Brieuc

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Modèle:Infobox Saint

Brieuc ou Brioc est, selon une construction littéraire et hagiographique tardive forgée à partir du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, un moine breton, originaire du pays de Galles, devenu premier évêque de Saint-Brieuc, ville de Bretagne continentale qui lui doit son nom. Il est l'un des Sept saints fondateurs de Bretagne, honoré dans le pèlerinage du Tro Breizh.

Les catholiques le fêtent le [[1er mai|Modèle:Abréviation discrète mai]].

Étymologie

Saint Brieuc serait né au début du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle probablement dans le Ceredigion (Cardiganshire) au pays de Galles.

Saint Brieuc, Sant Brieg (en breton), est dénommé initialement Briomaglos. Une forme équivalente intermédiaire est Brimaël (ri, rio = roi ; magl, maglos, mael = prince). Son nom issu du breton « bri » (dignité, estime, noblesse) et de la terminaison adjective -euc, devenu eg en breton moderne, révèle ses origines patriciennes<ref>En breton, Brieuc se dit Brieg (pron. bri-ec). En français on trouve aussi les formes « Briec » et « Brioc »</ref>. Une forme hypocoristique (abrégé, tendre, amicale) est Brioc. La forme Breok, Breoke, de Cornouailles britannique, dérive de Brioc.

La Vita Briocii (Vie de saint Brieuc) rédigée au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle donne une étymologie populaire au nom de Brieuc. L'hagiographe relate l'annonce miraculeuse par un ange aux futurs parents du saint (Cerpus et Eldruda) : « Une nuit, l'ange du Seigneur se montra à Eldrude dans une vision : "Femme, lui dit-il, sors des ténèbres de l’idolâtrie, adore le Dieu du ciel, Créateur de toutes choses, et dans tes supplications, demande-lui de faire briller sur ton âme et celle de ton époux la lumière de la vérité. […] Tu l’appelleras Brieuc, c’est-à-dire béni du Seigneur" ».

Il ne faut pas confondre saint Brieuc avec saint Briac (cf. les communes de Bourbriac et Saint-Briac-sur-Mer). Le patronyme de Brieuc, et l'origine bretonne insulaire suggèrent qu'il a pu appartenir à une famille noble. Cela confirmerait l'émigration bretonne en Armorique de groupes de Bretons, sous la conduite des princes et du clergé. Les historiens ont longtemps privilégié l'hypothèse selon laquelle cette émigration étalée dans le temps à partir du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, était liée uniquement à la colonisation de la Grande-Bretagne par les Anglo-Saxons. Il s'agit plus d'un mouvement diffus de moines d'origine aristocratique formés au pays de Galles ou d'Irlande, qui émigrent par vagues successives pour des raisons encore mal connues, et qui parcourent l'Armorique en y diffusant un christianisme celtique. Pour ce qui concerne le clergé, on a parlé de "saints organisateurs" et Brieuc apparaît être l'un d'eux<ref name="Couffon_6">Modèle:Article.</ref>.

Hagiographie

Son hagiographie repose sur la Vita Briocii, récit rédigé vers 1050 vraisemblablement à l'abbaye Saint-Serge d'Angers où les reliques du saint ont été transférées sous le règne du roi breton Erispoë. Cette translation de reliques au moment des invasions normandes correspond peut-être à la volonté du roi de donner une relique insigne à l'abbaye dont il vient d'être investi en 851 par son traité d'Angers avec Charles le Chauve après la bataille de Jengland<ref>Modèle:Article.</ref>. Ce récit d'un moine angevin et non briochin vise à exalter saint Brieuc aux dépens de saint Tugdual (premier évêque de Tréguier), peut-être pour attirer vers Angers les pèlerins qui, à Laval, allaient vénérer les reliques du fondateur de Tréguier et s'inscrit dans un contexte de concurrence entre établissements religieux et évêchés voisins<ref name="Couffon_5">Modèle:Article.</ref>. Depuis les Bollandistes, cette Vita a été étudiée par de nombreux érudits (Modèle:Lien, Dom Plaine), qui tous, à l'exception d'Arthur de La Borderie, ont été d'accord pour ne lui accorder aucune valeur historique<ref name="Couffon_5"/>, le récit fourmillant Modèle:Citation. Sur une mince trame historique, l'imagination de l'hagiographe a en effet brodé quantité d'épisodes qui ont gardé fort peu de rapports avec les faits historiques, construisant la légende briochine sur laquelle les travaux des chercheurs modernes ont progressivement discerné le souvenir de traditions païennes de la Bretagne insulaire, des emprunts à la Bible et des topos littéraires (emprunts à l′Énéide, la Vita Samsoni, la Vita Tugdualis et la Vita sancti Martini)<ref name="Couffon_6"/>.

Brieuc serait né vers 409<ref name="telegramme"/>, de parents païens, dans le royaume breton connu alors sous le nom de Coriticiana regio et identifié au Ceredigion, dans ce qui est le pays de Galles d'aujourd'hui<ref name="Couffon_6"/>.

Comme d'autres enfants de la noblesse, son père le met très tôt en pension dans le monastère d’Ynys Pyr (île de Pyrus, aujourd'hui Caldey) où ont été formés Samson, Malo ou Gildas. Puis, à l'âge de Modèle:Nombre, il l'envoie en pension en Gaule auprès de saint Germain (il y aurait eu comme condisciple saint Patrick). L'auteur de la Vita aurait fait sciemment la confusion entre saint Germain d'Auxerre (429-447) et Germain de Paris (555-576), voulant surtout affirmer par la chronologie l'antériorité de Brieuc par rapport à Tugdual qu'elle présente d'ailleurs comme son neveu<ref name="Chédeville">Modèle:Ouvrage.</ref>. Il y réalise son premier miracle. Alors qu'il va chercher de l'eau, il croise sur son chemin des lépreux qui font l'aumône. Par charité, il leur offre sa cruche d'eau. Se faisant sermonner à son retour au monastère par l'abbé saint Germain, Dieu lui envoie un vase en airain pour compenser la perte<ref name="telegramme">Modèle:Lien web.</ref>.

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Statue de saint Brieuc, Plonivel, chapelle Saint-Brieuc.

Saint Germain l'ordonne prêtre en 447<ref name="telegramme"/>, puis le missionne ensuite en Cornouailles britannique pour convertir ses compatriotes. Toujours d'après la Vita Briocii, Brieuc y transforme les temples païens en églises et fonde des monastères où il transmet ce qu’on lui a appris. Puis vers 480, il s'embarque avec 175 de ses disciples et part évangéliser la Bretagne armoricaine continentale. Il aurait débarqué à l'Aber-Wrac'h pour venir fonder un monastère à Landebaëron dans le pays de Tréguier et dont il aurait laissé la direction à son neveu saint Tugdual<ref>Histoire de la ville de Saint-Brieuc sur infobretagne.com</ref>. Là encore, le récit politique de la Vita vise à affirmer la primauté définitive de Brieuc sur Tugdual<ref name="Chédeville"/>.

Sa Vita indique encore qu'il retourne dans son pays natal, à la demande de ses concitoyens, pour juguler une épidémie qui doit être la peste de Justinien de 547-550<ref name="Chédeville"/>.

Vers 485, il revient en Bretagne armoricaine, débarque avec 80 moines à l'embouchure du Gouët. Il convertit son cousin le prince Riwal et l'ensemble de ses sujets du royaume de Domnonée, et y aurait fondé un autre monastère sur un terrain que lui donne Riwal, et qui serait devenue la ville de Saint-Brieuc<ref name="telegramme"/>. Selon la tradition, mauvais accueil et miracles alternent — selon les traditionnelles symboliques : victoire sur le mal et bienfaits de la charité — pour le laisser enfin établir un monastère au lieu-dit « le Champ-du-Rouvre » autour duquel naîtra une ville, Saint-Brieuc<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. En réalité, le récit de la Vita semble être une Modèle:Citation, ce monastère côtier n'est fondé que dans le troisième quart du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle dans une région où s'est probablement constituée une marche franque dans le but d'endiguer la poussée des Bretons<ref>Modèle:Article.</ref>.

Il est mort vers 502<ref name="telegramme"/>. Une légende rapporte qu'à sa mort les autres moines voient le saint monter au ciel sous les traits d'une tourterelle<ref name="Priziac">Modèle:Ouvrage.</ref>.

En 1166 eut lieu la translation du corps de saint Brieuc dans l'abbaye Saint-Serge-lès-Angers<ref>En présence de Geoffroi évêque de Saint-Brieuc, Henri II, roi d'Angleterre, Conan IV de Bretagne, duc de Bretagne, Guillaume {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }}, abbé de Saint-Aubin des Bois, Guillaume, abbé de Saint-Serge d'Angers, Hugues, abbé de Saint-Nicolas d'Angers, Guillaume, abbé de Saint-Maur de Glanfeuil et Guillaume, abbé de Toussaint d'Angers.</ref>,<ref>Dom Morice et Dom Taillandier, Histoire ecclésiastique et civile de Bretagne…, t.II., Paris, 1756, pp. lxviij-lxix.</ref>.

Postérité

Invoqué contre les calamités publiques, il était aussi le saint patron des fabricants de bourses, aumônières et porte-monnaie, probablement parce que cette industrie a autrefois fleuri dans la ville de Saint-Brieuc et que son hagiographe est revenu plusieurs fois sur ses actes de charité<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Iconographie

Fichier:W1048-Erdeven SeptSaints SeptSaints StBrieuc 74066.JPG
Statue de saint Brieuc, Erdeven (Morbihan), chapelle des Sept-Saints.
Fichier:Saint-Brieuc-des-Iffs (35) Église Statue 03.jpg
Statue de saint Brieuc, église de Saint-Brieuc-des-Iffs (Ille-et-Vilaine).

Selon la légende, alors qu'il regagne le soir son monastère avec plusieurs compagnons, ils sont cernés par une horde de loups menaçants qui se disposent en cercle autour d'eux. Il suffit que Brieuc lève la main pour que les loups se dispersent tranquillement et cessent d'inquiéter le groupe. C'est pourquoi le loup est un de ses attributs iconographiques<ref name="Priziac"/>.

Parfois, il est également représenté avec trois porte-monnaie à la ceinture, symbole de sa générosité pour les pauvres, ainsi qu'une crosse épiscopale bien que Saint-Brieuc n'ait été érigée en évêché qu'en 844 par Nominoe<ref name="Priziac"/>.

Autres lieux

  • Llandyfriog (Lann Brioc) au pays de Galles serait un monastère fondé par Brieuc,
  • Le village de St Briavels, St-Briavel's, dans le comté de Gloucestershire. St-Briavel's aurait donné en breton Brimael, puis Brivel.
  • La paroisse civile de Sant Breock en Cornouailles britannique<ref>Alain Guigny, "La grande histoire du Tro Breiz", éditions Ouest-France, 1997, Modèle:Isbn</ref>. Les villages de Saint-Breock, de même que Saint-Tudy (très proche), n'auraient été créés qu'au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle vers 913-920, à la suite de la dispersion de la population (habitants et moines) devant les raids scandinaves en Bretagne, à partir de Loctudy (alias Saint-Tudy) et de Plonivel (alias Saint-Brioc), vers Saint-Tudy et Saint-Breok, en Cornouailles britannique (Cornwall) près de Tintagel.
  • Le village de Plonivel, paroisse-mère de Loctudy, près de Pont-l'Abbé en Finistère. À la suite de l'émigration britonne de saint Briavel (alias Brieuc) en Armorique, c'est le nom Brivael qui est à l'origine de Plonivel. Précédée du breton Ploe, la forme Brimael a subi une mutation et le nom devenu Ploevrimael, s'est trouvé réduit ensuite à Ploerimael, pour devenir Ploenivael, puis Plonivel. L'éponyme de Plonivel et son saint patron Brieuc sont donc un seul et même personnage<ref>OFIS, Ofis Brezhoneg - Plonivel.</ref>. La chapelle Saint-Brieuc, ancienne église paroissiale de la paroisse de Plonivel, désormais disparue, est maintenant dans la commune de Plobannalec-Lesconil (Finistère).
  • Le village de Briec en Cornouaille armoricaine, près de Quimper.
  • Le village de Saint-Brieuc-de-Mauron dans le Morbihan.
  • Le village de Saint-Brieuc-des-Iffs, en Ille-et-Vilaine,
  • Une ville du Canada, dans la Saskatchewan, qui porte le nom de Saint Brieux, a été fondée par des émigrés bretons.

Notes et références

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Voir aussi

Bibliographie

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Articles connexes

Liens externes

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