Tadeusz Kościuszko

{{#ifeq:||Un article de Ziki, l'encyclopédie libre.|Une page de Ziki, l'encyclopédie libre.}}

Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Personnalité militaire

Tadeusz Kościuszko, de son nom complet Andrzej Tadeusz Bonawentura Kościuszko<ref group="n">Tadas Kosciuška en lituanien et Тадэвуш Касцюшка (Tadevuš Kaściuška) en biélorusse, <templatestyles src="Prononciation/styles.css" />{{#invoke:Prononciation|prononciation}}</ref>, né le Modèle:Date de naissance à Modèle:Lien et mort le Modèle:Date de décès à Soleure (Suisse), est un officier polonais qui a participé à la guerre d'indépendance des États-Unis et organisé l'insurrection polonaise de 1794, dite « insurrection de Kościuszko », contre la domination russe et prussienne.

Il est aujourd'hui considéré comme un héros national en Pologne, en Biélorussie, en Lituanie et aux États-Unis.

Né dans la république des Deux Nations (actuelles Pologne, Lituanie, Biélorussie, et pour partie, Ukraine) dans une famille de la noblesse polonaise (blason Roch III), il sort diplômé de l'académie militaire de Varsovie en 1766. Il s'installe en France au début du soulèvement de la confédération de Bar pour poursuivre ses études et rentre en 1774, deux ans après le premier partage de la Pologne. Sans perspectives d'avenir dans son pays, il repart en France, puis aux États-Unis, après avoir appris le début de la guerre d'indépendance. Enrôlé dans l'armée continentale avec le grade de colonel, il participe à la bataille de Saratoga et à la construction de plusieurs fortifications, notamment celles du fort de West Point. Il est promu général de brigade en 1783.

Rentré en Pologne en 1784, Kościuszko se consacre d'abord au domaine familial, puis est intégré dans l'armée polonaise en 1790, dans la période de la Grande Diète où de grandes réformes sont engagées, contre le gré des puissances responsables du premier partage, notamment la Russie. Ses succès militaires durant la guerre russo-polonaise de 1792 n'empêchent pas le deuxième partage de la Pologne. En 1794, il lance et dirige un soulèvement patriotique, au terme duquel il est fait prisonnier à la bataille de Maciejowice, défaite qui entraîne le troisième partage de la Pologne et sa disparition en tant qu'État indépendant.

Gracié en 1797 par le tsar [[Paul Ier (empereur de Russie)|Paul {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }}]], Kościuszko retourne aux États-Unis où il retrouve son ami Thomas Jefferson, puis, au bout d'un an, s'installe en France à l'époque de l'ascension vers le pouvoir du général Bonaparte. Attaché à la cause polonaise, il est déçu par la politique que mène celui-ci, devenu Premier consul, puis empereur, notamment par la création du duché de Varsovie en 1807. En 1815, il qualifie de « plaisanterie » le royaume de Pologne créé par le congrès de Vienne pour le tsar [[Alexandre Ier (empereur de Russie)|Alexandre {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }}]].

Retiré en Suisse, Kościuszko meurt en 1817 des suites d'une chute de cheval. L'année suivante, son corps est inhumé à Cracovie dans la cathédrale du Wawel, nécropole nationale de la Pologne.

Biographie

Origines familiales

Photographie d'une maison en bois avec un toit en chaume. Un porche et quatre fenêtres se trouvent sur la façade avant
Maison natale de Kościuszko à Modèle:Lien.

Tadeusz Kościuszko naît en février 1746 dans le village de Modèle:Lien (aujourd'hui Merechevschina/Modèle:Langue), près de la ville de Kossow Polieski en Polésie (aujourd'hui Kossava en Biélorussie, voblast de Brest). Le village de Mereczowszczyzna est au centre d'un domaine appartenant à la famille Sapieha, affermé en 1733 par le père de Tadeusz.

La Polésie fait alors partie du Grand-duché de Lituanie qui, avec le royaume de Pologne, forme la République des Deux NationsModèle:Sfn,<ref>Modèle:Lien web</ref>, aussi appelée « Pologne-Lituanie », ou, en abrégé « Pologne » (comme dans la formule « partages de la Pologne »).

Il est le plus jeune fils de Ludwik Tadeusz Kościuszko, officier de l'armée polonaise, et de son épouse Tekla, née RatomskaModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Le nouveau-né est baptisé selon les rites orthodoxe et catholique et reçoit les prénoms d'Andrzej et Tadeusz<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Sa famille paternelle est d'origine lituanienne et ruthène<ref name="Lituanus">Modèle:Article</ref>. Elle remonte jusqu'à Konstanty Fiodorowicz Kostiuszko, courtisan du roi [[Sigismond Ier (roi de Pologne)|Sigismond {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }}]]<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

La famille de sa mère, Ratomska, est aussi ruthène<ref name="Новости">Modèle:Lien web</ref>. Kościuszko se décrit comme un Modèle:Langue<ref name="Новости"/>, un terme désignant à l'époque un habitant polonophone du grand-duché de Lituanie quelle que soit son origine. Selon les sources biélorusses modernes, ce mot est considéré comme un précurseur du terme « Biélorusse<ref>Modèle:Ouvrage</ref> ».

La langue utilisée par la famille Kościuszko est cependant le polonais, car elle a été polonisée dès le début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Au moment de sa naissance, les Kościuszko détiennent un patrimoine modeste<ref name="Lituanus"/> : le domaine ancestral de Siechnowicze (aujourd'hui en Biélorussie, près de Jabinka, aussi dans le voblast de Brest, mais plus près de cette ville), où ils reviennent vivre en 1764, lorsque les Sapieha vendent leur domaine de Mereczwoszczyzna<ref>Selon la page polonaise.</ref>.

Formation

En 1755, Kościuszko entre à l'école de Lioubechiv, mais la mort de son père en 1758 affecte les finances familiales et il doit abandonner ses études.

En 1765, le roi Stanislas II fonde, sur le site de l'actuelle université de Varsovie, l'Académie du Corps des Cadets de la Noblesse, école destinée à former les officiers et les hauts fonctionnaires de la République. Le cursus met l'accent autant sur les sujets militaires que sur la formation générale, les « arts libéraux »Modèle:Sfn : histoire, philosophie, polonais, latin, français, allemand, droit, économie et mathématiques.

Kościuszko intègre l'établissement le Modèle:Date, probablement grâce au soutien de la famille Czartoryski. Diplômé le Modèle:Date avec le grade de Modèle:Langue (« porte-étendard »), il est admis à suivre le cours de génie militaire, réservé aux meilleurs élèves, et reste ensuite dans l'académie en tant qu'instructeur. Il la quitte en 1768 avec le grade de capitaineModèle:Sfn.

La période des voyages en Europe (1769-1776)

PHotographie d'un bâtiment de style néoclassique de trois étages avec des colonnades sur le fronton
Le palais de Kazimierz à Varsovie qui abrite l'académie militaire où étudie Kościuszko

En 1768, la guerre civile éclate dans la République des Deux Nations lorsqu'une partie de la noblesse, unie dans la confédération de Bar, tente de renverser le roi Stanislas II Auguste, considéré comme trop favorable à la Russie. Un des frères de Kościuszko, Józef, combat dans les rangs des insurgés.

Évitant de choisir entre ceux-ci et le roi, soutenu par la famille Czartoryski, Kościuszko préfère quitter le pays. Avec un de ses collègues, Aleksander Orłowski, il reçoit en 1769 une bourse royale d'études et s'installe à Paris (Modèle:Date-), où il va passer cinq ans. En raison de leur statut d'étrangers, ils ne sont pas autorisés à recevoir une formation militaire. Kosciuszko entre alors à l'académie royale de peinture et de sculptureModèle:Sfn. Il développe ses talents artistiques et continuera de dessiner et de peindre tout au long de sa vie, même s'il envisage toujours une carrière militaireModèle:Sfn,<ref name="nps">Modèle:Lien web</ref>. Il suit donc les cours d'Modèle:Refnec en tant qu'externe et, par ailleurs, fréquente les bibliothèques : la pensée du siècle des Lumières, en particulier celle du mouvement physiocrate, aura une profonde influence sur sa carrière ultérieureModèle:Sfn.

En 1772, au terme de la guerre civile, remportée par le camp royal, la Pologne affaiblie ne peut pas s'opposer à son premier partage : la Russie, la Prusse et l'Autriche annexent 30 % de son territoire et renforcent leur influence sur les politiques de la république. Malgré tout, le roi et ses soutiens lancent alors une politique de réformes, incluant notamment la création de la Commission de l'éducation nationale (1774).

Lorsque Kościuszko rentre, en 1774, il se rend compte que son frère Józef a gaspillé la plus grande partie des ressources familiales et qu'il n'est pas en mesure d'acheter un office dans l'arméeModèle:Sfn. Devenu précepteur dans la famille du voïvode et hetman Józef Sosnowski, il tombe amoureux de sa fille Ludwika. Les jeunes gens envisagent de s'enfuir, mais en sont empêchés par les domestiquesModèle:Sfn, qui infligent à Tadeusz une bonne correction. Son antipathie pour les distinctions de classe est sans doute née au cours de cette période de sa vie<ref name="Lituanus"/>.

À l'automne 1775Modèle:Sfn, il décide donc de repartir à l'étranger. Il envisage d'abord de s'enrôler dans l'armée de l'Électorat de Saxe, mais est refusé et décide de revenir à ParisModèle:Sfn, où il est informé de la révolte des Treize Colonies américaines contre la domination britannique. Les premiers succès américains sont en effet largement relatés en France, où la cause des insurgés est soutenue par le peuple et le gouvernementModèle:Sfn, hostiles aux Anglais depuis la guerre de Sept Ans.

La guerre d'indépendance américaine (1776-1784)

Le gouvernement des insurgés américain ayant fait appel à l'écrivain et marchand d'armes français, Pierre Caron de Beaumarchais, le gouvernement français décide en Modèle:Date- de mettre à sa disposition un million de livres pour organiser clandestinement la vente d'armes et de munitions à l'armée des insurgés (officiellement appelée « Armée continentale »), grâce à une société écran au nom de « Roderigue Hortalez & Co »<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

En juin 1776, Kościuszko et d'autres officiers européens embarquent<ref group="n">Dans le port du Hâvre, selon la page polonaise consacrée à Kosciuszko.</ref> en direction de l'Amérique du Nord sur un navire de la compagnie de BeaumarchaisModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Arrivé en Amérique, Kosciuszko est enrôlé comme volontaire dans l'armée continentale à la fin du mois d'Modèle:Date-.

Août 1776-août 1780 : dans l'armée du Nord (Fort Ticonderoga, Saratoga, West Point)

Portrait de profil d'un homme aux cheveux blanc mi-longs portant un foulard blanc, une veste noire et une couronne de lauriers
Portrait de Thomas Jefferson réalisé par Kościuszko

Kościuszko est d'abord chargé de la construction des fortifications de Modèle:Lien à Philadelphie, capitale des insurgés, afin d'empêcher les Britanniques de franchir le fleuve Delaware<ref name="Billingsport">Modèle:Article</ref>.

Le Modèle:DateModèle:Sfn, le Congrès lui accorde le grade de colonel .

Au printemps 1777, il est affecté à l'armée du Nord (général Horatio Gates) et inspecte les défenses de Fort Ticonderoga dans le nord de l'État de New YorkModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Son étude topographique le pousse à recommander avec force la mise en place d'une batterie d'artillerie au sommet du mont Modèle:Langue, qui surplombe le fortModèle:Sfn. Bien que cette recommandation soit soutenue par les autres ingénieurs militaires, le commandant de la place, le général de brigade Arthur St. Clair, décide de ne pas en tenir compteModèle:Sfn,Modèle:Sfn, ce qui se révèle être une grosse erreur tactique, lorsque les troupes britanniques du général John Burgoyne arrivent sur place en juillet et installent leurs canons au sommet du Sugar LoafModèle:Sfn.

Les Américains se rendent très vite compte que la forteresse est perdue et ils l'abandonnent presque sans combatsModèle:Sfn. Poursuivie par les troupes britanniques, la garnison américaine battant en retraite vers le sud est épuisée et inférieure en nombre. Aussi, le major-général Philip Schuyler charge-t-il à Kościuszko de retarder la progression de l'ennemiModèle:Sfn. Ce dernier ordonne à ses hommes d'abattre des arbres, d'endiguer les cours d'eau et de détruire les chaussées et les pontsModèle:Sfn. Encombrée par sa logistique, l'armée britannique est finalement distancée par les Américains qui parviennent à franchir sans encombre l'HudsonModèle:Sfn.

Peu après, Gates remplace Schuyler et regroupe ses forces pour empêcher les Britanniques de prendre Albany. Il charge Kościuszko d'inspecter la région entre les deux armées afin de trouver la meilleure position défensive possible et de la fortifier. Ayant repéré une position surplombant l'Hudson près de Saratoga, il entreprend de créer des fortifications rendant le lieu quasiment imprenable, quelle que soit la direction de l'attaque. Ces défenses jouent un rôle décisif lors de la bataille de SaratogaModèle:Sfn, remportée par les Américains : Burgoyne se rend le Modèle:Date<ref name="AfflerbachStrachan2012">Modèle:Ouvrage</ref>. C'est une lourde défaite pour l'armée britannique, qui fait basculer le cours de la campagne de SaratogaModèle:Sfn. Le travail de Kościuszko est salué par Gates qui déclarera plus tard à son ami Benjamin Rush que Modèle:Citation.

À cette époque, Kościuszko reçoit comme assistant un Afro-Américain, Modèle:Lien, qu'il traite comme un égalModèle:Sfn. Il compose aussi une polonaise pour clavecin, la « polonaise de Kosciuszko », très populaire chez les combattants de l'insurrection de 1830-1831, sur des paroles de Modèle:Lien<ref name="usc">Modèle:Lien web</ref>.

Photographie d'un mur de pierre avec un talus de terre au-dessus. L'ensemble mesure environ trois mètres de haut et une petite statue au sommet d'un pilier blanc est situé au sommet.
Murs de Fort Clinton à West Point construits par Kościuszko dont la statue se trouve à l'arrière-plan.

En Modèle:Date-, Kościuszko est affecté à l'amélioration des défenses du bastion de West PointModèle:Sfn,Modèle:Sfn (ce sont ces fortifications que Benedict Arnold tentera de livrer aux Britanniques en 1780Modèle:Sfn). Il y reste jusqu'à ce que George Washington accepte sa demande de transfert dans l'armée du Sud, en Modèle:Date-Modèle:Sfn,<ref>Modèle:Article</ref>.

Octobre 1780-décembre 1782 : dans l'armée du Sud (rivière Dan, Hobkirk's Hill, Charleston)

En octobreModèle:Sfn, après avoir traversé la Virginie, Kościuszko rejoint son ancien commandant, Horatio Gates, en Caroline du Nord. Ayant subi au mois d'août une sévère défaite à la bataille de Camden, Gates est en passe d'être remplacé par le major-général Nathanael GreeneModèle:Sfn, qui prend officiellement son commandement le Modèle:Date, conservant Kościuszko comme ingénieur en chefModèle:Sfn.

Durant la campagne, il est chargé de la construction de barges, de campements et de positions défensives ainsi que de missions de reconnaissance et de renseignement et joue un rôle décisif dans la destruction des troupes britanniques dans le Sud.

Lors de la fameuse « Course vers la Dan », au cours de laquelle les forces du général britannique Charles Cornwallis poursuivent Greene sur près de Modèle:Unité (janvier-Modèle:Date-), grâce aux reconnaissance et aux barges de Kościuszko et aux tactiques de Greene, l'armée continentale parvient à franchir sans encombre tous les cours d'eau, dont la Yadkin et la DanModèle:Sfn. Ne disposant pas de bateaux et ne pouvant trouver un gué sur cette rivière en crue, Cornwallis est obligé d'abandonner la poursuite et de se replier en Caroline du Nord, alors que l'armée continentale se regroupe au sud de Halifax en Virginie, où Kościuszko établit, à la demande de Greene, un dépôt fortifiéModèle:Sfn.

Portrait d'un homme aux cheveux châtains bouclés mi-longs portant un uniforme avec des épaulettes dorées. Il a les bras croisés et tient une feuille enroulée.
Portrait de Kościuszko par Modèle:Lien

Kościuszko contribue au choix du site où Greene va affronter Cornwallis, Guilford Court House, près de Greensboro (15 mars). C'est une défaite tactique pour les Américains, mais les Britanniques subissent de lourdes pertes et perdent leur avantage stratégique dans le SudModèle:Sfn. Kościuszko organise ensuite le siège du fort de Modèle:Lien du Modèle:Date- au Modèle:Date-. Ce siège est un échec et Kościuszko reçoit un coup de baïonnette dans les fesses lors d'un assaut des défenseurs, seule blessure reçue au cours de la guerreModèle:Sfn. Alors que les forces américaines repoussent progressivement les Britanniques vers la côte, Kościuszko est présent à la bataille de Hobkirk's Hill (Modèle:Date)Modèle:Sfn. Il participe ensuite à la fortification de bases américaines en Caroline du NordModèle:Sfn.

Au cours de la dernière année du conflit, en 1782, il mène des actions ponctuelles pour harceler les opérations de ravitaillement britanniques près de Charleston, à la tête de deux escadrons de cavalerie et d'une unité d'infanterie. Son dernier combat a lieu le Modèle:Date près de James Island. Ses troupes sont sévèrement battues et il manque d'être tué lors de l'affrontementModèle:Sfn, mais un mois plus tard, il fait partie des troupes continentales qui occupent Charleston après l'évacuation de la ville par les Britanniques.

L'année 1783

N'ayant rien reçu durant ses sept années de service dans l'armée américaineModèle:Sfn, Kościuszko vit grâce à l'argent que lui prête un banquier polonais Modèle:Lien et est incapable de financer un retour en Europe. Il décide de demander le versement de sa solde à la fin du mois de Modèle:Date-, mais va encore devoir attendre.

Le Congrès lui demande de superviser les feux d'artifice pour les festivités du 4 juillet, organisées à Princeton (New Jersey)Modèle:Sfn.

Lorsque le traité de Paris est signé entre les États-Unis et le Royaume-Uni le 3 septembre 1783, Kościuszko organise un feu d'artifice dans la ville où il réside encore, CharlestonModèle:Sfn.

Le Modèle:Date, il est promu général de brigade, mais toujours pas payé, situation à l'époque partagée par de nombreux autres officiers et soldatsModèle:Sfn.

Il reçoit finalement un certificat de Modèle:Unité (environ Modèle:Unité de 2012<ref name="measuringworth">Valeur calculée en parité de pouvoir d'achat (real price) avec le site Measuring Worth.</ref>) à 6 % d'intérêt payable le Modèle:Date et le droit à un terrain de Modèle:Conversion, au cas où il choisirait de rester aux États-UnisModèle:Sfn.

Durant l'hiver 1783-1784, il est invité à séjourner dans la résidence de son ancien chef de corps, le général GreeneModèle:Sfn. Il est également admis au sein de la société des CincinnatiModèle:Sfn.

Il s'embarque pour l'Europe le Modèle:Date.

Les dernières années de la République des Deux Nations (1784-1795)

Portrait d'un homme portant une veste blanche et tenant un sabre devant lui.
Kościuszko par Kazimierz Wojniakowski

Le Modèle:Date-, il est à Paris, puis rentre en Pologne.

Propriétaire terrien appauvri (1784-1788)

Il ne parvient pas à obtenir d'emploi dans l'armée et s'installe à Modèle:Lien (aujourd'hui en Biélorussie)Modèle:Sfn. Son frère Józef a dilapidé la plus grande partie de la fortune familiale par de mauvais investissements, mais, avec l'aide de sa sœur Anna, Kościuszko parvient à récupérer une partie de ses terresModèle:Sfn.

Peu après, il décide de limiter le servage de ses paysans à deux jours par semaine et d'exempter complètement les femmes des corvées. Ses propriétés cessent rapidement d'être rentables et il contracte des dettesModèle:Sfn, d'autant plus qu'il ne reçoit pas l'argent promis par le gouvernement américain, à savoir les intérêts sur ses arriérés de soldeModèle:Sfn. Kościuszko, proche de certains activistes libéraux comme Julien-Ursin Niemcewicz et Hugo KołłątajModèle:Sfn, se voit offrir par celui-ci un poste de maître de conférence à l'université de Cracovie, mais il décline cette propositionModèle:Sfn.

La période de la Grande Diète (1788-1792)

La fin des années 1780 est marquée par un grand processus de réformes visant à la restauration de la souveraineté polonaise.

La Grande Diète, réunie à Varsovie en 1788, va siéger jusqu'en 1792 et adopter plusieurs mesures importantes, dont la plus connue est la constitution de 1791. Elle cherche aussi à renforcer l'armée de la République. Kościuszko voit cela comme une chance de reprendre du service. Présent à Varsovie pour participer aux débats suscités par la Diète, il propose notamment la création d'une milice basée sur le modèle américainModèle:Sfn,Modèle:Sfn.

En 1790, Stanislas Auguste lui accorde un office de généralModèle:Sfn, doté d'une solde importante de Modèle:Unité par an, ce qui met fin à ses difficultés financières. Il souhaite son transfert au sein de l'armée du grand-duché de Lituanie, mais cela lui est refusé et il est affecté en Grande-Pologne (région de Poznan). Il arrive à Włocławek le Modèle:Date et prend le commandement de plusieurs unités de cavalerie et d'infanterie stationnées entre le Boug et la Vistule. En août, il est envoyé en Volhynie, où il stationne près de Starokostiantyniv dans l'actuelle UkraineModèle:Sfn. Bien qu'officiellement il soit subordonné au prince Józef Poniatowski, ce dernier lui laisse une grande autonomie, car il reconnaît sa plus grande expérience militaire et en fait le commandant en second de sa divisionModèle:Sfn.

En même temps, Kosciuszko est un membre assez radical de la fraction réformiste de la noblesse. Selon lui, les paysans (très souvent serfs) et les Juifs doivent recevoir la pleine citoyenneté afin d'être motivés à défendre la Pologne en cas de conflitModèle:Sfn. Les réformateurs remportent une victoire avec l'adoption de la constitution du 3 mai 1791. Kościuszko considère ce texte comme un pas dans la bonne direction, mais il est déçu par le maintien de la monarchie et la faiblesse des mesures en faveur des groupes opprimésModèle:Sfn.

Cependant, les voisins de la République des Deux Nations, notamment la Russie, qui met fin en janvier 1792 à une guerre avec la Turquie commencée en 1787, voient ces réformes comme une menace pour leur influence sur les affaires intérieures polonaises, un casus belli. Ils vont profiter de l'opposition d'une partie de la noblesse polonaise aux changements<ref group="n">La constitution de 1791 comporte un renforcement considérable du pouvoir exécutif, au détriment de la noblesse, qui contrôle le pouvoir législatif. Notamment elle supprime le liberum veto des membres de la Diète, le droit pour un seul député de refuser une loi votée et de dissoudre la Diète. Le liberum veto était défendu par les nobles les plus réactionnaires au nom de la « liberté sacrée de la Pologne », mais aussi par la Russie et par la Prusse.</ref> : le Modèle:Date, les magnats conservateurs créent la confédération de Targowica et demandent à la tsarine Catherine II de Russie de leur fournir une aide pour abroger la constitution.

Le Modèle:Date-, une armée russe de Modèle:Nombre lance l'offensive en direction de Varsovie. C'est le début de la guerre russo-polonaise de 1792Modèle:Sfn.

La guerre russo-polonaise de 1792

Peinture d'un homme à cheval tenant un sabre. Plusieurs cavaliers le suivent et des fantassins chargent avec des lances à l'arrière-plan.
Kościuszko à Racławice en 1794 par Juliusz Kossak

Poniatowski étant devenu commandant en chef de l'armée polonaise le Modèle:Date, Kościuszko a reçu le commandement d'une division stationnée près de KievModèle:Sfn.

Les Russes alignent Modèle:Nombre contre Modèle:Unité et sont plus expérimentésModèle:Sfn. Ils attaquent sur un large front avec trois armées. Kościuszko préconise de réunir toutes les forces polonaises afin d'attaquer en situation de supériorité numérique une des armées russes et de remporter ainsi rapidement une première victoire afin de renforcer le moral des soldats polonais. Ce plan est rejeté par PoniatowskiModèle:Sfn.

Le Modèle:Date-, des forces russes entrent en Ukraine, où sont stationnés Kościuszko et Poniatowski. L'armée polonaise, jugée trop faible pour affronter les quatre colonnes adverses, se replie sur la rive occidentale du Boug méridionalModèle:Sfn,Modèle:Sfn, Kościuszko commandant l'arrière-garde. Les Russes ayant attaqué Poniatowski sont battus lors de la bataille de Zieleńce le Modèle:Date- ; la division de Kościuszko couvrant l'arrière-garde ne rejoint le gros des troupes que dans la soirée.

En récompense de sa protection, Kościuszko reçoit une médaille de l'Ordre militaire de Virtuti Militari, la plus haute distinction polonaise (l'historien Strożyński pense cependant que cette médaille lui a été remise après sa victoire de la DubienkaModèle:Sfn,Modèle:Sfn).

Le repli polonais se poursuit. Le Modèle:Date-, les forces de Kościuszko retardent la progression russe à Volodymyr-Volynskyï. Arrivée sur le Boug, l'armée polonaise est divisée en trois pour couvrir le fleuve, malgré les protestations de Kościuszko qui estime que l'armée perd ainsi sa supériorité numériqueModèle:Sfn.

L'unité de Kościuszko est affectée à la protection du flanc sud d'un front s'étendant jusqu'à la frontière autrichienne. Le Modèle:Date-, lors de la bataille de Dubienka, Kościuszko repousse une armée cinq fois plus nombreuse en utilisant adroitement la topographie et les fortificationsModèle:Sfn,<ref name="Storozynski228-229">Modèle:Harvsp</ref>. Il est néanmoins obligé de continuer de se replier pour éviter d'être encerclé par des forces russes qui ont traversé la frontière autrichienne<ref name="Storozynski228-229"/>.

Après cette bataille, le roi Stanislas II le promeut lieutenant-général et le cite à l'ordre de l'Aigle blanc<ref name="Otrębski1994">Modèle:Ouvrage</ref>. La nouvelle de sa victoire se répand en Europe et le Modèle:Date-, il est fait citoyen d'honneur de la France par l'Assemblée nationale législative<ref>du 26 août 1792</ref>.

Kościuszko considère que, malgré la retraite polonaise, la guerre est loin d'être perdue. Pourtant, le Modèle:Date, Stanislas II rejoint la confédération de Targowica et ordonne de cesser le combatModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Kościuszko envisage alors d'enlever le roi, mais Poniatowski refuse ce projet. Le Modèle:Date-, Kościuszko quitte son commandement et vient à Varsovie recevoir sa promotion et sa solde ; il refuse la proposition du roi de rester dans l'armée.

À cette époque, il commence à souffrir de la jaunisseModèle:Sfn.

Septembre 1792-mars 1794 : la période du deuxième partage de la Pologne

Fichier:Rzeczpospolita Rozbiory 2.png
Carte de la Pologne après le deuxième partage.

N'ayant subi aucune défaite, Kościuszko est profondément affecté par la trahison du roi. Depuis la fin de la guerre, il est très populaire en Pologne, sa présence suscite des rassemblements spontanés d'admirateurs, qui veulent voir le célèbre commandant. Izabela Czartoryska, épouse du chef de la famille Czartoryski, Adam Kazimierz, envisage même un mariage de Kosciuszko avec leur fille ZofiaModèle:Sfn,Modèle:Sfn.

En septembre 1792, il décide cependant à quitter le pays. Il s'arrête d'abord dans le domaine de la famille Czartoryski à Sieniawa, où se trouvent également d'autres mécontents. Il passe deux semaines à Lwów (en territoire annexé par l'Autriche en 1772), où la population lui rend hommage. Les autorités autrichiennes lui proposent de servir dans leur armée, mais il refuseModèle:Sfn. Elles décident alors de l'expulser, mais Kościuszko a déjà quitté la ville.

Il s'arrête à Zamość dans la propriété de la famille Zamoyski, où il rencontre Stanisław Staszic, puis à PuławyModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Poursuivant sa route vers l'ouest, il s'arrête à Cracovie le Modèle:Date- et à Wrocław (en Silésie, alors prussienne) le 17.

Il passe deux semaines à Leipzig, en Saxe, où de nombreux officiers et hommes politiques polonais se sont réfugiésModèle:Sfn. Plusieurs d'entre eux, notamment Ignacy Potocki et Hugo Kołłątaj, discutent dès cette époque d'un soulèvement contre la domination russeModèle:Sfn. Le soutien que leur apporte Kosciuszko, un des Polonais les plus connusModèle:Sfn, est décisif.

Kościuszko se rend alors à Paris pour essayer d'obtenir le soutien de la France, devenue une République en septembre 1792. Il y séjourne de la fin de 1792 à l'été 1793. Quand il arrive, la France est gouvernée par la Convention girondine et Kosciuszko est bien accueilli. Des entretiens ont lieu avec le ministre des Affaires étrangères, Pierre Lebrun, dont un courrier du 28 février 1793 à son représentant à Leipzig, Parandier, montre l'intérêt pour la Pologne. La perspective est de lancer des opérations de diversion à partir de la Suède et de la Turquie au moment du déclenchement de l'insurrection<ref>Cambridge History of Poland, page 156. Il s'agit peut-être de Pierre Parandier, par la suite ambassadeur en Prusse.</ref>.

Mais la conjoncture change avec le soulèvement vendéen et la formation de la Première Coalition, la trahison de Dumouriez (avril), et surtout la chute des Girondins (juin). Les Montagnards ont beaucoup moins de sympathie pour la Pologne et les difficultés militaires sont telles (jusqu'au printemps 1794), que Kosciuszko rentre à Leipzig en août 1793 sans avoir rien obtenuModèle:Sfn. Déçu par l'évolution de la Révolution française, il en conclut que le gouvernement français ne s'intéresse à la Pologne que dans son propre intérêtModèle:Sfn.

Le Modèle:Date, la Prusse et la Russie se sont mis d'accord sur un deuxième partage de la Pologne (sans l'Autriche). Le traité est ratifié en juin par la Diète polonaise convoquée sous la contrainte à Grodno<ref name="Lukowski">Modèle:Ouvrage</ref>,<ref name="Sužiedėlis2011">Modèle:Ouvrage</ref>. La Pologne, privée de près de la moitié de son territoire et de sa population, doit renoncer à la constitution du Modèle:Date-. Elle devient de facto un protectorat de la Russie. Cette issue est un choc pour les membres de la confédération de Targowica, qui croyaient agir pour défendre la « Liberté dorée », mais ont été joués par Catherine II. Ils sont à présent considérés comme des traîtres par la plus grande partie de la population polonaise<ref name="Sužiedėlis2011"/>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Bien qu'il doute des chances de succès d'un soulèvement, Kościuszko rentré à Leipzig continue de le préparerModèle:Sfn. En septembre, il traverse clandestinement la frontière polonaise pour reconnaître le terrain et rencontrer des officiers supérieurs partisans de sa cause. Les préparatifs en Pologne sont lents, aussi il décide de différer le début du soulèvement. Mais la situation évolue lorsque les gouvernements russe et prussien décident de renvoyer la plus grande partie de l'armée polonaise, Modèle:Refnec. D'autre part, les agents russes prennent peu à peu connaissance des préparatifs du soulèvement et commencent à arrêter les personnes impliquées. Kościuszko est donc amené à exécuter son plan plus tôt qu'il ne le souhaitait : le Modèle:Date, il se met en route vers CracovieModèle:Sfn.

L'insurrection de Kościuszko (1794) et le troisième partage (1795)

Kościuszko portant une veste rayée tient un sabre à l'horizontal et lève deux doigts pour prêter serment devant plusieurs dignitaires en costume de cérémonie. Des soldats en uniforme se tiennent à l'arrière-plan devant des bâtiments de style néoclassique.
Kościuszko prête serment sur la place centrale de Cracovie, peinture de Wojciech Kossak.
Fichier:Bitwa pod Racławicami 132x77 mm. Artysta Wojciech Łuka 13.7.2023. Eksponat Muzeum Miniaturowej Sztuki Profesjonalnej Henryk Jan Dominiak w Tychach.jpg
La bataille de Raclawice, par Wojciech Łuka.

Modèle:Article général

Ayant appris que la garnison russe a quitté Cracovie, Kościuszko entre dans la ville dans la nuit du Modèle:Date-. Le lendemain matin, sur la place centrale, il proclame le début du soulèvementModèle:Sfn. Il reçoit le titre de commandant en chef (Modèle:Langue) des forces polono-lituaniennes combattant contre la RussieModèle:Sfn. Voulant éviter l'intervention de l'Autriche et de la Prusse, il décourage toute action dans les territoires annexés par ces deux pays. Il en appelle aux volontaires, espérant en lever suffisamment pour affronter une armée russe plus nombreuse, mieux équipée et plus expérimentée.

Ayant réuni une troupe de Modèle:Nombre réguliers et Modèle:Unité, Kościuszko marche sur VarsovieModèle:Sfn. Un corps russe réuni en hâte est vaincu lors de la bataille de Racławice le Modèle:Date, au cours de laquelle Kościuszko mène personnellement une charge d'infanterie de paysans armés de faux de guerre, les « faucheurs » (kosynierzy). Malgré cette défaite, les Russes, rassemblés en plus grand nombre, obligent Kościuszko à se replier vers Cracovie. Il reçoit quelques renforts près de Połaniec, où il rencontre d'autres responsables du soulèvement. Il publie alors une proclamation d'inspiration libérale, abolissant partiellement le servage et accordant plus de libertés aux paysansModèle:Sfn. De leur côté, les Russes promettent une récompense pour sa capture ou sa mortModèle:Sfn.

En juin, les Prussiens décident d'apporter un soutien effectif aux Russes. Le Modèle:Date-, Kościuszko est attaqué par les forces coalisées à Szczekociny, où il est battu, ce qui entraîne la chute de CracovieModèle:Sfn. Ayant réussi à se replier à Varsovie, il défend la ville pendant plusieurs semaines. Le siège est levé le Modèle:Date-, lorsque les forces prussiennes se retirent afin de réprimer un Modèle:Lien.

Le Modèle:Date- a lieu la bataille de Maciejowice, près de Siedlce, durant laquelle Kościuszko est blessé et capturé. L'insurrection prend fin quelques semaines après avec la bataille de Praga, faubourg de Varsovie, le Modèle:Date-, et le massacre de près de Modèle:Nombre de Varsovie par les troupes russesModèle:Sfn.

Un an plus tard, le Modèle:Date, la Russie, la Prusse et l'Autriche procèdent au troisième partage de la Pologne, qui cesse d'exister en tant qu'État souverain, jusqu'en 1918<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Fin de vie (1795-1817)

Statue en bronze de Kościuszko portant un bicorne et tenant un parchemin.
Statue de Kościuszko à Varsovie

Prisonnier de guerre (1795-1797)

Fait prisonnier à Maciejowice, Koscuszko est emprisonné à Saint-Pétersbourg dans la forteresse Pierre-et-PaulModèle:Sfn.

La mort de Catherine II, le Modèle:Date, entraîne un changement de la politique russe envers les PolonaisModèle:Sfn. Le Modèle:Date-, le tsar [[Paul Ier (empereur de Russie)|Paul {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }}]] gracie Kościuszko et le libère après que ce dernier lui a promis sa loyauté. Modèle:Refnec Le tsar accorde Modèle:Unité à Kościuszko qui tente en 1798 de les rendre après avoir dénoncé son serment de loyautéModèle:Sfn.

Le voyage aux États-Unis (1797-1798)

Kościuszko se rend à Stockholm, puis à Londres, avant de s'embarquer pour les États-Unis à Bristol le Modèle:Date- et d'arriver à Philadelphie le Modèle:DateModèle:Sfn.

Accueilli chaleureusement par la foule, il est considéré avec méfiance par le gouvernement américain, alors contrôlé par les fédéralistes, qui n'apprécient pas ses relations avec les républicains-démocrates pendant la guerre d'indépendance.

Mal à l'aise aux États-Unis, il décide de retourner en France après avoir laissé un testament consacrant une partie de sa fortune à la libération des esclaves.

Relations avec la France napoléonienne (1798-1814)

Il arrive à Bayonne le Modèle:Date et rejoint les groupes d'immigrés polonais. Il refuse néanmoins le commandement des légions polonaises formées depuis 1797 sous l'égide de l'armée françaiseModèle:Sfn.

Il rencontre le général Bonaparte à deux reprises peu avant le coup d'État du 18 Brumaire, les Modèle:Date- et le Modèle:Date, mais, lorsque celui-ci est devenu premier consul, ils ne parviennent pas à un accord. Bonaparte le considère comme un Modèle:Citation. De son côté, Kościuszko déteste les ambitions dictatoriales de Napoléon, qu'il qualifie de Modèle:Citation.

En 1801, il s'installe à La Genevraye, près de Montereau, dans la résidence de l'ambassadeur des Cantons suisses, et se tient à l'écart des questions politiquesModèle:Sfn.

Lorsque en octobre 1806, durant la guerre de la quatrième coalition, la Grande Armée, qui comporte un contingent polonais notable, écrase la Prusse à Iéna et approche des frontières polonaises, Kościuszko ne fait pas confiance à Napoléon pour restaurer la Pologne sous une forme durableModèle:Sfn. Il lui écrit une lettre demandant des garanties sur la mise en place d'une démocratie parlementaire et la création d'un territoire viableModèle:Sfn, mais ses demandes sont ignorées.

Pour Kościuszko, la création du duché de Varsovie par les traités de Tilsit en juillet 1807 ne vise qu'à servir les intérêts français, pas à rétablir la souveraineté polonaiseModèle:Sfn. Contrairement à nombre d'officiers, il ne rejoint donc pas ce nouveau pays, bien que son arméeModèle:Sfn ait pour commandant en chef son supérieur de 1792, le prince Joseph-Antoine Poniatowski et que de nombreux officiers polonais s'y enrôlent.

Relations avec la Russie d'Alexandre (1814-1815)

Après l'effondrement de l'Empire en 1814, Kościuszko rencontre le tsar [[Alexandre Ier (empereur de Russie)|Alexandre {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }}]] une première fois à Paris, puis à Braunau en SuisseModèle:Sfn.

Le tsar espère le convaincre de rentrer en Pologne, où il envisage, avec le soutien du prince Adam Jerzy Czartoryski, de faire du duché de Varsovie un royaume de Pologne allié de la Russie. Kościuszko exige des réformes sociales ainsi que la restauration de la souveraineté polonaise jusqu'à la Daugava et au DnieprModèle:Sfn.

En réalité, le royaume de Pologne créé par le congrès de Vienne est plus petit que le duché de Varsovie, la région de Poznan ayant été cédée à la Prusse (grand-duché de Posen). Aussi qualifie-t-il cette entité de « plaisanterie<ref name="nonpossumus">Modèle:Lien web</ref> ». Là encore, son exemple n'est pas massivement suivi, et de nombreux officiers de la Grande Armée deviennent des officiers de l'armée du royaume de Pologne.

Soleure (1815-1817)

Ses lettres au tsar restant sans réponse, il quitte Vienne en juillet 1815 et s'installe en Suisse, à Soleure, dont le maire est son ami François-Xavier Zeltner<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Le Modèle:Date, il émancipe les serfs de ses dernières propriétés polonaisesModèle:Sfn, mais le tsar s'y oppose<ref name="Lituanus"/>.

Souffrant d'une médiocre santé et de vieilles blessures, Kościuszko, âgé de 71 ans, succombe à un accident vasculaire cérébral le Modèle:Date, quelques jours après une chute de chevalModèle:Sfn.

Les funérailles : Soleure, Zuchwil et Cracovie

Photographie d'une boite cubique noire avec quatre aigles dorés formant les pieds.
Urne contenant le cœur de Kościuszko conservée au château royal de Varsovie

Les funérailles de Kościuszko sont organisées le Modèle:Date- dans une ancienne église jésuite de Soleure. Son corps est embaumé et placé dans une crypte de l'église. Ses viscères, retirés durant le processus d'embaumement, sont enterrés séparément dans une tombe de la ville voisine de Zuchwil, où un mémorial de pierre sera construit en 1820<ref name="kopieckosciuszki"/>. Son cœur est placé dans une urne funéraire spécialement conçueModèle:Sfn,<ref name="kopieckosciuszki"/>.

Plusieurs messes et cérémonies funéraires ont lieu en Pologne à l'annonce de son décès<ref name="kopieckosciuszki">Modèle:Lien web</ref>.

Le Modèle:Date, son corps est transféré à Cracovie<ref group="n">Cracovie a alors le statut de ville libre, attribué par le congrès de Vienne : Cracovie est autonome, sous la tutelle conjointe de la Russie, de la Prusse et de l'Autriche, qui l'annexera en 1846</ref>, dans l'église Saint-Florian. Le Modèle:Date-<ref name="kopieckosciuszki"/>, il est inhumé avec tous les honneurs dans une crypte de la cathédrale du Wawel, où reposent les monarques et les héros nationaux polonaisModèle:Sfn,<ref name="kopieckosciuszki"/>.

Le cœur de Kościuszko, conservé au musée polonais de Rapperswil (Suisse), est rapatrié en 1927 avec les autres objets en possession du musée. Il est aujourd'hui conservé au château royal de VarsovieModèle:Sfn. Ses autres viscères se trouvent toujours à Zuchwil.

L'exécution du testament de Kosciuszko aux États-Unis (1817-1852)

Photographie d'un monticule recouvert de gazon avec un chemin circulaire menant au sommet.
Le tertre Kościuszko à Cracovie.
Fichier:Monument to Kosciuszko, Belarus.jpg
Statue de Kościuszko à Mieračoŭščyna, Biélorussie inaugurée le 12 mai 2018

Avant de quitter les États-Unis en 1798, Kościuszko avait rédigé un testament faisant de Thomas Jefferson son exécuteur testamentaire et lui demandant d'utiliser ses propriétés et son argent aux États-Unis pour affranchir des esclaves afro-américains et les préparer à une vie indépendante<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

En 1820, trois ans après la mort de Kościuszko, Jefferson, âgé de 77 ans, déclare qu'il n'est plus capable, en raison de son âge et de la complexité du dossier, de rester l'exécuteur. Il indique notamment que la législation de Virginie interdit de donner une éducation aux esclavesModèle:Sfn. Des considérations politiques interviennent aussi : les tensions entre les États du Nord et ceux du Sud des États-Unis au sujet de l'esclavage provoquent une forte instabilité politique. Jefferson pense que, si un personnage aussi influent que lui respecte les demandes de Kościuszko, cela contribuera à créer plus d'instabilité.

Par la suite, le problème de la succession américaine de Kościuszko est présenté à trois reprises devant la Cour suprême des États-Unis. En 1852, celle-ci attribue définitivement son patrimoine, d'une valeur de Modèle:Unité (environ 1,5 million de dollars de 2012<ref name="measuringworth"/>) aux proches de Kościuszko, qui vivent en Europe, malgré son testamentModèle:Sfn.

Hommages

L'historien polonais Modèle:Lien indiquait dans l'édition de 1967 du Polski Słownik Biograficzny (Dictionnaire biographique polonais) que Kościuszko est peut-être le Polonais le plus connu en Pologne comme dans le mondeModèle:Sfn, bien que Chopin et Marie Curie (née Sklodowska) aient aussi une grande renommée dans le monde.

Monuments

De nombreux monuments ont été construits en son honneur, dont le tertre Kościuszko érigé à Cracovie, alors ville libre, entre 1820 et 1823.

À l'occasion du centenaire de la bataille de Racławice (1894), les peintres Jan Styka et Wojciech Kossak réalisent le panorama de Racławice, aujourd'hui exposé à Wrocław.

Le Modèle:Date-, une statue de Kosciuszko est inaugurée dans le musée-mémorial qui porte son nom à Modèle:Lien, son village natal, près de la ville de Kossava en Biélorussie<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}« Першы ў Беларусі помнік Тадэвушу Касьцюшку ўрачыста адкрылі ля Косава. ФОТА », sur www.svaboda.org, 12 mai 2018.</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>.

Odonymie

Quasiment chaque ville polonaise possède une place ou une rue qui porte son nom.

Institutions

L'École polytechnique de Cracovie reçoit le nom de Tadeusz Kościuszko en 1976 à l'occasion de son trentième anniversaire.

La [[303e escadrille de chasse polonaise|Modèle:303e de chasse polonaise]] et la Modèle:1re polonaise portaient son nom durant la Seconde Guerre mondialeModèle:Sfn.

Navires

Hors de Pologne

Son nom a été donné à

La maison que Kościuszko habitait à Philadelphie en 1796-1797 appartient aujourd'hui au Registre national des lieux historiques et est gérée par le parc national historique de l'indépendance.

La fondation américaine Kościuszko se consacre à la promotion de l'héritage polono-américain.

En France

Un monument à Tadeusz Kościuszko est érigé à Montigny-sur-Loing (France), à côté de La Genevraye où il a vécu une quinzaine d'années.

Notes et références

Modèle:Traduction/Référence

Notes

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Références

Modèle:Références nombreuses

Bibliographie

Liens externes

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