Plan de partage de la Palestine

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Modèle:Sources à lier

Fichier:UN Palestine Partition Versions 1947.jpg
Plan de partage de 1947.

Le Modèle:Date, le plan de partage de la Palestine<ref>Résolution 181 de l'Assemblée générale des Nations unies</ref> élaboré par le Comité spécial des Nations unies sur la Palestine (UNSCOP) créé par l’Assemblée générale de l'ONU, est approuvé par cette dernière à New York, par le vote de sa Modèle:Nobr.

Ce plan prévoit la partition de la Palestine mandataire en trois entités, avec la création d’un État juif et d’un État arabe, tandis que la ville de Jérusalem et sa proche banlieue sont placées sous contrôle international en tant que Modèle:Lang.

La première partie du plan précise les dispositions de la fin du mandat britannique, du partage et de l’indépendance des entités et que le mandat doit se terminer dès que possible. Les Britanniques prévoient de se retirer le Modèle:Date- et le partage doit être réalisé au Modèle:Date-. La partie II du plan inclut une description détaillée des frontières proposées pour chaque État<ref>Part II. – Boundaries recommended in UNGA Res 181 Molinaro, Enrico The Holy Places of Jerusalem in Middle East Peace Agreements, Modèle:P.</ref>.

Le plan est accepté par les dirigeants du Yichouv (communauté juive en Palestine), par le biais de l'Agence juive, exceptés ceux de l'Irgoun et du Lehi. Il est rejeté par la quasi-totalité des dirigeants de la communauté arabe, y compris par le Haut Comité arabe palestinien, appuyé par la Ligue arabe qui annonce ses intentions de prendre « toutes les mesures nécessaires pour empêcher l'exécution de la résolution » et par certains États arabes qui déclarent leur intention d'attaquer l'État juif<ref>Live by the Sword: Israel's Struggle for Existence in the Holy Land, James Rothrock, p.14</ref>,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. Des émeutes et des attaques contre les juifs éclatent le lendemain du vote en Palestine mandataire, en Égypte, en Syrie et au Yémen, ce qui marque le début de la guerre civile<ref name="SWORD">Live by the Sword: Israel's Struggle for Existence in the Holy Land, James Rothrock</ref>. 126 Juifs sont tués durant les deux premières semaines et 75 sont tués dans un camp de réfugiés d'Aden<ref> My library My History Books on Google Play Strands of a Plait, Singly, Rachel Sarna, 1998 p.88</ref>. Après le départ des Britanniques six mois plus tard, la première guerre israélo-arabe débute et le plan ne sera pas mis en œuvre.

Contexte historique

Modèle:Article détaillé

Fichier:Palestine-Mandate-Ensign-1927-1948.svg
Pavillon du mandat britannique flottant sur ses navires de 1927 à 1948.

Dès la fin du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, la Palestine connaît une immigration de Juifs venant de la diaspora et rassemblés au sein du mouvement sioniste. Ces derniers considèrent que les territoires du royaume d'Israël biblique sont l’endroit où la nation juive pourrait s’autodéterminer et se protéger de l’antisémitisme<ref group=N>Voir les articles : « Theodor Herzl » et « Sionisme ».</ref>.

En 1901, le Fonds national juif est fondé à Bâle lors du Modèle:5e. Sa fonction est d’acheter des terres en Palestine/Eretz Israel et d’y développer le pays en vue de l’implantation des Juifs.

Plusieurs aliyah de plus en plus importantes se succèdent : Modèle:Unité immigrent en Palestine à la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, Modèle:Nb entre 1903 et 1914 et Modèle:Nb de nouveau entre 1919 et 1923. La population locale en Palestine s’oppose à cette immigration croissante<ref>Voir Laurens, Paix et guerre au Moyen-Orient, Modèle:P..</ref>.

En 1914, le Royaume-Uni et l’Empire ottoman entrent en guerre dans le cadre de la Première Guerre mondiale.

En 1915, le haut-commissaire britannique d’Égypte, Sir Henri McMahon, promet au roi Hussein ben Ali l’indépendance et le contrôle arabe sur les territoires qui seraient libérés de la mainmise ottomane. En 1917, la déclaration Balfour officialise le soutien du gouvernement britannique à l’établissement d’un foyer national juif en Palestine. En Modèle:Date-, le général Allenby prend Jérusalem. En 1918, le Royaume-Uni achève sa prise de contrôle de la Palestine et défait les armées ottomanes.

Les premières violences éclatent en 1920 et 1921 lors des émeutes de Jérusalem et des émeutes de Jaffa.

En Modèle:Date-, la Société des Nations confie au Royaume-Uni un mandat sur la Palestine et en Modèle:Date-, les Britanniques fondent l’Émirat arabe de Transjordanie sur la rive est du JourdainModèle:Sfn,<ref group=N>Voir l’article Palestine mandataire.</ref>. La région prend une importance stratégique pour la Grande-Bretagne, qui contrôle également l’Irak et qui est présente en Égypte et en Arabie saoudite.

Dès la fin des années 1920, l’immigration s’intensifie encore avec l’arrivée des Juifs fuyant les persécutions en Europe. Ce sont Modèle:Unité immigrants qui arrivent entre 1924 et 1928 et on en compte encore Modèle:Nb jusqu’en 1939. De nombreux conflits éclatent entre Juifs et Arabes. Notamment, les émeutes de 1929 qui font Modèle:Nobr juifs et Modèle:Nobr arabes et une insurrection de 1936 à 1939 qui fait plus de Modèle:Unité arabes et Modèle:Nobr juifs<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Voir Arab Revolt (in Palestine) pour les références sur le nombre de victimes arabes ; le nombre de victimes juives est décrit plus haut.</ref> et qui voit l’arrestation, l’exil ou la mort de la plupart des leaders politiques arabes palestiniens<ref>Voir par exemple : Benny Morris, « The Birth of the Palestinian Refugee Problem Revisited », Background : a brief history, Modèle:P..</ref>.

À la suite de cette insurrection, les Britanniques envisagent tout d’abord une partition entre les populations juive et arabe. Une commission est désignée, dirigée par Peel. Ses travaux aboutissent en 1937 à un plan de partage qui n’est en fin de compte pas retenu. En lieu et place, les Britanniques adoptent, en 1939, le troisième Livre blanc qui abandonne l’idée de la partition des territoires du mandat en faveur d’un État indépendant palestinien gouverné par les Arabes et les Juifs et limitent de façon draconienne l’immigration juive vers la Palestine<ref>Voir par exemple : Karsh, The Palestine War 1948, Background to War, Modèle:P..</ref>.

En 1945, on compte environ Modèle:Unité pour Modèle:Unité en Palestine<ref name="israelipalestinianprocon">Modèle:Lien brisé.</ref> tandis que Modèle:Unité, survivants de l’Holocauste de la Seconde guerre mondiale, attendent dans les camps de réfugiés en Europe et à Chypre<ref name="ushmm 10005462">Modèle:Lien web.</ref>. Aux États-Unis est établi le Rapport Harrison du juriste Earl G. Harrison, qui se penche sur les camps de personnes déplacées en Europe après la Seconde Guerre mondiale. Après la remise du rapport, le président Harry S. Truman en adresse une copie à Clement Attlee, Premier ministre du Royaume-Uni, eu égard à la responsabilité britannique sur la Palestine. Truman écrit : Modèle:Citation<ref>JVL, 31 August 1945</ref>. L'Agence juive demande Modèle:Nombre certificats d'admission immédiate pour les juifs d'Europe centrale. Le Sionisme formule le désir d'en accueillir dans les prochaines années un million, considérant que l'antisémitisme n'a pas disparu dans certains pays européens<ref>Foyers de Troubles, L'Illustré, 25 octobre 1945 (pages 2 et 3), Archive Bibliothèque cantonale et universitaire (Lausanne)</ref>.

Durant la période 1945-1947, plusieurs plans sont proposés pour apporter une solution au problème de la Palestine. Au niveau local, les représentants juifs et arabes adoptent des positions nationalistes inconciliables et refusent l’un et l’autre toute idée d’un État binational. Les positions internationales ne sont pas plus conciliables : en Modèle:Date-, le rapport britannique de Morrison et Grady propose un plan de division de la Palestine en provinces autonomes dont les intérêts collectifs seraient gérés par une puissance mandataire. Le Modèle:Date-, le président Truman fait une déclaration favorable à un partage de la Palestine entre Juifs et Arabes. En Modèle:Date-, le ministre des Affaires étrangères britannique, Ernest Bevin, propose une libre immigration juive contre l’indépendance de la Palestine dans un délai de cinq ans. En réponse, les sionistes avancent leur propre projet de partage, tandis que les Arabes demandent l’indépendance immédiate de la Palestine<ref>Voir par exemple : Laurens, Paix et guerre au Moyen-Orient, Modèle:P..</ref>.

Le Modèle:Date-, faute de pouvoir apporter une solution aux troubles dans le pays, Ernest Bevin annonce officiellement la transmission du dossier à l’ONU. Le Modèle:Date-, celle-ci confie à une commission spéciale, l’UNSCOP, le soin d’étudier le problème. Celle-ci remet son rapport fin Modèle:Date-, quelques jours seulement après la partition des Indes britanniques, qui consacre la revendication indo-musulmane d'un État confessionnel séparé.

Création du plan

Fichier:Corpus separatum 1947 partitionplan.jpeg
Corpus Separatum de la zone de Jérusalem.

Le Modèle:Date-, le gouvernement britannique de Clement Attlee, ne parvenant plus à maintenir l’ordre en Palestine et sortant ruiné de la Seconde Guerre mondiale, décide de remettre son mandat aux Nations uniesModèle:Sfn. Cette organisation, qui a succédé à la Société des Nations, va tenter de résoudre le conflit entre Juifs et Arabes sur la « question de la Palestine ».

L’ONU désigne le Modèle:Date- les membres d’un comité, l’UNSCOP (Modèle:Lang), composé de représentants de onze États (Australie, Canada, Guatemala, Inde, Iran, Pays-Bas, Pérou, Suède, Tchécoslovaquie, Uruguay, Yougoslavie). Dans un souci de neutralité, aucune des grandes puissances de l’époque ne fut représentée. Ces dernières ne sont pas pour autant indifférentes au débat qui s'ouvre et le Modèle:Date-, Andreï Gromyko, ambassadeur de l'URSS au Conseil de sécurité de l'ONU, fait une déclaration qui prend au dépourvu les participants. Jusque-là, les Soviétiques, sur la question de la Palestine, soutenaient une position anti-britannique et pro-arabe. Là, le représentant soviétique reconnaît le droit des Juifs à l'autodétermination et suggère, au cas où la solution d'un État unifié serait impraticable, d'avoir recours à la partitionModèle:Sfn.

Les travaux du comité, sous la présidence d'Emil Sandström, débutent durant l'été par un voyage de cinq semaines en Palestine. Ayant mis à sa disposition trois officiels de haut rang, dont Abba Eban, l'Agence juive s'assure que ce comité soit chaudement accueilli lors de ses déplacements et que ses membres soient mis en contact avec des colons parlant leurs langues maternelles (suédois, espagnol, persan…). À l'inverse, le Haut Comité arabe annonce qu'il boycottera le comité qui est accueilli par une journée de grève générale. Sur le terrain, tout est fait pour faire obstacle à son travail d'enquête.

Positions des parties

Modèle:Article détaillé

La position de l’Agence juive est qu’il faut établir un « État juif » en Palestine mandataire et y permettre l’immigration libre, en particulier pour les personnes déplacées juives de la Seconde Guerre mondiale. Elle est prête à accepter un partage du pays (comme proposé dans le Plan Peel de 1937) mais refuse le projet de cantonisation qui ferait du pays une fédération (comme proposé par le Plan Morrison-Grady). L’Agence juive promet de respecter les droits de la minorité arabe. Elle ne réclame pas son transfert du futur « État juif » (comme proposé dans le Plan Peel, et défendu en coulisse par Chaim WeizmannModèle:Référence nécessaire) mais est consciente du problème qu’une trop forte minorité arabe ferait peser sur le caractère juif de l’État. L’Agence juive base ses revendications sur la Déclaration Balfour de 1917 et sur les termes du Mandat britannique.

Les représentants arabes palestiniens refusent de prendre part une fois de plus à des débats sur la question. Le retour d’Hajj Amin al-Husseini à la tête du Haut Comité arabe a radicalisé leur position et les modérés sont mis en minorité. Ils ne reconnaissent pas le droit aux Nations unies de trancher la question. Ils revendiquent la fin de l’immigration juive et l’indépendance de la Palestine en tant qu’État arabe tout en garantissant que la minorité juive sera protégée, du moins celle des descendants des Juifs établis avant le début de l’immigration sioniste. Ils se basent sur le Livre blanc de 1939 qui avait limité l’immigration juive et leur promettait l’indépendance dans un délai de dix ans.

Les Britanniques ont tout essayé pour concilier les points de vue et sont divisés sur la question. Ils veulent une solution qui tienne à la fois compte des promesses faites aux parties (Déclaration Balfour ; Accord avec les Hachémites ; Livres blancs) et de leurs intérêts stratégiques dans la région – la montée nationaliste arabe accroît l’hostilité à leur égard dans une région qui est la première source d’approvisionnement en pétrole et qui se situe en première ligne face aux Soviétiques à l’aube de la guerre froide ; ils ne peuvent se permettre d’augmenter les tensions avec ces derniers. Ils ne peuvent pas négliger non plus les pressions du gouvernement américain qui appelle à l’ouverture de la Palestine à l’immigration juive et qui soutient la relance de l’économie britannique endettée par la guerre. Mais ils ne peuvent plus assumer les coûts financiers et humains de la gestion de la situation : Modèle:Unité britanniques sont stationnés en Palestine, soit 10 % de leurs effectifs totaux, et les attentats de l’Irgoun et du Lehi font de nombreuses victimes parmi leurs hommes ; pour des raisons morales, ils ne peuvent réprimer les activistes juifs comme le demandent leurs militaires sur le terrain de la même manière qu’ils l'ont fait face aux Arabes lors de leur révolte dix ans plus tôt. Ils ont remis le dossier à l’Modèle:Abréviation discrète dans l’espoir que les opinions publiques prennent conscience de l’impasse du dossier ; mais à la suite de l’échec de cette stratégie, ils annoncent qu’ils n’estiment pas devoir se soumettre à ses décisions et qu’ils n’approuveront qu’une solution qui soit acceptée par toutes les parties.

Rapport de l'UNSCOP

Après étude du dossier le Modèle:Date-<ref>Magali Groleau, Inde-Israel, l'impossible amitié (1947-1966), 2012</ref>, l’UNSCOP dégage deux options le Modèle:Date-<ref>Madame Esther Benfredj, Ismaël contre Israël: Genèse du conflit israélo-arabe, 2017</ref>. La première est la création d’un État juif et d’un État arabe indépendants, avec la ville de Jérusalem placée sous contrôle international. La seconde consiste en la création d’un seul État fédéral, contenant à la fois un État juif et un État arabe.

À la majorité et à la suite d'un vote infructueux le Modèle:Date-<ref>Dominique Vidal et Sébastien Boussois, Comment israel expulsa les palestiniens (1947-1949), 2009</ref>, l’UNSCOP adopta la première solution quatre jours plus tard, bien que plusieurs membres se fussent prononcés en faveur de la seconde option ; l’Australie quant à elle ne put se décider entre ces deux propositions. L’Assemblée générale des Nations unies ne fit que recommander au Conseil de sécurité par un vote au nombre inférieur au deux tiers réglementairement exigé de tous les présents, y compris donc ceux qui se sont abstenus , l'application de la version la plus sioniste des recommandations de l'UNSCOP.

Fichier:Jewish zones 1947.jpg
Zones peuplées par les Juifs en 1947. Le plan de partage de l’Modèle:Abréviation discrète essaie d’en intégrer un maximum dans le nouvel État juif projeté.

Selon le Plan de partage, l’État juif comprenait la plaine côtière entre Haïfa et Rehovot, l’est de la Galilée et le désert du Neguev, avec l’avant-poste de Umm Rashrash au sud (actuellement Eilat).

L’État arabe était séparé en trois :

  • au nord, l’ouest de la Galilée, avec la ville d’Acre ;
  • les monts de Judée et la Samarie (correspondant à une zone plus large que l'actuelle Cisjordanie) ;
  • et le sud de la côte, du nord de Majdal (maintenant Ashkelon) à la frontière égyptienne, et comprenant l’actuelle bande de Gaza, avec une partie du désert le long de la frontière égyptienne.

La ville de Jaffa à population majoritairement arabe, au sud de Tel Aviv, devait initialement faire partie de l’État juif. Elle fut finalement comprise dans l’État arabe avant que le Plan de partage ne soit adopté par l’Modèle:Abréviation discrète, formant ainsi une enclave.

Partage des populations

Au moment du plan de partage, la population totale de Palestine est composée pour deux tiers d’Arabes et un tiers de Juifs. La population juive ou Yishouv (mot hébreu désignant la population juive de Palestine avant 1948) possède 7 % de la propriété foncière.

L’État juif proposé regrouperait une majorité de Juifs (Modèle:Unité). Modèle:Unité seraient alors dans l’État arabe. Celui-ci serait par conséquent peuplé à 99 % d’Arabes, avec une communauté de Modèle:Unité.

La zone internationale centrée sur Jérusalem compterait Modèle:Unité pour Modèle:Unité.

2 % des Juifs, soit Modèle:Unité, ne se retrouveraient ni dans l’État juif ni dans la zone internationale de Jérusalem. 31 % des Arabes, soit Modèle:Unité, ne seraient ni dans l’État arabe ni à Jérusalem.

L’État juif proposé est un peu plus grand (55 %) que l’État arabe, mais une très grande partie est occupée par le désert du Neguev (40 %).

Réactions

Réactions arabes

La très grande majorité des Arabes palestiniens et des États arabes sont opposés à ce plan qu’ils trouvent injuste car allant à l’encontre de la volonté des populations locales. Depuis 1920, ils réclamaient la fin de l’immigration juive et l’indépendance de la Palestine, au mieux en tant qu’État multi-confessionnel dans lequel les populations juives jouiraient d’une autonomie plus ou moins importante et dont les droits seraient protégés. Ils estiment que les Arabes de Palestine n’ont pas à payer pour un crime commis à l’encontre des Juifs par les nations européennes. Ils jugent également la partition illégale car allant à l’encontre du Livre blanc britannique de 1939. Ils craignent enfin que les sionistes ne chassent les populations arabes, le projet ne pouvant s’accommoder d’une minorité arabe trop importante dans un État juif. L’évocation de leur nécessaire transfert, volontaire ou forcé, avait été faite à plusieurs reprises les années précédentesModèle:Référence nécessaire.

Les dirigeants arabes revendiquent l’ensemble du territoire et soutiennent que le partage constitue une violation du droit de la majorité des habitants de la Palestine, qui à l’époque est composée de deux tiers d'Arabes (Modèle:Nb) et un tiers de Juifs (Modèle:Nb) principalement immigrés d’Europe pendant la période du mandat<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Ilan Pappe, Ethnic Cleansing of Palestine, Modèle:P..</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Encyclopædia Britannica (édition 2002), entrée « History of Palestine » par Walid Ahmed Khalidi et Ian J. Bickerton.</ref>.

S'il rejette officiellement le plan de Partage, le roi [[Abdallah Ier de Jordanie|Abdallah {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }} de Jordanie]] (roi Abdallah de Transjordanie) le soutient et a œuvré en coulisse à sa mise en place<ref name = "shlaim"/>. Il a notamment accordé aux autorités sionistes de ne pas s’opposer à la mise en place de l’État juif et de ne pas intervenir militairement contre lui si en contrepartie ces derniers le soutiennent dans son plan d’annexion de l’État arabe, dans son combat contre leur ennemi commun, Hajj Amin al-Husseini, et dans ses ambitions de former une Grande Syrie<ref name = "shlaim">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Avi Shlaïm, Modèle:Lang, Oxford University Press, 1998.</ref>,<ref>Yoav Gelber, Iraeli-Jordanian Dialogue, 1948-1953. Cooperation, Conspiracy, or Collusion, Sussex Academic Press, 2004.</ref>.

Le plan est rejeté par les pays de la Ligue Arabe. Son secrétaire, Abd al-Rahman Azzam Pacha, affirme : Modèle:Citation Le monde arabe appelle à la guerre, comme en témoigne le quotidien nationaliste égyptien Balagh : Modèle:Citation De plus, d’autres questions, telles celles de plusieurs décennies de domination et de colonisation, attisaient les foudres et le radicalisme du monde arabe face à la surdité et au manque de considération des Occidentaux dans les processus de décision à caractère international. Le plan de partage était de trop. Ikhwan al-Mouslimoun (la confrérie des Frères musulmans) ira jusqu’à prédire : Modèle:Citation.

Réactions juives

L’Agence juive, organe politique officiel représentant les Juifs de Palestine, a fortement milité pour le Plan de partage et le vote des Nations unies y est accueilli avec joie et réjouissances. Bien que consciente des menaces qui pèsent sur sa mise en place, elle voit l’établissement d’un État juif soutenu par la légitimité d’une reconnaissance internationale comme une avancée majeure dans le projet sioniste. L’indépendance et l’autonomie vont de plus mettre fin aux quotas d’immigration imposés par le Livre blanc depuis 1939.

Les mouvements sionistes de droite, l’Irgoun et le Lehi, critiquent toutefois vigoureusement le partage. Ils revendiquent l’ensemble de la Palestine, y compris la Transjordanie, pour y fonder un État juif. Ils refusent également que Jérusalem soit placée sous juridiction internationale. Depuis 1944, ils mènent une lutte armée sur fond d’attentats, d’assassinats et d’enlèvements contre les Britanniques et les Arabes et annoncent qu’ils vont continuer celle-ci.

Certains mouvements sionistes libéraux menés par Modèle:Lien ne s’opposent pas au partage mais lui auraient préféré le plan minoritaire visant à la mise en place d’un État binational fonctionnant sous la forme d’une fédération et où les droits de tous auraient pu être respectés.

La majorité des Juifs sionistes se réjouissent cependant d’obtenir enfin un État indépendant.

En France, le soutien de ce plan par l’Alliance israélite universelle, antisioniste avant-guerre, fut acquis de justesse, et non sans tergiversations<ref>Modèle:Article.</ref>.

Texte de la Résolution 181

Adoption du texte

L’UNSCOP remet officiellement ses conclusions début septembre. Tandis que l’Agence juive en accepte les conclusions comme base de discussion, l’Irgoun et le Haut Comité arabe les rejettent. Les Britanniques confirment leur volonté de remettre le mandat et les États-Unis et l’Union soviétique soutiennent le planModèle:Sfn.

Un comité est créé à l’Modèle:Abréviation discrète pour continuer les travaux et des modifications sont apportées au projet initial : les villes arabes de Jaffa et Beersheba sont retirées de l’État juif pour diminuer l’ampleur de sa minorité arabe qui passe ainsi de Modèle:Unité et la date de fin du mandat est fixée à « au plus tard le Modèle:Date- »<ref>Modèle:Nobr</ref>.

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Défilé de joie après l'acceptation du Plan de partage, Jérusalem, novembre 1947

Le Modèle:Date-, la commission vote la mise à l’ordre du jour du plan : Modèle:Nobr sont pour, Modèle:Nobr contre, il y a Modèle:Nobr et Modèle:Nobr. Le plan peut donc être voté en Assemblée générale, mais la résolution devant recueillir les voix des deux tiers des votants pour être acceptée, il manquerait une voixModèle:Sfn. La diplomatie, en particulier américaine, intervient. Des pressions sont exercées sur le Liberia, Haïti et les Philippines pour les forcer à changer de position avant le vote ; le secrétaire de la Défense des États-Unis James Forrestal écrit à l’époque dans son journal personnel que « les moyens de coercition exercés sur ces pays confinaient au scandale. »<ref>Nicky Hager, Au cœur du renseignement américain Le Monde diplomatique, Modèle:Date-.</ref>. Les États-Unis firent aussi pression sur la France pour qu’elle vote en faveur du plan. D'après Dominique Vidal, on tente également de corrompre des délégués pour obtenir leur voteModèle:Sfn. L’Modèle:Abréviation discrète passe au vote quatre jours plus tard, le Modèle:Date- : l’Assemblée générale de l’Modèle:Abréviation discrète adopte, par Modèle:Nobr pour, Modèle:Nobr, Modèle:Nobr et 1 absentModèle:Sfn,Modèle:Sfn le plan de partage de la Palestine<ref name=":0">Le partage de la Palestine de 1947 à 1949, par Philippe Rekacewicz, Le Monde diplomatique, Modèle:Date-.</ref> en deux États, l’un arabe, et l’autre juif — Jérusalem ayant un statut particulier sous l’égide de l’Modèle:Abréviation discrète.

La convergence entre Soviétiques et Américains, les deux grandes puissances en conflit, fait sensation. Les Arabes de Palestine et les gouvernements de tous les États arabes refusent d’accepter les recommandations de la Modèle:Nobr, et font savoir qu’ils s’opposeront par la force à l’application de ces recommandations.

Positions soviétiques

Dans un discours, le représentant soviétique Semyon Tsarapkin déclara : « Les arguments historiques et juridiques ne peuvent pas et ne doivent pas être décisifs dans le règlement de la question palestinienne. Le problème a pour base essentielle le droit des populations juives et arabes de Palestine à décider de leur sort. Les souffrances subies par les Juifs au cours de la dernière guerre doivent constituer un élément important dans la décision de l’Assemblée. Les Juifs luttent pour un État qui leur soit propre, et il serait injuste de leur refuser le droit d’atteindre cet objectif »<ref>Le Monde, 12-Modèle:Date-.</ref>.

L’URSS a appuyé la création d’Israël car elle « entrevoit une possibilité de pénétrer au Proche-Orient par la Palestine, à condition d’en chasser d’abord les Anglais »Modèle:Sfn. L’objectif est donc double : affaiblir les Britanniques dans la région, et essayer de faire basculer Israël dans le camp soviétique, en profitant de la domination de la gauche sur le mouvement sioniste et de son alliance avec un parti « farouchement stalinien »Modèle:Sfn, le Mapam, second parti du pays après les élections de 1949Modèle:Sfn. Pour Ilan Pappé, l’objectif de chasser les Britanniques de la région aurait d’ailleurs été nettement dominantModèle:Sfn.

De son côté, si le mouvement sioniste se réjouit du soutien inattendu des Soviétiques (historiquement très antisionistes), David Ben Gourion n’envisage nullement une alliance préférentielle avec Moscou. Avant même le début des tensions, David Ben Gourion déclarait à l’ambassadeur américain James Grover McDonald nommé par Truman : Modèle:Citation bloc

De fait, dès l’automne 1950, les Soviétiques s’abstiennent dans une série de débats sur des incidents de frontières. Rapidement, « Israël est l’objet d’une violente campagne de presse », et les relations diplomatiques sont rompues, avant de reprendre, mais très froidement, après la mort de Staline (1953)Modèle:Sfn.

Vote de la résolution

Fichier:UNGA 181 Map.png
Répartition des votes de la Modèle:Nobr : Modèle:Début de colonnes Modèle:Légende/Début Modèle:Légende Modèle:Légende Modèle:Légende Modèle:Légende Modèle:Légende Modèle:Légende Modèle:Légende/FinModèle:Fin de colonnes

La décision de partager la Palestine et de créer deux États (un État juif et un État arabe, la zone de Jérusalem placée sous administration internationale)<ref name=":0" /> est adoptée le Modèle:Date- par Modèle:Nobr Modèle:Nobr et Modèle:NobrModèle:Sfn,Modèle:Sfn.

Ont voté pour : États-Unis d’Amérique, Australie, Belgique, Bolivie, Brésil, république socialiste soviétique de Biélorussie, Canada, Costa Rica, Danemark, République dominicaine, Équateur, France, Guatemala, Haïti, Islande, Liberia, Luxembourg, Pays-Bas, Nouvelle-Zélande, Nicaragua, Norvège, Panama, Paraguay, Pérou, Philippines, république populaire de Pologne, Suède, Tchécoslovaquie, république socialiste soviétique d’Ukraine, Union sud-africaine, URSS, Uruguay et Venezuela.

Ont voté contre : Afghanistan, Arabie saoudite, Cuba, Égypte, Grèce, Inde, Iran, Irak, Liban, Pakistan, Syrie, Turquie et Yémen.

Se sont abstenus : Argentine, Chili, Chine, Colombie, Salvador, Empire éthiopien, Honduras, Mexique, Royaume-Uni, Yougoslavie.

Un coup d’État au Siam empêcha la délégation de ce pays de prendre part au vote.

Eurent pour mission de veiller à la transition sur le terrain : Bolivie, Danemark, Panama, Philippines et Tchécoslovaquie.

La Modèle:Nobr avait pour but la création de deux États :

Malgré la volonté originale de créer deux États de taille semblable, l’Modèle:Abréviation discrète accorde aux sionistes 50 % de plus que le plan Peel de 1937.

Conséquences du vote

À l'exception des sionistes révisionnistes, la population juive accepte le plan de partage tandis que la population arabe et les dirigeants des pays voisins le rejettent. La conséquence immédiate est le déclenchement de la guerre civile de 1947-1948 en Palestine mandataire. Selon les chiffres des Britanniques, Modèle:Nb Arabes, 769 Juifs et 123 Britanniques ont été tués au Modèle:Date-, dont 50 chaque jour à Jérusalem<ref>UN Peacekeeping: Myth and Reality, Andrzej Sitkowski, p. 41</ref>.

David Ben Gourion proclame le Modèle:Date l’établissement d’un État juif, l’État d’Israël. Cette proclamation marque le début de la guerre israélo-arabe de 1948-1949.

Les empires coloniaux, l'URSS, la Yougoslavie et les États colonisés

Fichier:Colonization 1945 Spanish script.png
Carte du Monde présentant les possessions coloniales en 1945.

Lors du vote du plan de partage de la Palestine, il faut noter que beaucoup de pays actuels n'étaient pas encore membres de l'ONU en novembre 1947, en raison notamment des empires coloniaux, qui comprenaient principalement l'Empire britannique, l'Empire français, l'Empire belge, l'Empire portugais et l'Empire néerlandais, ou de l'existence de l'URSS et de la Yougoslavie. La décolonisation de l'Afrique, la décolonisation de l'Asie, la dislocation de l'URSS et la dislocation de la Yougoslavie a permis à des pays de devenir indépendants et d'entrer par la suite à l'ONU. D'autres part, certains pays qui étaient membres de la Société des Nations avant la seconde guerre mondiale n'étaient pas encore membre de l'ONU. En 2023, après trois vagues de reconnaissances, en 1988-1989, 2008-2013, et 2014-2015, 138 pays reconnaissent l'État de la Palestine<ref>Israël-Palestine : quels pays reconnaissent l’État palestinien ?, La Croix, 07.02.2023</ref>, dont la plupart des anciens pays colonisés en Afrique et en Asie. En 2012, lors de la résolution 67/19 de l'Assemblée générale des Nations unies, la France, l'Espagne, le Portugal, la Belgique, ne reconnaissent que le statut d'observateur de la Palestine à l'ONU. La Grande-Bretagne et les Pays-Bas se sont abstenus.

Notes et références

Modèle:Traduction/Référence

Notes

Modèle:Références

Références

Modèle:Références

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

Modèle:Palette Modèle:Portail