Léon Cogniet
Léon Cogniet est un peintre et lithographe néo-classique et romantique français, né le Modèle:Date de naissance- à Paris et mort le Modèle:Date de décès- à [[10e arrondissement de Paris|Paris Modèle:10e]]<ref>Son acte de décès est visible sur le site des Archives de Paris en ligne, acte 5025 dressé le 21/11/1880, vue 17 / 31.</ref>.
Biographie
Né de Joseph Cogniet, artiste dessinateur de papiers peints et de Marguerite Metuel, fille d'artisans fortunés, Léon Cogniet entre en 1812 à l'École des Beaux-Arts de Paris où il est l'élève de Pierre-Narcisse Guérin qui déclare dans une lettre à Léon Cogniet : Modèle:Citation.
Dans l'atelier de Guérin, il rencontre Eugène Delacroix, Théodore Géricault, Jean Alaux et Ary Scheffer. Il fréquente également l'atelier de Jean-Victor Bertin. En 1814, il est prix de perspective et, en 1815, prix du Torse, ce qui lui ouvre les portes du concours pour le prix de Rome. Il s'y présente en 1815, peignant Briseis pleurant Patrocle pendant les Cent-Jours, et y est reçu deuxième prix. Il retente le concours l'année suivante. Après un échec en 1816 avec Œnone refusant de secourir Pâris blessé<ref>Musée de Fécamp.</ref>, son Hélène délivrée par Castor et Pollux lui vaut le prix de Rome en 1817. La même année, il débute au Salon. Il est pensionnaire de l’Académie de France à Rome de 1817 à 1822.
L'amitié avec Géricault
En 1818, selon Charles Blanc, Théodore Géricault dépose sa toile du Radeau de La Méduse dans l’atelier de Léon Cogniet : Modèle:Citation.
Léon Cogniet réalise au moins deux lithographies d'après son ainé Géricault.
Le voyage en Italie
Avant de partir en Italie, il réalise les portraits de son père, de sa mère et de sa sœur Marie-Amélie et son autoportrait. Il part à Rome, avec le sculpteur Antoine-Martin Garnaud, le graveur Sylvestre Brun et le peintre paysagiste Achille Etna Michallon, dont il peint le portrait. À Rome, Cogniet découvre et pratique le paysage dans l'esprit de Pierre-Henri de Valenciennes. Il rencontre François Marius Granet. Conformément au règlement de l'époque, Leon Cogniet réalise une copie d'après un marbre antique et doit envoyer à Paris un grand tableau d'histoire : Marius sur les Ruines de Carthage (1824, musée des Augustins de Toulouse) qui est présenté au Salon avec Scènes de massacre des Innocents (Musée des Beaux-Arts de Rennes). Les deux toiles de Léon Cogniet obtiennent un franc succès, la première est vendue au roi et la seconde au banquier Laffitte.
Une figure du Salon au service de la Monarchie de Juillet
Célèbre, Cogniet présente au Salon des toiles romantiques au thème surprenant comme, en 1827, Une Femme du pays des Esquimaux (Cleveland Museum of Art) ou, en 1828, littéraire avec l'Enlèvement de Rebecca d'après Walter Scott (Wallace Collection, Londres). Il présente également des scènes de guerre napoléoniennes, Scène Militaire, Guerre d'Espagne ou Scène Militaire, campagne de Russie, ou encore Le général Foy (1775-1825) au combat d'Orthez le Modèle:Date- (Musée des Beaux-Arts d'Orléans, personnage politique populaire, député de la Somme qui s'oppose aux réformes constitutionnelles. En 1827, il réalise une série de peintures sur la vie de saint Étienne pour l'église Saint-Nicolas-des-Champs de Paris. Il peint pour le Conseil d'État son Numa Pompilius donnant les lois à Rome (musée de Monbéliard).
En 1830, Cogniet s'engage dans les journées des Trois Glorieuses qui voit la prise de pouvoir de Louis-Philippe. Il peint les Drapeaux (Musée des Beaux-Arts d'Orléans) drapeaux royalistes couverts du sang des héros morts pour la liberté, sur le ciel bleu : (bleu, blanc, rouge) hissés sur les tours de Notre-Dame de Paris mais également Courage et Humanité qui était présenté au Salon de 1831, à côté de La Liberté guidant le peuple d’Eugène Delacroix. À partir de cette date, les deux amis semblent se séparer, ne se visitant plus<ref>Avant cette date les deux amis se corrigent mutuellement leurs travaux respectifs, dans Eugène Delacroix, Journal, José Corti, 2009, Modèle:P..</ref>. Il soutient la Pologne envahie par le tsar [[Nicolas Ier (empereur de Russie)|Nicolas Modèle:1er]]. Le nouveau monarque Louis-Philippe, peu de temps après son avènement, quatre toiles (dont trois sont aujourd'hui disparues) à Paul Delaroche, Jean-Victor Schnetz, Martin Drolling et Cogniet pour décorer l'Hôtel de ville de Paris. L'esquisse de Cogniet, représentant Bailly proclamé maire de Paris, est conservé au musée du Nouveau Monde<ref>Modèle:Lien web</ref>. Puis, il peint L’Expédition d’Égypte sous les ordres de Bonaparte pour l'un des plafonds (Modèle:Dunité) du palais du Louvre entre 1833-1835, toile où l'on distingue à peine Napoléon entouré de savants et d'artistes à l'ombre d'une tente. La toile obtient un succès mitigé, comme en témoigne la critique de Paul Mantz, Modèle:Citation. En 1834, Cogniet reçoit commande de La Garde Nationale de Paris part pour l'armée en Modèle:Date-, pour le château de Versailles. En 1836, il reçoit la commande Les Saintes Femmes au tombeau pour l'église de la Madeleine. En 1837, plusieurs toiles pour illustrer les campagnes du Directoire. Cogniet se fait aider, entre autres, par ses élèves Félix Philippoteaux et Karl Girardet pour réaliser ses tableaux historiques. En 1840, il reçoit une dernière commande pour Versailles, qu'il ne réalise finalement pas et dont il ne reste que des esquisses, Ruines, pour Le Siège d'Anvers (Musée des Beaux-Arts d'Orléans).
Tintoret peignant sa fille morte
Son plus grand succès lui vient en 1843 avec Le Tintoret peignant sa fille morte qu'il présente au Salon de la même année. Charles Baudelaire dans ses critiques remarque à propos du triomphe de Cogniet et de l'absence de Delacroix du Salon, la rupture entre les deux anciens amis : Modèle:Citation bloc
Après quoi Léon Cogniet ne peint plus que des portraits, dont de nombreux portraits officiels comme ceux du roi Modèle:Monarque, du général Nicolas-Joseph Maison, du roi Louis-Philippe, d’Eugénie-Louise-Adélaide d'Orléans, sœur du roi, de [[Léopold II (roi des Belges)|Léopold Modèle:II]], de George Washington ou de Jean-François Champollion, mais aussi de nombreux portraits mondains comme ceux d'Armand de Polignac (1847) ou de la comtesse de Noailles (1846), de la duchesse d'Uzès, et celui que sa reproduction sur les étiquettes de bouteilles a rendu le plus célèbre : le portrait de la veuve Clicquot (1851-1861), propriétaire des fameux champagnes.
En 1845, Charles Baudelaire commente au Salon : Modèle:Citation bloc En 1868, il ajoute, dans ses Curiosités Esthétiques : Modèle:Citation bloc
Un professeur et une académie
À partir de 1843, n'exposant que rarement au Salon, Léon Cogniet se consacre essentiellement à l'enseignement dont il est une des figures les plus importantes du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref>voir Michael Vottero, sur tristan.u-bourgogne.fr.</ref>. Il est professeur de dessin à Paris au lycée Louis-le-Grand de 1831 à 1876, où il a pour élève Edgar Degas<ref>Annick Notter, Léon Cogniet, Musée des Beaux-Arts d'Orléans, 2005, Modèle:P..</ref>, et à l'École polytechnique de 1847 à 1861. En 1849, Léon Cogniet est élu et nommé membre de l'Institut. Il est nommé professeur de peinture à l'École des Beaux-Arts de Paris en 1851. Il en démissionne en 1863 après avoir enseigné à plusieurs générations d'artistes. Modèle:Citation. Selon Ernest Vinet, en 1862, Léon Cogniet ne peint pas beaucoup : Modèle:Citation. Il s'intéresse autant à la peinture qu'à la sculpture et collectionne les œuvres de ses élèves, comme Dominique Papety, Charles Octave Blanchard, Joseph-Fortuné-Séraphin Layraud, Eugène-Ernest Hillemacher, François-Nicolas Chifflart ou encore Ernest Meissonier, Jean-Paul Laurens, Léon Bonnat, Edmond Lebel.
En 1831, sa sœur, Marie-Amélie Cogniet, qui a été sa principale assistante, exécute des vues du grand atelier parisien de son frère au no 9 rue de la Grange-aux-Belles (Musée des Beaux-Arts d'Orléans). Entre 1840 et 1860, il ouvre un atelier féminin très fréquenté dont il confie la direction à sa sœur Marie-Amélie<ref>Voir la fiche Marie-Amélie Cogniet, dans The National Museum of Woman in the Arts (en ligne).</ref>, au no 50, rue des Marais-Saint-Martin<ref>dans Charles Gabet, Dictionnaire des artistes de l’école française, au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, Paris, 1831, Modèle:P..</ref>, puis à une autre de ses élèves, Catherine Caroline Thévenin (1813-1892), qui devient sa femme en 1865.
Les dernières années
En 1859, il reçoit une nouvelle commande pour l'hôtel de ville de Paris (incendié en 1871) dont il ne reste qu'une esquisse au Petit-Palais à Paris. À partir de 1865, il reprend la pratique du paysage en Normandie à Langrune, ou en Picardie avec des vues de bord de mer et de vagues qui évoquent les peintures de Normandie de Richard Parkes Bonington.
Il meurt dans le [[10e arrondissement de Paris|Modèle:10e de Paris]] le Modèle:Date- et est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (Modèle:Nobr).
Les commentaires et les hommages évoquent sa générosité, sa modestie, son dévouement pédagogique, sa rigueur. Mais ils notent aussi son manque de folie et son goût consciencieux du travail bien fait. Peintre du « juste milieu », aussi raisonnable et timoré que l'idéal bourgeois. Modèle:Citation Pour Paul Manz, Modèle:Citation. Marie-Edmée Pau, son élève, le décrit sous ces mots : Modèle:Citation Selon David d'Angers, en 1855 : Modèle:Citation bloc
Sa veuve, Caroline Thévenin, meurt le Modèle:Date-<ref name="actedeces">Paris 10, actes 905 et 906.</ref> après avoir donné sous condition à sa sœur Rosalie, qui meurt le Modèle:Date-<ref name="actedeces"/>, l'atelier du peintre pour le remettre au musée d'Orléans. Au printemps 1892, Modèle:Unité et Modèle:Unité sont donnés au Musée des Beaux-Arts d'Orléans, où ils sont toujours conservés. En 1990, David Ojalvo, alors conservateur de ce musée, lui a consacré une exposition.
La Ville de Paris a donné son nom à une rue du [[17e arrondissement de Paris|Modèle:17e]].
Œuvres dans les collections publiques
Aux États-Unis
- Cleveland, Cleveland Museum of Art :
- L'Artiste dans son studio à la Villa Medicis de Rome (1817) ;
- Femme du pays des Esquimaux (1826).
En France
- Bordeaux, musée des Beaux-Arts : Le Tintoret peignant sa fille morte (1843).
- Chartres, musée des Beaux-Arts : Métabus et Camille, Modèle:Dunité (1821)<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
- Fécamp, musée des Pêcheries : Œnone refusant de secourir Pâris blessé (1816).
- Orléans, musée des Beaux-Arts :
- Briséis pleurant Patrocle (1815) ;
- Marie-Amélie Cogniet (1816) ;
- Caïn et Abel (1816), localisation actuelle inconnue ;
- Nymphe chasseresse (vers 1817) ;
- L'Artiste dessinant à la Villa Médicis (vers 1822) ;
- Têtes de femme et d'enfant (vers 1824), étude pour la Scène du massacre des Innocents ;
- Scène de Modèle:Date- ou Les Drapeaux (1830).
- La Rochelle, musée du Nouveau Monde : Bailly proclamé maire de Paris le 15 juillet 1789 (vers 1832)
- Paris :
- Beaux-Arts de Paris
- Le Bourreau, plume et encre brune, H. 0,23 ; L. 0,15 m<ref>Modèle:Lien web</ref>. Paris, Beaux-Arts de Paris<ref>Sous la direction d’Emmanuelle Brugerolles, Le dessin romantique, de Géricault à Victor Hugo, Carnets d’études 50, Beaux-Arts de Paris les éditions, 2021, Modèle:P., Cat. 16</ref>. Un bourreau, la jambe gauche en avant, montre à la foule la tête du condamné qu'il vient d'exécuter. Cogniet renforce le caractère dramatique de la scène en supprimant tout détail anecdotique qui pourrait venir distraire le regard du spectateur.
- Église Saint-Nicolas-des-Champs : cycle de peintures sur la vie de Saint Étienne, dont Saint-Étienne portant secours à une famille pauvre (1827).
- Hôtel de ville : plafond d'un des salons.
- Musée du Louvre :
- L’Expédition d’Égypte sous les ordres de Bonaparte (1833-1835), plafond, Modèle:Dunité<ref>Modèle:Lien web</ref>
- Portrait de Jean-François Champollion (vers 1834), huile sur toile, 73.5 x 60 cm.
- Musée de l'Armée : Maréchal Maison (1831).
- Beaux-Arts de Paris
- Rennes, musée des Beaux-Arts : Scène du Massacre des Innocents (1824).
- Toulouse, musée des Augustins : Marius sur les ruines de Carthage (1824).
- Versailles, musée de l'Histoire de France : La Garde nationale de Paris part pour l’armée, Modèle:Date- (1836).
En Italie
- Gênes, Palazzo Rosso, Portrait de Maria Brignole-Sale De Ferrari (1856).
Au Royaume-Uni
- Londres, Wallace Collection : Rebecca enlevée par Bois-Guilbert (1828).
Galerie
- Œuvres de Léon Cogniet
-
Briséis pleurant Patrocle (1815), musée des Beaux-Arts d'Orléans. Première tentative de Léon Cogniet pour le prix de Rome.
-
L'Artiste dans son studio à la Villa Médicis de Rome (1817), Cleveland Museum of Art.
-
Métabus, roi des Volsques (1821), musée des Beaux-Arts de Chartres.
-
Scène de Modèle:Date- ou Les Drapeaux (1830), musée des Beaux-Arts d'Orléans.
-
Jean-François Champollion (1831), Paris, musée du Louvre.
-
Portrait du futur roi Louis-Philippe en 1792 (1834), Versailles, musée de l'Histoire de France.
-
L’Expédition d’Égypte sous les ordres de Bonaparte (1835-1836), Paris, musée du Louvre.
-
La Garde nationale de Paris part pour l’armée, Modèle:Date- (1836), Versailles, musée de l'Histoire de France.
-
Tintoret peignant sa fille morte (1843), musée des Beaux-Arts d'Orléans.
-
Portrait de Maria Brignole-Sale De Ferrari (1856), Gênes, Palazzo Rosso.
Estampes
- Chevaux conduits à la foire (1822), lithographie d'après Théodore Géricault.
- Le Maréchal-ferrant flamand (1821), lithographie d'après Théodore Géricault.
Publications
- Cours de dessin d'après Julien avec vingt-neuf têtes d'études, planches, Paris, 1835.
Salons
- Salon de peinture et de sculpture de 1817.
- 1824, Massacre des Innocents.
- 1827, Saint Étienne portant secours à une famille pauvre.
- 1831, Portrait du Maréchal Maison.
- 1835, l'Expédition d'Égypte sous les ordres de Bonaparte.
Élèves
Distinctions
- Fichier:Legion Honneur Chevalier ribbon.svg : chevalier de la Légion d'honneur en 1828<ref name="B">Modèle:Base Léonore</ref>.
- Fichier:Legion Honneur Officier ribbon.svg : officier de la Légion d'honneur en 1846<ref name="B"/>.
- Fichier:Chevalier Ordre de Leopold.png : chevalier de l'ordre de Léopold le Modèle:Date-<ref name="B"/>.
Notes et références
Annexes
Bibliographie
- Dictionnaire Bénézit.
- Michaël Vottero, « Le cri de la conscience, Léon Cogniet et ses ateliers », dans Image de l'artiste, sous la direction de Éric Darragon et Bertrand Tillier, Territoires contemporains, nouvelle série 4.
- Paul Mantz, « Léon Cogniet », Gazette des Beaux-Arts, 1881, Modèle:P..
- Anatole de la Forge, La peinture contemporaine en France, Paris, Amyot, 1856, Modèle:P..
- Ernest Vinet, « Léon Cogniet », Revue nationale et étrangère, politique, scientifique et littéraire, Paris, éd. Charpentier, 1862, Modèle:P..
- Henri Delaborde, Notice sur la vie et les ouvrages de Mr Léon Cogniet, Paris, Firmin-Didot, 1881, Modèle:P..
- Alfred Busquet, « Salon de 1857 », Le portefeuille de l'amateur, Modèle:N°, Modèle:Date-, Modèle:P..
- Henry Jouin, « Léon Cogniet », dans Maîtres contemporains, Paris, éd. Perrin et Cie, 1887, Modèle:P..
- David Ojalvo, Léon Cogniet, 1794-1880, catalogue de l'exposition, 1990, musée des Beaux-Arts d'Orléans, 197 pages, co-auteur : Françoise Demange
- Collectif, « Autour de Léon Cogniet et Charles Chaplin, la formation des femmes peintres sous le Second-Empire », Histoire de l'Art, Modèle:N°, Modèle:Date-, Modèle:P..
Iconographie
- François-Nicolas Chifflart, Léon Cogniet (1845), Musée des Beaux-Arts d'Orléans.
- Ferdinand Mulnier, Portrait photographique de Léon Cogniet (1857-1865), Fonds Eugène Disderi, Paris, musée d'Orsay.
- Modèle:Refnec.
Liens externes
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