Phénoménologie (philosophie)

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Modèle:Voir homonymes

La phénoménologie (du grec Modèle:Grec ancien, « ce qui apparaît », et Modèle:Grec ancien, « étude ») est un courant de pensée du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle fondé par Edmund Husserl dans l'optique de faire de la philosophie une discipline empirique. Elle tire son nom de sa démarche, qui est d'appréhender la réalité telle qu'elle se donne, à travers les phénomènes. Elle fait de la philosophie l'étude systématique et l'analyse de l’expérience vécue et de la conscience<ref name="Dicop615">Modèle:Harvsp</ref> comme étant eux-mêmes des phénomènes de la pensée qui se pense elle-même et pense le monde.

Cette école de philosophie s'attache à démontrer que le phénomène n'existe que s'il y a une conscience pour le percevoir. Toute conscience serait donc conscience de quelque chose, c'est l'idée d'intentionnalité de la conscience. La méthode phénoménologique veut démontrer qu'il existe une relation essentielle entre la conscience et le monde. La phénoménologie reprend les interrogations philosophiques sur le concept d'essence, et son approche pour les aborder est d'étudier l'expérience vécue, c'est-à-dire le phénomène en tant que tel. Il est parfois considéré qu'ainsi, la phénoménologie cherche à faire le lien entre l'idéalisme (passer par l'idée pour accéder au réel) et l'empirisme (passer par le réel pour accéder à l'idée)<ref>« Phénoménologie », schoolmouv.fr. Article en ligne.</ref>.

C'est dans sa première oeuvre majeure, Recherches logiques (1900-1901), que Husserl, en rupture avec le psychologisme et en opposition à la métaphysique, fonde la phénoménologie comme science destinée à donner un fondement aux sciences de la nature, qu'il juge insuffisantes à Modèle:Citation<ref>Emmanuel Housset, Husserl et l’énigme du monde, Seuil, coll. « Points », 2000, p. 14</ref>.

La phénoménologie telle qu'on la connaît aujourd'hui s'étend au sein d'un cercle de disciples dans les universités de Göttingen et Munich en Allemagne (Edith Stein, Roman Ingarden, Martin Heidegger, Eugen Fink, Max Scheler, Nicolai Hartmann), et se propage rapidement à l'étranger, en particulier en France (grâce aux traductions et travaux de Paul Ricœur, d'Emmanuel Levinas, de Jean-Paul Sartre, de Maurice Merleau-Ponty) et aux États-Unis (Alfred Schütz et Eric Voegelin), souvent avec une très large prise de distance critique par rapport aux premiers travaux de Husserl, mais sans jamais que soit abandonnée sa volonté fondamentale de s'en tenir à l'expérience vécue.

Il n'y a pas à s'étonner de la grande variété de formulations de ce courant de pensée, qui ressortit à sa nature même cherchant à exprimer les aspects spécifiques de chacun de ses domaines d'étude<ref name="Dicop615"/>. La phénoménologie constitue l'une des traditions principales de la philosophie européenne du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle. Elle a en outre inspiré de nombreux travaux hors de son champ philosophique propre tels que la philosophie des sciences, la psychiatrie, l'esthétique, la morale, la théorie de l'histoire<ref name="Dicop615"/>, l'anthropologie existentiale<ref>Modèle:Article</ref>.

La phénoménologie avant Husserl

On attribue généralement l'invention du terme « phénoménologie » à Jean-Henri Lambert (1728-1777), qui dénomme ainsi dans la quatrième partie de son Nouvel Organon (1764) la « doctrine de l'apparence »<ref>J.-H. Lambert, Nouvel Organon (1764). Quatrième section : Phénoménologie, trad. fr. G. Fanfalone, éd. Vrin, Paris, 2002, 221p.</ref>,<Ref group="N">Modèle:Citation-Lambert-Neues Organon, (§266)-Modèle:Chapitre</ref>.

Kant (1724-1804)

Une section de la Critique de la raison pure de Kant devait s'appeler Phénoménologie ; mais Kant remplaça finalement ce nom par celui d'Esthétique transcendantale. Kant y opère la séparation entre la « chose en soi » et le phénomène (ce qui se montre), ce dernier étant donné dans le cadre transcendantal de l'espace, du temps et de la causalité<ref group="N">Modèle:Citation-Modèle:Harvsp</ref>. La thèse de Kant est qu'il existe seulement un cadre a priori dans lequel les objets peuvent nous Modèle:Citation et qui permet leur représentation. Ce cadre qui n'est autre que la structure de notre connaissance va ouvrir la possibilité d'une connaissance universelle<ref name="Dicop613">Modèle:Harvsp</ref>.

Fichte (1762-1814)

La phénoménologie est un concept central de la philosophie de Johann Gottlieb Fichte. Elle désigne la partie de la doctrine de la science qui développe la phénoménalisation (apparition, extériorisation) du fondement et du principe du savoir. Il ne peut y avoir de savoir absolu (qui n'est pas un savoir d'un objet mais de ce qui fait qu'un savoir est effectivement un savoir) que phénoménalisé. Aussi, dès La Doctrine de la Science de 1804, oppose-t-il la doctrine du phénomène ou phénoménologie à la doctrine de l'être et de la vérité. À la fin de sa vie, Fichte identifie même la phénoménologie à la doctrine de la science, parce que, sans elle, le « savoir absolu » n'aurait pas d'existence.

Hegel (1770-1831)

Modèle:Article détaillé Des thèses kantiennes, Hegel déduit qu'avec le phénomène, la conscience découvre la structure de sa propre connaissance, s'élevant ainsi à la conscience de soi. Dans la Phénoménologie de l'esprit, Modèle:Citation<ref name="Dicop613"/>,<ref group="N">Modèle:Citation-G. W. F. Hegel, Logik, §25 ; trad. fr. A. Vera : Science de la logique, Paris, Ladrange, 1859, t. 1, Modèle:P..</ref>.

Schopenhauer (1788-1860)

Si pour Arthur Schopenhauer, le monde est notre représentation (c'est-à-dire qu'être et être une représentation, pour le sujet, c'est tout un), il s'agit toujours pour lui de chercher plus profond que cette évidence première : comment connaître ce que le monde peut être dans son être en soi ? Il s'agit pour lui de rechercher l’essence du phénomène à partir d'une étude descriptive préalable du donné phénoménal et en particulier, de la manière dont se donne à moi mon propre corps comme « volonté »<ref group="N">Modèle:Citation-A. Schopenhauer, Le Monde comme volonté et comme représentation, trad. fr. A Burdeau, Paris, PUF, 1966, vol. 1, §18.</ref>.

Vue d'ensemble de la phénoménologie

Photographie en noir et blanc. Buste d'homme en costume. Il porte une barbe blanche fournie, des moustaches en croc et observe au-delà du spectateur.
Edmund Husserl en 1900.

Avec Edmund Husserl, la phénoménologie a l'ambition de se constituer en science<ref group="N">voir sur cette ambition la première méditation des Modèle:Harvsp</ref>, et elle se dote d'une problématique, d'un objet ou domaine, et d'une méthode<ref group="N">Modèle:Citation-Modèle:Harvsp</ref>. Hegel encore, dans sa Phénoménologie de l'esprit donne au terme de phénoménologie le sens de méthode, qui finit avec Husserl par désigner la philosophie tout entière elle-même avec pour mot d'ordre : Modèle:Citation.

La problématique

L'histoire du concept de phénoménologie montre que, depuis Jean-Henri Lambert, la phénoménologie n’a cessé d’évoluer. C'est donc le contexte qui va déterminer si l'on parle de la phénoménologie au sens fichtéen, hégélien ou husserlien, même si en général, le terme de phénoménologie, pris isolément, désigne la philosophie et la méthode de Husserl ou de ses héritiers.

Comprise jusqu'à lui comme science de l’« apparaître », la phénoménologie devient, chez Heidegger, la science de ce qui n’apparaît justement pas à première vue<ref>Modèle:Harvsp</ref> ou, comme l'écrit Françoise Dastur citant Heidegger, une Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp</ref>.

Dans le phénomène de l'apparaître, la phénoménologie « post husserlienne », problématise la Modèle:Citation de ce qui se présente à la conscience, cela requiert une attitude qui ne se satisfait jamais de solutions définitives. Ainsi, Jean-François Courtine<ref>Modèle:Harvsp</ref> précise que Modèle:Citation<ref group="N">Modèle:Citation</ref>. De telles recherches exigent de chacun qu'il refasse pour son compte l'expérience phénoménologique de celui qui l'a précédemment faite, note Alexander Schnell<ref name="Schnell2005">Modèle:Harvsp</ref>. La phénoménologie se constitue en opposition au « néokantisme »<ref group="N">Si pour Kant, la connaissance débute avec l'expérience sensible Modèle:Citation-Modèle:Harvsp</ref> ; elle Modèle:Citation, résume Hans-Georg Gadamer<ref>Modèle:Harvsp</ref>.

Le mot « phénomène » signifie étymologiquement « ce qui se montre », et il conserve, depuis son origine grecque un sens ambigu provenant de ce qu'il tient à la fois de l'objet et du sujet. Il est délicat de distinguer ce qui appartient à l'objet de ce qui appartient à l'interprétation propre au sujet<ref>Modèle:Harvsp</ref> (connaissance, illusion, erreur). Cette dépendance, vis-à-vis du sujet pourrait rendre difficile, voire impossible, la constitution d'une science, à partir d'une expérience, d'où le souci grec, notamment chez Platon et Aristote, de Modèle:Citation<ref name="Dicop613" />.

L'objet

La phénoménologie moderne, dominée par les pensées d'Edmund Husserl et de Martin Heidegger, ambitionne d'aller Modèle:Citation.

Le phénomène

Husserl le répète expressément, la phénoménologie vise à se débarrasser de toute théorie préalable, de toute préconception et se soucie exclusivement de Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp</ref>, en s'en tenant scrupuleusement à la façon dont la chose se donne selon le principe « Modèle:Langue »<ref group="N">Ce Modèle:Citation, s'oppose à toutes les constructions échafaudées dans le vide, à la reprise de concepts qui n'ont rien de bien fondé que l'apparence et l'ancienneté-Modèle:Harvsp</ref>. En ce sens précis, l'écoute du phénomène exige la réduction phénoménologique. Modèle:Citation écrit Husserl dans L'idée de la phénoménologie<ref>Modèle:Harvsp</ref>.

En reprenant le terme de « phénoménologie », Heidegger pourrait paraître d'emblée s'inscrire dans le prolongement de la pensée de son maître Husserl, sauf qu'il en élimine une partie essentielle, en rejetant tout ce qui a succédé à ce qu'il a qualifié de « tournant non phénoménologique » de Husserl, c'est-à-dire, son penchant pour une méthodologie scientifique, qu'il discerne à partir des Ideen, et notamment l'institution du « sujet transcendantal »<ref>Modèle:Harvsp</ref>. De plus, Martin Heidegger a pu paradoxalement avancer que l'impératif Modèle:Langue (aller droit à la chose même) ne soit justement pas la chose mais Modèle:Citation chaque fois que nous sommes en rapport avec quoi que ce soit<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Pour Heidegger, ce que la phénoménologie doit finalement montrer ce n'est justement pas l'étant mais bien son « être », Modèle:Citation, remarque Christian Dubois<ref>Modèle:Harvsp</ref>.

Si l'être est le phénomène par excellence […] alors la phénoménologie devrait le faire voir […] tel qu'il se montre à partir de lui-même, c'est-à-dire ne pas chercher à l'extraire de sa dissimulation, mais le montrer dans cette dissimulation même écrit Sylvaine Gourdin<ref name=gourdin183>Modèle:Harvsp</ref>

Heidegger ambitionne ainsi, à l'encontre des évolutions contestées de son prédécesseur, de ressaisir la « phénoménologie » en sa pure possibilité d'avant ce tournant. Comme l'écrit Jean-François Courtine<ref>Modèle:Harvsp</ref>, Heidegger ne veut pas dépasser mais créer une nouvelle tendance, l'ontologie phénoménologique mise en œuvre dans Modèle:Langue, Modèle:Citation.

Cependant, les deux penseurs conviennent que le « phénomène » possède un sens phénoménologique différent de son sens dit « vulgaire », Modèle:Citation écrit Françoise Dastur<ref>Modèle:Harvsp</ref>.

Heidegger prend conscience que le « phénomène » a besoin pour se montrer du Logos, qu'il comprend, en revenant à la source grecque, moins comme un discours sur la chose, que d'un Modèle:Citation écrit Marlène Zarader<ref name="Zarader p84">Modèle:Harvsp</ref>. Heidegger en déduit sa propre position théorique à savoir que l'ajointement des deux mots, phénomène et logos, dans celui de « phénoménologie » doit signifier Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp</ref>.

En gros, Heidegger se différencie de son maître Husserl, en ce qu'il s'intéresse moins à la relation de l'homme au monde qu'à la « pré-ouverture », autrement dit à la « dimension » qui rend possible la rencontre de ce qu'il appelle Modèle:Citation ; en résumé au poids ontologique du Modèle:Citation de « l'être-au-monde », préoccupé dira Paul Ricœur<ref>Modèle:Harvsp</ref>.

Une expérience phénoménologique : l'œuvre d'art

Modèle:Article détaillé

Fichier:Segesta (1).jpg
Temple grec de Ségeste

Dans l'esprit du Modèle:Citation, prendre pour objets d'étude l'art et l'expérience que nous en avons montrera ce qui en fait la particularité. Le Dictionnaire des Concepts<ref name="Dicop617">Modèle:Harvsp</ref>, distingue deux courants principaux :

Pour Heidegger, l'œuvre d'art est une puissance qui ouvre et « installe un monde ». L'artiste n'a pas une claire conscience de ce qu'il veut faire, seul le Modèle:Citation. L'œuvre d'art n'est pas un outil, elle n'est pas une simple représentation mais la manifestation de la vérité profonde d'une chose : Modèle:Citation<ref name="Dicop617"/>.

La poésie aussi va apparaître comme le dire du décèlement de l'étant à partir de l'être. Le poème, est conçu comme un « appel », appel à ce qui est éloigné à venir dans la proximité. En les nommant<ref group="N">Nommer n'est pas simplement faire voir mais faire apparaître au sens strict insiste Jean Beaufret-Modèle:Harvsp</ref>, la « Parole poétique » fait venir les choses en la présence, comme dans ces deux simples vers qui introduisent le poème « soir d'hiver » de Georg Trakl : Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp</ref>.

Le deuxième courant, représenté par Maurice Merleau-Ponty s'éloigne tout autant de la représentation idéalisée des choses pour appuyer Modèle:Citation<ref name="Dicop618">Modèle:Harvsp</ref>. Modèle:Citation<ref name="Dicop618"/>.

La méthode

Si l'on suit Levinas<ref name="Levinasp112">Modèle:Harvsp</ref>, il n'y aurait pas de méthode proprement phénoménologique, mais seulement des gestes qui révèlent un air de famille de méthodes d'approche entre tous les phénoménologues<ref group="N">par exemple c'est autour du « phénomène de la vie », que Heidegger aurait construit sa propre approche de la phénoménologie-Modèle:Harvsp</ref>. La « phénoménologie » n'a aucun contenu doctrinal à proposer, souligne de son côté François Doyon<ref>Modèle:Harvsp</ref>, il s'agit d'Modèle:Citation, de quelque chose qui n'est même pas une méthode au sens scientifique, uniquement un Modèle:Citation, un mode d'accès à la « chose »; c'est ce mode d'accès que Martin Heidegger va être amené à justifier dans un long paragraphe (§7) de Être et Temps en prenant appui sur le sens grec initial de ce mot, une fois celui-ci décomposé en ses deux éléments originaires, à savoir, « phénomène » et « logos » (§ 7 Être et Temps).

Le philosophe Gérard Wormser<ref name="Dicop615"/> écrit que Modèle:Citation. Par la « réduction » le phénoménologue va chercher à isoler un noyau invariant qui permet Modèle:Citation<ref name="Dicop615"/>. Levinas recense ainsi, quelques caractéristiques de la geste phénoménologique :

  1. la place primordiale accordée à la sensibilité et à l'intuition. Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp</ref>.
  2. la disparition du concept<ref>Modèle:Harvsp</ref>, de l'objet théorique, de l'évidence, du phénomène idéalement parfait, au profit d'une attention portée à l'imperfection du vécu, de l'excédent et du surplus que le théorique laisse échapper, qui vont devenir constitutifs de la vérité du phénomène (ainsi du souvenir, toujours modifié par le présent où il revient, donc absence de souvenir absolu auquel se référer, la préférence accordée avec Kierkegaard, au dieu qui se cache, qui est le vrai dieu de la révélation). Ce qui semblait jusqu'ici un échec, une imperfection de la chose (la brumosité du souvenir), par un retournement radical du regard, devient un mode de son achèvement, sa vérité intrinsèque.
  3. la réduction phénoménologique qui autorise la suspension de l'approche naturelle et la lutte contre l'abstraction<ref group="N">voir pour l'approfondissement de tous ces points les pages lumineuses que Lévinas y consacre-Modèle:Harvsp</ref>.

Dans ses Problèmes fondamentaux de la phénoménologie<ref>Modèle:Harvsp</ref>, Heidegger, complète cette approche en distinguant trois éléments constitutifs de la « méthode » phénoménologique : la réduction, la construction et la « destruction », ce dernier élément constituant à la fois le socle et l’apogée de sa méthode phénoménologique selon François Doyon.

La réduction phénoménologique

Modèle:Article détaillé La réduction phénoménologique ou épochè en grec (ἐποχή / epokhế) consiste pour Husserl Modèle:Citation, posé comme objet, réduction à laquelle s'ajoute une lutte sans concession contre toutes les abstractions que la perception naturelle de l'objet présuppose<ref>Modèle:Harvsp</ref>,<ref group="N">À dire vrai Modèle:Citation-Modèle:Harvsp</ref>. La découverte de la « réduction phénoménologique » a donc le sens d'un dépassement du cartésianisme qui se limite à combattre le doute et requiert pour sa cohésion globale, la garantie divine, note Françoise Dastur<ref>Modèle:Harvsp</ref>.

Mais si pour Husserl l'« époché », Modèle:Langue, ou mise entre parenthèses du monde objectif, constituait l'essentiel de la réduction phénoménologique, il n'en allait pas de même pour Heidegger selon qui le « Monde » n'ayant, par construction, aucun caractère objectif, ce type de réduction s'avérait inutile<ref>Modèle:Harvsp</ref>,<ref group="N">Modèle:Citation-Modèle:Harvsp</ref>.

De plus, pour Heidegger, la phénoménologie ne vaut en tant qu'instrument que pour autant que ses propres présupposés sont pris en compte dans la description elle-même. Par rapport à son maître Husserl, on note un certain nombre d'évolutions décisives telles que la recherche du domaine dit « originaire »<ref group="N">L'origine, si elle doit être autre chose qu'un flatus voci, doit correspondre au lieu d'émergence du matériau philosophique qu'est le concept et rendre compte de sa formation et de son déploiement concret-Modèle:Harvsp</ref>, sis dans l'expérience concrète de la vie, par un processus de « destruction » et d'explicitation, qui vont permettre à une herméneutique de la facticité de se développer<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Par contre, selon Alexander Schnell<ref>Modèle:Harvsp</ref>, on peut considérer qu'on a avec la définition heideggerienne de la phénoménologie, comme reconduction du regard de l'étant à la compréhension de son être, quelque chose qui est en soi un acte de « réduction phénoménologique ». Avec Heidegger, l'« enquête phénoménologique » ne doit pas tant porter sur les vécus de conscience, comme le croyait Husserl que sur l'être pour qui on peut parler de tels vécus, et qui est par là capable de phénoménalisation, à savoir le Modèle:Langue, c'est-à-dire, l'existant. Christoph Jamme<ref>Modèle:Harvsp</ref> écrit : Modèle:Citation.

En fait, la « réduction phénoménologique » va jouer, dans Être et Temps, un rôle essentiel dans l’analytique du Modèle:Langue, notamment dans l'analyse de la quotidienneté et la mise à jour des structures existentiales du Modèle:Langue, en exigeant un regard résolument plus « authentique »<ref>Modèle:Harvsp</ref>. La réduction dans Être et Temps, conclut François Doyon, Modèle:Citation.

La construction phénoménologique

C'est à l'opération d'induction de l'« être », qui n'apparaît jamais spontanément, à partir de l'étant que Heidegger a donné le nom de « construction phénoménologique »<ref>Modèle:Harvsp</ref>, c'est une tâche, un projet, qu'il revient au Modèle:Langue de réaliser sachant Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Pour Heidegger, Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp</ref>.

La destruction phénoménologique

Modèle:Article détaillé La « construction réductrice de l’être », en tant qu’interprétation conceptuelle de l’être et de ses structures, implique donc nécessairement une « destruction phénoménologique », c’est-à-dire une « dé-construction » ou démontage critique préalable des concepts légués par la tradition philosophique. Sophie-Jan Arrien<ref name="Arrien2014p198">Modèle:Harvsp</ref> note que Heidegger délaisse très rapidement la réduction phénoménologique husserlienne pour lui préférer une méthodologie de la « déconstruction» Modèle:Citation<ref name="Arrien2014p198"/>.

La « destruction phénoménologique » se donne pour tâche de démanteler les constructions théoriques, philosophiques ou théologiques qui recouvrent notre expérience de la vie facticielle et que nous devons faire apparaître. La tâche essentielle consistera à se rapprocher, par exemple, de l’Aristote originel, en se détournant de la scolastique médiévale qui le recouvre. De même, la destruction des présupposés de la science esthétique, qui va Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp</ref>, est solidaire de la destruction de l'histoire de l'ontologie. C'est surtout dans son travail sur Aristote que Heidegger a pu préciser sa propre conception de la phénoménologie. Philippe Arjakovsky<ref name="Dictionnairep103">Modèle:Harvsp</ref> parle de Modèle:Citation ainsi est apparu en pleine lumière, le concept originaire de « phénomène » tel qu'il était compris par les grecs, c'est-à-dire, comme Modèle:Citation.

Mais comme pour Heidegger les « choses mêmes » ne se donne justement pas dans une intuition immédiate, il se sépare à cette occasion définitivement de Husserl, pour s'engager résolument dans le « cercle herméneutique »<ref>Modèle:Harvsp</ref>.

Autre exercice de déconstruction, le démantèlement de la tradition théologique avec laquelle il tentera, en s'inspirant de Luther et de Paul, de retrouver la vérité première du message évangélique, qu'il considère obscurcie et voilée dans la « Scolastique » inspirée d'Aristote<ref>Modèle:Harvsp</ref>.

Le statut de la phénoménologie

Dans sa volonté de saisir le sens du monde en écartant tous les préjugés comme en renonçant à se situer dans un monde prédonné ou préformé, Modèle:Citation écrit Bernhard Waldenfels dans sa contribution<ref>Modèle:Harvsp</ref>.

Les grandes avancées husserliennes

Principaux ouvrages : Ideen, Krisis.., Méditations cartésiennes, Leçons pour une phénoménologie de la conscience intime du temps.

L'idée de phénoménologie chez Husserl

La phénoménologie de Edmund Husserl se définit d'abord comme une science transcendantale qui veut mettre au jour les structures universelles de l'objectivité. Le premier objectif poursuivi fut d'assurer un fondement indubitable aux sciences et pour cela d'éclairer les conditions théoriques de toute connaissance possible<ref group="N">Modèle:Citation-Modèle:Harvsp</ref>. Le projet de la phénoménologie fut d'abord de refonder la science en remontant au fondement de ce qu'elle considère comme acquis et en mettant au jour le processus de sédimentation des vérités qui peuvent être considérées comme éternelles.

La phénoménologie propose une appréhension nouvelle du monde, complètement dépouillée des conceptions naturalistes. D'où ce leitmotiv des phénoménologues qu'est le retour aux choses mêmes. Les phénoménologues illustrent ainsi leur désir d'appréhender les phénomènes dans leur plus simple expression et de remonter au fondement de la relation intentionnelle<ref group="N">Mais comme le note Jean-François Lyotard : Modèle:Citation-Modèle:Harvsp</ref>.

Husserl espère ainsi échapper à la crise des sciences qui caractérise le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. C'est avec la reprise détournée du concept d'intentionnalité, empruntée à son maître Franz Brentano, que Husserl consacre ses premiers pas en phénoménologie. Son principe est simple : toute conscience doit être conçue comme Modèle:Citation. En conséquence, la phénoménologie va prendre pour point de départ la description des vécus de conscience afin d'étudier la constitution essentielle des expériences ainsi que l'essence de ce vécu<ref group="N">Modèle:Citation. Cette caractéristique éidétique concerne la sphère des vécus en général, dans la mesure où tous les vécus participent en quelque manière à l'intentionnalité, quoique nous ne puissions dire de tout vécu qu'il a une intentionnalité. Modèle:Citation-E. Husserl, Ideen I, § 84 ; trad. fr., op. cit., Modèle:P..</ref>.

L'intuition fondamentale de Husserl, de ce point de vue, a consisté à dégager ce qu'il appelle l’« a priori universel de corrélation », qui désigne le fait que le phénomène tel qu'il se manifeste est constitué par le sujet, que dont chaque chose a, à chaque fois, pour chaque homme une apparence différente. Husserl ne verse pas pour autant dans le relativisme bien au contraire puisqu'il affirme que cette corrélation subjective est une nécessité d'essence. Ce qui veut dire que l'étant n'est pas autrement qu'il nous apparaît, il n'y a plus de chose en soi<ref>Modèle:Harvsp</ref>,<ref group="N">Modèle:Citation-Modèle:Harvsp</ref>. En ce sens, on peut donc bien dire que la phénoménologie est une science des phénomènes, mais à condition d'y entendre qu'elle a une vocation descriptive des vécus (de l'expérience subjective). Pour autant, l'activité constitutive du sujet de la corrélation ne doit pas faire croire que la phénoménologie serait un pur subjectivisme. Comme le dit Merleau-Ponty, Modèle:Citation, et en conséquence, Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp</ref>.

La phénoménologie husserlienne se veut également une science philosophique, c'est-à-dire universelle. De ce point de vue, elle est une science apriorique, ou éidétique, à savoir une science qui énonce des lois dont les objets sont des « essences immanentes »<ref group="N">Modèle:Citation-E. Husserl, Ideen I, Préface ; trad. fr., op. cit., Modèle:P..</ref>. Le caractère apriorique de la phénoménologie oppose la phénoménologie transcendantale de Husserl à la psychologie descriptive de son maître Franz Brentano, qui en fut néanmoins, à d'autres égards, un précurseur. La phénoménologie doit en ce sens se distinguer de l'ousiologie, laquelle, comme science philosophique, a pour but l'étude des essences indépendamment de toute subjectivité exclusivement constituante.

Échappant à ces déterminations traditionnelles, on signale pour mémoire la dimension radicale de l'interprétation de cette pensée par son secrétaire particulier Eugen Fink<ref>Modèle:Harvsp</ref> dans son ouvrage De la phénoménologie.

Le concept d'Intentionnalité

Modèle:Article détaillé

Fichier:Franz Brentano.jpeg
Franz Brentano

Modèle:Citation affirme ni plus ni moins, Levinas<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Heidegger donnerait son accord à cette parole, encore faut-il préciser les contours qu'il donne au concept d'« Intentionnalité », concept qu'il puise principalement dans les cinquième et sixième « Recherches logiques » de Edmund Husserl, que lui-même avait hérité de Brentano note Jean Greisch<ref>Modèle:Harvsp</ref>,<ref group="N">Modèle:CitationE. Husserl, Die Krisis der europäischen Wissenschaften und die tanszendentale Phänomenologie, La Haye, Martinus Nijhoff, 1954, § 68 ; trad. fr. G. Granel : La crise des sciences européennes et la phénoménologie transcendantale, Paris, Gallimard, Tel, 1976, Modèle:P..</ref>.

Traits généraux du concept d'intentionnalité

L'« Intentionnalité » qui est depuis Franz Brentano, un Modèle:Citation, n'est plus une mise en rapport externe, mais une Modèle:Citation souligne Jean Greisch<ref name="Greisch1994p48">Modèle:Harvsp</ref>. Avec Husserl cette conscience ne va plus être considérée comme un simple contenant, réceptacle des images et des choses, ce qu'elle était depuis Descartes ; l'acte de conscience devient une intentionnalité visant un objet nécessairement transcendant précise Françoise Dastur<ref>Modèle:Harvsp</ref>,<ref group="N">Il en découle deux conséquences : premièrement Modèle:Citation et deuxièmement Modèle:CitationModèle:Harvsp</ref>.

Le même raisonnement est à appliquer aux actes de représentation quels qu'ils soient, chacun tire son sens de la spécificité de l'acte intentionnel. Modèle:Citation comprend de son côté Eugen Fink<ref>Modèle:Harvsp</ref>.

Le fait que l'« Intentionnalité » soit un Modèle:Citation appartenant à Modèle:Citation entraîne un sens spécifiquement phénoménologique à la notion d'acte et notamment pour ce qui concerne l'acte de représentation qui peut emprunter selon Heidegger deux directions différentes, la voie naïve qui nous dit par exemple que ce fauteuil est confortable et lourd ou l'autre qui va s'inquiéter de son poids et de ses dimensions<ref name="Greisch1994p48"/>.

Structure du concept

C'est à Husserl que l'on doit la découverte que la connaissance implique au moins deux moments intentionnels successifs (que Heidegger portera à trois), un premier acte correspondant à une visée de sens qui se trouve ultérieurement comblé par un acte intentionnel de remplissement<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Heidegger saura s'en souvenir dans sa théorie du Modèle:Langue ou sens de « l'effectuation » qui domine sa compréhension de la vie facticielle et qui fait suite à deux autres moments intentionnels, le Modèle:Langue (teneur de sens), et le Modèle:Langue (sens référentiel). C'est la structure intentionnelle de la vie facticielle qui nous livre ce ternaire. Pour une analyse approfondie de ces concepts voir Jean Greisch<ref name="Greisch1994">Modèle:Harvsp</ref>.

L'intuition catégoriale

Dans la {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | VIe{{#if:|  }} }} de ses « Recherches logiques », Husserl, grâce au concept d'« intuition catégoriale »<ref>Modèle:Harvsplire en ligne</ref>, Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp</ref>.

Il faut comprendre cette expression d'« intuition catégoriale » comme Modèle:Citation nous dit Jean Greisch. Appliquée jusqu'au bout cette définition autorise le dépassement de la simple intuition sensible soit par les actes de synthèse<ref group="N">L'exemple de Jean Greisch (du chat qui est sur le paillasson) et qui est autre chose qu'un paillasson plus un chat ou les exemples du troupeau de moutons ou de la foule qui manifeste, enfin encore plus simple et plus évident la forêt et pas seulement une série d'arbres, soit par des actes d' idéationJean Greisch op cité 1994 pages 56-57</ref>, soit par des actes d'idéation.

Un exemple de l'extraordinaire fécondité de cette découverte nous est donnée dans les avancées qu'elle a permises pour délivrer Heidegger du carcan du sens attributif de la copule. Dans la proposition « le tableau est mal placé », Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref group="N">En effet pouvoir énoncer que « le tableau est mal placé » dans un coin de la salle suppose au préalable que soit manifeste la salle de cours en son entier, visée en tant que salle cours exigeant un emplacement déterminé du tableau et non une salle de danse exigeant un autre emplacement; le sens du « est », est plus ample que dans le simple énoncé, il opère de manière préverbale et prélogique avant tout énoncé une synthèse unifiante qui permet de rassembler les choses et de les distinguer sans les séparer Modèle:Harv.</ref>.

La postérité d'Husserl

Modèle:Article connexe

Les héritiers immédiats

En 1933, le philosophe Eugen Fink, abandonne la carrière universitaire, pour devenir son secrétaire privé jusqu'à la mort de son maître en 1938. Il est l'auteur de trois ouvrages remarquables de commentaires et de développement à partir de l'œuvre de son mentor, traduits en français : De la phénoménologie<ref>Modèle:Harvsp</ref>, la Sixième Méditation cartésienne<ref>Modèle:Harvsp</ref> et Autres rédactions des Méditations cartésiennes<ref>Modèle:Harvsp</ref>.

Comme élève et proche compagnon il y eut aussi, un temps, Martin Heidegger, à qui fut confié la publication de son ouvrage Leçons pour une phénoménologie de la conscience intime du temps. Hans-Georg Gadamer, un autre de ses élèves, rapporte que Husserl disait que, au moins dans la période de l'entre-deux-guerres, Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Dans une « lettre à Husserl » d'Modèle:Date-, Heidegger a bien mis en évidence la question qui le séparait de son maître : Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Autrement dit, l'enquête phénoménologique, pour Heidegger, ne doit pas tant porter sur les vécus de conscience, que sur l'être pour qui on peut parler de tels vécus, et qui est par là capable de phénoménalisation, à savoir le Dasein, c'est-à-dire, l'existant.

Le conflit phénoménologique entre Husserl et Heidegger a influencé le développement d'une phénoménologie existentielle et de l'existentialisme : en France, avec les travaux de Jean-Paul Sartre et de Simone de Beauvoir ; en Allemagne avec la phénoménologie de Munich (Johannes Daubert, Adolf Reinach) et Alfred Schütz ; en Allemagne et aux États-Unis avec la phénoménologie herméneutique de Hans-Georg Gadamer et de Paul Ricœur.

La philosophie husserlienne fut ensuite développée, et en des sens souvent infléchis, par des penseurs aussi divers que Maurice Merleau-Ponty, Max Scheler, Hannah Arendt, Gaston Bachelard, Dietrich von Hildebrand, Jan Patočka, Jean-Toussaint Desanti, Guido KüngModèle:Refnec et Emmanuel Levinas.

Emmanuel Levinas<ref>Modèle:Harvsp</ref>, se penche sur l'évolution du concept d'« intentionnalité ». En tant que compréhension d'être, c'est toute l'existence du Modèle:Langue qui se trouve concernée par l'intentionnalité. Il en est ainsi du sentiment qui lui aussi vise quelque chose, ce quelque chose qui n'est accessible que par lui. Modèle:Citation. Jean Greisch<ref>Modèle:Harvsp</ref> a cette formule étonnante Modèle:Citation.

Élargissement heideggérien

Délaissant l'ontologie spéculative et la phénoménologie descriptive, Heidegger considère dans Être et Temps (SZ Modèle:P.)<ref group="N">Modèle:Citation</ref>, Modèle:Citation écrit Jean Grondin<ref>Modèle:Harvsp</ref>. S'il a été beaucoup dit que la phénoménologie de Heidegger était une herméneutique Jean Grondin<ref>Modèle:Harvsp</ref> souligne que l'herméneutique est elle-même une phénoménologie au sens où Modèle:Citation.

Parce qu'une chose peut se montrer en soi-même, remarque Heidegger, elle peut se montrer autre qu'elle n'est (apparence) ou indiquer autre chose (indice), note Marlène Zarader<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Chez Heidegger il n'y a pas d'inconnaissable en arrière-plan comme chez Kant (la chose en soi), ce qui est « phénomène » de façon privilégié selon François Vezin<ref>Modèle:Harvsp</ref> Modèle:Citation.

Dans une opposition frontale à Husserl, Heidegger avance (SZ Modèle:P.) que la phénoménologie a pour but de mettre en lumière ce qui justement ne se montre pas spontanément de lui-même et se trouve le plus souvent dissimulé confirme Jean Grondin<ref name="r2">Modèle:Harvsp</ref>, d'où la nécessité d'une herméneutique comme le remarque Marlène Zarader.Modèle:Citation<ref name="r3">Modèle:Harvsp</ref>.

Après Être et temps, Heidegger ne s'intéressera plus à la description du sens de l'Être à partir du Dasein Modèle:Citation écrit Sylvaine Gourdain<ref name=gourdin183/>, qui fait par ailleurs en note la remarque suivante : Modèle:Citation.

La phénoménologie sectorielle contemporaine

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Le tournant théologique de la phénoménologie française

Dominique Janicaud<ref>Modèle:Harvsp</ref>, rappelle que dans la vision de Husserl, l'intentionnalité ne concerne que les phénomènes du monde et en aucun cas l'au-delà du monde. Renaud Barbaras<ref>Modèle:Harvsp</ref> rappelle l'impératif explicite de Husserl : Modèle:Citation.

À l'occasion d'un véritable pamphlet, publié en 1990, intitulé Le tournant théologique de la phénoménologie française, Dominique Janicaud dénonce le fait qu'à Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Il situe en 1961 avec la publication de Totalité et Infini d'Emmanuel Levinas la première œuvre majeure de philosophie qui assume ce tournant de la phénoménologie vers la théologie, tendance confirmée depuis lors par toute une série d'autres philosophes (Paul Ricœur, Michel Henry, Jean-Luc Marion, Jean-Louis Chrétien). Pour Dominique Janicaud, face à ces multiples démarches, qui réintroduisent « l'absolument Autre » (Levinas), « l'Archi-Révélation de la vie »(Michel Henry), la donation pure (Jean-Luc Marion), la question devient : qu'est-ce qui reste de phénoménologique dans ces œuvres<ref>Modèle:Harvsp</ref> ? Toutes ces tentatives restent éloignées de la neutralité scientifique dont Edmund Husserl désirait doter la phénoménologie.

Applications pratiques

La phénoménologie connaît aussi des applications pratiques.

  • Natalie Depraz - recherches sur l'adaptation de l'attitude phénoménologique lors de pratiques d'entretiens
  • Emmanuel Galacteros - fondateur de l'entretien phénoménologique de la vie radicale (inspiration Michel Henry)
  • Alfonso Caycedo - pratiques de la réduction phénoménologique (Edmund Husserl, Martin Heidegger, Ludwig Binswanger) psychiatrie et prophylaxie sociale.
  • Phénoménologie appliquée axiologos.
  • Pierre Vermersch, technique de l'entretien d'explicitation et la psycho-phénoménologie
  • Henri Maldiney - étude des pathologies psychiques comme fléchissement des modalités d'existence.
  • Le Cercle herméneutique : cette revue de phénoménologie anthropologique aborde des sujets appliqués au quotidien, avec des sujets autour de l'hystérie, la paranoïa, le sentiment d'étrangeté à soi, le besoin d'événements, l'homme intérieur et le discours intérieur.
  • Recherches qualitatives au Canada

La phénoménologie a aussi eu une grande influence sur la psychologie telle qu'elle se pratique encore de nos jours et plus généralement sur l'épistémologie. Elle a donné naissance à une clinique psychiatrique particulièrement riche, à partir des travaux du psychanalyste Ludwig Binswanger. En France, elle influença le courant de la psychothérapie institutionnelle.

Notes et références

Notes

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Références

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Voir aussi

Articles connexes

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Liens externes

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Bibliographie dédiée

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