M4 Sherman

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Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Blindé Le M4 Sherman est un char moyen et le char américain produit en plus grande quantité pendant la Seconde Guerre mondiale. Près de cinquante mille exemplaires (toutes versions confondues) furent produits<ref>Le chiffre de Modèle:Nb est repris par de nombreux auteurs (y compris S. Zaloga et R. Ford - voir paragraphe références).</ref>.

Dénomination

Le système de dénomination américain se compose de trois éléments : le type de véhicule, ici medium tank pour « char moyen », la lettre T ou M suivi d’un numéro, qui désigne s’il s’agit d’un prototype ou d’un modèle de série. Ainsi, la désignation dans la nomenclature américaine est medium tank M4 et celle du prototype est medium tank T6. Les variantes reçoivent en sus un numéro de version composé de lettre A suivie d’un numéro, A1 représentant la première mise à jour. L’inconvénient de ce système est qu’il peut facilement porter à confusion lorsque le nom est abrégé : ainsi, le nom M3 seul peut désigner à la fois un char moyen, un char léger, une automitrailleuse, un half-track, un pistolet-mitrailleurModèle:Etc.Modèle:Sfn,Modèle:Sfn.

Afin d’éviter ces confusions, les Britanniques prennent l’habitude de renommer le matériel américain qu’ils reçoivent, en attribuant aux chars des noms de généraux de la guerre de sécession américaine. Les variantes sont ensuite incrémentées avec des chiffres romains. Le M4 devient ainsi le Sherman, d’après le général William Tecumseh Sherman, le M4A1 correspondant au Sherman II. Après la Seconde Guerre mondiale, la désignation britannique est devenue majoritaire, y compris aux États-Unis, alors que ceux-ci ne l’ont pas utilisée pendant la guerreModèle:Sfn,Modèle:Sfn

Histoire

Contexte

À la fin de la Première Guerre mondiale, l'US Army est équipée du char Renault FT ou de sa version construite sous licence le M1917 et de quelques chars anglais. Les années 1920 et 1930 sont des années maigres pour les forces armées : de 1930 à 1939, l'armée de terre achète Modèle:Nobr légers pour l'infanterie - plus Modèle:Nobr pour la cavalerie qui, à la suite d'une loi votée par le congrès en 1920, n'a plus le droit de mettre en œuvre des « tanks »<ref>Steven Zaloga, Armored Thunderbolt. Stackpole Books, 2008. Modèle:P..</ref>.

La montée des menaces déclenche une course aux armements en Europe que les États-Unis ont du mal à suivre : il faut attendre les chocs du début de la Seconde Guerre mondiale et en particulier de la défaite française, ainsi que l'augmentation de la demande anglaise, pour qu'ils se lancent dans un programme massif de conception puis de fabrication de chars, les plans initiaux étant de porter l'armée américaine à Modèle:Nobr dont Modèle:Nobr<ref>Il y aura finalement Modèle:Nombre blindées et Modèle:Nombre de chars indépendants (Zaloga, 1993).</ref>. Créée en Modèle:Date-, l'« Armored Force » absorbe les chars de l'infanterie et de la cavalerie. Le manque d'expérience américain dans la fabrication des tourelles portant des armes de fort calibre conduit, dans le domaine des chars moyens, à développer d'abord le char M3<ref>Steven Zaloga, Armored Thunderbolt. Stackpole Books, 2008. Modèle:P..</ref>.

Le M4 est conçu à une époque où l'armée américaine considère que la mission principale du char est de conduire des percées sur les arrières de l'ennemi. L'appui de l'infanterie est également une mission importante mais pas la lutte contre les chars adverses, qui doit être confiée principalement à des chasseurs de chars ou « Tank Destroyers » dédiés. Cette philosophie conduit l'armée américaine à choisir pour le M4 un canon de Modèle:Unité efficace pour les missions d'appui mais qui se révèle rapidement insuffisant pour lutter contre les chars allemands, plus puissants, auxquels il est confronté à partir de 1943<ref>Il faut noter que, sur la durée de la guerre, 70 % des obus tirés par les chars américains étaient de type explosif, contre 20 % seulement d'anti-chars (armor piercing) et 10 % d'autres types (fumigènes). Steven Zaloga, M4 (Modèle:Unité) Sherman Medium Tank 1943-65, Osprey Publishing Ltd, 2003. Modèle:P..</ref>.

Naissance du M4

Fichier:M4A1 on Panzermuseum Munster.jpg
M4A1 avec caisse coulée et frein de bouche à deux étages d'aubes au bout du canon.

En parallèle du développement du M3, les caractéristiques attendues de son successeur sont publiées par l’Armored Force le Modèle:Date-. Du fait de la surcharge de travail, les équipes devant développer le M3 et le nouveau char étant les mêmes, le travail de conception ne commence vraiment qu’en Modèle:Date-. Les spécifications sont plus fermement établies au mois d’avril. Afin de réduire le temps de production, le châssis du M3 est en grande partie conservé, mais il est requis que l’armement principal soit placé dans une tourelle et que la hauteur soit plus faible que celle de son prédécesseur. Il est également prévu que la tourelle soit modulable et permette l’installation de différents types d’armementModèle:Sfn.

Un premier prototype est achevé le Modèle:Date- et prend le nom de T6. Outre le châssis, celui-ci conserve certaines caractéristiques du M3, mais le canon de Modèle:Unité se trouve désormais dans une tourelle centrale et le canon de Modèle:Unité a été supprimé pour réduire la hauteur. Anticipant sur la mise en service prochaine du canon M3, les ingénieurs ont choisi d’utiliser la monture de ce dernier, ce qui nécessite d’adapter un imposant contrepoids à l’extrémité du tube de l’ancien canon M2Modèle:Sfn. Le véhicule est approuvé en octobre après quelques modifications : certains vestiges du M3, comme les portes latérales et le tourelleau du chef de char, sont supprimés et une mitrailleuse de Modèle:Unité ajoutée sur le toit de la tourelle pour la défense contre les avionsModèle:Sfn.

Les véhicules pilotes de production sont construits en Modèle:Date- et les désignations de série sont attribuées le Modèle:Date- : les véhicules à coque soudée reçoivent le nom medium tank M4, tandis que ceux à coque coulée prennent celle de medium tank M4A1Modèle:Sfn.

Mise en production

Fichier:US Army Detroit Tank Plant.jpg
Fabrication de chars M4 Sherman dans le Detroit Tank Arsenal par Chrysler dans la banlieue de Détroit.

La production du M4A1, à coque moulée, débute en Modèle:Date- à l’usine Lima Locomotive Works sur la ligne d’assemblage dédiée au prêt-bail avec les Britanniques, puis, à partir de mars, chez Pressed Steel Car CompanyModèle:Sfn. Le premier M4A1 sort des usines de la Pacific Car and Foundry Company au mois de mai et la production s’arrête à la fin de l’année 1943 avec un total de Modèle:Nombre du M4A1 produits avec le canon de Modèle:NobrModèle:Sfn. De leur côté, les Canadiens commencent à produire en septembre à la Montreal Locomotive Work une copie presque exacte du M4A1, qu’ils appellent Grizzly, afin de remplacer le Ram II, mais la production est rapidement arrêté après Modèle:Nombre, le nombre de Sherman américains étant suffisant pour répondre aux besoinsModèle:Sfn.

La production du M4, à coque soudée, commence en Modèle:Date- à la Pressed Steel Car Company. Pendant le reste de l’année 1942 il s’agit de la seule usine à produire cette variante, mais de nombreuses autres se rattachent au programme à partir de 1943 : Baldwin Locomotive Works en janvier, American Locomotive Company en février, Pullman Standard Car Company en mai et enfin le Detroit Tank Arsenal en août. La production de cette version s’arrête progressivement à partir de l’automne 1943, mais certaines usines la produisent encore jusqu’en Modèle:Date- ; à cette date Modèle:Nombre dotés du canon de Modèle:Nobr ont été produitsModèle:Sfn.

Évolutions

Fichier:TankshermanM4.jpg
Sherman M4A3E8(76) avec caisse soudée et canon de Modèle:Unité.

À la fin de l’année 1941, les efforts se concentrent sur la production d’une version du M4 dotée d’une motorisation Diesel. Reprenant les composants du M3A3 et notamment le moteur Diesel General Motors 6046, le prototype du M4A2 sort d’usine en Modèle:Date-. Bien que les essais montrent des performances supérieures à celles des versions précédentes, les évaluateurs s’inquiètent des difficultés de maintenance, les filtres à air et le système de refroidissement présentant des défautsModèle:Sfn. En parallèle, des expérimentations sont également menées afin d’améliorer les moteurs à essence. Le moteur Ford GAA est ainsi choisi pour équiper une nouvelle version, appelée M4A3, dont le premier prototype est produit en Modèle:Date-Modèle:Sfn.

Le nombre de moteurs de ce type se révélant toutefois insuffisant pour suivre le rythme de production, une autre version, le M4A4, dotée d’un moteur Modèle:Nobr comme le M3A4 sur lequel elle est basée, entre en production en Modèle:Date-Modèle:Sfn. Ce moteur pose toutefois de nombreux problèmes : il est notamment peu performant et pose de grandes difficultés de maintenance en raison de taille et de sa complexité. Ces inconvénients sont en partie résolus par la simplification du moteur et l’agrandissement du compartiment moteur, mais l’U.S. Army choisit tout-de-même de ne pas l’utiliser au combat et le réserve pour l’entraînement et le prêt-bailModèle:Sfn.

Les efforts suivants vont porter sur la puissance de feu du M4, qui montre ses limites face aux chars allemands les plus modernes comme les Panther, ou les Tigre. Le premier essai est britannique, avec le montage de leur canon de 17 livres dans une tourelle standard de Sherman. Connu sous la dénomination « Sherman Firefly » (luciole), il est particulièrement réussi, et se révèle déterminant pour lutter contre les chars de la Wehrmacht, au cours des opérations en France et en Italie. Tant et si bien que même les unités américaines l'adoptent, Modèle:Nombre de M4A3 étant ainsi transformés (mais, arrivés trop tard sur le théâtre d'opération, ils ne seront jamais utilisés au combat<ref>Steven Zaloga, M4 (Modèle:Unité) Sherman Medium Tank 1943-65, Osprey Publishing Ltd, 2003. Modèle:P..</ref>).

Fichier:Captured M4A3E8 'Easy Eight' tank at the Military Museum of the Chinese People's Revolution.jpg
M4A3E8 'Easy Eight'.

Cependant, les États-Unis adoptent une autre solution en montant une nouvelle tourelle T23 embarquant un canon M1 de calibre Modèle:Unité de fabrication nationale, dérivé du 3 inch déjà utilisé sur le chasseur de chars M10 Wolverine <ref>À noter que, si le calibre du Modèle:Unité est réellement de Modèle:Nobr, le Modèle:Nombre du chasseur de chars M10, le nouveau Modèle:Unité et le 17-pounder britannique ont tous un calibre réel de Modèle:Unité.</ref>. Les premiers chars M4A1(76)W, armés du nouveau canon apparaissent peu après le débarquement de Normandie, ils sont rapidement suivis par des M4A3(76)W. Totalement absents de la première ligne lors du débarquement de Normandie, car les généraux n'en avaient pas vu l'utilité et souhaitaient simplifier la logistique, les modèles à canon de Modèle:Unité seront rapidement réclamés par tous à la suite des premières rencontres avec les Panther et les Tigre<ref>Les américains avaient rencontré des Tigre en Tunisie et en Sicile, ainsi que des Panther en Italie, mais ils estimaient que ces deux chars, déployés en faibles quantités, ne remettraient pas en cause l'équilibre des forces. La désillusion fut cruelle (Zaloga, Ford, op. cit.).</ref>. Mais le canon de Modèle:Nobr est à peine supérieur au Modèle:Nobr avec sa munition anti-char M62 APC et il lui est inférieur pour la munition explosive HE (High explosive), ce qui explique la réticence de l'état-major US à le déployer en première ligne. Ce n'est que lorsqu'il sera doté d'obus de type T4 HVAP (High-velocity armor-piercing : perforants à haute vitesse initiale) qu'il permettra d'affronter les derniers chars allemands avec de bonnes chances de succès <ref>Steven Zaloga, M4 (Modèle:Unité) Sherman Medium Tank 1943-65, Osprey Publishing Ltd, 2003. Modèle:P..</ref>. Le nombre de chars équipés de canons de Modèle:Unité augmentera progressivement jusqu'à atteindre 50 % des effectifs des chars Sherman US en Modèle:Date-<ref>Steven Zaloga, M4 (Modèle:Unité) Sherman Medium Tank 1943-65, Osprey Publishing Ltd, 2003. Modèle:P..</ref>.Dans le même temps apparaît une version d'appui feu armée d'un obusier de Modèle:Unité, le M4A3 Modèle:Citation. Bien que fabriqué avec des caisses récentes, avec un glacis incliné à 47°, il est dépourvu pour des raisons de masse du système de stockage humide.

L'aboutissement de la série est la version M4A3E8, équipée de la nouvelle suspension HVSS (Horizontal Volute Spring Suspension) où les ressorts agissent dorénavant à l'horizontale. Bien que cette suspension ne lui apporte pas un gain de vitesse sur route, combinée avec de nouvelles chenilles plus larges T80 ou T84 elle se révèle plus à l'aise en tout terrain, gagnant le surnom de « Easy Eight » (« le huit facile »)<ref>Selon S. Zaloga, cette appellation ne devint populaire qu'après la guerre. Steven Zaloga, M4 (Modèle:Unité) Sherman Medium Tank 1943-65, Osprey Publishing Ltd, 2003. Modèle:P.. À noter toutefois que Easy désignait la lettre E dans l'alphabet militaire US à l'époque et donc que l'appellation n'est pas surprenante.</ref>. Elle est très utilisée à partir de la bataille des Ardennes.

Bilan du conflit

Lors de son apparition sur le front en 1942, le Sherman est supérieur à la quasi-totalité des chars allemands, italiens ou japonais qui lui sont opposés mais cette situation, déjà compromise par l'apparition des versions à canon long du Panzer IV<ref>Les multiples comparaisons entre le Sherman d'une part et les Tigre et Panther d'autre part (y compris dans cet article) ne doivent pas faire oublier que les principaux opposants du M4 seront les Panzer IV, les canons d'assaut et antichars et les armes antichar portables (Panzerfaust et Panzerschreck) jusqu'à la fin du conflit.</ref> (sans parler du Tigre I, mais ce dernier n'apparaît qu'en faibles quantités) ne va pas durer.

Cheval de bataille des armées alliées, le M4 révèle au moment de la bataille de Normandie de nombreuses faiblesses : armement principal bien adapté pour le soutien de l'infanterie mais trop faible contre les derniers chars allemands, blindage insuffisant, silhouette trop haute, facilité à prendre feu, maniabilité limitée (rayon de virage important<ref>Modèle:Unité. Contre Modèle:Unité pour le Panther. Le Tigre pouvait tourner sur lui-même. Roger Ford, The Sherman Tank, MBI Publishing Company, 1993, Modèle:P..</ref>) et pression au sol plus forte que celle de chars allemands pourtant beaucoup plus lourds (le Panther pèse Modèle:Unité et le Tigre I Modèle:Nombre) ce qui le désavantage dès que le terrain devient boueux<ref>Modèle:Unité contre 0,75 pour le Panther (Ford, 1993, Modèle:P.). L'adoption d'extension de chenilles améliorera ce ratio. Avec les chenilles plus larges associées à la suspension type HVSS, il sera ramené à 0,77 (Zaloga, 2003, Modèle:P.).</ref>.

Mais la plupart de ces insuffisances seront progressivement éliminées — ou du moins fortement atténuées — par les modifications citées ci-dessus. De plus, le M4 possède de nombreuses qualités, notamment une excellente fiabilité, un rayon d'action très correct, des optiques de qualité ainsi qu'une des premières conduites de tir avec stabilisation gyroscopique (d'ailleurs peu employée par les équipages) et une vitesse de rotation de tourelle supérieure à celle des blindés allemands<ref>24°/seconde (Ford, Modèle:P.). Sur le Tigre et le Panther, la vitesse de révolution dépend de celle du moteur principal du char, ce qui exige une bonne coordination de l'équipage lorsqu'une rotation rapide est nécessaire.</ref>, ce qui permet souvent aux équipages de Sherman de tirer plus rapidement. De plus, il bénéficie de l'écrasante supériorité numérique et logistique des alliés, ainsi que leur supériorité aérienne. Il restera le fer de lance des formations blindées alliées du Front de l'Ouest jusqu'à la capitulation allemande et jouera pleinement son rôle de char de soutien d'infanterie dans le Pacifique jusqu'à celle du Japon.

Histoire opérationnelle

Seconde Guerre mondiale

Fichier:The British Army in Tunisia 1943 NA2359.jpg
M4 britannique en Tunisie, 1943.

Les troupes américaines sont en train de s’entraîner avec les premiers Sherman lorsque les Britanniques sont vaincus à Tobrouk le Modèle:Date-. Face à la gravité de la situation, les États-Unis envisagent d’envoyer la 2nd Armoured Division, mais son temps de préparation étant trop long, il est finalement décidé de transférer directement aux Britanniques la majeure partie des Sherman produits, soit un peu plus de Modèle:NombreModèle:Sfn. Les chars, majoritairement des M4A1 et quelques M4A2, commencent à arriver en août et sont adaptés pour le combat dans le désert, notamment par l’ajout de jupesModèle:Sfn.

Le Sherman est engagé pour la première fois au combat le Modèle:Date- par la [[8e armée (Royaume-Uni)|{{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | VIIIe{{#if:|  }} }} armée britannique]] lors de la bataille d'El-Alamein. Le peu de temps de préparation, certains équipages ayant reçu leur char le jour même, et les faiblesses du plan, qui envoie les chars dans des champs de mines, font que le bilan du M4 lors de ce premier engagement est mitigéModèle:Sfn. Du côté américain, le Sherman est utilisé pour la première fois au combat au début du mois de Modèle:Date- dans les environs de Tebourba. Là encore, la faible expérience des équipages et les mauvais choix tactiques conduisent à de lourdes pertes, sans que la qualité du véhicule soit en causeModèle:Sfn. À la fin de la campagne d’Afrique, les M4 et M4A1 sont les chars standards dans les divisions blindées américaines, les derniers M3 étant transférés aux Forces Française Libres. Ils commencent à être remplacés par le M4A3 après la chute de Rome pendant l’été 1944Modèle:Sfn.

Après la campagne d’Afrique, le Sherman est de presque toutes les batailles de la Seconde Guerre mondiale. Une fois les difficultés de son usage tactique résolues, il démontre d'excellentes qualités au combat. Il possède en effet un certain nombre d’avantages : une bonne fiabilité mécanique et une maintenance aisée, qui lui assurent des taux de disponibilités importants ; une masse et une taille raisonnables lui conférant agilité et capacité à traverser la plupart des ponts d’Europe, contrairement aux chars lourds allemands ; un armement lui permettant de faire jeu égal avec le Panzer IV, voir de le surclasser, car la vitesse de rotation supérieure de sa tourelle lui permet souvent de tirer le premier coupModèle:Sfn. Cependant, il n’est pas exempt de défauts, qui deviennent de plus en plus visible à mesure que progresse la guerre et que les chars allemands évoluent. Le Tigre et le Panther se révèlent en effet des opposants redoutables, presque imperméables aux tirs des Sherman, qu’ils peuvent de leur côté détruire à longue distanceModèle:Sfn.

[[Image:Sherman-french-army-normandy.jpg|vignette|M4 Sherman de la Modèle:2e DB débarquant en Normandie en [[Août 1944 (guerre mondiale)|Modèle:Date-]].|gauche]] L’U.S. Army équipe pendant la guerre un total de Modèle:Nombre blindées et Modèle:Nombre indépendants de chars et est le principal utilisateur du Sherman. Chaque division blindée américaine comporte initialement deux régiments de trois bataillons chacun, dont deux de M4, avec seulement un régiment d'infanterie mécanisée. Cette organisation est peu appréciée des généraux, qui trouvent qu’il y a trop de chars et pas assez d’infanterie. Elle est revue en 1943, avec désormais trois bataillons de chars et trois bataillons d'infanterie mécanisée, à l'exception des [[2e division blindée (États-Unis)|Modèle:2e]] et [[3e division blindée (États-Unis)|Modèle:3rd armored divisions]] qui conserveront leur ancienne organisation pendant toute la guerre. Dans la nouvelle organisation, un bataillon de chars regroupe trois compagnies de M4 Sherman et une compagnie de M3 Stuart. Alors que la division de 1942 comportait Modèle:Nombre, celle de 1943 n'en compte donc plus que 186Modèle:Sfn.

L'Union soviétique reçoit Modèle:Nombre puis Modèle:Nombre<ref>Steven Zaloga, Sherman Medium Tank 1942–1945, Osprey Publishing, 1993, Modèle:P..</ref> qui, même si ils étaient moins bien adapté au terrain soviétique que les T-34, recevront un bon accueil et semblent avoir été très appréciés par leurs équipages. Vers la fin de la guerre, les Soviétiques ont eu tendance à regrouper leurs Sherman dans certaines unités afin d'améliorer la standardisation et de faciliter la maintenance, par exemple les Modèle:1er, Modèle:8e et Modèle:9e mécanisés de la Garde étaient quasi exclusivement dotés de Sherman<ref>Steven Zaloga, M4 (Modèle:Unité) Sherman Medium Tank 1943-65, Osprey Publishing Ltd, 2003. Modèle:P..</ref>.

En Europe, les armées du Commonwealth et notamment l'armée canadienne reçoivent également le M4. Le char équipe également deux unités blindées de l'Armée polonaise de l'Ouest : la [[1re division blindée (Pologne)|Modèle:1re blindée]] qui combat en France et en Allemagne et la Modèle:2e blindée qui s'illustre notamment à la Bataille du Monte Cassino et devient en 1945 la Modèle:2e blindée polonaise<ref>Steven Zaloga, Sherman Medium Tank 1942–1945, Osprey Publishing, 1993, Modèle:P..</ref>. Enfin, le Sherman équipe trois divisions blindées françaises : la [[2e division blindée (France)|Modèle:2e D.B.]] qui débarque en Normandie en août et libérera notamment Paris, et les 1re et 5e D.B. qui débarquent en Provence au sein de la [[1re armée (France 1944-1945)|Modèle:1re]] <ref>Pendant la guerre, la France a initialement reçu des M4A2 et A4 mais perçoit également d'autres modèles en provenance des stocks américains pendant la campagne pour remplacer ses pertes. Après la guerre, elle reçoit Modèle:Nombre (Modèle:Unité). L'armée de terre est la principale utilisatrice mais les Sherman serviront également au sein du Groupement blindé de gendarmerie mobile au cours des années 1960 et seront brièvement déployés pour protéger l'Assemblée nationale pendant le putsch du 21 avril 1961.</ref>.

Fichier:DD-Tank.jpg
Sherman DD-Tank avec sa jupe repliée.

À partir de 1943, le Sherman équipera également six bataillons blindés du corps des Marines, principalement dans sa version M4A2 à moteur Diesel. Chez les Marines, le M4 connaîtra son baptême du feu lors de la reconquête de l'Atoll de Tarawa (Modèle:Date-). En 1944, un bataillon blindé des Marines compte Modèle:Nombre<ref>Steven Zaloga, Armored Thunderbolt. Stackpole Books, 2008. Modèle:P..</ref>.

Une version amphibie du M4 est produite, appartenant aux Hobart's Funnies en ajoutant une jupe au tank, ainsi que deux hélices ; cette modification est appelée DD (Duplex Drive). 693 Sherman ainsi que 293 chars Valentine sont modifiés au Royaume-Uni<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Les Sherman amphibies participent au débarquement en Normandie avec des résultats mitigés sur les plages britanniques et sur la plage américaine d'Utah Beach. Mais à Omaha Beach, ils sont lancés trop loin du rivage dans une mer trop forte et moins d'un Sherman DD sur dix réussit à atteindre la plage. Certains Sherman seront convertis en transport de troupes Kangaroo après l’opération Totalize.

Guerre de Corée

Le Modèle:Date-, la Corée du Nord débute la guerre de Corée en envahissant son voisin du sud. Dans le cadre de la résolution 84 du Conseil de sécurité des Nations unies, les États-Unis interviennent, mais leurs forces locales ne sont équipées que de chars légers M24, insuffisants pour faire face au T-34/85 nord-coréens. Cependant, à la suite de l’opération Roll-up, un grand nombre de véhicules hors-services, dont des M4, ont été rassemblés au Japon. Dans les deux mois qui suivent, ces véhicules sont remis en urgence en état de marche et expédiés en CoréeModèle:Sfn. Ces chars, environ 500 et en majorité des M4A3, permettent de retenir les Nord-coréens jusqu’à l’arrivée des renforts envoyés des États-UnisModèle:Sfn. En comparaison avec les chars américains plus récents, le M4 a l’avantage pendant le conflit d’avoir un meilleur ratio poids/puissance, ce qui le rend plus mobile dans le paysage très montagneux dans lequel se déroulent les combatsModèle:Sfn.

Les conflits israélo-arabes

L’état d’Israël acquiert des Sherman dès sa création en 1948. Ceux-ci proviennent pour partie des troupes britanniques qui occupaient alors la région, bien que les circonstances de ce transfert restent troubles, soit des exemplaires démilitarisés sont achetés à des ferrailleurs et remis en service. Dans ce dernier cas, il s’avère parfois difficile de trouver sur le marché des canons, ce qui amène les Israéliens à adapter toute sorte d’armes sur ces véhicules, comme des canons allemands de Modèle:Unité datant du début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. Dans les années qui suivent, ces chars sont progressivement remplacés par des M4A1 et M4A3 standards équipés du canon de Modèle:Unité ou par une version spéciale, le M50 Super Sherman, modifiée sur place et armée du canon de Modèle:Unité de l’AMX-13Modèle:Sfn. Après 1956, une autre variante est mise au point, le M51, avec cette fois un canon de Modèle:UnitéModèle:Sfn. D’autres véhicules sont inventés par les Israéliens à partir du Sherman, comme l’obusier automoteur L33 ou l’Ambutank, une ambulance blindéeModèle:Sfn.

Autres conflits de la fin du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle

Le Sherman est utilisé lors de la guerre d'Indochine (1946-1954) par la France, lors des conflits indo-pakistanais (notamment en 1965), ainsi que dans une multitude d'engagements lors de conflits limités ou de guerres civiles (Cuba et révolte de la marine argentine en 1963)<ref>Modèle:Lien web.</ref> dans les années 1960, Nicaragua dans les années 1980 et Balkans dans les années 1990<ref>Zaloga page 325.</ref>).

De nos jours

Le Paraguay utilise trois M4 Sherman provenant d'Argentine équipé d'un canon de 105 mm au côté de 14 M3 Stuart jusqu'en 2018, il s'agit des derniers qui étaient en service<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Caractéristiques

Protection

Fichier:M4A3 Sherman medium tank - Collings Foundation - Massachusetts - DSC07120-001.jpg
M4A3 avec plaques de protection latérale pour les munitions.

Le blindage du Sherman est principalement conçu pour assurer la protection contre les petits canons antichars allemand, comme le 3,7-cm PaK 36. Le blindage de la caisse est ainsi de Modèle:Unité à l’avant et de Modèle:Unité sur les côtés, tandis que celui de la tourelle est de Modèle:Unité sur l’arc avant et de Modèle:Unité sur les côtés. Cette faible épaisseur amène le Sherman à être rapidement surclassé par la plupart des chars allemands, à l’exception des plus anciens. Ainsi, le canon du Panzer IV ausf. H, le type le plus couramment rencontré en Europe de l’Ouest en 1944, peut détruire le M4 à plus de Modèle:Unité de face et plus de Modèle:Unité de côtéModèle:Sfn.

Le M4 partage également la tendance du M3 à prendre feu lorsqu’il est touché. Parfois attribué à l’utilisation d’essence plutôt que de gazole, ce problème est davantage à mettre en relation avec la grande quantité de munitions présente à l’intérieur du char, ainsi qu’à leur emplacement et leur stockage inadaptés. Ainsi, une enquête effectuée par le département de l’Ordonnance montre qu’entre 60 et 80% des Sherman touchés prennent feu, mais que ce chiffre tombe à 15% lorsque des mesures adéquates sont prises pour protéger les munitionsModèle:Sfn. La première de ces mesures et la plus simple à mettre en œuvre consiste à souder une plaque de surblindage d’environ Modèle:Unité d’épaisseur sur les côtés, au niveau des paniers à obus. La seconde mesure est introduite en Modèle:Date- sur les M4A3 de fin de production ; elle consiste à stocker les obus dans des paniers entourés d’eau, de sorte que lorsqu’un projectile perfore le panier et touche les obus, l’eau se déverse et éteint ou ralentit l’incendie. L’habitude des équipages de conserver des obus supplémentaires en dehors des paniers ne permet toutefois pas à cette protection d’être pleinement efficaceModèle:Sfn.

Fichier:Tank disabled by a land mine.jpg
Sherman doté de parois en bois pour empêcher les mines magnétiques d’adhérer, Iwo Jima.

Se sentant vulnérables, les équipages improvisent donc souvent des protections supplémentaires. La forme la plus courante consiste à empiler des sacs de sable sur le glacis, voire parfois sur les côté de la coque et sur la tourelle. Les officiers cherchent la plupart du temps à décourager cette pratique, ces sacs ajoutant deux à trois tonnes à la masse du char, pour un gain de protection douteux. D’autres pratiques consistent à souder sur la surface extérieure des maillons de chenille ou des plaques d’acier prélevées sur des Panther détruits. Dans le Pacifique, où les Japonais utilisent abondamment les mines magnétiques, les Marines adoptent également divers dispositifs artisanaux pour empêcher ces munitions d’adhérer ou les rendre moins efficaces : sacs de sable, revêtement non-ferreux, grilles ou jupes en boisModèle:Sfn. Afin d’augmenter les chances de survie des chars fortement exposés sans recourir à ces bricolages, une version spéciale surblindée est créée à l’automne 1944, le M4A3E2 Jumbo. Celui-ci dispose d’un blindage supplémentaire de Modèle:Unité à l’avant et sur les côtés, ainsi que d’une tourelle plus de deux fois plus épaisseModèle:Sfn.

Armement et équipement

Armement principal

L’armement principal des premières versions du Sherman est un canon M3 de Modèle:Unité installé en tourelleModèle:Sfn. Celui-ci est remplacé à partir de Modèle:Date- par un canon de Modèle:Unité, qui impose néanmoins de remplacer la tourelle par un modèle plus grand, dit T23Modèle:Sfn. La traverse est assurée par un mécanisme hydraulique et électrique permettant à la tourelle de tourner à une vitesse nettement supérieure à celle de ses opposants. En cas de panne, un volant permet de pointer l’arme à la mainModèle:Sfn. Le canon présente la caractéristique rare à cette époque d’être stabilisé sur un axe ; le dispositif s’avère toutefois difficile à utiliser sans un entraînement soutenu et peu d’équipages semblent l’avoir utiliséModèle:Sfn.

À l’origine la visée s’effectue par l’intermédiaire d’un viseur périscopique, mais celui-ci posant régulièrement des problèmes de précision, il est remplacé à partir de 1943 par un viseur télescopique M70Modèle:Sfn. Ce dernier permet de sélectionner trois grossissement différent et permet une précision raisonnable jusqu’à environ Modèle:Unité. Sa qualité optique et son grossissement maximum sont toutefois plus faible que ceux de ses concurrents allemands et constituent un désavantage supplémentaire dans les affrontements à longue distance, en plus de la faiblesse de l’armement et du blindageModèle:Sfn.

Les munitions utilisées par le canon M3 sont l’obus perforant M61 APC contre les véhicules blindés, l’obus fumigène M89 WP et l’obus explosif M48 HEModèle:Sfn. Le canon de Modèle:Unité utilise les mêmes munitions que le M18, à savoir l’obus explosif M42A1 HE et deux types d’obus perforants : le plus utilisé est le M62 APC-T, tandis que le T4 HVAP-T, beaucoup plus performant, n’était disponible qu’en faibles quantitésModèle:Sfn. En principe, le Sherman emporte environ quatre-vingt obus, dont trente-cinq sont à portée de main du chargeur. Il était toutefois courant que les équipages en emportent davantage, qui sont alors stockés partout où il y a de la place. Cette habitude, ajoutée à celle de démonter certains compartiments de stockage sécurisés pour accéder plus facilement aux munitions, joua un rôle non négligeable dans la tendance des Sherman à prendre feu et exploserModèle:Sfn.

Armement secondaire

Le Sherman est armé d’une mitrailleuse coaxiale Browning de Modèle:UnitéModèle:Sfn.

Radio

La radio est installée dans le buste de tourelle. À l’origine, la plupart des chars ne sont équipés que d’un récepteur, seuls les chefs d’unités disposant également d’un transmetteur. Celui-ci est toutefois généralisé à tous les véhicules à partir de 1944Modèle:Sfn.

Fichier:M4A4 cutaway.svg

Modèle:Colonnes

Variantes

Fichier:Crew of a Sherman-tank south of Vaucelles.jpg
Équipage canadien d'un Sherman en Modèle:Date- (Vaucelles, Calvados).
Fichier:Sherman tank and Horsa glider.jpg
Sherman à Ranville devant un planeur Horsa en 1944.

Chars d’assaut

Entre 1948 et 1956, les Israéliens mettent au point une variante du M4 modifiée avec un canon plus puissant. Celui-ci est le canon français de Modèle:Unité L/62 à haute vélocité conçu pour l’AMX-13. Ce canon confère au nouveau char, appelé M50 Super Sherman, une importante puissance de feu, mais nécessite de modifier la tourelle en lui ajoutant un large busteModèle:Sfn.

Entre 1956 et 1967, une autre variante M51, parfois appelée Isherman, est mise au point pour convertir 180 engins<ref>Modèle:Article</ref>. Équipée d’un moteur Diesel Cummins VT8-460 de Modèle:Unité, elle est armée d’un canon de Modèle:Unité L/51 lui permettant de percer 152 mm de blindage avec des obus à charge creuse et d’affronter efficacement des chars plus récents comme le T-54 ou le T-55Modèle:Sfn.

Artillerie automotrice

Modèle:Article détaillé Le M7, armé d’un obusier de Modèle:Unité, est développé à partir de 1941 sur la base du châssis du char M3 et devient l’équipement standard des compagnies d’artillerie légères des divisions blindées américainesModèle:Sfn. Au cours de la production, des pièces puis le châssis complet du M4 sont substitués à l’ancien modèle, bien que le véhicule conserve la même dénominationModèle:Sfn. Une variante existe toutefois, le M7B1, construit sur la base du M4A3 et ayant par conséquent un moteur Ford GAAModèle:Sfn. En revanche, un projet de variante destinée aux Britanniques et armée d’un 25 pounder Mk II, le T51, est abandonné avant terme en raison de la concurrence du SextonModèle:Sfn.

Dans les années 1950, les Israéliens utilisent le châssis du Sherman pour mettre au point un obusier automoteur armé du canon français M50 de Modèle:Unité monté dans un compartiment ouvert à la place de tourelle. Plus tard, une version plus perfectionnée appelée L33 est créée, sur laquelle le canon se trouve désormais dans une casemate entièrement fermée. Les Israéliens ont également mis au point un véhicule similaire à casemate ouverte et doté d’un mortier de Modèle:UnitéModèle:Sfn.

Chasseurs de chars

Modèle:Article détaillé Les premiers plans d’un chasseur de char utilisant le châssis du M4A2 sont établis à la fin de l’année 1941Modèle:Sfn. Après de nombreuses modifications, celui-ci devient le M10, dont la production débute en Modèle:Date-. Le M10 est équipé d’un canon M7 de trois pouces plus puissant que celui du Sherman, mais est moins blindé, avec notamment une tourelle ouverteModèle:Sfn. Une variante, le M10A1, est construite en parallèle par Ford sur la base du M4A3Modèle:Sfn. De leur côté, les Britanniques, qui utilisent le M10 sous le nom de Achilles, créent le Achilles IIC en remplaçant le canon par un 17 pounder Mk V plus puissantModèle:Sfn.

Les nouveaux chars allemands plus lourdement blindés qui se diffusent à partir de 1942 rendent progressivement le M10 obsolète. Un nouveau chasseur de char est donc envisagé, toujours à partir du châssis du M4, mais avec un canon M1 de Modèle:UnitéModèle:Sfn. Le nouveau canon nécessite toutefois de concevoir une tourelle entièrement nouvelle, ce qui ralentit le développement et ne permet de débuter la production du nouveau véhicule, appelé M36, qu’au printemps 1944Modèle:Sfn.

Chars lance-flammes

Fichier:Ronson flame tank Iwo Jima.jpg
M4A3R3 avec lance-flammes Ronson durant la bataille d'Iwo Jima.

Les combats dans le Pacifique, notamment à Guadalcanal en 1942, montrent l’importance du lance-flamme pour déloger un ennemi tenace et solidement retranché, mais également les limites des modèles portables. Les unités montent alors le lance-flamme E4-5 sur des M4A2, à la place de la mitrailleuse de proue. Ces chars ne sont disponibles toutefois qu’en petit nombre et restent limités par leur faible portée et la faible capacité du réservoirModèle:Sfn. Afin de rendre ce type d’armement plus disponible, un petit lance-flamme auxiliaire pouvant s’adapter sur la trappe du copilote est également développé et distribué aux unités, où il est toutefois assez peu populaireModèle:Sfn.

Chars de dépannage

Jusqu’en 1943, le véhicule de dépannage de char standard était le M31, basé sur le M3. À cette date, le M3 n’est toutefois plus produit et les châssis commencent à manquer pour effectuer les conversions. Le développement d’un successeur commence donc au début de l’année 1943, afin de créer un véhicule de dépannage basé sur les différentes versions du M4. Plusieurs prototypes du T5 sont produits et testés avant le milieu de l’année, et la série est standardisée sous le nom de M32 pour le véhicules dérivés du M4, M32B1 pour ceux dérivés du M4A1 et ainsi de suiteModèle:Sfn. La production débute en Modèle:Date- et prend fin en Modèle:Date-Modèle:Sfn. Le M32 est équipé d’un treuil de Modèle:Unité (environ Modèle:Unité, qui peut être associé à une grue pour soulever des charges jusqu’à Modèle:UnitéModèle:Sfn.

Le M32 étant insuffisant pour les nouveaux chars, plus lourds, qui sont mis en service après la Seconde Guerre mondiale. L’étude d’une version améliorée est lancée en urgence au début de la guerre de Corée. Adopté le Modèle:Date-, le M74 est basé sur le M4A3 et équipé d’un treuil de Modèle:Unité (environ Modèle:Unité et d’une lame, qui peut servir à l’ancrer dans le sol pour tirer des charges lourdes ou à déblayer des obstaclesModèle:Sfn.

De leur côté, les Britanniques produisent le Sherman ARV, pour Armored Recovery Vehicle, équipé d’un treuil de Modèle:UnitéModèle:Sfn. Au moment du débarquement en Normandie, certains de ces véhicules sont rendus étanches et équipés de matériel spécial pour récupérer les véhicules dans l’eauModèle:Sfn.

Chars de déminage

Afin de nettoyer au moment du débarquement les plages de Normandie, sur lesquelles les Allemands ont posé de nombreuses mines, les Alliés mettent au point diverses solutions basées sur des chars, dont le Sherman. La première consiste à attacher à l’avant du véhicule un rouleau rotatif auquel sont attachées des chaînes. Celles-ci frappent le sol, faisant exploser les mines en avant du char. Plusieurs modèles sont mis au point : le Scorpion et son évolution le Pram Scorpion ou encore le Marquis, sur lequel la tourelle est remplacée par un compartiment blindé abritant les moteurs du fléauModèle:Sfn. Finalement, ces modèles sont toutefois écartés pour le débarquement et c’est un système similaire, mais plus simple, le Crab, qui est retenuModèle:Sfn.

Outre les fléaux, des dispositifs à rouleaux sont également testés, comme l’AMRCR, pour Anti-Mine Reconnaissance Castor Roller, ou le CIRD, pour Canadian Indestructible Roller Device. Sur les deux systèmes, des rouleaux d’environ Modèle:Unité sont poussés par le véhicule pour simuler le passage d’un char et faire ainsi exploser les mines. Très encombrant, ces dispositifs ne sont pas retenus pour la productionModèle:Sfn.

Véhicules de transport

Modèle:Article détaillé À partir d’Modèle:Date-, le 2nd Canadian Corps présent en Normandie commence à convertir des M7 en transport de troupe blindé. Le commandement s’intéresse à ce véhicule improvisé et décide d’en faire l’équipement standard de deux régiments de la 79th Armoured Division. Le nombre de M7 à convertir étant insuffisant, des Ram et des anciens modèles du Sherman sont également utilisés pour produire le nouveau véhicule, appelé KangarooModèle:Sfn.

Les Israéliens ont élaboré à partir du Sherman une ambulance blindée appelée Ambutank. Sur cette variante, le moteur est déplacé à l’avant, de sorte à créer un compartiment fermé et accessible par des portes à l’arrière, dans lequel peuvent être transportés des blessésModèle:Sfn.


Annexes

Liste des utilisateurs

Tableau récapitulatif des pays utilisateurs
Pays Nombre Remarques
Modèle:Pays
Modèle:Pays
Modèle:Brésil (1889-1960)
Modèle:Canada (1921-1957) Les derniers sont retirés en 1970
Modèle:Pays
Modèle:PaysModèle:Sfn
Modèle:Chine (1928-1949)Modèle:Sfn
Modèle:PaysModèle:Sfn environ 12 Entrés en service en 1950.
Modèle:Royaume de DanemarkModèle:Sfn M4E4 (76mm)
Modèle:Égypte (1922-1952)
Modèle:Égypte (1952-1958)
Modèle:République arabe unieModèle:Sfn
Utilisé au combat en 1947 et 1956.
Modèle:États-Unis (1912-1959)Modèle:Sfn plus de Modèle:Nombre<ref>Selon S. Zaloga, en 1945, l'US Army avait reçu Modèle:Nombre et les Marines Modèle:Nombre, sans compter plus de Modèle:Nombre en dépôt, en test ou en attente d'affectation. Steven Zaloga, Armored Thunderbolt. Stackpole Books, 2008. Modèle:P..</ref> En service de 1942 au début des années 1950
Modèle:Comité français de libération nationale
Modèle:GPRF
Modèle:République française (1946-1958)Modèle:Sfn,Modèle:Sfn
Modèle:Nombre En service de 1943 à 1967.
Modèle:PaysModèle:Sfn
Modèle:PaysModèle:Sfn En service de 1947 aux années 1970
Modèle:JaponModèle:Sfn 264 M4A3E8 Retrait du service à la fin des années 1970.
Modèle:PaysModèle:Sfn Fournis par Israël à la milice phalangiste pendant la guerre civile libanaise.
Modèle:PaysModèle:Sfn Fournis par Israël.
Modèle:Pays
Modèle:PaysModèle:Sfn Fournis par Israël.
Modèle:PaysModèle:Sfn,Modèle:Sfn 547 (années 1950)
40 (1971)
M4E4 (76mm)
Modèle:Pays
Modèle:Pays
Modèle:Pays
Modèle:État polonais clandestinModèle:Sfn
Modèle:PaysModèle:Sfn M4E4 (76mm)
Modèle:Pays 17184 Comprend les véhicules dédiés au Commonwealth
Modèle:URSS 1923-1955Modèle:Sfn 4 102 dont Modèle:Nombre et Modèle:Nombre En service de 1944 à 1945.
Modèle:République fédérative populaire de YougoslavieModèle:Sfn 599 M4E4 (76mm) fourni entre 1951 et 1957<ref>Modèle:Lien web</ref>

Équivalence des noms de version

Tableau d’équivalence des noms de versions par date d’entrée en production
Années de Production Type de moteur États-Unis Commonwealth Israel production totale
Février 1942 – Decembre 1943 essence M4A1 Sherman II 6281
Avril 1942 – juin 1945 Diesel M4A2 Sherman III 8053
Juin 1942 – Septembre 1943 essence M4A3 Sherman IV 1690
Juillet 1942 – Janvier 1944 essence M4 Sherman I 6748
Juillet 1942 – Novembre 1943 Diesel M4A4 Sherman V 7499
Aout 1943 – Decembre 1944 essence M4A1 Sherman VI, Grizzly I 188
Octobre 1943 – Fevrier 1944 Diesel M4A6 Sherman VII 75
Janvier 1944 – Decembre 1944 essence M4A1(76)W Sherman IIA Sherman M-1 2171
Fevrier 1944 – Septembre 1944 essence M4 (105) Sherman IB 800
Fevrier 1944 – Decembre 1944 essence M4A3(75)W Sherman IV Sherman M-3 2420
Fevrier 1944 - Decembre 1944 essence M4A3(76)W Sherman IVA Sherman M-1 1925
Mai 1944 – Juillet 1944 essence M4A3E2 "Jumbo" Sherman IV 254
Mai 1944 – Septembre 1944 essence M4A3(105) Sherman IVB Sherman M-4 500
Mai 1944 – Decembre 1944 Diesel M4A2(76)W Sherman IIIA Sherman M-1 1594
Juillet 1944 – Avril 1945 essence M4A3(76)W HVSS Sherman IVAY Super Sherman M-1 2617
Septembre 1944 – Mars 1945 essence M4 (105) HVSS Sherman IBY Sherman M-4 841
Septembre 1944 – Juin 1945 essence M4A3(105) HVSS Sherman IVBY Sherman M-4 2539
January 1945 – March 1945 essence M4A3(75)W HVSS Sherman IVY Sherman M-3 651
Janvier 1945 – Mai 1945 Diesel M4A2(76)W HVSS Sherman IIIAY Super Sherman M-1 1321
Janvier 1945 – Juillet 1945 essence M4A1(76)W HVSS Sherman IIAY Super Sherman M-1 1255
Total 49422

Données techniques

Tableau récapitulatif des dimensions par versionModèle:Sfn
Version Longueur (m) Largeur (m) Hauteur (m) Garde au sol (m) Longueur de contact au sol (m) Masse (kg)
T6 5,64 2,72 2,92 0,43 3,73 27 242 (combat)

25 521 (vide)

M4Modèle:Note 5,89 2,62 2,74 30 345 (combat)

28 486 (vide)

M4A1Modèle:Note 5,84 30 300 (combat)

28 440 (vide)

M4A2Modèle:Note 5,92 31 842 (combat)

29 937 (vide)

M4A1(76)W 7,47 (hors-tout)

6,20 (caisse)

2,67 2,97 32 024 (combat)

29 302 (vide)

M4A2(76)W 7,57 (hors-tout)

6,30 (caisse)

33 294 (combat)

30 527 (vide)

M4A3(76)W HVSS 7,54 (hors-tout)

6,27 (caisse)

2,30 3,84 33 657 (combat)

30 890 (vide)

M4A3(75)W 6,27 2,67 2,94 3,73 31 570 (combat)

28 622 (vide)

M4A3E2 2,94 2,95 38 102 (combat)

35 153 (vide)

M4A4Modèle:Note 6,06 2,62 2,74 0,41 4,06 31 615 (combat)

29 665 (vide)

M4A6Modèle:Note 31 751 (combat)

29 846 (vide)

Tableau récapitulatif des caractéristiques motrices par versionModèle:Sfn
Version Motorisation PuissanceModèle:Note Puissance massique (hp/t) CarburantModèle:Note Vitesse maximale (km/h) Autonomie (km) Franchissement (m)
T6 Continental R975 EC2 340 hp à 2400 tours/minute 11,3 662,4 l (essence 92 octane) 34 (croisière)

39 (maximum)

193 1,02 (profondeur)

0,61 (hauteur) 2,28 (largeur)

M4Modèle:Note Continental R975 C1 350 hp à 2400 tours/minute 10,5 662,4 l (essence 80 octane)
M4A1Modèle:Note
M4A2Modèle:Note General Motors 6046 375 hp à 2100 tours/minute 10,7 560,2 l (gazole 40 cetane) 40 (croisière)

48 (maximum)

241
M4A1(76)W Continental R975 C4 400 hp à 2400 tours/minute 11,3 662,4 l (essence 80 octane) 34 (croisière)

39 (maximum)

161
M4A2(76)W General Motors 6046 375 hp à 2100 tours/minute 10,2 560,2 l (gazole 40 cetane) 40 (croisière)

48 (maximum)

M4A3(76)W HVSS Ford GAA 450 hp à 2600 tours/minute 12,1 635,9 l (essence 80 octane) 42 (croisière) 0,91 (profondeur)

0,61 (hauteur) 2,28 (largeur)

M4A3(75)W 12,9
M4A3E2 10,7 35 (croisière)
M4A4Modèle:Note Chrysler A57 370 hp à 2400 tours/minute 10,6 605,7 l (essence 80 octane) 32 (croisière)

40 (maximum)

1,07 (profondeur)

0,61 (hauteur) 2,44 (largeur)

M4A6Modèle:Note Ordnance Engine RD-1820 450 hp à 2000 tours/minute 12,9 522,4 l (gazole 40 cetane) 40 (croisière)

48 (maximum)

193
Tableau récapitulatif du blindage par versionModèle:Sfn
Version Caisse avant Caisse côtés Caisse arrière Tourelle (cm) Toit Plancher
T6 5,08 cm (37 à 55°) 3,81 cm 3,81 cm 2,54 cm 2,54 cm
M4Modèle:Note 5,08 cm (56°) 1,91 cm
M4A1Modèle:Note 5,08 cm (37 à 55°)
M4A2Modèle:Note 6,35 cm (47°)
M4A1(76)W 6,35 cm (37 à 55°)
M4A2(76)W 6,35 cm (47°)
M4A3(76)W HVSS
M4A3(75)W
M4A3E2 10,16 cm (47°) 7,62 cm
M4A4Modèle:Note 5,08 cm (56°) 3,81 cm
M4A6Modèle:Note 5,08 cm (51°)

Bibliographie

Liens externes

Modèle:Autres projets

Notes et références

Notes

Modèle:Références

Références

Modèle:Références

Modèle:Palette Modèle:Portail