Colonies israéliennes

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Fichier:2018 OCHA OpT map West Bank.jpg
Carte de la situation en 2018 par l'OCHA. Territoires administrés par l'autorité palestinienne (en beige) et Territoires occupés par Israël (en bleu clair). Les colonies israéliennes des territoires occupés (en magenta). La ligne verte de 1949 (pointillés verts). Le mur de séparation construit par Israël (en rouge)

Les colonies israéliennes (dénommées « hitnahalut » (התנחלות) par les Israéliens traduit par « implantations »)<ref group="Note">Agnès Dufour, dans sa traduction de l'ouvrage de Benny Morris, Victimes. Histoire revisitée du conflit arabo-sioniste, 2003, Modèle:P. utilise le terme « implantations israéliennes » et en Modèle:P. elle utilise le terme « colonies juives ». Les textes de l'ONU et la presse francophone y font généralement référence en termes de « colonies israéliennes ». Elles sont également qualifiés d'« agglomérations » quand leur taille est conséquente</ref>, sont des communautés de citoyens israéliens qui ont été établies depuis la guerre des Six Jours en 1967 dans la péninsule du Sinaï, les territoires palestiniens occupés (dont Jérusalem-Est et sa proche banlieue), ainsi que dans le Plateau du Golan.

Elles totalisent en 2020 plus de Modèle:Nombre répartis comme suit : environ Modèle:Nombre en Cisjordanie, plus de 230 000 à Jérusalem-Est et dans sa périphérie, environ 35 000 sur le Golan, devenu par une loi votée par la Knesset le 14 décembre 1981 territoire israélien et sous-district du district Nord d'Israël. Elles sont réparties dans près de 150 implantations en Cisjordanie et plus de 35 sur le plateau du Golan<ref name="Chaliand">Gérard Chaliand, Modèle:Opcit, Modèle:Pp..</ref>,<ref name="ILO Modèle:Pp.">Bureau International du Travail, Modèle:Opcit Modèle:Pp..</ref>,<ref name="OUDAT">Oudat, Basel.Modèle:Lien brisé, Al-Ahram Weekly, 12–18 June 2008. Issue No. 901.</ref>,<ref>Modèle:Lien brisé.</ref>. Certaines colonies sont devenues des villes, comme Ma'aleh Adumim qui compte près de Modèle:Nombre ou Ariel qui en compte 20 000. Certaines ont été de fait rattachées au territoire israélien par la construction de la barrière de séparation.

L'établissement de colonies israéliennes, y compris à Jérusalem-Est et sur le plateau du Golan, a débuté dès 1967, mais s'est accéléré à partir de 1977 et l'arrivée du Likoud au pouvoir. À la suite des accords de Camp David en 1982, la totalité des colonies du Sinaï furent évacuées et en 2005, la totalité de celles de la bande de Gaza furent démantelées. Avec l'arrivée de Benyamin Netanyahou au pouvoir en 2009, leur développement s'est accéléré.

L'implantation de colonies par Israël a été condamnée par des votes de l'Assemblée générale des Nations unies dans le cadre des résolutions du Conseil de sécurité. Elles sont ainsi jugées illégales au regard du droit international, ce que le gouvernement israélien conteste ; ainsi que les États-Unis, depuis le 18 novembre 2019.

Histoire

L'implantation de colonies dans les territoires occupés par Israël, a débuté dès 1967 à la suite de la conquête de la Cisjordanie, de Jérusalem-Est et de Gaza (territoires palestiniens occupés), du Sinaï (pris sur l'Égypte) et du Golan (pris sur la Syrie). Elle s'est poursuivie de manière ininterrompue depuis sauf dans le Sinaï, restitué en 1982 et à Gaza, évacuée unilatéralement par Israël en 2005.

Contexte

De 1948 au 5 juin 1967

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Carte d'Israël à la veille de la guerre des Six Jours.
Fichier:Israel1967.png
À la suite de la Guerre des six Jours, Israël contrôle le Sinaï, le détroit de Tiran, la bande de Gaza, le Golan, la Cisjordanie et Jérusalem-Est.

Après Modèle:Nobr de conflits entre les communautés juive et arabe, l'ONU vote le 30 novembre 1947 le plan de partage de la Palestine en vue d'y fonder un État juif et un État arabe, tandis que Jérusalem et les Lieux saints devaient devenir une zone sous contrôle international<ref name="vidal">Dominique Vidal, 1948 : la Palestine des archives aux cartes, Le Monde diplomatique, 18 février 2018.</ref>.

L'Agence juive accepte le plan, la Ligue arabe s'y oppose. Il s'ensuit une guerre à l'issue de laquelle Israël est établi, mais pas l'État arabe palestinien. Jérusalem-Est et la Cisjordanie sont annexées par la Jordanie et la Bande de Gaza passe sous contrôle militaire égyptien. Israël est reconnu internationalement dans les délimitations des accords d'armistice de 1949 (dénommées la ligne verte) et entre à l'Organisation des Nations unies.

Une autre conséquence de la guerre est l'exode palestinien de 1948<ref>Benny Morris, Victimes. Histoire revisitée du conflit arabo-sioniste, Éditions Complexe, 2003, Modèle:P..</ref>. La majorité s'installe dans des camps de réfugiés à Gaza, en Jordanie, en Cisjordanie et au Liban. La guerre chasse également plus de 10.000 Juifs des territoires annexés par la Jordanie. L'exode palestinien (la « Nakba ») devient un enjeu politique central pour le monde arabe. Côté israélien, bien que la guerre de 1948 se solde par une victoire (le territoire contrôlé est en définitive 50 % supérieur à celui prévu par le plan de partage), le fait d'avoir peut-être à jamais renoncé à la vieille ville de Jérusalem ainsi qu'à la « Judée » et la « Samarie » (la Cisjordanie) est perçu par David Ben Gourion comme une bechiya ledorot (« cause de lamentation pour des générations »)<ref>Benny Morris, 1948; A History of the First Arab-Israeli War, Yale University Press, 2008, Modèle:P..</ref>.

Durant les Modèle:Nobr qui suivent, les Juifs du monde arabe fuient ou sont expulsés. Aujourd'hui, il n'y existe plus de présence autre que symbolique alors que les communautés juives y totalisaient près de Modèle:Nombre en 1948. En 1956, Israël intervient aux côtés des Français et des Britanniques lors de la crise du canal de Suez. Dans le contexte de la guerre froide et sous l'impulsion de Gamal Abdel Nasser qui porte un projet de fusion du monde arabe, le Moyen-Orient se polarise. Les Arabes passent dans le camp soviétique et Israël devient le principal allié pro-occidental de la région.

À partir des années 1960, la tension monte. Des incidents de frontières de plus en plus fréquents se produisent entre Israël et la Syrie, qui signe en 1966 une alliance avec l'Égypte. Gamal Abdel Nasser appelle à la destruction d'Israël. Après l'évacuation des troupes de l'ONU à la demande de Nasser<ref name="Berg">Modèle:Ouvrage.</ref> et leur remplacement par des troupes égyptiennes, la mobilisation est décrétée en Israël<ref name=Berg/>. Puis l'Égypte ferme le détroit de Tiran, ce qui entraine le blocus du port israélien d'Eilat, un casus belli pour les Israéliens. Le 26 mai, Nasser déclare qu'en cas de guerre, Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Un début de panique s'empare de la population israélienne et des communautés juives dans le monde qui craignent un nouvel Holocauste<ref name="CL">Modèle:Lien web - article payant. Copie libre disponible ici [1] sur Tribune juive</ref>.

Moshe Dayan et Menahem Begin, partisans d'une frappe préventive de façon à diminuer les pertes israéliennes, entrent dans un gouvernement d'union nationale. Israël, qui se considère en état de légitime défense du fait des initiatives militaires égyptiennes, des attaques syriennes et du terrorisme à ses frontières, déclenche, le 5 juin 1967, les hostilités avec l'Égypte. En quelques heures, les forces aériennes égyptiennes sont anéanties. En six jours, les forces égyptiennes sont balayées et repoussées jusqu'au canal de Suez, l'ensemble de la Cisjordanie est conquise jusqu'au Jourdain, la partie jordanienne de Jérusalem est « libérée » et les hauteurs du Golan depuis lesquelles les Syriens bombardaient la Galilée sont capturées.

Modèle:Unité sont déplacés en dehors des territoires conquis et 70 000 autres sont déplacés en leur sein<ref name="laurens4-34">Henry Laurens, La Question de Palestine - Tome 4 : le rameau d'olivier et le fusil du combattant, Fayard, 2011, Modèle:P..</ref>. Dans le plateau du Golan, les villages syriens désertés sont systématiquement rasés<ref name="Morris363-66">Benny Morris, Victimes. Histoire revisitée du conflit arabo-sioniste, Éditions Complexe, CNRS, 2003, Modèle:P..</ref> et à l'exception des 6 000 à 7 000 Druzes<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Howard Sachar, Modèle:Lang, Knopf, 2007, Modèle:P..</ref>, l'ensemble des Modèle:Nombre arabes fuient ou sont chassés avant la fin 1967<ref name="laurens241">Henry Laurens, Paix et guerre au Moyen-Orient, Armand-Collin, 2005, Modèle:P..</ref>,<ref>Morris (2001), Modèle:P.: "Another eighty to ninety thousand civilians fled or were driven from the Golan Heights.".</ref>,<ref name="Kipnis">Yigal Kipnis, The Golan Heights: Political History, Settlement and Geography since 1949, Routledge, Modèle:P..</ref>.

La « victoire totale » de la Guerre des Six Jours

Fichier:One of the paratroopers who took part in the battle for the old city of Jerusalem celebrating his wedding in front of the Western Wall. June 1967. D327-048.jpg
9 juin 1967 : paracommando célébrant son mariage devant le Mur des Lamentations (à Jérusalem-Est), devenu selon l'opinion de Tom Segev, un « symbole de conquête [voire] objet d'idolâtrie chez les Israéliens<ref>Tom Segev, 1967. Six jours qui ont changé le monde, Denoël, 2005, Modèle:P..</ref> ».

La « victoire totale »<ref>Annie Duprat, dans Révolutions et mythes identitaires: Mots, violences, mémoire., Nouveau monde édition, 2011 s'interroge sur l'explication à donner à cette « victoire totale » [sic] israélienne sur 3 puissantes armées et ce, en six jours seulement. De son point de vue, la raison est la puissance physique, l'intelligence et le courage des sabras (les Juifs nés en Israël) et leur volonté de se sacrifier pour la collectivité. Elle indique que cette « victoire miraculeuse » poussa également la presse israélienne à vénérer ses militaires pendant des années.</ref> de 1967 va provoquer un bouleversement des esprits au sein de la population juive qui va impacter la suite des événements et l'issue du contentieux israélo-palesinien. Selon Tom Segev, l'exaltation et l'émotion des Israéliens sont extrêmement fortes, unissant toute la société israélienne autour de sentiments religieux et nationalistes<ref name="Segev475">Tom Segev, 1967. Six jours qui ont changé le monde, Denoël, 2005, Modèle:Pp.-8.</ref>,<ref name="Laurens4-36" />. Si Moshe Dayan fait enlever dès le 7 juin le drapeau israélien que les soldats avaient hissé sur le dôme du Rocher<ref name="w1">Modèle:Ouvrage.</ref> et laisse l'administration de l'esplanade des Mosquées au Waqf de Jérusalem, ce sont près de Modèle:Unité qui se rendent au Mur des Lamentations le 14 juin pour célébrer la fête de Chavouot<ref name="Laurens4-36">Henry Laurens, La Question de Palestine - Tome 4 : le rameau d'olivier et le fusil du combattant, Fayard, 2011, Modèle:Pp..</ref>.

Pour les militaires, les territoires nouvellement conquis sur les pays arabes (Golan, Sinaï) sont une « monnaie d'échange contre la paix » mais ils restent réticents à « se défaire d'une part quelconque de la terre biblique d'Israël » (Jérusalem, la Cisjordanie, Gaza)<ref name="Morris360-66">Benny Morris, Victimes. Histoire revisitée du conflit arabo-soniste, Éditions Complexe, 2003, Modèle:Pp.-66.</ref>. Des contacts seront pris en ce sens quelques jours après la guerre avec l'Égypte et la Syrie qui répondra par une fin de non recevoir. Moshe Dayan déclare le 8 juin :

« Jérusalem et les mont d'Hébron resteront à jamais entre nos mains<ref name="Morris360-66" />. »

Les activistes religieux voient cette victoire comme « miraculeuse » et la libération des territoires comme le début de la rédemption divine (at'halta dege'ula). Lors d'un sermon au Mur des Lamentations, le rabbin Zvi Yehouda Kook déclare :

« Par la présente déclaration, nous informons le peuple d'Israël et le monde entier que selon le commandement de Dieu, nous venons de rentrer chez nous. (...). Nous ne partirons plus jamais. »<ref name="Morris360-66" />

Selon Henry Laurens, tant au sein de la population israélienne qu'au sein des communautés juives principalement aux États-Unis et en France apparaissent deux « attitudes »<ref name="laurens4-35">Henry Laurens, La Question de Palestine - Tome 4 : le rameau d'olivier et le fusil du combattant, Fayard, 2011, Modèle:P..</ref>: des Juifs avec un complexe et avec de l'arrogance. Avec le complexe de Massada, le monde extérieur est perçu comme « hostile dans sa globalité »Modèle:Passage non neutre. À l'angoisse de la destruction imminente par les Arabes, dernier chaînon dans une lignée d'ennemis plurimillénaire remontant à l'antiquité biblique, succède l'exaltation de la victoire ; cette dernière allant jusqu'à être perçue comme une « forme de réparation humaine ou divine de la catastrophe de la Seconde Guerre mondiale »<ref name="laurens4-35" />. Apparaît également une « politique de l'arrogance » et le sentiment que l'ennemi est faible et « méprisable », qu'il ne comprend que la force, et que l'armée israélienne a pour vocation à la fois de dissuader tout ennemi de l'attaquer mais également de le forcer à accepter une solution dictée sur base des intérêts fondamentaux d'Israël<ref name="laurens4-35" />Modèle:Passage non neutre.

Une politique de « faits accomplis » est mise en place durant la guerre et dans les semaines et mois qui suivent à Jérusalem. Le 11 juin, Teddy Kollek, le maire de Jérusalem-Ouest, fait raser la plupart du quartier maghrébin de la Vieille ville de Jérusalem de manière à libérer l'accès au Mur des Lamentations, lieu saint du judaïsme qui a été interdit aux juifs entre 1948 et 1967, sous l'occupation jordanienne, alors que la Jordanie, avait en avril 1949, lors des pourparlers d'armistice, promis aux Israéliens l'accès libre au Mur, pour tous les juifs qui voudraient s'y rendre pour prier<ref name="Abowd">Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref name="laurens4-35b" />. La majorité des Modèle:Nombre arabes vivant dans ce qui avait été le Quartier juif de la vieille ville de Jérusalem avant 1948 est également expulsée avant la fin de l'année pour être remplacée par les précédents propriétaires et des Juifs israéliens<ref>Stacie Goddard, Indivisible Territory and the Politics of Legitimacy, Cambridge University Press, 2009, Modèle:P..</ref>. Des relogements sont proposés aux habitants évincés avec une compensation de 100<ref>Talhami, Ghada Hashem (2017). American Presidents and Jerusalem. Lexington Books. page 106</ref> à 200 Dinar jordanien<ref>Ricca, Simone (2010). "Heritage, Nationalism and the Shifting Symbolism of the Wailing Wall". Archives de sciences sociales des religions (151): 169–188.</ref>,<ref>Modèle:Nobr des familles expulsées adressent une lettre de remerciement à Teddy Kollek, Faris Ayub et Meron Benvenisti pour les compensationsAlexander, Yonah; Kittrie, Nicholas N. (1973). Crescent and star: Arab & Israeli perspectives on the Middle East conflict. AMS Press.</ref>. Le lieutenant colonel, Yaakov Salman justifie son opération par le fait que les Jordaniens avaient déjà prévu un plan d'évacuation du quartier qui était devenu un bidonville<ref name="Abowd" />,<ref>Gorenberg, Gershom (2007). The Accidental Empire: Israel and the Birth of the Settlements, 1967-1977. Macmillan Publishers.</ref>. Le 29 juin, la Knesset étend la « juridiction administrative » de Jérusalem-ouest sur la partie arabe de la ville<ref name="laurens4-37">Henry Laurens, La Question de Palestine - Tome 4 : le rameau d'olivier et le fusil du combattant, Fayard, 2011, Modèle:P..</ref> et sur les régions cisjordaniennes au nord et au sud de celle-ci<ref name="Morris363-66" />. L'action est condamnée dès le 4 juillet à l'Assemblée générale des Nations unies<ref name="laurens4-43">Henry Laurens, La Question de Palestine - Tome 4 : le rameau d'olivier et le fusil du combattant, Fayard, 2011, Modèle:P..</ref>. Les murs en béton séparant les deux parties de la ville sont également abattus<ref name="Morris363-66" />.

Premières colonies (1967-1977)

Fichier:Allon Plan.svg
Dans un plan de partage qui a conservé son nom présenté au gouvernement le 27 juillet 1967<ref name="YL">Modèle:Ouvrage.</ref>, Yigal Allon prévoit l'annexion de Jérusalem et de toute la partie Est de la Cisjordanie ainsi que de zones stratégiques tout en créant deux enclaves pour la population palestinienne qui aurait été placée sous administration jordanienne.

Après les captures territoriales de 1967, différentes stratégies politiques et militaires sont proposées au sein du gouvernement israélien<ref name="tess">A History of the Israeli-Palestinian Conflict, Second Edition, Mark Tessler, 2009</ref>,<ref name="Lintl">Peter Lintl (éditeur), Actors in the Israeli-Palestinian Conflict Interests, Narratives and the Reciprocal Effects of the Occupation, 2018</ref>. Moshe Dayan et Shimon Peres, tous deux de la faction Rafi, soutiennent des plans d'intégration économique et politique<ref name="IEPN">Historical political and economicimpact of jewish settlements in the occupied territories, Shaul Arieli, Robyy Nathanson, Ziv Rubin, Hagar Tzameret-Kertcher, 2019</ref>. Le Mapaï et le Achdut HaAvoda opposent l'intégration, l'un souhaitant transférer le territoire à la Jordanie, tandis que le plan Allon est proposé visant à conserver des zones stratégiques<ref name="IEPN" />. En 1968 le gouvernement opte pour l'implantation de colonies de Nahal le long de la frontière jordanienne dans la vallée du Jourdain, comme mesure militaire face à la Jordanie<ref name="tess" />,<ref name="Lintl" />. Parallèlement des mouvements politiques messianiques visent à créer des communautés juives en Cisjordanie pour des raisons religieuses et nationalistes<ref name="Lintl" />.

Dès le deuxième jour de la guerre, le gouvernement israélien d'union nationale est conscient que la victoire est acquise et réfléchit aux actions à venir<ref name="laurens4-35b" />. Yigal Allon envisage a minima l'annexion de certains territoires et la conservation des autres comme monnaie d'échange avec les États arabes. Menahem Begin et les membres du Parti national religieux voient les territoires conquis comme des « éléments historiques de la Terre d'Israël » « libérés » et proposent d'annexer la Cisjordanie et la Bande de Gaza<ref name="laurens4-35b">Henry Laurens, La Question de Palestine - Tome 4 : le rameau d'olivier et le fusil du combattant, Fayard, 2011, Modèle:P..</ref>,<ref name="Morris363-66" />.

[[Fichier:Wwwm8173.JPG|vignette|upright=1|Soldate gardant un avant-postes du Nahal établi le long de la frontière jordanienne.

Dans la doctrine militaire israélienne, ils étaient des établissements militaires érigés le long des frontières ou dans des zones stratégiques des territoires occupés en vue d'assurer leur sécurisation, en accord avec la [[Quatrième Convention de Genève|Modèle:4e Convention de Genève]]. Cependant elles existent encore aujourd'hui]] Au début du mois de juillet, le Cabinet israélien approuve la construction de « deux ou trois chantiers de travail temporaires » dans le no man's land qui séparait Israël et la Syrie avant la guerre<ref name="Morris363-66" />. Un kibboutz est fondé le 16 juillet dans le Golan pour prendre en charge le cheptel et les vergers « abandonnés »<ref name="laurens4-57">Henry Laurens, La Question de Palestine - Tome 4 : le rameau d'olivier et le fusil du combattant, Fayard, 2011, Modèle:Pp.-58.</ref>. Le 27 août, le gouvernement donne l'autorisation aux Israéliens de cultiver les champs sur tout le plateau<ref name="Morris363-66" />.

En août, l'État-major décide d'y établir une chaîne d'avant-postes du Nahal<ref name="Morris363-66" />. Il s'agit d'installations initialement militaires mais dans lesquelles ces derniers cultivent la terre aux alentours, puis s'y installent définitivement quand ils retournent à la vie civile. La première est fondée à Banias en septembre<ref name="Morris363-66" />. En janvier 1968, 2 avant-postes du Nahal sont établis dans le sud de la vallée du Jourdain puis dans la bande de Gaza<ref name="Morris363-66" />.

À l'initiative d'activistes religieux, en l'espace de deux-trois ans, une « gigantesque entreprise de colonisation est mise sur pied ». Ils sont convaincus que le gouvernement n'osera pas s'opposer à eux ou utiliser la force pour les déloger, ils bravent les interdits officiels et lancent des initiatives privées d'implantations<ref name="Morris363-66" />.

Fichier:1929 Hebron massacre infobox.jpg
La communauté juive de Hébron détruite par un massacre en 1929

Au printemps 1968, le rabbin Moshe Levinger demande une permission pour célébrer le seder de Pessah dans la ville sainte du Judaïsme de Hébron, et décident de ne pas quitter les lieux, pour en réalité « faire revivre la communauté juive » de la ville, qui avait été massacrée en 1929. Après un mois (et une série d'evictions, le gouvernement israélien leur permet de rester temporairement<ref name="Morris363-66" />) le groupe reçoit la protection de l'armée et en février 1970, il reçoit l'autorisation temporaire pour se réinstaller sur une colline proche (Hébron Illit), qui deviendra Kiryat Arba<ref>Mudde, C., Hirsch-Hoefler, S. (n.d.). The Israeli Settler Movement: Assessing and Explaining Social Movement Success. (n.p.): Cambridge University Press.</ref>.

Fichier:Kfar Etzion 1947.jpg
Le village de Kfar Etzion en 1947, reconstruit en 1967, considéré comme la première colonie

Dans ce contexte, la première « colonie » mise en place est celle de Kfar Etzion, fondée sur le site d'un ancien kibboutz situé entre Bethléem et Hébron et qui avait été détruit par la Légion arabe en 1948<ref name="SV">Modèle:Article.</ref>. Les opérations sont menées par Yossef Weiz<ref name="laurens4-57" />,<ref name="Segev475" /> et le rabbin Modèle:Lien qui y avait passé son enfance<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Selon Benny Morris, l'État finit par collaborer avec eux en leur fournissant des terres publiques (plus de 50 % du territoire cisjordanien est public à l'époque) ou en leur cédant des terres arabes expropriées pour « des raisons de sécurité »<ref name="Morris363-66" />,<ref name="Goueset" />. Des aides sont offertes sous la forme de prêts immobiliers à faible taux d'intérêt, voire de subventions pures et simples<ref name="Morris363-66" />,<ref name="Goueset">Modèle:Article.</ref>.

Après la guerre du Kippour, des colonies du Nahal sont fondées dans la région stratégique dominant sur le désert de Judée et la vallée du Jourdain. Tekoa est fondée en 1975 et est transférée aux autorités civiles du Gush Emunim en 1977<ref>City on a Hilltop: American Jews and the Israeli Settler Movement. By Sara Yael Hirschhorn. Cambridge: Harvard University Press.</ref>.

Dès mars 1974, les militants se rassemblent au sein du Goush Emounim pour établir une première colonie à Ofra en mai 1975<ref name="Morris360-66" />. Ce mouvement naît du messianisme et reçoit le soutien du rabbin Zvi Yehuda Kook pour qui la rédemption d'Israël vient du peuplement de la terre promise<ref>Our Promised Land: Faith and Militant Zionism in Israeli Settlements . By Charles Selengut . Lanham, MD : Rowman and Littlefield, 2015</ref>.

En conclusion, un an après la guerre, le Golan compte 6 colonies ; en 1973, 19 et en 1977, ce sont 26 colonies qui ont été établies sur le plateau syrien<ref name="Morris363-66" />. En Cisjordanie, Israël possède 17 colonies en 1973 et 36 en 1977<ref name="Morris363-66" />, dont Ma'aleh Adumim à l'est de Jérusalem qui compte près de Modèle:Nombre colons en 2016<ref name="cbs">Modèle:Lien web.</ref> et qui a été la première colonie israélienne à obtenir le statut de ville en 1992Modèle:Refnec. Dans la bande de Gaza et le long de la frontière égyptienne, 7 colonies se sont installées entre 1968 et 1973 et leur nombre est passé à 16 en 1977<ref name="Morris363-66" />, dont Kfar Darom (détruite en 1948). Dans le Sinaï, on compte 7 colonies israéliennes en 1977<ref name="Morris363-66" />, dont Yamit.

Au total, Modèle:Nobr après la guerre, Modèle:Unité se sont installés dans les territoires conquis<ref name="Morris363-66" />.

Menachem Begin (1977-1984)

Fichier:Begin, Carter and Sadat at Camp David 1978.jpg
Menahem Begin, Jimmy Carter et Anouar el-Sadate célébrant les accords de Camp David en 1978

En 1970, Menahem Begin quitte le gouvernement d'union nationale en raison de l'acception par Israël de la résolution 242 et de la formule « terre contre paix ». Pour son parti le Hérout, la Cisjordanie et la bande de Gaza sont « aussi juifs que Tel-Aviv » et ne peuvent en aucun cas être cédés aux Arabes<ref name="morris485">Benny Morris, Victimes. Histoire revisitée du conflit arabo-sioniste, Éditions Complexe, 2003, Modèle:Pp..</ref>. La victoire aux élections israéliennes de 1977 d'une coalition rassemblant différents partis de droite et de partis religieux autour du Hérout, du Likoud et du Parti libéral<ref name="morris485" /> va dépasser la stratégie sécuritaire pour ce qu'A. Dieckhoff décrit comme une « stratégie de la présence », favorisant le peuplement juif dans des endroits stratégiques de la Cisjordanie<ref>Hervé Amiot, Les implantations israéliennes en Cisjordanie, Les clés du Moyen-Orient, 25 septembre 2013.</ref>.

En 1978, Israël et l'Égypte signent les Accords de Camp David qui marquent la fin du conflit entre eux. Malgré les négociations de paix qui demandent un gel de toute construction dans les colonies, une centaine de nouvelles implantations voient le jour, en particulier des centres urbains à l'Est de Jérusalem (comme Beit El fondée en 1977) et de Tel-Aviv (comme Modèle:Lien établie en 1977, Ariel en 1978 ou Beit Aryeh-Ofarim en 1981)<ref name="morris615">Benny Morris, Victimes. Histoire revisitée du conflit arabo-sioniste, Éditions Complexe, 2003, Modèle:Pp..</ref>.

Évacuation du Sinaï

À la suite des accords de paix, les colonies du Sinaï sont évacuées (et rasées par les Israéliens) en même temps que les territoires conquis sur l'Égypte en 1967 lui sont restitués. Toutefois, des militants s'y réinstallent « illégalement ». À Yamit, Menachem Begin et Ariel Sharon, ministre de l'Agriculture, chargé de la colonisation, font intervenir l'armée israélienne : Modèle:Nombre sont mobilisés pour déloger Modèle:Nombre. L'opération se fait sans faire de blessés mais sous les yeux des télévisions. Selon Benny Morris, la motivation est double : il s'agit de montrer au monde « le coût des sacrifices concédés par Israël dans sa recherche de la paix » et de « montrer à la population israélienne l'atrocité de l'évacuation de colonies », afin de mettre en garde les citoyens Israéliens qui militent pour l'évacuation de la Cisjordanie et du Golan<ref name="morris532-533">Benny Morris, Victimes. Histoire revisitée du conflit arabo-sioniste, Éditions Complexe, 2003, Modèle:Pp.-533.</ref>

La détermination israélienne à ne pas restituer l'ensemble des territoires occupés se traduit également par deux décisions :

Fin 1983, on compte 76.095 Juifs Israéliens à Jérusalem-Est, 22.800 en Cisjordanie, 6.800 dans le Golan et 900 dans la bande de Gaza, soit un total de 106.595 dans l'ensemble des territoires occupés<ref name="settlerpop">Modèle:Anglais, Foundation for Middle East Peace, 2008. (Consulté le 10 février 2019.)</ref>. Le rythme de la colonisation s'est accéléré d'un facteur 10 par rapport à la période précédente.Modèle:Pas clair

Situation des Palestiniens dans les territoires occupés

Le développement des réseaux routiers et électriques nécessaires pour des raisons sécuritaires et pour desservir les colonies bénéficièrent également à la population palestinienne. Ainsi, en 1967 seuls 18 % des foyers gazaouites possédaient l'électricité. Ils étaient 89 % en 1981<ref name="Morris609-615" />. La population palestinienne put également bénéficier des services hospitaliers et des soins de santé israéliens, ce qui se traduisit par une chute importante du taux de mortalité à la naissance et à une augmentation conséquente de la population palestinienne, en particulier à Gaza<ref name="Morris609-615" />.

Sur le plan politique, selon Benny Morris, Israël se montra « tolérant »<ref name="Morris609-615" />. De nombreuses organisations citoyennes virent le jour comme des syndicats, des associations professionnelles, des comités estudiantins (7 universités virent le jour en Cisjordanie et à Gaza en Modèle:Nobr), des associations caritatives, des journaux, des instituts de recherche, des groupes féministes<ref name="Morris609-615" />... Les Israéliens autorisèrent même l'établissement d'institutions officielles militant pour l'autonomie et la résistance politique<ref name="Morris609-615" />. Par contre, Israël refusa d'accorder toute légitimité aux groupes indépendantistes de l'Organisation de libération de la Palestine (l'OLP) de Yasser Arafat, considérés comme terroristes, ce qui eut pour conséquence de favoriser la popularité des Frères musulmans, qui sous la direction d'Ahmed Yassine distillèrent un discours intégriste<ref name="Morris609-615" />.

Sur le plan économique, sur les Modèle:Nobr qui suivirent la conquête des territoires, le revenu annuel par habitant dans la bande de Gaza passa de 80 à Modèle:Monnaie; et en Cisjordanie, il fit plus que tripler. Le nombre de voitures fut multiplié par 10, celui des tracteurs par 9 et celui des téléphones par 6. Chaque année entre 1968 et 1978, le PNB connut une croissance supérieure à 10 % dans la Bande de Gaza et en Cisjordanie, tandis qu'il augmentait de 5,5 % par an en Israël sur la même période<ref name="Morris609-615">Benny Morris, Victimes. Histoire revisitée du conflit arabo-sioniste, Éditions Complexe, 2003, Modèle:Pp.-615.</ref>.

Selon Zeev Schiff et Ehud Yaari, la politique gouvernementale israélienne dans les territoires occupés fut cependant subordonnée aux besoins économiques israéliens et aurait ainsi étouffé le développement de l'économie palestinienne. Notamment, les puits israéliens puissant dans les aquifères régionaux, furent en majorité au bénéfice d'Israël et de ses colonies<ref name="Morris609-615" />,<ref>Hervé Amiot, Eau et conflit dans le bassin du Jourdain, Les clés du Moyen-Orient, 12 décembre 2013</ref>. Ces derniers en utilisaient en moyenne douze fois plus que la population palestinienne et la superficie de l'agriculutre irrigable en Cisjordanie fut réduite de 30 % entre 1967 et 1987<ref name="Morris609-615" />. L'administration israélienne des territoires interdit aux Palestiniens d'installer des manufactures et réglementa de manière importante les déplacements, l'importation de fonds ou de matériaux, la culture de certains produits agricoles... ce qui eut pour conséquence de transformer les territoires en un marché pour les marchandises israéliennes<ref name="Morris609-615" />. Le gel des développements industriel et agricole palestiniens contraint une part importante de la main-d'œuvre des territoires occupés à chercher du travail peu qualifié en Israël, en particulier dans la construction ou l'agriculture<ref name="Morris609-615" />.

Gouvernement de coalition (1984 - 1988)

Les élections législatives israéliennes de 1984 voient les partis de gauche, réunis sous la bannière « Alignement », remporter Modèle:Nobr contre 41 pour le Likoud. Aucun des deux ne réussit cependant à rassembler suffisamment d'autres partis dans une coalition qui pourrait former une majorité à la Knesset. Shimon Peres et Yitzhak Shamir décident alors de gouverner alternativement, chacun occupant le poste de Premier ministre pendant Modèle:Nobr.

Durant cette période, si le nombre de colonies ne grandit pas sensiblement, leur population s'accroit considérablement en raison de leur expansion<ref name="Morris615">Benny Morris, Victimes. Histoire revisitée du conflit arabo-sioniste, Éditions Complexe, 2003, Modèle:Pp.-616.</ref>. La population israélienne de Cisjordanie passe de 35 000 à 64 000 de 1984 à 1988<ref name="Morris615" />. En 1989, elle est de 200 000 : 117 000 à Jérusalem-Est, 70 000 en Cisjordanie, 10 000 dans le Golan et 3 000 dans la Bande de Gaza<ref name="settlerpop" />.

L'administration des territoires est sous la responsabilité d'Yitzhak Rabin, ministre de la Défense. Il y instaure une politique de « répression continue » envers les militants nationalistes palestiniens<ref name="Morris615" />. Plusieurs dizaines de milliers de Palestiniens sont mis en détention administrative, qui dure plusieurs semaines à plusieurs mois d'affilée, souvent sans jugement<ref name="Morris615" />. En parallèle, des groupes de colons s'établissent en groupes d'autodéfense « vengeurs », en citant les mots utilisés par Benny Morris<ref name="Morris615" />. En Israël, des représentants politiques de l'extrême-droite appellent ouvertement à l'expulsion des Palestiniens des territoires occupés vers la Jordanie<ref name="Morris615" />, à laquelle ils avaient été intégré durant son occupation.

C'est dans ce contexte que se déclenche le 9 décembre 1987 la Première intifada, appelée par les Palestiniens la « révolte des pierres »<ref>Benny Morris, Victimes. Histoire revisitée du conflit arabo-sioniste, Éditions Complexe, 2003, Modèle:Pp..</ref>.

De l'intifada aux accords d'Oslo (1988-1993)

Modèle:Article connexe

Fichier:Bill Clinton, Yitzhak Rabin, Yasser Arafat at the White House 1993-09-13.jpg
Yitzhak Rabin, Bill Clinton et Yasser Arafat à l'issue des accords d'Oslo le Modèle:Date.

La révolte palestinienne s'exprime initialement par une désobéissance civile généralisée face à laquelle l'armée n'est pas préparée, tandis que les extrémistes des deux camps, Hamas et colons intégristes, prônent et usent de violence<ref>Benny Morris, Victimes. Histoire revisitée du conflit arabo-sioniste, Éditions Complexe, 2003, Modèle:Pp.-635.</ref>. Au bout de trois ans, l'armée a procédé à plus de 15 000 arrestations administratives et 8 000 Palestiniens sont prisonniers en Israël<ref>Benny Morris, Victimes. Histoire revisitée du conflit arabo-sioniste, Éditions Complexe, 2003, Modèle:Pp.-645.</ref>.

Cette situation provoque une opposition en Israël sur la politique du gouvernement et le renforcement du « mouvement pour la paix », ce qui va mener sous l'égide des États-Unis, à la signature en septembre 1993 des accords d'Oslo entre Israël et l'OLP<ref>Benny Morris, Victimes. Histoire revisitée du conflit arabo-sioniste, Éditions Complexe, 2003, Modèle:Pp.-660.</ref>. Ces accords reconnaissent la souveraineté de l'Autorité palestinienne sur la Cisjordanie et Gaza et annoncent le retrait progressif d'Israël des territoires occupés<ref name="Amiot2">Hervé Amiot, Les implantations israéliennes en Cisjordanie (2) : histoire d’une colonisation depuis 1967, Les clés du Moyen-Orient, 25 septembre 2013.</ref>.

Durant cette période, la population de colons passe de 200 000 à 282 000 (+45 000 en Cisjordanie et +35 000 à Jérusalem-Est)<ref name="settlerpop" />, malgré l'annonce en 1992 par le gouvernement israélien d'un « gel de la colonisation »<ref>Catherine Gouesset, Israël: comprendre la colonisation des territoires occupés, L'Express, 26 septembre 2010.</ref>.

Des accords d'Oslo à la seconde intifada (1993-2000)

Modèle:Article détaillé

Fichier:Amona.jpg
Bâtiment de l'avant-poste d'Amona fondé en 1995 sur des terres privées palestiniennes, près d'Ofra au centre de la Cisjordanie.
Fichier:Division of the Palestinian Occupied Territories after Taba.png
Division de la Cisjordanie en trois zones à la suite de l'accord intérimaire de 1995 (accord de Taba).

Après 1993, le retrait israélien ne se produit cependant pas et la colonisation s'intensifie contrairement aux accords d'Oslo.

Le mouvement des colons établit des « avant-postes » dans les territoires occupés en infraction théorique avec la loi israélienne<ref>Modèle:Ouvrage : Modèle:Citation.</ref>,<ref name="Sasson">Modèle:Lien web.</ref>. En pratique, bien qu'ils ne soient pas ouvertement reconnus par le gouvernement, les autorités israéliennes les soutiennent dans leur établissement et développement<ref>Selon le Modèle:Lien de 2005 commandé par Ariel Sharon</ref>. Selon La Paix maintenant, une cinquantaine sont établis entre 1993 et 2000<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Les extrémistes des deux camps expriment également dans le terrorisme leur opposition au processus de paix<ref name="cohen" />. Le 25 février 1994, Baruch Goldstein, un colon de Kyriat Arba et adepte de Meir Kahane, perpètre le massacre d'Hébron au cours duquel 29 Palestiniens sont tués et 125 autres blessés. De son côté, le Hamas commet un attentat-suicide à Afoula, tuant 8 Israéliens, ainsi que de nombreux autres sur l'ensemble du territoire israélien jusqu'à la fin 1998<ref name="cohen">Samy Cohen, Israël et ses colombes. Enquête sur le camp de la paix, Gallimard, 2016, p.?</ref>. Le 4 novembre 1995, Yitzhak Rabin alors Premier ministre, est assassiné par Yigal Amir, un extrémiste néosioniste<ref>Charles Enderlin, Au nom du Temple, Seuil, 2013, Modèle:Pp..</ref>.

Le 24 septembre 1995, l'accord intérimaire sur la Cisjordanie et la bande de Gaza scinde la Cisjordanie en 3 zones<ref name="Amiot2" /> :

  • la zone A (3 % du territoire<ref group="Note">Les proportions relatives vont évoluer au cours des années. L'accord intérimaire prévoit une évacuation israélienne graduelle.</ref> et 20 % de la population palestinienne) placée sous le contrôle de l'Autorité palestinienne. Cette zone regroupe les grandes villes palestiniennes, à l'exception de Jérusalem-Est (annexée en 1980) et de Hébron ;
  • la zone B (27 % du territoire et 70 % de la population palestinienne) placée sous administration civile palestinienne mais où Israël reste responsable de la sécurité ;
  • la zone C (70 % du territoire et 10 % de la population palestinienne) qui reste sous contrôle israélien et où se trouvent l'essentiel des colonies.

Selon les points de vue, les accords de Taba sont vus soit comme la possibilité future d'instaurer un État palestinien ou soit comme un découpage de la Cisjordanie en enclaves mal connectées dans le réseau des colonies israéliennes<ref name="Amiot2" />.

En mai 1996, la droite israélienne revient au pouvoir avec la victoire du Likoud aux élections, ce qui ralentit le processus de paix<ref>Benny Morris, Victimes. Histoire revisitée du conflit arabo-sioniste, Éditions Complexe, 2003, Modèle:Pp..</ref>. Néanmoins, le 7 février 1999, Benyamin Netanyahou et Yasser Arafat signent les accords de Wye Plantation qui transfèrent 13 % de la zone C vers les zones B (12 %) et A (1 %) ainsi que 14 % de la zone B vers la zone A en échange de mesures à prendre par les Palestiniens dans la lutte contre le terrorisme<ref>Benny Morris, Victimes. Histoire revisitée du conflit arabo-sioniste, Éditions Complexe, 2003, Modèle:Pp..</ref>. Ehud Barak lui succède en 1999.

Sur les Modèle:Nobr entre la signature des accords d'Oslo et le déclenchement de la seconde intifada, la population des colons est passée de 280 000 à 390 000 avec une augmentation principalement en Cisjordanie où elle s'accroit de 70 % (+ 80 000)<ref name="settlerpop" />.

Situation des Palestiniens dans la Bande de Gaza

Modèle:Article connexe

Fichier:Gaza Strip (2001).png
En 2001, la Bande de Gaza compte Modèle:Nombre dont 1 070 000 réfugiés vivant sur Modèle:Unité et 8 000 colons vivant sur Modèle:Unité<ref name="Gaza_at_a_glance" />.

La Bande de Gaza fait Modèle:Unité de long et Modèle:Unité dans sa partie la plus large (au sud-ouest) et Modèle:Unité dans sa partie la plus étroite (au centre). Environ 50 % de la zone est désertique, 20 % sont affectés aux colonies et 15-20 % voués à la sécurité et à des installations ou des camps militaires<ref name="Gaza_at_a_glance">Linda Butler, Gaza at a glance, Journal of Palestine Studies, no 151, Modèle:Pp..</ref>.

Au moment du déclenchement de la seconde intifada, Modèle:Unité sur les 360 sont sous contrôle israélien. La zone compte Modèle:Nobr, 8 camps de réfugiés et 21 colonies<ref name="Gaza_at_a_glance" />. La population totalise Modèle:Nombre dont 1 070 000 de réfugiés (~ 71,5 %) et 8 000 colons israéliens (~ 0,5 %). L'armée israélienne y stationne également une brigade<ref name="Gaza_at_a_glance" />. La densité de population est en moyenne de Modèle:Nombre au km2 et de 74 706 dans les camps de réfugiés. Elle est de Modèle:Nobr au km2 dans les colonies<ref name="Gaza_at_a_glance" />.

La Bande de Gaza connaît également un grave problème d'approvisionnement en eau : 96 % de la nappe aquifère a été vidée de ses réserves ; elle est également polluée et son taux de salinité est élevé. La consommation en eau des colons s'élève à Modèle:Nobr par personne et par jour, soit Modèle:Nobr plus que la moyenne de la population palestinienne de Gaza (~ Modèle:Nobr par jour) tandis que l'Organisation mondiale de la santé préconise une disponibilité de Modèle:Nobr par jour et par personne pour répondre aux besoins de base<ref>Modèle:Anglais, B'Tselem, juillet 2000.</ref>.

Les évènements de la seconde intifada (2000-2006) et l'après-Sharon (2006-2009)

Modèle:Section à sourcer Modèle:Article connexe

Fichier:Barrier route July 2011.png
Tracé de la barrière, tel qu'il était établi en juillet 2011.

Le déclenchement de la seconde intifada coïncide avec la visite de l'esplanade des Mosquées/mont du Temple par Ariel Sharon le Modèle:Date et la mort de Mohammed al-Dura. Il s'ensuit des émeutes générales dans tous les territoires occupés auxquelles se joint la population arabe israélienne. Les groupes terroristes palestiniens se lancent fin octobre dans une vaste campagne d'attentats-suicides faisant plus d'un millier de morts, auxquels l'armée répondra par des opérations militaires.

Les événements vont avoir un impact conséquent sur la développement des colonies.

En 2002, à la suite de la vague d'attentats, Israël lance la construction d'une barrière de séparation israélienne en territoire palestinien<ref name="ocha">Modèle:Lien web.</ref>. Seuls 15 à 20 % suivent le tracé de la Ligne verte<ref>Preliminary Analysis of the Humanitarian Implications of February 2005 Barrier Projections, Office for the Coordination of Humanitarian Affairs (OCHA), 8 mars 2005</ref>,<ref name=ocha/> ; le reste empiète dans le territoire cisjordanien<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. À terme la barrière intégrerait la majeure partie des colonies israéliennes à forte démographie ainsi qu'une partie des puits<ref>Modèle:Anglais, Cour internationale de justice, 9 juillet 2004 (page 53)</ref>. À un endroit elle s'écarte de plus de Modèle:Nobr pour inclure la colonie d'Ariel.

Retrait unilatéral de la Bande de Gaza (août-septembre 2005)

En 2003, Ariel Sharon annonce un futur retrait militaire et civil, unilatéral et intégral de la Bande de Gaza. Entre les 17 et 22 août 2005, les 21 colonies de la Bande de Gaza sont démantelées et environ 7800 Israéliens sont évacués dont 7 000 par la police et l'armée israéliennes. Le 12 septembre, l'armée évacue à son tour la bande de Gaza. 4 colonies de Cisjordanie seront également démantelées.

Selon Meron Rapoport, le retrait unilatéral « vise à geler le processus de négociation. Et, en gelant le processus de négociation, [on] empêche la création d’un État palestinien et [on] empêche la discussion sur la question des réfugiés. »<ref>Meron Rapoport, Quitter Gaza pour mieux garder la Cisjordanie, Le Monde diplomatique, août 2005.</ref>.

Sur les Modèle:Nobr de la seconde intifada, la population des territoires occupés passe de 390 000 à 460 000 avec l'accroissement localisé presque entièrement en Cisjordanie<ref name="settlerpop" />.

Gouvernement Olmert (2006-2009)

En janvier 2006, le Premier ministre Ariel Sharon est victime d'une attaque cérébrale, ainsi Benyamin Netanyahou quitte la coalition gouvernementale, mais ne parvient pas à la faire tomber. Ariel Sharon est remplacé à son poste par Ehud Olmert de Kadima qui poursuit en l'accentuant la politique de gel de toute nouvelle construction dans les colonies et de l'évacuation de la population israélienne des «territoires occupés».

Le Modèle:Date, Amona est ainsi évacuée par les forces de l'ordre israéliennes puis rasée. Au cours de cette évacuation, plus de Modèle:Nobr sont blessées, dont 80 parmi les forces de l'ordre<ref>Efrat Weiss, Amona evacuated; hundreds hurt, Ytnews, 2 février 2006.</ref>.

En Modèle:Date, Olmert s'engage à démanteler les colonies construites sans autorisation gouvernementale en Cisjordanie, s'engageant ainsi sur un des éléments clés de la « feuille de route »<ref>Olmert s'engage à ne pas construire de nouvelles colonies, La Croix, 19 novembre 2007.</ref>.

En Modèle:Date, il annonce sa volonté d'évacuer 93 % de la Cisjordanie tout en conservant les grands blocs d'implantations en échange de quoi les Palestiniens recevraient des terres israéliennes autour de la Bande de Gaza<ref>Rédaction, Olmert propose un retrait israélien de 93% de la Cisjordanie, 7sur7, 12 août 2008.</ref>. Il annonce ainsi la construction de 884 nouveaux logements à Jérusalem-Est, ce contre quoi les États-Unis le mettent en garde vis-à-vis de l'exacerbation des tensions avec les Palestiniens<ref>La poursuite de la colonisation juive à Jérusalem-Est pèse sur le processus de paix, Le Monde, 8 juin 2008.</ref>. En septembre, il accepte un retrait du Plateau du Golan conquis à la Syrie, voire à Jérusalem-Est en cas d'accords définitifs<ref name="obs2008">Olmert se déclare pour un retrait des territoires palestiniens, L'Obs, 29 septembre 2008.</ref>. Silvan Shalom, membre du parti de droite Likoud, l'accusait de défendre des positions d'extrême-gauche<ref name="obs2008" />.

À la suite de sa mise en cause dans des affaires de corruption, Ehud Olmert est contraint de démissionner. Les tentatives pour sauver le gouvernement échouent et des élections anticipées sont annoncées pour février 2009. Malgré les appels de Président George W. Bush à poursuivre les négociations avec les Palestiniens, le cabinet se prononce pour son gel en attendant l'issue des élections<ref>La date des élections législatives fixée au 10 février 2009, France24, 28 octobre 2008.</ref>.

Gouvernements Netanyahou (2009-2019)

Les élections de février 2009 voient la victoire de Benyamin Netanyahou qui devient Premier Ministre. Sous la pression américaine, celui-ci conserve le gel de la colonisation sauf à Jérusalem-Est<ref>Delphine Matthieussent, Nétanyahou met un frein à la colonisation, Libération, 29 novembre 2009.</ref>. Cependant, à la suite du départ du parti travailliste de la coalition en 2011, puis de celui de Kadima en juillet 2012, la politique israélienne va changer.

En juillet 2012, Netanyahou avait annoncé son intention de légaliser 3 colonies non reconnues par Israël<ref>ISRAËL Le gouvernement Netanyahou relance la colonisation, La Croix, 5 avril 2012.</ref>. Fin 2012, en réponse au statut d'État observateur accordé à la Palestine par l'ONU, le gouvernement israélien décide de lancer la construction de Modèle:Nombre dans la zone E1. Selon l'universitaire Jean-Paul Chagnollaud, l'urbanisation de cette zone de Modèle:Unité comprise entre Jérusalem et Ma'aleh Adumim et séparant le Nord et le Sud de la Cisjordanie empêcherait l'émergence d'un État palestinien unifié<ref>Charlotte Boitiaux, La colonisation de la "zone E1", la provocation israélienne qui ne passe pas, France 24, 4 décembre 2012.</ref>.

En 2014, la Cour suprême d'Israël juge qu'Amona a été construite sur une propriété privée palestinienne. Ces habitants sont évacués avant la fin 2015 et le propriétaire bénéficie d'une compensation financière<ref>[2]High Court Orders Demolition of Largest West Bank Outpost Within Two Years, Haaretz, 2014</ref>.

Le 6 février 2017, le gouvernement israélien vote une loi légalisant 53 colonies sauvages. Selon ses promoteurs, la loi a pour objectif d'empêcher la Cour suprême israélienne d'ordonner le démantèlement de colonies, comme ce fut le cas pour Amona. António Guterres y voit une infraction à la loi internationale<ref>La colonisation israélienne des territoires palestiniens, L'Express, février 2017</ref>. En août 2018, un tribunal israélien légalise pour la première fois une colonie Mitzpe Cramim, qui a été établie sur des terres privées palestiniennes, jugeant qu'elle a été construite «de bonne foi»<ref>Marc Henry, La justice israélienne offre une victoire aux colons, Le Figaro, 30 août 2018.</ref>. En 2020, la Cour suprême d'Israël annule cette décision, jugeant sa construction illégale et ordonne l'éviction de ses habitants<ref>[3], The New York times, 9 juin 2020</ref>.

En décembre 2017, Donald Trump annonce que les États-Unis reconnaissent Jérusalem comme capitale d'Israël et qu'ils vont y transférer leur ambassade. Cette déclaration suscite la réprobation de la communauté internationale<ref>Trump reconnaît Jérusalem comme capitale d’Israël, une décision historique et unilatérale, Le Monde, 6 décembre 2017.</ref>. En juin 2019, l'ambassadeur des États-Unis en Israël déclare dans une interview au New-York Times que « Sous certaines circonstances [...] Israël a le droit de conserver une partie de, mais pas toute, la Cisjordanie », répondant ainsi à une annonce faite par le Premier Ministre israélien en avril que ce dernier allait lancer l'annexion de parties de la Cisjordanie<ref>David Halbfinger, U.S. Ambassador Says Israel Has Right to Annex Parts of West Bank, The New-York times, 8 juin 2919.</ref>,<ref>L'ambassadeur américain autorise Israël à annexer une partie de la Cisjordanie, Le Figaro, 8 juin 2019.</ref>. Le 18 novembre 2019, le secrétaire d'État américain Mike Pompeo fait savoir que les États-Unis ne considèrent plus contraires au droit international les colonies israéliennes en Cisjordanie<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Entre 2009 et 2019, La Paix maintenant rapporte que les gouvernements Benyamin Netanyahou ont fait construire Modèle:Nombre en Cisjordanie et a alloué aux colonies près de Modèle:Nobr de shekels (Modèle:Nombre de dollars)<ref name="orientlejour">AFP, Cisjordanie : Modèle:Nombre de colons lancés sous Netanyahu en Modèle:Nobr, selon une ONG, L'orient - Le Jour, 14 mai 2019.</ref>. En mai 2019, on compte 630.000 colons en Cisjordanie et à Jérusalem-Est<ref name="orientlejour" />. Lors de la campagne des législatives israéliennes de 2019, il annonce son intention de commencer l'annexion des colonies de Cisjordanie<ref name="orientlejour" />.

Évolution démographique

Chiffres

Des ONG qui s'opposent aux colonies israéliennes publient des estimations de la population israélienne vivant dans les territoires occupés, y compris Jérusalem-Est et le plateau du Golan. Elles se basent sur les chiffres du Central Bureau of Statistics (CBS) d'Israël :

  • En 1989, elle était de Modèle:Nombre (Cisjordanie : 70 000; Jérusalem-Est : 117 000; Golan : 10 000); Gaza : 3 000) au début de la première intifada<ref name="fmep2019" />.
  • En 2004, elle était de Modèle:Nombre (Cisjordanie : 235 000; Jérusalem-Est : 182 000; Golan : 17 000; Gaza : 8 000) quand les colonies de Gaza ont été démantelées<ref name="fmep2019" />.
Fichier:PopulationIsraellienneTerritoiresOccupes.png
Évolution de la population israélienne dans les territoires occupés, y compris Jérusalem-Est et le plateau du Golan (1967-2016). Les immigrants comme les personnes nées sur place sont comptabilisées. Entre 1982 et aujourd'hui, la population a augmenté de manière constante d'environ Modèle:Nombre par an, tant pendant les 2 intifadas (1988-1993 ; 2001-2006) que pendant les négociations de Paix qui ont suivi les Accords d'Oslo (1993-2000).

Situation juridique

Position internationale et résolutions du Conseil de Sécurité

Fichier:Flag of the United Nations.svg
Israël a adhéré aux Nations unies en 1949. En tant que membre de l'organisation, les décisions du Conseil de Sécurité sont contraignantes à son égard. Elle est également tenue au respect des Conventions de Genève.

Modèle:Article détaillé

Une large partie de la communauté internationale, et des juristes de droit international, jugent illégal l'établissement des colonies israéliennes dans les territoires occupés par Israël depuis 1967<ref>Modèle:Lien, The Statehood of Palestine: International Law in the Middle East Conflict, Cambridge University Press, 2010, Modèle:P. écrit : Modèle:Citation.</ref>,<ref>Capucine Valbon, DROIT INTERNATIONAL ET COLONISATION ISRAÉLIENNE, IRIS, février 2015.</ref>,<ref name="bbc">Modèle:Lien web.</ref>,<ref>International Labour Office, La situation des travailleurs des territoires arabes occupés, 2010, Modèle:P. affirme : « (...) la politique persistante de colonisation israélienne dans le Golan syrien occupé [se fait] en violation du droit international (...). »</ref>.

Le Conseil de sécurité des Nations unies et l'Assemblée générale<ref>Si les résolutions du Conseil du sécurité sont contraignantes pour les États membres, dont Israël fait partie depuis 1949, celles de l'Assemblée générale n'ont pas de valeur juridique en droit international.</ref> ont voté de nombreuses résolutions condamnant l'établissement des « colonies de peuplements israéliennes » dans les territoires palestiniens occupés, y compris Jérusalem-Est et dans le Golan syrien occupé<ref>Assemblée Générale des Nations unies, Résolution 19/17 adoptée par le Conseil des droits de l'homme, 10 avril 2012.</ref>.

Une large partie de la communauté internationale juge également que l'article 49 de la quatrième convention de Genève sur la protection des civils en temps de guerre s'applique aux territoires palestiniens occupés. Cette dernière position est soutenue par le Comité international de la Croix-Rouge, diverses entités et la Cour internationale de justice dans un avis consultatif. La Cour suprême d'Israël reconnaît en 2004 qu'Israël occupe la Cisjordanie (occupatio bellica)<ref name="bbc" />.

En diplomatie, dans un message commun émanant des ministères de l'Économie des États membres de l'Union européenne, il est affirmé que l « Union européenne et ses États membres considèrent que les colonies israéliennes sont illégales au regard du droit international, qu’elles constituent un obstacle à la paix et rendent impossible la solution à deux États visant à résoudre le conflit israélo-palestinien ». Il est mis en garde « aux risques liés aux activités économiques et financières dans les colonies » du fait du statut incertain du droit au sol et des ressources utilisées ainsi que du non-respect des droits de l'homme et des risques quant à la réputation qui pourraient résulter du fait de « participation à des activités économiques et financières dans des colonies »<ref>SPE Belgique, Colonies israéliennes. Messages communs visant à sensibiliser les entreprises et les citoyens de l’UE par rapport à la participation à des activités économiques et financières dans les colonies israéliennes, www.belgium.be, 8 mars 2018.</ref>.

Résolution du Conseil de Sécurité de 2016

Selon la Charte de l'ONU que tous les membres doivent signer pour y adhérer, les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies sont contraignantes selon le droit international.

La plus récente sur le sujet, la résolution 2334 du 23 décembre 2016 :Modèle:Citation<ref name="lemonade">Modèle:Lien web.</ref> ».

Ce fut la première résolution adoptée à traiter la question des colonies israéliennes depuis la résolution 465 en 1980. La résolution n'inclue aucune sanction ou mesure coercitive et a été adoptée en vertu du chapitre VI non contraignant de la Charte des Nations Unies<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Cependant elle a des conséquences diplomatiques, notamment en apportant une différenciation dans « tous les domaines opportuns » entre le territoire israélien et la Cisjordanie<ref name="lemonade" />.

À la suite de la Guerre des Six Jours

La résolution 2253 de juillet 1967 de l'Assemblée générale déplore les actions israéliennes qui altèrent le statut de Jérusalem dès l'issue de la Guerre des Six Jours<ref>AG de l'ONU, 2253 (ES-V) - Modèle:Anglais, 4 juillet 1967.</ref>. La condamnation est réitérée dans la résolution 2254<ref>AG de l'ONU, 2254 (ES-V) - Modèle:Anglais, 14 juillet 1967.</ref>. Elles sont confirmées par les résolutions 237<ref>Conseil de Sécurité de l'ONU, Resolution 237 (1967)of 14 June 1967, 14 juin 1967.</ref>, 242, 252<ref>Conseil de Sécurité de l'ONU, Resolution 252 (1968) of 21 May 1968, 21 mai 1967.</ref> et 298<ref>Conseil de Sécurité de l'ONU, Resolution 298 (1971)of 25 September 1971, 25 septembre 1971.</ref> du Conseil de sécurité.

En particulier, la résolution 242 du 22 novembre 1967 du Conseil de sécurité des Nations unies souligne « l'inadmissibilité de l'acquisition de territoires par la guerre » et demande à Israël de se retirer de (ou des) territoires occupés (« from occupied territories » dans la version en anglais ; « des territoires occupés » dans la version en français)<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

À la suite des accords de paix israélo-égyptien

Si Israël a évacué la zone du Sinaï après la paix signée avec l'Égypte, elle a intensifié la colonisation des territoires palestiniens occupés.

La résolution 446 du Conseil de sécurité des Nations unies votée le 22 mars 1979 « considère que la politique et les pratiques israéliennes consistant a établir des colonies de peuplement dans les territoires palestiniens et autres territoires arabes occupés depuis 1967 n'ont aucune validité en droit et font gravement obstacle à l'instauration d'une paix générale, juste et durable au Moyen-Orient ». Elle « demande une fois encore à Israël, en tant que Puissance occupante, de respecter scrupuleusement la Convention de Genève (...) de ne pas transférer des éléments de sa propre population civile dans les territoires arabes occupés »<ref name="ILO Modèle:Pp.">Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Position des États-Unis sous l'administration Trump

La position diplomatique des États-Unis pendant des décennies était de considérer les colonies israéliennes comme « illégitimes »<ref>Modèle:Lien web.</ref> jusqu'à ce que l'administration Trump, change cette position en novembre 2019, déclarant que « l'établissement d'implantations civiles israéliennes en Cisjordanie n'est pas en soi incompatible avec le droit international »<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Golan

En novembre 2018, les États-Unis votent contre une résolution proposée à l'Assemblée générale des Nations unies considérant l’annexion israélienne du Golan comme « nulle et non avenue ». Ce sont avec Israël, les seuls à voter contre<ref name="MondeGolan" />.

Le 13 mars 2019, lors de la publication d'un rapport sur la situation des droits de l’homme dans le monde, le département d’État désigne le plateau du Golan comme un territoire « contrôlé », et non plus « occupé » par Israël<ref name="MondeGolan" />.

En mars 2019, Mike Pompeo annonce sur Twitter la volonté des États-Unis de reconnaître l'annexion du Golan par Israël : « Après cinquante-deux ans, il est temps pour les États-Unis de pleinement reconnaître la souveraineté d’Israël sur le plateau du Golan, qui est d’une importance stratégique et sécuritaire critique pour l’État d’Israël et la stabilité régionale ! ». Quelques jours plus tard, Donald Trump signe un décret en ce sens en présence du premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, en visite aux États-Unis<ref name="MondeGolan">[4], Le Monde, mars 2019.</ref>.

Cisjordanie

En novembre 2019, le Secrétaire d'État Mike Pompeo annonce que les États-Unis ne reconnaissent plus les colonies israéliennes en Cisjordanie comme contraire au droit international<ref name="LeMondePompeo">Washington ne considère plus les colonies israéliennes comme étant contraires au droit international, Le Monde, 19 novembre 2019.</ref>. Il explique notamment, que l'avis émis en 1978 par le département d'État a été rendu caduc car : « il n’y aura jamais de solution judiciaire au conflit et que les débats sur qui a raison et qui a tort au regard du droit international n’apporteront pas la paix »<ref name="LeMondePompeo" />.

En réaction, le Premier Ministre israélien Benyamin Netanyahou salue la position de Washington qui, selon lui, « est le reflet d’une vérité historique – que les Juifs ne sont pas des colonisateurs étrangers en Judée-Samarie »<ref name="LeMondePompeo" />. De son côté l'Autorité palestinienne affirme que Washington n’est « pas qualifié ou autorisé à annuler des dispositions de droit international et n’a pas le droit de légaliser des colonies israéliennes »<ref name="LeMondePompeo" />.

La chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini exprime que la position européenne reste « claire » et « inchangée » ( traduction de l'anglais) : « Toute activité de colonisation est illégale au regard du droit international et compromet la viabilité de la solution à deux États et les perspectives d’une paix durable, comme le réaffirme la résolution 2334 du Conseil de sécurité des Nations unies » et elle appelle Israël à « mettre fin à toute activité de colonisation, conformément à ses obligations en tant que puissance occupante »<ref name="LeMondePompeo" />.

Aux États-Unis, une pétition est signé par 107 élus démocrates de la Chambre demandant à Mike Pompeo de revenir sur cette décision<ref name="actualiténews">LE CONGRÈS : 107 LÉGISLATEURS APPELLENT POMPEO À RENONCER À LA «LÉGITIMATION» DES COLONIES, Actualité-news, novembre 2019.</ref>. Selon les signataires, l'avis de 1978 reste d'application et cette nouvelle décision, avec les mesures précédentes de l'administration Trump dont celle relative à reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël, « porte atteinte à la crédibilité des États-Unis en tant qu'intermédiaire honnête entre Israël et l'Autorité palestinienne [et] nuit au processus de paix (...) »<ref name="actualiténews" />.

Plan de paix américain

Modèle:Article détaillé Le 28 janvier 2020, le président américain Donald Trump présente son plan de paix qui prévoit l'annexion par Israël des colonies et la formation d'un État palestinien accompagné d'un investissement de Modèle:Nobr de dollars dans son développement, ce qui est immédiatement rejeté par la partie palestinienne.

Points de vue israélien

Points de vue des gouvernements israéliens successifs

Les différents gouvernements israéliens ont maintenu que les communautés israéliennes autorisées sont entièrement légales et en accord avec le droit international. Israël ne reconnait pas l'application de la quatrième convention de Genève, mais en applique les provisions pour des raisons humanitaires<ref>Gregory S. Mahler (2004). Modèle:Anglais. Rowman & Littlefield. Modèle:Pp..</ref> ainsi que la Seconde conférence de La Haye.

Selon la diplomatie israélienne, la présence juive dans le territoire de l'« ancienne Judée et Samarie » est de plusieurs milliers d'années et a été reconnue comme légitime par le mandat britannique sur la Palestine. En outre certaines colonies sont rétablies sur des communautés juives détruites comme à Hébron, dans le Goush Etzion, le long de la mer Morte ainsi qu'en référence à des lieux historiques et bibliques. De plus, le « futur » des colonies serait dépendant des négociations bilatérales entreprises avec les palestiniens ( conformément aux accords d'Oslo)<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}https://www.mfa.gov.il/mfa/foreignpolicy/peace/guide/pages/israeli%20settlements%20and%20international%20law.aspx</ref>.

Israël voit la situation comme une dispute territoriale, du fait qu'il n'existe pas de frontières définies de jure, pas d'arrangements diplomatiques ni de légitimité légale évidente. Un autre argument est que le territoire peut être occupé seulement si un autre état souverain le revendique. De plus le terme d'occupation est péjoratif, dans le contexte où le territoire a été conquis dans l'exercice de l'autodéfense au cours d'une guerre imposée par la Jordanie<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Le gouvernement israélien parle de « territoire contesté » plutôt que de « territoires occupés »<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} https://web.archive.org/web/20150219075254/http://mfa.gov.il/MFA/ForeignPolicy/FAQ/Pages/FAQ_Peace_process_with_Palestinians_Dec_2009.aspx#Settlements1</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}Dinstein, Yoram (2009). The International Law of Belligerent Occupation. Cambridge University Press.</ref>. Le gouvernement israélien estime que le maintien d'Israël en Cisjordanie est un impératif sécuritaire<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}Rathbun, Brian C. (2014). Diplomacy's Value: Creating Security in 1920s Europe and the Contemporary Middle East. Cornell University Press.</ref>. Dans les années 1970, la cour suprême d'Israël juge légale l'établissement de communautés civiles, étant perçu comme une mesure sécuritaire et militaire temporaire. En 1977, Israël reconnait des terres comme « terre d'État »<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}Schmidt, Yvonne (2008). Foundations of Civil and Political Rights in Israel and the Occupied Territories</ref> et selon l'organisation La Paix maintenant, les terres qui sont allouées le sont principalement pour les colonies<ref>http://peacenow.org.il/wp-content/uploads/2018/07/Lands-Allocated-to-Palestinians-1.pdf.</ref>. De plus le ministère des affaires étrangères affirme que les settlements (colonies) qui étaient situés dans la bande de Gaza et la Cisjordanie avant l'occupation jordanienne, étaient reconnus par le mandat britannique adopté par les Nations-Unies et aucune clause des conventions de Genève ne peut interdire un « retour volontaire »<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Mahler, Gregory S. (2016). Politics and government in Israel: the maturation of a modern state. Rowman & Littlefield.</ref>. En 1971, Meir Shamgar juge contre l'application de l'article 2 et 49 sur les territoires qu'il qualifie d'« administrés »<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}Kretzmer, David (2012). Occupation of Justice, The: The Supreme Court of Israel and the Occupied Territories. SUNY Press</ref>.

Divers juristes appliquent le concept de « vide juridique de la souveraineté » (sovereignty vacuum) pour décrire la situation légale succédant à la guerre des Six Jours. Julius Stone affirme que la présence d'Israël dans les zones en attente de fixation des frontières est entièrement légal. Il considère absurde la thèse selon laquelle le gouvernement israélien serait contraint par l'article 49 de la Convention de Genève, de s'assurer (par force si nécessaire), que ces zones associées à la vie juive depuis des millénaires deviennent à jamais Judenrein<ref name="ISM">Modèle:Lien web.</ref>. Eugene V. Rostow reconnaît les droits accordés aux Juifs par le mandat britannique comme irrévocables juridiquement<ref name="ISM" />. Stephen Schwebel reconnaît que la prise par Israël, par le principe d'autodéfense, d'un territoire qui était sous occupation illégale a meilleur titre légal.

Bien que tous les secteurs en question aient été capturés par Israël pendant la guerre de 1967, l'annexion éventuelle de chacun d'eux est l'objet d'argumentations particulières. Jérusalem a été divisée par une ligne d'armistice en avril 1949 et occupée d'une part par les forces jordaniennes pour sa partie orientale et pour sa partie occidentale par Israël. Selon la résolution du 29 novembre 1947 de l'Organisation des Nations unies, Jérusalem et les communes proches devait être zone Modèle:Lang, en tant que zone internationale. Jérusalem a été conquise en deux jours en juin 1967 par les forces armées israéliennes et est devenue " réunifiée ", étant la capitale déclarée d'Israël qui permet l'accès aux lieux saints juifs, qui étaient interdits d'accès par les Jordaniens entre 1948 et juin 1967, contrairement à leurs engagements de l'armistice d'avril 1949 ;

Le Golan aurait été cédé illégalement par le Royaume-Uni lors de la répartition des mandats britannique en Palestine et français en SyrieModèle:Référence nécessaire, après 1918 et est devenu incorporé à Israël après la loi de la Knesset, en décembre 1981, sans préjudice d'un futur traité de paix avec la Syrie.

L'Égypte a occupé la zone de Gaza dès 1949 et la Jordanie a fait de même pour la Cisjordanie et Jérusalem-Est à la même époque, agissant à l'encontre du projet de créer un État arabe palestinien pourtant prévu par l' O.N.U. lors de la décision du 29 novembre 1947. En outre, le territoire fait partie du territoire du mandat britannique prévu par les accords de San Remo de 1920. La péninsule du Sinaï a été transféré à l'Égypte en 1906. Le Sinaï n'est pas annexé et la souveraineté égyptienne est restaurée lors de la signature des accords de paix en 1979Modèle:Référence nécessaire.

Howard Grief résume les fondements légaux d'Isaël par le « principe de lien historique » et par l'article 22 du traité de Versailles 1919 reconnu par la déclaration Balfour, la résolution de San Remo et ainsi que par l'accord Fayçal-Weizmann de 1919 qui reconnaissent le peuple Juif comme étant un « bénéficiaire national de la Palestine »<ref name="grief">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}The Legal Foundation and Borders of Israel Under International Law: A Treatise on Jewish Sovereignty Over the Land of Israel Howard Grief Mazo Publishers, 2008.</ref>. De plus, Howard Grief avance que l'article 6 du traité Anglo-Américain de 1924 est toujours valide, en citant l'article 80 de la Convention de Vienne sur le droit des traités de 1969<ref name="grief" />.

Concernant les accords d'armistice de 1949 entre Israël et la Transjordanie qui stipule que la ligne d'armistice n'est pas une frontière, le premier ministre israélien Moshé Sharett parle en 1949 de « frontière provisoire ». Après la victoire israélienne en 1967, concernant l'idée de frontière israélienne sur cette ligne d'armistice, Golda Meir y voit de la « trahison » tandis que Menahem Begin y voit un « suicide national »<ref>Shlaim, Avi (2000) The Iron Wall; Israel and the Arab World. Penguin Books</ref>.

Israël affirme que la construction des colonies serait légale en vertu des accords d'Oslo II qui lui accorderaient le droit de construire à l'intérieur de la zone C<ref name="merblanche">« En zone C, c’est l’administration civile israélienne qui délivre les permis de construire et les ordres de démolitions. » dans [5] .</ref>, partie du territoire de Cisjordanie sous contrôle exclusif israélien en attendant son transfert à l'autorité palestinienne dans le cadre du processus de paix israélo-palestinien<ref name="Le Monde Diplomatique">Texte de l’accord intérimaire israélo-palestinien sur la Cisjordanie et la Bande de Gaza, Washington, le 28 septembre 1995.</ref>,<ref name="Les clefs du Moyen-Orient">Oslo II ou les accords de Taba.</ref>,<ref name="crif20121226">L'importance stratégique pour Israël de la zone E-1 que lui dénient les nations.</ref>.

Points de vue des habitants des colonies

Les communautés juives défendent leur droit inaliénable à vivre sur leur terre ancestrale qui est le berceau historique et culturel du peuple juif et le cœur de leur vie religieuse. Sur le plan juridique, elles soutiennent que le territoire appartient au foyer national juif<ref>Cambridge University The Writing on the Wall: Rethinking the International Law of Occupation, Aeyal Gross Cambridge University Press, 6 Apr 2017</ref>. Le territoire ayant accueilli des communautés juives durant plusieurs millénaires, le droit des Juifs à y habiter ne peut avoir été invalidé par la simple occupation illégale par la Jordanie qui a duré moins de Modèle:Nobr<ref>Israeli Settlements and International Law, 30 novembre 2015, Israël MFA</ref>. Ils estiment également que leur installation en Judée-Samarie respecte le droit à la propriété privée et que l'opposition de l'acquisition de ce droit à leur encontre du fait de leur identité juive est assimilable à de la discrimination raciale. Selon eux, le conflit politique avec les Palestiniens ainsi que les débats politiques ne devraient en rien engendrer la réduction de leurs droits légitimes<ref name="David Matas" />.

Les habitants juifs affirment leurs droits à s'installer librement et volontairement au-delà de la ligne verte n'étant pas considérée comme une frontière légitime. Ils rejettent l'illégalité de l'installation de leurs communautés qui résulte selon eux d'une interprétation du droit international qu'a fait le Comité international de la Croix-Rouge<ref name="David Matas">Aftershock: Anti-zionism and Anti-semitism, David Matas Dundurn (2005)</ref>.

L'idée selon laquelle les Juifs (ou les israéliens) ne pourraient vivre en Judée-Samarie (appelée par les puissances arabes " Cisjordanie " depuis 1949) du fait de préjugés et de l'hostilité à leur encontre est perçu par ceux-ci comme une autre mesure antisémite<ref name="David Matas" />.

Les communautés religieuses de Yesha croient au droit du peuple juif à la possession de la terre d'Israël d'après la promesse divine de la Bible. Le peuplement de ce territoire est un droit et un devoir pour ces communautés religieuses<ref>Our Promised Land: Faith and Militant Zionism in Israeli Settlements, Charles Selengut Rowman & Littlefield, 2015</ref>.

Points de vue des pays arabes et de l'Autorité palestinienne

L'Autorité palestinienne soutient que les colonies israéliennes sont illégales au regard du droit international. Les positions des responsables politiques palestiniens sont qu'elles doivent être démantelées pour permettre la formation de l'État arabe palestinienModèle:Référence souhaitée. Les pays arabes établissent la résolution de Khartoum puis se rallient aux positions de l'Assemblée générale et de l’Autorité palestinienne.

D'après une étude menée par l'organisation La Paix maintenant en novembre 2006, sur la base de documents officiels obtenus de l'administration civile israélienne, 32 % des colonies de Cisjordanie seraient construites totalement ou partiellement sur des terres privées palestiniennes<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Pdf Modèle:Lien web.</ref>.

Administration

L'administration des colonies israéliennes en Cisjordanie est répartie entre

Sociologie

Contexte récent

Avant-poste israélien

Modèle:Article détaillé

Structure sociale

Pour Stéphanie Valdmann<ref name=SV/>, si la plupart des colons se considèrent comme « sionistes religieux », certains sont « pratiquants » et respectent « les règles fondamentales du judaïsme et les fêtes les plus importantes » et les autres sont « ultra-orthodoxes » et « pratiquent les commandements du judaïsme de façon jusqu’au-boutiste ». Ces philosophies différentes dictent leur choix d'une colonie ou d'une autre.

Les colonies de Samarie et de Mateh Binyamin sont peuplées de sionistes traditionalistes venus s'installer en des lieux évoqués dans la Bible hébraïque. Ce sont des « sionistes de la première heure [...] venus coloniser la terre de leurs ancêtres ». Deux colonies représentatives de ces régions sont celles de Modèle:Lien et d'Ariel. Les colonies proches de Jérusalem, dans le Goush Etzion sont celles des ultra-orthodoxes qui pensent que pratiquer assidûment le judaïsme et respecter ses 613 Commandements doit favoriser et accélérer la venue tant attendue du Messie. Toujours selon Stéphanie Valdmann, Maaleh Adounim, tout près de Jérusalem, attire ses habitants plus par le prix bas de l'immobilier de 15 % inférieur à celui de Jérusalem que par l'idéologie. Les colonies d'Hébron et de Kiryat Arba attirent des ultra-orthodoxes nourris d’idéologies religieuse et historique, parfois extrémistes. Quant aux colonies de la vallée du Jourdain, ce sont d'anciens avant-postes de Nahal qui pratiquent maintenant une riche agriculture sur les terres alluviales le long du fleuve<ref name=SV/>.

Situation économique

Elles sont construites de manière à offrir à leurs résidents de bonnes conditions de vie. La qualité des services offerts (qui vont de la taille des logements à l'éducation ou autres services publics) ainsi que les besoins sécuritaires induisent un transfert de capitaux du gouvernement israélien vers les colonies<ref>Palestinian Refugees, Challenges of Repatriation and Development (International Development Research Centre), page 218.</ref>.

Du fait de la disponibilité de la main d'œuvre palestinienne et des hauts salaires (généralement plus de deux fois supérieurs)<ref>Modèle:Lien web.</ref>, des dizaines de milliers de Palestiniens travaillent dans les colonies<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Les accords d'Oslo divisent aujourd'hui la Cisjordanie en plusieurs zones. Le mur ou la barrière de séparation, les routes protégées pour relier Israël aux colonies et interdites aux Palestiniens, et les barrages et points de passage militaires, entravent la liberté de circulation des Palestiniens en Cisjordanie et interdisent la continuité territoriale du territoire palestinien.

En Cisjordanie comme dans le Golan, Modèle:Douteux.

Le mouvement BDS (Boycott, désinvestissement et sanctions) qui vise entre autres la suppression des colonies peut menacer la production de ces colonies et l'emploi qu'elles offrent aux Israéliens et aux Palestiniens<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

La vie économique et sociale de la population syrienne du plateau du Golan était basée sur l'agriculture Modèle:Pas clair Malgré le démantèlement des colonies de la bande de Gaza, l'ONU considère toujours ce territoire sous occupation israélienne ; le Conseil des droits de l'homme des Nations unies tient Israël pour « responsable de ses actes en ce qui concerne Gaza au regard du droit international humanitaire et des droits de l’homme »<ref>Bureau International du Travail, Modèle:Opcit Modèle:Pp..</ref>.

Violence

Fichier:Mur separation jerusalem est.jpg
Barrière de séparation à Jérusalem Est.

Les habitants des colonies israéliennes sont la cible d'attaques de groupes extrémistes palestiniens. Ainsi, à Itamar, en mai et juin 2002, neuf personnes dont une femme et ses trois enfants sont assassinés<ref name="BBC">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien web.</ref> et le 12 mars 2011, toujours à Itamar, un couple et ses trois enfants sont égorgés<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Le 18 avril suivant, la police israélienne déclare avoir arrêté dans un village voisin deux suspects et cinq complices présumés<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Le Modèle:1er octobre 2015, un jeune couple israélien est assassiné dans sa voiture devant ses enfants près de l'implantation d'Itamar<ref>Modèle:Article.</ref>.Le 21 juillet 2017, trois Israéliens sont poignardés à mort par un Palestinien (Modèle:Lien) dans l'implantation de Halamish<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Notes et références

  • Notes

Modèle:Références

  • Références

Modèle:Références nombreuses

Voir aussi

Liens externes

Articles connexes

Bibliographie

  • Modèle:Ouvrage
  • Antoine Mansour, Palestine: une économie de résistance en Cisjordanie et à Gaza, Vol. 8 Bibliothèque du développement, L'Harmattan, 1983, 232 p. Modèle:ISBN

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