Hippolyte Aucouturier
Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Cycliste
Hippolyte Aucouturier, né le Modèle:Date à La Celle, dans le département de l'Allier, et mort le Modèle:Date à Paris, est un cycliste français.
Professionnel de 1900 à 1908, il a notamment remporté de grandes classiques, comme Paris-Roubaix en 1903 et 1904, ou Bordeaux-Paris en 1903 et 1905. Surnommé « le Terrible » ou « l'Hercule de Commentry », il s'est aussi distingué sur le Tour de France : vainqueur de deux étapes lors de la première édition en 1903, il en remporte trois en 1905 tout en prenant la deuxième place du classement général.
Initialement quatrième de la Grande Boucle en 1904, il est cependant déclassé, tout comme les trois premiers de la course, pour des soupçons de tricherie. L'Union vélocipédique de France lui retire également les quatre victoires d'étape acquise lors de cette édition entachée par le scandale.
Doté d'une excellente pointe de vitesse, Hippolyte Aucouturier est un coureur particulièrement redoutable lors des arrivées au sprint. Ses qualités physiques et sa grande taille en font l'un des athlètes les plus puissants de sa génération.
Biographie
Jeunes années et débuts chez les professionnels
Hippolyte Aucouturier naît le Modèle:Date- à La Celle, dans le département de l'Allier, où son père exerce la profession de cultivateur<ref name="état civil">Modèle:Lien web.</ref>. Installé à Commentry, Hippolyte Aucouturier travaille tout d'abord comme caviste, dans une épicerie, puis comme inspecteur des appareils récepteurs télégraphistes utilisés dans les agences bancaires pour suivre les cotes de la Bourse<ref name="vespini23">Modèle:Harvsp.</ref>.
Il commence sa carrière de cycliste professionnel en 1900 et se révèle sur la classique Bordeaux-Paris dont il prend la Modèle:5e. Dans les colonnes du quotidien Le Vélo, Georges Prado souligne la performance du Modèle:Citation<ref>Modèle:Article.</ref>. Auparavant, il s'était classé pourtant Modèle:8e de Paris-Roubaix<ref name="palmarès">Modèle:Lien web.</ref>. Dès cette première saison, il remporte sa première victoire le Modèle:Nobr sur la course Toulouse-Luchon-Toulouse devant Maurice Garin<ref>Modèle:Article.</ref>. En décembre, il participe aux Six jours de New York sur la piste du Madison Square Garden en compagnie de Rodolfo Muller<ref>Modèle:Article.</ref>.
Affirmation sur les grandes classiques (1901)
En 1901, Hippolyte Aucouturier prend la Modèle:2e de Bordeaux-Paris le Modèle:Nobr derrière Lucien Lesna, qu'il accompagne en début de course avant de lâcher prise entre Ruffec et Couhé-Vérac<ref>Modèle:Article.</ref>. Sa performance est d'autant plus remarquable qu'il évolue sans soigneurs ni entraîneurs, contrairement à ses principaux adversaires. Ainsi Aucouturier laisse éclater son amertume après avoir franchi la ligne d'arrivée : Modèle:Citation Il remporte toutefois une prime de Modèle:Unité<ref>Modèle:Article.</ref>.
Le Modèle:Nobr, il obtient sa deuxième victoire chez les professionnels en s'adjugeant la première édition de Bruxelles-Roubaix, lors de laquelle il devance le Belge Marcel Kerff de Modèle:Unité<ref>Modèle:Article.</ref>. Fin juillet, il se distingue au championnat de la presse sportive, organisé au vélodrome du Parc des Princes, où il est associé à Charles Jué. Les deux hommes dominent la paire Lucien Lesna-Jean Fischer lors d'un match de poursuite par équipes, en rejoignant leurs adversaires après Modèle:Unité de course<ref>Modèle:Article.</ref>.
En août, il est engagé sur la deuxième édition de Paris-Brest-Paris, la plus longue épreuve d'endurance sur route. Aucouturier évolue en tête de la course jusqu'à Dreux, en compagnie de Lucien Lesna, avant d'être victime d'une crevaison. Il forme alors un groupe de chasse avec Maurice Garin et Jean Fischer pour tenter de revenir sur l'homme de tête<ref>Modèle:Article.</ref>, sans succès dans un premier temps puisqu'au demi-tour à Brest, Lucien Lesna compte deux heures d'avance sur ses poursuivants. Sur le chemin du retour, Hippolyte Aucouturier est distancé par Maurice Garin et passe seulement en Modèle:3e au contrôle du Guingamp. Il est rejoint par Gaston Rivierre entre Rennes et Vitré puis distancé par ce dernier avant Laval<ref>Modèle:Article.</ref>. Fatigué et touché par un coup de soleil, Lucien Lesna abandonne avant Alençon après avoir été dépassé par Maurice Garin. Ce dernier s'impose finalement au vélodrome d'Auteuil en Modèle:Heure de course. Alors que Gaston Rivierre prend la Modèle:2e, Hippolyte Aucouturier doit faire face au retour de Michel Frédérick qui l'a rejoint à quelques kilomètres de l'arrivée. Au terme des deux derniers tours de piste sur le vélodrome, Aucouturier le devance néanmoins au sprint et se classe Modèle:3e de l'épreuve<ref>Modèle:Article.</ref>, à plus de Modèle:Heure du vainqueur<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Le Modèle:Date-, pour sa dernière course sur route de la saison, Hippolyte Aucouturier se classe Modèle:4e de Toulouse-Luchon-Toulouse, une épreuve remportée par Édouard Wattelier devant Jean Fischer et Pierre Chevalier<ref>Modèle:Article.</ref>.
Longue absence et résultats mitigés (1902)
Lors de la saison 1902, Hippolyte Aucouturier est atteint d'une fièvre typhoïde, ce qui le prive de course et d'entrainement pendant plusieurs mois. Il déclare alors forfait pour l'une des épreuves les plus attendues de la saison, Marseille-Paris<ref>Modèle:Article.</ref>, et n'obtient comme résultat remarquable que la Modèle:3e de Paris-Rennes le Modèle:Date-, une course dont il faisait figure de favori en l'absence notamment de Maurice Garin et Lucien Lesna. Au point de contrôle du Mans, il passe seulement en troisième position, loin derrière Michel Frédérick et Louis Trousselier. Ce dernier s'impose finalement en solitaire au vélodrome Laënnec de Rennes, tandis qu'Aucouturier, qui ne parvient pas à refaire son retard, termine Modèle:3e de la course, à Modèle:Heure du vainqueur<ref>Modèle:Article.</ref>.
Le Modèle:Nobr suivant, il se classe de nouveau Modèle:3e sur Toulouse-Luchon-Toulouse, derrière Louis Trousselier et Henri Gauban<ref>Modèle:Article.</ref>.
La consécration : Paris-Roubaix et Bordeaux-Paris (1903)
C'est au printemps 1903 qu'Hippolyte Aucouturier remporte ses plus importants succès. Le Modèle:Nobr, il gagne Paris-Roubaix devant Claude Chapperon et Louis Trousselier, alors que les journalistes, à l'image de Géo Lefèvre de la rédaction de L'Auto, ne le comptaient pas parmi les favoris<ref name="vespini24">Modèle:Harvsp.</ref>. Il déclare à l'occasion : Modèle:Citation Figurant aux avant-postes tout au long de la course, Aucouturier profite du changement de vélo de Claud Chapperon, pourtant entré le premier sur le vélodrome de Roubaix, pour le devancer d'une dizaine de mètres à l'issue des deux derniers tours de piste. Par ailleurs, en franchissant la ligne après Modèle:Heure de course, Aucouturier bat le record de l'épreuve établi par Josef Fischer en 1896 de près de cinq minutes<ref>Modèle:Article.</ref>.
Le Modèle:Nobr, il s'impose également sur Bordeaux-Paris. Légèrement distancé dès les premiers kilomètres de course, il concède un retard de quinze minutes sur le coureur de tête, Léon Georget, au point de contrôle de Ruffec. L'écart se réduit au passage de Couhé-Vérac, puis de Poitiers. Aucouturier prend la tête de la course près de Châtellerault, bénéficiant de la crevaison de Georget. Repris par Louis Trousselier avant Blois, il se détache de nouveau en se montrant le plus fort dans la succession de côtes aux environs de Dourdan<ref>Modèle:Article.</ref> et s'impose finalement devant Trousselier et Georget. Heureux de ce nouveau succès, Hippolyte Aucouturier déclare : Modèle:Citation
Heurs et malheurs sur le premier Tour de France (1903)
Les succès d'Hippolyte Aucouturier en début de saison en font l'un des favoris naturels du Tour de France 1903, première édition de l'épreuve organisée par L'Auto et à laquelle il participe avec sa bicyclette Crescent de la firme américaine ABC. Ses espoirs de victoire s'envolent pourtant dès la [[1re étape du Tour de France 1903|Modèle:1re]] disputée entre Paris et Lyon. D'abord victime d'un problème de selle à la sortie de Cosne-sur-Loire, il arrive au contrôle fixe de Moulins avec plus d'une heure de retard sur son rival Maurice Garin, se plaignant de problèmes d'estomac. Géo Lefèvre, commissaire de course, le réconforte et le convainc de repartir, mais il abandonne finalement à Lapalisse, une cinquantaine de kilomètres plus loinModèle:Sfn.
Pour autant, le règlement de l'époque autorise les coureurs à prendre part aux étapes suivantes malgré leur abandon, sans toutefois pouvoir disputer le classement général. Hippolyte Aucouturier décide alors de continuer la courseModèle:Sfn et dans la Modèle:2e qui mène les coureurs de Lyon à Marseille, il se distingue dans la descente du col de la République. Il se présente à l'arrivée, jugée dans le petit village de Saint-Antoine, à Modèle:Unité du centre-ville de Marseille, en compagnie de Léon Georget, mais devance ce dernier au sprint et remporte sa première victoire d'étapeModèle:Sfn. Directeur du Tour, Henri Desgrange annonce alors une modification du règlement qui stipule que les coureurs disputant uniquement l'étape sont obligés de s'élancer dans un second groupe, une heure après le départ du peloton des favoris. Cela provoque la colère d'Hippolyte Aucouturier qui s'estime lésé par ce changement de règlement : contraint de rouler avec des coureurs moins performants, ses chances de victoire pourraient en être anéantiesModèle:Sfn. Malgré cette décision, il s'impose à nouveau dans la troisième étape entre Marseille et ToulouseModèle:Sfn.
Dans la quatrième étape, entre Toulouse et Bordeaux, il est victime d'une chute à l'entrée du village de Golfech, peu avant le contrôle fixe d'Agen, après avoir heurté un chien qui traversait la route. Blessé à la jambe, il est contraint à l'abandonModèle:Sfn.
Hippolyte Aucouturier participe en août au Bol d'or, une épreuve sur piste de Modèle:Unité disputée derrière tandem au vélodrome Buffalo. Après trois heures de course, il occupe la tête en compagnie de Léon Georget avec un total de Modèle:Unité<ref>Modèle:Article.</ref>. Les deux hommes conservent la première place du classement à la quatrième heure, puis Aucouturier recule peu à peu au classement avant d'abandonner<ref>Modèle:Lien web.</ref>. En septembre, il participe aux Huit jours de Buffalo<ref>Modèle:Article.</ref>. Le Modèle:Nobr, il est suspendu pour six mois par la commission sportive de l'Union vélocipédique de France pour voies de faits envers un entraîneur lors de cette course<ref>Modèle:Article.</ref>.
Deuxième victoire sur Paris-Roubaix et disqualification sur le Tour (1904)
En 1904, Hippolyte Aucouturier remporte Paris-Roubaix pour la deuxième année consécutive et obtient ainsi une prime de Modèle:Unité<ref>Modèle:Article.</ref>. Favori de la course Bordeaux-Paris, il abandonne cependant<ref>Modèle:Article.</ref>. Sur le Tour de France, il réalise une véritable performance, en gagnant quatre des six étapes disputées. Il prend alors la Modèle:4e du classement général, derrière Maurice Garin, Lucien Pothier et César Garin. Toutefois, dans un Tour de France entaché par de nombreuses tricheries et des actes de violence de la part des spectateurs envers les coureurs<ref>Modèle:Lien web.</ref>, la commission sportive de l'Union vélocipédique de France, s'appuyant sur des rapports des commissaires du Tour, prend la décision de disqualifier les quatre premiers coureurs du classement général. Contrairement à Lucien Pothier, Hippolyte Aucouturier évite la suspension, mais ses quatre victoires d'étape lui sont retirées<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Bordeaux-Paris et victoires d'étapes sur le Tour de France (1905)
Il poursuit sa moisson de victoire lors de l'année 1905 : il s'impose d'abord dans Bordeaux-Paris, pour la deuxième fois de sa carrière, puis sur le Tour de France, il remporte trois des onze étapes disputées. Il gagne à Besançon, Toulon et La Rochelle<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Au classement général, qui est établi par points sur cette édition et non selon le temps, Hippolyte Aucouturier prend la Modèle:2e derrière Louis Trousselier, son coéquipier chez Peugeot<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Fin de carrière
L'année 1906 marque le déclin d'Hippolyte Aucouturier. Cinquième de Bordeaux-Paris, sixième de Paris-Roubaix, il abandonne dans la Modèle:7e du Tour de France, n'ayant obtenu au mieux une Modèle:9e dans la Modèle:4e entre Dijon et Grenoble. Il interrompt alors sa carrière et effectue son retour sur Paris-Roubaix en 1908, près de deux ans après sa dernière course, mais il abandonne à Arras<ref>Modèle:Article.</ref>. En 1908, il participe à son dernier Tour, mais abandonne une nouvelle fois, dès la Modèle:3e<ref name="palmarès"/>.
Style et personnalité
Le journaliste Pierre Chany décrit Hippolyte Aucouturier comme un Modèle:CitationModèle:Sfn. De fait, sa redoutable pointe de vitesse le rend presque imbattable lors des arrivées au sprint, comme le souligne l'écrivain spécialiste du cyclisme Christian Laborde<ref name="laborde">Modèle:Ouvrage.</ref>. Surnommé Modèle:Citation ou Modèle:Citation<ref name="lamontagne">Modèle:Lien web.</ref>, il est considéré comme un véritable athlète, Modèle:Citation<ref name="laborde"/>. Henri Desgrange, directeur de L'Auto et du Tour de France, voit dans le physique d'Aucouturier Modèle:Citation<ref>Modèle:Article.</ref>.
Coureur orgueilleux<ref name="vespini23"/>, Hippolyte Aucouturier est facilement reconnaissable dans le peloton avec ses Modèle:Citation, selon la formule du journaliste et poète Jean de Trigon<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Palmarès
Résultats sur le Tour de France
- 1903 : abandon (Modèle:1re), puis vainqueur de deux étapes<ref group="Note">Lors du premier Tour de France, les coureurs qui abandonnaient devaient renoncer à la course au classement général mais pouvaient disputer les étapes suivantes.</ref>
- 1904 : déclassé
- 1905 : Modèle:2e du classement général et vainqueur de trois étapes
- 1906 : abandon (Modèle:7e)
- 1908 : abandon (Modèle:3e)
Voir aussi
Bibliographie
Liens externes
- "Hippolyte Aucouturier nous raconte son triomphe dans Bordeaux-Paris 1903" sur velo-club.net
- Modèle:Bases sport