Bataille du golfe de Leyte
Modèle:Infobox Conflit militaire
La bataille du golfe de Leyte est une opération militaire majeure de la guerre du Pacifique. Elle a lieu au début de la reconquête des Philippines, lors du débarquement des troupes américaines du général Douglas MacArthur sur l'île de Leyte, au centre de l'archipel philippin. Cette opération est considérée comme Modèle:CitationModèle:Sfn,<ref>Modèle:Harvsp</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>, opposant dans le golfe de Leyte deux flottes américaines déplaçant plus de Modèle:Unité, à quatre forces japonaises, déplaçant près de Modèle:Unité (soit Modèle:Unité à Leyte contre Modèle:Unité à la bataille du Jutland en 1916).
Les Modèle:Nobr, des combats acharnés se déroulèrent sur une surface vaste comme le tiers de l'Europe ; à leur issue, la Flotte impériale japonaise lourdement battue avait cessé d’être une force offensive capable d'influer sur le cours de la guerre. Ces combats eurent lieu au cours de quatre engagements principaux situés en mer de Sibuyan, dans le détroit de Surigao, au cap Engaño et au large de Samar. Le Corps spécial d'attaque japonais, plus connu sous le nom de « kamikaze », y fut engagé pour la première fois à grande échelle le Modèle:Date-<ref>Modèle:Harvsp</ref>,<ref group="Note" name="Note1" />.
Forces en présence – contexte général et préparatifs
La stratégie américaine au cours de la guerre du Pacifique s'est caractérisée par une rivalité, en termes de priorité stratégique et d'attribution de moyens, entre le général MacArthur, commandant en chef des Forces armées des États-Unis en Extrême-Orient, soutenu par le général Marshall, chef d'état-major de l'Armée, et l'amiral Nimitz, commandant en chef de la Flotte du Pacifique, sous l'autorité de l'amiral King, commandant en chef de la Flotte des États-Unis et chef des Opérations navales. Les zones d'opérations étaient différentes, mais connexes : la zone du Pacifique Sud-Ouest pour MacArthur, les Zones de l'Océan Pacifique pour Nimitz. En 1943, les offensives américaines dans les deux zones se développèrent parallèlement de part et d'autre de la mer des Salomon (campagne des îles Salomon et opération Cartwheel). Mais l'amiral King obtint l'accord de la réunion des chefs d'état-major pour engager une offensive en direction du Japon dans le Pacifique central. Entre les mois de Modèle:Date et d'Modèle:Date, cela aboutit à la conquête des îles Mariannes qui allait fournir les bases d'où les B-29 Superfortresses pourraient bombarder l'archipel japonais<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Pendant ce temps, les forces de MacArthur avaient continué de progresser vers l'ouest sur la côte nord de la Nouvelle-Guinée.
Le choix américain d'attaquer les Philippines
Les discussions d'état-major furent ardues pour déterminer le prochain objectif stratégique. L'U.S. Navy proposait d'aller attaquer Formose pour mettre en place un blocus du Japon<ref>Modèle:Harvsp</ref> ; le général MacArthur quant à lui tenait essentiellement à débarquer aux Philippines pour tenir sa promesse de 1942 Modèle:Citation (en Modèle:Lang-fr)<ref>Modèle:Harvsp</ref>.
Le général MacArthur impose ses vues à l'amiral Nimitz
L'attaque de Formose demandait un nombre de divisions qui excédait les capacités alliées du moment mais l'attaque des Philippines était hors de portée d'une aviation basée à terre. MacArthur obtint que l'affaire fût portée devant le président Roosevelt. La décision fut finalement d'attaquer les Philippines <ref name="Note2" group="Note"/> sous les ordres du général MacArthur. La couverture aérienne de l'opération serait confiée à la flotte du Pacifique, et en particulier aux forces navales du Pacifique central, c'est-à-dire la {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IIIe{{#if:| }} }} Flotte, commandée après la fin août par l'amiral Halsey, qui restait sous l'autorité de l'amiral Nimitz<ref name="Mas1_p=182">Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="EJ K">Ernest J. King, The Pacific War Online Encyclopedia</ref>.
L'amiral Nimitz accepta le plan du général MacArthur mais à la condition de couper les lignes arrière japonaises<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Les forces amphibies débarquèrent dans les Palaos<ref name="Note3" group="Note"/> pour attaquer Peleliu et Angaur le Modèle:Date. Mais en raison de fortifications bien installées et de la forte résistance japonaise, les combats durèrent plus de deux mois au lieu des quatre jours prévus pour sécuriser Peleliu, avec des pertes très importantes, qui conduisirent à mettre en doute l'intérêt stratégique de cette opération<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Le Modèle:Date-, Ulithi dans les Carolines occidentales fut occupée sans opposition, et l'amiral Nimitz y fit rapidement transférer la base avancée de soutien de la flotte qui se trouvait à Eniwetok, située à environ Modèle:Unité plus à l'est<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Les forces de MacArthur débarquèrent à Morotai dans les Moluques. La suite des opérations était de débarquer à Yap, à la fin du mois de septembre, à Mindanao en novembre et dans la zone de Leyte-Surigao, en décembre<ref>Modèle:Harvsp</ref>.
Coup d'accélérateur de l'amiral Halsey
À la suite des bombardements sur l'île de Mindanao et dans les Visayas <ref>Modèle:Harvsp</ref>, à partir de renseignements d'aviateurs abattus au-dessus des zones occupées et récupérés par des partisans philippins, l'amiral Halsey était convaincu de la faiblesse des réactions japonaises<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Fidèle à son comportement habituel, fonceur et changeant, l'amiral proposa alors le Modèle:Nobr d'avancer le débarquement sur Leyte. Soumise au Comité des chefs d'État-Major au cours de la seconde conférence inter-alliée de Québec, cette proposition est adoptée et les plans américains modifiés en conséquence. La date du débarquement sur Leyte est fixée au Modèle:Nobr<ref>Modèle:Harvsp</ref> et les troupes devant débarquer à Yap rallient celles de MacArthur<ref>Modèle:Harvsp</ref>.
Il apparut alors nécessaire de renforcer la {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | VIIe{{#if:| }} }} flotte (« la Marine de MacArthur ») que commandait le vice-amiral Kinkaid, du moins en ce qui concernait les forces amphibies et la couverture rapprochée. Le {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IIIe{{#if:| }} }} Corps Amphibie du vice-amiral Wilkinson, les cuirassés anciens et les croiseurs du groupe d'appui-feu et de bombardement du contre-amiral Oldendorf, ainsi que les porte-avions d'escorte du groupe d'appui aérien du contre-amiral Thomas L. Sprague furent tous transférés à la {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | VIIe{{#if:| }} }} flotte<ref name="TF77_K2">TF 77 King Two</ref>, ne laissant à la {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IIIe{{#if:| }} }} flotte que la Task Force de Porte-avions rapides (TF 38). Cette dernière était constituée de huit porte-avions d'escadre (sept de la Modèle:Classe et l'Modèle:USS), huit porte-avions légers, six cuirassés modernes, quinze croiseurs, leurs destroyers d'escorte et leur train d'escadre<ref>Modèle:Harvsp</ref>.
Cette organisation avait un inconvénient : compte tenu de la structure du commandement, elle plaçait les forces navales de l'opération King Two (nom de code du débarquement aux Philippines) dans deux lignes hiérarchiques distinctes, et dont le commandement supérieur commun se situait à Washington, plus précisément à la réunion des chefs d'état-major. Circonstance aggravante, les ordres écrits étaient assez vagues : Modèle:Citation. L'amiral Halsey avait alors demandé à l'amiral Nimitz si sa mission prioritaire était d'assurer la sécurité du débarquement, ou bien la destruction de la flotte de bataille ennemie, et la réponse avait été ambigüe<ref name="W_p=29">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="Note4" group="Note"/>.
Plan Sho-Go (« victoire »)
Dans le même temps, le haut commandement naval japonais (remanié après la perte des îles Mariannes<ref name="Note5" group="Note"/>) devait achever la mise au point du plan Sho-Go, c'est-à-dire la riposte contre la prochaine attaque américaine selon qu'elle viserait les Philippines, Formose et le Nansei Shotō dont fait partie Okinawa, Honshū-Kyūshū et les Bonins dont fait partie Iwo Jima, ou même encore l'île d'Hokkaidō<ref>Fuchida IJN USSBS Modèle:N°/113 Modèle:P.</ref>. Le Haut commandement naval n'avait plus d'illusions, il ne s'agissait plus d'obtenir par la victoire quelque résultat correspondant aux buts de guerre de l'Empire, mais d'opposer une résistance acharnée, au prix de pertes pouvant atteindre l'annihilation de la Flotte, pour faire en sorte que les États-Unis acceptent de modifier les conditions mises à l'ouverture de négociations sur l'arrêt des hostilités.
Toute la flotte impériale contre les forces amphibies américaines
L'idée de manœuvre était d'engager la totalité des bâtiments encore opérationnels de la Flotte impériale contre les forces d'invasion américaines<ref name="Fu_SBS 29/113 p=128"> Fuchida IJN USSBS Modèle:N°/113 Modèle:P.</ref>. Il ne s'agissait plus de livrer une « bataille décisive » comme cela avait été le cas jusqu'à la bataille de la mer des Philippines<ref>Fukudome IJN USSBS Modèle:P.</ref>, mais de s'efforcer de détruire les forces amphibies américaines sur les plages de débarquement<ref name="Ku_SBS 19/47 p=34">Kurita IJN USSBS Modèle:N°/47 Modèle:P.</ref>.
L'expérience de deux ans de guerre navale dans le Pacifique avait montré que les cuirassés, fussent-ils modernes, n'étaient plus du côté américain, les « capital ships », alors que, de juin 1942 au début de 1944, les cuirassés japonais les plus puissants<ref>Yamato Class The Pacific War Online Encyclopedia</ref> avaient été le plus souvent maintenus au mouillage de Truk, en attente de ce combat improbable. Pour autant, ce changement dans la doctrine d'emploi des cuirassés et des grands croiseurs ne faisait pas l'unanimité chez les officiers de marine japonais. Ils considéraient en effet qu'attaquer Modèle:Citation n'était pas digne d'une flotte de guerre, tout comme le fait d'engager des sous-marins contre les navires de commerce n'était pas conforme à la tradition militaire japonaise<ref name="M_p=268-269">Modèle:Harvsp</ref>.
Au printemps 1944, l'organisation de la Flotte combinée avec ses trois flottes, la première (composée de cuirassés directement aux ordres du commandant en chef), la deuxième (rassemblant croiseurs de bataille modernisés en cuirassés rapides et croiseurs lourds en une sorte d'« aile marchante »), ainsi que la troisième (rassemblant les porte-avions) cédèrent la place à une Flotte mobile, dont les composantes réunissaient porte-avions, cuirassés et croiseurs lourds, ressemblant aux Task Forces américaines. Initialement ce schéma est maintenu. La différence entre la Force de frappe (nouvelle désignation de l'ensemble des forces navales) et la Flotte mobile (telle qu'elle a participé à la bataille de la mer des Philippines) est que le nombre des porte-avions a été réduit à quatre, ceci à la suite des pertes subies, notamment les deux grands porte-avions Modèle:Navire et Shōkaku et le Hiyō<ref>Modèle:Harvsp</ref>. En revanche, le nombre des navires de ligne a été augmenté par l'incorporation dans les forces engagées de quatre bâtiments anciens : les cuirassés Modèle:Navire et Modèle:Navire ainsi que les deux cuirassés hybrides de porte-avions Modèle:Navire et Modèle:Navire, constituant pour la forme une Modèle:4e division de porte-avions <ref>Modèle:Harvsp</ref>.
Les attaques américaines sur les Palaos et Morotai laissaient peu de doutes sur le fait que les Philippines seraient la prochaine cible<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Or l'amiral Toyoda, commandant en chef de la Flotte combinée, était convaincu que la perte des Philippines signifierait la fin de la guerre navale. Les navires basés au Japon seraient coupés de l'approvisionnement en pétrole, ceux basés dans les territoires occupés du Sud-Est asiatique (Malaisie ou Insulinde) n'auraient plus d'approvisionnement en munitions, ni accès à des capacités de réparations. Pour lui, Modèle:Citation<ref name="W_p=20-24">Modèle:Harvsp</ref>. Quel que soit leur scepticisme quant au succès de l'opération, les commandants des principales forces mesuraient le poids de l'enjeu, pensant comme le vice-amiral Ozawa, que celles-ci y seraient détruites en totalité<ref name="Oz_SBS 55/227 p=220-221">Ozawa IJN USSBS Modèle:N°/227 Modèle:P.</ref>, ou comme le vice-amiral Kurita<ref name="Ku_pwencycl.">Kurita The Pacific War Online Encyclopedia</ref> qu'elles y perdraient au moins la moitié de leurs forces<ref name="Ku_SBS 9/47 p=36">Kurita IJN USSBS Modèle:N°/47 Modèle:P.</ref>.
Extrême faiblesse de l'aviation embarquée japonaise
Le Haut commandement naval japonais avait une claire conscience des pertes de l'aviation embarquée au cours de la bataille de la mer des Philippines, où le plus grave n'avait pas été la destruction de trois porte-avions mais le fait que la Flotte mobile, partie au combat avec Modèle:Unité, était rentrée au Japon avec à peine 35<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Cette situation catastrophique aurait plusieurs conséquences.
D'abord, en contradiction avec le principe de concentration des forces<ref>Modèle:Harvsp</ref>, il fallut accepter de disperser la flotte, car si les porte-avions devaient être basés au Japon, en Mer Intérieure pour être réparés et reconstituer leurs groupes aériens, la pénurie de pétrole résultant des attaques des sous-marins américains contre les liaisons maritimes avec les zones pétrolifères de Bornéo conduisit à maintenir les cuirassés et les croiseurs lourds au plus près de ces sources de carburant, au mouillage des îles Lingga, à proximité de Singapour<ref>Modèle:Harvsp</ref>,<ref>Fuchida IJN USSBS Modèle:N°/113 Modèle:P.</ref>. Mais le vice-amiral Ozawa avait originellement l'intention de rallier le mouillage des îles Lingga avec les porte-avions, à la mi-novembre<ref name="Oz_SBS 55/227 p=219-220">Ozawa IJN USSBS Modèle:N°/227 Modèle:P.</ref>. Dans cet esprit de rassemblement des forces, la [[5e flotte (Marine impériale japonaise)|Modèle:5e flotte]] du vice-amiral Shima, qui devait opérer avec le vice-amiral Ozawa, quitta sa base d'Ōminato, à l'extrême nord d'Honshū, pour rallier Kure.
Ensuite, à titre conservatoire, l'artillerie anti-aérienne des cuirassés et des croiseurs lourds fut renforcée par l'installation de tourelles doubles de [[Canon de 12,7 cm/40 Type 89|canons de Modèle:Unité type 89]]<ref>Japan 5"/40 T89 navweaps.com</ref> lorsque c'était possible, et par de nombreux tubes de [[Canon de 25 mm Type 96|Modèle:Unité anti-aériens type 96]]<ref>Japan Modèle:Unité/60 navweaps.com</ref>, jusqu'à en porter 50 à 60 sur les croiseurs lourds<ref>Modèle:Harvsp</ref> et une centaine sur les cuirassés, voire 120 sur le Modèle:Navire<ref>Modèle:Harvsp</ref>.
À la fin août, le Haut commandement japonais estimait que la prochaine attaque américaine aurait lieu au plus tôt en novembre et le vice-amiral Ozawa espérait réussir à former suffisamment d'aviateurs navals pour reconstituer les groupes aériens des porte-avions dans ce délai. Mais la formation rapide de pilotes n'était pas un point fort de la Marine impériale<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Le vice-amiral Ozawa, qui avait le commandement du Corps principal de la Force de frappe (impliquant donc tous les porte-avions), indiqua début octobre à l'amiral Toyoda, commandant en chef de la Flotte combinée, que les groupes aériens embarqués ne pourraient assurer, à bref délai, la couverture aérienne des sept cuirassés et onze croiseurs lourds de la Force d'attaque de diversion no 1 du vice-amiral Kurita. Il proposa en conséquence de faire opérer les deux forces de façon autonome<ref name="Oz_SBS 55/227 p=219-220"/>, ce qui fut accepté par le Commandant en chef<ref name="Ku_SBS 9/47 p=36"/>.
Le vice-amiral Ozawa reçut alors l'ordre de transférer à terre, à Formose ou aux Philippines, plus de la moitié de ses pilotes qui, sans avoir encore la capacité d'opérer sur porte-avions, pouvaient opérer depuis des bases terrestres. C'est ainsi que les porte-avions japonais du Corps principal se virent assigner le rôle de leurre pour entraîner à leur poursuite les porte-avions rapides américains et permettre aux navires du vice-amiral Kurita d'atteindre plus facilement les plages de débarquement. Le risque était l'annihilation complète du service aérien de la Marine impériale japonaise, ce dont le vice-amiral Ozawa était très conscient<ref name="Oz_SBS 55/227 p=220-221"/>,<ref name="Woodward 1947_p=25">Modèle:Harvsp</ref>. En attirant les forces américaines de couverture éloignée loin des forces amphibies de débarquement, l'amiral Toyoda n'espérait pas tant épargner aux navires de la ligne de bataille les coups des forces aéronavales de l'US Navy, dotées d'une force de frappe considérable, que leur faciliter la mission de destruction des forces amphibies<ref name="Millot p21">Modèle:Harvsp</ref>.
Cette primauté délibérée des navires « porte-canons » par rapport aux porte-avions est la caractéristique fondamentale du plan Sho-Gô, ce qui échappa largement aux amiraux Halsey et Nimitz<ref name="M1986_p=265">Modèle:Harvsp</ref>.
Derniers ajustements
La couverture aérienne des forces navales devait donc être assumée par l'aviation basée à terre<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Mais si l'aviation navale basée à terre avait une certaine habitude de la coopération avec les forces en mer, c'était beaucoup moins le cas pour les forces aériennes de l'Armée impériale<ref name="Ku_SBS 9/47 p=36-38">Kurita IJN Modèle:N°/47 Modèle:P.</ref>. Par suite d'un souci exagéré du secret, ou parce que les choses s'accélérèrent (les forces d'invasion américaines ayant quitté les îles de l'Amirauté le 12 octobre), cette coopération ne fut pas organisée. Ainsi, le maréchal Terauchi, qui avait autorité sur les forces aériennes devant assurer la couverture des opérations navales, et dont le QG se trouvait à Saïgon, n'eut aucun contact avec l'amiral Toyoda, à Tokyo. Son subordonné, le général Yamashita, commandant les forces de l'Armée japonaise aux Philippines, dont le QG était à Manille, ne fut informé des opérations navales prévues dans les eaux de l'archipel philippin que dans les grandes lignes, et seulement cinq jours avant le début de ces opérations<ref name="Fu_SBS 29/113 p=128" />,<ref>Modèle:Harvsp</ref>.
En ce qui concerne l'organisation des forces navales, dès lors que les porte-avions devaient opérer séparément des cuirassés et des croiseurs, la Modèle:5e flotte du vice-amiral Shima qui avait appareillé de Kure et se trouvait dans les Pescadores, reçut l'ordre d'opérer avec le vice-amiral Kurita afin d'attaquer les forces américaines dans le golfe de Leyte par le sud. En revanche, les cuirassés hybrides, parce qu'ils constituaient une Modèle:4e division de porte-avions, tout en n'ayant aucun appareil embarqué, restèrent attachés au Corps principal du vice-amiral Ozawa. Mais tout ceci se fit dans la précipitation. En effet, le chef d'état-major d'Ozawa dut appeler en urgence le Quartier Général pour régler au téléphone les conditions d'intervention des porte-avions après que la majeure partie de leurs groupes aériens avait été débarquée<ref name="Woodward 1947_p=25"/>.
Ayant été prévenu de l'approche des forces américaines par une « indiscrétion » provenant de Moscou (cette information semble avoir été communiquée à l'ambassadeur du Japon par le ministre soviétique des Affaires étrangères Viatcheslav Molotov<ref>Genovefa Étienne, Claude Moniquet, Histoire de l'espionnage mondial, tome 1, 2000.</ref>), le Commandement de la Flotte combinée, en fait le vice-amiral Ryūnosuke Kusaka, chef d'état-major, donna le Modèle:Nobr au vice-amiral Kurita l'ordre d'appareiller<ref>Kusaka_R The Pacific War Online Encyclopedia.</ref>, pour appliquer le plan Shō-1. En quelques jours, soixante-quatre bâtiments prirent la mer.
Déroulement
Préliminaires
Au cours de la première quinzaine d'octobre, l'aviation embarquée des porte-avions rapides de la {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IIIe{{#if:| }} }} flotte qui avait la charge de bombarder les aérodromes qui pouvaient être utilisés par l'aviation japonaise, multiplia les attaques d'abord contre Okinawa, puis Formose, ensuite Luçon enfin les Visayas.
Au-dessus de Formose, l'aéronautique navale américaine se heurta à environ un millier d'avions engagés par les Japonais. Selon l'amiral Nimitz, Modèle:Citation. Dans la confusion, du fait des nombreux sillages de navires, de traînées de feu et de fumée, les aviateurs nippons rapportèrent que Modèle:Unité américains avaient été touchés<ref>Modèle:Harvsp</ref> ! La propagande japonaise n'hésita pas à parler de « défaite aussi terrible que celle de la flotte tsariste, il y a Modèle:Nombre ». Comme les Modèle:USS<ref>USS Canberra (CA-70) DANFS</ref> et Modèle:USS<ref>USS Houston (CL-81) DANFS</ref> furent sérieusement endommagés, les 13 et 14 octobre, les Américains déployèrent beaucoup d'efforts pour ramener à bon port la « division des éclopés » (CripDiv1), en les utilisant comme appât pour attirer des forces navales japonaises. Le vice-amiral Shima sortit d'ailleurs de Kure le Modèle:Nobr avec sa Modèle:5e flotte qui comptait deux croiseurs lourds pour achever Modèle:Citation, mais les reconnaissances aériennes convainquirent l'état-major nippon de ne pas insister<ref>Modèle:Harvsp</ref>.
Au cours de ces combats aériens violents à l'occasion de ces bombardements préparatoires, plus de Modèle:Unité japonais furent détruits pour la perte d'une centaine d'appareils abattus et Modèle:Unité américains tués. Du point de vue de la destruction de la puissance aérienne ennemie, entre le 11 et le 16 octobre, ce fut Modèle:Citation, toujours selon l'amiral Nimitz. Les amiraux Ozawa et Kurita virent dans ces pertes subies alors par l'aviation japonaise une cause majeure de l'échec des plans du haut commandement japonais<ref name="Oz_SBS 55/227 p. 225">Ozawa IJN USSBS Modèle:N°/227 Modèle:P.</ref>.
Le débarquement américain sur l'île de Leyte
Partie principalement de Manus en mer de Bismarck le Modèle:Nobr, la {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | VIIe{{#if:| }} }} flotte se présenta le 17 devant le golfe de Leyte. Les pilonnages préparatoires de la part des cuirassés anciens et des croiseurs du TG 77.2 du contre-amiral Oldendorf, ainsi que des appareils des porte-avions « à tout faire »<ref name="Note6" group="Note"/> du TG 77.4 du contre-amiral Thomas Sprague, commencèrent le 18. Le 19, Tacloban, au fond du golfe de Leyte fut également bombardée et les premières troupes américaines débarquèrent sur l'île de Dinagat au nord-est du détroit de Surigao. Pendant ce temps, l'aviation embarquée de la {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IIIe{{#if:| }} }} flotte continuait le bombardement des aérodromes des forces aériennes basées à terre<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Le Modèle:Nobr, le débarquement commença sur l'île de Leyte sur les plages de Palo (celle-là même où débarqua MacArthur<ref name="Mi_1996 p=48">Modèle:Harvsp.</ref>), Dulag et San Jose. Le débarquement de la {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | VIe{{#if:| }} }} armée du lieutenant general Krueger se déroula sans grandes difficultés<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Dès le lendemain, Modèle:Unité des {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | XXIVe{{#if:| }} }} et {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Xe{{#if:| }} }} corps d'armée avaient débarqué et Tacloban, la ville la plus importante de Leyte, était libérée<ref name="Mi_1996 p=48"/>. Cependant, les QG des troupes à terre restaient très proches des plages, les rendant d'autant plus vulnérables à une attaque de navires japonais entrés dans le golfe.
L'aviation japonaise, qui disposait d'un grand nombre d'aérodromes sur Luçon, ne resta pas inactive. Le Modèle:Nobr, le grand croiseur léger Modèle:USS fut gravement endommagé par une torpille aérienne tandis qu'une bombe touchait l'USS Sangamon<ref>USS Sangamon (CVE-26) DANFS.</ref>,<ref name="Mi_1996 p=48"/>. Le 21, c'est au tour du croiseur lourd Modèle:HMAS d'être atteint à la passerelle par une attaque suicide d'un bombardier en piqué Val qui tue le commandant et blesse grièvement le commodore Collins<ref name="Note7" group="Note"/> qui commandait le Groupe de couverture rapprochée (TG 77.3). Il sera remplacé par le contre-amiral Berkey<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Mais pendant trois jours, il n'y a eu aucune indication d'une sortie imminente de la flotte japonaise, excepté une augmentation du trafic des pétroliers et des navires auxiliaires entre le Nord de Bornéo et les parages de Mindoro.
Cependant le temps était mauvais, ce qui retarda la construction de pistes d'aviation sur Leyte, faisant du coup reposer la couverture aérienne rapprochée du débarquement sur les dix-huit porte-avions d'escorte du TG 77.4, le groupe d'appui aérien de la {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | VIIe{{#if:| }} }} flotte. Par ailleurs, l'accélération de l'attaque de Leyte n'a été que modérément appréciée par le général MacArthur qui pensait que l'amiral Halsey avait minimisé la capacité de résistance japonaise. Cela a conduit à faire débarquer des troupes initialement prévues pour attaquer Yap, et ne disposant donc que d'approvisionnements pour une opération très brève par rapport à l'attaque de Leyte. Un flux important et continu d'approvisionnement devenait donc impératif et l'irruption de forces navales japonaises dans le golfe de Leyte qui transformerait la zone en champ de bataille, mettrait en grande difficulté les troupes débarquées à terre<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Malgré la météo, quelques appareils japonais étaient parvenus à redécoller et attaquer les têtes de pont. Ils avaient mitraillé les plages et détruit un nombre non négligeable de dépôts de munitions et de carburant<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Comme on le verra plus tard, les flottes de Kurita et Nishimura seront attaquées par l'aviation embarquée américaine et les pilotes japonais seront mis à contribution pour la repérer et l'attaquer. Mais les reconnaissances lancées par l'aviation navale japonaise basée à terre ne permettront de localiser que le TG 38.3 au matin du 24 octobre<ref>Modèle:Harvsp.</ref> (voir plus loin).
Sortie de la Flotte impériale
Le vice-amiral Kurita a appareillé le Modèle:Nobr du mouillage des îles Lingga, avec sept cuirassés, onze croiseurs lourds et deux croiseurs légers, et il est arrivé en baie de Brunei, à Bornéo le 20 en début d'après-midi. Il apprit alors que le débarquement américain avait commencé, le jour même, sur la côte orientale de l'île de Leyte.
Le vice-amiral Ozawa, avec un porte-avions d'escadre, trois porte-avions légers (ne portant au total qu'une centaine d'appareils), les deux cuirassés hybrides (sans aucun appareil embarqué), et trois croiseurs légers, a quitté la mer intérieure le 20 pour aller prendre position au nord-est de Luçon. Sa mission était d'attirer la Task Force 38 et ses porte-avions rapides et cuirassés le plus loin possible du golfe de Leyte<ref name="Oz_SBS 55/227 p=219-220"/>,<ref>Modèle:Harvsp</ref>.
Le vice-amiral Shima, qui était sorti de Kure avec deux croiseurs lourds et un croiseur léger le 14, se trouvait dans le détroit de Formose. Il a alors appris que les ordres avaient changé, qu'il ne devait pas rejoindre le Corps principal du vice-amiral Ozawa, mais relâcher en baie de Coron, dans les îles Calamian le 23, et gagner le détroit de Surigao pour coopérer dans le golfe de Leyte avec la Force du vice-amiral Kurita, qui devrait y arriver le 25 au matin<ref name="Millot p50">Modèle:Harvsp</ref>. Il n'apprendra qu'un peu plus tard par radio que le vice-amiral Nishimura avait une mission identique, mais en raison de la consigne de silence radio imposée aux forces à la mer, il n'aura aucun moyen d'établir une liaison avec son collègue alors qu'ils ne sont qu'à une cinquantaine de nautiques.
Le vice-amiral Kurita scinde en deux la Force d'attaque de diversion Modèle:N°
À Brunei, le vice-amiral Kurita a fait refaire les pleins de carburant, auprès de pétroliers qui y avaient eu rendez-vous<ref name="Ku_SBS 19/47 p=34"/>. Il a réuni les commandants des navires, et leur a fait part de son intention de manœuvre qui était une attaque des forces amphibies américaines dans le golfe de Leyte, à la fois par le nord et par le sud. Il comptait conduire la majeure partie de ses forces, soit cinq cuirassés, dix croiseurs lourds, deux croiseurs légers et quinze destroyers, en passant par la mer de Sibuyan puis le détroit de San-Bernardino, contourner l'île de Samar par le nord et l'est pour aller attaquer, le 25 au matin, les forces amphibies américaines jusqu'à Tacloban, au fond du golfe de Leyte. Il a alors indiqué au vice-amiral Nishimura qu'il devrait passer avec ses deux cuirassés (Fuso et Yamashiro), le croiseur Modèle:Navire et quatre destroyers par le détroit de Balabac et la mer de Sulu, pour entrer ensuite dans le golfe de Leyte par le sud, c'est-à-dire par le détroit de Surigao, le 25 au matin également<ref name="Ku_SBS 9/47 p=36"/>. Les deux forces réunies devaient repartir par le détroit de Surigao<ref>Modèle:Harvsp</ref>.
Tous les bâtiments du vice-amiral Kurita ont quitté Brunei le 22 octobre tôt le matin. Ils étaient menés par le contre-amiral Hashimoto, commandant la Modèle:5e division sur le Modèle:Navire, suivi du Haguro. Dans l'ordre suivaient quatre [[Classe Takao|croiseurs de la Modèle:4e division]], menée par l'Modèle:Navire portant la marque du vice-amiral Kurita, les deux super-cuirassés Modèle:Navire et Modèle:Navire, avec leur batterie d'artillerie principale de neuf canons de Modèle:Unité et le cuirassé Nagato, formant la Modèle:1ère division commandée par le vice-amiral Ugaki, deux cuirassés rapides Modèle:Navire et Modèle:Navire formant la Modèle:3e division commandée par le vice-amiral Yoshio Suzuki, deux croiseurs de la Modèle:Classe et les deux croiseurs de la Modèle:Classe, formant la Modèle:7e division aux ordres du contre-amiral Shirahishi enfin deux croiseurs légers de la Modèle:Classe et les destroyers. Les deux cuirassés anciens de la Modèle:2e division du vice-amiral Nishimura appareillèrent peu après flanqués du croiseur lourd Modèle:Navire.
Parallèlement, la flotte du vice-amiral Shima descendait au sud-ouest en longeant les côtes occidentales des Philippines afin de rejoindre et grossir celle de Nishimura peu avant l'entrée du détroit de Surigao<ref name="Millot p50" />. Au total donc, quatre flottes japonaises faisaient route vers le golfe de Leyte (Kurita, Nishimura, Shima et les porte-avions d'Ozawa), ce qui pouvait paraitre une force de frappe considérable. Mais à l'état-major de la Flotte Combinée, le chef d'état-major, le vice-amiral Ryūnosuke Kusaka n'y voyait que Modèle:Citation.
Les sous-marins américains attaquent dans le passage de Palawan
Des sous-marins de la {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | VIIe{{#if:| }} }} Flotte américaine avaient été déployés pour tenter de repérer les forces japonaises qui arriveraient par l'ouest des Philippines. Le Modèle:Nobr vers minuit, alors qu'elle navigue à l'ouest de l’île de Palawan, la Force d'attaque de diversion Modèle:N° du vice-amiral Kurita est repérée par deux sous-marins, les Modèle:USS<ref>USS Dace (SS-247) DANFS.</ref> et Modèle:USS<ref>USS Darter (SS-227) DANFS.</ref>, qui signalent son approche<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Malgré l'interception du message des submersibles, l'escadre japonaise tarde à prendre des mesures de lutte anti-sous-marine, en raison de la présence de récifs coralliens dont la localisation est peu précisée sur les cartes. Le 23 octobre à l'aube, les deux sous-marins torpillent et coulent l’Modèle:Navire et le Modèle:Navire et avarient gravement le Modèle:Navire qui est obligé de se replier vers Singapour<ref name="Ku_SBS 9/47 p=36-38"/>,<ref>Modèle:Harvsp</ref>, remorqué par les navires ayant secouru les rescapés de l’Modèle:Navire et du Maya : les destroyers Asashimo et Naganami. Le coup est d'autant plus sévère pour les Japonais que, parmi les pertes ou les rescapés qui vont retourner à Singapour, on compte de nombreux personnels qui, à bord de l'Atago, étaient des spécialistes des transmissions, dont l'absence sera durement ressentie lors des combats des jours suivants<ref name="Ko_SBS35/149 p=147">Koyanagi IJN USSBS Modèle:N°/149 Modèle:P.</ref>,<ref name="VW_p.37">Modèle:Harvsp.</ref>. Pour les États-Unis, le prix à payer est faible : seul le Darter, à la poursuite du Takao qu'il comptait bien achever, s'échoue à Modèle:Unité sur un récif, et doit être abandonné le lendemain. Alerté, le Dace réussit à en recueillir l'équipage, juste avant l'arrivée de destroyers japonais qui ne trouvent qu'une épave sabordée<ref name="VW_p.37" />.
Le vice-amiral Kurita, qui était à bord de l’Modèle:Navire, se retrouve à la mer. Il est recueilli par le destroyer Modèle:Navire. Le commandement de l'escadre est alors assuré par le vice-amiral Ugaki<ref name="Ug_pwencycl.">Ugaki The Pacific War Online Encyclopedia</ref> à bord du cuirassé Modèle:Navire. Dans l'après-midi, Kurita transfère sa marque sur le Yamato et reprend le commandement de la Force d'attaque de diversion<ref name="VW_p.37" />. Mais les Américains sont en alerte, la principale force d'attaque japonaise est repérée et suivie à la trace par des sous-marins qui vont la signaler, dans la nuit du 23 au Modèle:Nobr à proximité du détroit de Mindoro, alors que les porte-avions du vice-amiral Ozawa (qui devaient servir de leurre) ne se sont toujours pas fait repérer<ref>Modèle:Harvsp</ref>,<ref>Modèle:Harvsp</ref>.
Bataille de la mer de Sibuyan
Le Modèle:Nobr au soir, le vice-amiral McCain, qui commandait le Task Group 38.1 (le plus puissamment armé de la TF 38) avait reçu l'ordre de mettre cap à l'est vers Ulithi, à environ Modèle:Unité, pour y reposer ses équipages et se réapprovisionner en munitions. Une fois connue la présence d'une importante force japonaise se dirigeant vers la mer de Sibuyan, les autres Task Groups de la Task Force 38 ont refait leurs pleins de carburant à la mer le Modèle:Nobr à l'aube, à Modèle:Unité au nord-est de Samar. Puis les Task Groups ont reçu ordre de se déployer sur une ligne nord-ouest/sud-est à Modèle:Unité les uns des autres, au large de la côte des Philippines. Dans la nuit du 23 au Modèle:Nobr, l'aviation japonaise n'a réussi à localiser que le TG 38.3. Le 24, celui-ci se trouvait au large de Luçon, à Modèle:Unité à l'est de l'île de Polillo. Le TG 38.2 se situait à Modèle:Unité du détroit de San-Bernardino tandis que le TG 38.4 était positionné à hauteur du détroit de Surigao, plus précisément à Modèle:Unité de la pointe sud de Samar. Le vice-amiral Mitscher commandait la TF 38 et avait sa marque sur l'Modèle:USS dans le TG 38.3. L'amiral Halsey avait la sienne sur l'Modèle:USS au sein du TG 38.2 et se trouvait au centre du dispositif<ref>Modèle:Harvsp</ref>.
Porte-avions rapides américains contre cuirassés japonais
La TF 38 lança peu après Modèle:Heure des patrouilles aériennes de reconnaissance à peu près « tous azimuts ». Vers Modèle:Heure, la Force d'attaque de diversion avec ses cinq cuirassés et neuf croiseurs est repérée dans le détroit de Tablas, naviguant à Modèle:Nobr, cap au 030, alors qu'elle allait entrer dans les eaux étroites de la mer de Sibuyan, entourées de montagnes atteignant plus de Modèle:Unité<ref name="W_p=46">Modèle:Harvsp</ref>. C'est la première fois que l'on voit en opération les cuirassés géants dont on ne connait pas les caractéristiques exactes, tout en estimant qu'ils surpassent les plus puissants cuirassés américains. Prévenu vers Modèle:Heure, l'amiral Halsey ordonne au contre-amiral Sherman qui commande le TG 38.3 et au contre-amiral Davison, qui commande le TG 38.4 de rallier au plus vite le TG 38.2. Il n'est pas question de s'aventurer en mer de Sibuyan où des mines ont peut-être été mouillées, où l'on est certain de se trouver à portée de l'aviation japonaise basée à terre, et sans que les porte-avions japonais aient été localisés. La mission de la {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IIIe{{#if:| }} }} flotte est évidemment d'arrêter avant la nuit la puissante escadre qui se trouve en mer de Sibuyan<ref name="W_p=46"/>.
La « force du sud » japonaise est repérée et attaquée en mer de Sulu
Mais à la même heure, un appareil de l'Modèle:USS qui fait partie du TG 38.4 repère deux cuirassés, un croiseur lourd et quatre destroyers, en mer de Sulu, au sud-ouest de Negros, marchant à Modèle:Nobr, cap au nord-est. Une attaque aérienne de Modèle:Nobr est aussitôt déclenchée, qui ne réussit pas, malgré quelques coups au but, à ralentir les navires du vice-amiral Nishimura, car c'est d'eux dont il s'agit. Chez les Américains, la situation est jugée alarmante. En effet, cela signifie que les Japonais ont l'intention d'attaquer Leyte à la fois par le nord et par le sud. L'amiral Halsey est préoccupé car il y a maintenant deux problèmes à résoudre, tandis que les porte-avions ennemis ne figurent pas parmi les navires repérés<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Halsey ne modifie pas ses ordres, il estime nécessaire de concentrer ses forces contre l'escadre la plus puissante qui menace le détroit de San-Bernardino. Le mouvement du TG 38.4 vers le nord va toutefois l'empêcher d'atteindre la « force du sud ». Ce sera donc à la {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | VIIe{{#if:| }} }} flotte d'en faire son affaire<ref name="W_p=47-48">Modèle:Harvsp.</ref>, et le vice-amiral Kinkaid l'indique aussitôt au contre-amiral Oldendorf qui commande le Task Group de bombardement et d'appui feu (TG 77.2), qui compte six cuirassés anciens.
Peu après dans la matinée, une nouvelle flotte composée de deux croiseurs lourds, un croiseur léger et de destroyers japonais est repérée par un quadrimoteur de la Modèle:5e Air force<ref name="Millot p69">Modèle:Harvsp</ref> au nord-ouest de celle précédemment attaquée. Les Américains la considèrent alors comme faisant partie de la même force. En réalité, ces bateaux ont le même objectif mais ne relèvent pas du même commandement et opèrent séparément<ref>Kurita USSBS Modèle:N°/47 Modèle:P.</ref>. C'est évidemment la Modèle:5e flotte de Shima. Elle ne sera pas attaquée et le vice-amiral ne se rendra même pas compte que ses navires ont été repérés par l'ennemi<ref name="W_p=47-48"/>. Mais pour Halsey et ses subordonnés, la situation s'aggrave car la menace japonaise est désormais presque aussi importante au sud qu'au nord<ref name="Millot p69"/>.
L'USS Princeton est immobilisé en flammes à l'est de Luçon
Vers Modèle:Heure, la première vague d'attaque du TG 38.2 du contre-amiral Bogan décollait des Modèle:USS et Modèle:USS pour contrer la force japonaise en mer de Sibuyan. Au nord du dispositif américain en revanche, le contre-amiral Sherman peinait à exécuter les instructions de l'amiral Halsey. Il avait lancé très tôt vingt chasseurs pour attaquer les aérodromes de Manille. Après le départ des avions de reconnaissances à l'aube, la vague d'attaque était préparée pour le décollage en attendant le retour des appareils en vol. Mais il restait à peine assez de chasseurs pour les patrouilles de combat aérien qui devaient couvrir le Task Group<ref>Modèle:Harvsp</ref>.
Or, le TG 38.3 avait été localisé par les avions de reconnaissance japonais, et trois vagues d'avions de la Modèle:1ère flotte aérienne du contre-amiral Ōnishi<ref name="1AF_IJF">Modèle:1st Air Fleet Imperial Japanese Fleet</ref>,<ref name="On_pwencycl.">Onishi The Pacific War Online Encyclopedia</ref>, sont repérées au radar vers Modèle:Heures, dont une d'au moins Modèle:Nobr, dans l'ouest-sud-ouest.
Sept chasseurs Hellcats de l'Modèle:USS (VF-15) s'interposent et au terme d'un violent combat aérien d'une heure et demi, le commander McCampbell<ref>Bio McCampbell NHHC.</ref> qui commande le groupe établit le record de neuf victoires en une journée. Seize autres au moins sont à mettre au compte de ses coéquipiers et les assaillants japonais qui n'ont pas été abattus sont dispersés. À peu près au même moment, des Hellcats de Modèle:USS interceptent des bimoteurs G4M Betty. Douze sont abattus et les autres mis en fuite. Une troisième vague japonaise est prise à partie par les chasseurs et la DCA du porte-avions léger Modèle:USS et c'est un nouveau carnage parmi les aviateurs japonais, pour la plupart inexpérimentés<ref>Modèle:Harvsp</ref>.
Mais à Modèle:Heure, jailli d'un nuage, un bombardier Judy (il sera abattu peu après par deux Hellcats)<ref>Modèle:Harvsp</ref> place une bombe de Modèle:Unité sur l'Modèle:USS. L'impact provoque un incendie qui fait exploser dans le hangar des avions aux réservoirs de carburant pleins et prêts à être hissés sur le pont d'envol<ref>Modèle:Harvsp</ref>. À Modèle:Heure, le porte-avions est secoué par une violente explosion. Les équipes de sécurité vont s'affairer toute la matinée et une partie de l'équipage est évacuée. Croiseurs et destroyers se portent au secours du navire immobilisé, tandis qu'une nouvelle attaque aérienne japonaise est repoussée par la chasse embarquée des Modèle:USS et Modèle:USS. Les pertes de l'aviation japonaise ont été très importantes, le contre-amiral Sherman les a estimées à Modèle:Nobr, mais il n'est plus possible au TG 38.3 de faire mouvement<ref>Modèle:Harvsp</ref>.
Cuirassés et croiseurs japonais sous les bombes en mer de Sibuyan
À Modèle:Heure, les appareils de la première vague du TG 38.2 (19 chasseurs Hellcats, 12 bombardiers Helldivers et 13 bombardiers torpilleurs Avengers) aperçoivent les navires japonais dans le détroit de Tablas à l'est de Mindoro, sans couverture de chasseurs, mais la DCA est « terrifiante », par la multitude de pièces de Modèle:Unité à Modèle:Unité, mais aussi par les tirs de shrapnel anti-aériens des grosses pièces. Les pilotes de l'USS Intrepid ont rapporté avoir mis deux torpilles sur un cuirassé de la Modèle:Classe, et une sur un croiseur lourd, une bombe de Modèle:Unité sur un Kongo et probablement une sur un Yamato<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. À la suite de cette attaque, gravement avarié, le croiseur lourd Modèle:Navire a dû rebrousser chemin pour rentrer à Singapour<ref name="Ku_SBS 9/47 p=36-38"/>,<ref name="Ko_SBS35/149 p=149">Koyanagi IJN USSBS Modèle:N°/149 Modèle:P.</ref>, le contre-amiral Hashimoto transférant sa marque sur le Haguro<ref>TROM Myoko Combined Fleet.</ref>.
La seconde frappe de l'USS Intrepid avec 14 Hellcats, 12 Helldivers et 9 Avengers retrouve les navires japonais vers Modèle:Heure-Modèle:Heure à une cinquantaine de kilomètres plus à l'est, ayant donc marché à 18 nœuds (Modèle:Unité). Un Yamato a encaissé trois torpilles et une bombe de Modèle:Unité et le Modèle:Navire une bombe également. Quelques minutes après l'attaque, une forte explosion a été observée sur le cuirassé de la classe Yamato qui venait d'être touché<ref name="W_p=55">Modèle:Harvsp.</ref>.
La troisième attaque est enfin menée par l'aviation embarquée des Modèle:USS et Modèle:USS du TG 38.3 du contre-amiral Sherman. Avec 16 Hellcats, 20 Helldivers et 33 Avengers, elle atteint la force japonaise vers Modèle:Heure. Un des cuirassés de la classe Yamato était seul, au sud-est de l'île de Marinduque, dans les eaux où il avait été vu lors de la précédente attaque. Il perdait du mazout, avançait à petite vitesse vers le nord-ouest, l'avant enfoncé. Deux groupes de deux cuirassés avec des croiseurs étaient à Modèle:Nobr à l'est, à mi-parcours du détroit de San-Bernardino en mer de Sibuyan. Les aviateurs américains ont revendiqué plusieurs torpilles et plusieurs bombes sur le cuirassé avarié de Modèle:Classe, sur l'un des cuirassés rapides de la Modèle:Classe, et sur des croiseurs lourds. Après l'attaque, ils ont rapporté que le cuirassé de classe Yamato était immobilisé et que d'autres semblaient très endommagés<ref name="W_p=55"/>. Mais les pilotes américains étaient unanimes sur un point : l'escadre de Kurita ne s'était pas disloquée pour échapper aux tirs mais manœuvrait au contraire d'un seul bloc sans trop s'écarter de sa route. Cette escadre représentait toujours la force principale<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Mais pour l'amiral Halsey et le vice-amiral Mitscher, les porte-avions japonais étaient aussi un grave sujet de préoccupation.
Nouvel objectif de la {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IIIe{{#if:| }} }} Flotte : les porte-avions japonais
L'amiral Halsey était convaincu qu'une attaque à tout-va comme celle à laquelle étaient soumises les forces navales américaines devaient comporter une participation des porte-avions nippons. Le vice-amiral Mitscher, qui se trouvait avec le TG 38.3, constatait que les attaques étaient pour une part menées par de l'aviation embarquée (leurs crosses d'appontage en attestaient<ref name="Mi_p=94" />) sans pourtant avoir la moindre idée de l'endroit où se trouvaient les porte-avions ennemis<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. En réalité, les Américains ignoraient qu'une partie de l'aviation embarquée avait été basée à terre.
Le vice-amiral Ozawa n'avait pourtant pas ménagé sa peine pour se faire repérer. Il avait notamment rompu le silence radio et envoyé la majeure partie de ce qui restait de son aviation embarquée (réduite à une centaine d'appareils) attaquer le TG 38.3. Mais les Américains n'avaient pas identifié l'origine de cette attaque, qui s'était noyée parmi les attaques venues de Luçon. En effet, les pilotes japonais avaient reçu ordre de ne pas rentrer sur leurs porte-avions, mais d'aller se poser à Luçon, tant les chances de survie de ces bâtiments paraissaient faibles<ref name="Woodward p109-110">Modèle:Harvsp.</ref>.
À la recherche des porte-avions
Le vice-amiral Mitscher avait donc, vers Modèle:Heure demandé au contre-amiral Sherman d'envoyer des reconnaissances vers le nord, entre les caps 350 et 040. Mais plusieurs attaques japonaises en fin de matinée ont accaparé la chasse embarquée américaine, au point que le contre-amiral Sherman a dû demander au vice-amiral Mitscher d'envoyer les reconnaissances sans couverture de chasse, ce qui fut fait vers Modèle:Heure<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Pendant ce temps, les équipes de sécurité de l'Modèle:USS et de plusieurs bâtiments du TG 38.3, en particulier du grand croiseur léger Modèle:USS et du croiseur léger anti-aérien Modèle:USS, s'étaient efforcées de venir à bout des incendies qui ravageaient le porte-avions léger, et paraissaient près d'arriver à leurs fins.
En ce début d'après-midi, la situation était incertaine, aux yeux des principaux commandants à la mer. Les porte-avions japonais n'avaient pas été repérés, ce qui préoccupait le vice-amiral Ozawa parce qu'il n'était pas en situation de jouer le rôle de diversion qui lui était imparti par le plan Sho-Gô, tandis que l'amiral Halsey aurait voulu connaître la position et la force de l'escadre des porte-avions japonais. Quant au vice-amiral Kurita, il n'avait pas subi de perte trop grave du fait des attaques aériennes, mais un de ses grands cuirassés était à la traîne avec une perte de flottabilité, et surtout il ignorait ce qu'il aurait à affronter, s'il parvenait à franchir le détroit de San-Bernardino.
L'amiral Halsey avait cependant une conviction à défaut de certitude, il lui fallait utiliser ses porte-avions rapides pour les frappes « au delà de l'horizon », mais utiliser ses cuirassés pour achever les navires ennemis endommagés. Peu après Modèle:Heure, Halsey avait donc signalé à Nimitz et à MacArthur sa décision de former une Task Force 34 sous le commandement du vice-amiral Lee pour engager l'ennemi au canon, à longue distance, avec les cuirassés Modèle:USS, Modèle:USS, Modèle:USS et Modèle:USS, deux croiseurs lourds, trois grands croiseurs légers et deux escadrilles de destroyers, prélevés sur les TG 38.2 et 38.4. Pour l'amiral Halsey, c'était l'annonce d'une intention, mais le vice-amiral Kinkaid, qui a intercepté le message, a cru comprendre que c'était chose faite. Lorsque l'amiral Halsey précise, deux heures plus tard, que la TF 34 sera formée si l'escadre japonaise débouche du détroit de San-Bernardino<ref name="W p65">Modèle:Harvsp.</ref>, le message radio n'est pas intercepté par la {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | VIIe{{#if:| }} }} flotte.
La situation tactique (ou du moins l'image que les états-majors en percevaient) a alors beaucoup évolué dans les heures qui ont suivi. À Modèle:Heure, une énorme explosion dans le magasin de munitions arrière de l'USS Princeton provoqua des pertes considérables (Modèle:Nobr et Modèle:Nobr) sur les ponts de l'USS Birmingham qui se trouvait alors presque bord à bord avec le porte-avions. Au même moment, l'aviation embarquée du TG 38.3 repoussait une nouvelle attaque aérienne contre l'Modèle:USS qui en réchappa de peu<ref>Modèle:Harvsp</ref>.
Mais surtout, trois vagues d'attaques aériennes américaines se succèdent, chacune menées par un des trois Task Groups de la TF 38. La première, celle du TG 38.3, a signalé une fois encore qu'un Yamato était immobilisé. Mais le rapport des aviateurs, transmis à l'amiral Halsey après un débriefing par des officiers de l'état-major du vice-amiral Mitscher, a signalé sobrement que deux croiseurs lourds et un cuirassé, au demeurant non identifiés, ont été endommagés<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Les deux dernières vagues d'assaut de l'aviation embarquée américaine ont été le fait des Task Groups du contre-amiral Davison (TG 38.4) et du contre-amiral Bogan (TG 38.2). Les rapports des aviateurs se sont dans les deux cas avérés exagérément optimistes quant aux dégâts subis par les grands bâtiments japonais. Ils furent en effet transmis à l'amiral Halsey sans un debriefing aussi sérieux que pour ceux du TG 38.3. Un point a cependant particulièrement retenu l'attention : certains grands bâtiments ont été signalés à Modèle:Nobr à l'ouest de la position où ils avaient été observés précédemment et marchant cap à l'ouest, ce qui faisait penser qu'ils étaient sur une route de retraite<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Effectivement, à partir de Modèle:Heure, le vice-amiral Kurita a fait faire demi-tour à la Force d'attaque et de diversion no 1, pour attendre le résultat des attaques de l'aviation japonaise sur les porte-avions américains, s'est-il justifié auprès de l'amiral Toyoda<ref name="Ku_SBS 19/47 p=39">Kurita IJN Modèle:N°/47 Modèle:P.</ref>,<ref name="W_p=74">Modèle:Harvsp.</ref>.
Vers Modèle:Heure, sont arrivés les premiers messages signalant une, puis deux forces comprenant des porte-avions à Modèle:Nobr à l'est de la côte nord de Luçon<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Les observations des reconnaissances étaient les suivantes : un premier groupe repéré composé de quatre cuirassés (dont un doté d'un pont d'envol à l'arrière), cinq ou six croiseurs et six destroyers marchant au Modèle:Unité, puis un second comprenant deux porte-avions de Modèle:Classe, un porte-avions léger, trois croiseurs légers, peut-être un croiseur lourd et au moins trois destroyers, marchant cap à l'ouest à Modèle:Unité, le tout signalé à Modèle:Unité au nord et Modèle:Unité à l'est du groupe précédent<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Toutefois, le vice-amiral Mitscher et son état-major ont considéré qu'il y avait sans doute une surestimation de cette « Force du Nord » car, compte tenu des cuirassés ennemis déjà repérés (cinq en mer de Sibuyan et deux dans la Force du sud), il ne pouvait y en avoir que deux dans la Force du Nord, effectivement dotés d'un pont d'envol à l'arrière. Quant aux porte-avions de la Modèle:Classe, deux exemplaires avaient été mis en service, mais on savait que sur cinq porte-avions d'escadre, trois avaient coulé en mer des Philippines sans qu'on sache précisément à quelle classe ils appartenaient. Le vice-amiral Mitscher signala donc à l'amiral Halsey qu'il estimait cette nouvelle flotte à deux groupes : l'un de quatre cuirassés ou croiseurs lourds, cinq croiseurs et six destroyers, l'autre de deux Shōkaku et un porte-avions léger, trois croiseurs légers et trois destroyers, ce qui était encore surestimé<ref name="Woodward p64">Modèle:Harvsp</ref>.
L'amiral Halsey à la poursuite de la « Force du nord »
Le vice-amiral Mitscher et son chef d'état-major, le commodore Burke en ont tiré la conséquence. À Modèle:Heure, le vice-amiral Mitscher a signalé au contre-amiral Sherman Modèle:Citation, et pour redonner toute sa capacité d'évolution à son Task Group, de saborder l'Modèle:USS ce dont s'est acquitté l'Modèle:USS<ref name="Woodward p64" />. Vers Modèle:Heure, estimant qu'il était trop tard pour lancer une attaque aérienne de jour contre les porte-avions japonais, les deux officiers ont échafaudé un plan de manœuvre pour lancer une attaque de nuit, au canon, exécutée par les cuirassés Modèle:USS et Modèle:USS avec en soutien deux croiseurs légers et une escadrille de destroyers, le tout prélevé sur le TG 38.3. Ce dernier se trouvait alors à Modèle:Nobr au sud des porte-avions japonais, et à Modèle:Nobr au nord des navires censés devoir constituer la Task Force, prévue dans le message de l'amiral Halsey deux heures plus tôt<ref name="W p65" />.
Néanmoins, l'amiral Halsey était versatile et fonceur. Modèle:Citation, avait-il dit une fois, Modèle:Citation Il l'a montré à cette occasion, en changeant radicalement de plan de bataille.
Pour l'analyse de la situation générale, Halsey était convaincu que la force en mer de Sibuyan (désignée comme la « Force centrale ») n'était plus une menace. Il se fondait pour cela sur les rapports des aviateurs ayant participé aux dernières attaques : un cuirassé de Modèle:Classe était désemparé et avait sans doute coulé ; plusieurs autres cuirassés étaient très endommagés, enfin et le plus important, cette Force avait fait demi-tour<ref>Modèle:Harvsp</ref>. En ce qui concerne la nouvelle « Force du Nord », qui n'avait alors fait l'objet d'aucune attaque, il y voyait Modèle:Citation. Il avait toujours cru à la puissance de frappe des porte-avions, et près de trois ans de guerre navale dans le Pacifique ne lui permettaient pas d'imaginer un seul instant que l'escadre de porte-avions ne fût pas une composante importante de la force de frappe de la flotte ennemie<ref name="M1986_p=265"/>. En d'autres termes, une fois repérés les porte-avions ennemis, il ne fallait plus les lâcher<ref name="Mi_p=94">Modèle:Harvsp</ref>.
Il avait cependant une incertitude quant à la composition de cette nouvelle flotte nippone et il ne lui paraissait pas raisonnable d'aller l'affronter sans avoir une supériorité assurée. Cela l'amena à ne pas séparer une TF 34 (qui aurait monté la garde devant le détroit de San-Bernardino) de la TF 38 prévue, pour attaquer la flotte de porte-avions japonais, comme le proposaient, à leur façon, Mitscher et Burke. Pour Halsey, la seule solution possible était d'aller attaquer la « Force du Nord » avec toute la Task Force 38<ref name="W_p=69"/>, et au demeurant, cela n'était pas en contradiction avec les instructions de l'amiral Nimitz<ref name="W_p=29"/>.
Vers Modèle:Heure, le plan de l'amiral Halsey est donc mis en œuvre. Les contre-amiraux Bogan et Davison reçoivent l'ordre de mettre cap au nord, à Modèle:Nobr, avec leurs TG 38.2 et 38.4, pour rallier une heure avant minuit le TG 38.3 et attaquer à l'aube, sous le commandement du vice-amiral Mitscher, la force de porte-avions japonais. Même le TG 38.1 du vice-amiral McCain est mis à contribution, avec ordre de mettre cap au nord, dès qu'il aura ravitaillé<ref name="Mi_p=94"/>. En même temps, un message est adressé au vice-amiral Kinkaid pour lui indiquer que la « Force centrale », très affaiblie, était encore en mer de Sibuyan, et pour l'avertir que l'amiral Halsey faisait mouvement vers le nord avec trois groupes. Cependant, le vice-amiral Kinkaid a interprété ce message en pensant qu'un quatrième groupe (en l'occurrence la TF 34) restait devant le détroit de San-Bernardino<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Un peu après Modèle:Heure, les forces légères qui avaient été avariées en participant au soutien de l'Modèle:USS ont mis le cap vers Ulithi. Le captain Inglis, commandant de l'Modèle:USS a signalé au contre-amiral Sherman Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp</ref>
La situation différait toutefois assez sensiblement de celle qu'avait prise en compte l'amiral Halsey. En ce qui concernait la « Force centrale », le cuirassé géant Modèle:Navire était effectivement très mal en point en milieu d'après-midi du 24, il perdait de la vitesse et de la flottabilité. Lorsqu'il a fait faire demi-tour à sa flotte, le vice-amiral Kurita a ramené l'escadre à proximité du Musashi<ref>TROM Yamato Combined Fleet</ref>. Interrogé après la guerre, il a estimé qu'hormis le Modèle:Navire (devenu une épave immobile) et le Modèle:Navire dont les installations de transmission avaient été endommagées, il n'y avait Modèle:Citation On sait aussi qu'il estimait que de toute façon, au moins la moitié de ses forces seraient détruites dans la bataille. Après les derniers assauts américains qui frappèrent encore durement le Musashi, Kurita abandonna donc le cuirassé géant à son sort et remit le cap à l'est, vers le détroit de San-Bernardino. Ayant encaissé le nombre considérable de Modèle:Nobr et de Modèle:Nobr<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, le Musashi s'est englouti, vers Modèle:Heure<ref name="Ko_SBS35/149 p=149"/> avec plus de Modèle:Unité sur les Modèle:Unité de l'équipage<ref name="TR_Mu" >TROM Musashi Combined Fleet</ref>.
À peu près au même moment, l'amiral Toyada signala de Tokyo Modèle:Citation ce qui signifiait qu'il fallait attaquer et s'en remettre à l'aide divine pour ce qui était des pertes que la flotte aurait à subir<ref name="W_p=74" />.
Le vice-amiral Ozawa avait eu connaissance par une interception radio du repli initial vers l'ouest de la Force centrale. Il en a conclu que le vice-amiral Kurita avait dû renoncer, que sa mission de leurre devenait sans objet et que le plan Sho avait échoué. Il avait donc décidé lui aussi de se replier vers le nord. Mais l'amiral Toyoda ayant par son message grandiloquent rappelé à chacun où était son devoir, comme Nelson à Trafalgar, le vice-amiral Ozawa en conclut qu'il devait chercher le contact avec les forces américaines à tout prix et il détacha les deux cuirassés hybrides Modèle:Navire, Modèle:Navire et quatre destroyers aux ordres du contre-amiral Matsuda qui mirent cap au sud<ref name="Woodward p109-110" />.
Au sein du TG 38.2 du contre-amiral Bogan , un porte-avions, l'Modèle:USS<ref>USS Independence (CVL-22) DANFS</ref> avait été aménagé en « porte-avions de nuit »<ref>Modèle:Harvsp</ref>. La Force d'attaque de diversion Modèle:N° du vice-amiral Kurita qui progressait à nouveau en mer de Sibuyan à plus de Modèle:Nobr n'a pas échappé à ces reconnaissances. Un premier signal est reçu vers Modèle:Heure, un second vers Modèle:Heure, un troisième vers minuit, alors que les navires japonais approchaient du détroit de San-Bernardino.
Mais l'amiral Halsey ne les prit pas en considération, estimant qu'il ne pouvait s'agir que d'une partie des navires attaqués en mer de Sibuyan, ou encore en faisant référence au comportement des marins japonais manifestant un aveuglement Modèle:Citation (en français dans le texte), pour exécuter des ordres inapplicables<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Plusieurs amiraux parmi lesquels le vice-amiral Mitscher<ref>Modèle:Harvsp</ref>, et le vice-amiral Lee, ne partageaient pas la vision de l'amiral Halsey, subodorant que la « Force du Nord » était un leurre. Ceux qui essayèrent d'exprimer leur opinion, comme le contre-amiral Bogan<ref>Bogan The Pacific War Online Encyclopedia</ref> ont essuyé une rebuffade de l'état-major de l'amiral Halsey. Le vice-amiral Mitscher, à qui certains demandaient d'insister auprès de l'amiral, a répondu : Modèle:Citation et le vice-amiral Lee : Modèle:Citation et de conclure Modèle:Citation
Le vice-amiral Kurita pour sa part s'attendait à rencontrer de l'opposition en débouchant en mer des Philippines. Mais après avoir navigué à vue, en ligne de file, dans le détroit de San-Bernardino, il ne vit rien, pas même un destroyer en piquet radar<ref name="Ku_SBS 19/47 p=39"/>. À 00 h 35, il commença à longer la côte de Samar en route vers le golfe de Leyte<ref name="W_p=75">Modèle:Harvsp</ref>.
Bataille du détroit de Surigao
En mer de Sulu, au sud des Philippines, les navires japonais qui devaient attaquer les forces amphibies américaines par le sud dans le golfe de Leyte, ont été repérés le Modèle:Nobr. Les deux cuirassés anciens, le croiseur lourd et les quatre destroyers qui, aux ordres du vice-amiral Nishimura se trouvaient le plus à l'est n'ont subi, dans la matinée, qu'une seule attaque de l'aviation embarquée de la {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IIIe{{#if:| }} }} flotte, avec peu de résultats, ne ralentissant pas la marche des navires. Le groupe du vice-amiral Shima, soit deux croiseurs lourds, un croiseur léger et quatre destroyers, suivait à une soixantaine de kilomètres plus à l'ouest. Également repéré, il ne subit aucune attaque<ref name="W_p=47-48"/>. Ces deux groupes que les Américains ont désigné comme la « Force japonaise du sud », n'avaient en commun que leur objectif : entrer dans le détroit de Surigao vers Modèle:Heure du matin le Modèle:Nobr pour déboucher dans le golfe de Leyte vers Modèle:Heure et y retrouver la « Force centrale » que commandait le vice-amiral Kurita, dont on a vu qu'il allait franchir sans encombre le détroit de San-Bernardino vers minuit dans la nuit du 24 au 25. Pour le reste, ils n'ont pas eu la possibilité de se coordonner, car ils n'ont eu connaissance de cet objectif commun qu'après leur appareillage, Nishimura des îles Lingga (à côté de Singapour), Shima de Kure au Japon, et ils étaient soumis au silence radio imposé aux forces à la mer<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Le vice-amiral Kurita, retardé par les attaques de l'aviation embarquée américaine en mer de Sibuyan, allait avoir au moins six heures de retard. Le vice-amiral Shima l'avait compris et il a forcé la vitesse pour soutenir le vice-amiral Nishimura, sans pour autant le lui signaler. Celui-ci de son côté, considérait que sa mission était d'attaquer les Américains et d'entrer dans le golfe de Leyte en profitant de l'approche de la « Force centrale »<ref name="Ku_SBS 9/47 p=36"/>, et n'estimait pas qu'il fût de son devoir de ralentir. Cette absence de coordination a peut-être aussi été délibérée de la part du vice-amiral Nishimura qui était un peu plus âgé que le vice-amiral Shima. Ce dernier avait été mieux classé dans leur Modèle:39e promotion<ref>Modèle:39e pro Ac Nav Imperial Japanese Fleet</ref> à l'Académie navale d'Etajima, avait une ancienneté supérieure de quelques mois dans le grade de vice-amiral, et aurait donc été commandant supérieur à la mer s'ils avaient opéré ensemble<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Dès que le vice-amiral Kinkaid a donné mission au contre-amiral Oldendorf, commandant du Groupe de bombardement et d'appui feu (TG 77.2) d'arrêter la « Force japonaise du Sud », ordre a été donné aux cuirassés de la Modèle:4e division (BatDiv4) Modèle:USS, Modèle:USS et Modèle:USS de l'Unité d'appui feu nord, aux ordres du contre-amiral George L. Weyler, de rallier les cuirassés de la Modèle:2e division (BatDiv2) Modèle:USS, Modèle:USS et Modèle:USS de l'Unité d'appui feu sud, aux ordres du contre-amiral Chandler<ref>Bio Chandler DANFS</ref>,<ref name="Note8" group="Note"/>. Une Force de bataille a ainsi été constituée, dont la coordination tactique a été confiée au contre-amiral Weyler. Trois croiseurs lourds et deux grands croiseurs légers, vingt destroyers et trente-neuf vedettes lance-torpilles ainsi que deux croiseurs américains, un croiseur australien et six destroyers du Task Groupe 77.3, le Groupe de couverture rapprochée du contre-amiral Berkey complétaient le dispositif<ref name="TF77_K2"/>. Le contre-amiral Oldendorf, commandant du Task Groupe 77.2, assurait la coordination tactique de l'ensemble, avec sa marque sur son navire-amiral de la Modèle:4e division de croiseurs (CruDiv4) l'Modèle:USS.
Persuadé que l'intention de manœuvre japonaise était de détruire les navires des forces amphibies américaines devant les plages de débarquement, le contre-amiral Oldendorf résolut de se placer entre les attaquants japonais et les plages et de ne pas se porter à la rencontre de l'ennemi pour l'engager au canon avec les grands bâtiments. En effet, les cuirassés avaient utilisé une proportion importante de leurs munitions lors des bombardements des jours précédents, leurs dotations en obus de perforation, pour un combat entre navires cuirassés étaient faibles et ils n'avaient pas de temps pour se réapprovisionner en munitions. Il fallait donc mettre en œuvre une tactique reposant sur un combat d'artillerie de courte durée. Tout ceci fut exposé par le contre-amiral Oldendorf lors d'une réunion tenue dans la journée du 24, sur l'Modèle:USS<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Les forces américaines ont pris position le 24, à la nuit tombée : les cuirassés furent déployés dans la partie nord du détroit, en position de « barrer le T » aux navires venant du sud voulant déboucher dans le golfe de Leyte. Les croiseurs étaient placés en route parallèle aux cuirassés un peu plus au sud, en renforçant le flanc gauche, au cas où la force japonaise passée par le détroit de San-Bernardino aurait réussi à percer le dispositif américain. Les destroyers qui devaient s'efforcer d'affaiblir les assaillants en les attaquant à la torpille ont été déployés dans le détroit, et les PT boats jusqu'en mer de Mindanao<ref name="Ww_p=82">Modèle:Harvsp.</ref>.
Attaque des vedettes lance-torpilles et des destroyers
Les PT boats ont repéré l'approche de navires japonais à environ cent kilomètres au sud-ouest du détroit de Surigao, en mer de Mindanao, un peu après Modèle:Heure. Regroupés en treize groupes sur une large zone pour une surveillance optimale, trente neuf PT boats disponibles au sein de la {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | VIIe{{#if:| }} }} Flotte sous les ordres du commander Bowling, étaient à l'affût, par mer calme et nuit nuageuse. À Modèle:Heure, la vedette PT-131 repéra l'approche des navires japonais à 10 nautiques dans l'ouest-sud ouest. Les PT 130, 131 et 152 se portèrent aussitôt à l'attaque mais furent très vite bousculés par les navires japonais qui ripostèrent vigoureusement<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Au fil de la nuit, d'autres PT boats leur succédèrent mais avec des résultats similaires : les vedettes débusquaient les navires japonais (et ce malgré la qualité défectueuse des radars brouillés par l'écho des côtes proches) mais les destroyers et l'artillerie secondaire des grands bâtiments les repoussaient continuellement. Ces actions durèrent jusque vers Modèle:Heure, sans résultats reconnus malgré Modèle:Nobr tirées, et au prix de la perte d'un PT boat<ref>Modèle:Harvsp</ref> (PT-493) et de dix autres endommagés. Trois marins américains ont été tués et vingt autres blessés. Sur le plan tactique, l'attaque des PT Boats bien que courageuse fut un échec. Mais elle permit de renseigner la {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | VIIe{{#if:| }} }} flotte sur la composition et la route suivie par la force du vice-amiral Nishimura<ref>Modèle:Harvsp</ref>.
À Modèle:Heure, des navires japonais ont été repérés au radar, à Modèle:Nobr du navire amiral américain. Vers Modèle:Heure, les destroyers se sont déployés en deux colonnes, la Modèle:54e escadrille de destroyers (DesRon54) aux ordres du captain J. G. Coward, sur le flanc gauche, et la Modèle:24e escadrille de destroyers (DesRon24) aux ordres du captain K. M. McManes, sur le flanc droit, pour attaquer sur les deux flancs les navires emmenés par le vice-amiral Nishimura. Les attaques ont eu lieu vers Modèle:Heure et Modèle:Heure, sous le feu japonais. Près de cinquante torpilles ont été lancées entre Modèle:Unité et Modèle:Unité. Peu avant Modèle:Heure une très importante explosion a été observée sur un des cuirassés<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. La question de savoir de quel cuirassé il s'agissait (Modèle:Navire ou Modèle:Navire) a fait l'objet de débats entre historiens, depuis la fin de la guerre<ref>Senkan ! Flotte combinée.</ref> : en fait, il s'est agi très vraisemblablement du Fusō. Entre Modèle:Heure et Modèle:Heure, le Yamashiro et trois des quatre destroyers japonais ont été torpillés, deux des destroyers ont coulé presque aussitôt, le Yamagumo à Modèle:Heure, le Modèle:Navire à Modèle:Heure, tandis que l'Modèle:Navire a été achevé par les croiseurs américains dans la matinée du 25. La vitesse du Yamashiro est tombée à moins de Modèle:Conversion et comme le croiseur Modèle:Navire et le destroyer Modèle:Navire ralentissaient pour ne pas disloquer ce qui restait de la formation, le vice-amiral Nishimura, pour les inciter à continuer d'avancer à la bataille, a signalé par radio Modèle:Citation, et la progression vers le nord a repris, la vitesse du cuirassé revenue à 18 nœuds. La détermination du vice-amiral Nishimura a inspiré cette réflexion à un officier américain qui l'observait : Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp</ref>.
Au même moment, un nouvel engagement était en cours, entre les PT boats de la {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | VIIe{{#if:| }} }} flotte et les forces japonaises du vice-amiral Shima. Vers Modèle:Heure, au large de l'extrémité sud de l'île de Panaon, le croiseur léger Modèle:Navire a été torpillé, ralenti et laissé à la traine<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Comme la bataille faisait rage entre les navires japonais et les destroyers américains, vers Modèle:Heure, l'épave du Fuso a été secouée d'une énorme explosion et s'est brisée, les divers tronçons continuant à flotter<ref name="TR_Fu">TROM Fuso Combined Fleet</ref>.
Les cuirassés américains « barrent le T » aux cuirassés japonais
Les cuirassés américains, quant à eux, effectuaient des allers et retours d'ouest en est et vice versa, à 5 nœuds, dans le détroit, avec l'intention d'ouvrir le feu lorsque les navires japonais seraient à Modèle:Unité (soit à peu près Modèle:Unité). À Modèle:Heure, alors que la distance était de Modèle:Unité (soit Modèle:Unité) pour les cuirassés et Modèle:Unité (soit un peu plus de Modèle:Unité) pour les croiseurs, le contre-amiral Oldendorf a donné l'ordre d'ouvrir le feu.
Un déluge de feu s'est abattu sur les navires japonais de sorte qu'il fut à peu près impossible à chacun de savoir quel était le résultat de ses tirs, tandis que la riposte japonaise n'avait pas d'efficacité. À Modèle:Heure, le contre-amiral Oldendorf a donné ordre aux cuirassés de faire demi-tour et mettre cap à l'ouest pour éviter de tirer par-dessus les croiseurs du flanc gauche. L'exécution de cette évolution, par suite d'une fausse manœuvre de l'Modèle:USS a un peu perturbé la formation des cuirassés. Mais surtout une division de destroyers, la Modèle:56e escadrille de destroyers (DesRon56) aux ordres du captain Smoot, partie à l'attaque avant l'ouverture générale du feu, s'est retrouvée prise sous des tirs croisés japonais et américains et le contre-amiral Oldendorf a décidé, à Modèle:Heure, de faire cesser le feu<ref>Modèle:Harvsp</ref> mais finalement un seul destroyer, l'USS Alfred W. Grant (DD-649) a sérieusement souffert recevant sept obus japonais de Modèle:Unité et onze obus américains de Modèle:Unité<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Le tir des cuirassés américains a largement dépendu de la performance de leur système de direction de tir, qui avait été modernisé sur certains cuirassés endommagés à Pearl Harbor. L'Modèle:USS a tiré seize salves (93 obus de 16 pouces), l'Modèle:USS treize (69 obus de 14 pouces), l'Modèle:USS neuf (63 obus de 14 pouces), l'Modèle:USS six ( 48 obus de 16 pouces), l'Modèle:USS qui portait la marque du contre-amiral Weyler, une, pour vider ses canons, et l'Modèle:USS aucune<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Lorsque le contre-amiral Oldendorf a ordonné la reprise du feu, à Modèle:Heure, aucune cible n'était plus visible, le champ de bataille était noyé dans la fumée. Le Modèle:Navire avait disparu des écrans radar à Modèle:Heure<ref name="TR_Ya">TROM Yamashiro Combined Fleet</ref>, le Modèle:Navire avait mis cap au sud, comme le dernier destroyer japonais à flot, le Modèle:Navire<ref>Modèle:Harvsp</ref>.
Après avoir remonté le détroit de Surigao pendant une heure à Modèle:Conversion en se dirigeant d'après les éclairs de la canonnade, le vice-amiral Shima, sur le Modèle:Navire, à Modèle:Heure, n'a repéré aucun navire américain, mais est entré en collision avec le Modèle:Navire qui ne gouvernait plus. À Modèle:Heure, le vice-amiral Shima a décidé de se replier et mit le cap au sud<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Ainsi s'est achevée la dernière bataille entre cuirassés de l'histoire, où s'étaient opposés des bâtiments de plus de vingt ans d'âge.
Le contre-amiral Oldendorf a conduit depuis son croiseur amiral la poursuite des éclopés japonais, aux premières heures du jour. Si les croiseurs lourds du vice-amiral Shima ont réussi à se dérober, le Modèle:Navire a coulé dans la matinée du 25 octobre et l'Modèle:Navire a été achevé par les bombardiers des US Army Air Forces le lendemain<ref>Modèle:Harvsp</ref>.
La victoire américaine était écrasante : environ Modèle:Unité japonais ont été tués au prix d'une trentaine de marins américains, mais avec ses munitions (obus et torpilles) presque épuisées et son carburant au plus bas, le Task Group du contre-amiral Oldendorf ne pouvait plus prendre aucune part à une bataille au large de Samar<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Bataille du cap Engaño
Le Modèle:Nobr vers minuit, les trois Task Groups 38.2, 38.3 et 38.4 qui s'étaient rejoints, naviguaient cap au nord-ouest, à Modèle:Nobr, pour aller affronter dès l'aube, les porte-avions japonais qui se trouvaient en mer des Philippines, au large de Luçon, dont l'extrémité nord-est est le cap Engaño. Même si la manœuvre de l'amlral Halsey, qui laissait sans surveillance les cuirassés et croiseurs japonais de la « Force centrale » japonaise qui avaient été attaqués la veille en mer de Sibuyan, ne faisait pas l'unanimité au sein de la {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IIIe{{#if:| }} }} flotte, son intention de constituer une Task Force autour des cuirassés modernes et des croiseurs pour achever les bâtiments qui auront été endommagés par l'aviation embarquée faisait l'objet d'une adhésion résolue<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Vers Modèle:Heure, un hydravion de patrouille maritime Mavis est abattu par la chasse de nuit de l'Modèle:USS à Modèle:Nobr de la Task Force. Un peu après Modèle:Heure, une reconnaissance aérienne a signalé un groupe de trois grands bâtiments et trois petits à Modèle:Nobr au nord, marchant vers le sud-est à Modèle:Nobr, et une demi-heure plus tard, un grand groupe à Modèle:Nobr derrière. Le vice-amiral Mitscher a alors proposé à l'amiral Halsey de venir cap au nord et de former la Task Force 34, ce que le vice-amiral Lee a reçu ordre de faire peu avant Modèle:Heure. Cette TF a été constituée des sept cuirassés des trois Task Groups, constituant une ligne de bataille aux ordres directs du vice-amiral Lee, de deux croiseurs lourds, de cinq grands croiseurs légers et de dix-huit destroyers, l'amiral Halsey assurant lui-même la coordination tactique de cette Force de Frappe de Surface Lourde<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Les porte-avions rapides américains attaquent les porte-avions japonais
Le contact avec la « Force du Nord » a alors été malencontreusement perdu et il n'a pas été possible d'avoir un contact radar avec elle le reste de la nuit. Le vice-amiral Ozawa qui marchait au sud, avait, en effet au cours de la nuit, rappelé le groupe du contre-amiral Matsuda, et la jonction effectuée, était reparti vers le nord pour attirer la {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IIIe{{#if:| }} }} flotte le plus loin possible du détroit de San-Bernardino<ref name="Oz_SBS 15/227 p=222-223">Ozawa IJN USSBS Modèle:N°/227 Modèle:P.</ref>,<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Peu avant Modèle:Heure, les patrouilles de reconnaissance de l'aube ont décollé pour rechercher les porte-avions japonais entre Modèle:Nobr et Modèle:Nobr, entre le nord et l'ouest-sud-ouest. La première vague d'attaque (Modèle:Nobr, Modèle:Nobr et Modèle:Nobr torpilleurs) a suivi et devait attendre en vol que la cible ait été localisée. La recherche ne donnant pas de résultats, elle a été étendue à l'est du nord et à Modèle:Heure, la totalité de la « Force du Nord » (le porte-avions d'escadre Zuikaku, trois porte-avions légers, les deux cuirassés hybrides, trois croiseurs légers et huit destroyers) a été repérée marchant au sud à Modèle:Nobr, à Modèle:Nobr, à 15° à l'est du nord de la TF 38. À Modèle:Heure, les avions américains ont aperçu les sillages des navires japonais. Ils ont été surpris du très petit nombre des chasseurs en couverture, et de l'absence d'avions sur les ponts d'envol.
Quinze à vingt chasseurs japonais ont attaqué les assaillants, mais surclassés par la chasse embarquée américaine, qui a abattu plusieurs d'entre eux, ils se sont repliés et n'ont plus reparu de la journée<ref name="Oz_SBS 15/227 p=222-223"/>. Les navires japonais évoluaient en formation resserrée, les cuirassés en appui rapproché, la Défense Contre Avions était précise et intense, dégageant une fumée épaisse comme un cumulus. Au total, dans la journée, une dizaine d'appareils américains auront été détruits par le feu japonais<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Le vice-amiral Mitscher avait confié au commander McCampbell la coordination de l'attaque qui incluait des éléments de tous les Task Groups, y compris celui du contre-amiral Davison, qui a ainsi participé à l'attaque de toutes les forces japonaises. McCampbell a choisi d'attaquer en priorité les porte-avions et a lancé le groupe de bombardement de l'Modèle:USS (VB-15) sur un porte-avions léger de la Modèle:Classe, qui a reçu huit bombes de Modèle:Nobr et deux torpilles des Avengers du groupe de torpilleurs (VT-15) de l'USS Essex. Attaqué également par des bombardiers de l'Modèle:USS, il a ralenti à Modèle:Nobr, a pris une forte gîte sur bâbord, a explosé et a coulé<ref name="TR_Cht">TROM Chitose Combined Fleet</ref>.
Le second porte-avions léger de la Modèle:Classe atteint par plusieurs bombes, s'est retrouvé immobilisé. Un croiseur léger frappé par une torpille a été secoué par une violente explosion. Le porte-avions d'escadre Zuikaku a été endommagé par une torpille et par plusieurs bombes. Le destroyer Akizuki a sombré<ref name="Oz_SBS 15/227 p=222-223"/>.
Les Américains apprendront plus tard que le vice-amiral Ozawa a alors décidé de transférer sa marque du porte-avions Zuikaku sur le croiseur Modèle:Navire. En effet, les dommages subis par les systèmes de transmission du porte-avions ne permettaient pas de faire savoir à l'amiral Toyoda ni au vice-amiral Kurita que la mission fixée aux porte-avions japonais par le Plan Sho était remplie (les porte-avions rapides américains avaient été attirés à Modèle:Nobr du détroit de San-Bernardino), alors que le croiseur avait des équipements de transmission conçus pour répondre aux besoins d'un état-major de flotte<ref name="Oz_SBS 15/227 p=222-223"/>,<ref>Modèle:Harvsp</ref>,<ref>Modèle:Harvsp</ref>.
Cependant, les résultats communiqués au contre-amiral Carney<ref>Bio _R Carney Naval History and Heritage Command</ref>, chef d'état-major de la {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IIIe{{#if:| }} }} Flotte, lui ont fait déplorer les attaques aériennes répétées contre des navires endommagés, alors que l'amiral Halsey souhaitait que ceux-ci soient achevés par l'artillerie navale. Dès que le contact avait été établi avec la « Force japonaise du Nord », l'amiral avait signifié au vice-amiral Lee de se porter avec la TF 34 au contact de l'ennemi à Modèle:Nobr. Aussitôt les résultats de l'attaque connus, il lui a signalé par radio d'avancer à Modèle:Nobr<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Mais le commandant de la {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IIIe{{#if:| }} }} Flotte commençait à recevoir des messages très alarmistes du vice-amiral Kinkaid, commandant la {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | VIIe{{#if:| }} }} Flotte, au sujet du combat qui se déroulait au large de Samar entre les cuirassés et les croiseurs lourds du vice-amiral Kurita et des porte-avions d'escorte de la {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | VIIe{{#if:| }} }} Flotte<ref name="Woodward 1947_p=119">Modèle:Harvsp</ref>.
Dilemme de l'amiral Halsey
« Où est la Task Force 34 ? » demande l'amiral Nimitz
Une série de messages, parfois non chiffrés, vont ainsi être envoyés par le vice-amiral Kinkaid, commandant de la {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | VIIe{{#if:| }} }} Flotte, annonçant d'abord que des porte-avions d'escorte sont attaqués par des cuirassés et des croiseurs japonais au nord-est de Samar, puis réclamant l'intervention des cuirassés de la {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IIIe{{#if:| }} }} Flotte, que Kinkaid croit chargés de surveiller le débouché du détroit de San-Bernardino. Le troisième message donne la composition de la force japonaise, quatre cuirassés et huit croiseurs, c'est-à-dire non pas une partie mais la totalité de la « Force Centrale » attaquée en mer de Sibuyan. Le quatrième indique que les cuirassés et les grands croiseurs de la {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | VIIe{{#if:| }} }} Flotte sont dans l'incapacité de s'opposer aux grands bâtiments japonais. L'amiral Halsey pense d'abord que la gravité de la situation décrite par le vice-amiral Kinkaid est exagérée, et il va successivement répondre que les cuirassés américains sont avec lui, très au nord de Samar, puis qu'il a rappelé le Task Group 38.1 du vice-amiral McCain, avec cinq porte-avions, et qu'il lui a demandé d'attaquer les navires japonais au large de Samar<ref name="Woodward 1947_p=119" />.
À bord du Modèle:USS, l'amiral Halsey va pendant plusieurs heures devoir ainsi gérer à la fois l'attaque et la destruction des dernières forces aéronavales japonaises au large du cap Engaño, et les appels au secours de la {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | VIIe{{#if:| }} }} Flotte dans le golfe de Leyte. La réalité était que les dégâts subis par la « Force Centrale » japonaise en mer de Sibuyan ont été très surestimés, que ne pas avoir veillé à empêcher cette force de déboucher en mer des Philippines a été une erreur mais que si l'amiral Halsey décidait de faire demi-tour sans délai, il ne pourrait espérer apporter un soutien efficace aux forces américaines dans le golfe de Leyte avant le lendemain matin<ref name="W_p=119-120">Modèle:Harvsp</ref>.
A contrario, face aux porte-avions japonais, la situation se présentait sous les meilleurs auspices, et dans des délais qui se situaient entre une et deux heures, de sorte que l'amiral Halsey n'avait aucune intention de changer ses instructions à court terme, et il a laissé les cuirassés de la TF 34 et les porte-avions de la TF 38 continuer au nord à pleine vitesse<ref name="W_p=119-120"/>. Une deuxième vague d'attaque moins nombreuse, a été lancée et a encore immobilisé plusieurs navires japonais, tandis que quelques autres faisaient des cercles autour des premiers pour les protéger<ref name="W_p=120-121">Modèle:Harvsp</ref>.
Mais, à Modèle:Heure, est arrivé un message, cette fois de l'amiral Nimitz : Modèle:Citation L'amiral Halsey a cru y voir un reproche, il en a pleuré de rage, à la pensée de voir lui échapper son « opportunité en or »<ref name="W_p=120-121"/> comme il le dira plus tard, son chef d'état-major a dû le raisonner. En réalité, le message a été mal déchiffré<ref name="Note9" group="Note"/> mais le mal est fait. Encore un peu après Modèle:Heure, alors que les cuirassés sont à une quarantaine de kilomètres en avant des porte-avions, le contre-amiral Bogan va signaler qu'une reconnaissance aérienne du TG 38.2 a repéré trois porte-avions japonais immobilisés à Modèle:Nobr des cuirassés du vice-amiral Lee, autrement dit après une heure à Modèle:Nobr les cuirassés seront à portée de tir. Les équipages des cuirassés scrutent l'horizon pour voir apparaitre les mâtures des porte-avions japonais. Mais à Modèle:Heure, ordre est donné à la Task Force 34 de virer à 180° pour mettre cap au sud. L'amiral Haisey a alors répondu à la question de l'amiral Nimitz que les cuirassés rapides étaient avec lui et qu'ils naviguaient cap au sud pour aller porter assistance à la {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | VIIe{{#if:| }} }} Flotte, mais il a précisé pour le vice-amiral Kinkaid qu'il ne pouvait pas être attendu plus tôt qu'à Modèle:Heure le lendemain<ref name="W_p=120-121"/>.
Mais cette intervention du Commandant-en-Chef de la Flotte du Pacifique, depuis son QG de Pearl Harbor, auprès du commandant supérieur à la mer, a été sévèrement critiquée, en ce qu'elle a seulement permis aux éclopés de la flotte du vice-amiral Ozawa d'échapper à une destruction imminente. Certains sont allés jusqu'à la rapprocher de celle de l'amiral de la Flotte Dudley Pound, Premier Lord de la Mer, entrainant la dislocation du convoi de Russie PQ 17 à l'été 1942<ref>Modèle:Harvsp</ref>.
...et les cuirassés américains se retirent sans combattre
À midi, la TF 34 est dissoute en tant que commandement autonome. Dans un premier temps, pour se porter au secours de la {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | VIIe{{#if:| }} }} Flotte, l'amiral Halsey choisit d'emmener les six cuirassés modernes, le TG 38.2 du contre-amiral Bogan, avec les porte-avions Modèle:USS, Modèle:USS et Modèle:USS pour la couverture aérienne, trois grands croiseurs légers et huit destroyers. Mais ces petits bâtiments qui devaient assurer la sécurité contre les sous-marins, allaient avoir à soutenir une vitesse élevée pendant sept à huit heures, il fallait avant de filer vers le sud, en refaire les pleins auprès des cuirassés, ce qui a conduit à réduire la vitesse à Modèle:Nobr.
Il appartenait aussi dès lors au vice-amiral Mitscher, ne disposant plus que des deux Task Groups TG 38.3 et 38.4, d'en finir avec les navires du vice-amiral Ozawa et les croiseurs Modèle:USS, Modèle:USS, Modèle:USS, Modèle:USS et dix destroyers ont été remis à sa disposition<ref>Modèle:Harvsp</ref>.
Sans attendre, le vice-amiral Mitscher avait fait décoller vers midi la troisième vague d'assaut aérien, forte de Modèle:Nobr, aussitôt que les avions de la première vague eurent été ravitaillés en carburant et réarmés. Vers Modèle:Heure, le Zuikaku, le Zuihō et un cuirassé hybride ont été repérés semblant peu endommagés, marchant cap au nord à Modèle:Nobr. Douze Helldivers de l'Modèle:USS et neuf de l'Modèle:USS ont lancé des bombes perforantes d'une demi tonne sur le Zuikaku, qui en a encaissé plusieurs, provoquant des incendies.
Le Zuiho a été également endommagé, mais il a semblé en mesure de maîtriser ses incendies. Une nouvelle attaque de l'aviation embarquée sur les Modèle:USS, Modèle:USS et Modèle:USS l'ont endommagé de nouveau. Vers Modèle:Heure, le Zuikaku qui gîtait fortement sur bâbord, a commencé à chavirer et s'est englouti<ref>Modèle:Harvsp</ref>,<ref>TROM Zuikaku Combined Fleet</ref>.
Lorsque le ravitaillement des destroyers s'est achevé vers Modèle:Heure, l'amiral Halsey a changé une nouvelle fois son dispositif, et décidé de ne partir qu'avec l'Modèle:USS qui portait sa marque, l'Modèle:USS, les trois grands croiseurs légers et huit destroyers, laissant le TG 38.2 suivre à la vitesse des autres cuirassés dont la vitesse maximale était inférieure de cinq à six nœuds à celle des cuirassés de la Modèle:Classe<ref>Modèle:Harvsp</ref>.
La quatrième vague d'attaque de l'aviation embarquée américaine est arrivée une demi-heure plus tard. Plusieurs bombes d'une demi tonne et deux torpilles sont venues à bout du Zuiho<ref>Modèle:Harvsp</ref>,<ref>TROM Zuiho Combined Fleet</ref>,<ref>Modèle:Harvsp</ref>.
Au moment où l'amiral Halsey est enfin parti à grande vitesse vers le sud, il ne restait à flot des porte-avions du vice-amiral Ozawa que le Modèle:Navire, immobilisé depuis le début de la matinée. Pensant qu'il avait été abandonné, le contre-amiral Sherman a proposé au vice-amiral Mitscher de le prendre en remorque pour le ramener comme prise de guerre. Mitscher a refusé, ordonnant que les porte-avions américains ne s'approchent pas à moins de Modèle:Nobr des navires japonais. Il a donné ordre au contre-amiral DuBose à qui avait été confié le commandement d'un Task Group 30.3, dont les croiseurs récupérés lors de la dissolution de la TF 34 formaient le noyau, d'aller achever ce porte-avions au canon. Le contre-amiral DuBose a exprimé sa préoccupation de devoir affronter les cuirassés hybrides qui portaient huit pièces de Modèle:Conversion ; mais ceux-ci ayant été signalés s'éloignant vers le nord, le TG 30.3 s'est rapproché du porte-avions et a ouvert le feu vers Modèle:Heure. Le porte-avions qui n'avait pas été abandonné, a riposté, mais à Modèle:Heure, il était en flammes, et il a coulé quelques minutes plus tard. Aucun rescapé n'a été récupéré<ref>Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="TR Chy">TROM Chiyoda Combined Fleet</ref>.
Une cinquième et dernière attaque aérienne avant le coucher du soleil a rassemblé Modèle:Nobr des Modèle:USS, Modèle:USS, Modèle:USS, et Modèle:USS. Peu après Modèle:Heure, elle a pris pour cibles les Modèle:Navire et Modèle:Navire, mais malgré les rapports optimistes des aviateurs américains, ne leur a infligé que de « très légers dommages » selon le chef d'état-major du vice-amiral Ozawa<ref>Modèle:Harvsp</ref>.
Les croiseurs américains ont ensuite recherché d'autres cibles vers le nord et ont ainsi échangé des tirs jusqu'après Modèle:Heure avec des destroyers qui ont réussi à se mettre hors de portée<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Vers Modèle:Heure, pensant avoir affaire à deux cuirassés, le vice-amiral Ozawa a décidé de faire demi-tour, et a marché avec ses deux cuirassés à la rencontre des bâtiments américains. Mais la nuit étant tombée, et ses destroyers commençant à être à court de mazout, le contre-amiral DuBose a fait demi-tour vers Modèle:Heure. Ne rencontrant personne, l'amiral japonais a remis cap au nord, vers le Japon<ref>Modèle:Harvsp</ref>.
Le vice-amiral Lockwood, commandant les sous-marins de la Flotte du Pacifique, avait déployé plusieurs meutes de sous-marins sur les routes de retour des bâtiments japonais, faisant miroiter à ses sous-mariniers Modèle:Citation. Vers Modèle:Heure, l'Modèle:USS<ref>USS Jallao (SS-368) navsource.org</ref> qui faisait partie de la meute des « Clarey's Crushers » (en Modèle:Lang-fr car le commander B. A. Clarey y était l'officier le plus gradé), a coulé de trois torpilles un des trois croiseurs légers de la « Force du Nord » japonaise, le Modèle:Navire de la Modèle:Classe<ref>Modèle:Harvsp</ref>.
Bataille au large de Samar
Le Modèle:Nobr au petit matin, seize des dix-huit porte-avions du Groupe d'appui aérien de la {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | VIIe{{#if:| }} }} Flotte (TG 77.4) que commandait le contre-amiral Thomas L. Sprague<ref name="Bio T_SpNHHC">Bio T_Sprague Naval History and Heritage Command</ref>, allaient prendre position à l'est de l'archipel philippin, pour la journée.
Le Task Group comprenait trois unités :
- l'unité TU 77.4.1 commandée directement par le commandant du TG, au sud, à Modèle:Nobr au sud-est de l'île de Modèle:Lien qui se trouve à l'extrémité sud-est de l'île de Samar, était constituée des Modèle:22e et Modèle:28e Divisions de Porte-avions (CarDiv22 et CarDiv28);
- l'unité TU 77.4.2 commandée par le contre-amiral Felix Stump, à hauteur du détroit de Surigao, à Modèle:Nobr au nord-est, était constituée des Modèle:24e et Modèle:27e Divisions de Porte-avions (CarDiv24 et CarDiv27);
- l'unité TU 77.4.3 commandée par le contre-amiral Clifton Sprague, à Modèle:Nobr au nord-nord-est de Suluan, à l'est de l'île de Samar, dont la côte sud constituait la côte nord du golfe de Leyte, était constituée des Modèle:25e et Modèle:26e Divisions de Porte-avions (CarDiv25 et CarDiv26). Son indicatif radio par lequel elle était souvent désignée était Taffy 3.
La mission du TG 77.4 était le soutien aérien des forces amphibies débarquées sur la côte orientale du golfe de Leyte. La Modèle:22e division de Porte avions était constituée de quatre porte-avions de la Modèle:Classe, les quatorze autres porte-avions appartenaient à la Modèle:Classe, mais les Modèle:USS et Modèle:USS ont été détachés vers Morotai<ref name="TF77_K2"/>. Ces porte-avions d'escorte avaient été conçus pour la lutte anti-sous marine, leur déplacement à pleine charge était de l'ordre de Modèle:Unité pour la classe Sangamon et de Modèle:Unité pour la classe Casablanca, leur vitesse maximale de Modèle:Nobr, leur artillerie principale une pièce unique de [[Canon de 5 pouces/38 calibres|Modèle:Unité]] pour la classe Casablanca, deux sur la classe Sangamon, leur groupe aérien de Modèle:Nobr<ref>Modèle:Harvsp</ref> sensiblement des mêmes types que sur les porte-avions d'escadre (mais les chasseurs y étaient des Wildcats au lieu de Hellcats), avec des bombes semi-perforantes ou hautement explosives d'un quart de tonne plutôt que des bombes perforantes d'une demi tonne, des charges anti-sous marines, et une dotation totale d'une douzaine de torpilles par bâtiment. Ces porte-avions avaient « fait le job » en 1943 dans la bataille de l'Atlantique, mais avaient aussi rendu les plus grands services, dès la fin de 1942 dans le débarquement en Afrique du Nord<ref name="Note10" group="Note"/>, en 1943 dans les débarquements en Italie, et en 1943-1944 dans le Pacifique central, ce qui leur avait valu le surnom de « jeep carriers » qu'on peut traduire en Modèle:Lang-fr<ref name="Note6" group="Note"/>. Pour autant, il n'était aucunement prévu que ces bâtiments aient à affronter les plus puissants cuirassés du monde<ref>Modèle:Harvsp</ref>.
Les porte-avions d'escorte de la {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | VIIe{{#if:| }} }} Flotte face aux cuirassés japonais
À Modèle:Heure, les reconnaissances aériennes et anti-sous marines ont décollé de la TU 77.4.3 qui se trouvait au nord du dispositif américain, marchant au nord en zigzag à Modèle:Nobr. Un peu après Modèle:Heure, quelques signaux prémonitoires (interférences de conversations radio en japonais, échos radar non identifiés dans l'ouest-nord-ouest) ont fait mettre le cap au sud-ouest<ref>Modèle:Harvsp</ref>. À Modèle:Heure, une importante force navale, composée de plusieurs cuirassés aux mâts en pagode et de nombreux croiseurs et destroyers est apparue à l'horizon, dans l'ouest-nord-ouest. Les équipages ont été rappelés aux postes de combat, le cap mis plein est pour pouvoir décoller avec le vent soufflant du nord-est, tout en s'éloignant de l'ennemi, la vitesse poussée à Modèle:Nobr, et les préparatifs de décollage activés<ref>Modèle:Harvsp</ref>.
La surprise était grande sur les navires américains, car pour le commandement de la {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | VIIe{{#if:| }} }} Flotte, la conviction était acquise que la {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IIIe{{#if:| }} }} Flotte contrôlait le débouché en mer des Philippines par le détroit de San-Bernardino<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Mais les marins japonais n'étaient pas moins surpris, car aucun compte-rendu de l'aviation basée à terre n'avait signalé aux forces à la mer la présence des porte-avions d'escorte. La surestimation des forces rencontrées, assez habituelle en pareilles circonstances, qui fait prendre des croiseurs pour des cuirassés et des destroyers pour des croiseurs, a fait penser à l'état-major de la force japonaise qu'il se trouvait en face de porte-avions rapides de la {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IIIe{{#if:| }} }} Flotte<ref name="Ku_pwencycl."/>,<ref name="Ko_SBS35/149 p=150">Koyanagi IJN USSBS Modèle:N°/149 Modèle:P.</ref>,<ref name="Woodward 1947_p=141">Modèle:Harvsp</ref> le vice-amiral Kurita a ordonné Modèle:Citation et à Modèle:Heure, les canons de Modèle:Nobr du Modèle:Navire ont ouvert le feu à Modèle:Unité environ<ref>Kurita USSBS Modèle:N°/47 Modèle:P.</ref>,<ref name="W_p=136">Modèle:Harvsp</ref>.
La supériorité japonaise est manifeste
D'énormes gerbes colorées, jaunes, rouges, vertes ou bleues, se sont élevées dangereusement près des petits porte-avions, manquant de peu l'Modèle:USS, puis l'Modèle:USS<ref name="W_p=136"/>. Le contre-amiral Clifton Sprague a alors demandé au commander W. Thomas de faire tendre un rideau de fumée par les bâtiments d'escorte qu'il commandait, trois destroyers de la Modèle:Classe, et quatre destroyers d'escorte. Mais marchant à une vitesse supérieure sur une route convergente, à 20° au sud de l'est, la force japonaise se rapprochait rapidement et allait mettre les porte-avions en très grande difficulté<ref name="W_p=136"/>, <ref>Kurita IJN USSBS Modèle:N°/47 Modèle:P.</ref>. Un grain de pluie réduisant considérablement la visibilité a, vers Modèle:Heure, opportunément permis aux porte-avions de mettre cap au sud, pour se rapprocher des autres unités du Task Group<ref name="Woodward 1947_p=141"/>. Aussitôt qu'ils ont été de nouveau visibles des navires japonais, ceux-ci ont repris la chasse, cap au sud, les destroyers sur le flanc droit, les croiseurs de la Modèle:Classe sur le flanc gauche, les cuirassés et les autres croiseurs talonnant les porte-avions<ref name="Ku_p=42-43">Kurita IJN USSBS Modèle:N°/47 Modèle:P.</ref>,<ref>Modèle:Harvsp</ref>.
Le vice-amiral Kinkaid, commandant de la {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | VIIe{{#if:| }} }} Flotte, qui avait la responsabilité de la couverture rapprochée du débarquement de Leyte, était extrêmement inquiet de cette irruption de puissants navires de surface japonais, auxquels il était bien en peine de faire face, alors qu'ils ne menaçaient pas seulement les porte-avions du Groupe d'appui aérien, mais toutes les forces amphibies et les troupes à terre qui en dépendaient. Le Groupe d'Appui Feu et de Bombardement du contre-amiral Oldendorf qui venait de repousser victorieusement l'attaque japonaise dans le détroit de Surigao comptait des cuirassés anciens bien moins puissants que le Modèle:Navire et qui se trouvaient très à court de munitions et de mazout<ref name="W_p=140">Modèle:Harvsp</ref>. Et la réponse que le vice-amiral Kinkaid a reçue de l'amiral Halsey à un message qu'il avait envoyé dans la nuit<ref>Modèle:Harvsp</ref>, indiquant que les cuirassés modernes étaient à plusieurs centaines de kilomètres au nord, c'est-à-dire pratiquement à une demi journée de mer, ne pouvait que l'accabler. Il a alors envoyé à l'amiral Halsey message sur message, parfois à quelques minutes d'intervalle, parfois aussi sans être chiffrés, d'abord signalant l'attaque, ensuite demandant l'intervention des cuirassés rapides, donnant la composition de la force ennemie ou signalant la faiblesse des bâtiments de ligne dont il disposait.
Dans le même temps, le contre-amiral Clifton Sprague a demandé à sa force d'escorte de lancer une attaque à la torpille<ref>Modèle:Harvsp</ref>, et le contre-amiral Thomas Sprague a demandé aux autres unités du Task Group d'envoyer tous les avions disponibles soutenir Taffy 3<ref name="W_p=140"/>.
La pugnacité américaine n'empêche pas la perte de l'USS Gambier Bay
Sans en attendre l'ordre, avant Modèle:Heure, le commander Evans avait lancé le destroyer qu'il commandait, l'Modèle:USS<ref>Bio E. Evans DANFS</ref>, à l'attaque des grands bâtiments japonais. Il a torpillé le Modèle:Navire endommageant sa proue, ce qui a contraint ce croiseur lourd à quitter le champ de bataille<ref name="TR_K">TROM Kumano Combined Fleet </ref>, le contre-amiral Shiraishi transférant sa marque sur le Modèle:Navire. Puis l'USS Johnston a soutenu d'un tir très nourri de ses pièces de Modèle:Unité les destroyers Modèle:USS<ref>USS Hoel (DD-553) DAFNS</ref> et Modèle:USS<ref>USS Heermann (DD-532) DANFS</ref> dont les attaques à la torpille des cuirassés rapides Modèle:Navire et Modèle:Navire ont désorganisé la ligne de bataille japonaise<ref>TROM Kongo Combined Fleet</ref>. Le destroyer d'escorte Modèle:USS<ref>USS Samuel B. Roberts (DE-413) DANFS</ref> qui suivait les deux destroyers et dont la vitesse maximale prévue était de Modèle:Nobr a réussi à atteindre Modèle:Nobr pour se rapprocher à moins de Modèle:Unité du croiseur lourd Modèle:Navire, lui lancer trois torpilles qui l'ont atteint à la poupe, et lui tirer plusieurs centaines de coups de Modèle:Unité dans les superstructures<ref name="TR_Ck">TROM Chokai Combined Fleet</ref>.
Mais tous ces bâtiments légers ont beaucoup souffert de leur engagement contre des cuirassés et des croiseurs lourds. Certes, la conduite de tir de la [[canon de 5 pouces/38 calibres|batterie de Modèle:Unité]] des destroyers était excellente, le tir japonais était relativement lent et plus chanceux que précis (les tirs encadrants ont été fréquents et les coups au but proportionnellement plus rares), les obus perforants de gros calibre trouaient les tôles minces des destroyers sans exploser<ref>Modèle:Harvsp</ref>, mais finalement, le combat était trop inégal. Les marins américains en étaient parfaitement conscients. Ainsi, le lieutenant commander Robert W. Copeland a lancé par haut parleur à l'équipage de l'USS Samuel B. Roberts qu'il commandait Modèle:Citation<ref>Bio RW Copeland navsource.org</ref>,<ref>Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="Note11" group="Note"/>.
L'USS Hoel, après avoir attaqué à la torpille à Modèle:Unité les deux colonnes de grands bâtiments japonais, a été pris en étau entre les deux colonnes ennemies ; il a reçu plusieurs obus de Modèle:Conversion, à l'effet dévastateur, a dû être abandonné<ref name="W_p=146">Modèle:Harvsp</ref>, et a coulé vers Modèle:Heure. L'USS Samuel B. Roberts qui avait engagé le Modèle:Navire qui tirait sur l'Modèle:USS, a été accablé par les croiseurs qui assaillaient le porte-avions, l'équipage a combattu jusqu'à la dernière extrémité, comme le chef canonnier de la tourelle arrière de Modèle:Unité, Paul H. Carr<ref>Modèle:Harvsp</ref>,<ref>Modèle:Harvsp</ref>, et le destroyer d'escorte a coulé vers Modèle:Heure. L'USS Johnston, zigzagant entre les porte-avions et les destroyers américains au risque de les aborder ou de se faire éperonner<ref name="W_p=146"/>, ne cessant pas de tirer sur les têtes de colonnes japonaises qui l'accablaient d'une Modèle:Citation<ref name="W_p=149">Modèle:Harvsp</ref>, a été très sévèrement endommagé<ref>Modèle:Harvsp</ref>, et a coulé en fin de matinée.
La charge des bâtiments légers du commander Thomas<ref>Thomas's Navy Cross bosamar</ref> n'a pas fait cesser la canonnade des cuirassés et croiseurs japonais contre les porte-avions d'escorte américains, qui marchaient cap au sud-ouest, en deux groupes, les Modèle:USS, Modèle:USS et Modèle:USS, en avant, Modèle:USS, Modèle:USS et Modèle:USS en arrière. C'est ce dernier groupe qui a été le plus touché<ref name="W_p=149"/>. L'USS Fanshaw Bay, sur lequel le contre-amiral Clifton Sprague avait sa marque, a reçu six coups de Modèle:Conversion et l'USS Kalinin Bay en a reçu quinze<ref name="W_p=150">Modèle:Harvsp</ref>. Les croiseurs japonais sur le flanc gauche contrariaient la mise en œuvre des appareils embarqués, et la centaine d'appareils qui se trouvaient en l'air ou qui ont réussi à décoller, ont dû aller se poser sur les porte-avions d'autres unités du Task Group (l'Modèle:USS de la TU 77.4.2 a ainsi accueilli jusqu'à onze appareils des porte-avions Modèle:USS, White Plains, Kitkun Bay et Gambier Bay) ou sur les pistes de fortune établies sur la côte de Leyte<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Mais la distance se réduisant à moins de Modèle:Unité, les porte-avions ont pu utiliser leur unique pièce de Modèle:Unité. L'USS Kalinin Bay aurait ainsi atteint le Haguro<ref name="W_p=150"/>et l'USS White Plains a endommagé les plates formes lance-torpilles du Modèle:Navire. Leur explosion va forcer le croiseur lourd à quitter la ligne<ref name="TR_Ck"/>.
Vers Modèle:Heure, pris sous le feu de trois croiseurs, l'Modèle:USS a été endommagé par des obus qui l'ont manqué de peu ou n'ont pas explosé mais qui ont provoqué des déchirures dans le bordé en dessous de la ligne de flottaison. L'eau a envahi les machines, l'USS Gambier Bay s'est immobilisé et a pris de la gîte sur bâbord, avant de chavirer et de couler peu après Modèle:Heure<ref>USS Gambier Bay (CVE-73) DANFS</ref>.
À partir de Modèle:Heure, l'aviation embarquée de la TU 77.4.2 du contre-amiral Stump a attaqué les grands navires japonais avec 28 chasseurs et 31 Avengers, mais en ayant mis le cap au nord-est pour lancer leurs avions, les porte-avions s'étaient rapprochés de l'unité du contre-amiral Clifton Sprague qui marchait au sud-ouest et donc des croiseurs japonais qui la talonnaient. Le Modèle:Navire déjà avarié, a été bombardé par des Avengers de l'Modèle:USS. Il a reçu sur l'arrière une bombe semi perforante d'une demi-tonne qui l'a immobilisé et le destroyer Modèle:Navire a été détaché pour en recueillir l'équipage<ref name="TR_Ck"/>. Cependant les croiseurs japonais sur le flanc gauche gagnaient encore sur les porte-avions et semblaient près de leur couper la route et de les acculer sous les canons des cuirassés<ref>Kurita IJN USSBS Modèle:N°/47 Modèle:P.</ref>. Mais à Modèle:Heure, le vice-amiral Kurita a signalé Modèle:Citation<ref name="W_p=157">Modèle:Harvsp</ref>
Le contre-amiral Clifton Sprague, qui aura des propos très critiques à l'égard de l'amiral Halsey, a vu dans ce signal aussi surprenant que salvateur pour ses navires, la conséquence du sacrifice des bâtiments d'escorte et des aviateurs des porte-avions, mais a aussi mentionné dans son rapport d'opérations Modèle:Citation<ref name="W_p=159">Modèle:Harvsp</ref>.
Tergiversations du vice-amiral Kurita
Les raisons pour lesquelles le vice-amiral Kurita a mis fin à l'attaque des porte-avions d'escorte de la {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | VIIe{{#if:| }} }} Flotte n'ont jamais été totalement élucidées<ref name="M_p=268-269"/>,<ref name="W_p=157"/>, l'amiral japonais n'ayant jamais été prolixe ni précis sur ce sujet<ref name="Ku_pwencycl."/>. Il lui paraissait nécessaire, en prévision des attaques aériennes qu'il anticipait, de remettre de l'ordre au sein de sa formation dispersée après deux heures et demie de combats où, en raison de la pugnacité des Américains, les manœuvres individuelles l'avaient emporté sur les mouvements d'escadre, a-t-il indiqué lors de son interrogatoire par des officiers américains après la guerre<ref>Kurita IJN USSBS Modèle:N°/47Modèle:P.</ref>,<ref name="W_p=158">Modèle:Harvsp</ref>. Son chef d'état-major, le contre-amiral Koyanagi a indiqué que l'ordre d'arrêt de l'attaque générale avait été donné sans que l'on ait eu, sur le Yamato, pleinement conscience, en raison de la fumée et des grains que les croiseurs les plus avancés n'étaient qu'à environ Modèle:Nobr des porte-avions d'escorte américains<ref name="W_p=158"/>,<ref>Koyanagi IJN USSBS Modèle:N°/149 Modèle:P.</ref>.
Aussitôt que les porte-avions du contre-amiral Clifton Sprague ont mis cap au sud, à Modèle:Nobr, pour aller panser leurs plaies, douze Avengers et huit chasseurs de l'unité du contre-amiral Stump ont décollé vers Modèle:Heure, sans encombre malgré un vent de travers<ref name="W_p=159"/>. Seize Avengers et vingt-huit chasseurs avaient décollé, vers Modèle:Heure, des porte-avions de l'unité sud, celle du contre-amiral Thomas Sprague, pour couvrir le débarquement sur Leyte, mais avaient été redirigés pour soutenir les porte-avions attaqués. Après trois heures en l'air, ils se sont retrouvés à court de carburant et certains ont dû aller se poser sur les pistes à peine praticables proches de Tacloban ou de Dulag, tandis que d'autres se sont posés en mer<ref>Modèle:Harvsp</ref>.
Au cours des attaques menées alors par l'aviation embarquée américaine, le Modèle:Navire a été attaqué vers Modèle:Heure par quatre Avengers. Il a reçu une torpille à l'arrière bâbord qui a endommagé une hélice et le gouvernail, rendant le croiseur ingouvernable<ref name="TR_Chk">TROM Chikuma Combined Fleet</ref>.
Avant de repartir à l'attaque, car telle était alors l'intention du vice-amiral Kurita<ref name="W_p=159"/>, il lui est apparu nécessaire de faire le point avec l'état-major de la Force d'attaque de diversion japonaise, sur la situation des navires avariés et des autres forces japonaises<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Mais à ce moment, le vice-amiral Ozawa était dans l'incapacité de communiquer correctement depuis le Zuikaku et aucune information n'était encore parvenue sur le sort de la force du vice-amiral Nishimura, le commandant du Modèle:Navire n'enverra un message que vers midi<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Pendant deux heures, les navires japonais eurent une course assez erratique et ont été signalés marchant au nord, mais aussi par deux fois au sud, et toujours à quelques heures de marche du golfe de Leyte, ce qui ne manquait pas d'inquiéter considérablement le vice-amiral Kinkaid, surtout dans la seconde situation, d'autant que l'aviation terrestre japonaise ne manquait pas de profiter de l'engagement des porte-avions d'escorte au large, pour bombarder les troupes à terre jusqu'à Tacloban<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Le commandant de la {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | VIIe{{#if:| }} }} Flotte n'a donc pas cessé d'envoyer des messages à tonalité très alarmiste à l'amiral Halsey<ref name="W_p=162">Modèle:Harvsp</ref>, qui a répondu qu'il avait demandé au vice-amiral McCain dont le TG 38.1 était la grande unité la plus proche du golfe de Leyte, de lancer au plus vite une attaque contre la Force centrale japonaise<ref name="Woodward 1947_p=119"/>.
Au vu des éléments dont il disposait, c'est-à-dire avec une aviation de reconnaissance très faible (les hydravions d'observation avaient été débarqués et envoyés à Modèle:Lien (Mindoro)<ref name="Ko_SBS35/149 p=147"/>), sauf ceux du Yamato), il est apparu au vice-amiral Kurita que, compte tenu du retard pris depuis la veille en mer de Sibuyan et au large de Samar, il y avait de bonnes raisons de penser que les transports américains auraient quitté la proximité des plages de débarquement. Se présenter en début d'après midi dans le golfe de Leyte n'aurait donc plus bénéficié de l'avantage de la surprise, et s'y aventurer dans l'ignorance de la position des porte-avions d'escadre américains revenait à Modèle:Citation. Le vice-amiral Kurita qui disposait encore de quatre cuirassés, en bonne condition de combat, et de deux croiseurs lourds, deux croiseurs légers et dix destroyers<ref name="W_p=162"/>, a alors estimé que la priorité n'était plus l'attaque des forces amphibies mais la recherche du contact avec les autres porte-avions d'escadre américains, car les dégâts infligés à quatre de ses croiseurs l'avaient confirmé dans l'idée que les bâtiments qu'il venait d'affronter en faisaient partie. Au demeurant l'abandon de l'objectif d'attaque des forces amphibies allait dans le sens souhaité par certains officiers de marine<ref name="M_p=268-269"/>, comme son chef d'état-major, le contre-amiral Koyanagi<ref>Koyanagi The Pacific War Online Encyclopedia</ref>.
Sans disposer de forces de reconnaissance tant navales qu'aériennes, il a estimé que les bâtiments qu'il recherchait se trouvaient au large de Luçon, à peu près là où avait coulé la veille le porte-avions que l'aviation navale japonaise basée à terre avait attaqué. Or les porte-avions rapides américains se trouvaient en réalité Modèle:Nobr plus au nord, au contact des porte-avions du vice-amiral Ozawa, comme le prévoyait le Plan-Sho<ref name="W_p=162"/>, mais cela le vice-amiral Kurita ne le savait pas.
Sensiblement à l'heure même où l'amiral Halsey, sur l'Modèle:USS, s'est résigné à mettre cap au sud avec ses cuirassés rapides, au large du cap Engaño, le vice-amiral Kurita, sur le Modèle:Navire, a mis cap au nord, au large de Samar<ref name="W_p=163">Modèle:Harvsp</ref>. Dans quelle mesure sa décision a aussi été déterminée par la succession d'attaques venant de porte-avions d'escorte de la {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | VIIe{{#if:| }} }} Flotte n'est pas établi<ref name="Ku_p=46">Kurita IJN Modèle:N°/47 Modèle:P.</ref>. Néanmoins, la quatrième et plus importante attaque de la TU 77.4.2 du contre-amiral Stump, avec Modèle:Nobr torpilleurs et Modèle:Nobr, a porté des coups décisifs à deux croiseurs lourds déjà endommagés, on le verra plus loin. Elle a commencé, à Modèle:Heure par l'attaque des navires japonais qui se dirigeaient vers le golfe de Leyte, cap au sud-ouest, mais, plus tard, selon les pilotes, ils ont viré au nord, à grande vitesse, et ils n'en ont plus dévié<ref name="W_p=163"/>.
Les attaques des kamikaze coulent l'USS St. Lo
Les vice-amiraux Onishi et Fukudome, commandants en chef des Modèle:1ère et Modèle:2e Flottes aériennes, basées à Luçon, sachant la mission de sacrifice de la Flotte, ont pensé qu'il leur fallait agir avec autant de détermination et d'esprit de sacrifice et ils ont décidé d'engager la Force Spéciale d'Attaque, plus connue sous l'appellation de Kamikaze. Même si auparavant des pilotes japonais avaient écrasé leur avion dans le feu du combat sur des navires américains ou alliés, avec l'attaque du Modèle:HMAS, le 21 octobre, ce fut la première fois qu'une telle attaque a été conduite de façon coordonnée et délibérée par une formation constituée dans ce but. Preuve de l'insuffisante coordination entre les forces japonaises, pourtant appelées à coopérer, la décision de mise en œuvre de cette nouvelle méthode de combat a été prise sans concertation entre l'aviation basée à terre et les forces à la mer<ref>Modèle:Harvsp</ref>.
C'est la TU 77.4.1 du contre-amiral Thomas Sprague, la plus au sud du dispositif, qui a subi la première attaque, vers Modèle:Heure, menée par quatre chasseurs “Zero”. Le premier a piqué sur l'Modèle:USS<ref>USS Santee (CVE-29) DANFS</ref>, et s'est écrasé sur le pont d'envol à bâbord avant, tuant seize marins et provoquant un incendie qui a contraint à jeter à la mer des bombes de Modèle:Nobr que le feu menaçait. Le second a plongé vers l'Modèle:USS mais, atteint par la DCA, il a dévié et est tombé devant la proue à bâbord. Le troisième a plongé sur l'Modèle:USS et s'est écrasé sur le pont d'envol en avant de l'ascenseur arrière, le moteur explosant dans le hangar, mettant l'appareil de direction du navire temporairement hors service, alors que l'USS Santee était victime d'une attaque sous-marine concomitante<ref>Modèle:Harvsp</ref> du sous-marin I-56<ref>Modèle:Harvsp</ref>.
Les porte-avions d'escorte de la {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | VIIe{{#if:| }} }} Flotte n'ont pas cessé leurs attaques après que le combat au canon eut pris fin. La quatrième attaque menée par la TU 77.4.2 du contre-amiral Stump a commencé vers Modèle:Heure. Au cours de celle-ci, vers Modèle:Heure, le Modèle:Navire, attaqué par cinq Avengers de l'Modèle:USS a reçu deux torpilles à bâbord qui ont noyé les machines, immobilisant ce croiseur : le destroyer Modèle:Navire a été dépêché pour l'assister<ref name="TR_Chk"/>. Au même moment, le Modèle:Navire a été endommagé par une bombe qui l'a manqué de peu, avariant une plate-forme lance-torpilles tribord dont les torpilles Longues Lances à propulsion par oxygène liquide ont explosé peu après, endommageant la salle des machines tribord. À midi et demi, le contre-amiral Shirahishi a transféré pour la seconde fois sa marque, cette fois sur le Tone. Le destroyer Okinami a reçu l'ordre d'aller assister le Suzuya, dont il a recueilli l'équipage<ref name="TR_Suz">TROM Suzuya Combined Fleet</ref>.
À Modèle:Heure, alors que les porte-avions de la TU.77.4.3 du contre-amiral Clifton Sprague récupéraient leurs appareils, les vigies ont vu surgir six "Zero" qui n'avaient pas été repérés au radar. Le premier a plongé vers l'USS Kitkun Bay, mais est tombé à la mer à Modèle:Nobr de l'avant sur bâbord, un deuxième a voulu mitrailler en enfilade le pont d'envol de l'Modèle:USS mais le porte-avions a viré brutalement à gauche, l'avion est tombé à la mer et a explosé. Un autre, avec une bombe sous chaque aile, s'est écrasé au centre du pont d'envol de l'Modèle:USS, avec un éclair terrifiant quand les bombes ont explosé. Le pont s'est déchiré sur une partie de sa longueur et sur toute sa largeur, l'ascenseur a été projeté en l'air dans un nuage de fumée. L'équipement de lutte contre l'incendie devenu inopérant, le navire a gîté sur bâbord, puis après une explosion interne, fortement, de 30°, sur tribord. À Modèle:Heure, l'ordre d'abandon été donné et le porte-avions a coulé par l'arrière à Modèle:Heure. Le destroyer USS Heermann a recueilli les rescapés, dont quatre cents blessés<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Deux avions-suicides se sont encore écrasés sur l'Modèle:USS, puis vers Modèle:Heure, un groupe de bombardiers en piqué Judys s'est présenté par l'arrière, dont un seul a plongé, et touché par l'artillerie anti-aérienne, est tombé en mer sur l'avant de l'USS Kitkun Bay.
Les porte-avions de la TU 77.4.1, qui n'avaient plus subi d'attaques depuis Modèle:Heure, ont, vers Modèle:Heure, envoyé leurs chasseurs prêter assistance à la TU 77.4.3, mais vers Modèle:Heure, trois ou quatre chasseurs monoplaces les ont attaqués en mitraillage à basse altitude. Ceux-ci ont été repoussés et une bombe a manqué l'Modèle:USS. Enfin, vingt minutes plus tard, l'artillerie contre avions a repoussé une attaque aérienne, après qu'une attaque en piqué suicide a manqué l'USS Santee<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Retour de la {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IIIe{{#if:| }} }} Flotte
La bataille du golfe de Leyte est caractéristique en ce qu'elle montre l'inexactitude des convictions les plus arrêtées du haut commandement dans chaque camp. L'amiral Halsey se fonde sur des informations erronées de son service de renseignement militaire sur les résultats qu'il a obtenus en mer de Sibuyan, et sur l'exagération de la menace que représentent les porte-avions japonais au nord de Luçon. Le vice-amiral Kurita s'exagère la force des navires qu'il attaque au large de Samar et se replie alors qu'il les a bousculés. L'aviation japonaise basée à terre s'acharne sur un porte-avions léger le Modèle:Nobr et assaille des porte-avions d'escorte le 25, plutôt que les porte-avions d'escadre. Les derniers développements de la bataille, le Modèle:Nobr après-midi et le 26, n'ont pas permis de corriger les choses.
Le Task Group 38.1 du vice-amiral McCain passe à l'attaque, en vain
En route, à grande vitesse, vers Samar, le Task Group 38.1, le plus puissant de la Task Force 38, était encore à Modèle:Nobr (soit Modèle:Nobr) à l'est, lorsqu'à Modèle:Heure, le vice-amiral McCain a fait préparer une vague d'attaque pour répondre à l'injonction de l'amiral Halsey d'attaquer les cuirassés et croiseurs japonais au large de Samar. Cette vague comportait Modèle:Nobr (Modèle:Nobr, Modèle:Nobr, et Modèle:Nobr torpilleurs) des Modèle:USS, Modèle:USS et Modèle:USS, mais elle avait relativement peu de bombes : la distance à parcourir était considérable et il fallait économiser du poids pour emporter suffisamment de carburant pour revenir, au cas où il ne serait pas possible de se poser sur Leyte ou sur un porte-avions au large de Samar (le temps avait manqué pour installer des réservoirs supplémentaires). Ces bombes étaient aussi prévues pour attaquer les porte-avions du vice-amiral Ozawa, et donc assez inopérantes contre des cuirassés<ref>Modèle:Harvsp</ref>.
Les bâtiments japonais ont été en vue vers Modèle:Heure, marchant au nord à 24 nœuds. Leur défense contre-avions a été particulièrement violente. Six chasseurs japonais ont essayé de s'interposer, deux ont été abattus et les autres repoussés. L'attaque a été conduite séparément par les groupes aériens de chaque porte-avions, peu de résultats ont été revendiqués pour une attaque de cette importance, avec aucun dégât sérieux sur les cuirassés. Le retour a été cauchemardesque, avec les indicateurs de carburant en chute accélérée. Sur douze Helldivers de l'escadrille de bombardement de l'USS Hancock, seuls trois ont regagné le porte-avions avant la nuit, un a été abattu par la flak japonaise, deux ont dû amerrir, leur carburant épuisé, à Modèle:Nobr et Modèle:Nobr du porte-avions<ref name="Note12" group="Note"/>, quatre ont apponté sur un porte-avions d'escorte américain et deux ont atterri avec difficulté à Tacloban<ref>Modèle:Harvsp</ref>.
Une seconde attaque a été lancée depuis les Modèle:USS et Modèle:USS, à Modèle:Heure, après que les porte-avions eurent avancé pendant deux heures à grande vitesse, avec Modèle:Nobr, Modèle:Nobr et Modèle:Nobr torpilleurs, qui ont mené vers Modèle:Heure une attaque pas très bien coordonnée. Au total, pour les deux attaques, quatre bombes ont fait but sur le Modèle:Navire, autant sur un Kongō, une sur le Modèle:Navire et cinq sur des bâtiments non identifiés<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Dans l'après-midi, les porte-avions d'escorte de la {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | VIIe{{#if:| }} }} Flotte ont aussi continué leurs attaques. L'unité du contre-amiral Stump en a ainsi mené deux, soit six au total pour la journée du Modèle:Nobr. Selon le vice-amiral Kurita, les dégâts ont surtout résulté d'éclats d'obus perforant les coques et n'ont eu d'autres effets que de laisser des trainées de mazout se répandre dans les sillages. La dernière attaque des porte-avions d'escorte a eu lieu vers Modèle:Heure, au nord-est de Samar. La force japonaise, cap au nord-ouest (au 300), à petite vitesse, comptait alors quatre cuirassés, trois croiseurs lourds (seuls le Haguro et le Tone étaient encore opérationnels, le Modèle:Navire et le Modèle:Navire avaient fini par couler<ref name="TR_Suz"/>,<ref name="TR_Chk"/>, le Modèle:Navire a été sabordé au début de la nuit<ref name="TR_Ck"/>) deux croiseurs légers et sept destroyers<ref>Modèle:Harvsp</ref>.
Les cuirassés japonais échappent aux cuirassés rapides américains
Finalement, le vice-amiral Kurita n'est pas allé plus au nord que le nord de Samar. Persuadé qu'il lui fallait se porter le plus loin possible des porte-avions rapides américains qui, il en était persuadé, tenteraient de le bombarder le lendemain, et vers Modèle:Heure, après avoir eu confirmation du résultat de la bataille du cap Engaño, il a forcé la vitesse à 24 nœuds, et a signalé qu'il mettrait, au crépuscule, le cap sur le détroit de San-Bernardino, afin de le franchir vers minuit<ref name="W_p=177">Modèle:Harvsp</ref>. Mais dès Modèle:Heure, une reconnaissance aérienne de nuit a repéré la flotte japonaise à l'entrée du détroit<ref>Modèle:Harvsp</ref>.
À partir de Modèle:Heure, l'amiral Halsey avec ses deux cuirassés les plus rapides, trois grands croiseurs légers et huit destroyers (constituant un Task Group 34.5) a marché vers le détroit de San-Bernardino, à Modèle:Nobr, espérant intercepter les cuirassés japonais<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Il se trouvait mutatis mutandis dans la situation des amiraux Cunningham, à la bataille du cap Matapan poursuivant le Modèle:Navire, ou Tovey poursuivant le Modèle:Navire. Mais le vice-amiral McCain, malgré les moyens dont il disposait, n'a pas eu la réussite qu'ont eue la douzaine d'antiques Fairey Swordfishes du vice-amiral Somerville, qui ont immobilisé le Modèle:Navire le Modèle:Date au soir.
Lorsque les navires de l'amiral Halsey se sont trouvés vers minuit à Modèle:Nobr du détroit, la force du vice-amiral Kurita l'avait franchi depuis deux heures environ<ref name="W_p=178">Modèle:Harvsp</ref>, et le troisième combat de cuirassés de la guerre du Pacifique n'a pas eu lieu. Quel en aurait été le résultat ? Le Modèle:Navire était le plus fortement armé, et avait la cuirasse la plus épaisse, les cuirassés américains étaient plus rapides, ce qui est important pour avoir le choix du moment du combat, de la position et de la distance, leur système de direction de tir était sans doute supérieur, les deux cuirassés rapides de la Modèle:Classe étaient surclassés par les cuirassés modernes américains, la bataille navale de Guadalcanal l'avait montré, le Modèle:Navire était d'une conception ancienne. Mais les Japonais avaient l'avantage du nombre, car le principe de concentration si cher à l'amiral Halsey, le soir du Modèle:Nobr avait, le lendemain, été jeté par-dessus bord, en raison des exigences de la bataille<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Enfin quel aurait été, dans un combat de jour, le rôle de l'aviation embarquée américaine, alors que les porte-avions du contre-amiral Bogan n'étaient qu'à une quarantaine de nautiques en arrière et celui de l'aviation japonaise basée à Luçon, l'Histoire ne l'aura pas dit.
Pour conclure dans son style laconique, le vice-amiral Lee, dans son rapport d'opérations de commandant des cuirassés de la Flotte du Pacifique a écrit :
Modèle:Citation<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Task Force 34 Action Report: October 6, 1944 – November 3, 1944</ref>
Derniers combats, le 26 octobre
L'amiral Halsey a interrompu la poursuite en mettant le cap au sud-est à Modèle:Heure<ref name="W_p=178"/>. Il a alors lancé les trois grands croiseurs légers, Modèle:USS, Modèle:USS et Modèle:USS, et trois destroyers, aux ordres du contre-amiral F. F. M. Whiting, aux trousses d'un contact radar, dans le sud, à un peu plus de Modèle:Nobr, route à l'ouest à Modèle:Nobr. Partis vers le sud, les croiseurs ont mis au bout d'une demi-heure le cap à l'ouest et ont ouvert le feu avec leur artillerie principale à Modèle:Unité. Vers Modèle:Heure, la cible s'est révélée être un grand destroyer, bientôt immobilisé en flammes de la proue à la poupe. Deux destroyers se sont approchés jusqu'à Modèle:Unité pour le mitrailler et l'ont torpillé. Il a explosé vers Modèle:Heure. Il s'agissait du Modèle:Navire qui s'était attardé à recueillir les rescapés du Modèle:Navire, qui ont disparu avec lui<ref name="TR_Chk"/>. Les croiseurs ont recherché ensuite d'autres navires avariés, ils n'ont trouvé que des débris et des flaques de mazout, mais ont recueilli des rescapés de groupes aériens des porte-avions d'escorte, tombés à la mer. Une reconnaissance aérienne de nuit de l'Modèle:USS a repéré la flotte japonaise, mais au milieu de la nuit, un orage a fait perdre le contact<ref>Modèle:Harvsp</ref>.
Le lendemain matin, les TG 38.1 et 38.2 se sont rejoints, vers Modèle:Heure, et dès Modèle:Heure, deux avions de reconnaissance de l'Modèle:USS ont repéré le gros de la force japonaise, à Modèle:Nobr au nord-ouest de l'extrémité nord de l'île de Panay, dans le détroit de Tablas, à la sortie de la mer de Sibuyan. Des groupes d'attaque des deux task groups, qui avaient décollé vers Modèle:Heure, attendaient que les navires japonais aient été localisés. Le temps nuageux a gêné la désignation des objectifs, la défense contre avions était puissante. Modèle:Nobr, Modèle:Nobr torpilleurs, et Modèle:Nobr, de l'Modèle:USS et trois avions torpilleurs de l'Modèle:USS ont revendiqué des impacts sur les cuirassés, mais ne les ont pas ralentis<ref>Modèle:Harvsp</ref>.
Survolant le détroit de Tablas cap au sud à haute altitude, un grand groupe de Modèle:Nobr du Task Group du vice-amiral McCain a repéré un navire isolé, croiseur ou grand destroyer, l'a attaqué, et l'a touché d'une bombe. Plus loin, ce groupe d'avions a repéré au travers des nuages un croiseur lourd de la Modèle:Classe, au large de la pointe sud de Mindoro, cap à l'ouest. Un groupe de Modèle:Nobr, Modèle:Nobr torpilleurs et Modèle:Nobr de l'Modèle:USS l'ont attaqué. C'était le Modèle:Navire qui a reçu une bombe de Modèle:Nobr et peut-être deux torpilles. Il en a été immobilisé un moment, mais il a pu finalement se trainer jusqu'à Manille<ref>Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="TR_K"/>. Peu après, le gros de la force japonaise a été repérée, mais seuls Modèle:Nobr torpilleurs, Modèle:Nobr et Modèle:Nobr des Modèle:USS et Modèle:USS ont pu attaquer. Une bombe a touché la tourelle Modèle:N° du Modèle:Navire, et une le Modèle:Navire. Le croiseur léger Modèle:Navire a reçu deux torpilles, qui l'ont immobilisé. Il a coulé peu après Modèle:Heure, sous les coups de nouvelles attaques de l'aviation embarquée du TG 38.1. Celle-ci ne pouvait plus atteindre les cuirassés, désormais hors de portée des porte-avions américains restés en mer des Philippines, et a dû se contenter d'attaquer les trainards et d'affronter l'aviation de chasse japonaise basée à terre<ref>Modèle:Harvsp</ref>.
Les kamikaze, quant à eux, pouvaient encore frapper les porte-avions d'escorte américains. Vers midi, l'Modèle:USS, déjà touché la veille, a été atteint par un “Zero” qui s'est écrasé sur le pont d'envol, déclenchant un incendie, ce qui a provoqué de lourdes pertes (Modèle:Nobr et Modèle:Nobr)<ref>Modèle:Harvsp</ref>, tandis qu'un autre avion-suicide, mis en pièces par l'artillerie anti-aérienne, manquait de peu l'Modèle:USS. Ce fut la dernière attaque kamikaze de la bataille<ref>Modèle:Harvsp</ref>.
Au début de la matinée du Modèle:Nobr, des avions de reconnaissance de la {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | VIIe{{#if:| }} }} Flotte avaient repéré un croiseur léger et quatre ou cinq destroyers, en mer des Camotes à l'ouest de Leyte. Ce n'étaient pas des rescapés de la bataille du détroit de Surigao, comme les Américains l'ont pensé d'abord, mais l'escorte d'un transport de troupes qui avaient été débarquées en baie d'Ormoc. Ils ont été attaqués par l'aviation embarquée des porte-avions d'escorte du contre-amiral Stump, qui était par ailleurs engagée contre les attaques aériennes japonaises dans le golfe de Leyte. Le destroyer Modèle:Navire a été coulé en début d'après-midi, près de l'île de Masbate, et le Modèle:Navire, dans les mêmes eaux, vers Modèle:Heure. Ce fut le Modèle:26e et dernier bâtiment perdu par la Flotte impériale à la bataille du golfe de Leyte<ref>Modèle:Harvsp</ref>.
Le Modèle:Nobr, l'aviation embarquée américaine a encore attaqué des trainards japonais, comme le destroyer Modèle:Navire, qui a été coulé alors qu'il avait à son bord les survivants du Modèle:Navire. Dans le même temps, les survivants de plusieurs navires américains ont été recueillis après avoir passé jusqu'à Modèle:Nobr à la mer.
Le Modèle:Nobr, la TF 38 a rejoint Ulithi, où le vice-amiral Mitscher en a passé le commandement au vice-amiral McCain, le TG 38.1 étant confié au contre-amiral Montgomery.
Bilan des quatre batailles
Le Modèle:Nobr au soir, l'amiral Halsey avait signalé à l'amiral Nimitz, au vice-amiral Kinkaid et au général MacArthur :
Modèle:Citation
Une victoire écrasante
Au vu du tableau des pertes, l'assertion de l'amiral Halsey était indiscutable.
- Pertes de l'US Navy
- 1 porte-avions léger : Modèle:USS
- 2 porte-avions d'escorte : Modèle:USS, Modèle:USS (le premier grand navire coulé par une attaque kamikaze)
- 2 destroyers : Modèle:USS, Modèle:USS
- 1 destroyer d'escorte : Modèle:USS<ref name="W_p=185">Modèle:Harvsp</ref>.
- 4 autres navires bâtiments d'escorte américains et le croiseur lourd Modèle:HMAS ont été endommagés.
- Pertes de la Marine impériale japonaise
- 1 porte-avions d'escadre : Zuikaku
- 3 porte-avions légers : Zuihō, Modèle:Navire, Modèle:Navire
- 3 cuirassés : Modèle:Navire, Modèle:Navire, Modèle:Navire
- 6 croiseurs lourds : Modèle:Navire, Modèle:Navire, Modèle:Navire, Modèle:Navire, Modèle:Navire, Modèle:Navire
- 4 croiseurs légers : Modèle:Navire, Modèle:Navire, Modèle:Navire, Modèle:Navire
- 9 destroyers : Modèle:Navire, Yamagumo, Modèle:Navire, Modèle:Navire, Hatsuzuki, Akizuki, Modèle:Navire, Hayashimo, Modèle:Navire<ref name="W_p=185"/>.
La Marine impériale japonaise a ainsi vu disparaître Modèle:Nombre déplaçant au total Modèle:Unité, soit 45 % du tonnage engagé, sans compter les avions détruits de l'aviation navale basée à terre (les Modèle:1ère et Modèle:2e Flottes aériennes), et de l'aviation de l'Armée impériale, mais un décompte précis est difficile à établir comme l'a montré l'interrogatoire du vice-amiral Fukudome après la guerre<ref>Fukudome IJN USSBS Modèle:P.</ref>. Ce tableau, qui ne recense que les navires coulés du Modèle:Nobr au Modèle:Nobr 1944, ne fait pas non plus apparaître que trois croiseurs lourds, les Modèle:Navire, Modèle:Navire et Modèle:Navire<ref name="WB_p=179">Modèle:Harvsp</ref>, ont été si endommagés qu'ils n'ont jamais plus été envoyés en opérations, et que deux autres croiseurs lourds, les Modèle:Navire<ref>Modèle:Harvsp</ref> et Modèle:Navire<ref name="WB_p=179"/>, et le cuirassé rapide Modèle:Navire<ref name="WB_p=179"/> ont été coulés après la bataille, en rentrant au Japon.
L’US Navy, quant à elle, a eu six navires coulés, totalisant Modèle:Unité, soit 2,8 % de son tonnage engagé, et 12 % des pertes japonaises, ce qui montre bien l'ampleur de la victoire américaine<ref name="W_p=185"/>. Par catégories de navires, la Marine impériale a perdu un tiers de ses cuirassés, la totalité de ses porte-avions, 70 % de ses croiseurs lourds (mais 85 % d'entre eux ont été mis hors de combat) et 60 % des croiseurs légers, contre aucun cuirassé, trois de ses trente-quatre porte-avions (9 % en nombre) et aucun croiseur, du côté de l'US Navy.
Des pertes élevées, très inégalement réparties
En termes de pertes en vies humaines, celles de la Marine impériale s'établissent à Modèle:Unité, soit un peu moins de 27 % des effectifs engagés, et celles de l’US Navy sont de l'ordre de Modèle:Unité, soit un peu plus de 1 % environ<ref>Modèle:Harvsp</ref>. On rappelle qu'au Jutland, le pourcentage de pertes subies par rapport aux effectifs engagés a été de 11 % pour les Britanniques et de 6,8 % pour les Allemands<ref>Modèle:Harvsp</ref>.
Il y eut, dans l'histoire contemporaine, des victoires écrasantes, où le vainqueur n'a subi que très peu de pertes, au cours de la guerre hispano-américaine ou en 1914, à Coronel ou aux Falklands. Dans la Seconde Guerre mondiale, on peut citer le combat final contre le Modèle:Navire ou la destruction du Modèle:Navire. Dans le golfe de Leyte, la bataille du détroit de Surigao et la bataille du cap Engaño entrent dans cette catégorie.
Le premier combat, l'attaque des sous-marins américains à l'ouest de Palawan, a eu lieu l'avant-veille du début de la bataille du golfe de Leyte proprement dite, mais y est intimement lié. Deux croiseurs lourds japonais y ont été coulés, l'Modèle:Navire avec 369 de ses Modèle:Nobr, et le Modèle:Navire avec 470 de ses Modèle:Nobr. Il n'y a aucune perte du côté américain, même si un sous-marin a dû être abandonné.
Pour ce qui est de la bataille du détroit de Surigao, les pertes de deux cuirassés japonais pèsent lourdement (plus de 30 % du total du nombre des tués de la Marine impériale dans le golfe de Leyte), d'abord parce que ce sont les navires qui ont les équipages les plus nombreux, mais aussi parce que le taux de pertes en bataille est très élevé, soit lorsque la destruction du cuirassé résulte d'une explosion de soutes, constaté dès la Première Guerre mondiale sur le Modèle:Navire aux Dardanelles, sur les croiseurs de bataille britanniques au Jutland, puis depuis 1940, sur la Modèle:Navire à Mers el-Kébir, sur le Modèle:HMS, le Modèle:HMS, l'Modèle:USS à Pearl Harbor et le Modèle:Navire, ce qui se vérifiera encore sur le Modèle:Navire, soit lorsque le recueil des rescapés est rendu difficile par la poursuite de la bataille, ce fut le cas pour le Modèle:Navire ou le Modèle:Navire. Or ces circonstances se sont trouvées réunies lors de la destruction des Modèle:Navire et Modèle:Navire, sur lesquels il n'y a donc eu, au total, que moins de quinze rescapés<ref>Senkan combinedfleet</ref>. Deux des croiseurs japonais qui ont pris part à la bataille ont coulé avec Modèle:Nobr sur Modèle:Unité<ref name="J_cf">Junyokan combinedfleet</ref>.
Pour ce qui est de la bataille du cap Engaño, on notera d'abord que dans les batailles de porte-avions, l'évacuation des équipages des navires avariés par des attaques aériennes est facilitée, parce que les navires ennemis sont « au-delà de l'horizon ». Le taux de pertes sur les neuf porte-avions japonais coulés en mer de Corail, à Midway, aux îles Santa Cruz, ou en mer des Philippines, varie de 15 % à 35 % (avec l'exception du Sōryū, sur lequel il atteint 65 %). Ces taux se situent entre le double et le quintuple du taux de pertes qu'a connu la marine américaine (7 % en moyenne) sur les cinq navires qu'elle a perdus dans les batailles aéronavales de la même période. Au cap Engaño, seul le taux du Zuihō (à 22 %) est dans cette fourchette. Il est plus élevé pour le Zuikaku et le Modèle:Navire, respectivement 49 % avec presque Modèle:Nobr, et 54 % avec un peu plus de Modèle:Nobr. Le cas du Modèle:Navire est exceptionnel, il est coulé au canon par des croiseurs et l'encadrement a interdit le recueil des rescapés qui aurait été constitutif d'une reddition, c'est-à-dire une désertion, et tout l'équipage a disparu<ref>Kido Butai combinedfleet</ref>,<ref name="D_N">DANFS NHHC</ref>.
Au total, dans le passage de Palawan, dans le détroit de Surigao et au cap Engaño, ce sont plus de Modèle:Nombre japonais qui ont été tués contre quelques dizaines de pertes américaines.
En mer de Sibuyan, la situation est à peu près identique, le Modèle:Navire focalise les attaques de l'aviation embarquée de la {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IIIe{{#if:| }} }} Flotte et coule avec un peu plus de Modèle:Nombre de ses Modèle:Nombre d'équipage. Les pertes américaines se limitent à Modèle:Nobr abattus<ref name="TR_Mu"/>. Mais au large de la côte orientale de Luçon (Philippines), le TG 38.3 subit des attaques acharnées contre l'Modèle:USS, qui a eu Modèle:Nobr sur un équipage de Modèle:Unité, donc un taux de pertes faible, 7,4 %, mais il y a eu plus de Modèle:Nobr et le double de blessés, sur le croiseur Modèle:USS qui portait assistance au porte-avions léger. En contrepartie, l'aviation japonaise, avec plus d'une centaine d'avions abattus, a eu des pertes équivalentes à la moyenne de celles subies au cours des batailles aéronavales de 1942, de la mer de Corail aux îles Santa Cruz.
La bataille la plus disputée a été celle au large de Samar. Dans sa première partie, trois bâtiments d'escorte américains ont été coulés. Sur le destroyer Modèle:USS, pour un équipage de Modèle:Nobr, environ 50 ont été tués à bord, 45 sont morts sur les radeaux et canots de sauvetage, et 95 ont été portés disparus en mer. Sur le destroyer Modèle:USS, sur un équipage de Modèle:Nobr, 253 sont morts, dont une quarantaine en mer, en attendant les secours pendant deux jours. Le destroyer d'escorte Modèle:USS, sur un équipage de Modèle:Nobr, en a perdu 90. Le porte-avions d'escorte Modèle:USS, coulé au canon par les croiseurs lourds, avait un équipage de Modèle:Nobr. Il n'a eu que Modèle:Nobr, mais les survivants n'ont été recueillis qu'après avoir passé deux jours en mer<ref name="D_N"/>. Dans la seconde partie de la bataille, trois croiseurs lourds japonais, avariés dans des combats au canon, ont été achevés par l'aviation embarquée des porte-avions d'escorte, des destroyers ont recueilli une partie des équipages, mais deux d'entre eux ont été détruits dans la suite des combats, le Modèle:Navire avec les rescapés du Modèle:Navire, et le Modèle:Navire avec ceux du Modèle:Navire, de sorte que plus de Modèle:Nombre ont ainsi été tués<ref name="J_cf" />. Les attaques des kamikaze ont réussi à couler l'Modèle:USS, mais ses navires d'escorte restant à flot ont pu recueillir plusieurs centaines de blessés et il n'y eut qu'une centaine de tués.
Pour la Marine des États-Unis, avec quinze cents tués, la bataille du golfe de Leyte a été, au moment où elle a eu lieu, une des plus meurtrières des batailles navales de la guerre du Pacifique, dépassée seulement par celle de l'île de Savo, avec Modèle:Nombre. En tout cas la bataille au large de Samar fut la seule au cours de laquelle l'US Navy a perdu plusieurs porte-avions dans la même journée. Ce n'était arrivé ni en mer de Corail, ni à Midway, ni au large de Guadalcanal, ni aux îles Santa-Cruz, ni au large des îles Marshall, et ce ne sera pas non plus le cas au large des Philippines<ref>Modèle:Harvsp</ref>, ou d'Iwo Jima<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Mais les destructions de porte-avions américains, à partir de 1944, n'y ont pas été le fait de porte-avions, elles ont résulté de l'action de croiseurs ou de l'aviation basée à terre, puisque l'aviation embarquée japonaise avait été détruite en mer des Philippines.
Des décisions improbables
Le plan conçu par l'amiral Toyoda était hétérodoxe et compliqué<ref name="Mas1_p=182"/>. Il résultait pour une large part de la situation d'extrême faiblesse dans laquelle se trouvait le service aérien de la Marine impériale japonaise, incapable d'assurer la mission de force de frappe de la flotte, ni celle de couverture aérienne, ce qui a conduit à recourir à la ligne de bataille des cuirassés pour ce qui était de la force de frappe, et à ne pas hésiter à sacrifier des porte-avions avec une aviation embarquée réduite au minimum comme leurre pour attirer l'aviation embarquée américaine loin des objectifs des cuirassés. Ce sacrifice des porte-avions qui a conduit à leur annihilation au cap Engaño a suscité ce commentaire du chef d'état-major du vice-amiral Ozawa : Modèle:Citation
Ce plan de bataille, mis en œuvre avec l'énergie du désespoir en mer de Sibuyan, dans le détroit de Surigao et au cap Engaño, a été très près de réussir<ref>Modèle:Harvsp</ref>.
En ce qui concerne les cuirassés, ce fut la seconde fois de la guerre du Pacifique que ceux de la Marine japonaise sont parvenus au contact de leurs rivaux, mais l'engagement entre cuirassés américains et cuirassés japonais n'a concerné que des navires anciens, dans le détroit de Surigao<ref>Modèle:Harvsp</ref>, et il n'y a pas eu de rencontre entre les principales forces de cuirassés qui comptaient les unités les plus modernes. La force principale des cuirassés japonais, appuyée par un nombre important de croiseurs lourds, a supporté des attaques de la Task Force des Porte-avions rapides, dans des conditions très difficiles, sans couverture aérienne, mais avec une artillerie anti-aérienne particulièrement fournie, et elle y a perdu un des deux plus puissants cuirassés du monde<ref>Modèle:Harvsp</ref>.
Desservi par les insuffisances de son service de renseignement militaire<ref>Modèle:Harvsp</ref> quant aux dégâts que les cuirassés et croiseurs lourds japonais avaient subis, et quant à la force réelle de l'aviation embarquée japonaise, l'amiral Halsey, trop attaché à ses convictions, a laissé le vice-amiral Kurita déboucher sans combat en mer des Philippines. La disposition du détroit de San-Bernardino qui a conduit l'amiral japonais à y faire naviguer la Force d'attaque de diversion Modèle:N° en ligne de file, aurait offert aux cuirassés américains une occasion de « barrer le T » dans des conditions aussi favorables que dans le détroit de Surigao<ref name="W_p=75"/>. C'était sans doute une autre « opportunité en or »<ref name="W_p=120-121"/> que l'amiral Halsey n'a pas voulu saisir, au grand regret du vice-amiral Lee. Celui-ci, à la tête de cuirassés rapides de la {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IIIe{{#if:| }} }} Flotte, se serait contenté, selon l'amiral Morison, de la couverture aérienne des porte-avions d'escorte de la {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | VIIe{{#if:| }} }} Flotte<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Encore eût-il fallu que l'organisation du commandement permît une telle coordination entre la {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IIIe{{#if:| }} }} et la {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | VIIe{{#if:| }} }} Flotte, ce qui n'était pas le cas. C'est donc incontestablement la décision de ne pas garder le débouché du détroit de San-Bernardino qui a été « la plus grosse bourde » de l'amiral Halsey, pour reprendre l'expression du vice-amiral Lee. L'inefficacité du retour des cuirassés à grande vitesse le lendemain n'en est qu'une conséquence<ref name="W_p=120-121"/>,<ref>Modèle:Harvsp</ref>.
Mais en matière de bévues, les Japonais n'ont pas été en reste. On rappellera d'abord l'absence de coordination qui a abouti à priver les forces à la mer de couverture aérienne, encore qu'il semble que le vice-amiral Kurita n'en ait pas été particulièrement surpris, à moins qu'il ait préféré faire croire qu'il en comprenait les raisons<ref name="Ku_SBS 9/47 p=36-38"/>. On n'aura garde d'oublier ensuite les erreurs d'identification des forces à affronter, l'absence de renseignement militaire, faute de forces d'éclairage, l'incapacité à communiquer le résultat des engagements. Mais surtout, l'aveuglement à poursuivre des objectifs dans des conditions insurmontables (dans le détroit de Surigao) et le manque de détermination à atteindre un objectif assigné déjà presque à portée de main (au large de Samar) ont été caractéristiques du comportement erratique du commandement japonais au cours de cette bataille.
Lorsque la Force du vice-amiral Kurita, le Modèle:Nobr au matin, a attaqué au canon de petits porte-avions, ceux-ci n'ont été défendus que par des bâtiments légers, car les croiseurs qui avaient nommément en charge la couverture rapprochée avaient été engagés, la nuit précédente, dans un combat statique en appui des cuirassés anciens, tandis que les cuirassés rapides américains se trouvaient à Modèle:Nobr au nord. L'attaque du vice-amiral Nishimura a pu être jugée suicidaire, mais il a, inconsciemment peut-être, mais très réellement, atteint son objectif : en fixant au sud le Task Group d'Appui Feu et de Bombardement du contre-amiral Oldendorf, tandis que le vice-amiral Ozawa fixait au nord la Task Force des Porte-avions rapides, il avait rendu possible l'irruption dans le golfe de Leyte de la Force d'attaque de diversion Modèle:N°, ce dont, au demeurant, le vice-amiral Kinkaid avait parfaitement conscience.
Le vice-amiral Kurita pensait que le Plan Sho-Gô entrainerait la perte d'au moins la moitié des bâtiments engagés. Il a réussi avec beaucoup de difficultés, et une bonne part de chance, à quitter le champ de bataille avec plus de la moitié des cuirassés (quatre sur sept) avec lesquels il avait appareillé le Modèle:Nobr, mais sans avoir réussi à empêcher le débarquement de Leyte. Or, sauf le Modèle:Navire envoyé quelques mois plus tard en mission suicide dans le cadre de l'opération Ten-Go de défense d'Okinawa, aucun de ces cuirassés n'a repris la mer, faute de carburant. L'amiral Toyoda avait vu juste : Modèle:Citation. Gagner une bataille ne se mesure pas seulement en nombre de navires coulés ou ramenés, mais par rapport au résultat attendu sur le plan stratégique. En supportant des pertes terribles, les vice-amiraux Ozawa<ref>Modèle:Harvsp</ref> mais aussi Nishimura ont atteint les objectifs qui leur avaient été assignés, ce que le vice-amiral Kurita n'a pas fait, et ce sont ses choix de la matinée du Modèle:Nobr qui en sont la cause<ref name="Ku_pwencycl."/>,<ref>Modèle:Harvsp</ref>.
Il peut être intéressant d'examiner comment la conduite des uns et des autres a été jugée par leur hiérarchie, en observant que le haut commandement de la Marine impériale a parfois répugné à sanctionner certains vaincus<ref name="Note13" group="Note"/>.
L'amiral Toyoda a seulement indiqué qu'Modèle:Citation l'action dans le golfe de Leyte du vice-amiral Kurita<ref name="W_p=189">Modèle:Harvsp</ref>. Celui-ci a quitté, le 23 décembre, le commandement de la Modèle:2e Flotte<ref name="2F_IJN">Modèle:2nd-en Fleet Imperial Japanese Fleet </ref>. Il y a été remplacé par le vice-amiral Ito, qui avait été Vice-Chef de l'État-Major Général de la Marine, depuis 1941 jusqu'à novembre 1944<ref name="VCNO_IJN">VCNO Imperial Japanese Fleet</ref>. Le vice-amiral Kurita a été nommé, le 15 janvier 1945, à la tête de l'Académie navale d'Etajima<ref>Nav Ac Imperial Japanese Fleet</ref>.
Le vice amiral Ozawa a pensé à se suicider, il en a été dissuadé par un collègue qui lui a fait observer qu'il avait été, à la bataille du golfe de Leyte, le seul commandant de grande unité à avoir rempli la mission qui lui avait été donnée<ref name="W_p=189"/>. Il a refusé une promotion au grade d'amiral. Il a été nommé, le 18 novembre 1944, Vice-Chef de l'État-Major Général de la Marine<ref name="VCNO_IJN"/> et directeur de l'École Supérieure de Guerre Navale<ref>Nav Col Imperial Japanese Fleet</ref>. Lorsque, à la fin mai 1945, l'amiral Toyoda a été nommé Chef de l'État-Major Général de la Marine, en remplacement de l'amiral Oikawa<ref name="CNO_IJN">CNO Imperial Japanese Fleet</ref>, démissionnaire, en désaccord avec la stratégie de défense agressive à outrance, le vice-amiral Ozawa a remplacé l'amiral Toyoda comme commandant en chef de la Flotte combinée<ref>Combined Fleet Imperial Japanese Fleet</ref> et commandant en chef de la Marine<ref>CinCN Imperial Japanese Fleet</ref>. Le vice-amiral Onishi l'a remplacé comme Vice-Chef de l'État-Major Général de la Marine<ref name="VCNO_IJN"/>, et le vice-amiral Shima a remplacé le vice-amiral Onishi à la tête de la Modèle:1ère Flotte aérienne<ref name="1AF_IJF"/>.
Les contre-amiraux Inoguchi, Ban, et Shinoda, qui ont été tués respectivement sur le Modèle:Navire, le Modèle:Navire et le Modèle:Navire ont été promus vice-amiraux à titre posthume<ref name="TR_Mu"/>,<ref name="TR_Fu"/>,<ref name="TR_Ya"/>. Aucune promotion de ce type n'a été décidée en ce qui concerne le vice-amiral Nishimura<ref name="Note14" group="Note"/>.
Pour ce qui est des amiraux américains, le vice-amiral Mitscher<ref>Bio Mitscher Naval History and Heritage Command</ref>, les contre-amiraux Oldendorf<ref>Bio Oldendorf Naval History and Heritage Command</ref>, Thomas Sprague<ref name="Bio T_SpNHHC"/>, Felix Stump<ref>Bio Stump navsource.org</ref>, Clifton Sprague<ref>Bio C_Sprague Naval History and Heritage Command</ref>, Ralph Ofstie<ref>Bio Ofstie bosamar.com</ref> qui commandait la Modèle:26e Division de Porte-avions dont faisait partie l'Modèle:USS, ont reçu la Navy Cross, et l'amiral Halsey a, pour sa part, été cité au titre de la Navy Distinguished Service Medal, comme l'avait été Raymond Spruance pour son commandement à Midway et en mer des Philippines mais dans la hiérarchie des décorations américaines une telle récompense se situe à un niveau inférieur à celui de la Navy Cross<ref name="Note15" group="Note"/>. Cela n'a cependant pas entamé sa popularité et, à la fin de 1945, il a reçu la cinquième étoile d'amiral de la Flotte. Il a été le seul amiral ayant commandé à la mer pendant la guerre, à recevoir cette promotion.
Le vice-amiral Kinkaid n'a pas reçu de décoration de l'US Navy pour la bataille du golfe de Leyte, mais il a été promu amiral au début de 1945, quatrième des cinq amiraux ainsi promus pendant la Guerre du Pacifique, après Chester Nimitz, William Halsey, et Raymond Spruance, et avant Richmond K. Turner. Le général de l'Armée MacArthur lui a obtenu, en 1946, de recevoir, pour sa contribution à la campagne de libération des Philippines, l'Army Distinguished Service Medal, qui avait été attribuée à Halsey, et venait de l'être à Spruance et Turner.
Bilan global : une victoire décisive, qui ouvre la voie aux kamikaze
La bataille du golfe de Leyte fut, sur le plan stratégique, une victoire américaine décisive, non pas au sens de la doctrine « Kantai kessen », mais dans la mesure où le résultat en a été incontestable et n'a jamais été remis en cause, comme Trafalgar ou Tsushima. L'enjeu y était le débarquement américain sur l'île de Leyte, ce débarquement a eu lieu, et les conséquences de la perte des Philippines ont été celles que craignait l'amiral Toyoda, plusieurs navires qui ont réussi à rentrer au Japon ont pu être réparés mais n'ont jamais eu le carburant nécessaire pour reprendre la mer. Ceux qui, avariés, se sont réfugiés à Singapour, comme le Modèle:Navire ou le Modèle:Navire, n'ont jamais été remis en état.
Après cette bataille, il restait encore au Japon quelques porte-avions presque opérationnels, principalement des bâtiments tout juste achevés ou en voie d'achèvement, comme les Unryū et Modèle:Navire. Mais il n'y avait plus d'aviateurs navals expérimentés ni de navires d’escorte en état d'assurer leur protection. Ils seraient l'un et l'autre torpillés et coulés avant le Modèle:Nobr 1944<ref>Modèle:Harvsp</ref>.
Pour acheminer des produits nécessaires à l'économie de guerre du Japon, les deux cuirassés hybrides de porte-avions Modèle:Navire et Modèle:Navire, rentrés au Japon avec le vice-amiral Ozawa, furent envoyés à Singapour en novembre, toujours sous les ordres du contre-amiral Matsuda, acheminant des munitions. Avec l'Modèle:Navire et trois destroyers, ils parvinrent à rapporter au Japon dans la seconde moitié de février 1945, au cours de l'opération Kita, Modèle:Unité de carburant (soit environ Modèle:Unité), Modèle:Unité de caoutchouc et Modèle:Unité d'étain, malgré les efforts de l'aviation et des sous-marins américains pour les intercepter.
Pour le reste, la flotte américaine avait acquis la maîtrise définitive des mers, mer des Philippines et mer de Chine, où la Task Force 38 allait s’aventurer en janvier, bombardant tous les mouillages japonais des îles Ryūkyū à Saïgon. Lors des débarquements américains aux Philippines, puis à Iwo Jima et Okinawa, ce qui restait de la marine japonaise ne s’interposa pas, en-dehors de la mission de sacrifice du Modèle:Navire et de huit destroyers d'escorte, le Modèle:Date.
Des navires revenus de la bataille de Leyte, seuls les deux croiseurs lourds de la Modèle:5e Division, le Modèle:Navire, portant la marque du contre-amiral Hashimoto, et l'Ashigara, continuèrent à opérer en soutien des garnisons japonaises en Asie du Sud-Est, le premier à l'ouest et le second à l'est de Singapour, jusqu'à ce qu'ils soient coulés par la Royal Navy, en mai et juin 1945<ref name="WB_p=195, 194">Modèle:Harvsp</ref>.
L'amiral Yonai, ministre de la Marine, avait raison lorsqu'il a déclaré après la bataille du golfe de Leyte Modèle:Citation. Mais le vice-amiral Ozawa, interrogé après la guerre a été clair, c'est un nouveau combat qui a commencé sur mer : Modèle:Citation <ref name="Oz_SBS 55/227 p. 225"/>. L'amiral Toyoda était partisan de cette stratégie de défense agressive, utilisant les kamikaze, et c'est ce qui a été fait lors des débarquements à Luçon et plus tard à Iwo Jima et Okinawa<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Les vice-amiraux Onishi, à la tête de la Modèle:1ère Flotte Aérienne, et Ugaki, qui a commandé la Modèle:5e Flotte Aérienne à partir du début de février<ref name="Ug_pwencycl."/>, ont porté des coups très durs à l'US Navy. Deux porte-avions d'escorte ont été coulés, les Modèle:USS et Modèle:USS<ref name="WB_p=195, 194"/>. Même si aucun des plus grands bâtiments de la Flotte américaine n'a été coulé, l'Modèle:USS a été très gravement endommagé en février, et deux porte-avions de la Modèle:Classe, l'Modèle:USS en mars<ref>Modèle:Harvsp</ref>,<ref>USS Franklin (CV-13) DANFS</ref>, et l'Modèle:USS en mai<ref>USS Bunke Hill (CV-17) DANFS</ref> ont subi des dégâts considérables et des pertes terribles, environ Modèle:Nobr sur le premier et Modèle:Nobr sur le second, de sorte qu'ils n'ont ensuite plus jamais été envoyés en opérations.
L'amiral de la Flotte Nimitz a reconnu après la guerre Modèle:Citation<ref> Nimitz Naval History and Heritage Command</ref>. Si l'histoire de la guerre navale a connu plus d'un épisode qui relevait de la « guerre dissymétrique », comme les combats de Jean Bart, Robert Surcouf, voire Karl Dönitz ou les théories, en leur temps, de la « Jeune École » de l'amiral Aube, jamais la méthode de combat n'avait eu un caractère aussi dramatique et désespéré<ref name="Note16" group="Note"/>Le destin des amiraux Ugaki et Onishi le montre assez : ils ont choisi de ne pas survivre aux hommes qu'ils avaient envoyé à la mort, le premier s'est fait tuer dans une dernière mission kamikaze qu'il a organisée après que l'Empereur du Japon eut annoncé qu'il acceptait la capitulation<ref name="Ug_pwencycl."/>, et le second s'est suicidé dans des conditions atroces, le Modèle:Date<ref name="On_pwencycl."/>.
Notes et références
- Notes
- Références
Voir aussi
Bibliographie
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- Modèle:OuvrageModèle:Plume
- Comer Vann Woodward, La Bataille de Leyte, traduit de l'américain par le capitaine de frégate Rivalta & le lieutenant de vaisseau Serge Ouvaroff, éditions Les deux Sirènes, 1947, 262 p. + 6 cartes.
Articles connexes
- Liste des cuirassés et croiseurs de bataille coulés pendant la Seconde Guerre mondiale
- Liste de batailles navales, Guerre du Pacifique
- Chester Nimitz, William F. Halsey, Thomas C. Kinkaid
- Marc A. Mitscher, Willis Augustus Lee, Jesse B. Oldendorf
- Jisaburō Ozawa, Takeo Kurita, Shōji Nishimura, Kiyohide Shima
Liens externes
- Modèle:Autorité
- Modèle:Dictionnaires
- Modèle:Bases
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Ordres de bataille : Sibuyan Sea, Surigao Strait, Cape Engaño, Samar.
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