Maurice Bardèche

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Maurice Bardèche, né le Modèle:Date de naissance<ref>Modèle:Lien web</ref> à Dun-sur-Auron (Cher) et mort le Modèle:Date de décès à Canet-en-Roussillon (Pyrénées-Orientales), est un universitaire, écrivain, critique littéraire et polémiste français, engagé à l'extrême droite de l'échiquier politique.

Considéré comme l'un des fondateurs du négationnisme en France avec Paul Rassinier<ref>« Plus encore que Rassinier, [Bardèche] est le véritable fondateur du négationnisme en France », in « Les amis de Rassinier. Maurice Bardèche », Pratique de l’histoire et dévoiements négationnistes.</ref>,<ref>« Depuis cinquante ans, l'extrême droite française joue un rôle fondamental dans la diffusion des thèses “révisionnistes” et négationnistes. Élaborée par Maurice Bardèche, la révision de l'histoire puise ses bases dans une génération happée par un double ressentiment, historique et idéologique » in Valérie Igounet, Négationnistes : les chiffonniers de l'histoire, éd Syllepse/Golias, 1997.</ref>, il continua dans les années qui suivirent la Seconde Guerre mondiale à se réclamer explicitement du fascisme<ref>Modèle:Citation (Qu'est-ce que le fascisme ?, Les Sept Couleurs, 1961, Modèle:P.).</ref>.

Biographie

Enfance et formation

Né à Dun-sur-Auron, dans le Cher, le Modèle:Date de naissance-, Maurice Bardèche est issu d'une famille modeste — son père, Jean Bardèche, agent voyer<ref>Who's Who in France, dictionnaire biographique, 1992-1993, Éditions Jacques Lafitte, 1992.</ref>, est un petit fonctionnaire local — plutôt républicaine et anticléricale<ref>Joseph Algazy, La tentation néo-fasciste en France de 1944 à 1965, Fayard, 1984, Modèle:P..</ref>. Pur produit de l'élitisme républicain, il fait ses classes à l'école communale de Dun et obtient, après son certificat d'études au lycée de Bourges, une bourse qui lui permet de poursuivre ses études, puis entre en hypokhâgne au lycée Louis-le-Grand en 1922. Il y rencontre un groupe d'étudiants, dont Jacques Talagrand (plus connu sous son pseudonyme de Thierry Maulnier), Pierre Frémy, Pierre Vivien, José Lupin, Paul Gadenne, et son futur beau-frère, Robert Brasillach, avec lequel il se lie d'une amitié définitive. En 1928, il est admis — Modèle:13e sur 29<ref>Jean-François Sirinelli, Génération intellectuelle : khâgneux et normaliens dans l'entre-deux-guerres, Paris, Fayard, 1988, Modèle:P..</ref> — à l'École normale supérieure, où il a pour condisciples la philosophe Simone Weil, qu'il surnommait Modèle:Citation, Claude Jamet, Jacques Soustelle, Roger Vailland et Georges Pompidou.

Reçu Modèle:17e ex-æquo à l'agrégation des lettres en 1932, il enseigne ensuite à la Sorbonne. Il épouse Suzanne Brasillach, sœur de Robert, en 1934 à Paris. Validée en 1940, sa thèse s'intitule La formation de l’art du roman chez Balzac jusqu’à la publication du Père Goriot (1820-1835). Il en tirera une biographie de cet auteur, Balzac romancier. Il continue d'enseigner à la Sorbonne, puis à l'université de Lille à partir de 1942.

Engagé à l'extrême droite

Dans les années 1930, il collabore aux revues qu'animent Brasillach et Maulnier (1933, 1934, 1935), où il assure la chronique picturale et littéraire. De 1936 à 1939, il se rend plusieurs fois en Espagne et écrit avec Brasillach une Histoire de la guerre d'Espagne. Séduit par la Phalange espagnole de José Antonio Primo de Rivera, il prend parti pour le fascisme. Il s'émerveille pour l'esthétique flamboyante exhibée au congrès du parti nazi à Nuremberg<ref>Michel Winock, Histoire de l'extrême-droite en France, coll. Points/Histoire, éd. Seuil p. 220 Modèle:ISBN.</ref>.

Durant la guerre, hormis quelques articles sur l'art et la littérature dans Je suis partout<ref>Je suis partout, 21 mars 1942, p. 6 : "Balzac stendhalien" par Maurice Bardèche et Je suis partout, 7 août 1942, p. 7 : "Rêveries sur un cinéma futur" par Maurice Bardèche</ref>, il se consacre essentiellement à son œuvre littéraire, étant spécialiste des écrivains du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle.

Défenseur du nazisme

À la Libération, arrêté car proche de Brasillach, il est vite relâché, alors que son beau-frère est fusillé. Dans sa chronique « Bardèche, maman, la bonne et moi », Patrick Besson écrit : Modèle:Citation<ref>Patrick Besson, Solderie, Fayard/Mille et une nuits, 2004, Modèle:P.138-140.</ref>.

Radié de l'enseignement national, il ne peut plus donner de cours que dans des écoles privées, jusqu'à l'intervention de Georges Pompidou dès son élection<ref>Bernard Antony (dir.), Dictionnaire de la réplique, éd. Godefroy de Bouillon, Modèle:P..</ref>. Désormais, il s'attachera à réhabiliter l'œuvre et à diffuser les écrits de Brasillach<ref>Modèle:Citation, Lettre à François Mauriac, Les Sept couleurs, Modèle:P..</ref>,<ref>Modèle:Citation Jeune Nation, avril 1959, cité notamment par Nadine Fresco, Fabrication d'un antisémite, Paris, Le Seuil, 1999, Modèle:P.473, note 29, ainsi que par Valérie Igounet, Histoire du négationnisme en France, Paris, Le Seuil, 2000, et Florent Brayard, Comment l'idée vint à M. Rassinier : naissance du révisionnisme, Paris, Fayard, 1996.</ref>.

Dans sa Lettre à François Mauriac (1947), pamphlet vendu à Modèle:Nombre<ref>Dominique Venner, Guide de la politique, Paris, Balland, 1972, Modèle:P..</ref>, s'il défend l'idée de « collaboration »<ref>Reprenant les propos de Robert Brasillach dans sa Lettre à un soldat de la classe 60, déclarant ne pas aimer le mot de « collaboration » (« Je n’aime pas le mot de collaboration, je ne l’ai jamais aimé. Il donne à cette réconciliation que nous voulions tenter une présentation mercantile qui déformait notre pensée. Le mot allemand Zusammenarbeit, encore plus précis, encore plus brutal, évoquant une idée d’attelage, est encore plus malheureux », ibid., Modèle:P.43), il écrit : Modèle:Citation (ibid., Modèle:P.).</ref> et les fonctionnaires nommés par Vichy<ref>Modèle:Citation (ibid., Modèle:P.).</ref>, il remet en cause la « légalité »<ref>Modèle:Citation (ibid., Modèle:P.).</ref> de la Résistance et critique les excès de l'« épuration permanente »<ref>Modèle:Citation (ibid., Modèle:P.).</ref>, il exprime ses réserves sur la création et les méthodes de la Milice<ref>Modèle:Citation (ibid., Modèle:P.).</ref>.

En 1948, il est parmi les premiers animateurs de l'Association des amis de Robert Brasillach<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Dans Nuremberg ou La Terre promise, publié en octobre 1948 et tiré à Modèle:Nombre, il plaide en faveur de l'Allemagne nazie, contestant aux Alliés le droit légal et moral de juger les dirigeants du [[Troisième Reich|{{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IIIe{{#if:|  }} }} Reich]] pour des actes qu'ils avaient « peut-être » commis, et exprime des thèses négationnistes dont les arguments deviendront des classiques de la négation de la Shoah : Modèle:Citation<ref>Nuremberg ou La Terre promise, 1948, Modèle:P..</ref>.

Poursuivi pour « apologie du crime » par le parquet et par deux associations qui se portèrent partie civile, le Comité d'action de la Résistance et l'Association des anciens combattants et volontaires juifs, Maurice Bardèche répond à la Cour en 1951 qu’il ne peut pas faire l’apologie d’un crime dont il dit qu’il n’a pas eu lieu ; sa ligne de défense repose sur la notion de « liberté d’expression » garantie par Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Après maintes tergiversations de la justice - il est d'abord relaxé en 1951 -, Bardèche, défendu notamment par l'avocat de Pétain Jacques Isorni, est condamné en appel en mars 1952 à un an de prison ferme et 50 000 francs d'amende pour « apologie de crimes de guerre », et le livre interdit à la vente<ref>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref>Emmanuel Debono, Le racisme dans le prétoire. Antisémitisme, racisme et xénophobie devant la loi, PUF, 2019 (chap. 4)</ref>. Il récidive dès 1950 avec Nuremberg II ou les Faux-Monnayeurs, où il s'appuie sur les thèses de Paul Rassinier. Incarcéré à Fresnes à partir du 30 juin 1954 après le rejet de son pourvoi en cassation en février 1954 et celui de son recours en grâce, il bénéficie d'une mesure de grâce du président de la République René Coty le 14 juillet 1954 et est libéré le lendemain<ref>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref>Jean-Marc Dreyfus, « Les procès de Maurice Bardèche (1948-1954). Combats pour l’honneur de la Résistance ou premiers procès du négationnisme ? », dans 20 et 21, Revue d'histoire, 2022/3, n° 155</ref>. Il racontera les difficultés de sa famille et son incarcération (ainsi que celle de sa femme, Suzanne Brasillach, avec qui il aura cinq enfants, dont l'avocat Bruno Bardèche), sur un ton mi-humoristique, mi-dramatique, dans Suzanne et le Taudis (1957).

Plus encore que défendre Brasillach, il veut aussi diffuser ses idées fascistes et antisémites, ce qui l'amène à participer au Mouvement social européen, qui se veut une « Internationale fasciste »<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. À Malmö, en mai 1951, au congrès de ce mouvement, qui réunit entre autres, à l'initiative des Suédois et notamment de Per Engdahl<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, l'Anglais Oswald Mosley, l'Italien Ernesto Massi, l'Allemand Modèle:Lien et le Français René Binet — avec lequel il ne s'entendra cependant pas — il conduit la délégation française et reçoit pour tâche de fédérer les divers groupes français.

Cette entreprise dépasse toutefois Bardèche, qui n'est pas un organisateur, encore moins un meneur d'hommes, et qui s'avère plus à son aise dans la polémique<ref name="Milza|2004|p=43">Modèle:Harvsp.</ref>. Après avoir fondé Les Sept Couleurs, maison d'édition publiant ses livres et ceux d'autres intellectuels fascistes, il fonde Défense de l'Occident, revue « discrètement raciste et ultra-occidentale »<ref name="Milza|2004|p=43"/> qui sera un « lieu de rencontre » de l'extrême droite de 1952 à 1982.

Un « tiers-mondiste de droite »

Si Bardèche se réclame d'emblée de l'« aile gauche » du fascisme, il va surtout se faire remarquer par ses positions favorables aux mouvements et aux gouvernements révolutionnaires du monde arabe. Dans ses écrits, il exalte le nationalisme arabe, notamment le Baas et même le FLN algérien. Il est d'ailleurs attesté qu'il correspond régulièrement par la plume avec Johann von Leers (1902-1965), un ancien membre du NSDAP converti à l'islam, qui travaille au Caire pour le gouvernement égyptien depuis 1956. Dans son petit ouvrage Qu'est-ce que le fascisme ? (1961), il se livre à un véritable panégyrique du président égyptien Gamal Abdel Nasser, affirmant découvrir chez lui une authentique « mystique fasciste », procédant d'une synthèse du nationalisme et de l'islam.

Sa sympathie pour certains gouvernements arabes est motivée par son antisionisme radical, lequel va par ailleurs de pair avec son désir d'expulser les Français juifs<ref name=":0">Modèle:Ouvrage.</ref>. Son engagement « tiers-mondiste » est cependant à nuancer : Bardèche soutient dans le contexte de la guerre d'Algérie le maintien du système colonial et approuve l'OAS (tout en éprouvant une certaine sympathie pour les membres du FLN, qu'il reconnait comme des nationalistes). Enfin, il défend une « Europe blanche » et attribue à celle-ci le droit de détenir une part de l'Afrique (territoires sur lesquels colons et autochtones cohabiteraient)<ref name=":0" />.

Études littéraires et engagements

Cependant Maurice Bardèche n'est pas après-guerre seulement l'auteur d'une œuvre polémique ou politique, il donne aux lendemains de la Libération un Stendhal romancier, réédité jusque dans les années 1980, et consacrera plusieurs années de recherche à une somme sur Marcel Proust romancier, ouvrage publié en 1971<ref>Modèle:Article</ref>.

En 1976, il témoigne dans le film documentaire Chantons sous l'Occupation d'André Halimi.

En 1989, paraît son dernier essai littéraire, consacré à l'écrivain catholique Léon Bloy, qu'il n'aimait d'ailleurs pas. Il s'agit à la fois d'une biographie de Bloy et d'une analyse de son œuvre, fondée sur une lecture précise des textes et une compréhension du contexte culturel.

Bardèche s'est distingué par ses références fréquentes au jacobinisme et à la Révolution française<ref>Modèle:Citation (Souvenirs, éd. Buchet-Chastel, 1993, Modèle:P.106-107, 118).</ref>, et il se rendait chaque année au mur des Fédérés pour déposer une gerbe en souvenir de la Commune de Paris<ref>Paul Durand et Philippe Randa, « Maurice Bardèche, présent ! », Résistance, Modèle:N°, mai-juin 1998, Modèle:P.6-7.</ref> (en Modèle:Date-, il avait cofondé l'Association des amis du socialisme français et de la Commune)<ref name="CM">Modèle:Ouvrage.</ref>. Maurice Bardèche a également fait l'apologie de l’islam, une religion et une civilisation dont il louait la virilité<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Ainsi écrit-il : Modèle:Citation<ref>Maurice Bardèche, Qu'est-ce que le fascisme ?, Les Sept couleurs, 1961, Modèle:P..</ref>.

Le Modèle:Date, une messe est célébrée à sa mémoire selon la forme tridentine du rite romain en l'église Saint-Nicolas-du-Chardonnet à Paris, messe qui réunit plusieurs figures de l'extrême droite française, de Pierre Sidos à Henry Coston, et des continuateurs des thèses de l'écrivain comme Pierre Guillaume, d'origine ultra-gauche. Jean-Marie Le Pen salue, dans Les Français d'abord, le Modèle:Citation, Modèle:Citation<ref>Modèle:Article</ref>.

Il est inhumé au cimetière de Charonne, dans le [[20e arrondissement de Paris|{{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | XXe{{#if:|  }} }} arrondissement]] de Paris.

Publications

  • Avec Modèle:Ouvrage
  • Avec Robert Brasillach, Histoire de la guerre d’Espagne, Paris, Plon, 1939
  • Balzac romancier : la formation de l'art du roman chez Balzac jusqu'à la publication du père Goriot (1820-1835), Plon, 1940 (éd. refondue en 1943)
Prix Henri-Dumarest 1941 de l’Académie française
  • Lettre à François Mauriac, Paris, La Pensée libre, 1947
  • Stendhal romancier, Paris, La Table ronde, 1947
  • Nuremberg ou la Terre promise, Paris, Les Sept couleurs, 1948
  • Nuremberg II ou les Faux-Monnayeurs, Paris, Les Sept couleurs, 1950
  • L'Europe entre Washington et Moscou : texte d'une conférence tenue le Modèle:Date- à Anvers, Steendorp, R. Troubleyn, 1951
  • L'Œuf de Christophe Colomb : lettre à un sénateur d'Amérique, Paris, Les Sept couleurs, 1951
  • Les Temps modernes, Paris, Les Sept couleurs, 1956
  • Suzanne et le Taudis, Paris, Plon, 1957
  • Modèle:Ouvrage
  • Histoire des femmes, Paris, Stock, 1968
  • Sparte et les Sudistes, Paris, Les Sept couleurs, 1969 (lire en ligne)
  • Marcel Proust romancier, Paris, Les Sept couleurs, 1971
  • L'Œuvre de Flaubert, Paris, Les Sept couleurs, 1974
  • Balzac, Paris, Juillard, 1980
  • Louis-Ferdinand Céline, Paris, La Table Ronde, 1986
  • Léon Bloy, Paris, La Table Ronde, 1989
  • Souvenirs, Paris, Buchet-Chastel, 1993
  • La Mafia des démocraties, posthume, recueil d'articles parus dans Défense de l'Occident, Kontre Kulture, 212 p., 2023

Notes et références

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Annexes

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Bibliographie

Ouvrages

Revues

Liens externes

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