Syldavie

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Modèle:Infobox Lieu de fiction (bande dessinée)

Dans Les Aventures de Tintin, la Syldavie (en syldave Zyldavja) est un pays imaginaire situé en Europe de l'Est, dans les Balkans. Imaginé par Hergé, ce pays apparaît dans le huitième album des Aventure de Tintin, Le Sceptre d'Ottokar (1938), où se déroule l'essentiel de l'intrigue. La Syldavie est également un lieu de l'aventure dans Objectif Lune (1953) et On a marché sur la Lune (1954), et est évoquée dans L'Affaire Tournesol (1956).

Hergé s'inspire de différents pays des Balkans et d'Europe centrale pour créer la Syldavie, mêlant différentes influences géographique, historiques, linguistiques et culturelles. Envahi par les Slaves, les Turcs puis la Bordurie au Moyen Âge, le pays est ensuite libéré et unifié par le roi Modèle:Souverain- au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. Dans les années 1930, la Syldavie est à nouveau menacée par la Bordurie, un État totalitaire frontalier, qui met en œuvre un plan pour voler le sceptre du roi et annexer le pays. En cela, Hergé s'inspire du contexte géopolitique européen tendu, marqué par les volontés expansionnistes de l'Allemagne nazie et de l'Italie fasciste. La Syldavie est dépeinte dans Le Sceptre d'Ottokar comme une monarchie tranquille et hors de la modernité, marquée par la tradition dans une vision assez romancée. À l'inverse, dans Objectif Lune, la Syldavie est devenue une puissance industrielle, possédant un centre spatial lui permettant d'envoyer une fusée sur la Lune. Faisant partie du bloc de l'Ouest, sa rivalité avec la Bordurie s'inscrit dans le contexte de la guerre froide.

La Syldavie dans l'œuvre d'Hergé

Apparitions dans la série

La Syldavie apparaît dans le huitième album des Aventures de Tintin, Le Sceptre d'Ottokar, qui paraît dans les colonnes du Petit Vingtième à partir du Modèle:Date-Modèle:Sfn. Elle est aussi le théâtre principal ou partiel des événements survenant dans le diptyque lunaire, formé par Objectif Lune (seizième album, publié en 1953) et On a marché sur la Lune (dix-septième album, publié l'année suivante), tandis qu'elle n'apparaît qu'à travers les espions syldaves à la lutte avec les agents bordures dans L'Affaire Tournesol (1956).

La Syldavie est ainsi évoquée dès les premières planches du Sceptre d'Ottokar, alors que le professeur Nestor Halambique fait découvrir sa collection de sceaux à Tintin. Entre autres pièces de grande valeur, celle-ci renferme le sceau du roi Modèle:Souverain- de Syldavie. Intrigué par une série d'évènements qui semblent tous rattachés à ce pays, Tintin décide finalement d'y accompagner le professeur. C'est dans l'avion qui les conduit en Syldavie que le lecteur en apprend plus sur cette petite monarchie d'Europe centrale, par le biais d'une brochure touristique qu'Hergé insère sur trois planches. Le pays y est présenté comme fertile avec un sous-sol riche en minerais.

L'intrigue repose sur le vol du sceptre du roi Modèle:Souverain- orchestré par un groupe de conspirateurs à la solde de son puissant voisin, la Bordurie. La perte du sceptre menace directement le trône : selon une tradition séculaire, ce dernier doit se présenter sceptre en main le jour de la Saint-Wladimir, soit trois jours après le vol, sous peine de devoir abdiquer. Remontant la piste des voleurs, Tintin et Milou parviennent à déjouer les manœuvres des conspirateurs et rapportent à Klow, la capitale, le précieux insigne du pouvoir.

Tintin retrouve la Syldavie bien des années plus tard, après que le professeur Tournesol, apparu entre-temps dans la série, a été approché par les autorités syldaves pour participer à un programme d'exploration lunaire. Bien que mené dans le plus grand des secrets, ce programme intéresse des espions à la solde d'un pays étranger. Dans ce diptyque, le roi n'est pas cité. Seul son ancien aide de camp, le colonel Boris, qui avait pris part au complot, fait une apparition remarquée dans On a marché sur la Lune : c'est lui qui est placé par les espions étrangers au sein de la fusée pour tenter de la détourner, un moyen pour lui de prendre sa revanche sur Tintin. Les paysages syldaves sont assez peu mis en avant dans ce diptyque, à l'exception de la route qui va de l'aéroport au centre de recherches spatiales, de même que les montagnes qui dissimulent ce lieu hautement secret et sécurisé.

Dans l'album suivant, L'Affaire Tournesol, la Syldavie n'est que brièvement évoquée. Dans la première partie de l'aventure, des agents secrets syldaves tentent par tous les moyens d'empêcher leurs ennemis bordures d'enlever le professeur Tournesol, en vain. Ce dernier est alors l'inventeur d'une arme terrifiante, dont les conséquences seraient désastreuses pour l'humanité en cas d'utilisation détournée. Cette arme de destruction massive attire la convoitise de la dictature bordure. L'enlèvement ayant réussi, Tintin et le capitaine Haddock se rendent en Bordurie pour délivrer le professeur Tournesol, ce qu'ils réussissent en bénéficiant de l'aide ponctuelle de Bianca Castafiore. À la fin de l'album, ils parviennent à franchir la frontière borduro-syldave dans un char de l'armée bordure.

Enfin, Tintin et le Lac aux requins, dessin animé (1972) puis album scénarisés par Greg, est une aventure qui se déroule entièrement en Syldavie.

Géographie

Géographie générale

La Syldavie (en syldave, Zyldavja), « royaume du pélican noir », est un petit État d'Europe de l'Est dont la population est évaluée à Modèle:Nombre, appelés les Syldaves, à la fin des Modèle:NobrModèle:Sfn. Le pays se compose de deux grandes vallées, celle du fleuve Wladir et celle de son affluent le Moltus qui se rejoignent à Klow, la capitale, qui est aussi la plus grande ville du pays, avec Modèle:Unité à la même époqueModèle:Sfn.

Le relief du pays est assez accidenté : les deux vallées fluviales sont bordées de larges plateaux couverts de forêts et entourées de hautes montagnesModèle:Sfn, le massif des Zmyhlpathes, riche en gisements d'uraniumModèle:Sfn, dont l'un des sommets est le ZstopnohleModèle:Sfn. La fin du nom est prise aux Carpathes (selon l'ancienne graphie, utilisée par exemple dans le roman de Jules Verne : Le Château des Carpathes) mais sa sonorité rappelle les myriapodes (« mille-pattes »). Le paysage montagneux dans lequel évolue le journaliste à la poursuite du sceptre, entre Syldavie et Bordurie, est similaire à ceux des Alpes dinariques (ou Dinarides), massif des Balkans occidentaux, de type karstique. D'ailleurs, les environs du lac de Skadar, sur la frontière entre l'Albanie et le Monténégro, abritent un Parc national abritant de nombreuses espèces d'animaux différents, dont l'emblématique pélican frisé<ref name=":2">Modèle:Article</ref>.

Le pays est limitrophe de la BordurieModèle:Sfn. Il possède également une façade maritime, où se trouvent les villes portuaires de Dbrnouk, sur la côte sudModèle:Sfn, et Douma, qui assure une liaison régulière avec Marseille par hydravionModèle:Sfn.

Une des frontières communes des deux pays est le lac de barrage de Flachizjhaf, qui sert d'ailleurs de repaire au brigand Rastapopoulos dans Tintin et le Lac aux requins. Le nom de ce lac est inspiré de l’expression « Jef! de flech’is af » « Jef, la flèche est tombée ! » bien connue de l'époque d'Hergé, venue du monde des tramways<ref>Modèle:Article.</ref> et signifiant que la flèche (moyen de captation du courant de traction du tram) est hors du fil (décâblée). Klow étant sur la route du lac, la police fluviale syldave basée à Klow peut s'y rendre facilement.

Des sources thermales sulfureuses jaillissent notamment à Klow, pour soigner les affections cardiaques, et à Kragoniedin, pour traiter les rhumatismesModèle:Sfn. Parmi les autres villes du pays figurent notamment Istow, située à Modèle:Unité de KlowModèle:Sfn, SbrodjModèle:Sfn, située dans le massif des Zmyhlpathes et qui abrite le centre spatialModèle:Sfn, TesznikModèle:Sfn à Modèle:Unité de KlowModèle:Sfn, ZlipModèle:Sfn,Modèle:Sfn, Foghelpick, ancien village frontalier avec la Bordurie, évacué et englouti lors de la création du lac de barrage de Flachizjhaf, ou encore le village de Niedzdrow, situé dans la vallée du WladirModèle:Sfn.

Klow (Клов)

Klow est peuplée de Modèle:Nombre (à la fin des années 1930). C'est une ville typique des Balkans jadis ottomans, avec ses minarets. Son nom est peut-être inspiré par Kiev ou Lviv en Ukraine (en polonais : Kijów et Lwów) ou encore Cluj en Roumanie<ref>Dodo Niță, Tintin en Roumanie, éd. MJM, Craiova 2003 et 2007</ref>. Son apparence rappelle celle de plusieurs villes, dont Bitola, en Macédoine du Nord<ref name=":2" />.

Elle fut fondée aux alentours de 1127 sur les ruines de la capitale turque de Syldavie (Zileheroum). Son nom qui signifie « ville reconquise » vient du syldave “kloho” (conquête) et de “ow” (ville). Ses sources thermales sont particulièrement réputées contre les affections cardiaques.

Politique

Dans Le sceptre d'Ottokar, la Syldavie est une monarchie. Le peuple est très attaché à son roi et aux traditions, notamment au défilé annuel du souverain muni de son sceptre.

Le souverain, Modèle:Souverain-, est menacé un temps de perdre son trône et l'indépendance du royaume, devant les menées de son puissant voisin, la Bordurie, et du traître, le colonel Jorgen. Ce dernier, pour faire annexer le pays à la Bordurie, tente de profiter d'un inconvénient des traditions syldaves. Celles-ci stipulent que le roi doit être vu, le jour de la fête nationale, tenant en main le sceptre d'Modèle:Souverain-. Une machination est menée pour voler le sceptre et forcer le roi à abdiquer, mais elle est mise en échec par Tintin. Muskar XII apparaît comme un roi bon et bienveillant et tient Tintin en grande estime pour avoir sauvé son règne.

Le chef du protocole de la cour est le baron Halmazout<ref>Cf. Les bijoux de la Castafiore, Modèle:P..</ref>. Le Ministre de l'Air est Schzlozitch.

Dans les albums ultérieurs où la Syldavie apparaît, le roi n'est plus mentionné. Tout lien entre Tintin et lui semble avoir disparu, comme si, dans l'intervalle, la monarchie avait été abolie.

Dans L'Affaire Tournesol par exemple, la réflexion de l'un des douaniers syldaves concernant « le régime » [dictatorial] bordure de Pleksy-Gladsz, peut laisser penser que la Syldavie n'est pas un régime autoritaire. Pourtant, dans cet album, des agents syldaves kidnappent Tournesol, comme si ce dernier n'avait pas dirigé le programme lunaire depuis la Syldavie et comme s'ils ignoraient les liens amicaux qui unissent Tintin et le roi. Ces agents ne semblent à aucun moment chercher à sauver Tournesol des griffes des Bordures, ni à collaborer avec Tintin et Haddock à cet effet. Il n'est donc pas possible de dire quelle est la nature du régime syldave dans cet album.

La Syldavie est dotée d'une police spéciale, la Zekrett Politzs (Zepo), chargée de la lutte contre le sabotage et l'espionnage.

Économie, culture et traditions

Le sous-sol syldave est riche en minerais de toutes sortesModèle:Sfn, notamment en uraniumModèle:Sfn. Les plaines sont très fertiles, ce qui favorise la culture du blé, du bois de chauffage, ainsi que l'élevage des chevaux. Ces produits sont exportés, au même titre que l'eau minérale de KlowModèle:Sfn, même si le pays produit également un vin rouge, le szprädjModèle:Sfn.

La capitale, Klow, compte les principaux monuments historiques ou culturels du pays. Le Palais royal est le lieu de résidence du roi de SyldavieModèle:Sfn. Il abrite notamment la Galerie des Fêtes, où sont donnés des spectaclesModèle:Sfn, ou la salle du Trône, dans laquelle se déroulent les cérémonies de remise des distinctions honorifiques le jour de la saint WladimirModèle:Sfn. Le Kursaal de Klow est une salle de spectacle où sont donnés des opéras et où se produisent de grandes célébrités, comme la cantatrice Bianca CastafioreModèle:Sfn. La ville compte également un Musée d'Histoire naturelle qui renferme des collections de fossiles, parmi lesquels un squelette de diplodocus gigantibusModèle:Sfn.

Le château Kropow est une forteresse située à l'écart de la ville. Le Trésor royal est conservé dans une salle qui jouxte celle des Archives nationales, au centre de la Tour Carrée du châteauModèle:Sfn.

Le szlaszeck est un plat typique syldave, à base de viande et accompagné de champignonsModèle:Sfn. La blouchtika est une danse traditionnelle syldave, popularisée dans le long métrage d'animation Tintin et le Lac aux requins. Les violonistes syldaves sont également renommésModèle:Sfn. Enfin, le khôr est la monnaie syldaveModèle:Sfn.

Langue

Modèle:Article détaillé La Syldavie a sa langue propre, le syldave. Cette langue est créée en même temps que le pays par Hergé. Il cherche à lui donner une apparence slave, en utilisant des terminaisons rappelant le polonais ou le russe comme les suffixes -sz, -cz, -itsch ou -ow<ref name=":3">Modèle:Ouvrage</ref>. Toutefois, le syldave est une langue germanique, dont l'essentiel du vocabulaire provient du Brusseleer<ref name=":0">Modèle:Ouvrage</ref>, dialecte flamand parlé à Bruxelles (plus particulièrement le marollien, parlé dans le quartier Bruxellois des Marolles<ref name="grutman">Modèle:Article</ref> et langue de la grand-mère maternelle d'Hergé)<ref>Modèle:Lien web</ref>. Certains aspects de la grammaire sont empruntés à l'allemand, et une partie du vocabulaire provient également du wallon et du français<ref name=":3" />.

Hergé s'est inspiré du marollien pour construire la langue des Arumbayas, ainsi qu'une bonne partie des noms propres pour les besoins de ses histoires. Voici quelques exemples :

Syldave Néerlandais Allemand Russe Français
werkhven werken Werken raboty travaux
wertzragh vertragen verspäten zamyedlyat' ralentir
kzommet komen kommen prittí venir
döszt dorst Durst jajda soif
ihn in in v dans

Dans Le Sceptre d'Ottokar, la devise du pays est Eih bennek, eih blavek, dont la traduction est réputée être « Qui s'y frotte s'y pique ». L'expression est surtout à rapprocher du marollien, ou du néerlandais Hier ben ik, hier blijf ik, signifiant en réalité « J'y suis, j'y reste » (ou littéralement, dans l'ordre des mots en néerlandais « Ici suis-je, ici resté-je »)<ref name=grutman/>.

Histoire

Fichier:Kay Khusrau kills Aila. Baysungur's Shahnama, 1430. The Gulistan Palace Museum, Tehran.f335.jpg
La miniature de la bataille de Zileheroum reproduite dans la brochure touristique lue par Tintin semble inspirée par les miniatures persanes du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle<ref name="Kauffer">Modèle:Harvsp</ref>. D'ailleurs, la miniature de la brochure date de la même époque.

La Syldavie est peuplée de tribus nomades, dont l'origine inconnue, jusqu'au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, date à laquelle elle est conquise par les SlavesModèle:Sfn. Au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, son territoire est envahi par les Turcs qui refoulent les Slaves dans les montagnes et occupent la plaineModèle:Sfn. En 1127, le chef slave Hveghi mène une révolte : à la tête d'une troupe de volontaires, il s'empare des villages turcs isolés avant de se rendre maître d'une grande partie du territoire syldave. Ses troupes défont l'armée turque lors de la bataille de Zileheroum, la capitaleModèle:Sfn.

Hveghi est alors élu roi sous le nom de Muskar. Après avoir rebaptisé la capitale sous le nom de KlowModèle:Sfn, il assure à son pays une période de paix et de prospérité jusqu'à sa mort en 1168. Son fils aîné lui succède sous le nom de Modèle:Souverain-, mais son pouvoir est affaibli. Envahie de nouveau, la Syldavie est annexée par la Bordurie en 1195Modèle:Sfn.

En 1275, le baron Almazout chasse les occupants et devient roi deux ans plus tard sous le nom d'Modèle:Souverain-, mais les seigneurs qui l'ont aidé dans sa reconquête le contraignent à leur accorder une charte copiée sur la Magna Carta de Jean sans Terre : c'est le début de la féodalité en SyldavieModèle:Sfn. Après sa mort en 1298, ses successeurs ne peuvent empêcher les seigneurs de renforcer leur puissance et de fortifier leurs châteaux. Ce n'est que sous le règne d'Modèle:Souverain-, monté sur le trône en 1360, que le pays est réellement unifié. En conflit avec le baron Staszrvich, qui revendiquait son trône, le roi assène un coup de sceptre à son rival. Il déclare alors qu'à compter de ce jour, le roi doit se présenter chaque année devant la foule, muni de son sceptre, lors de la fête nationale, le jour de la Saint WladimirModèle:Sfn.

Dans les Modèle:Nobr, le roi Modèle:Souverain-, descendant d'Modèle:Souverain-, est mis en difficulté par Müsstler, chef du parti « La Garde d'Acier », qui organise un complot afin de subtiliser le sceptre et de contraindre le roi à abdiquer, préparant ainsi l'annexion du pays à la Bordurie. Avec le soutien de Tintin, le complot est finalement déjoué.

Dans la seconde moitié du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, le gouvernement syldave entreprend la construction d'un Centre de recherches atomiques à Sbrodj, après la découverte d'un riche gisement d'uranium dans le massif des ZmyhlpathesModèle:Sfn. C'est de là qu'est lancée la fusée lunaire Modèle:Nobr conçue et pilotée par le professeur TournesolModèle:Sfn.

Syldavie et monde réel : des inspirations multiples

Inspirations littéraires et culturelles

Gravure en noir et blanc montrant un couple de souverains descendant une marche.
Un extrait du Prisonnier de Zenda, d'Anthony Hope, pionnier de la romance ruritanienne.

Le Sceptre d'Ottokar s'inscrit dans la tradition de la romance ruritanienne, un genre littéraire très en vogue au tournant du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle qui met en scène de petits États germaniques ou balkaniques et qui sont autant de monarchies d'opérette pouvant évoquer les micro-États, nés des décombres du Saint-Empire, qui précèdent la construction de l'unité allemande<ref>Modèle:Lien web.</ref>. La première évocation de ce genre littéraire date de 1894 et du roman Le Prisonnier de Zenda d'Anthony Hope, dont l'action se déroule en Ruritanie. En France, Pierre Benoit rencontre un grand succès avec son roman Koenigsmark en 1918<ref>Modèle:Article.</ref>, mais la bande dessinée n'est pas en reste : après Hergé et son Sceptre d'Ottokar, Franquin envoie ses héros Spirou et Fantasio au Bretzelburg, au sein d'un album dont l'intrigue rappelle à bien des égards celle du Sceptre<ref>Modèle:Article.</ref>.

Par ailleurs, l'ambiance et les décors fastueux de la cour de Modèle:Souverain- évoquent ceux de La Veuve joyeuse, une opérette autrichienne composée par Franz Lehár au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle et adaptée au cinéma par Erich von Stroheim en 1925 puis Ernst Lubitsch en 1934Modèle:Sfn, tandis que l'atmosphère de conspiration qui entoure la Syldavie se réfère au recueil de reportages d'Albert Londres, Les Comitadjis ou le terrorisme dans les Balkans, publié en 1932Modèle:Sfn.

Pour K. E. Fleming, La Syldavie apparaît comme un archétype des Balkans, reposant sur le stéréotypes que tous les pays de cette région seraient plus ou moins interchangeables et partageraient des traits culturels, historiques, politiques et ethniques<ref name=":4">Modèle:Article</ref>. Le pays se rapproche ainsi de la Herzoslovaquie inventée par Agatha Christie dans Le Secret de Chimneys (1925)<ref name=":4" />.

Références historiques

Photographie en noir et blanc montrant l'arrivée de deux unités blindées allemandes dans les rues de Vienne.
L'arrivée des unités blindées allemandes à Vienne lors de l'Modèle:Langue en mars 1938.

L'écriture du Sceptre d'Ottokar est fortement influencée par le contexte géopolitique européen de la fin des Modèle:Nobr, marqué par les volontés expansionnistes de l'Allemagne nazie et de l'Italie fasciste. Hergé reconnaît lui-même avoir voulu faire le récit d'un Modèle:CitationModèle:Sfn,<ref name="angenot">Modèle:Article.</ref>. Comme l'explique Benoît Peeters, quand Hergé commence à rédiger son scénario, Modèle:CitationModèle:Sfn. Hergé choisit donc de placer son récit en phase Modèle:Citation, comme il l'avait déjà fait pour Le Lotus Bleu quelques années plus tôt, un album qui s'appuie notamment sur les tensions entre Chinois et Japonais à l'époque de l'invasion de la MandchourieModèle:Sfn.

Photographie en noir et blanc de deux hommes en uniforme se tenant debout l'un à côté de l'autre.
Benito Mussolini et Adolf Hitler.

Hergé multiplie donc les références historiques dans son récit et ce n'est pas un hasard si le complice des Bordures, l'instigateur du complot, est dénommé Müsstler. Son patronyme est un mot-valise construit sur les noms des dictateurs italien et allemand Benito Mussolini et Adolf HitlerModèle:Sfn mais il fait également écho aux dirigeants fascistes britannique Oswald Mosley et néerlandais Anton MussertModèle:Sfn. Quant à son parti la Garde d'acier, qui regroupe l'ensemble des conspirateurs syldaves, c'est une copie de la Garde de fer, un mouvement fasciste et nationaliste roumain des Modèle:Nobr<ref>Modèle:Article.</ref>.

Dans une lettre à son éditeur datée du Modèle:Date-, Hergé le presse de publier l'album dans les meilleurs délais, en expliquant : Modèle:Citation

Architecture et paysages

Photographie en couleur d'un quartier turc de Mostar (Bosnie) en 1900.
Les villages et paysages syldaves sont inspirés de ceux des Balkans au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.

Dans la Modèle:Nobr du Sceptre d'Ottokar, Tintin apprend en lisant une encyclopédie que la Syldavie est un État de la péninsule des BalkansModèle:Sfn. Pour en composer les décors, Hergé sur une riche documentation iconographique qui rassemble des éléments disparates et venus de toute l'Europe, si bien que son pays imaginaire peut être défini comme Modèle:CitationModèle:Sfn. La vue dessinée par Hergé du village de Niedzdrow, dans la vallée du Waldir, présente un village entouré de montagnes et coiffé d'un minaret. Elle semble avoir pour modèle une photographie de la ville bosnienne de MostarModèle:Sfn. De même, les forêts dessinées dans l'album sont typiques de celles des Balkans<ref>Modèle:Chapitre.</ref>.

Vue d'ensemble du palais depuis la place des palais.
Le palais royal de Bruxelles inspire celui de Klow.

À l'inverse, les éléments du décor de la capitale, Klow, sont inspirés des monarchies d'Europe de l'Ouest. Ainsi, le Palais royal de Klow reprend l'allure générale de celui de BruxellesModèle:Sfn, tandis que le roi se déplace dans un carrosse qui ressemble trait pour trait à celui utilisé par le roi d'Angleterre George V lors de son jubilé d'argent en 1935Modèle:Sfn.

Le château de Kropow, qui renferme le trésor syldave, est une forteresse médiévale inspirée de deux châteaux réels. Entourée de douves, elle reprend l'allure générale du château de Kalmar, en Suède, de même que sa tour d'angle polygonale surmontée d'un toit à lanterne. Les tours rondes, massives, qui encadrent l'entrée du château, sont celles de la forteresse d'Olavinlinna, l'un des principaux monuments historiques finlandaisModèle:Sfn. Les fresques qui décorent les murs de la salle du trésor de Kropow sont très nettement inspirées des fresques byzantines de la basilique Saint-Vital de Ravenne, datant du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècleModèle:Sfn.

Le roi et son sceptre

Plusieurs spécialistes de l'œuvre d'Hergé, comme Pierre Assouline ou Philippe Goddin, relèvent la ressemblance physique entre le personnage du roi Modèle:Souverain- et le souverain Modèle:Souverain2 qui a régné sur l'Albanie de 1928 à 1939, avant l'annexion de cette dernière par l'Italie. En réalité, la Syldavie n'est pas la copie d'un seul État et Hergé emprunte à plusieurs pays réels pour composer le sien. Yves Horeau estime ainsi que Modèle:Citation pour que l'on puisse confirmer une quelconque inspiration particulière. Il cite ainsi le cas d'Otto de Habsbourg, fils de l'empereur d'Autriche Modèle:Souverain2, dont une photographie prise en grande tenue à Bruxelles en 1932 se rapproche du portrait de Modèle:Souverain- inséré par Hergé dans la brochure touristique consultée par Tintin dans l'avion qui le conduit en Syldavie. Il avance également le nom de Modèle:Souverain2, roi de Bulgarie, tandis que Tristan Savin évoque Modèle:Souverain2 ou Modèle:Souverain2, roi d'EspagneModèle:Sfn.

Traducteur des Aventures de Tintin en roumain, Dodo Niță pense qu'Alexandru Ioan Cuza, prince souverain de Roumanie dans la seconde moitié du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, aurait lui aussi pu servir de référence<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Enfin, Yves Horeau rappelle la ressemblance entre Modèle:Souverain- et l'acteur Ronald Colman qui interprète le rôle du roi Modèle:Souverain- de Ruritanie dans Le Prisonnier de Zenda, un film de 1937 dont l'intrigue est similaire à celle du Sceptre d'OttokarModèle:Sfn.

De même, les symboles de la monarchie syldave peuvent être rapprochés de plusieurs pays. Le sceptre d'Ottokar rappelle celui faisant partie de la panoplie des huissiers ministériels de la Pologne avant la Seconde Guerre mondiale, adapté à partir d'une photographie de presse conservée dans les archives d'HergéModèle:Sfn. Les armoiries syldaves rappellent celles du Monténégro, l'aigle à deux têtes monténégrin cédant la place au pélican syldaveModèle:Sfn, tout comme son drapeau, composé d'un pélican noir sur fond jaune, est proche du drapeau albanais, composé d'un aigle bicéphale noir sur fond rougeModèle:Sfn. Dans son essai Tintin en Roumanie, le critique Dodo Niță relève une ressemblance avec ce même drapeau, mais également avec la bannière du Saint-Empire ou le drapeau de Flandre, dont le drapeau syldave emprunte les couleurs jaune et noir. Il suppose que le pélican peut être une référence à la Brasserie du Pélican dont l'enseigne est visible dans les rues ou les bars de Bruxelles<ref name="nita">Modèle:Ouvrage.</ref>.

Au-delà des Balkans, des pays d'Europe centrale ont pu servir de sources d'inspiration pour l'auteur : le pélican syldave peut aussi être vu comme un rappel de l'aigle bicéphale des Habsbourg, de même que la Syldavie emprunte le nom de ses premiers souverains à deux rois de Bohême au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, Modèle:Souverain2 et Modèle:Souverain2Modèle:Sfn.

Inspirations linguistiques

Le nom « Syldavie » est formé de trois syllabes que l'on retrouve dans les toponymes « Transylvanie » et « Moldavie »<ref name="grutman"/>.

Bien que francophone, Hergé grandit dans un milieu linguistique non homogène et le marollien, parlé par sa grand-mère, le marque durablement, au point d'influencer son écriture. Comme il l'avait fait avec la langue des Arumbayas dans L'Oreille cassée, il s'appuie sur ce dialecte pour donner corps au syldave, une langue de construction germanique slavisée par l'ajout de consonnes<ref name="grutman"/>, tout en empruntant quelques traits particuliers du wallon. Le dialogue dans Le Sceptre d'Ottokar entre deux paysans qui aperçoivent Tintin chutant d'un avion offre un bel exemple de la présence cryptée de ces deux dialectesModèle:Sfn. Hergé leur emprunte des mots et expressions qu'il transforme pour leur conférer une sonorité slaveModèle:Sfn. Ainsi, montrant le parachute dans le ciel, le premier paysan dit au second Modèle:Citation, dans lequel on retrouve le wallon Modèle:Citation qui signifie regarde. Son camarade lui répond Modèle:Citation, qui peut s'interpréter comme Modèle:Citation, une contraction d'élément wallon (Modèle:Citation qui signifie Modèle:Citation) et d'argot (Modèle:Citation)<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. De la même manière, dans la suite du dialogue, la phrase Modèle:Citation révèle le texte dialectal Modèle:Langue qui signifie « Ce n'est quand même pas un vagabond ! »<ref name="grutman"/>.

La devise syldave « Eih bennek, eih blavek », traduite par « Qui s'y frotte s'y pique », est formulée dans une variété dialectale du néerlandais Modèle:Lang, elle-même tirée de l'allemand Modèle:Lang, qui signifie littéralement « J'y suis, j'y reste »Modèle:Sfn.

Analyse

Débats sur la localisation de la Syldavie

Depuis la première apparition de ce pays imaginaire dans l'œuvre d'Hergé, la localisation exacte de la Syldavie reste un mystère. Les informations apportées par l'auteur lui-même au sein des différents albums sont parfois contradictoires et alimentent le débat qui règne chez les spécialistes des Aventures de Tintin. Selon Jacques Hiron, Modèle:CitationModèle:Sfn.

Dans Le Sceptre d'Ottokar, Tintin découvre en lisant une encyclopédie que la Syldavie est Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp, Modèle:Nobr.</ref>. Quelques planches plus tard, dans la brochure touristique que consulte Tintin dans l'avion qui le conduit en Syldavie, il est indiqué qu'il s'agit d'un petit pays de l'Europe orientale, envahi au cours de l'histoire par les Slaves et conquis par les Turcs<ref>Modèle:Harvsp, Modèle:Nobr.</ref>. L'iconographie de cette planche révèle à son tour nombre de détails : les minarets indiquent une présence musulmane, tandis que les inscriptions en alphabet cyrillique sur les panneaux routiers confirment que la Syldavie est une terre slave. La représentation d'un Modèle:Citation indique que la Syldavie possède également une façade maritimeModèle:Sfn. Dans une lettre adressée à un lecteur en Modèle:Date-, Hergé explique qu'il s'est inspiré Modèle:Citation

Pour autant, l'écrivain Yves Horeau affirme que le décollage de la fusée qui conduit Tintin et ses amis vers la Lune, représenté dans la Modèle:61e d'Objectif Lune, s'effectue depuis une zone située au croisement des frontières de la Slovaquie, de la Hongrie, de l'Ukraine et de la Roumanie, soit plus au nord que la péninsule des BalkansModèle:Sfn.

Dodo Niță assimile la Syldavie à la Roumanie. Pour étayer sa thèse, il s'appuie notamment sur les toponymes inventés par Hergé : le nom Syldavie viendrait de la contraction des noms de deux régions roumaines, la Transylvanie et la Moldavie, de même que les montagnes syldaves, dénommées Zmyhlpathes, font directement référence aux Carpates. Il avance également la présence d'éléments naturels, comme le pélican, reproduit sur le blason d'Ottokar et recensé à l'état sauvage dans le delta du Danube, ou l'uranium, utilisé pour propulser la fusée dans Objectif Lune, mais aussi des éléments historiques : la « garde d'acier » créée par Hergé pour regrouper les conspirateurs syldaves dans Le Sceptre d'Ottokar, serait inspirée de la Garde de fer, un parti fasciste roumain des Modèle:Nobr<ref>Modèle:Article.</ref>,Modèle:Sfn. Pour autant, cette thèse est réfutée par de nombreux spécialistes : d'une part, les Roumains ne sont pas slaves et n'utilisent pas l'alphabet cyrillique, d'autre part la Roumanie ne se situe pas dans les BalkansModèle:Sfn.

De son côté, Yves Hamet affirme que la Syldavie serait directement inspirée du Monténégro. Plusieurs indices géographiques semblent coïncider, notamment la situation du Monténégro dans la péninsule des Balkans ou la présence d'une façade maritime. Par ailleurs, il révèle des similitudes entre les armoiries des deux pays, l'aigle monténégrin étant remplacé par un pélican dans le blason syldave. Par ailleurs, l'histoire de la Syldavie se confond avec celle du Monténégro lorsque celui-ci connut l'occupation ottomane. De même, dans les carnets de travail d'Hergé, datés de 1937, il apparaît que l'auteur avait prévu de donner le nom « Karamellovitch » au prince de son royaume imaginaire, ce qui serait une référence directe au roi de Serbie Modèle:Souverain2 qui annexe le Monténégro à la fin de la Première Guerre mondialeModèle:Sfn.

D'autres thèses situent la Syldavie en Albanie, en Autriche, en Tchéquie ou en Pologne, mais en s'appuyant principalement sur des critères historiques ou culturels plutôt que géographiquesModèle:Sfn.

La monarchie syldave

Un royaume enraciné dans ses traditions

Quand Hergé crée la Syldavie en 1938 dans Le Sceptre d'Ottokar, le pays apparaît, selon l'expression de l'essayiste Jean-Marie Apostolidès, Modèle:Citation qui a échappé à l'industrialisationModèle:Sfn. Des villages, comme Zlip, ne possèdent aucune route goudronnée, et l'électricité n'est pas acheminée partout. Les paysans, qui ont gardé leurs costumes traditionnels, Modèle:CitationModèle:Sfn. De même, dans la ville de Klow, la capitale, Modèle:Citation. Le château médiéval de Kropow est au cœur de la capitale, Modèle:Citation, mais le roi n'y habite pas, lui préférant un palais plus fonctionnel et à l'architecture néo-classiqueModèle:Sfn.

Si la monarchie syldave semble avoir échappé au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, et relève du Modèle:Citation, il n'en est pourtant plus question lors du retour de Tintin en Syldavie dans Objectif Lune. Si l'ancien aide de camp du roi, le colonel Boris, vient prendre sa revanche sur Tintin sous les traits du colonel Jorgen, Modèle:Souverain- en est absent, sans qu'il soit possible d'affirmer que la Syldavie est toujours une monarchieModèle:Sfn, et l'image du centre de recherches atomiques de Sbrodj, édifice ultra-moderne, contraste avec l'image donnée par le pays dans Le Sceptre d'OttokarModèle:Sfn.

Une exaltation de la monarchie ?

Comme d'autres souverains présents dans la série, le roi Modèle:Souverain- est présenté comme un bon monarque, soucieux du bien-être de son peuple<ref name="skilling">Modèle:Ouvrage.</ref>. L'essayiste Jean-Marie Apostolidès pense d'ailleurs qu'à travers la figure du roi, le dessinateur Modèle:Citation, dans la mesure où le souverain se montre Modèle:CitationModèle:Sfn. Ainsi, la disparition du sceptre peut représenter la mort symbolique du roi, tandis que son retour à l'aube du troisième jour apparaît comme une résurrectionModèle:Sfn.

Pour Benoît Peeters, spécialiste de l'œuvre d'Hergé, Modèle:Citation. Il y voit Modèle:Citation par l'invasion allemande en 1940 et relève également Modèle:CitationModèle:Sfn. En faisant de son héros le défenseur d'un trône multiséculaire, Hergé témoigne de son propre attachement à la monarchie belge en des temps où elle se trouve elle aussi menacée, par la volonté expansionniste de l'Allemagne d'une part, et par la montée du mouvement rexiste, dont la fascisation progresse au cours des Modèle:Nobr, ou des mouvements ultra-nationalistes flamands, la Ligue nationale flamande et le Verdinaso, d'autre part<ref name="angenot"/>. La royauté est ainsi montrée comme un système garant de la stabilité politique du pays, tout en conférant au récit une dimension de conte de fées essentielle dans une œuvre pour la jeunesse<ref name="skilling"/>.

Hergé tient pourtant à contredire cette théorie en mettant en avant la neutralité de son personnage. Dans une lettre adressée à Jean-Paul Chemin en 1973, il explique : Modèle:Citation Cela n'empêche pas l'essayiste Frédéric Rouvillois de présenter Tintin comme Modèle:Citation<ref>Modèle:Article.</ref>.

Postérité

La Syldavie dans les arts et la culture populaire

Le restaurant syldave Klow, situé à Bruxelles dans Le Sceptre d'Ottokar, de même que son patron KroïszvitchModèle:Sfn, font une apparation dans la dix-neuvième planche de La Machination Voronov, le quatorzième album de la série Blake et Mortimer, scénarisé par Yves Sente et dessiné par André Juillard d'après les personnages créés par Edgar P. Jacobs<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Le restaurateur syldave bénéficie d'un autre clin d'œil dans la bande dessinée : dans le cinquième tome de la série Lou !, Laser Ninja, le professeur de syldave de la mère de l'héroïne est son sosie<ref>Modèle:Article.</ref>. De même, l'acteur et réalisateur Bruno Podalydès, grand admirateur des Aventures de Tintin, y fait référence dans son film Dieu seul me voit (Versailles-Chantiers), en 1998 : le héros emmène une amie dans un restaurant syldave qui est la parfaite reconstitution du Klow du Sceptre d'Ottokar, avec le même serveur moustachu au gilet à carreaux<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

En 2013, dans Ducobu, élève modèle !, le dix-neuvième tome de la série belge de bande dessinée L'Élève Ducobu, le personnage principal cite un prétendu proverbe syldave à l'une de ses camarades de classe : Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Sur le plan musical, le pianiste et compositeur Pascal Comelade consacre en 1994 un album entier aux Danses et chants de Syldavie<ref>Modèle:Lien web.</ref>. En 2009, Les Voleurs de swing enregistrent l'album Anarchie en Syldavie<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

En 1992, des chefs d’unités des Scouts unitaires de France (SUF) organisent, sous le nom de Fêtes de la Saint-Wladimir, des camps de Pâques de grande ampleur réunissant plus de Modèle:Unité. Les thèmes de jeu sont repris de la Syldavie et des Aventures de Tintin. D'autres éditions ont lieu par la suite<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

La Syldavie dans l'actualité contemporaine

Le Modèle:Date-, le journal en ligne Rue89 publie un article sur un prétendu conflit entre la Syldavie et la Bordurie. Il s'agit en fait d'une parodie de celui publié dans Le Monde par le philosophe Bernard-Henri Lévy sur le conflit armé opposant alors la Géorgie et la Russie à propos de la province séparatiste d'Ossétie du Sud<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien web.</ref>.

Le professeur de droit public Olivier Jouanjan a consacré plusieurs articles au système constitutionnel syldave<ref>O. Jouanjan, "Courte notation sur une métaphore fondatrice du droit syldave" in Mélanges Pierre Moor, Berne, Staempfli, 2005, Modèle:P. ; "Sur le Conseil supérieur de la Constitution syldave", in Mélanges Michel Troper, Paris, Economica 2006 ; "Le Carnet de notes de Sigismond Pnine" in Université : la grande illusion, Paris, L’esprit des péninsules, 2007. Voir Modèle:Lien web.</ref>.

En Modèle:Date, le magazine britannique the Economist a publié une carte fantaisiste (une carte de l'Europe re-dessinée de manière, selon eux, à ce qu'elle puisse sortir de la crise). Il fait apparaître la Syldavie et la Bordurie sur les territoires libérés par le déplacement de certains autres pays ; mais, contrairement à ce qui se passe dans les ouvrages d'Hergé, ici les deux pays n'ont pas de frontière commune<ref>Carte de The Economist</ref>.

Un hors-série GEO datant de 2015<ref name=":1">Modèle:Article</ref> consacre un chapitre à ce pays. En premier lieu, différentes hypothèses sont présentées afin d'en déterminer l'emplacement. Ensuite, une carte le représentant est montrée, établie en croisant les informations livrées dans les différentes aventures de Tintin où il apparaît, y compris Tintin et le lac aux requins<ref>Carte visible sur ce lien : http://moserm.free.fr/moulinsart/syldavie.html</ref>.

Le Modèle:Date-, dans la salle Victor-Hugo de l'Assemblée nationale à Paris, le Club des parlementaires tintinophiles, fondé par l'ancien ministre Dominique Bussereau et présidé par le député Serge Grouard, organise un colloque intitulé « Tintin et la poudrière borduro-syldave ». À cette occasion, plusieurs orateurs comme les anciens ministres André Santini et Hubert Védrine, l'ambassadeur d'Allemagne Reinhard Schäfers, ou encore le député Louis Giscard d'Estaing expriment leurs vues de manière humoristique et parodique sur cette crise internationale<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>.

Par ailleurs, le roi Modèle:Souverain- est parfois mis en scène pour des événements publics ou culturels. Ainsi, en 2000, un homme interprète son rôle pour présider le gala Castafiore organisé par l'association des Pélicans noirs au Grand-Théâtre de Bordeaux<ref name="7soleils">Modèle:Lien web.</ref>. De même en 2010, dans la même ville, un Modèle:Souverain- de composition prononce un discours lors de l'inauguration de l'Esplanade du professeur Tournesol, aux côtés du maire Alain Juppé<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="7soleils"/>. En 2012, le faux roi est à nouveau présent lors de l'interprétation de l'hymne national syldave créé par l'Opéra de Bordeaux<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Références

  • Renvoi aux albums d'Hergé :

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  • Autres références :

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Voir aussi

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Article connexe

Liens externes

Bibliographie

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Albums des Aventures de Tintin

Ouvrages sur Hergé et son œuvre

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