Îles Éparses de l'océan Indien
Modèle:Infobox Subdivision administrative
Les îles Éparses de l'océan Indien, couramment appelées les îles Éparses, sont de petites îles françaises de l'ouest de l’océan Indien, situées autour de Madagascar. On distingue généralement cinq entités au sein de cet ensemble éclaté : les îles Europa, Bassas da India et Juan de Nova d'une part, situées dans le canal du Mozambique ; les îles Glorieuses et Tromelin d'autre part, situées respectivement au nord et à l'est de Madagascar<ref name="TAAF Introduction">Modèle:Lien web.</ref>.
Depuis 2007, les îles Éparses de l'océan Indien constituent l’un des cinq districts des Terres australes et antarctiques françaises (TAAF) (avec les îles Saint-Paul et Nouvelle-Amsterdam, l'archipel Crozet, les îles Kerguelen, et la Terre Adélie) ; elles avaient auparavant le statut de « territoires résiduels de la République »<ref name=":0">Modèle:Lien web.</ref>. Si ces îles ne comptent aucune population civile permanente<ref name=":0" />, des militaires français s'y relaient tous les quarante-cinq jours, sauf sur Tromelin, occupée par du personnel des TAAF.
Les îles Éparses sont partiellement revendiquées par les Comores, Madagascar<ref>Modèle:Lien web</ref> et l'île Maurice. Les revendications malgaches et mauriciennes sont toutefois nettement postérieures à leur accès à l'indépendance.
Géographie
Situation
Les îles Éparses de l'océan Indien<ref>Modèle:Lien web</ref> sont situées :
- dans le canal du Mozambique, entre le Mozambique et Madagascar pour, du nord au sud, l’île Juan de Nova, Bassas da India et l’île Europa ;
- dans l'océan Indien et à l'ouest du cap d'Ambre (Madagascar) pour les îles Glorieuses et le banc du Geyser ;
- dans l'océan Indien et à l’est de Madagascar pour l’île Tromelin<ref name="TAAF Introduction" />.
Les îles Glorieuses sont entourées par le groupe d'Aldabra (Seychelles) au nord, ainsi que l’archipel des Comores à l’ouest. L’île Tromelin est entourée au sud-sud-est par l’île de La Réunion et l’île Maurice, à l’est par l’archipel de Saint-Brandon et au nord-nord-est par l'archipel d'Agaléga.
Topographie
Île | Terres émergées | Lagon | ZEE | Coordonnées |
---|---|---|---|---|
Bassas da India | Modèle:Unité<ref name="TAAF Bassas da India" /> | Modèle:Unité<ref name="CIAfactbook1" /> | Modèle:Unité<ref name="TAAF Bassas da India" /> | Modèle:Coord |
Île Europa | Modèle:Unité<ref name="TAAF Europa" /> | Modèle:Unité<ref name="TAAF Europa" /> | Modèle:Unité<ref name="TAAF Europa" /> | Modèle:Coord |
Îles Glorieuses | Modèle:Unité<ref name="TAAF Les Glorieuses" /> | Modèle:Unité<ref name="IFRECOR">Modèle:Lien web.</ref> | Modèle:Unité<ref name="TAAF Les Glorieuses" /> | Modèle:Coord |
Île Juan de Nova | Modèle:Unité<ref name="TAAF Juan de Nova" /> | Modèle:Unité<ref name="TAAF Juan de Nova" /> | Modèle:Coord | |
Île Tromelin | Modèle:Unité<ref name="TAAF Tromelin" /> | Modèle:Unité<ref name="TAAF Tromelin" /> | Modèle:Coord | |
Îles Éparses de l'océan Indien | Modèle:Unité | Modèle:Unité | Modèle:Unité |
Les îles Éparses de l'océan Indien sont toutes d’origine corallienne, comme en témoigne leur morphologie, sous forme d’atoll pour Bassas da India, les îles Glorieuses, l’île Juan de Nova et l’île Europa, ou sous forme d'atoll surélevé pour l’île Tromelin<ref name="TAAF Bassas da India" />,<ref name="TAAF Europa" />,<ref name="TAAF Juan de Nova" />,<ref name="TAAF Les Glorieuses" />,<ref name="TAAF Tromelin" />. Cumulant Modèle:Unité de superficie, le point culminant ne dépasse pas quelques mètres d’altitude<ref name="TAAF Bassas da India" />,<ref name="TAAF Europa" />,<ref name="TAAF Juan de Nova" />,<ref name="TAAF Les Glorieuses" />,<ref name="TAAF Tromelin" />. La plus grande des îles est Europa avec Modèle:Unité<ref name="TAAF Europa" /> tandis que la plus petite est Tromelin Modèle:Unité. Bassas da India se retrouve presque totalement submergée à marée haute<ref name="TAAF Bassas da India" />.
Climat
Situées à des latitudes comprises entre 22° sud pour l’île Europa et 11° sud pour l’île du Lys des îles Glorieuses, les îles Éparses de l'océan Indien sont soumises à un climat tropical et situées sur la trajectoire des cyclones tropicaux provenant du nord-est<ref name="TAAF Introduction" />. L’absence de relief limite toutefois les précipitations sur ces îles au regard d’une île montagneuse qui bloque les nuages.
Faune et flore
La végétation tropicale des îles Éparses de l'océan Indien est disparate d’une île à l’autre : totalement absente sur Bassas da India<ref name="TAAF Bassas da India" />, elle est relativement luxuriante sur l’île Europa et sur les îles Glorieuses<ref name="TAAF Les Glorieuses" />, avec une forêt d’euphorbes et une mangrove<ref name="TAAF Europa" /> ; composée uniquement de cocotiers et de filaos sur l’île Juan de Nova<ref name="TAAF Juan de Nova" />, elle se décline en herbacées et arbustes sur l’île Tromelin<ref name="TAAF Tromelin" />. Cette végétation, relativement pauvre pour des îles situées sous les tropiques, s’explique par la nature essentiellement calcaire des sols, qui ne permet pas une bonne rétention des eaux de pluie.
La faune est en revanche très riche et diversifiée dans les îles Éparses<ref name="TAAF Bassas da India" />,<ref name="TAAF Europa" />,<ref name="TAAF Juan de Nova" />,<ref name="TAAF Les Glorieuses" />,<ref name="TAAF Tromelin" />. La faune sous-marine est notamment représentée par des coraux, qui forment les barrières coralliennes entourant chacune des îles<ref name="TAAF Bassas da India" />,<ref name="TAAF Europa" />,<ref name="TAAF Juan de Nova" />,<ref name="TAAF Les Glorieuses" />,<ref name="TAAF Tromelin" />, et des tortues de mer, venant pondre périodiquement à l’île Europa et l’île Tromelin<ref name="TAAF Europa" />,<ref name="TAAF Tromelin" />. L’avifaune est représentée par des colonies d’oiseaux de mer comme des frégates et des fous à l’île Europa<ref name="TAAF Europa" />, des sternes à l’île Europa et aux îles Glorieuses<ref name="TAAF Europa" />,<ref name="TAAF Les Glorieuses" /> la plus grande colonie de sternes fuligineuses de l’océan Indien et une des plus importantes au monde à l’île Juan de Nova<ref name="TAAF Juan de Nova" /> mais aussi des flamants roses à l’île Europa<ref name="TAAF Europa" />. Enfin, des chèvres introduites vivent sur l’île d’Europa, qui est envahie de moustiques au coucher du soleil<ref name="TAAF Europa" />. L'éradication totale des rongeurs (rats…) a été menée avec succès en 2003 sur l’île du Lys et en 2005 sur Tromelin<ref>Modèle:Article</ref>.
Eaux territoriales et zone économique exclusive
Du fait de leur éloignement mutuel ainsi que des pays et territoires voisins, la zone économique exclusive des îles Éparses de l'océan Indien est très étendue, avec Modèle:Unité au total<ref name="TAAF Bassas da India">Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="TAAF Europa">Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="TAAF Juan de Nova">Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="TAAF Les Glorieuses">Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="TAAF Tromelin">Modèle:Lien web.</ref>. L’exploitation de ses ressources halieutiques est soumise à la loi du Modèle:Date- s’appliquant aux Terres australes et antarctiques françaises, ce qui signifie que, dans les eaux territoriales et la zone économique exclusive, seuls les navires de pêche autorisés peuvent pratiquer leur activité<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Cependant, ces îles n'étant pas surveillées activement par des douanes, elles sont la cible répétée de flottes de braconniers seychellois et malgaches<ref name="AFB">Modèle:Lien web.</ref>, et constituent des réserves naturelles en péril<ref name="Regard">Modèle:Lien web.</ref>.
Démographie
À l’exception de Bassas da India, toutes les îles sont habitées par au moins un gendarme (sauf l’île Tromelin), des météorologues et parfois des scientifiques<ref name="outre-mer.gouv.fr">Modèle:Lien web.</ref>. Europa, Glorieuse et Tromelin bénéficient en plus de la présence d'un agent de l'environnement des TAAF dont le travail est d'appliquer les mesures de suivi et de restauration de l'environnement terrestre en suivant les préconisation du PAB (Plan d'Action Biodiversité) qui est la feuille de route environnementale pour la gestion de ces îles. Juan de Nova devrait bientôt être concerné par cette présence.
Histoire
Découverte et premières occupations
Les différentes îles Éparses de l'océan Indien ont vraisemblablement été toutes découvertes fortuitement par les Portugais lorsque les premiers navires marchands sur la route des Indes doublaient le cap de Bonne-Espérance. C’est le cas de l’île Europa dont l’existence était connue de la Compagnie française des Indes orientales et des Français installés à Madagascar et qui était alors utilisée comme refuge par des pirates fuyant la Marine royale française<ref name="TAAF Europa" />. L’île Juan de Nova était également connue des premiers navigateurs européens<ref name="TAAF Juan de Nova" />.
Certaines îles furent même occupées un certain temps de manière permanente, comme l'île Tromelin où furent abandonnés quatre-vingts hommes, femmes et enfants malgaches réduits en esclavage de 1761 à 1776, l’île Europa qui abritait de 1905 à 1910 deux familles réunionnaises tirant leurs revenus de l’exploitation du sisal et des écailles de tortues<ref name="TAAF Europa" />, l’île Juan de Nova dont le guano fut exploité de 1900 à 1968 environ<ref name="TAAF Juan de Nova" /> ou encore les îles Glorieuses utilisées comme cocoteraie plantée vers 1912 par un Français et exploitée par des Seychellois jusqu’en 1958<ref name="TAAF Les Glorieuses" />.
Situées autour de Madagascar et de l’archipel des Comores et non loin de La Réunion ou encore de l’île Maurice qui deviendront des colonies françaises, les îles furent peu à peu intégrées à l’empire colonial français, notamment en 1930 avec les îles Glorieuses<ref name="TAAF Les Glorieuses" />.
À la demande de l’Organisation météorologique mondiale, la France décida en 1950 d’implanter des stations météorologiques sur ces îles placées stratégiquement sur la trajectoire des cyclones tropicaux du sud-ouest de l’océan Indien qui pouvaient toucher La Réunion, l’île Maurice, les Seychelles, Mayotte, les Comores, Madagascar et le Mozambique<ref name="TAAF Introduction" />. Ces stations furent automatisées par la suite, à l’exception de celle de Tromelin<ref name="TAAF Introduction" />.
La présence française dans ces îles se renforce en 1973 lorsque des détachements militaires des Forces armées de la zone sud de l'océan Indien s’installent sur l’île Europa, l’île Grande Glorieuse et l’île Juan de Nova<ref name="TAAF Introduction" />. L’autorité sur ces îles est alors confiée à un gendarme et celle sur l’île Tromelin au chef de mission de la station météorologique<ref name="TAAF Introduction" />. De plus, des navires de la Marine nationale et des appareils de l’Armée de l’air assurent à la fois la surveillance de la ZEE et le ravitaillement de ces garnisons et stations<ref name="TAAF Introduction" />.
Cadre juridique des îles Éparses
En 1960, le cadre juridique et territorial des îles Éparses de l'océan Indien se précise lorsqu’elles sont placées sous l’autorité du ministère des Outre-mer et sous l'administration du préfet de la Réunion. Cependant, elles ne font à l'époque partie d’aucune région, département ou collectivité territoriale<ref name="TAAF Introduction" />. Ce statut évolue par la suite en deux étapes : le Modèle:Date-, lorsque leur administration est transférée à l’administrateur supérieur des Terres australes et antarctiques françaises<ref name="Arrêté 2005" />, et le Modèle:Date-, lorsqu’elles deviennent le cinquième district de cette collectivité d’outre-mer de la France<ref name="TAAF Introduction" />. Par conséquent, elles restent en dehors de l’Union européenne, ce qui signifie que le droit s’y appliquant n’est pas le droit communautaire mais celui des Terres australes et antarctiques françaises<ref name="TAAF Introduction" />.
Souveraineté française
En 1896, l'empire colonial français déclare que « Madagascar et les îles qui en dépendent » deviennent colonie française. Les îles Éparses de l'océan Indien deviennent alors un territoire administré depuis le protectorat de Madagascar. Mais, à la veille de l'indépendance de Madagascar (Modèle:Date-), l'État français promulgue un décret détachant « nommément le récif de Tromelin, l'archipel des Glorieuses et les îlots Juan de Nova, Europa et Bassas da India du territoire de la République autonome de Madagascar » (qui fut créé le Modèle:Date-) pour les placer sous l'autorité directe du ministre responsable de la France d'outre-mer.
Au moment de l’indépendance de Madagascar en 1960, l’intérêt géopolitique des îles Éparses de l'océan Indien est central, ces îles étant situées sur une importante route maritime permettant de relier l’Asie et le Moyen-Orient à l’Europe et l’Amérique, comportant une importante zone économique exclusive (ZEE) et pouvant servir de site d’essai nucléaire. C’est dans ce contexte que le général de Gaulle réaffirme l’importance de l’absence de prétentions de souveraineté de Madagascar sur ces îles : Modèle:Citation bloc
L'annexion n'est pas remise en cause par Madagascar avant 1973, lors de la négociation des nouveaux accords de coopération par le président malgache Didier Ratsiraka alors soutenu par l'URSS dans un contexte de Guerre froide ; il conteste la décision française de 1960 sous prétexte qu'elle violait l'intégrité territoriale d'un pays colonial promu à l'indépendance.
La France refuse la restitution des îles, considérant que cette scission s'est effectuée avec l'accord du gouvernement malgache et du président Philibert Tsiranana. De plus, celles-ci n'ont jamais été habitées par des Malgaches.
Face aux refus français, Madagascar décide d'interpeller l'ONU. Le ministre des Affaires étrangères envoie en 1976 un télégramme au secrétaire général des Nations unies, Kurt Waldheim, pour affirmer la souveraineté de Madagascar sur les îles Éparses de l'océan Indien et en 1979 des résolutions par l'OUA, le groupe des non-alignés et l'organe plénier des Nations unies recommandent à la France de restituer les îles à Madagascar ou du moins d'entamer des négociations en vue de leur réintégration. Entre-temps, Madagascar émet des protestations, le Modèle:Date-, lors de la création d'une ZEE en février et en fera de même avec l'instauration d'une ZEE de 200 milles en 1985.
Puis, pendant un peu plus de dix ans, les îles cessent d'être activement revendiquées, jusqu'en 1999, où le sommet de la Commission de l'océan Indien propose une cogestion des îles de Tromelin et des îles Éparses de l'océan Indien par la France, Madagascar et l'île Maurice qui se conclura par la signature d'un accord entre l'île Maurice et la France en 2010<ref>République française. Projet de loi Modèle:N° présenté au Sénat en session ordinaire de 2011-2012 sur senat.fr, le 25 janvier 2012.</ref>. De son côté Madagascar, continue de défendre l’inaliénabilité des îles Éparses de l'océan Indien à l'image des allocutions du président Marc Ravalomanana à la tribune des Nations unies en 2006, 2007 et 2008 participant à entretenir un Modèle:Latin sur le sort de ces îles.
En Modèle:Date-, le président de la République française, Emmanuel Macron, se montre disposé à Modèle:Citation par la mise en place d'une commission mixte avec Madagascar, sans avoir recours à une juridiction internationale<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Le Modèle:Date-, deux délégations se rencontrent à Antananarivo pour engager des discussions préparatoires, dans le cadre d'une commission mixte lancée en Modèle:Date- par les présidents français et malgache. Le processus est censé aboutir a un accord pour Modèle:Date-, date du Modèle:60e de l'indépendance de Madagascar<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Cependant, en Modèle:Date-, la république de Maurice Modèle:Citation et Modèle:Citation. La France réagit alors : Modèle:Citation
Le Modèle:Date-, une soixantaine de députés malgaches appelle à une médiation de l'Union africaine et de la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC) dans les négociations entre la France et Madagascar sur les îles Éparses<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Le Modèle:Date-, les membres de la SDAC (l'Afrique du Sud, l'Angola, le Botswana, les Comores, le Lesotho, le Malawi, Maurice, le Mozambique, la Namibie, la République démocratique du Congo, les Seychelles, l'Estwatini, La Tanzanie, la Zambie et le Zimbabwe) signent un communiqué soutenant la demande d'annexion par Madagascar des îles Éparses, en faisant référence aux résolutions des ministres de l'Organisation de l'Unité africaine et de l'assemblée générale des Nations unies<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
En mars 2021, lors du conseil de la Communauté de développement d'Afrique australe, les pays membres ont réitéré leur soutien à la revendication des îles Éparses par Madagascar en présence de son ministre des Affaires étrangères, Djacoba Tehindrazanarivelo<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Les négociations prévues entre la France et Madagascar en 2020 sont reportées du fait du Covid. Elles devaient reprendre en novembre 2022 mais elles sont reportées du fait du limogeage du ministre des affaires étrangères en raison de sa prise de position hostile à l'annexion d'une partie de l'Ukraine par la Russie<ref>Madagascar : la reprise des négociations sur les îles Eparses n’aura pas lieu Le Monde</ref>.
Histoire postale
En matière postale, du personnel des stations météorologiques laissaient du courrier aux avions et navires assurant le ravitaillement de l’île. Ces plis à en-tête de l’île d’origine étaient oblitérés à Madagascar. Depuis l’automatisation des stations et la diminution de la durée des missions, les plis affranchis de timbres de métropole, oblitérés à Mayotte ou à La Réunion et portant des cachets des bases sont souvent considérés comme des plis de complaisance à destination des collectionneurs<ref>Pierre Couesnon, « Les îles éparses : un étrange rattachement aux TAAF », Timbres magazine no 61, octobre 2005, pages 73-76.</ref>.
Avec le rattachement de 2007 aux Terres australes et antarctiques françaises, les timbres de ce territoire sont utilisables dans les îles Éparses de l'océan Indien. Le [[Timbres des Terres australes et antarctiques françaises 2007|Modèle:1er juin 2007]], cinq timbres représentant une vue aérienne de chacune des îles sont émis par le Service des postes et télécommunications des Terres australes et antarctiques françaises<ref>Timbres magazine no 79, mai 2007, page 16.</ref>.
Politique
Statut
Depuis l'arrêté du Modèle:Date-, les îles Éparses de l'océan Indien sont placées sous l’autorité de l’administrateur supérieur des Terres australes et antarctiques françaises, basé à Saint-Pierre de La Réunion<ref name="Arrêté 2005">Modèle:Lien web.</ref>. Par ailleurs, depuis la loi 2007-224 du Modèle:Date-, elles constituent le cinquième district des Terres australes et antarctiques françaises<ref name="TAAF Introduction" />. Par conséquent, elles ne sont pas soumises au découpage communal Modèle:Incise et ne font pas partie de l’Union européenne<ref name="TAAF Introduction" />.
L'INSEE leur attribue le code 98415.
Formant une réserve naturelle à accès restreint soumis à autorisation de l’administrateur supérieur, les îles Éparses de l'océan Indien ne peuvent être visitées par des personnes étrangères aux équipes militaires, scientifiques ou météorologiques<ref name="TAAF Introduction" />. Les scientifiques restent, pour l'heure, les plus réguliers visiteurs des îles Éparses de l'océan Indien. L'isolement de ces îles explique leur biodiversité assez faible mais aussi le grand nombre d'animaux et de végétaux qu'on y trouve. Elles font partie des rares exemples dans le monde de sanctuaires presque inviolés par l'homme. Avec sa mangrove, l'île Europa Modèle:Incise, constitue un écosystème unique. Son récif corallien, considéré comme vierge, pourrait être utilisé comme référence pour le suivi des coraux à l'échelle mondiale.
Contentieux territoriaux
Les îles Éparses font l'objet de plusieurs revendications<ref name="CIAfactbook1">D’après le World Facbook de la CIA, mise à jour du 29 décembre 2010, page consultée le 27 janvier 2010.</ref> :
- Tromelin, découverte par la France en 1722, est revendiquée depuis 1976 par la république de Maurice, qui considère que l'île aurait dû demeurer sous souveraineté britannique à la suite du traité de Paris de 1814 ;
- dans le cadre de leur revendication de Mayotte, les Comores revendiquent la souveraineté sur les îles Glorieuses (incluant le banc du Geyser), qui étaient rattachées à Mayotte avant que les Comores ne soient administrées depuis la colonie de Madagascar et dépendances ;
- depuis 1972, Madagascar revendique les îles Europa, Bassas da India et Juan de Nova, ainsi que le banc du Geyser.
Concernant les trois îles du canal du Mozambique (Europa, Bassas da India et Juan de Nova), la revendication de l’État malgache portée devant l'ONU en Modèle:Date- a amené cette dernière à adopter la résolution 34/91, « invitant le Gouvernement français à entamer sans plus tarder des négociations avec le Gouvernement malgache en vue de la réintégration des îles précitées qui ont été séparées arbitrairement de Madagascar »<ref>[1].</ref>. En effet, juste avant l'accession de Madagascar à l'indépendance en 1960, ces îles en ont été séparées par un décret du Gouvernement français. La même résolution de l’assemblée générale de l’ONU reconnaît que cette séparation est constitutive d'une violation du principe de respect de l'intégrité territoriale et de la souveraineté de l’État malgache.
L’année suivante, faute d’exécution de la résolution de 1979, la même assemblée demande au Gouvernement français d’entamer d’urgence avec le Gouvernement malgache des négociations en vue de trouver une solution conforme aux buts et principes de la Charte des Nations unies.
Le contentieux est exacerbé depuis le début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle par la présence supposée d'importants gisements de pétrole (estimés à plus de Modèle:Nombre de consommation française) sur l'île Juan de Nova et les demandes d'extension des permis d'exploration par les sociétés Sapetro (Nigéria) et Marex Petroleum (Etats-Unis) étaient restées longtemps en attente de signature de la part du gouvernement français. Sur injonction du tribunal administratif de Saint-Denis de La Réunion, saisie par les deux sociétés, l’État français a été condamné à signer ces extensions en Modèle:Date-.
Mise en valeur
Un arrêté du Modèle:Date- autorise des prospections préalables d'hydrocarbures liquides ou gazeux portant sur le sous-sol marin (offshore). L'autorisation dite « APP de Juan de Nova maritime » porte sur une superficie de Modèle:Citation, au large de l'île Juan de Nova<ref>JORF no 125 du 31 mai 2005 page 9707 texte no 88 Arrêté du 23 mai 2005 accordant une autorisation de prospections préalables d'hydrocarbures liquides ou gazeux portant sur le sous-sol de la mer, ref:NOR:INDI0505222A.</ref>.
Cet environnement marin est fragile<ref>Mercy L & Le Corre, M. Étude préalable pour le classement en Réserve Naturelle des Iles Eparses.</ref>,<ref>DIREN (2003) Document de prise en considération pour le classement des Iles Eparses en Réserve Naturelle Nationale, 115 pp.</ref>,<ref>Perillo T., 2008. Iles Eparses, Rev. Ecol. (Terre Vie), vol. 63, 2008, Modèle:P..</ref>,<ref>UICN (2003) Biodiversité et conservation en Outre-mer : Iles Eparses Modèle:P..</ref>, notamment pour ce qui concerne les récifs coralliens<ref>Quod J-P., Barrere A., Chabanet P., Durville P., Nicet J-B & Garnier R (2007) La situation des récifs coralliens des îles Eparses françaises de l’océan Indien. Rev. Ecol. (Terre et Vie), vol. 62, Modèle:P..</ref>. Les écosystèmes de certaines îles ont déjà été dégradés par l'introduction d’espèces exotiques devenues invasives<ref>Russell, J. C., & Le Corre, M. (2009) Introduced mammal impacts on seabirds in the Îles Éparses, Western Indian Ocean. Marine Ornithology, 37, 121-128.</ref>,<ref>Soubeyran, Y. (2008). Espèces exotiques envahissantes dans les collectivités françaises d’outre-mer. État des lieux et recommandations. Comité français de l’UICN.</ref>, mais ils sont encore épargnés par l’eutrophisation induite dans d’autres îles par l’agriculture et l’urbanisation<ref>Riaux-Gobin, C., Witkowski, A., Saenz-Agudelo, P., Neveux, J., Oriol, L., & Vétion, G. (2011). Nutrient status in coral reefs of the Îles Eparses (Scattered Islands): comparison to nearby reefs subject to higher anthropogenic influences (Mozambique Channel and Mascarenes, Indian Ocean). Oceanological and hydrobiological studies, 40(3), 84-90 (résumé).</ref>. Dans le contexte du dérèglement climatique, ces îles plates et basses sont vulnérables à la montée de la mer et à l'acidification des océans, et depuis 2003, d'ailleurs intégrées dans le « Réseau de surveillance des littoraux face au changement climatique en milieu insulaire tropical »<ref>Jeanson, M., Dolique, F., & Anthony, E. J. (2011). Un réseau de surveillance des littoraux face au changement climatique en milieu insulaire tropical : l’exemple de Mayotte ; VertigO-la revue électronique en sciences de l'environnement, 10(3).</ref>.
Certains enjeux économiques pourraient donc ici s'opposer aux enjeux environnementaux, par exemple parce que ces hydrocarbures, s'ils existent, ne pourront être accessibles qu'à des coûts élevés, et avec des risques de pollution liés au forage offshore, tout en contribuant à la poursuite des émissions de gaz à effet de serre ayant le carbone fossile comme principale origine<ref>Raupach, M. R., Le Quéré, C., Peters, G. P., & Canadell, J. G. (2013). Anthropogenic CO2 emissions. Nature Climate Change, 3(7), 603-604 (résumé).</ref>,<ref>Friedlingstein P, Houghton RA, Marland G, J. Hackler, Boden TA et al. Update on CO2 emissions ; Nature Geoscience 3, 811-812; 21 November 2010 ; doi:10.1038/ngeo1022.</ref>.
Le Modèle:Date-, en visite à l'île Grande Glorieuse, le président de la République, Emmanuel Macron, annonce le classement en réserve naturelle de l'île et, à terme, l'extension de ce statut à tout le territoire des îles Éparses<ref>Modèle:Lien web.</ref>. La réserve naturelle nationale de l'archipel des Glorieuses est créée le Modèle:Date.
Notes et références
Notes
Références
Voir aussi
Bibliographie
- Ciccione S., Bourjea J., (2007) Les tortues marines des Iles Eparses ; Lettre d’information des TAAF, no 25, Modèle:P.
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage
- Revue ICARE, ICARE Modèle:N°, La Desserte Aérienne des îles Éparses Modèle:1re PARTIE
- Revue ICARE, ICARE Modèle:N°, La Desserte Aérienne des îles Éparses Modèle:2e PARTIE
Articles connexes
- Terres australes et antarctiques françaises
- France d'outre-mer
- Îles Extérieures
- Territoire britannique de l'océan Indien