Anne de Bretagne

{{#ifeq:||Un article de Ziki, l'encyclopédie libre.|Une page de Ziki, l'encyclopédie libre.}}

Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Personnalité politique

Anne de Bretagne, née le 25 janvier 1477 à Nantes et morte le 9 janvier 1514 à Blois, fille du duc de Bretagne François II, devient duchesse de Bretagne à la mort de son père, puis reine de France une première fois en 1491 (Charles VIII) et une deuxième fois en 1499 (Louis XII).

Le règne d'Anne sur le duché de Bretagne commence alors que le roi de France vient de remporter une victoire décisive en 1488 (Saint-Aubin-du-Cormier), peu avant la mort de François II. La cour de Bretagne essaie ensuite d'échapper à l'emprise royale en mariant en 1490 Anne avec Maximilien d'Autriche, régent des Pays-Bas bourguignons<ref group="Note">Maximilien d'Autriche a épousé en 1477 Marie de Bourgogne (morte en 1482), fille de Charles le Téméraire. Il gouverne les Pays-Bas en tant que régent au nom de son fils Philippe. L'idée qu'il soit à la fois maître des Pays-Bas et de la Bretagne ne peut pas être accepté à la cour de France. D'où l'intervention militaire. En épousant Anne, Charles VIII rompt d'ailleurs ses fiançailles (1482) avec la fille de Maximilien, Marguerite, renonçant ainsi à une dot importante. Maximilien, fils de l'empereur Frédéric III, est élu roi des Romains en 1486.</ref>. Mais ce mariage (par procuration), considéré comme un casus belli par Charles VIII et par la régente Anne de France, aboutit à l'offensive de 1491, à la prise de Rennes et au premier mariage royal le 6 décembre à Langeais. Anne s'efforce ensuite de maintenir l'autonomie du duché, qui ne sera véritablement intégré au royaume qu'après sa mort, en 1532 (union du duché au royaume de France)

Elle hérite de son père le comté de Montfort et reçoit le comté d'Étampes en 1512. Du fait de son mariage avec Maximilien, elle devient reine des Romains (1490-1491). Reine de France de 1491 à 1498 et de 1499 à 1514, elle est aussi reine de Naples de 1501 à 1503 et duchesse de Milan de 1499 à 1500 et de 1501 à 1512, dans le cadre des guerres d'Italie.

Biographie

Origines familiales et formation

Anne de Bretagne est la fille ainée du duc de Bretagne Modèle:Souverain2 (1435-1488), fils de Richard d'Étampes (1395-1438), lui-même fils du duc Jean IV.

Sa mère est la seconde épouse de François II, Marguerite de Foix(Modèle:V.-1486), fille du comte Gaston IV de Foix-Béarn (1423-1472) et de la reine Éléonore de Navarre (1426-1479).

Anne nait à Nantes, dans une chambre du vieux logis du château ducal<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Les historiens s'interrogent sur le jour précis de sa naissance<ref>Modèle:Ouvrage</ref>, mais avec peu d'écart : selon les sources, le Modèle:Date ou le Modèle:Date<ref>Louis Dujardin, « Quand naquit, quand mourut Anne de Bretagne ? » dans Bulletin de la Société archéologique du Finistère, Bd. 88 (1962), pp. 301-309.</ref>,<ref group="Note">Modèle:Citation (Modèle:Cf. Modèle:Ouvrage). Modèle:Pas clair (le calendrier grégorien date de 1482, il n'a pas spécialement à être évoqué à propos de la naissance d'Anne.</ref>.

Nous ne savons rien de son baptême ou de l'origine de son prénom<ref name="Le Fur_13">Modèle:Ouvrage.</ref>.

Dans ses premières années, elle grandit entre trois villes : Nantes, Vannes et Clisson. Son éducation est confiée à Françoise de Dinan, comtesse de Laval, sa marraine<ref>Modèle:OuvrageModèle:Commentaire biblio.</ref>. Elle apprend à lire et à écrire en français et en latin, et est initiée à l'histoire<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Modèle:Refnec s'occupent d'elle, notamment le poète de cour Jean Meschinot (de 1488 à sa mort en 1491), qui est aussi son maître d'hôtel, et qui va chasser au faucon avec elle. On lui aurait enseigné la danse, le chant et la musique<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Contrairement à ce que l’on trouve parfois dans l'historiographie bretonne, il est peu probable qu’elle ait appris le grec ou l’hébreu<ref name="franceinter">Modèle:Lien web.</ref>. De même, ayant reçu une éducation classique, pas plus que les autres membres de la cour ducale elle ne maitrisait la langue bretonne. On faisait appel à des interprètes lorsqu'il fallait traduire depuis le bretonModèle:Note,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Héritière du duché de Bretagne

Loi successorale du duché de Bretagne

La loi successorale du duché de Bretagne est à cette époque définie par le premier traité de Guérande (1365).

Celui-ci prévoit la succession de mâle en mâle en priorité dans la famille des Montfort ; puis, dans celle des comtes de Penthièvre. Or, vers 1480, il n'y a dans les deux familles que des héritières : côté Montfort, Anne, puis Isabeau ; côté Penthièvre, Nicole de Châtillon, qui meurt le Modèle:Date. Les Penthièvre cèdent alors à Modèle:Souverain- leurs droits sur le duché de Bretagne pour Modèle:Unité. La régente Anne de France confirmera cet achat en 1485 à la mort de Jean de Brosse, époux de Nicole de Châtillon<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Au cas où naîtrait un fils de François II, Anne recevrait une dot de Modèle:Nombre.

Anne reconnue comme héritière légitime par les États de Bretagne (1486)

Mais Modèle:Souverain- n'a pas d’héritier mâle, ce qui menace de replonger la Bretagne dans une crise dynastique. Modèle:Souverain-, voulant éviter toute intervention du roi de France, décide de transgresser le traité de Guérande en faisant sa fille comme héritière présomptive par les États de Bretagne réunis à Rennes (Modèle:Date).

Cela suscite des oppositions au duc au sein du duché et provoque le mécontentement de la cour de France. Anne devient aussi l'enjeu de nombreuses prétentions matrimoniales<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Pour légitimer cette demande, Marguerite de Foix commande un ouvrage à l'aumônier d'Anne, Pierre Le Baud, afin de réfuter l’opinion selon laquelle la succession a été constituée uniquement « en ligne masculine », et que les femmes « n’y ont point eu de lieu ». L'historien rédige une synthèse à partir d'ouvrages antérieurs pour prouver par l’histoire que la jeune Anne peut succéder à son père, témoignant de l'histoire de reines ou duchesses qui ont accédé au trône de Bretagne. Le manuscrit est terminé en 1486<ref>Modèle:Article</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Projets de mariage

Modèle:Pas clair<ref group="Note">À cette époque, les projets matrimoniaux ne se concrétisent qu'après de longs calculs politiques et d'âpres négociations, les promis n'étant parfois pas nés au moment du contrat. Ces projets peuvent donc varier au rythme des aléas politiques et beaucoup d'entre eux n'aboutissent pas. (Modèle:Cf. Modèle:Ouvrage.</ref>. Ces calculs politiques conduisent ainsi aux fiançailles d'Anne avec ces différents princes d'Europe<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> :

Elle est d'abord fiancée en 1481 à Édouard, prince de Galles, fils du roi d'Angleterre Modèle:Souverain2. À la mort de son père (avril 1483), il devient roi sous le nom d’Modèle:Souverain2, mais disparaît peu après (probablement en septembre 1483).

Plusieurs prétendants potentiels sont alors contactés successivement :

Le vicomte Modèle:Souverain3, autre héritier présomptif, Modèle:Quand, soutenu par le maréchal de Rieux, le double mariage de ses fils François et Jean avec Anne et Isabeau, mais Modèle:Souverain- s'y oppose.

Duchesse de Bretagne

Fichier:Charte de Anne, duchesse de Bretagne 1 - Archives Nationales - AE-II-1717.jpg
Anne, duchesse de Bretagne, promet de rembourser à ses oncle et tante le roi et la reine de Castille et d’Aragon les sommes qu'ils ont avancées pour la défense de la Bretagne contre le roi de France. Rennes, Modèle:Date-. Charte scellée. Archives nationales.

En 1488, la défaite des armées de Modèle:Souverain- à Saint-Aubin-du-Cormier, qui conclut la guerre folle, le contraint à accepter le traité du Verger, dont une clause stipule que Modèle:Souverain- ne pourra marier ses filles sans le consentement du roi de France<ref name="Le Fur 2000 p14">Modèle:Ouvrage.</ref>.

À la mort de Modèle:Souverain-, le Modèle:Date-, quelques jours seulement après sa défaite, s’ouvre une nouvelle période de crise qui mène à une dernière guerre franco-bretonne – le duc, sur son lit de mort, ayant fait promettre à sa fille de ne jamais consentir à l'assujettissement à son voisin le royaume de France, et au roi son ennemi. Avant de mourir, Modèle:Souverain- a nommé le maréchal de Rieux tuteur de sa fille, avec pour mission de la marier<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Le roi de France réclame la tutelle d'Anne et d'Isabeau, qui lui est refusée par Jean de Rieux, si bien que Modèle:Souverain- entre officiellement en guerre contre le duché de Bretagne le Modèle:Date. Le parti breton s'empresse alors, le Modèle:Date, de proclamer Anne duchesse souveraine légitime de Bretagne. Le Modèle:Date, la duchesse publie que seront reconnus coupables du crime de lèse-majesté ceux de ses sujets qui la trahiraient et qui rallieraient le camp du roi de France<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Épouse de Maximilien {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }}, roi des Romains

Dans la cathédrale de Rennes le Modèle:Date, Anne épouse en premières noces et par procuration le roi des Romains, Modèle:Souverain2, veuf de Marie de Bourgogne. Ce faisant, elle devient reine, conformément à la politique de son père.

Ce mariage est une nouvelle provocation à l'égard du camp français, qui considère qu'il viole le traité du Verger et que la jeune épouse menace le royaume en ayant adhéré à la ligue que forment les rois d'Angleterre, d'Aragon et des Romains<ref name="Le Fur 2000 p14" />. Il réintroduit un ennemi du roi de France en Bretagne, ce que leur politique a toujours tenté d’éviter aux {{#switch: XV 

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}}

}}. De plus, il est conclu au mauvais moment : les alliés de la Bretagne sont occupés sur un autre front (siège de Grenade pour le roi de Castille, succession de Hongrie pour Maximilien d’Autriche), ce qui rend la procuration inopérante pendant neuf mois<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

En dépit de renforts anglais et castillans venus soutenir les troupes ducales, le Modèle:Nobr voit de nouveaux succès de La Trémoille (déjà vainqueur à Saint-Aubin-du-Cormier), et, se posant en héritier, Modèle:Souverain2 vient assiéger Rennes, où se trouve Anne, afin qu’elle renonce à ce mariage avec l’ennemi du royaume de France<ref group="Note">Yolande Labande-Mailfert, dans Modèle:Souverain- et son milieu (1470-1498) - La jeunesse au pouvoir (1975) montre en effet que le camp royal a été long à se décider au mariage breton, qui lui faisait abandonner le mariage bourguignon

Voir aussi Dominique Le Page et Michel Nassiet, L’Union de la Bretagne à la France. Morlaix : Éditions Skol Vreizh, 2003. Modèle:ISBN.</ref>.

Reine de France à la suite du mariage avec Charles VIII

Après deux mois de siège<ref group="Note">Le Modèle:Date-, convoqués à Vannes par Modèle:Souverain-, les États de Bretagne conseillent à Anne d’épouser le roi de France.</ref>, sans assistance et n'ayant plus aucun espoir de résister, la ville se rend et Modèle:Souverain-, le jour où le parti breton se rallie au roi de France, y fait son entrée le Modèle:Date-. Les deux parties signent le traité de Rennes, qui met fin à la quatrième campagne militaire des troupes royales en Bretagne. Anne ayant refusé toutes les propositions de mariage avec des princes français, des fiançailles avec Modèle:Souverain- auraient été célébrées à la chapelle des Jacobins de Rennes le Modèle:Date-<ref>Didier Le Fur, Modèle:P..</ref> – selon la tradition historique. En réalité, aucune source d'époque ne prouve que cet événement, s'il a eu lieu, s'est passé aux Jacobins<ref>Modèle:Lien web</ref>. Puis Anne de Bretagne se rend, escortée de son armée (et donc supposée libre, ce qui était important pour la légitimité du mariage et du rattachement de la Bretagne<ref>Dominique Le Page et Michel Nassiet, Modèle:Op. cit., Modèle:P..</ref>) jusqu'à Langeais pour les noces des deux fiancés. L'Autriche combat désormais sur le terrain diplomatique (notamment devant le Saint-Siège), soutenant que la duchesse vaincue a été enlevée par le roi de France et que leur descendance est donc illégitime.

Fichier:Loire Indre Langeais tango7174.jpg
Reconstitution en cire de l'union royale de Modèle:Souverain- et Anne dans la « salle du mariage » au château de Langeais<ref group="Note">Cette reconstitution, accompagnée d'une bande-son, met en scène l'établissement du contrat de mariage qui a eu lieu dans la salle des gardes du château (scène de droite), et la cérémonie religieuse qui a eu lieu à l’étage (scène de gauche). Quinze personnages en cire et à taille réelle, réalisés par le sculpteur Daniel Druet et mis en costume par Daniel Ogier en 1987, sont présentés : Modèle:Souverain- et Anne de Bretagne (en robe de brocart d'or garnie de Modèle:Nobr de zibeline et sur laquelle a été brodé à la hâte l'ordre de Saint-Michel), derrière à gauche Anne et Pierre de Beaujeu, à droite les évêques Louis et Georges d'Amboise, trois demoiselles d'honneur, enfin deux soldats de la garde du roi ; le chancelier de France Guillaume de Rochefort donne lecture du contrat établi par le notaire de apostolique Pierre Bourreau assis à sa droite, devant les témoins Louis d'Orléans et le prince d'Orange. Source : Modèle:Ouvrage.</ref>.

Le Modèle:Date à l'aube, Anne épouse officiellement, dans la grande salle du château de Langeais, le roi de France Modèle:Souverain2. Ce mariage est une union personnelle entre couronnes, il est discret et conclu sans l'accord du Pape. Il n'est validé qu'après coup par le pape Modèle:Souverain2, qui se décide, en échange de concessions appréciables, à adresser à la cour de France, le Modèle:Date-, l’acte de reconnaissance de nullité antidaté<ref group="Note">Sous date rétroactive du Modèle:Date-.</ref> du mariage par procuration<ref group="Note">Ce mariage par procuration fut ainsi considéré comme n'ayant jamais existé grâce au droit canonique qui pouvait invalider le mariage non consommé et une cérémonie entérinée par le nombre de personnes non prévu par ce droit.</ref> d'Anne avec Maximilien, et la dispense concernant la parenté au quatrième degré d'Anne et de Charles par la bulle du Modèle:Date-<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Par le contrat de mariage, signé la veille des noces, Anne institue Modèle:Souverain-, nouveau duc de Bretagne, comme prince consort, son procureur perpétuel. Le contrat comprend une clause de donation mutuelle au dernier vivant de leurs droits sur le duché de Bretagne. En cas d'absence d'héritier mâle, il est convenu qu’elle ne pourra épouser que le successeur de Modèle:Souverain-<ref>Dominique Le Page et Michel Nassiet, Modèle:Op. cit., Modèle:P. et suivantes.</ref>. La donation royale, en cas de décès de Modèle:Souverain-, n'est cependant pas recevable : les droits de la couronne de France étant inaliénables, le roi n'en est pas le propriétaire mais seulement l'administrateur. Ce contrat n'officialise pas l'annexion de la Bretagne au domaine royal<ref name="Le Fur 2001">Modèle:Article.</ref>, car il s'agit d'une union personnelle, entre Modèle:Nobr. Ce n'est pas une union réelle. À la mort de Modèle:Souverain-, il y a séparation des couronnes (clause du contrat). Anne de Bretagne redevient souveraine légitime de son duché ; dès le deuxième jour d'Modèle:Date-, elle rétablit la chancellerie en Bretagne. Rien ne l'oblige à se marier au roi de France.

De cette union naissent six enfants, tous morts en bas âge<ref>Didier Feuer et Jean d'Hendecourt, Dictionnaire des Souverains de France et de leurs épouses, Modèle:P., Pygmalion, Paris, 2006.</ref>.

Fichier:Légende dorée - BNF Vélins689 (Tous les saints le roi et la reine).jpg
Modèle:Souverain- et Anne de Bretagne devant l'assemblée de tous les saints, miniature du Maître de la Chronique scandaleuse, vers 1493, BNF, Vélins 689.

Par le mariage de 1491, Anne de Bretagne est reine de France. Son contrat de mariage précise qu’il est conclu « pour assurer la paix entre le duché de Bretagne et le royaume de France ». Il fait de Modèle:Souverain- son procureur perpétuel. Le Modèle:Date-, Anne est sacrée et couronnée reine de France à Saint-Denis. Elle est la première reine couronnée dans cette basilique<ref group="Note">Les reines étaient communément couronnées dans la cathédrale Notre-Dame de Reims ou la Sainte-Chapelle.</ref> et sacrée, « oincte, chef et poitrine », par André d'Espinay, archevêque de Bordeaux<ref>Henri Pigaillem, Modèle:Op. cit., Modèle:P..</ref>. Son époux lui interdit de porter le titre de duchesse de Bretagne<ref>Dominique Le Page et Michel Nassiet, Modèle:Op. cit., Modèle:P. et suivantes.</ref>. Gabriel Miron sera chancelier de la reine et premier médecin.

Elle passe beaucoup de temps en grossesses (avec un enfant tous les quatorze mois en moyenne). Lors des guerres d’Italie, la régence est attribuée à Anne de Beaujeu, qui a déjà tenu ce rôle de 1483 à 1491. Anne de Bretagne est encore jeune et sa belle-sœur la suspecte<ref>Georges Minois, Anne de Bretagne, Modèle:P.
Le Boterf Modèle:P..</ref>. Elle n'a qu’un rôle réduit en France comme en Bretagne et doit parfois accepter d'être séparée de ses enfants en bas-âge. Anne vit essentiellement dans les châteaux royaux d'Amboise, de Loches et du Plessis, ou dans les villes de Lyon, Grenoble ou Moulins (lorsque le roi est en Italie). À Amboise, Modèle:Souverain- fait faire des travaux, tandis qu'elle réside à côté, au Clos Lucé, où le roi lui fait construire une chapelle<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Elle devient reine de Naples et de Jérusalem après la conquête de Naples par Modèle:Souverain-.

Duchesse de Bretagne et épouse de Modèle:Louis XII, roi de France

Fichier:Commant la Royne a Sainct Denys sacrée - Waddesdon Manor Ms22 (couronnement).jpg
Second couronnement d'Anne de Bretagne en 1504 à Saint-Denis, Waddesdon Manor, Ms.22.

Dès la mort de Modèle:Souverain-, héritière légitime des droits des ducs de Bretagne sur le duché de Bretagne, elle reprend la tête de l'administration du duché de Bretagne (clause du contrat). Elle fait acte de souveraineté en tant que chef d'État du duché par les nombreux actes qu'elle adopte : elle restaure notamment la chancellerie de Bretagne au profit du fidèle Philippe de Montauban, nomme lieutenant général de Bretagne son héritier Jean de Chalon, convoque les états de Bretagne, émet une monnaie à son nom (une monnaie d'or à son effigie<ref group="Note">La cadière portant sur l'avers la mention traduite du latin « Anne reine des Français par la grâce de Dieu et duchesse des Bretons » et sur le revers l'antique devise des monnaies royales « Que le nom de Dieu soit béni ».</ref>)<ref>Philippe Tourault, Anne, reine de France et duchesse de Bretagne, Modèle:P.Modèle:Référence incomplète.</ref>,<ref>Modèle:Article</ref>. Elle nomme aussi responsable du château de Brest son écuyer Gilles de Texue.

Parmi ses poètes de cour, il faut mentionner l'humaniste Fauste Andrelin de Forlì, le chroniqueur Jean Lemaire de Belges et le rhétoriqueur français Jean Marot<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Elle prend également à son service les musiciens les plus célèbres de son temps : Johannes Ockeghem, Antoine de Févin, Loyset Compère, Jean Mouton<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Anne de Bretagne est sans aucun doute la première reine de France à apparaître comme une mécène<ref>Caroline Vrand, Thèse de doctorat en histoire de l'art, « Les collections d'art de Anne de Bretagne. Au rythme de la vie de cour », École des Chartes, 2016.</ref> recherchée par les artistes et auteurs de son époque<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Fichier:Nicolas leclerc, jean de saint-priest (dis) e jean e louis lepère, carlo VIII e anna di bretagna visitano lione 1499.JPG
Médaille d'Anne de Bretagne réalisée pour son passage à Lyon en 1499.

Trois jours après la mort de son époux, le principe du mariage avec Modèle:Souverain2 est acquis<ref>Didier Le Fur, Modèle:Louis XII : un autre César ?, Paris : Perrin, 2001, Modèle:P..</ref>, à la condition que Louis obtienne la reconnaissance de nullité de son mariage avant un an. Elle retourne pour la première fois en Bretagne en Modèle:Date-, après avoir échangé une promesse de mariage avec Modèle:Louis XII, à Étampes, le Modèle:Date-, quelques jours après le début du procès en reconnaissance de nullité de l’union entre Modèle:Louis XII et Jeanne de France<ref>Didier Le Fur, Modèle:Louis XII : un autre César ?, Paris : Perrin, 2001, Modèle:P. : il débute le Modèle:Date-.</ref>.

Un contrat de mariage qui rend sa souveraineté au duché de Bretagne

Le contrat de son troisième mariage, en 1499, est conclu dans des conditions radicalement différentes de celles du second. À l'enfant vaincue a succédé une jeune reine douairière et duchesse souveraine de l'État breton désormais incontestée, en face de qui l'époux est un ancien allié, ami et prétendant. Contrairement aux dispositions du contrat de mariage avec Modèle:Souverain-, le nouveau lui reconnaît l'intégralité des droits sur la Bretagne<ref name="ph">Modèle:Ouvrage</ref> comme seule héritière du duché et le titre de duchesse de Bretagne. Anne de Bretagne, souveraine du duché, et Modèle:Louis XII souverain pour le royaume de France signent le contrat de mariage de la reine qui est une union personnelle entre les Modèle:Nobr, ducale et royale, par la rédaction de Modèle:Nobr, Modèle:Incise, Traité de Nantes<ref>Lire sur Wikisource : [[s:Traité de Nantes 19 Janvier 1499|Traité de Nantes Modèle:Date-]]</ref> du Modèle:Date-, avec le roi Modèle:Souverain2<ref name="CHO">Chomel (Jean-Baptiste-Louis), Essai Historique sur la Médecine en France, (1762), Modèle:P..</ref>,<ref name="WIC">Wickersheimer (Ernest, Jacquart (Danielle), Dictionnaire biographique des médecins en France au Moyen Âge, 1979, Modèle:T., Modèle:P..</ref>

Ce n'est pas une union réelle des territoires au point de vue juridique et du droit des gens. Ces actes définissent le statut légal de la Bretagne : « L'Acte authentique qui réglait le droit public de la province [de Bretagne] était encore le contrat de mariage de la reine Anne avec Modèle:Louis XII. Or cet Acte assurait l'indépendance du Duché, car il stipulait formellement que la Reine en conservait personnellement la propriété, et que celle-ci passerait non pas à l'héritier du trône [de France], mais au second fils [ou fille] qui naîtrait du mariage... la pleine propriété revenant aux héritiers naturels de la reine. »<ref>Modèle:Ouvrage</ref> à la mort des Modèle:Nobr.

Le contrat<ref name="ph" /> affirme aussi clairement que le duché de Bretagne reviendra au deuxième enfant, mâle ou femelle Modèle:Citation<ref>[[:s:Contrat de mariage entre Anne de Bretagne et Louis XII|Contrat de mariage entre Anne de Bretagne et Modèle:Louis XII]].</ref>,<ref>Henri Pigaillem, Modèle:Op. cit., Modèle:P..</ref> – clause qui ne sera pas respectée par la suite. Renée sera déshéritée au profit de son aînée, Claude de France, et surtout du mari de cette dernière, Modèle:Souverain-. Pour le moment, le pouvoir régalien en Bretagne est exercé par Modèle:Louis XII, en tant que duc par mariage (jure uxoris), prince consort uniquement usufruitier, quoique les décisions soient prises au nom de la duchesse. Anne vit à Blois, où la présence de la duchesse de Bretagne est partout signée. Elle fait édifier le tombeau de ses parents en la cathédrale de Nantes (où son cœur reviendra également, selon ses dernières volontés) avec les symboles des Modèle:Nobr (prudence, force, tempérance et justice) qu'elle aura toujours essayé de porter. Tous les arts italiens seront appréciés par cette reine de plus en plus cultivée. Durant la maladie de Modèle:Louis XII, elle fait un tour de la Bretagne (mais pas le Tro Breiz, contrairement à ce qui est souvent raconté<ref name="franceinter" />).

Leur fille Claude de France, héritière du duché, est fiancée à Charles de Luxembourg en 1501, pour faciliter la conduite de la [[Guerres d'Italie#Troisième guerre d'Italie (1501-1504)|Modèle:3e d’Italie]] en renforçant ainsi l’alliance espagnole, et pour convenir au dessein d'Anne de lui faire épouser le petit-fils de son premier mari Maximilien d'Autriche. Ce contrat de mariage est signé le Modèle:Date- à Lyon par François de Busleyden, archevêque de Besançon, Guillaume de Croÿ, Nicolas de Rutter et Pierre Lesseman, les ambassadeurs du roi Modèle:Souverain3, père de Charles de Luxembourg. Les fiançailles sont annulées quand le risque d'encerclement plus complet du royaume peut être évité par l’absence d’un dauphin, à qui le contrat de mariage de Louis et Anne aurait interdit d'hériter de la Bretagne. C’est désormais au futur Modèle:François Ier que sa fille est fiancée. Anne refusera jusqu'au bout ce mariage, qui aura lieu quatre mois après sa mort, et tentera de revenir à l'alliance matrimoniale avec le futur Charles Quint. C'est à ce moment que, mécontente de cette alliance, elle commence son « tour de Bretagne », visitant bien des lieux qu’elle n’avait jamais pu fréquenter enfant. Officiellement, il s'agit d'un pèlerinage aux sanctuaires bretons (elle se rend notamment à Saint-Jean-du-Doigt et à Locronan<ref>Modèle:Lien web.</ref>), mais, en réalité, il correspond à un voyage politique et à un acte d'indépendance qui vise à affirmer sa souveraineté sur ce duché. De Modèle:Date- à Modèle:Date-, ses vassaux la reçoivent fastueusement. Elle en profite pour s'assurer de la bonne collecte des impôts et pour se faire connaître du peuple à l'occasion de festivités, de pèlerinages et d'entrées triomphales dans les villes du duché<ref>Henri Pigaillem, Modèle:Op. cit., Modèle:P..</ref>.

Une souveraine cultivée et mécène

La reine possédait sa propre bibliothèque contenant une cinquantaine d’ouvrages sur la religion, la morale ou l’histoire<ref>Anne de Bretagne : la « librairie » d’une reine, Jean-Luc Deuffic.</ref>. On y trouve notamment des livres d'heures : les Grandes Heures (commande à Jean Bourdichon), les Petites Heures, les Très Petites Heures, les Heures (inachevées), la Vie de sainte Anne, les Vies des femmes célèbres de son confesseur Antoine Dufour, le Dialogue de vertu militaire et de jeunesse française<ref>Modèle:OuvrageModèle:Commentaire biblio</ref>. Un Livre d’heures d’Anne de Bretagne, illuminé par Jean Poyer, est commandé par Anne pour Charles-Orland<ref>Heures d’Modèle:Souverain-, livre de prières d'Anne de Bretagne, visible sur le site de la Morgan Library.</ref>.

Une partie venait de ses parents. Elle en a commandé elle-même plusieurs et quelques-uns lui ont été offerts. Enfin, ses deux maris possédaient aussi de nombreux ouvrages (environ un millier sont ramenés à la suite de la première guerre d’Italie).

Mort et sépulture

Fichier:Exposition du corps d'Anne de Bretagne dans la grande salle du château de Blois.jpg
Exposition du corps d'Anne de Bretagne dans la grande salle du château de Blois, par le Maître des Entrées parisiennes, Commémoration de la mort d'Anne de Bretagne de Pierre Choque, 1514, Bibliothèque de Rennes, Ms.332.

Usée par les nombreuses maternités et les fausses couches, atteinte de la gravelle, elle meurt le Modèle:Date- vers six heures du matin au château de Blois, après avoir dicté par testament la partition de son corps (Modèle:Langue, « division du corps » en cœur, entrailles et ossements) avec des sépultures multiples, privilège de la dynastie capétienne. Elle permet ainsi la multiplication des cérémonies (funérailles du corps, la plus importante, et funérailles du cœur) et des lieux (tombeaux de corps et de cœur)<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

La reine Anne de Bretagne est inhumée dans la nécropole royale de la basilique de Saint-Denis. Ses funérailles sont d’une ampleur exceptionnelle : elles durent quarante jours et inspirent toutes les funérailles royales jusqu’au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. À cette occasion, le héraut d'armes de Bretagne Pierre Choque prononce pour la première fois le cri funèbre : « La reine est morte ! la reine est morte ! la reine est morte ! »<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Il rédige également le déroulement complet des funérailles qui fut copié de nombreuses fois afin d'être diffusé aux proches de la défunte<ref>Modèle:Lien web</ref>. Son confesseur, Guillaume Parvy, prononce son éloge funèbre en exaltant la vertu de la reine ayant consacré sa vie aux pauvres, veuves et orphelins, et travaillé à l'expulsion des Juifs quand elle ne les avait pas convertis<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Selon la volonté de la défunte, son cœur a été placé dans un cardiotaphe en or rehaussé d’émail, cette boîte en or étant enfermée dans une autre boîte en plomb puis une autre en fer. L'ensemble est transporté à Nantes en grande pompe pour être déposé, le Modèle:Date-, en la chapelle des Carmes. S'y trouve le [[tombeau de François II de Bretagne|tombeau de Modèle:Souverain- de Bretagne]], qu’elle a fait réaliser pour ses parents, son cœur est placé à la tête du tombeau. Saisi durant la Révolution, l'écrin est transféré à la Monnaie de Paris, où il manque de peu d'être fondu<ref>Modèle:Article</ref>.

Après sa mort en 1514, Modèle:Louis XII n'est qu'usufruitier du Duché de Bretagne. Il n'en est pas propriétaire, et la mort de Modèle:Louis XII mettra fin à l'union personnelle en Modèle:Date- (clause du Traité de Nantes de 1499).

Le mausolée à double étage de Modèle:Souverain2 et d’Anne de Bretagne, sculpté en marbre de Carrare, est installé dans la basilique de Saint-Denis en 1830. Le dais à arcades, les bas-reliefs du socle sarcophage illustrant les victoires de Modèle:Louis XII (bataille d'Agnadel, entrée triomphale à Milan), les statues des douze apôtres et des quatre vertus cardinales sont l'œuvre des frères Juste, sculpteurs italiens qui en ont reçu la commande en 1515. Les transis (dont le réalisme a poussé à faire figurer sur leur abdomen l'ouverture recousue pratiquée lors de leur éviscération<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>) et les orants devant un prie-Dieu couronnant la plate-forme sont attribués à Guillaume Regnault<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Ce tombeau est profané pendant la Révolution, le Modèle:Date-, leurs corps étant jetés dans une fosse commune. Alexandre Lenoir sauve en grande partie le monument qui est restauré et conservé dans le musée des monuments français en 1795 avant d'être restitué à la basilique royale sous la Seconde Restauration<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Généalogie

Ascendance

Modèle:Arbre généalogique/début Modèle:Arbre généalogique Modèle:Arbre généalogique Modèle:Arbre généalogique Modèle:Arbre généalogique Modèle:Arbre généalogique Modèle:Arbre généalogique Modèle:Arbre généalogique Modèle:Arbre généalogique/fin
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Descendance

Fichier:Loire Indre Tours6 tango7174.jpg
Tombeau de Charles-Orland et Charles, à la cathédrale Saint-Gatien de Tours.

De son mariage avec Modèle:Souverain- elle eut de nombreuses fausses couches et six enfants, tous morts en bas âge :

De son mariage avec Modèle:Louis XII sont issus :

Par Claude de France, dont la fille aînée Marguerite a épousé le duc de Savoie, Anne de Bretagne est l'ancêtre de Victor-Emmanuel de Savoie, actuel prétendant au trône d'Italie. Par son petit-fils Modèle:Souverain2, Anne est aussi l'ancêtre de Charles de Habsbourg-Lorraine, actuel prétendant au trône d'Autriche-Hongrie.

Par Anne d'Este, fille aînée de Renée de France, Anne de Bretagne eut également descendance, notamment dans la maison de Guise et celle de Savoie-Nemours.

Le premier descendant d'Anne de Bretagne par succession cognatique est le chef de la Maison Royale de Bavière, François de Bavière.

Ses emblèmes et devises

Fichier:Nantes. Cathédrale. Blason de Bretagne. Cordelière.jpg
Clef de voûte de la cathédrale de Nantes
Fichier:Blason Anne de Bretagne (1476-1514) Reine de France.svg
Blason d'Anne de Bretagne, les armes de son époux royal (fleurs de lys) à dextre, celles de son père (queues d'hermine) à senestre.

Anne avait hérité de ses prédécesseurs les emblèmes dynastiques bretons : hermine passante (de Modèle:Souverain2), d'hermine plain (de Modèle:Souverain2), cordelière (de Modèle:Souverain2). Veuve de Modèle:Souverain-, elle s'inspire de cette figure paternelle pour créer en 1498 l'ordre de la Cordelière<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Fichier:SchlossBloisKapelleEingang.jpg
Lettres couronnées L A de Modèle:Louis XII et d'Anne avec leurs armes d'alliance entourées du collier de Saint-Michel et de la cordelière sur le fronton de la porte d'entrée de la chapelle du château de Blois.

Elle fit usage aussi de son chiffre, la lettre A couronnée, de la devise Modèle:Langue (« je ne changerai pas »), et d'une forme particulière de la cordelière paternelle, nouée en 8. Ses emblèmes furent joints, dans la décoration de ses châteaux et manuscrits, avec ceux de ses maris : l'épée enflammée pour Modèle:Souverain- et le porc-épic pour Modèle:Louis XII. Elle avait également comme devise Potius mori quam foedari : « Plutôt mourir que déshonorer », ou « Plutôt la mort que la souillure » (en breton : « Modèle:Langue »). Cette devise a été utilisée par les ducs de Bretagne dès avant Modèle:Souverain-.

On retrouve son blason dans de nombreux lieux où elle est passée, ou liés à ses fonctions (principalement de duchesse ou de reine) :

Postérité

Dernière duchesse de Bretagne et deux fois reine de France, Anne de Bretagne est, avec saint Yves, un des personnages historiques les plus populaires de Bretagne.

En 2014, pour le Modèle:500e de sa mort, plus d’une quarantaine d’événements sont organisés dans les cinq départements bretons<ref>Année Anne de Bretagne 2014 : le programme du jeudi Modèle:Date-, Comité Anne de Bretagne 2014.</ref>.

La noblesse bretonne, voulant préserver ses privilèges comme ses prérogatives, s'évertue à prouver par l'intermédiaire de l'historiographie régionale que sa dernière duchesse a résisté à cette annexion<ref group="Note">Afin d'asseoir ses revendications, cette noblesse commanda une nouvelle histoire du duché, Histoire de Bretagne écrite de 1580 à 1582 par Bertrand d'Argentré.</ref>. Anne de Bretagne reste depuis lors dans la mémoire bretonne un personnage soucieux de défendre le duché face à l'appétit de la France. Parallèlement, elle est élevée dans la mémoire nationale comme un symbole de paix et de concorde dans le royaume dont elle a été sacrée la mère<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Le destin posthume d'Anne de Bretagne est composé d'images déformées par son histoire façonnée par les calculs politiques et les jeux de propagande. D'où la nécessité de séparer l'historiographie objective d'Anne de Bretagne de l'imaginaire collectif qui fait régulièrement appel à cette référence culturelle dans des supports publicitaires, des spectacles et manifestations folkloriques, et de dépasser la vision antagoniste de certains historiens qui poursuivent, avec ce personnage, une mythification de son histoire, et une historiographie nationale voulant forger le mythe d'une nation française une et indivisible<ref name="mythe">Modèle:Ouvrage.</ref>.

Représentations

Fichier:Anne de Bretagne.JPG
Statue d’Anne de Bretagne dans la série Reines de France et Femmes illustres du jardin du Luxembourg à Paris (Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle).
Fichier:Rennes; Cesson 042a.jpg
Jean Boucher, L'Union de la Bretagne et de la France (1911). Monument représentant la duchesse Anne et le roi Charles VIII. Situé dans la niche centrale de la façade de l'hôtel de ville de Rennes depuis 1911, il fut détruit par des séparatistes bretons lors de l'attentat du 7 août 1932 à Rennes.
Fichier:Nantes - Anne Bretagne 01.jpg
Détail de la statue due à Dominique Molknecht et située cours Saint-Pierre, à Nantes.

Modèle:Article détaillé De son vivant, les propagandes royales de Modèle:Souverain- puis de Modèle:Louis XII ont présenté Anne de Bretagne en reine parfaite, symbole de l’union et de la paix entre le royaume de France et le duché de Bretagne (tradition populaire de la « bonne duchesse »). L’Autriche de Maximilien, évincée du mariage, a porté un autre regard sur ces événements. Au cours des siècles, les historiens et l’imaginaire populaire ont présenté une Anne de Bretagne parfois différente, lui attribuant des actes ou des caractéristiques physiques et psychologiques qui ne sont pas nécessairement attestés par des éléments historiques.

Après sa mort, elle tombe progressivement dans l'oubli dans l'historiographie nationale jusqu'au milieu du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, à la différence de l'historiographie bretonne. La noblesse bretonne commande une nouvelle histoire du duché, Histoire de Bretagne écrite de 1580 à 1582 par Bertrand d'Argentré, qui fonde une historiographie régionale faisant d'Anne de Bretagne la femme qui a conservé l'autonomie du duché malgré ses mariages avec deux rois de France. Si cette historiographie bretonne de propagande ne peut nier l'inaction de la reine pendant le règne de Modèle:Souverain-, elle amplifie l'emprise de la reine sur Modèle:Louis XII<ref name="Le Fur 2001" />. Les celtomanes puis les régionalistes bretons cherchent, dès la fondation en 1843 de l’Association bretonne, un personnage capable d’incarner leur idéal de renouveau agraire et régional, tout en manifestant leur attachement à la nation française<ref>Didier Le Fur, Modèle:P..</ref>. Leur choix se porte sur la figure mythique et folklorique de la duchesse Anne, qui est progressivement dotée, dans les histoires de Bretagne, du costume breton et qui la présentent comme une Bretonne proche du peuple (d'où la légende de la « duchesse en sabots »)<ref>Didier Le Fur, Modèle:P. et suivantes.</ref>,<ref>Modèle:Chapitre.</ref>.

Plusieurs mythes entourent désormais Anne de Bretagne : celui d'une femme contrainte à un mariage forcé avec Modèle:Souverain2 ; celui d'une duchesse bretonne attachée à l’indépendance et au bonheur de son duché ou, au contraire, d'une reine symbole de l'union et de la paix entre la Bretagne et la France<ref name="mythe"/>.

Présente après la guerre franco-allemande de 1870 dans les revendications régionalistes, la figure de la duchesse Anne est également récupérée par la propagande de la Troisième République (France) qui reprend la tradition antique et aristocratique du culte des grands personnages. Enjeu mémoriel et politique, elle incarne pour ces derniers la soumission de le Bretagne à la couronne de France puis aux intérêts français de la République<ref>Modèle:Chapitre.</ref>. Au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, elle nourrit l'inspiration de l'iconographie touristique pour promouvoir la patrimoine breton et s'accompagne d'une appropriation identitaire à des fins commerciales<ref>Modèle:Chapitre.</ref>.

Cette figure hautement symbolique explique la parution, depuis Modèle:Nobr, d'une cinquantaine de livres à son sujet qui n'ont pas fini d'en donner une vision contrastée, entre un Georges Minois qui la présente comme une personne « bornée, mesquine et vindicative » et un Philippe Tourault qui en fait une « personnalité tout à fait riche et positive, ardemment attachée à son pays et à son peuple »<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Littérature

Télévision

Théâtre

Musique

Bâtiments

Sites historiques

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L'église Saint-Pierre de Montfort-l'Amaury. Reconstruite, en lieu et place d’une église médiévale du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, à la demande d'Anne de Bretagne.
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La tour Anne-de-Bretagne à Montfort-l'Amaury.
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}}, d’une taille impressionnante et rare pour une petite cité, construite par la volonté d'Anne de Bretagne en lieu et place d’une église médiévale du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.

Autres sites

Nombre de noms de rues, lieux et bâtiments portent son nom :

Hors de Bretagne :

Objets

Liés à la vie d'Anne

Fichier:Couronne de Trescalan.JPG
Couronne en bronze doré à fleurs de lys incrustée de cabochons offerte en 1505 par la duchesse Anne de Bretagne à la frairie de Trescalan.

En 1505, la reine Anne fit cadeau de trois couronnes de mariage liées, selon plusieurs traditions historiographiques concordantes, aux relations qu'elle a entretenues avec les cités de la presqu'île guérandaise<ref name="mythe" /> :

On attribue à Anne de Bretagne le don du grand calice et de sa patène en argent doré présents dans le trésor de Saint-Jean-du-Doigt. Ces œuvres réalisées selon la tradition par Guillaume Floch, sont en fait plus anciennes, leur inspiration étant clairement Renaissance italienne<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Créés ou nommés en hommage à Anne

Le Duchesse Anne est un voilier trois-mâts amarré en tant que bateau musée dans le musée portuaire de Dunkerque.

Un timbre à son effigie est édité par La Poste Modèle:Nobr pour marquer le Modèle:500e de sa mort<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Une rose baptisée du nom d'« Anne de Bretagne » a été obtenue en 1979 par la rosiériste française Louisette Meilland.

Nourriture et boissons

Fichier:Crêperie Le Bouchon Breton (La Valbonne) - bière Telenn Du.jpg
Verre à bière Duchesse Anne.

Croyances populaires

Modèle:Article détaillé Contrairement à une croyance populaire, la gratuité des routes en Bretagne n'est pas due à Anne de Bretagne, mais au Comité d'étude et de liaison des intérêts bretons (Celib), créé en 1950. Le plan routier breton proposé par le Celib dans le cadre du deuxième plan français d'aménagement du territoire est mis en place par le comité interministériel d'aménagement du territoire du Modèle:Date-, qui valide la création d'un réseau à quatre-voies moderne, sans péages, destiné à compenser la géographie péninsulaire bretonne.

Notes et références

Notes

Modèle:Références

Références

Modèle:Références

Annexes

Bibliographie

Sources anciennes

  • Commémoration de la mort d'Anne de Bretagne, par Pierre Choque (lire en ligne sur le site des Tablettes rennaises ou lire en ligne sur le site de la bibliothèque municipale de Nantes). Ces manuscrits ont été copiés peu après le décès d'Anne de Bretagne pour relater l'événement.
  • Copie des Actes d'Anne de Bretagne, organisant la chancellerie de Bretagne (17 avril 1498) et compte des gages payés aux officiers de ladite chancellerie jusqu'en mars 1512-1513 (lire en ligne sur le site de le Bibliothèque municipale de Nantes).

Études historiques

Vulgarisations

Articles

Modèle:Ouvrage

Articles connexes

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Liens externes

Bases de données et dictionnaires

Modèle:Liens

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