Sept saints fondateurs de la Bretagne

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Fichier:Saint-Pol 22 ND Kreisker Les sept saints du Tro Breiz.JPG
Saint-Pol-de-Léon : chapelle Notre-Dame du Kreisker, les sept saints du Tro Breizh.

Les Sept saints fondateurs de la Bretagne sont, selon une construction littéraire et hagiographique tardive forgée à partir du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, des moines et ermites venus du Pays de Galles et de Cornouailles vers les Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle et Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, à l'époque de l'émigration bretonne en Armorique.

Ils sont considérés comme les fondateurs des sept premières cités épiscopales et du christianisme en Armorique.

Historique

Description

L'histoire des Sept saints est celle du passage de la Gaule Armorique à la Bretagne. Hormis les pays de Rennes, de Nantes et de Retz qui étaient restés en liaison avec la civilisation latine et qui ne furent adjoints à la Bretagne que sous Nominoë (mort en 851 dans les environs de Vendôme), la Bretagne s'organisa, sous l'impulsion de l'immigration des Bretons insulaires, en sept diocèses fondés chacun par un clerc qui fut ensuite proclamé « saint » par le peuple. C'est donc parmi ces nouveaux émigrés, probablement des chefs de clan ou des membres de famille aristocratiques contraints de s'exiler<ref group="Note">Les hagiographes les lient souvent à l'aristocratie britto-romaine, car certains portent des noms latins gentilices, comme Modèle:Lang, saint Pol Aurélien</ref>, que Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Fichier:Sept Saints manuscrit latin.jpg
La première mention des "Sept Saints fondateurs de la Bretagne" ("Manuscrit latin" datant de 1275, Bibliothèque nationale de France).

Le missel de Saint-Vougay, qui date du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, est le plus ancien texte manuscrit à faire référence aux Sept saints fondateurs par le biais d'une prière qui leur est collectivement dédiée mais qui reflète probablement des traditions plus anciennes. S'agissant, par exemple de saint Maclou, la première hagiographie date des années 860. Le testament de Guillaume Le Borgne, sénéchal du Goëlo, rédigé en 1215 prévoit une donation de cent livres « aux abbayes de Bretagne et aux églises des Sept saints, à partager entre elles »<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Les historiens ne connaissent de leur vie que quelques épisodes importants et surtout des miracles, rapportés dans des vitae tardivement écrites. Ces récits rapportent notamment leur débarquement d'« auges en pierre » (saint Malo, saint Brieuc, voir aussi auge de saint Conogan). Il s'agit plus probablement d'esquifs encore utilisés de nos jours en Irlande, les coracles et les currachsModèle:Note. Au cours des siècles, les hagiographes ont émaillé leurs récits de nombreux détails dont la valeur historique est douteuse à l'instar de nombreux miracles qui entendent accréditer leur sainteté<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Il semble que Modèle:CitationModèle:Sfn.

Les sept diocèses d'origine ainsi constitués, formeront avec ceux de Rennes et Nantes, les 9 diocèses bretons<ref group="Note">La tradition des Sept-Saints est entièrement dans le cercle des chrétientés bretonnes influencées par l'Émigration des Bretons venus de Grande-Bretagne. Les évêchés de Rennes et de Nantes qui n'ont été rattachés à la Bretagne qu'au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, n'ont pas été partie prenante à cette tradition.</ref> qui perdureront sans changement jusqu'à la création des départements par la Révolution française.

Historiographie

L'historiographie contemporaine questionne la notion d'identité et de peuple, ainsi que l'origine des saints fondateurs, qui pourrait être une construction historiographique récenteModèle:Sfn. Ainsi, la légende des Sept saints fondateurs s'avère procéder d'une construction littéraire et hagiographique tardive, forgée à partir du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, par des moines et ermites venus du Pays de Galles et de Cornouailles vers les Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle et Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, à l'époque de l'émigration bretonne en Armorique. Cette littérature hagiographique procède de la volonté de donner une origine chrétienne à des éléments païens<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> et résulte d'un enjeu politique et Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Les Sept-Saints

Les Sept-Saints auraient fondé sept cités épiscopales<ref>Modèle:Lien web</ref> :

Lieux de cultes dédiés aux Sept-Saints collectivement

Fichier:Bulat-Pestivien Fontaine des Sept Saints 02.jpg
La fontaine des Sept-Saints à Bulat-Pestivien (Côtes-d'Armor)

La première église connue de Brest se trouvait, au Moyen Âge, dans l'enceinte du château gallo-romain et était à la dédicace des Sept-Saints, mais des Sept-Saints de la Rade de Brest<ref>Modèle:Lien web</ref>, sept enfants abandonnés sur un bateau errant en Rade de Brest, à ne pas confondre avec les Sept saints fondateurs de la Bretagne. Lors de l'intronisation du maire de Brest, avant la Révolution, une cérémonie d'allure archaïque se tenait dans l'église.

Une chapelle dédiée aux Sept-Saints fondateurs existe sur la commune d'Erdeven, dans le Morbihan. Vers 1980, la chapelle a été reconstruite et une fête annuelle, un « pardon », est célébrée de nouveau. Une légende des sept saints propre à Erdeven existe, qui n'est pas sans rappeler celle de la Rade de Brest : Modèle:Citation bloc

Une autre légende des Sept Saints concerne la région de Plestin.

Le pèlerinage aux Sept-Saints de Bretagne

Modèle:Article détaillé La renommée des Sept-Saints est à l'origine du Tro Breiz (tour de Bretagne, en latin, circuitus Britanniae), souvent appelé aussi « pèlerinage aux Sept Saints », effectué pour les honorer, car les récits populaires sur ces saints sont émaillés d'innombrables miracles produits autour de leurs tombeaux<ref group=Note>La mémoire des sept anciens évêchés est restée vivante, puisque les Bretons se réfèrent encore au Trégor, au Léon, à la Cornouaille, voire au Clos-Poulet (« Poulet » venant d'une déformation de Pagus Aletis/Pou-Alet = « pays d'Aleth », aujourd'hui Saint-Servan, dont saint Malo aurait été évêque)</ref>.
Le pèlerinage à Saint Patern a laissé une trace dans le procès qui oppose, à la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, les paroissiens et les chanoines de la cathédrale de Vannes sur la destination des revenus des offrandes déposés dans l'église Saint-Patern. Une des pièces du procès inclut le nom de Tro Breiz et c'est la plus ancienne trace du nom en breton du pèlerinage.

Le pèlerinage islamo-chrétien

En 1954, au début de la guerre d'Algérie, l'orientaliste Louis Massignon qui était très soucieux d'œcuménisme entre les chrétiens et les musulmans, a créé un pèlerinage commun réunissant chrétiens et musulmans sous l'invocation des Sept-Saints, en identifiant les Sept-Saints-Fondateurs de la Bretagne aux Sept Dormants d'Éphèse (ou Ahl al-kahf), dont le souvenir s'est conservé dans les textes musulmans (sourate 18 du Coran, dite « La Caverne »), ainsi que chez des auteurs chrétiens de Syrie.

Ce pèlerinage, réunissant depuis lors chrétiens et musulmans, a donc lieu, chaque année, dans la chapelle des Sept-Saints construite sur une crypte et proche d'un dolmen, près de Plouaret, actuellement dans la commune du Vieux-Marché dans les Côtes-d'Armor, où un ancien pardon des Sept Saints existait.

Selon Louis Massignon, le culte des Sept-Saints-Dormants serait parvenu au Vieux Marché au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle par l'intermédiaire de moines et de missionnaires grecs qui accompagnaient les commerçants d'Orient sur la route de l'étain <ref>Modèle:Lien web</ref>. Il se fondait sur un cantique en langue bretonne ou gwerz<ref>Modèle:Lien web</ref>, publié par Alexandre Lédan (1777-1855), éditeur à Morlaix, et traduit par Geneviève Massignon, dont il reste 18 strophes dans le Cantique de la procession<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Article</ref>.

Il a repris cette idée d'identifier les Sept-Saints bretons aux Sept-Saints syriens d'un numéro de la revue Mélusine paru en 1878, où François-Marie Luzel et Ernest Renan avaient publié en parallèle deux articles décrivant, pour le premier, la chapelle des Sept-Saints<ref name=":0" /> dans la commune du Vieux-Marché (Côtes-d'Armor), pour le second la légende des Sept-Dormants<ref name=":0">Modèle:Article. </ref>.

Sur la partie en français de la plaque informative fixée sur le portail, est mentionné l'hypothèse de marchands musulmans ayant emprunté la Route de l'étain au Moyen Âge. Cette hypothèse ne repose sur aucune source historique. La version du texte en breton, sur cette même plaque, indique une substitution des saints d'Éphèse aux Sept-Saints fondateurs. Elle est contredite par l'histoire et l'origine galloise bien attestée de ces derniers.

Le remplacement par d'autres des saints bretons, auquel il était fait grief de ne pas être mentionnés dans la Tradition latine de Rome et ne pas avoir été canonisés<ref group=Note>La canonisation n'a été instituée qu'au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.</ref>, a été une pratique souvent constatée aux Modèle:S mini- et au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.

Notes et références

Notes

Modèle:Références

Références

Modèle:Références

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Modèle:Palette Modèle:Portail en:Brittany#Religion