Nationalisme breton
Modèle:Confusion Le nationalisme breton est un courant politique apparu au début des années 1920 lors du second Emsav revendiquant l'indépendance de la Bretagne.
Positionnement au sein du mouvement breton
L'universitaire Michel Nicolas décrit cette tendance politique du mouvement breton comme « une doctrine mettant en avant la nation, dans le cadre étatique comme non étatique ». Selon lui, les personnes appartenant à cette tendance peuvent choisir de se présenter comme séparatistes ou indépendantistes, c'est-à-dire réclamant le droit à « toute nation à un état, et le cas échant doit pouvoir se séparer pour en créer un »<ref name="Nicolas 2007 P33">Modèle:Harvsp.</ref>.
Il l'oppose ainsi au régionalisme qui lui vise à un « réaménagement administratif accordant une autonomie à l'échelon régional » (c'est-à-dire autonomiste), et au fédéralisme breton qui lui cherche à mettre en place une organisation fédérale du territoire<ref name="Nicolas 2007 P33"/>.
Historique
Débuts au début des années 1910
D'Ar Bobl au parti nationaliste breton
Plusieurs auteurs, groupes culturels, ou groupes politiques régionalistes, utilisent l'expression de « nation bretonne » dès le Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle mais sans que celle-ci ne relève de dimension nationaliste. Ce n'est qu'au début du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle qu'un courant nationaliste breton commence à se constituer. Imitant le nationalisme français de l'époque, il axe son discours sur la défense de la langue bretonne et la valorisation de l'histoire de la Bretagne ; il s'en démarque cependant en cherchant à légitimer son action en se comparant à celles d'autres minorités européennes, « celtes » en particulier, comme celles du pays de Galles et surtout d'IrlandeModèle:Sfn.
Dès la fin des années 1900, le journal Ar Bobl de François Jaffrennou commence à diffuser des idées proches de cette idéologie<ref name="Nicolas 2007 P64">Modèle:Harvsp</ref>, mais 1911 est une date clef pour ce courant. L'inauguration d'une œuvre de Jean Boucher dans une niche de l'hôtel de ville de Rennes, figurant la duchesse Anne de Bretagne agenouillée devant le roi de France Charles VIII, provoque un mouvement d'opposition dans les mouvements régionalistes. Un militant, Camille Le Mercier d'Erm, perturbe l'inauguration, et utilise son procès comme tribune. C'est la première expression publique d'un nationalisme breton. À la suite de cet évènement, un groupe d'étudiants rennais fondent le parti nationaliste breton, qui compte à ses débuts plusieurs membres de la Fédération régionaliste de Bretagne, avec comme but de rompre avec les idées régionalistes de ce groupeModèle:Sfn. Parmi ses premiers membres figurent Louis Napoléon Le Roux, Auguste Bocher, Pol Suliac, Joseph du Chauchix, Joseph Le Bras, Job Loyant<ref name="Nicolas 2007 P64"/>, mais leurs effectifs ne vont guère au-delà des 13 membres du comité de rédaction de Breiz Dishual<ref name="Nicolas 2007 P68">Modèle:Harvsp</ref>.
Premiers positionnement stratégiques
Le groupe se positionne en rupture avec le régionalisme breton, qu'il accuse d'entériner une emprise étrangère, celle de la France, en Bretagne. Chercher à appliquer le principe de subsidiarité, c'est-à-dire réclamer une décentralisation avec une redistribution des compétences, équivaudrait selon les nationalistes à légitimer une domination française. Ils s'opposent autant aux monarchistes (notamment en entretenant des polémiques avec les membres de l'Action française), qu'aux républicains en prenant pour cibles les « hussards noirs de la république », accusés de mener une politique de répression linguistique. En 1912, Breiz Dishual, le journal du PNB, formule ainsi pour la première fois cette opposition envers les royalistes et les républicains avec l'expression Modèle:Lang<ref>Modèle:Ouvrage</ref>, (« ni rouge ni blanc, Breton seulement »), reprise lors des décennies suivantes par différentes tendances. Les nationalistes refusent ainsi de soutenir certains milieux comme l'aristocratie foncière ou la bourgeoisie urbaine, jugés compromisModèle:Sfn. C'est aussi au sein de ce premier groupe qu'apparaissent les premières idées fédéralistes dès Modèle:Date dans Breiz Dishual<ref name="Nicolas 2007 P68"/>.
Ce courant se positionne aussi vis-à-vis d'évènements et d'acteurs internationaux, notamment dans le courant panceltique. Breiz Dishual, indique dès son premier numéro de Modèle:Date vouloir prendre exemple sur les méthodes des nationalistes irlandaisModèle:Sfn. Cette comparaison entre les situations bretonnes et irlandaises de l'époque n'est pas propre au courant nationaliste breton, et se retrouve aussi chez des observateurs extérieurs, comme Max Nordau pour le quotidien libéral allemand Vossische Zeitung en 1913Modèle:Sfn. Le parti nationaliste breton comme son journal Breiz Dishual n'ont cependant qu'un échos limité dans le mouvement breton de l'époque, et son nationalisme ne trouve alors qu'une faible résonance. Un de ses fondateurs, Louis Napoléon Le Roux, va jouer un rôle par la suite pour faire le lien entre courants nationalistes bretons et irlandaisModèle:Sfn. Il s'inspire aussi d'autres exemples européens comme la Hongrie, la Catalogne, la Norvège, les États balkaniquesModèle:Sfn, et inscrit sa réflexion à l'échelle européenne<ref name="Nicolas 2007 P68"/>.
Dynamisme des années 1920
Du Groupe régionaliste breton à l'Unvaniez Yaouankiz Vreiz
Après la Première Guerre mondiale, le courant nationaliste continue son existence, et devient une des composantes les plus dynamiques du mouvement breton dans les années 1920. Le Groupe régionaliste breton est le premier parti créé (Modèle:Date) reprenant cette idéologie, mêlant des anciens du Parti nationaliste breton comme Camille Le Mercier d'Erm, et de nouveaux venus comme Olier Mordrel, François Debauvais, Yann Bricler, et Morvan Marchal<ref name="Chartier 2010 P314"/> ; il se dote dès Modèle:Date d'un journal, Breiz Atao, pour diffuser ses idées<ref name="Nicolas 2007 P69"/>. L'adjectif « régionaliste » est préféré à celui de « nationaliste », d'une part car l'État français de l'époque tolère peu les idées séparatistesModèle:Sfn, et d'autre part car elle permet de nouer des liens avec la bourgeoisie bretonne de la Fédération régionaliste de Bretagne<ref name="Nicolas 2007 P69">Modèle:Harvsp</ref>.
L'idéologie du groupe se situe initialement<ref name="Chartier 2010 P314"/> et partiellement<ref name="Nicolas 2007 P69"/> dans une « mouvance maurrassienne »<ref name="Chartier 2010 P314">Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="Nicolas 2007 P69"/>, mais s'oriente rapidement dans un nationalisme de plus en plus affirmé<ref name="Chartier 2010 P315"/>. Le Groupe régionaliste breton prend le nom de Unvaniez Yaouankiz Vreiz en Modèle:Date, dont les statuts indiquent qu'il vise un « retour à la vie nationale autonome ». Son journal Breiz Atao évolue lui aussi en prenant comme sous-titre « revue mensuelle du nationalisme breton » en Modèle:Date, puis celui de « la nation bretonne » en juillet de la même année<ref name="Nicolas 2007 P70">Modèle:Harvsp</ref>.
Tâtonnements, du régionalisme breton, à l'autonomisme alsacien, au nationalisme irlandais
Les nationalistes visent dans un premier temps à prendre appui non sur la population bretonne, mais sur ses milieux économiques. Ils entendent devenir la tête pensante dans cette démarche élitiste. Debeauvais cite ainsi René Johannet dans cette optique dans le Breiz Atao d'Modèle:Date<ref name="Nicolas 2007 P70"/>. Ils entrent ainsi en concurrence avec les régionalistes de la Fédération régionaliste de Bretagne, et les relations entre les deux groupes se tendent dès lors<ref name="Nicolas 2007 P71">Modèle:Harvsp</ref>. L'antagonisme est renforcé en 1920 lorsque le FRB revendique la création d'une grande région ouest englobant Poitou, Anjou, Maine, Cotentin et BretagneModèle:Sfn, position provocant un rejet unanime des autres groupes régionalistes, ainsi que des nationalistesModèle:Sfn. Dès lors, le discours des nationalistes devient profondément antirégionalistes, qu'ils accusent de tomber dans la « biniouserie » et la « bretonnerie »<ref name="Nicolas 2007 P71"/>.
Les nationalistes cherchent aussi à sortir des repères politiques français de l'époque, de gauche comme de droite, et reprennent à leur compte le slogan « na ru na gwenn, Breiziz hepken » déjà utilisé par les premiers nationalistes<ref name="Nicolas 2007 P71"/>. Ce positionnement est renforcé par le fait qu'aucun parti politique français ne porte d'attention aux revendications exprimées par les régions. Ils cherchent par ailleurs à s'émanciper de l'Église et des milieux cléricaux d'où sont issus les régionalistes, en se réclamant d'un héritage celtique, la religion catholique aliénant selon eux les Bretons<ref name="Nicolas 2007 P72">Modèle:Harvsp</ref>. L'affaire alsacienne en 1926, pendant laquelle le Cartel des gauches tente de revenir sur le concordat en Alsace-Moselle, provoque une agitation autonomiste dans cette région, et les nationalistes bretons en prenant appui sur cet exemple décident de former un parti politique<ref name="Nicolas 2007 P73">Modèle:Harvsp</ref>.
Les exemples viennent aussi de l'étranger. L'Irlande est le principal centre d'attention dès la fin des années 1910 : le Home Rule<ref name="Chartier 2010 P315">Modèle:Harvsp</ref>, puis la déclaration d'indépendance de 1919, et enfin son indépendance en 1921 conforte les nationalistes dans la voie de la sécession<ref name="Nicolas 2007 P71"/>. La tentative d'instauration au pays de Galles en 1922 d'une certaine forme d'autonomie est un autre point de repère pour cette tendanceModèle:Sfn. Plus largement le panceltisme est utilisé pour trouver des idées en dehors des frontières françaises, et tenter de les acclimater à la BretagneModèle:Sfn.
Première tentative politique, avec les fédéralistes
Modèle:Article connexe La constitution du Parti autonomiste breton en parti politique en Modèle:Date est motivée par les succès électoraux des alsaciens autonomistes de l'Union populaire républicaine<ref group="n">Le parti compte plusieurs élus lors des Élections législatives de 1924, et lors de celles de 1928, 13 candidats autonomistes alsaciens sur 25 sont élus députés.</ref>. Les nationalistes se joignent à cette expérience politique, de même que des régionalistes de l'URB et de la FRB. Le congrès de Châteaulin en Modèle:Date fixe une ligne politique, et la tendance fédéraliste s'impose comme majoritaire. Dès 1926 celle-ci avait affirmé sa présence dans du groupe régionaliste breton/Unvaniez Yaouankiz Vreiz, et sous l'influence de Maurice Duhamel son journal Breiz Atao avait pris en Modèle:Date le sous titre de « la revue mensuelle du nationalisme breton et du fédéralisme international »<ref name="Nicolas 2007 P73"/>.
Le parti présente sans succès des candidats à des élections législatives partielles à Guingamp (Goulven Mazéas) et Rennes, ce qui grève les finances du parti et envenime les relations entre les fédéralistes, alors menés par Maurice Duhamel et Morvan Marchal, et les nationalistes, alors menés par François Debeauvais et Olier Mordrel. Face à l'échec de la tentative de percer dans les milieux populaires, ces derniers sont confortés dans leur approches élitistes<ref name="Nicolas 2007 P74"/>. Un nouveau congrès à Rennes en Modèle:Date confirme cependant la prédominance des fédéralistes, ce qui provoque le départ des nationalistes, qui créent alors le Parti national breton en décembre de la même année<ref name="Nicolas 2007 P75">Modèle:Harvsp</ref>.
C'est dans le cadre des activités de ce parti que la mouvance sort de son isolement en France. Le Modèle:Date- se sont regroupés à Quimper des représentants des autonomistes alsaciens, flamands, et corses pour créer un Bulletin des minorités nationales de France<ref name="Nicolas 2007 P74">Modèle:Harvsp</ref>. Ceux-ci sont de nouveau présent au congrès de Châteaulin d'Modèle:Date<ref name="Nicolas 2007 P73"/> (ainsi que des représentants irlandais et gallois)<ref name="Nicolas 2007 P74"/>.
Marginalisation et radicalisation dans les années 1930
Regroupement au sein du Parti national breton
Le Parti national breton est créé en 1931 et récupère de le nom de Breiz Atao pour sa nouvelle revue, après que le Parti autonomiste breton eut choisi de renommer sa publication en La Bretagne Fédérale<ref name="Nicolas 2007 P75"/>. Réunissant le courant nationaliste issu du Parti autonomiste breton, il ne compte lors de son premier congrès à Landerneau le Modèle:Date que 25 membres<ref name="Nicolas 2007 P76"/>. Il n'a qu'une activité limitée lors de ses premières années, bien que l'attentat du 7 août 1932 à Rennes lui apporte une certaine publicité, voire une certaine crédibilité dans les médias<ref name="Nicolas 2007 P77"/>. Ses effectifs restent cependant limités, et en 1940 il ne peut compter que sur environ Modèle:Unité<ref name="Nicolas 2007 P80">Modèle:Harvsp</ref>.
Politiquement, il affirme l'existence d'une nation bretonne, et de ce fait réclame l'indépendance de celle-ci. Se réclamant apolitique<ref name="Nicolas 2007 P76">Modèle:Harvsp</ref>, réclament « l'union sacrée de tous les Bretons », il exprime cependant un anticommunisme<ref name="Nicolas 2007 P77">Modèle:Harvsp</ref> et un antisocialisme marquéModèle:Sfn. L'année 1936 marque ainsi un tournant dans l'attitude des autorités françaises face aux mouvements autonomistes qui deviennent alors moins conciliantes, et l'arrivée au pouvoir de Daladier en 1938 renforce la lutte contre ces groupes<ref name="Chartier 2010 P425"/>. Le décret-loi de Daladier du Modèle:Date qui rétablit le délit d'opinion en matière d'intégrité nationale touche plusieurs militants du PNB, dont son directeur Debeauvais qui fait sept mois de prisonModèle:Sfn. Le Modèle:Date, le PNB comme d'autres partis est frappé d'interdiction et est dissous. Deux de ses cadres, Debeauvais et Mordrel fuient en AllemagneModèle:Sfn alors que d'autres militants se laissent mobiliserModèle:Sfn. Au niveau régional, il s'oppose dès sa création au parti War Sao<ref name="Nicolas 2007 P77"/>, et les fédéralistes de la Ligue fédéraliste de Bretagne raillent le programme SAGA publié par Mordrel en 1933<ref name="Nicolas 2007 P80"/>.
La situation géopolitique de l'époque offre au courant nationaliste breton une ouverture avec la mise en place en 1933 du Troisième Reich outre-Rhin. Misant sur une victoire de l'Allemagne en cas de guerre avec la France<ref name="Nicolas 2007 P80"/>, il développe alors une propagande pacifiste intéressée, appelant à la neutralité des Bretons en cas de guerre impliquant la France, ou à refuser une « guerre pour les Tchèques ». Ils cherchent ainsi à s'attirer la bienveillance des services secrets allemands, alors que certains membres du PNB comme Mordrel sont déjà en contact avec eux<ref name="Nicolas 2007 P80"/>. L'historien Pascal Ory souligne que « l'existence de contacts vénaux entre les mouvements séparatistes bretons dans leur ensemble et l'Allemagne n'est pas niable. [...] Les services de Ribbentrop, de Goebbels, de Rosenberg, voire tout simplement l'Abwehr, sont autant d’interlocuteurs très attentifs. Les séparatistes, de leur côté, saisissent parfois l'occasion d'une manifestation publique de paysans bretons, dorgériste par exemple, pour déployer leur banderole et réclamer outre-Rhin des subsides en proportion avec les foules qu'ils prétendent déplacer<ref>Les Collaborateurs, Pascal Ory, Éditions du Seuil, 1980, page 181</ref>...»
Un groupe marginalisé politiquement
L'évolution politique française de l'époque marginalise cette tendance. Les formations politiques de gauches font preuve d'une grande hostilité à son égard, et aucun support ne peut être trouvé au sein du Front populaire<ref name="Nicolas 2007 P79"/>.
L'extrême-droite française combat elle aussi toute forme d'autonomisme, et aucune alliance ne peut être nouée<ref name="Nicolas 2007 P79">Modèle:Harvsp</ref>. L'Action française condamne clairement les attentats du groupe Gwenn ha Du en 1932, et de son côté le Parti national breton s'opposent nettement à ce parti. Des membres du PNB en viennent ainsi aux mains avec les Camelots du roi, le service d'ordre de l'Action française, lors d'une contre-manifestation en Modèle:Date à Saint-Goazec. François de La Rocque des Croix-de-Feu s'opposent lui à toute revendication autonomiste en 1934, et le PNB condamne de son côté les actions de son groupe lors de la crise du 6 février 1934<ref name="Déniel 1976 P181">Modèle:Harvsp</ref> qu'il qualifie de Modèle:Citation<ref name="Déniel 1976 P182">Modèle:Harvsp</ref>.
De leur côté, les autorités ecclésiastiques s'opposent dès les années 1920 au montés des idées nationalistes au sein du clergé. L'évêque de Quimper, Adolphe Duparc, met ainsi en garde en 1926 les cadres du Bleun-Brug<ref name="Déniel 1976 P107">Modèle:Harvsp</ref>, l'abbé Madec et l'abbé Perrot, contre toute tentation nationaliste<ref name="Déniel 1976 P108">Modèle:Harvsp</ref>, et en 1927, ceux-ci doivent temporairement mettre fin à leurs rapprochement politique avec cette tendance<ref name="Déniel 1976 P109">Modèle:Harvsp</ref>. L'évêque de Quimper va jusqu'à prononcer l'excommunication des nationalistes bretons en 1940<ref name="Déniel 1976 P232">Modèle:Harvsp</ref>, et les prêtres de son diocèse ont alors ordre de refuser l'absolution aux membres du PNB<ref name="Déniel 1976 P262">Modèle:Harvsp</ref>.
Du panceltisme au racialisme
Idéologique, le PNB fait passer la question nationale bretonne avant la question sociale en estimant que cette dernière serait résolue une fois l'indépendance obtenue<ref name="Chartier 2010 P422">Modèle:Harvsp</ref>. D'orientation réactionnaire et de droite mais pouvant attirer des personnalités de gauche comme Yann Sohier, il est dominé par une base militante composée d'une petite bourgeoisie commerçante, issue des petites villes bretonnes<ref name="Chartier 2010 P422"/>. L'orientation « na gwenn na ruz» continue d'être utilisée par le mouvement nationaliste, et repousse dans un premier temps le clivage fasciste/antifasciste qui s'exprime à l'époque<ref name="Chartier 2010 P426">Modèle:Harvsp</ref>.
Le panceltisme continue à être utilisé par les nationalistes, alors que les fédéralistes délaissent cette idée<ref name="Chartier 2010 P422"/>. Ils se démarquent cependant des régionalistes qui sont eux aussi actifs dans ce domaine via le Gorsedd, mais dont les nationalistes raillent les actionsModèle:Sfn. L'exemple irlandais continue d'être célébré par les nationalistes bretons pendant les années 1930, notamment en 1936 pour marquer le Modèle:20e de l'insurrection de Pâques 1916Modèle:Sfn. Il sert notamment d'exemple pour la création du groupe armé Gwenn ha Du, sur le modèle de l'Irish Republican Army<ref name="Chartier 2010 P427">Modèle:Harvsp</ref>. À contrario, les actions des nationalistes gallois menés par Saunders Lewis, bien que saluées, sont jugées trop non-violentes<ref name="Chartier 2010 P425">Modèle:Harvsp</ref>, tout comme celles des nationalistes écossais du Scottish National PartyModèle:Sfn. Cependant, à partir de 1937 cette dimension panceltisme chez les nationalistes semble s'effacer face à d'autres enjeux internationaux<ref name="Chartier 2010 P426"/>, et ceux-ci affichent des orientations de plus en plus pro-nazi<ref name="Chartier 2010 P427"/>.
Un courant ultranationaliste et ouvertement raciste commence aussi à gagner en influence au sein du mouvement nationaliste pendant cette décennie, en marge du Parti national breton, et parfois en dehors de celui-ci<ref name="Chartier 2010 P422"/>. Olier Mordrel publie en 1933 le programme SAGA dans Breiz Atao, prônant État fort et capitalisme corporatif, ainsi que l'exclusion des étrangers des postes publics<ref name="Cadiou 2013 295">Modèle:Harvsp</ref>. Il fait publier à partir de Modèle:Date la revue Stur dans laquelle il élabore une doctrine qui doit servir de socle idéologique pour les nationalistes, celle-ci étant ouvertement raciste, et préfigurant une collaboration avec le régime naziModèle:Sfn. Mordrel y fait l'apologie du régime fasciste italien en 1935, y loue le régime nazi allemand en 1936, et y prône la pureté de la race de « type nordique breton » en 1937. La même année au congrès de Carhaix, le PNB entérine cette évolution idéologique<ref name="Cadiou 2013 295"/>. Dans cette optique, le panceltisme continue d'être utilisé pour faire le lien entre « Celtes » et « Germains » au sein d'une même communauté « nordique »<ref name="Chartier 2010 P422"/>. Cependant ces idées ne rassemblent encore à l'époque qu'une minorité de militantsModèle:Sfn.
Seconde Guerre mondiale
Durant la Seconde Guerre mondiale, une partie du mouvement politique organisé sombre dans la collaboration avec l'occupant nazi et/ou avec le régime de Vichy<ref>Michel Nicolas, Histoire du mouvement breton, Syros, 1982, p. 102 ; Alain Déniel, p. 318.</ref>.
Les comportements des uns et des autres sont l'objet d'une amnésie sélective de guerre qui nourrit toujours des polémiques plus de soixante ans après : « En réalité, à la Libération, au sein du mouvement breton, on minimise la collaboration, on crée le mythe de l'épuration sauvage » <ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Le comportement des nationalistes bretons a, Modèle:Lesquels, nui à la culture bretonne : Modèle:Citation bloc
Partis contemporains
- Adsav <ref>Modèle:Lien brisé Article du Télégramme du 23.01.08 - "Service d'ordre impressionnant aux couleurs du parti, chant en breton aux accents paramilitaires, bienvenue au congrès annuel d'Adsav. Samedi, l'extrême-droite bretonne était réunie à Lorient pour désigner ses candidats aux cantonales" </ref>, créé en 2000 par Padrig Montauzier. Ce parti indépendantiste revendiquait 720 adhérents, venus en partie du POBL (de sensibilité démocrate-chrétienne) lors de la scission du Congrès de 1999. Il a annoncé sa première participation aux élections cantonales de 2008. Actuellement, le parti n'est plus considéré comme actif<ref>Modèle:Lien web</ref>.
- Le Parti Breton, fondé en 2003, parti nationaliste breton positionné au centre composé d'autonomistes et indépendantistes. Partant du principe que la Bretagne constitue toujours une nation, et qu'elle a à ce titre des droits à la liberté dans un cadre européen, le Parti breton revendique la création à terme d'un État breton membre à part entière de l'Union européenne, et d'institutions bretonnes reconnues sur la scène européenne et internationale.
Notes et références
Notes
Références
Voir aussi
Bibliographie
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- Modèle:Article.
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- Françoise Morvan, Le monde comme si. Nationalisme et dérive identitaire en Bretagne, Arles, Actes Sud, coll. "Babel", 2005, 385 p. (1re éd., 2002)
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