Combat de coqs

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Combat de coqs au Tamil Nadu, en Inde.

Le combat de coqs est un type de combat d’animaux qui consiste à faire s'affronter deux coqs domestiques préparés aux combats sur une aire circulaire prévue à cet effet (appelée gallodrome dans le Nord de la France, gallodrome ou « pitt » aux Antilles et « rond » à la Réunion). Cette pratique ancienne est controversée en raison des souffrances et parfois des morts qu'elle entraîne, tant et si bien qu'elle est interdite dans de nombreux pays. Cette tradition reste néanmoins populaire dans différentes régions du globe (Asie du Sud-Est, Amérique Centrale et du Sud)<ref>"Les combats de coqs sont encore très prisés en Asie du Sud Est, en Amérique du Sud, dans le Sud des États-Unis et au Canada. En Europe, mis à part le Nord de la France, les combats de coqs se concentrent essentiellement en Écosse et en Andalousie (Espagne)" - site univers nature consulté le 20 février 2019</ref>.

Fichier:St Agnese Sarcophagus fragment cockfight.jpg
"Two cocks fighting: striving for Christ and the palm of glory."<ref>[Cyclopedia of Biblical, Theological and Ecclesiastical Literature - Rev. John M'Clintock D.D. & James Strong S.T.D - 1887]</ref> Combat de coqs luttant pour le Christ et les lauriers de la gloire - Sarcophage de Sainte-Agnès.

Histoire

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Ancien gallodrome, aujourd'hui musée à Neuville-en-Ferrain.
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Combat de coqs, mosaïque romaine (Musée archéologique national de Naples).
Fichier:Jean-léon gérome, giovani che fanno lottare i galli (un combattimento di galli), 1846, 01.JPG
Jeunes Grecs faisant battre des coqs, peinture néoclassique de Jean-Léon Gérôme au Musée d'Orsay, (1847).

Le combat de coqs est aussi vieux que la domestication du coq sauvage. Le coq sauvage Gallus gallus aurait été domestiqué en Asie pour ses qualités belliqueuses. Cela date de la sédentarisation des premiers agriculteurs dans ces régions. De l'Asie, la pratique s'est répandue en Europe grâce aux Phéniciens, aux Grecs et aux RomainsModèle:Sfn. Il eut beaucoup de succès en Grande-Bretagne, en Irlande, en Espagne, dans les Flandres. Il fut tellement populaire en Angleterre, notamment dans l'aristocratie, que Cromwell décida de l'interdire pour éviter les rassemblements des royalistes autour des « pits », arènesModèle:Sfn.

De l'Europe, il fut exporté aux États-Unis par les Anglais et Irlandais, au Brésil par les Portugais et dans le reste de l'Amérique latine par les EspagnolsModèle:Sfn.

Aux États-Unis, il fut pratiqué par les premiers présidents et fut tellement populaire que l'aigle américain fut préféré de justesse au coq de combat comme symbole nationalModèle:Sfn. Certains lui reprochaient de rappeler le colonisateur anglais puisque bon nombre de souches de coqs de combat provenaient d'AngleterreModèle:Sfn.

L'Afrique l'a moins connu, mis à part Madagascar où il fut amené 700 ans auparavant par les migrants venus d'Asie, puis par les commerçants arabes<ref>Modèle:Lien web</ref>.

En Asie, il reste très pratiquéModèle:Sfn.

En France, la loi ne l'autorise que dans les localités où la tradition est ininterrompue, c'est-à-dire dans une vingtaine de gallodromes des départements du Nord et du Pas-de-Calais, et dans ceux de la Guadeloupe de la Martinique et de la Réunion (gallodromes appelés « pitt » dans les Antilles ou « rond » à la Réunion)<ref name=":0" />.

Combat de coq et sociologie

Fichier:Cockfighting, Bali Where, What, When, How, p8.jpg
Combat de coqs à Bali, circa 1958.

La domestication du coq sauvage (Gallus gallus) est apparue dès que l'espèce humaine s'est sédentarisé en Asie. Cette domestication des volailles lui fournit des œufs et de la viande. Mais surtout cela lui permit de s'identifier à cet animal qui lui ressemblait tellement<ref name=Baliautrement/>. Comme lui, il est bipède<ref name=Baliautrement/>. Il a un dimorphisme sexuel bien marqué<ref name=Baliautrement/>. En Inde, Modèle:Citation.

Il apprécie les céréales tout en étant omnivore. Il défend sa famille contre les prédateurs. Et finalement, il combat avec les semblables de son sexe pour s'approprier un territoire et une ou des femelles. En organisant des combats de coqs, les premiers agriculteurs trouvaient un moyen de réguler les conflits entre eux par l'intermédiaire de leurs coqs<ref name=roubaix1911>Modèle:Lien web</ref>.

L'agriculture avait permis à l'espèce humaine d'avoir une abondance de nourriture mais aussi lui imposait de vivre nombreux sur un espace réduit. Les conflits virils à l'intérieur de la communauté pouvaient présenter un danger. Il fallait orienter, sublimer cette agressivité sans qu'elle nuise à la communauté. Les hommes d'une communauté ne pouvaient s’entre-tuer. Une solution était un sport ritualisé, telle que la lutte<ref name=roubaix1911/>, une autre solution est le combat de coqs qui permet aux propriétaires de s'affronter sans risques pour eux, quels que soient leur force physique et/ou leur âge<ref name=Baliautrement/>.

Dans plusieurs régions du monde, telle Bali, le combat de coq n'est pas tant considéré comme un spectacle que comme un sport à dimension sociale et religieuse<ref name=Baliautrement>Modèle:Lien web</ref>.

À Bali, les combats de coqs, appelés tetadjen ou sabungan en balinais<ref>Geertz, Clifford. « Jeu d'enfer. Notes sur le combat de coqs balinais », Le Débat, vol. 7, no. 7, 1980, pp. 86-146.</ref>, sont pratiqués depuis extrêmement longtemps. L'anthropologue Clifford Geertz explique dans son ouvrage The Interpretation of Cultures que, chez les Balinais, ce n'est qu'en apparence que les coqs se battent, et que, derrière cela, ce sont les hommes qui s'affrontent<ref>Geertz, Clifford. (1973). The interpretation of cultures : selected essays.</ref>. Il y explique notamment la place importante des combats de coqs dans la société balinaise.

Pratique moderne

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Mise en place d’ergots métalliques.

La pratique du combat de coqs, devenue marginale en Occident, subsiste dans certains pays d'Asie du Sud-Est, d’Amérique latine. En 2008, 27 pays autorisent ou tolèrent l'organisation de combats de coqs<ref>Modèle:Lien web</ref>. C'est notamment le cas aux Philippines, en Espagne (seulement en Andalousie et aux Canaries), au Mexique, au Pérou, en Haïti, en République dominicaine, à Cuba, à Madagascar, en Malaisie, au Viêt Nam<ref>À Thô Hà, le gratin des coqs de combat - Le courrier du Viet-nam - 08 novembre 2015</ref> et en France, où cette pratique est autorisée dans certaines localités des régions où elle perdure traditionnellement<ref name=":0">Modèle:Lien web</ref> : les Hauts-de-France, La Réunion, la Guyane, les Antilles françaises et la Polynésie française.

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Ergots naturels remplacés par des ergots plus grands affûtés.

Elle consiste à mettre, dans une sorte de ring circulaire, deux coqs dont les ergots sont coupés et remplacés par des ergots en corne (plus longs et affûtés) ou en acier<ref>Modèle:Lien web</ref>. Les deux coqs sont présentés face à face et se battent, des paris sont pris sur le vainqueur<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Diversité des types de combats de coqs en France

Le combat de coq est une pratique diversifiée. Les règles et le profil des coqs varient d'une région à l'autre. Il existe néanmoins trois grands types de combat de coqs :

  • Le combat de vitesse pratiqué avec des ergots artificiels en métal, soit une lame ou une pointe. Ce type de combat est très court et expéditif.
  • Le combat d'endurance pratiqué avec l'ergot émoussé ou recouvert de bandes de tissu ou d'un capuchon. Ce type de combat est plus long et l'issue est habituellement l'abandon ou le KO.
  • Le troisième type de combat est un intermédiaire entre les deux précédents qui se pratique avec l'ergot naturel pointu ou avec un ergot artificiel lui ressemblant<ref name="ferme_galame_combats">Combats de Coqs - La Ferme Galamé, ferme des Jeux Traditionnels - consulté le 20 février 2019</ref>.

Les races de coqs les plus utilisées en Europe sont le combattant du Nord (4 à 6 kg)<ref>Modèle:Lien web.</ref>, le combattant anglais ancien (2,2 à 3 kg) et le combattant anglais moderne (3 à 4 kg) <ref>Modèle:Lien web.</ref>, plus rarement le chanteur des montagnes ou Alberfeld d'origine allemande<ref>http://poussincitadin.free.fr/races/elberfeld.htm Un grand nombre</ref>. L'Asie offre une grande variété de races de coqs de combats<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Caractéristiques et préparation des coqs de combat

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Coqs se défiant dans un espace ouvert.
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Coqs se combattant dans un espace ouvert à Barakot, Sundargarh, Orissa, Inde.

Détournement d'une tendance naturelle

Les coqs ont une tendance naturelle à se battre. À la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, dans son traité d'histoire naturelle, Leclerc de Buffon rapporte plusieurs traditions de combats de coqs et d'autres oiseaux (caillesModèle:Sfn) fondés sur les combats fréquents, naturels et Modèle:Citation entre les oiseaux polygames pour les faveurs des femelles. Il cite notamment le coq de bruyèreModèle:Sfn, la capture par les Indiens de gallinacés sauvages distincts de ceux d'élevages spécialement pour ces combatsModèle:Sfn, et la Modèle:Citation et des paris à SumatraModèle:Sfn. Tous se fondent sur l'aptitude naturelle des gallinacés à se battre :

Modèle:Citation bloc

Sélection

Malgré un comportement naturel attesté, le travail des éleveurs ou coqueleurs est de sélectionner les souches (ou races) les plus combativesModèle:Sfn, voire de les croiser avec des faisans<ref>Mémoires de l'Institut royal de France, Académie des inscriptions..., Volume 13 - books.google</ref> et d'écarter ceux qui ne sont pas les plus aptes au combatModèle:Sfn. Les œufs sont sélectionnés en fin d'hiver, et font 55 grammesModèle:Sfn. Génération après génération, le coqueleur conserve les poussins mâles et 2 à trois femelles de la couvée, de façon à pouvoir forcer l'accouplement entre les meilleurs individus<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Les coqs ont un poids allant de Modèle:Unité à Modèle:Unité. Les coqs de combat sont classés en différentes catégories de poids pour les combats<ref>Modèle:Lien web Modèle:Citation</ref>.

Conditionnement

Après éclosion, les poussins mâles sont séparés plus ou moins tôt. Vers 5 mois, les animaux commencent à devenir dangereux et sont séparés de la volière commune. Certaines poules jugées moins robustes sont destinées à l'alimentation, les autres réservées à la ponte. Vers 10 mois, les mâles sont isolés jusqu'à ce qu'ils soient prêts au combatModèle:Sfn. Chaque jeune coq est isolé et placé dans un enclos séparé. Selon les coutumes locales, le coq sera sans poule, avec une poule ou avec un petit groupe de poules. Leur régime alimentaire est très éloigné de celui des animaux de basse-courModèle:Sfn.

Quinze jours avant ses premiers combats l'alimentation du coq est changéeModèle:Sfn. Dès lors, pour Marie Cegarra, le soin apporté à l'alimentation de l’animal constitue un point essentiel de son alimentation. Le coq est alors considéré comme un athlète et Modèle:Citation.

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Combat de coqs dans un temple balinais.

Entraînement

Les coqs de combat sélectionnés sont entraînés pour développer leur combativité et endurance. La préparation physique commence par de la course et des exercices de musculation, et est suivie par des combats d'entraînement avec les ergots protégés pour éviter les blessures. Le premier combat d'entraînement commence en général vers 8 mois; il a pour but de savoir si le sujet est assez combatif pour poursuivre une carrière complète. Le deuxième se fera à 10 mois et puis tous les quinze jours jusqu'au premier combat officiel. La durée de ces combats de préparation augmentera progressivement, passant de 5 minutes à une trentaine de minutes<ref name="ferme_galame_combats"/>,<ref>Illegal animal fighting - The Humane Society of the United States - consilté le 21 février 2019</ref>.

Opposition aux combats de coqs

Modèle:Section à sourcer

La tradition des combats de coqs est l'objet de controverses à travers le monde, en raison notamment des mutilations ou de la mort des animaux dont les ergots sont parfois remplacés par une lame ou une pointe en métal<ref>Modèle:Lien web</ref>. Outre les souffrances infligées aux coqs de combat, Modèle:Référence nécessaire

Modèle:Référence nécessaire

L'utilisation de moyens biochimiques (injection d'hormones mâles, etc.) est aussi dénoncée<ref>Illegal animal fighting - p32 - The Humane Society of the United States - consilté le 21 février 2019</ref>.

Législation

La majorité des pays occidentaux condamnent la pratique des combats de coqs.

Canada

Les combats de coqs y sont interdits. Les contrevenants sont accusés de sévices inutiles aux animaux<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>.

États-Unis

Les combats de coqs sont interdits dans les 50 États (la Louisiane fut le dernier État à l’interdire en août 2008)<ref>Modèle:Lien web</ref>. Une loi signée en décembre 2018 et qui est entrée en vigueur en décembre 2019, interdit les combats de coqs dans les 5 Territoires des États-Unis habités : Samoa américaines, Îles Mariannes du Nord, Guam, Porto Rico et Îles Vierges des États-Unis<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Belgique

Ils sont interdits en Belgique depuis 1929<ref>Modèle:Lien web</ref>.

France

L'article 521-1 du Code pénal<ref name=":0" /> interdit les combats de coqs sur l'ensemble du territoire sauf dans les localités où une tradition locale ininterrompue peut être établie (certaines localités des Hauts-de-France, de la Guadeloupe, de la Martinique et de la Réunion) comme le retour de combats de coqs, en 2023, à Saint-Martin-lez-Tatinghem dans le département du Pas-de-Calais<ref>Modèle:Article.</ref>, mais toute nouvelle ouverture de gallodrome y est interdite, ce que confirme en juillet 2015, le Conseil constitutionnel, conformément à l'esprit de la loi de 1964 qui vise la disparition progressive du combat de coqs<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>. Malgré la législation, des combats illégaux de coqs se déroulent régulièrement en France<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>,Combats de coqs : deux gallodromes fermés dans le Gard, le point, 15 janvier 2022</ref>.

Représentations artistiques de combats de coq

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Combat de coqs en Flandre - peinture de Rémy Cogghe - 1889.

Peinture

Littérature

Films

Notes et références

Modèle:Références

Voir aussi

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Bibliographie

Livres
  • Le Génie des combats de coqs, J. de Witt, Didier et Cie, 1868.
  • Coqs de combats et combats de coqs dans le Nord et le Pas-de-Calais, Roger Delannoy, Foulon, 1948.
  • Combats de coqs en Polynésie française, Jean Vonsy, École Nationale Vétérinaire, 1975.
  • Les Pitts et combats de coqs aux Antilles, Yves-Marie Séraline, Désormeaux, 1978.
  • Combats de coqs, Olivier Danaë, ACCT-L'Harmattan, 1990.
  • Modèle:Ouvrage
Articles

Vidéographie

Articles connexes

Liens externes

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