Pierre Bénichou
Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Biographie2 Pierre Bénichou est un journaliste français né le Modèle:Date de naissance à Oran (Algérie) et mort le Modèle:Date de décès<ref>Modèle:Lien web.</ref> à Paris.
Il a notamment collaboré au magazine Le Nouvel Observateur et participé à plusieurs émissions de radio et de télévision. Il était membre régulier de l'émission de radio Les Grosses Têtes sur RTL.
Biographie
Pierre Daniel Bénichou fait partie d'une famille juive séfarade<ref>« [Benichou] est un nom berbère dans lequel ben est une arabisation de aït, « le fils ». Il renvoie à la tribu des Aït Ishou, vers Meknès » - cf. J. Osti, Le dictionnaire des noms.</ref>. Il passe son enfance à Oran, en Algérie , dans une famille ne pratiquant pas la religion.
Son père André Benichou (1910-1962) est professeur de philosophie et dirige le cours privé le plus important de la ville. En 1941, les lois de Vichy l'ont obligé à quitter son poste et il fonde alors son école privée, où enseignera Albert Camus<ref name="Pierre Bénichou, après la fête">Modèle:Lien web.</ref>. Sa mère, Madeleine Dayan<ref name="Whoswho"/> (1913-1990), est la sœur de Georges Dayan, meilleur ami et collaborateur de François Mitterrand. Il est aussi le neveu de l'historien de la littérature Paul Bénichou<ref>Modèle:Audio Modèle:Lien web</ref>,<ref name="Pierre Bénichou, après la fête"/>.
Pierre est élève au lycée Lamoricière, devenu lycée Pasteur. Arrivé à Paris en 1947 à l'âge de 9 ans<ref name="Pierre Bénichou, après la fête"/>, il est élève au lycée Condorcet, avant de s'inscrire à la Sorbonne, qu'il délaisse pour s'orienter vers le journalisme.
Presse écrite
Modèle:Section à sourcer D'abord stagiaire à France-Soir de 1957 à 1959<ref name="Whoswho"/>, Pierre Bénichou entre comme rédacteur à Paris Jour en 1959<ref name="Whoswho"/>. Deux ans plus tard, il est engagé comme grand reporter à Jours de France<ref name="Whoswho"/>. Situé politiquement à gauche, il refuse toutefois de s'opposer aux partisans de l'Algérie française et défend les pieds noirs. Dès 1963, il préfère rejoindre comme rédacteur en chef adjoint Adam, un mensuel pour hommes axé sur l'art de vivre et la mode<ref>Modèle:Lien web</ref>. Le rachat du titre par Claude Perdriel en juin 1966 et sa transformation en Nouvel Adam lui permettent d'en prendre la rédaction en chef. Il y reste un an à peine, car Jean Daniel et Claude Perdriel l'appellent au Nouvel Observateur. Cependant, l'hostilité de la rédaction de l'Obs aux prises de position de ce personnage atypique — il se définit lui-même comme un « anti-gaulliste de droite et de gauche »Modèle:Référence nécessaire — retarde son arrivée, et il doit attendre l'automne 1968 pour intégrer l'hebdomadaire, en tant que rédacteur en chef adjoint. Il tente alors de relancer la rubrique Notre Époque, dont Katia D. Kaupp et Jean-Francis Held avaient fait les beaux jours. Il écrit lui-même des articles au rythme d'un par mois environ, durant les deux premières années. Son action ne portant pas vraiment ses fruits, il passe la main à Olivier Todd à la rentrée 1970. Toujours rédacteur en chef adjoint, il se concentre sur la réécriture et la confection de titres. Il effectue aussi épisodiquement des interviews ou des portraits, comme celui de François Mitterrand.
À partir de 1971, il écrit rarement plus de trois articles par an, principalement des hommages nécrologiques, et quelques articles sur des sujets de société (prostitution masculine, comportement sexuel des Français, etc). En Modèle:Date, il publie dans Les Temps modernes une enquête sur la prostitution et le masochisme introduite par Gilles Deleuze<ref>Modèle:Lien web</ref>. Il donne aussi la parole à Bernard Kouchner<ref>Modèle:Lien web</ref> lors du drame du Biafra ou à Nicole Gérard sur la condition carcérale.
Promu rédacteur en chef en décembre 1978, il pratique l'interview indiscrète où son interlocuteur perd pied, à l'exemple de Federico Fellini<ref>Modèle:Lien web</ref>. Ami de Françoise Dolto — qu'il fait découvrir aux lecteurs du Nouvel Obs — il est aussi proche de Coluche, qui le cite dans sa chanson Misère, et de Pierre Goldman, assassiné à Paris en 1979. À l'intérieur de la rédaction, il soutient la cause de François Mitterrand dans la course à l'investiture de 1981. Après le départ d'Hector de Galard en 1985, il devient directeur adjoint sans changer fondamentalement de fonctions. Directeur délégué en 1996, il se met progressivement en retrait de la rédaction en conservant le titre de conseiller de la direction à partir de 2005<ref name="Whoswho"/>.
Radio et télévision
Pierre Bénichou est réputé pour son sens de l'humour. Les soirées de bouclage du Nouvel Obs où il est présent sont connues dans le milieu journalistique pour les éclats de rire permanents que Pierre provoque<ref>Modèle:Lien web</ref>. Dans les années 1970 et 1980, chez Castel où il a son rond de serviette, sa table est très prisée par les clients voulant passer un bon moment. Il se voit affublé du surnom d'« homme le plus drôle de Paris »<ref>Modèle:Lien web</ref>. Il est courtisé par ses amis Jean Yanne, Jacques Martin et Carlos pour faire profiter de son humour dans l'émission Les Grosses Têtes de Philippe Bouvard sur RTL. Il refuse pendant longtemps, considérant que ce n'est pas son métier, avant d'accepter dans les années 1990.
De 2000 à 2014, il est chroniqueur dans l'émission de radio On va s'gêner de Laurent Ruquier sur Europe 1 où il se fait connaître du grand public. Il se fait apprécier des auditeurs par son sens de l'improvisation, sa répartie et sa capacité à rendre hilarants les récits de ses tranches de vie pourtant banales. Ainsi, certaines séquences sont devenues cultes comme celle où il déclare son amour pour Courtepaille avec Jeanne Moreau<ref>Modèle:Lien web</ref> ou la séquence dans laquelle il raconte son excursion au Jardin d'acclimatation avec ses petits-enfants<ref>Modèle:Lien web</ref>. A sa mort, Laurent Ruquier dit de lui qu'il était « l'homme qui [l]'a le plus fait rire dans [s]a carrière »<ref>Modèle:Lien web</ref>. C'est également un grand amateur de chanson française de l'entre-deux-guerres et de poésie et possède une mémoire remarquable sur ces deux sujets.
Il apparaît également à la télévision aux côtés de Laurent Ruquier dans On a tout essayé sur France 2 (2003-2007), dans On n'a pas tout dit sur France 2 (2007-2008) et dans On va s'gêner (2010) sur France 4.
De 2001 à 2003, il est aux côtés de Michel Drucker dans l'émission télévisée Vivement dimanche prochain sur France 2<ref>Marie Lhérault, Érik Neveu, « Quelques dispositifs de talk-shows français (1998-2003) », Réseaux, 2003/2 (n°118), p. 201-207.</ref>.
Europe 1 a été mise en garde deux fois par le CSA, le Modèle:Date et le [[1er février|Modèle:1er février]] 2010, pour des propos tenus par Pierre Bénichou dans l'émission On va s'gêner<ref name="pol1">« Émission On va se gêner du 29 juin 2005 : lettre à Europe 1 » sur le site du CSA, Modèle:Date.</ref>,<ref name="pol2">« Émission On va s’gêner : Europe 1 mise en garde » sur le site du CSA, Modèle:Date.</ref>. Pierre Bénichou avait qualifié le peuple polonais d'Modèle:Citation<ref name="pol1" />,<ref name="pol2" />. L'ambassadeur de Pologne, n'ayant pas apprécié le propos du chroniqueur, avait alors saisi le CSA.
De 2008 à 2011, il participe à l'émission Langue de bois s'abstenir présentée par Philippe Labro sur Direct 8.
De Modèle:Date à Modèle:Date, il fait partie des chroniqueurs de L'Émission pour tous, diffusée sur France 2 et présentée par Laurent Ruquier.
Le Modèle:Date, il réintègre l'émission Les Grosses Têtes, suivant ainsi la bande à Ruquier d'Europe 1 à RTL<ref>Modèle:Article.</ref>. Il figure parmi les piliers de l'émission et sera encore présent sur le plateau le Modèle:Date<ref>Modèle:Article</ref>, date de sa dernière apparition avant d'être confiné chez lui.
Cinéma et théâtre
En 1959, à l'occasion d'une interview de Jean-Claude Pascal qui était en Bretagne pour un tournage, Pierre Bénichou se retrouve à jouer le rôle du fils de l'armateur dans Pêcheur d'Islande, film réalisé par Pierre Schoendoerffer<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
En 2004, il joue au théâtre le personnage principal de la pièce Grosse chaleur, une comédie de Laurent Ruquier, mise en scène par Patrice Leconte<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
En 2010, avec Manu Booz, Philippe Guillard (scénaristes de Camping) et Alain Chabat, Pierre Bénichou participe à l'écriture du scénario de Turf, une comédie dans l'univers des courses hippiques réalisée et coécrite par Fabien Onteniente<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
En 2013, Pierre Bénichou participe au tournage du film de Tonie Marshall, Tu veux ou tu veux pas, jouant l'amant du personnage interprété par Sylvie Vartan. La scène sera entièrement coupée au montage<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Cours à Sciences Po
À la rentrée 2011, Pierre Bénichou devient professeur associé pour 12 séances à Sciences Po, intervenant sur le journalisme. Cependant, il fait le choix de présenter des auteurs classiques aux élèves, ce qui déplaît au responsable qui l'encadre, ce dernier arguant : Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
La chronique que Pierre Bénichou publie dans Le Nouvel Observateur à propos de son expérience suscite un droit de réponse de la part du directeur et de la directrice exécutive de l'école de journalisme de Sciences Po dans le même hebdomadaire<ref>Le Nouvel Observateur, 19 janvier 2012.</ref>. Selon eux, ce qui a justifié l'arrêt des cours est l'« échec pédagogique » de Pierre Bénichou, non sur le fond, Sciences Po estimant que le journaliste avait eu raison de traiter des auteurs classiques, mais sur la forme. Ils évoquent en effet une « narration très personnelle » et des « propos imagés » qui ont choqué les étudiants. Finalement, la direction de l'école de journalisme constate « l'incompréhension survenue entre les élèves et M. Bénichou », qui justifie l'arrêt du cours après trois séances.
Vie privée
Pierre Bénichou se marie le Modèle:Date- avec Alix Dufaure<ref name="Whoswho"/>, descendante de Jules Dufaure, journaliste à Marie Claire, décédée le Modèle:Date- à Paris<ref>Modèle:Lien web</ref>. Par son épouse, divorcée en premières noces de Laurent Lindon, il est devenu le beau-père de Vincent Lindon<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Avec Alix Dufaure, Pierre Bénichou a un fils : Antoine<ref name="Whoswho">Who's Who in France, dictionnaire biographique, 1992-1993. Éditions Jacques Lafitte 1992 (lire en ligne)</ref>.
Il a été un des habitués du club parisien Castel<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="Pierre Bénichou, après la fête"/> jusqu'à sa restructuration débutée en Modèle:Date-.
Mort
Pierre Bénichou meurt dans son sommeil le Modèle:Date- à l'âge de 82 ans<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Sa disparition a été très commentée sur les réseaux sociaux<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Il est inhumé auprès de ses parents au cimetière du Montparnasse (division 12), avec une assistance réduite à cause des restrictions dues au Covid-19<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Distinctions
- Modèle:Déco<ref>Modèle:Lien web.</ref>, officier du Modèle:Date-<ref name="Décret du 29 mars 2002 portant promotion et nomination"/>, chevalier du Modèle:Date-<ref name="Décret du 29 mars 2002 portant promotion et nomination">Modèle:Lien web</ref>.
- Le Modèle:Date, Pierre Bénichou, alors directeur adjoint du Nouvel Observateur, reçoit le prix de la Fondation Mumm, récompensant les journalistes de la presse écrite<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
- Pierre Bénichou fait son entrée dans le Quid, à la rubrique des personnalités, le Modèle:Date (Quid 2006)<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Publications
Pierre Bénichou a écrit la préface du livre Le Pavé de Coluche, publié en 2010 au Cherche midi<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Ce livre rassemble les meilleures répliques, pensées, anecdotes et histoires drôles de Coluche.
En 2017, il publie, aux éditions Grasset, un recueil de ses notices nécrologiques publiées dans Le Nouvel Observateur, et intitulé Les absents, levez le doigt !<ref>Modèle:Lien web.</ref>. L'ouvrage a remporté le prix spécial du jury décerné par le Prix Jules Renard 2019<ref>Modèle:Article.</ref>.
Filmographie
- Interprété par Denis Sebbah dans Coluche : L'Histoire d'un mec (2008) d'Antoine de Caunes<ref>Modèle:YouTube, France 2.</ref>.
- Co-scénariste de Turf (2013) avec Emmanuel Booz, Philippe Guillard et Fabien Onteniente