester à VienneModèle:Sfn. Il y est globalement apprécié pour sa pédagogieModèle:Sfn.
Asperger est ensuite nommé à la chaire de pédiatrie de l'hôpital de Vienne, le Modèle:Date-Modèle:Sfn, dont il assure par ailleurs la direction jusqu'à sa retraite officielle, en 1977Modèle:Sfn. En Modèle:Date-, il est responsable de SOS-Kinderdorf à Hinterbrühl<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. La même année, il est nommé président de la Modèle:Langue.
Le Modèle:Date-, il est nommé vice-président de la Société autrichienne d'allergologie et d'immunologie (Modèle:Langue) nouvellement créée.
Il est nommé professeur émérite en 1977, et donne sa dernière conférence six jours seulement avant sa mortModèle:Sfn, survenue le Modèle:Date- au terme d'une courte maladieModèle:Sfn.
Œuvre
Hans Asperger a publié au total 359 textes, la plupart consacrés à la « psychopathie autistique » et à la notion de mortModèle:Sfn. Toutes ses publications sont rédigées en allemandModèle:Sfn. D'après Edith Sheffer, le contexte dans lequel Asperger a évolué facilite l'élaboration de sa publication la plus célèbre, dans la mesure où lui et ses collègues recourent fréquemment à la notion de « Gemüt », dévoyée en psychiatrie nazi pour désigner Modèle:CitationModèle:Sfn. Cela a poussé les médecins et psychiatres nazis à porter attention aux enfants qu'ils estimaient dotés d'un faible GemütModèle:Sfn. La première description de l'autisme relève ainsi d'une observation sur cette population d'enfantsModèle:Sfn. Czech estime au contraire que Sheffer accorde trop d'importance à la notion de Gemüt et que Modèle:CitationModèle:Sfn.
Die “Autistischen Psychopathen” im Kindesalter
Modèle:Article détaillé Hans Asperger établit en Modèle:Date- la description d'une « psychopathie autistique de l'enfance »<ref group="Trad">Titre original : Modèle:Langue.</ref>,Modèle:Sfn. Il a identifié chez plus de 200 enfants (dont 4 cas de jeunes garçons décrits en détail<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>) un modèle de comportement et d'aptitudes incluant Modèle:CitationModèle:Sfn. Asperger appelle ces quatre garçons ses Modèle:Citation, en raison de leur capacité à parler de leur sujet favori en donnant beaucoup de détailsModèle:Sfn. Son article n'est publié qu'en 1944 dans le journal Archiv für Psychiatrie und NervenkrankheitenModèle:Sfn :
Autres publications
- Modèle:Article.
- Modèle:Article.
- Modèle:Article Modèle:Commentaire biblio SRL.
- Modèle:Article<ref>Modèle:Lien web</ref>.
- Modèle:Article.
- Modèle:Article.
- Modèle:Article.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Chapitre.
- Modèle:Article.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Article.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Chapitre.
- Modèle:Chapitre.
- Modèle:Article Modèle:Commentaire biblio SRL.
- Modèle:Article.
- Modèle:Chapitre.
- Modèle:Chapitre.
- Modèle:Chapitre.
- Modèle:Ouvrage ; chapitres :
Personnalité
Hans Asperger est décrit comme Modèle:CitationModèle:Sfn. Il a, durant sa vie, rassemblé plus de Modèle:Unité dans sa bibliothèque personnelleModèle:Sfn. Il attribue sa Modèle:Citation à ses lecturesModèle:Sfn. Ses anciens collègues à la clinique pédiatrique de Vienne témoignent de ce qu'il citait souvent des auteurs classiques, des poètes ou la BibleModèle:Sfn.
La randonnée, qu'il pratique durant toute sa vie (y compris comme guide, et dans des montagnes éloignées de son domicile comme sur le mont Cervin), est une autre de ses passionsModèle:Sfn.
Selon sa fille Maria Asperger-Felder, les deux évènements qui ont le plus marqué Hans Asperger entre 1931 et 1945 sont, d'une part, le développement de la pédagogie curative (Heilpädagogik), et d'autre part, la confrontation avec l'idéologie du national-socialismeModèle:Sfn.
Foi catholique
Hans Asperger a été un fervent chrétien, catholique pratiquantModèle:Sfn,Modèle:Sfn, mais sans les tendances politiques généralement associées au catholicisme de l'époqueModèle:Sfn. Sa foi est initialement considérée comme un inconvénient lors de son évaluation après l'AnschlussModèle:Sfn. Il est membre de la Guilde Sankt-Lukas qui, d'après Sheffer et Czech, Modèle:CitationModèle:Sfn, notamment en soutenant l'eugénisme positif (la multiplication des individus considérés comme désirables) plutôt que l'eugénisme négatifModèle:Sfn,Modèle:Sfn.
Asperger avait-il le syndrome d'Asperger ?
En 2007, Viktoria Lyons et Michael Fitzgerald (un spécialiste controversé du diagnostic rétrospectif<ref group="Note">Sabina Dosani qualifie ses diagnostics rétrospectifs de « pseudoscience » (Modèle:Article) et Mark Osteen décrit certains de ces diagnostics rétrospectifs comme Modèle:Citation, malgré une intention de départ louable (Modèle:Ouvrage).</ref>) posent l'hypothèse que Hans Asperger a été concerné par l'autisme, dans la mesure où selon eux, il a présenté durant son enfance des traits caractéristiques du trouble même qui a reçu par la suite son nomModèle:Sfn. L'article se base sur une lettre d'information en allemand<ref>Modèle:Lien web, cité par Modèle:Harvsp.</ref> et sur l'ouvrage d'Uta Frith, Autism and Asperger Syndrome, publié en 1991Modèle:Sfn.
Cette hypothèse est reprise par le journaliste d'investigation Steve SilbermanModèle:Sfn et par Élisabeth Roudinesco, qui affirme que Hans Asperger était concerné durant son enfance par le syndrome qu'il a décrit par la suite<ref name="Roudinesco et Plon">Modèle:Ouvrage.</ref>. Elle est réfutée par Sheffer, qui estime que les critères diagnostiques du syndrome d'Asperger ne sont pas pertinents (et encore moins de manière rétrospective), mais aussi que la Modèle:Citation qu'Asperger porte sur les « psychopathes autistes » exclut la possibilité qu'il ait envisagé de s'appliquer un diagnostic qu'il jugeait si négativementModèle:Sfn.
Position de Hans Asperger vis-à-vis de l'idéologie nazie
Modèle:Article détaillé Czech souligne que Modèle:CitationModèle:Sfn. Il ajoute que Modèle:CitationModèle:Sfn.
Une image positive avant l'étude des archives
Après la Seconde Guerre mondiale et avant l'accès aux archives le concernant, Hans Asperger avait une réputation de protecteur des enfants malades et en situation de handicap<ref group="S" name="Rubin"/>,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn, notamment sous l'influence du livre d'Uta Frith publié en 1991Modèle:Sfn. Son plus ancien détracteur, Eric Schopler, l'a dépeint au contraire comme participant aux programmes d'hygiène raciale, mais sans pouvoir en apporter la preuve<ref name="Donvan" group="P">Modèle:Lien web.</ref>.
Il a été présenté comme progressiste et opposé à l'eugénisme sous le régime naziModèle:Sfn, notamment par Lorna WingModèle:Sfn et Steve Silberman (dans son ouvrage Neuro-tribus, publié en 2015Modèle:Sfn). La pédagogue Brita Schirmer, qui publie la première au sujet des relations de Hans Asperger avec le nazisme en 2002, donne à son article un titre explicite : « Hans Aspergers Verteidigung der ‘autistischen Psychopathen’ gegen die NSEugenik », soit « La défense des psychopathes autistes par Hans Asperger contre l'eugénisme nazi »<ref group="S">Modèle:Article.</ref>,Modèle:Sfn. Helmut Gröger, sur la base des publications scientifiques d'Asperger, conclut qu'il a généralement évité d'aborder les thèmes liés à l'idéologie nazie, tels que celui de la race<ref group="S">Modèle:Article.</ref>.
Sa description des apports techniques des quatre enfants décrits dans son article de 1944 est initialement interprétée sous l'angle d'une volonté de les protégerModèle:Sfn. L'ouvrage d'Adam Feinstein (2010) soutient qu'Asperger a délibérément disséminé des références favorables aux nazis dans ses écrits afin de cacher sa véritable intentionModèle:Sfn. Cette perception a été facilitée par son autoportrait de protecteur des enfants et de résistantModèle:Sfn. Dans son interview de 1974, Asperger déclare que quand Modèle:CitationModèle:Sfn. L'ouvrage de John Donvan et Caren Zucker, In a Different Key, est d'après Czech qui a partagé quelques-unes de ses sources avec les auteurs, Modèle:CitationModèle:Sfn.
Position vis-à-vis de la notion de « vie indigne d'être vécue »
La psychiatre britannique Lorna WingModèle:Sfn et l'anthropologue Dean FalkModèle:Sfn estiment que les convictions catholiques de Hans Asperger sont incompatibles avec l'envoi volontaire d'enfants vers des programmes d'extermination. Pour Falk, il n'est pas certain qu'Asperger ait eu connaissance du sort qui attendait les enfants qu'il a fait transférer au SpiegelgrundModèle:Sfn : connaissant sa religion, ses collègues auraient pu lui cacher cette informationModèle:Sfn. Czech réfute les conclusions de Falk, notant que la population viennoise protestait contre les taux de mortalité en hôpital psychiatrique plusieurs mois avant qu'Asperger n'adresse des patients au Modèle:Lang d'une part, et que même s'il n'était pas informé de la volonté des responsables du Modèle:Lang de tuer les enfants qu'il y adressait, il était forcément informé de ces taux de mortalité et des risques qu'un transfert au Modèle:Lang faisant courir aux enfantsModèle:Sfn. Czech en conclut que Modèle:CitationModèle:Sfn.
La pédagogie curative (Heilpädagogik) promue par Hans Asperger n'a jamais été considérée comme un objectif contraire à ceux du Troisième Reich, marqué par une pénurie de main d'œuvreModèle:Sfn. Par ailleurs, cette Heilpädagogik a reçu l'approbation de responsables de la politique d'euthanasie, tels qu'Erwin JekeliusModèle:Sfn. Seuls les enfants considérés comme éducables en bénéficientModèle:Sfn. Le texte de Hans Asperger le plus souvent interprété dans le sens d'une défense de ses patients autistes contre le programme d'« euthanasie » peut aussi faire l'objet d'une lecture utilitaristeModèle:Sfn. Pour Scheffer, Modèle:CitationModèle:Sfn :
Czech estime que l'argument selon lequel Asperger mettait un accent positif sur un petit nombre d'individus autistes pour protéger l'ensemble des enfants autistes ne tient pas la routeModèle:Sfn. Pour Sheffer, Asperger est un Modèle:CitationModèle:Sfn et Modèle:CitationModèle:Sfn.
Position vis-à-vis des stérilisations forcées
Sans avoir coopéré aux programmes de stérilisation forcée d'après les archivesModèle:Sfn, il ne s'y est pas non plus opposéModèle:Sfn. D'après Czech, Modèle:CitationModèle:Sfn. Il cite ainsi des passages écrits par Hans Asperger démontrant son soutien à cet aspect de la politique d'hygiène raciale :
Il existe un cas possible de protection d'un patient, Aurel I., que Hans Asperger a examiné à l'automne 1939 et exempté d'éducation en groupeModèle:Sfn. Sa famille l'a envoyé à la campagne, où il a survécu à la guerre grâce aux soins de ses parentsModèle:Sfn. En 1962, une membre de la famille d'Asperger estime qu'il a sauvé Aurel de la Modèle:Citation et peut-être de pireModèle:Sfn. Le psychiatre autrichien a rédigé son rapport quelques jours avant l'introduction de la loi sur la stérilisation en AutricheModèle:Sfn.
Relations avec ses patients juifs
Czech est le premier à étudier la question des patients juifs de Hans AspergerModèle:Sfn. S'il n'a pas exprimé d'idées ouvertement antisémites, ses déclarations publiques et la manière dont Asperger traite ses patients juifs montrent une indifférence vis-à-vis des persécutions subies par cette populationModèle:Sfn. Il semble également avoir intériorisé au moins une partie des stéréotypes anti-juifs de son époqueModèle:Sfn.
Accusations de sexisme
CzechModèle:Sfn et ShefferModèle:Sfn estiment que les diagnostics posés par Hans Asperger sont sexistes, tandis que Dean Falk réfute qu'Hans Asperger ait été sexisteModèle:Sfn.
Sheffer consacre un chapitre de son livre Les Enfants d'Asperger aux différences entre les diagnostics des garçons et des filles<ref group="P" name="Grimal">Modèle:Lien web.</ref>. D'après la critique de Claude Grimal dans le journal En attendant Nadeau, il ne devrait pas être considéré comme étonnant que les diagnostics d'Asperger comportent Modèle:Citation<ref group="P" name="Grimal"/>.
Czech note que le biais de genre de Hans Asperger conduit à Modèle:CitationModèle:Sfn, ajoutant qu'il blâme les victimes de violences sexuellesModèle:Sfn. Czech cite notamment l'exemple du diagnostic d'une adolescente juive de 12 ans, dont Asperger dit qu'elle Modèle:Citation, interprétant ces signes de détresse comme des symptômes d'une schizophrénie, et concluant ainsi son rapport : Modèle:CitationModèle:Sfn.
Réception de ses travaux
Modèle:Article détaillé Hans Asperger est mort avant que l'identification de son modèle de comportement ne devienne largement reconnu, et ce pour plusieurs raisons, dont son faible nombre de déplacements hors d'Autriche, sa rédaction en allemand et le manque de traductions de ses écritsModèle:Sfn. Cependant, d'après Steve Silberman, qui est à l'origine de cette découverteModèle:Sfn (repris par Czech) Modèle:Sfn,Modèle:Sfn, son exposé public de 1938 à l'université de Vienne a vraisemblablement permis au psychanalyste et philosophe britannique George Frankl, qui travaillait alors dans le même service que lui, d'en prendre connaissance avant de devenir un collaborateur de Leo Kanner, qui a ainsi découvert l'autisme et publié ses conclusions à ce propos en 1943. Les publications de Leo Kanner, au contraire de celles d'Asperger, ont été diffusées internationalementModèle:Sfn.
L'article d'Asperger publié en 1944 n'est traduit en anglais (avec des annotations) qu'en 1991 par Uta FrithModèle:Sfn, puis en 1998 en français<ref group="S">Modèle:Ouvrage.</ref>.
La première personne à utiliser l'expression « syndrome d'Asperger » dans un article est la chercheuse britannique Lorna WingModèle:Sfn. Son article, « Modèle:Langue » (en français : « Un compte rendu clinique du syndrome d'Asperger »), a été publié en Modèle:Date-<ref group="S">Modèle:Article.</ref> et a remis en question le modèle précédemment accepté de l'autisme présenté par Leo KannerModèle:Sfn. Wing a donné un écho nouveau à la description peu connue faite par Hans Asperger, en la faisant connaître beaucoup plus largement qu'elle ne l'étaitModèle:Sfn, rendant Hans Asperger internationalement connu durant les années 1980Modèle:Sfn. Pour Scheffer, la diffusion des travaux d'Asperger dans les années 1990 a littéralement changé le visage de l'autisme, en particulier quand le « syndrome d'Asperger » a été inclus dans le DSM-IV en 1994Modèle:Sfn.
Lorsque Lorna Wing propose l'inclusion du syndrome d'Asperger dans les diagnostics de l'autisme, les informations relatives à la collaboration de Hans Asperger avec les nazis ne sont pas connuesModèle:Sfn.
Par ailleurs, les apports d'Asperger à la notion de pédagogie curative (Modèle:Lang) en Autriche sont considérés comme déterminantsModèle:Sfn.
Héritage et remise en question
En raison de son rôle majeur dans la définition de la notion de « spectre de l'autisme », Hans Asperger a été Modèle:CitationModèle:Sfn, en particulier par Adam Feinstein et Steve SilbermanModèle:Sfn.
Dans la première édition de son ouvrage NeuroTribes, en 2015, avant la publication des archives étudiées par Czech, Steve Silberman soutient ouvertement le travail d'Asperger, en postulant que, si le syndrome d'Asperger avait servi de base pour définir l'autisme au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, plutôt que l'autisme infantile de Léo Kanner, les personnes autistes et leurs familles auraient évité de nombreuses souffrances, des critères positifs auraient été retenus pour le diagnostic plutôt que des déficits, et les ressources financières auraient été attribuées plus rapidement au soutien des personnes autistes elles-mêmes, plutôt qu'à la recherche de thérapies et de guérisons<ref group="S">Modèle:Article.</ref>.
D'après Czech, c'est à partir d'avril 2018 que l'héritage d'Hans Asperger est sérieusement remis en question, notamment à travers un éditorial et un communiqué de presse distribué par Springer Nature, largement repris dans les médias, puis par la parution du livre d'Edith Sheffer quelques semaines plus tardModèle:Sfn. Cela donne lieu à quelques exagérations médiatiques sensationnalistes concernant le rôle véritable d'AspergerModèle:Sfn. Silberman revoit sa position, soulignant que les personnes autistes qui voyaient autrefois Hans Asperger comme un allié se sentent probablement trahies, et met à jour les nouvelles éditions de son livre<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Dans Les Enfants d'Asperger, l'historienne Edith Scheffer plaide pour l'abandon de la notion de « syndrome d'Asperger ». Après avoir lu ce livre, Judy Sasha Rubinsztein déclare être Modèle:Citation<ref group="S" name="Rubin"/>. Le Modèle:Pr Simon Baron-Cohen déclare que, à la lumière des découvertes de Czech et Sheffer, Modèle:Citation, en ne parlant plus de « syndrome d'Asperger » mais seulement d'« autisme »Modèle:Sfn. Le journaliste américain Seth Mnookin, au contraire, n'adhère pas à la conclusion de Sheffer, qu'il analyse comme une tentative de déconstruire la notion d'autisme en la faisant fallacieusement passer pour une « invention nazie »<ref group="P">Modèle:Article.</ref>.
Les réactions des personnes autistes aux révélations sur le passé de Hans Asperger sont variées : certaines sont attachées à la terminologie de « syndrome d'Asperger », alors que d'autres témoignent en faveur de l'abandon de ce nomModèle:Sfn. C'est notamment le cas du docteur en philosophie Josef Schovanec<ref group="P">Modèle:Lien web.</ref>, qui déclare :
Notes et références
Notes de précision
Notes de traduction
Références
Références académiques relues par les pairs
Articles de presse
Annexes
Bibliographie
Publications académiques
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Essais
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- Jacques Hochmann, Histoire de l'autisme, Paris, Odile Jacob, 2009.
- Vincent Flavigny, « Histoire de l'autisme de Jacques Hochmann », Revue française de psychanalyse, 2012/1 (Vol. 76), Modèle:P.. DOI : 10.3917/rfp.761.0211. Modèle:Lire en ligne
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