Objet géocroiseur

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Fichier:Toutatis.jpg
L'astéroïde géocroiseur (4179) Toutatis est considéré comme un objet potentiellement dangereux.

Un objet géocroiseur (ou NEO, de l'anglais Modèle:Langue) est un astéroïde ou une comète du système solaire que son orbite autour du Soleil amène à faible distance de l'orbite terrestre, et donc potentiellement à proximité de la Terre. Compte tenu de leur masse et de leur vitesse, les objets géocroiseurs peuvent entraîner une catastrophe humaine majeure, éventuellement planétaire, même si la probabilité d'un tel impact est extrêmement faible.

La menace constituée par ces objets célestes a commencé à être prise en compte aux États-Unis à la fin des années 1990. Des campagnes d'observation menées à l'aide de télescopes basés sur Terre sont menées depuis cette époque. Par ailleurs la NASA développe deux missions spatiales chargées de limiter le risque : NEO Surveyor est un observatoire spatial consacré pour la première fois à la détection de ces objets (date de lancement vers 2025) tandis que DART (lancement en 2021) doit tester la méthode de l'impacteur pour dévier un astéroïde d'une trajectoire de collision avec la Terre.

Les programmes d'observation détectent chaque année plus de Modèle:Nobr objets géocroiseurs : en septembre 2019, le nombre total de ces objets atteignait le chiffre de 21 000 dont une centaine de comètes (NEC, Modèle:Langue), le solde étant constitué d'astéroïdes géocroiseurs (NEA, Modèle:Langue). Le recensement des objets les plus gros (plus d'un kilomètre de diamètre) est pratiquement achevé, mais seulement 40 % des astéroïdes de plus de Modèle:Unité ont été découverts.

Définition

En dehors du Soleil, le Système solaire est pour l'essentiel de sa masse composé de planètes (et des satellites de ces dernières) dont les orbites autour du Soleil sont stables sur de longues échelles de temps et ont une forme quasi circulaire tout en étant très éloignées les unes des autres. Il existe également de nombreux autres petits corps qui, pour différentes raisons, ne se sont pas agglomérés au moment de la formation du Système solaire. Ce sont, d'une part, les astéroïdes et, d'autre part, les comètes. Ces objets circulent principalement dans la ceinture d'astéroïdes entre Mars et Jupiter ou au-delà des planètes externes du Système solaire dans la ceinture de Kuiper. Ils sont très nombreux : il y a, par exemple, plus d'un million d'astéroïdes de plus d'un kilomètre de diamètre dans la ceinture d'astéroïdes. L'orbite de ces corps n'est souvent pas stable sur le long terme : elle est perturbée par l'influence gravitationnelle des planètes, en particulier par Jupiter, ou bien les collisions peuvent les chasser de la région de l'espace où elles circulent. L'orbite résultant de ces perturbations peut venir couper l'orbite de la Terre ou s'en approcher fortement et ainsi présenter un risque de collision. Les corps dont le périgée se situe à moins de Modèle:Unité (UA) du Soleil (l'orbite de la Terre est éloigné de Modèle:Nobr du Soleil soit Modèle:Nobr de kilomètres) sont considérés comme des objets géocroiseurs, c'est-à-dire susceptibles d'impacter la Terre à un horizon plus ou moins lointain. Les corps qui passent à moins de Modèle:Nobr de kilomètres de la Terre (=Modèle:Nobr) et ont un diamètre supérieur à Modèle:Nobr présentent un risque accru (probabilité d'impact et conséquences de l'impact) : ils sont désignés comme des objets potentiellement dangereux (ou PHO, de l'anglais Modèle:Langue) et font l'objet à ce titre d'un suivi plus rapproché<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Le terme géocroiseur a été créé par Alain Maury<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Astéroïdes géocroiseurs

Modèle:Article détaillé

Fichier:Orbites Atira Aton Apollon Amor.png
Orbites des différentes familles d'astéroïdes constituant une menace pour la Terre : les géocroiseurs des familles Apollon et Aton (représentées en rouge) coupant l'orbite de la Terre (bleu foncé) et les géofrôleurs des familles Amor et Atira (vert).

Les astéroïdes géocroiseurs sont généralement des corps célestes qui à l'origine circulaient dans la ceinture d'astéroïdes et qui en ont été chassés il y a au plus quelques millions d'années, sous l'effet soit de phénomènes d'attraction, soit de la résonance orbitale avec Jupiter, soit de collisions avec d'autres astéroïdes<ref name="nasa1" />. Les astéroïdes représentent l'écrasante majorité des objets géocroiseurs. Ils sont regroupés dans quatre familles définies par leurs caractéristiques orbitales − périhélie (p), aphélie (a) et rayon orbital moyen (R)<ref name="nasa1" /> :

La composition des astéroïdes géocroiseurs reflète celle des objets de la ceinture d’astéroïdes. On y trouve donc des objets célestes très différents. La catégorie principale (75 %) est constituée par des astéroïdes de type C qui sont des chondrites carbonées, sombres. Les astéroïdes de type S (17 %) sont riches en silicate, fer, nickel et magnésium et sont plus brillants. Les astéroïdes de type M (quelques pourcents) sont métalliques (alliages fer-nickel). Un astéroïde peut être une pile de débris à la structure poreuse, peu dense. Les conséquences d'une collision avec la Terre dépendent en partie de la nature de l'astéroïde (les autres facteurs étant sa vitesse et son diamètre). Si celui-ci est métallique, il est probable qu'il ne se fragmentera pas durant la rentrée atmosphérique et les dégâts seront beaucoup plus importantz que s'il est constitué d'une pile de débris (à diamètre identique)<ref name=Rousselot2018>Modèle:Lien web.</ref>.

Comètes

Les comètes sont des corps célestes composés en grande partie de glace d'eau qui circulent sur des orbites très allongées, car elles proviennent soit de la ceinture de Kuiper, soit du nuage d'Oort. Du fait de leur orbite leurs passages près du Soleil sont très espacés dans le temps. Certaines comètes s'approchent suffisamment de la Terre pour constituer une menace potentielle. Le Center for Near Earth Object Studies de la NASA range dans la catégorie des géocroiseurs les comètes dont le périhélie (p) (le point de leur orbite le plus proche du Soleil) est situé à moins de Modèle:Unité du Soleil et dont la période est suffisamment courte (inférieure à Modèle:Nobr) pour qu'un rapprochement avec la Terre à l'échelle historique soit statistiquement plausible<ref name="nasa1">Modèle:Lien web.</ref>. Les comètes constituent un sous-ensemble très réduit des objets géocroiseurs. Environ Modèle:Nobr entrant dans la catégorie des géocroiseurs avaient été recensées en 2019.

Dénombrement

Bilan en 2019

camembert rayon = 100 secteurs =
   (108 : Comètes : red)
   (11444 : Apollon : blue)
   (7800 : Amor : yellow)
   (20 : Atira : green)
   (1563 : Aten : darkorange)
unité = pourcentage = true

}}

Géocroiseurs détectés par catégorie
(toutes tailles confondues)
(maj le 25/9/2019<ref name=stat-CNEOS>Modèle:Lien web.</ref>)

Courant 2019 les observations effectuées avec des télescopes terrestres ou spatiaux n'ont permis de découvrir qu'une très faible proportion des géocroiseurs d'une taille supérieure à Modèle:Nobr (16 000 sur environ un million soit 1,6 %) et des géocroiseurs de plus de Modèle:Nobr de diamètre (environ 5 000 sur 16 000 soit 31 %). Au Modèle:Date-, le CNEOS, division du Jet Propulsion Laboratory, chargé de centraliser l'ensemble des découvertes, avait recensé, toutes tailles confondues, les nombres suivants d'objets géocroiseurs<ref name=stat-CNEOS/> :

soit un total de Modèle:Nombre géocroiseurs. Parmi les astéroïdes géocroiseurs, 900 ont un diamètre d'au moins un kilomètre, et 8 785 un diamètre supérieur ou égal à Modèle:Unité.

Les astéroïdes géocroiseurs qui passent à faible proximité de la Terre font l'objet d'un suivi rapproché, car ils constituent une menace plus importante. Ils sont classés objet potentiellement dangereux (ou PHO, de l'anglais Modèle:Langue). Par convention les PHO sont les astéroïdes qui passent à une distance inférieure ou égale à Modèle:Unité (soit à Modèle:Unité de la Terre) et dont le diamètre est d'au moins Modèle:Unité<ref name="MPC">Modèle:Lien web.</ref>. Le Modèle:Date- il y avait Modèle:Unité classés comme potentiellement dangereux par la NASA<ref name=stat-CNEOS/>.

Évolution

Le dénombrement des astéroïdes géocroiseurs s'est accéléré en 1998, avec le lancement par la NASA d'un programme de recherche systématique. Depuis, les découvertes annuelles n'ont cessé d'augmenter : environ 200 en 1998, 500 en 2002, 1 000 en 2012, 1 500 en 2014, 2 000 en 2017, 2 500 en 2019, et un nouveau record (2 958) en 2020. Au total, plus de Modèle:Nombre géocroiseurs ont ainsi été découverts depuis 1998<ref name=Witze2021>Modèle:Article.</ref>.

Parmi les astéroïdes géocroiseurs découverts en 2020, au moins 107 sont passés près de la Terre à une distance inférieure à celle de la Lune. Il s'agit notamment du minuscule astéroïde 2020 QG, qui est passé à peine à Modèle:Unité au-dessus de l'océan Indien en août (alors le passage le plus proche jamais enregistré) et de 2020 VT4 trois mois plus tard, passé à moins de Modèle:Unité (nouveau record) et seulement repéré Modèle:Nobr après son passage<ref name=Witze2021/>.

Risque de collision avec la Terre

Modèle:Article connexe

Un bombardement continu mais rarement dangereux

Chaque jour une centaine de tonnes de matériaux venant de l'espace frappent la Terre. Les plus petites particules sont, pour la plupart, la fine poussière qui s'est échappée des comètes lorsqu'elles dégazent en passant près du Soleil. Les objets de taille plus importante, qui atteignent la surface de la Terre, sont des fragments produits par la collision entre des astéroïdes qui se sont produites il y a très longtemps (à l'échelle humaine). À un intervalle moyen de Modèle:Unité, un astéroïde rocheux ou métallique d'un diamètre supérieur à Modèle:Unité frappe la surface de la Terre en provoquant une catastrophe naturelle de grande ampleur, ou en générant un tsunami qui vient inonder les zones côtières. À un intervalle de quelques centaines de milliers d'années, un astéroïde d'un diamètre supérieur à un kilomètre déclenche une catastrophe planétaire. Dans ce cas, les débris produits par l'impact se répandent dans toute l'atmosphère terrestre. Les pluies acides, les incendies provoqués par la catastrophe et l'obscurité générée par les épais nuages peuvent plonger la Terre dans un « hiver nucléaire » en interrompant la photosynthèse sur de longues périodes<ref name=CNEOS-Target-Earth>Modèle:Lien web.</ref>.

Impacts remarquables

Fichier:Impact event.jpg
L'impact d'un astéroïde de quelques kilomètres de diamètre dégage une énergie équivalente à celle de plusieurs millions de bombes atomiques.

Par le passé, plusieurs objets géocroiseurs de grande taille sont entrés en collision avec la Terre et ont fortement marqué l'histoire de notre planète. En 2014, on avait identifié environ Modèle:Nombre à la surface de la Terre. Certains de ces impacts sont plus connus parce qu'ils ont laissé un témoignage au sol spectaculaire, ou ont eu un impact très fort sur l'évolution du vivant, ou encore parce qu'ils se sont produits à l'époque moderne :

La mesure du risque de collision

Modèle:Article connexe

Les objets géocroiseurs présentent un risque important d'impact cosmique sur le long terme. Le niveau de risque est mesuré pour le futur relativement proche (Modèle:Nobr) en prenant en compte, d'une part, la taille de l'objet (les petits géocroiseurs ne présentent pas de danger important) et, d'autre part, en tentant d'évaluer la trajectoire future de l'objet pour identifier si celle-ci croise la Terre.

  • La taille d'un objet géocroiseur ne peut pas être mesurée visuellement, car celle-ci est trop faible et l'astéroïde apparaît comme un simple point. Elle est déterminée indirectement en mesurant la magnitude absolue et en estimant l'albédo de l'objet. Ce dernier paramètre prend en moyenne des valeurs comprises entre 0,06 (classes spectrales C/G/B/F/P/D) et 0,20 (classes spectrales S/A/L). La classe spectrale de l'astéroïde étant généralement inconnue, la valeur assumée par défaut est de 0,14. Un astéroïde visible avec une magnitude absolue de 26 a un diamètre estimé à Modèle:Nobr si son albédo est de 0,05, de Modèle:Nobr pour un albédo de 0,15 et de Modèle:Nobr si son albédo est de 0,3<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
  • La trajectoire future des objets géocroiseurs est difficile à déterminer. En raison des imprécisions d'observation, des biais dans le modèle des étoiles de référence, des forces non gravitationnelles qui agissent sur l'astéroïde, principalement l'effet Yarkovsky, la position des astéroïdes n'est déterminée que par calcul de probabilité, leurs orbites chaotiques étant représentées par une ellipse d'erreur<ref>Modèle:Article.</ref>. S'ils traversent un trou de serrure gravitationnel (quelques dizaines de cm à quelques mètres), une éventuelle collision sur la Terre est alors probable. Cette probabilité est mesurée par le rapport de surface de ce trou de serrure et de la surface de l'ellipse d'erreur<ref>François Colas, « Géocroiseurs, comètes… menaces pour la Terre », cycle de conférences Le ciel va-t-il nous tomber sur la tête ?, Universcience, Modèle:Date-.</ref>.

Le niveau de risque d'un objet géocroiseur est noté en utilisant l'échelle de Turin et l'échelle de Palerme :

  • L'échelle de Turin est utilisée dans les communications publiques pour indiquer le risque direct d'impact. Sa valeur, comprise entre 0 et 10, mesure à la fois la probabilité d'impact et le degré de gravité de celui-ci. Les valeurs 0 et 1 correspondent à l'absence de menace tandis que la valeur 10 correspond à un impact certain avec une incidence planétaire<ref name="CNEOS-Turin"/>.
  • L'échelle de Palerme est utilisée pour mesurer le risque de manière plus fine. Elle permet en particulier de hiérarchiser le risque associé à des objets géocroiseurs qui sont évalués à 0 dans l'échelle de Turin (pas de risque). Cette échelle compare la probabilité de l'impact potentiel à la moyenne du risque associé aux objets géocroiseurs de même taille. L'échelle est logarithmique. La valeur −2 correspond à une probabilité de 1 % par rapport à la probabilité moyenne, tandis qu'une valeur de +2 indique une probabilité Modèle:Nobr plus élevée<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Courant 2019, les orbites de Modèle:Nobr géocroiseurs détectés sont suivies par le CNEOS, centre spécialisé de la NASA, chargé de calculer les orbites futures de ces corps célestes<ref name="Sentry Risk Table">Modèle:Lien web.</ref>. 126 d'entre eux ont un diamètre supérieur ou égal à Modèle:Unité. Aucun de ces objets n'a été placé dans la « zone jaune » de l'échelle de Turin, ce qui signifie que la probabilité d'impact au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle est nulle ou tellement faible qu'elle est assimilable à 0<ref name="CNEOS-Turin">Modèle:Lien web.</ref>.

Principales caractéristiques, impact potentiel et état des lieux du recensement des objets géocroiseurs (2019)<ref name=Davis24092019>Modèle:Lien web.</ref>
Diamètre : Entre 3 et Modèle:Nobr Entre 30 et Modèle:Nobr Entre 140 et Modèle:Unité Plus de Modèle:Unité
Probabilité impact 1 par an 1 tous les Modèle:Nobr 1 % tous les Modèle:Nobr 0,002 % tous les Modèle:Nobr
Manifestation Flash lumineux Explosion aérienne (météorite poreux)
Cratère de Modèle:Nobr de diamètre (météorite métallique)
Cratère de plusieurs kilomètres de diamètre Cratère de Modèle:Nobr de diamètre ou plus
Conséquences humaines Dégâts mineurs à importants
Peut entraîner plusieurs milliers de décès.
Peut détruire une ville entière en cas de frappe directe (probabilité faible) Destruction d'un pays entier
Pertes humaines supérieures à toutes les catastrophes naturelles passées
Disparition possible de la civilisation humaine
Nombre environ Modèle:Nobr environ Modèle:Nobr environ 16 000 environ 1 000
Pourcentage identifié ∅ 3 mètres : 0 %
∅ 10 mètres : 0,02 %
∅ 30 mètres : 1,4 %
∅ 100 mètres : 25 %
∅ 140 mètres : 40 %
∅ 500 mètres : 77 %
Modèle:Unité : 81 %
∅ > Modèle:Unité : 100 %

Mise en place d'une défense planétaire

La menace des comètes : une crainte ancienne

La menace posée par les astéroïdes géocroiseurs n'a été identifiée que très récemment. Par contre, depuis des temps reculés, l'approche des comètes les plus visibles dans le ciel suscitent de grandes craintes. Les comètes sont vues comme les annonciatrices de désastres aux caractéristiques variables<ref>Modèle:Lien web.</ref>. À l'époque moderne on se met à redouter de manière beaucoup plus concrète l'impact d'une comète qui menacerait d'anéantir l'humanité. Benjamin Franklin évoque une catastrophe qui mettrait la Terre en pièces (1757). Le mathématicien et astronome Pierre-Simon de Laplace affirme que l'homme ne doit pas s'effrayer qu'un tel événement se produise, car sa probabilité à l'échelle d'une vie humaine est très faible, tout en précisant néanmoins que son occurrence est par contre probable dans les siècles à venir (1999)<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Découverte des astéroïdes géocroiseurs

Éros est le premier objet géocroiseur observé. Il est découvert conjointement par Gustav Witt et Auguste Charlois le Modèle:Date-. Quelques semaines après sa découverte, son orbite atypique, passant très près de celle de la Terre, peut être établie. Eros sera également le premier géocroiseur visité par un engin spatial (NEAR Shoemaker en 2000)<ref>Modèle:Lien web.</ref>. La menace des géocroiseurs est longtemps négligée, car une collision avec la Terre d'un astéroïde de taille conséquente est vu comme un phénomène très rare. Mais. entre le 16 et le Modèle:Date-. les fragments de la comète Shoemaker-Levy 9 s'écrasent de manière spectaculaire sur la planète géante Jupiter. Un impact similaire sur la Terre aurait eu des conséquences planétaires aux effets similaires à ceux ayant conduit à l'extinction des dinosaures. La menace est désormais tangible et contemporaine. Ce sont les États-Unis qui vont les premiers la prendre en compte et commencer à mettre en place des mesures relevant de ce qui sera baptisé par la suite la défense planétaire (Modèle:Langue)<ref name=NASA-HistoricJupiterImpact>Modèle:Lien web.</ref>

Le rôle central de la NASA

Le Congrès américain, influencé par la collision de la comète Shoemaker-Levy 9 et par plusieurs scientifiques dont Eugene Shoemaker, demande en 1998 à l'Agence spatiale américaine, la NASA, de détecter 90 % des objets géocroiseurs ayant plus d'un kilomètre de diamètre. L'Agence spatiale américaine dispose de Modèle:Nobr pour les recenser et déterminer leurs trajectoires et leurs principales caractéristiques<ref name=NASA-HistoricJupiterImpact/>. En 2005 le Congrès élargit la mission de la NASA en l'étendant aux objets géocroiseurs de plus de Modèle:Nobr de diamètre. La NASA dispose de Modèle:Nobr pour atteindre ce but (date butoir 2020), mais aucun budget significatif n'est accordé par le Congrès pour réaliser cette tâche<ref name=Smith19062019>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. De 2005 à 2010, la NASA dispose d'une ligne budgétaire annuelle symbolique de Modèle:Nobr de dollars pour effectuer l'inventaire des astéroïdes géocroiseurs. Une augmentation rapide de ce budget intervient à compter des années 2011 (Modèle:Nobr US$), puis 2014 (Modèle:Nobr US$). Dans les deux cas il s'agit de préparer une mission avec équipage vers un astéroïde qui se concrétise en 2014 sous la forme de l'Asteroid Redirect Mission qui sera finalement abandonnée par la suite<ref name=Dreier26092019>Modèle:Lien web.</ref>.

En 2019, il est manifeste que la NASA ne parviendra pas à remplir les objectifs dans le délai fixé par le Congrès en 2005. En effet, si des découvertes sont effectuées régulièrement par des télescopes terrestres comme le Catalina Sky Survey et Pan-STARRS financés en partie par la NASA, de nombreux objets géocroiseurs, très sombres, ne peuvent être détectés que dans l'infrarouge qui est absorbé par l'atmosphère terrestre. Il est donc nécessaire d'utiliser un télescope placé dans l'espace. La NASA dispose bien à cet effet depuis 2013 d'un télescope spatial infrarouge ayant achevé son programme scientifique (projet NEOWISE), mais celui-ci, non conçu pour remplir cet objectif, réalise un nombre limité de détections d'objets géocroiseurs et devrait arriver en fin de vie vers 2020. Pour recenser de manière presque exhaustive les géocroiseurs en observant les astéroïdes les moins lumineux difficilement détectables depuis le sol, car émettant uniquement dans l'infrarouge, en septembre 2019, la NASA décide de développer la mission NEO Surveyor. Ce télescope spatial infrarouge doit être financée par une ligne budgétaire spécifique qui fait l'objet de discussions avec le Congrès américain et la Maison-Blanche. La mission est rattachée au programme [[Planetary Defense Program|Modèle:Langue]] de la NASA qui comprend également le télescope spatial NEOWISE, dont la fin est programmée vers 2020, et le projet DART.

Fichier:Schematic-of-the-DART-mission-shows-the-impact-on-the-moonlet-of-asteroid-(65803)-Didymos-fr.png
Déroulement de la mission DART destinée à tester une méthode de modification de l'orbite d'un objet géocroiseur.

Par ailleurs, la NASA décide de tester les méthodes permettant de faire face à la menace d'un impact d'un objet géocroiseur. En 2015 la mission AIDA, un engin de type impacteur conçu pour dévier la trajectoire de l'astéroïde (65803) Didymos en lui communiquant une force cinétique, est étudié avec l'Agence spatiale européenne. Mais, fin 2016, l'Agence spatiale européenne décide d'abandonner le projet. La NASA poursuit seule le développement de l'impacteur DART. La mission est lancée le Modèle:Date- et aboutit le Modèle:Date- à Modèle:Nobr (UTC) par un impact de la sonde DART de Modèle:Nobr, réalisé à une vitesse de Modèle:Nobr (Modèle:Unité) sur Dimorphos, une lune de Modèle:Nobr de diamètre orbitant à Modèle:Unité de Didymos, située alors à Modèle:Nobr de kilomètres de la Terre. L'énergie de cet impact est de l'ordre de l'équivalent de Modèle:Unité de TNT. Le résultat escompté est une légère chute de Dimorphos et donc une petite diminution de l'altitude (d'environ Modèle:Unité, soit à Modèle:Unité d'altitude) de son orbite autour de Didymos, conduisant à une légère augmentation de sa vitesse orbitale (de Modèle:Nobr à Modèle:Nobr) et par là à un raccourcissement de son temps de révolution d'environ dix bonnes minutes (sur les Modèle:Nobr, soit Modèle:Nobr Modèle:Nobr et Modèle:Nobr Modèle:Nobr actuelles, durée connue donc assez précisément, à Modèle:Nobr, soit Modèle:Nobr Modèle:Nobr), une différence qui sera aisément observable depuis la Terre. Des observatoires terrestres sont chargés d'analyser le résultat<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Contributions de l'Union européenne et de l'Agence spatiale européenne

En 2012, l'Union européenne lance le financement de « Modèle:Langue » (bouclier NEO), projet spatial visant à déterminer la meilleure technique pour protéger la Terre contre les impacts de ces géocroiseurs. Ce programme prévoit d'envoyer un orbiteur autour de l'astéroïde afin de mieux connaître ses caractéristiques (masse, vitesse, position), puis de dévier sa trajectoire initiale. Les principaux scénarios envisagés sont la lente déviation par « l’attraction (gravité) induite par une sonde volant en formation avec l’astéroïde », ou une forte déviation par un impacteur lancé à une vitesse au-delà de Modèle:Unité pour percuter le géocroiseur<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

En 2019 l'Agence spatiale européenne, de son côté, a dépensé au cours des dix années précédentes de 3 à Modèle:Nobr dans l'étude des méthodes de détection, de caractérisation et de déflexion des géocroiseurs<ref name=Koschny27092019/>. Elle a créé un bureau de défense planétaire dont les objectifs sont<ref name=ESA-Defence-Office>Modèle:Lien web.</ref> :

  • Obtenir les positions actuelles et futures des objets géocroiseurs
  • Déterminer la probabilité d'impact
  • Mesurer les conséquences de l'impact
  • Informer les différentes organisations, notamment les différents services de sécurité civile des pays
  • Développer des méthodes de déflexion des astéroïdes présentant un risque d'impact.

Programme d'observation

Pour détecter les objets géocroiseurs, l'Agence spatiale européenne développe et exploite plusieurs instruments. Le principal instrument, qui doit entrer en service fin 2019, est Flyeye (Œil de mouche), un télescope terrestre fonctionnant de manière automatique, qui utilise une optique similaire à un œil de mouche composé de seize ensembles optique<ref name=ESA-Defence-Office/>.

Le NEOCC : centralisation des données et détermination des risques

L'Agence spatiale centralise les observations mondiales des objets géocroiseurs au Near-Earth Object Coordination Centre (NEOCC) qui est hébergé par l'ESRIN, établissement de l'Agence situé à Frascati en Italie. Les données collectées sont issues du Centre des planètes mineures et de l'ensemble des télescopes et radars de la Terre. Le NEOCC détermine les orbites et estime les menaces. Elle utilise à cet effet le logiciel NEODyS (Near-Earth Objects Dynamic) mis au point par l'université de Pise (Italie)<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Déflexion des géocroiseurs

En 2005-2007, l'Agence spatiale européenne évalue le projet de mission Don Quichotte dont l'objectif est de démontrer qu'il est possible de dévier un astéroïde en utilisant l'énergie cinétique fournie par un impacteur. Le programme ne se concrétise pas pour des raisons de coût. Début 2013, l'Agence spatiale européenne et la NASA décident de développer une mission conjointe comprenant un impacteur baptisé DART (Double Asteroid Redirection Test) développé sous la supervision de l'Agence spatiale américaine et un orbiteur AIM (Asteroid Impact Monitoring) développé par l'ESA et chargé d'analyser les effets de l'impact.⋅ Ce programme est baptisé AIDA. Mais en décembre 2016 l'Agence spatiale européenne décide d'abandonner sa participation au projet, c'est-à-dire le développement de AIM à la suite d'une décision de l'Allemagne de ne financer que le projet ExoMars. À la demande de plusieurs pays membres, l'Agence spatiale européenne entreprend les études d'un remplaçant pour AIM qui est baptisé Hera. Celui-ci reprend tous les objectifs assignés à AIM. Hera sera lancé en 2023 et étudiera les effets de l'impact de Dart sur la lune de Didymos trois ans après que celui-ci s'est produit. Cette proposition est à l'étude et l'accord pour son développement doit être donné en 2019<ref name=contexte>Modèle:Lien web.</ref>,<ref name=Koschny27092019>Modèle:Lien web.</ref>.

Le rôle des Nations unies

En 2013, à la suite d'une recommandation du Comité des Nations unies pour l'utilisation pacifique de l'espace extra-atmosphérique (COPUOS), les Nations unies créent l'International Asteroid Warning Network (IAWN) qui est chargé de coordonner les travaux de détection, faire circuler les données collectées et assister les gouvernements des différents pays cherchant à définir une stratégie d'évitement d'impact<ref>Modèle:Lien web.</ref>. L'IAWN a créé un groupe de travail chargé de développer la coopération entre les pays et de définir de manières consensuelles les mesures de défense contre les menaces des objets géocroiseurs : le SMPAG (Space Missions Planning Advisory Group)<ref>Modèle:Lien web.</ref> rassemble des représentants des différentes agences spatiales nationales (une trentaine). Le groupe se réunit en sessions de travail deux fois par an<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Les programmes de détection et de suivi

Fichier:PIA21712 Asteroid-2014 AA.gif
La tache de lumière qui se déplace sur un fond d'étoiles fixe est l'astéroïde 2014 AA de 2 à Modèle:Nobr de diamètre photographié par le Catalina Sky Survey à plus de Modèle:Unité de la Terre avant qu'il ne s'écrase sur celle-ci.

Méthodes de détection

La détection et la détermination des caractéristiques d'un objet géocroiseur (orbite précise, taille/albédo, etc.) nécessitent de disposer de télescopes ayant un très grand champ de vue (condition nécessaire pour un recensement exhaustif rapide), tout en ayant une résolution spatiale suffisante pour permettre de distinguer ces objets très peu lumineux. La plupart des télescopes ne sont pas adaptés à ces observations, car ils sont optimisés pour l'observation de très faibles portions du ciel. Il faut donc concevoir de nouveaux télescopes pour pouvoir observer les objets géocroiseurs. Ceux-ci sont détectés car, du fait de leur proximité relative, ils se déplacent rapidement sur le fond d'étoiles. Les astéroïdes apparaissent selon la durée du temps de pose soit sous la forme de traits lumineux alors que les étoiles forment des images ponctuelles (une image avec un temps de pose long), soit sous la forme de points se déplaçant rapidement d'image en image alors que les étoiles restent fixes (plusieurs images successives avec un temps de pause court). Des programmes informatiques sont chargés d'analyser automatiquement le très grand nombre d'images produites et d'identifier les astéroïdes. En prenant plusieurs images successives, l'orbite peut être déterminée puis progressivement raffinée de manière à pouvoir retrouver le géocroiseur pour effectuer de nouvelles observations, rapprocher une nouvelle détection avec les objets déjà identifiés et déterminer ainsi s'il existe un risque d'impact dans un avenir plus ou moins lointain. L'observation et le suivi des géocroiseurs sont effectués par des télescopes ayant une optique de 1 à Modèle:Unité qui ne peuvent apercevoir ces objets très peu lumineux que lorsqu'ils sont proches de la Terre et qui les perdent une fois que ceux-ci s'éloignent. Les télescopes, disposant d'un miroir de très grande taille (classe des Modèle:Unité comme le VLT) peuvent raffiner l'orbite en observant le géocroiseur à grande distance<ref>Modèle:Extrait vidéo.</ref>.

Les programmes d'observation financés par la NASA

Modèle:Article détaillé

Les programmes de détection et de caractérisation des géocroiseurs ont pris leur essor dans les années 1990, sous l'impulsion des États-Unis, dans le but de mieux évaluer la menace constituée par ces objets célestes. De quelques astéroïdes détectés chaque année au début de cette période, on est passé à plus de Modèle:Nobr géocroiseurs détectés en 2018. La NASA joue un rôle central dans ces travaux<ref name=NASA-NEO-Observations-Program>Modèle:Lien web.</ref>. La détection des géocroiseurs s'appuie sur deux structures :

Fichier:Starr-141106-2755-Dubautia menziesii-habitat view Pan Starrs telescopes-Science City-Maui (25130256292).jpg
L'observatoire Pan-STARRS au sommet du Mauna Kea à Hawaï est à l'origine de près de la moitié des découvertes des géocroiseurs depuis le début de la décennie 2010.

Plusieurs équipes universitaires américaines jouent un rôle central dans la détection des géocroiseurs. Elles effectuent avec l'aide financière de la NASA des recensements systématiques des astéroïdes géocroiseurs et assurent le suivi des détections effectuées. Ils sont en 2019 à l'origine de la majorité des découvertes de nouveaux objets géocroiseurs<ref name=NASA-NEO-Observations-Program/> :

  • L'université de l'Arizona gère le Catalina Sky Survey qui est un des deux programmes crédités du plus grand nombre de détections d'objets géocroiseurs. Il comprend trois télescopes, deux aux États-Unis et un en Australie. Le télescope principal est un télescope Schmidt de Modèle:Nobr d'ouverture<ref name=Rousselot2018/>.
  • L'université d'Hawaï gère depuis 2010 le programme de suivi Pan-STARRS qui est le deuxième programme crédité du plus grand nombre de détections d'objets géocroiseurs. Il utilise deux télescopes de Modèle:Nobr d'ouverture avec un champ de vue de 3x3°, qui sont installés à Hawaï. Le détecteur comprend Modèle:Nobr de pixels. L'ensemble du ciel est balayé une fois par semaine et la résolution spatiale permet d'observer les objets ayant une magnitude apparente jusqu'à 24<ref name=Rousselot2018/>.
  • L'université d'Hawaï gère également le programme Asteroid Terrestrial-impact Last Alert System (ATLAS).
  • Le Laboratoire Lincoln du MIT gère le programme Lincoln Near-Earth Asteroid Research (LINEAR). Ce télescope de Modèle:Nobr, qui a commencé à recenser les géocroiseurs en mars 1998, a joué un rôle central dans la découverte des objets géocroiseurs durant la première moitié de la décennie 2000.

Pour déterminer avec précision les paramètres orbitaux (essentiel pour calculer le risque d'impact) et les caractéristiques physiques des astéroïdes géocroiseurs identifiés, des observations de suivi sont réalisées en utilisant diverses techniques d'observation (radar, IR thermique, visible, etc.). Les principaux programmes de suivi sont<ref name=NASA-NEO-Observations-Program/> :

Des moyens spatiaux sont également mobilisés :

  • Le projet NEOWISE, qui utilise un télescope spatial infrarouge ayant achevé sa mission primaire pour recenser les astéroïdes, grâce à leur signature infrarouge. Il joue un rôle important dans la détermination de la taille des astéroïdes.
  • Le télescope infrarouge NEO Surveyor a été sélectionné en 2019 pour remplacer NEOWISE qui arrive en fin de vie. Son lancement est programmé en 2026. Placé au Modèle:Pla, il balaye une région de l'espace plus importante que les observatoires terrestres. Ses observations dans l'infrarouge lui permettent de repérer les astéroïdes généralement très peu lumineux.

Le LSST

Modèle:Article détaillé

Fichier:LSST Telescope design Dome & Telescope sm(1).jpg
Schéma du LSST.

Le Large Synoptic Survey Telescope (LSST) est un très grand télescope optique américain (miroir de plus de Modèle:Unité de diamètre), donc très sensible, qui est optimisé pour les relevés du ciel entier. Installé à une centaine de kilomètres de La Serena, au nord du Chili, il est caractérisé par un champ d'observation très large (Modèle:Unité de côté, soit Modèle:Nobr la surface de la Lune) qui lui permet de photographier l'ensemble du ciel austral (Modèle:Unité) en un peu plus de trois jours avec une sensibilité lui permettant de fournir des images d'objets dont la magnitude apparente est inférieure ou égale à 24. Son entrée en service est prévue en 2020. Il devrait jouer un rôle central dans l'inventaire des astéroïdes géocroiseurs : il a la capacité en Modèle:Nobr d'identifier et déterminer l'orbite de quasiment 80 à 90 % des géocroiseurs d'un diamètre supérieur à Modèle:Nobr<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Le rôle de l'Agence spatiale européenne

Fichier:Artists impression of the completed NEOSTEL flyeye telescope.jpg
Vue d'artiste du télescope NEOSTEL.

L'Agence spatiale européenne ne joue fin 2019 qu'un rôle mineur dans la détection des objets géocroiseurs. Les instruments en cours de développement ou utilisés sont les suivants :

  • NEOSTEL (Near Earth Object Survey TELescope), également appelé Flyeye (Œil de mouche), est un télescope terrestre fonctionnant de manière automatique qui utilise une optique similaire à un œil de mouche composé de Modèle:Nobr optiques (équivalent à un télescope de Modèle:Nobr de diamètre) permettant de disposer d'un champ de vue très étendu de 6,7 x 6,7°. Sa résolution spatiale est de Modèle:Unoité, ce qui lui permet détecter les objets ayant une magnitude apparente de 21,5. Il est capable de balayer les deux tiers du ciel trois fois par nuit. La disponibilité de quatre ou cinq télescopes du même type répartis sur toutes les latitudes permettrait d'obtenir une couverture permanente totale. Le télescope, qui est installé au sommet du Monte Mufara (Modèle:Unité) en Sicile, doit entrer en service en 2021<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien conférence.</ref>. Deux télescopes installés à Madrid et à La Silla au Chili doivent tester le traitement des données de Flyeye<ref name=ESA-Defence-Office/>.
  • La station terrienne de l'ESA de Tenerife dispose d'un télescope optique de Modèle:Nobr de diamètre qui est utilisé vers la pleine Lune pour l'observation de géocroiseurs.
  • L'Agence spatiale européenne participe au financement de l'observation de géocroiseurs par plusieurs télescopes nationaux européens : l'Observatoire de Klet en République tchèque, ainsi que des télescopes à Tautenburg en Allemagne et en Espagne. L'Agence spatiale travaille également avec le Telescopi Joan Oró de Modèle:Nobr d'ouverture dans les Pyrénées espagnoles, l'Observatoire des Makes dans l'Île de la Réunion et l'International Scientific Optical Network<ref name=ESA-Defence-Office/>.

Les projets chinois

La Chine construit plusieurs radars et télescopes dédiés à la détection des astéroïdes géocroiseurs. Ce sont notamment le CNEOST situé au Jiangsu et un nouveau télescope de Modèle:Nobr de diamètre qui est installé dans le Qinghai. Le télescope spatial Xuntian (lancé en 2023) doit contribuer à cette têche. Le conglomérat aérospatial chinois CASC et le laboratoire Quian-Lab ont proposé en 2022 de développer la mission CROWN (Modèle:Langue) comprenant un télescope principal situé au niveau de l'orbite de la planète Vénus (au point de Lagrange L2 du système Vénus-Soleil) et jusqu'à six télescopes de plus petite taille également en orbite autour de Vénus. Selon les simulations effectuées, cette constellation permettrait de détecter environ Modèle:Nombre potentiellement dangereux (PHO : plus de Modèle:Nobr de diamètre et orbite passant à moins de Modèle:Unité de celle de la Terre) et seuls quatre PHO ne seraient pas détectés. Un autre projet proposé par le NSSC et l'Observatoire de la Montagne Pourpre consisterait en un télescope situé au niveau de l'orbite terrestre et précédant la Terre à une distance comprise entre 10 et Modèle:Nobr de kilomètres. Cet observatoire permettrait de détecter les astéroïdes venant de la direction du Soleil qui sont les plus dangereux car difficilement détectables (les télescopes terrestres ne peuvent être braqués dans la direction du Soleil). Ce projet serait moins performant que CROWN mais serait moins couteux et moins complexe<ref name=Marin07012023>Modèle:Lien web.</ref>.

Stratégies d'évitement d'impact

Modèle:Article détaillé

Fichier:HRIV Impact.gif
Collision en 2005 de la sonde spatiale Deep Impact avec la comète Tempel 1.

Aucun pays ne dispose en 2019 des moyens de détourner un objet géocroiseur qui menacerait d'entrer en collision avec la Terre. Néanmoins, plusieurs méthodes ont été imaginées et certaines d'entre elles devraient être testées au cours de la décennie 2020. Généralement il s'agit de modifier légèrement l'orbite de l'objet géocroiseur en appliquant une poussée sur le corps céleste. Si la poussée est ponctuelle, il faut appliquer celle-ci lorsque le corps se trouve à son aphélie (qui ne coïncide généralement pas avec son apogée). On peut également choisir d’exercer une poussée plus faible mais continue. Plus on anticipe la correction de la trajectoire, moins celle-ci a besoin d'être importante. Pour éviter un impact, il faut donc recenser le plus tôt possible l'ensemble des objets géocroiseurs susceptibles de menacer la Terre et estimer avec une très grande précision leur trajectoires sur les décennies à venir. La deuxième condition de réussite est de pouvoir mettre sur pied une mission spatiale permettant de détourner la menace avec une probabilité de succès très élevée. Les principales méthodes de modification de trajectoires sont les suivantes<ref>Modèle:Lien web.</ref> :

  • La première méthode de déviation, déjà mise en œuvre dans un objectif tout autre par la sonde spatiale Deep Impact de la NASA, consiste à lancer un engin spatial contre le géocroiseur. La vitesse de l'astéroïde est modifiée du fait de la loi de la conservation de la quantité de mouvement :
M1 x V1 + M2 x V2 = (M1 + M2) x V3
avec M1 masse de l'engin spatial, M2 masse de la comète, V1 vitesse de l'engin spatial, V3 vitesse de la comète après l'impact, M1 et M2 masse respective de l'engin spatial et de la comète. Les vitesses sont des vecteurs.
  • Une méthode popularisée par le cinéma (Armageddon) consiste à provoquer une explosion nucléaire destinée à fragmenter l’astéroïde. Cette solution est techniquement réalisable, mais elle présente de grands inconvénients (les gros éclats issus de l'explosion continuent leur trajectoire vers la Terre). Ses effets sont incontrôlables et son efficacité reste à démontrer. Ce serait une solution à envisager en dernier recours<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
  • Une méthode plus efficace consisterait à faire exploser une charge nucléaire à la surface ou à faible distance du géocroiseur de manière à lui transmettre une impulsion sans le fragmenter. Cette technique soulève deux problèmes : d'une part, il faut parvenir à contrôler le vecteur de l'impulsion générée et, d'autre part, l'explosion d'une charge nucléaire peut soulever des problèmes politiques. Il s'agit d'une solution à envisager lorsque le délai de préavis est très faible.
  • Le tracteur gravitationnel est une méthode qui utilise l'attraction gravitationnelle mutuelle entre le géocroiseur et un engin spatial. Ce dernier se maintient à une distance constante du géocroiseur en utilisant une propulsion électrique. Par sa masse il exerce sur l'astéroïde une force très légère qui dans la durée en modifie suffisamment l'orbite.
  • L'utilisation de l'effet Yarkovsky, qui est une force produite par l'écart entre l'absorption solaire et l'émission thermique par rayonnement. Cette force qui contribue en permanence à façonner l'orbite du géocroiseur peut être modifiée, par exemple, en interposant un écran entre le Soleil et l'astéroïde ou en modifiant l'albédo de celui-ci (par exemple, en déposant un revêtement noir ou blanc sur sa surface). L'intensité de cette force est très faible, mais elle peut avec le temps permettre d'obtenir la déviation souhaitée.

Exploration et exploitation des astéroïdes géocroiseurs

Modèle:Article connexe

Fichier:BennuAsteroid.jpg
L'astéroïde Apollon Bénou, géocroiseur photographié par la sonde spatiale OSIRIS-REx.

Les astéroïdes géocroiseurs ne constituent pas qu'une menace. Ils présentent également un grand intérêt pour la communauté scientifique parce que leur orbite relativement proche de celle de la Terre, permet à des sondes spatiales de se rendre sur place et de les étudier sans avoir à dépenser de grandes quantités d'ergols et au prix d'un transit assez court. Or, contrairement aux planètes qui ont subi de nombreuses transformations, ces corps célestes constituent des vestiges parfois quasi intacts des premiers moments de la formation du Système solaire. Ils peuvent fournir à ce titre des informations capitales dans les domaines de l'astronomie et de la géochimie<ref>Modèle:Article.</ref>. Plusieurs sondes spatiales chargées d'étudier in situ des astéroïdes géocroiseurs ont été lancées depuis le début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle :

Dans les années 2010, des projets d'exploitation minière des astéroïdes sont lancés par des sociétés privées du secteur spatial, Planetary Resources et Deep Space Industries. Les astéroïdes sont en effet riches en matériaux précieux, tels les métaux lourds et les terres rares, présents sur leur surface, car ces corps sont trop petits pour avoir subi la différenciation planétaire<ref>Modèle:Lien web.</ref> : la valeur commerciale d'un kmModèle:3 d'astéroïde, hors frais d'exploitation, est estimée à Modèle:Unité d'euros<ref>Jean-Pierre Luminet, « Pourquoi et comment exploiter les astéroïdes ? », émission Science publique sur France Culture, Modèle:Date-.</ref>. La NASA a également pour ambition de capturer un petit astéroïde (de Modèle:Unité de diamètre, avec un poids maximal de Modèle:Unité) et de le mettre en orbite stable autour de la Lune. Les faisabilités et le coût de ces projets font l'objet de débats<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Objets géocroiseurs remarquables

Modèle:Article détaillé

Fichier:1950da color 150.jpg
Image radar de l'astéroïde 1950 DA.
  • {{#switch: 89959

| s = | S = [[S/2002 NT (7{{#if: |{{{4}}}) {{{5}}}|) {{{4}}}}}|S/2002 NT (7{{#if: |{{{4}}}) {{{5}}}|) {{{4}}}}}]] | {{#expr: 89959*1 }} = Modèle:Nobr | #default = [[89959{{#if: 2002 NT |2002 NT|}}|89959{{#if: 2002 NT |2002 NT|}}]] }} était le premier astéroïde avec une cote positive sur l'échelle de Palerme, avec une chance d'impact potentiel pour le premier février 2019, qui semble désormais exclue selon la NASA<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

| s = | S = [[S/1999 JM (8{{#if: |{{{4}}}) {{{5}}}|) {{{4}}}}}|S/1999 JM (8{{#if: |{{{4}}}) {{{5}}}|) {{{4}}}}}]] | {{#expr: 53319*1 }} = Modèle:Nobr | #default = [[53319{{#if: 1999 JM |1999 JM|}}|53319{{#if: 1999 JM |1999 JM|}}]] }} est le plus gros astéroïde potentiellement dangereux avec ses Modèle:Unité de diamètre.

  • {{#switch: 2007 VK

| s = | S = [[S/184 ({{{3}}}{{#if: |{{{4}}}) {{{5}}}|) {{{4}}}}}|S/184 ({{{3}}}{{#if: |{{{4}}}) {{{5}}}|) {{{4}}}}}]] | {{#expr: 2007 VK*1 }} = Modèle:Nobr | #default = [[2007 VK{{#if: 184 |184|}}|2007 VK{{#if: 184 |184|}}]] }} était classé comme l'astéroïde ayant la valeur la plus élevée<ref name="Planterre">Modèle:Lien web.</ref> sur l'échelle de Turin, mais une collision est exclue selon les dernières mesures de la NASA<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

| s = | S = [[S/3 ({{{3}}}{{#if: |{{{4}}}) {{{5}}}|) {{{4}}}}}|S/3 ({{{3}}}{{#if: |{{{4}}}) {{{5}}}|) {{{4}}}}}]] | {{#expr: 2008 TC*1 }} = Modèle:Nobr | #default = [[2008 TC{{#if: 3 |3|}}|2008 TC{{#if: 3 |3|}}]] }} est le premier astéroïde détecté et suivi dans l'espace avant sa chute sur Terre le Modèle:Date-.

| s = | S = [[S/45 ({{{3}}}{{#if: |{{{4}}}) {{{5}}}|) {{{4}}}}}|S/45 ({{{3}}}{{#if: |{{{4}}}) {{{5}}}|) {{{4}}}}}]] | {{#expr: 2009 DD*1 }} = Modèle:Nobr | #default = [[2009 DD{{#if: 45 |45|}}|2009 DD{{#if: 45 |45|}}]] }} passe à une distance estimée à Modèle:Unité de la surface terrestre. Cet astéroïde a un diamètre d'environ Modèle:Unité<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

| s = | S = [[S/30 ({{{3}}}{{#if: |{{{4}}}) {{{5}}}|) {{{4}}}}}|S/30 ({{{3}}}{{#if: |{{{4}}}) {{{5}}}|) {{{4}}}}}]] | {{#expr: 2010 AL*1 }} = Modèle:Nobr | #default = [[2010 AL{{#if: 30 |30|}}|2010 AL{{#if: 30 |30|}}]] }} passe à environ Modèle:Unité de la planète<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Il a une envergure d'approximativement 10 à Modèle:Unité.

  • Le NEO J002E3 représente un cas particulier. Cet objet est probablement le troisième étage de la fusée Saturn V utilisée pour la mission Apollo 12. J002E3 aurait quitté le système Terre-Lune pour une orbite solaire en 1971, avant d'être recapturé par notre planète en 2002. On pense que J002E3 a quitté l'orbite de la Terre en juin 2003, et qu'il pourrait revenir en orbite autour de la Terre vers 2032<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
  • Le Modèle:Date-, l'astéroïde géocroiseur (367943) Duende ({{#switch: 2012 DA

| s = | S = S/14 ({{{3}}}{{#if: |{{{4}}}) {{{5}}}|) {{{4}}}}} | {{#expr: 2012 DA*1 }} = (2012 DA) 14{{#if: |{{{3}}}}} | #default = 2012 DA{{#if: 14 |14}} }}) est passé à seulement Modèle:Nobr lunaire (Modèle:Unité) de la Terre<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Notes et références

Modèle:Références

Bibliographie

Voir aussi

Modèle:Autres projets

Articles connexes

Liens externes

Synthèses sur les méthodes de détection et prévention

Organisations impliquées dans la Défense planétaire

Programmes de détection et de suivi des objets géocroiseurs

Survols futurs par des objets géocroiseurs

Autres

Modèle:Palette Modèle:Portail