Georges Claude

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Modèle:Voir homonymes Modèle:Confusion Modèle:Infobox Biographie2

Georges Claude est un physicien et chimiste français, né le Modèle:Date à Paris 11e et mort le Modèle:Date à Saint-Cloud. Il fut un inventeur industriel et praticien remarquable par l’étendue et la diversité de ses travaux, entre autres la création du tube à néon. Plusieurs de ses découvertes ont mené à la fondation de la société Air liquide. Son prestige souffre cependant de sa collaboration avec les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale.

Biographie

Scientifique et industriel

Georges Marie Auguste Claude<ref name=":0">Acte de naissance no 11/3988/1870 portant mention marginale « décédé à Saint-Cloud le 21 mai 1960 », Modèle:Lien web.</ref> est le fils d'un instituteur inventif qui l'a éduqué. Il est admis à l’École de physique et de chimie de Paris<ref name=":1" /> (Modèle:5e)<ref>Modèle:Lien web</ref>, et commence sa carrière d'ingénieur par ses travaux sur la dissolution de l’acétylène dans l’acétone, découverte qui conduit à l’utilisation industrielle de ce gaz. Indépendamment de Carl von Linde, il met au point en 1902 un procédé industriel de liquéfaction de l’air. Les brevets qu’il prend à cette occasion (avec l'appoint d'André Helbronner) sont à l’origine de la société Air liquide, dont il est l'un des administrateurs et qui assure sa fortune : il reçoit statutairement 25 % des bénéfices de cette firme<ref>Renaud de Rochebrune, Jean-Claude Hazera, Les patrons sous l'Occupation, Odile Jacob, 1995, p. 254</ref>. Il préconise en 1910, mais en vain, l’utilisation de l’oxygène liquide en sidérurgie. Ce procédé ne sera adopté qu’après la Seconde Guerre mondiale. Il met au point une nouvelle façon de réaliser la synthèse de l'ammoniaque ainsi qu'un système d'éclairage au néon.

Il est élu membre de l'Académie des sciences le Modèle:Date-<ref name=":2">Modèle:Lien web.</ref>,<ref name=":1">Modèle:Lien web.</ref>. Alors que ses collègues de l'Académie des sciences signent en 1928 une pétition demandant que la rosette d'officier de la Légion d'honneur lui soit remise<ref>Modèle:Lien web</ref>, il n'est promu officier qu'en 1933, avec le physicien Paul Langevin comme parrain.

Il engloutit dans l'entre-deux-guerres une partie de sa fortune<ref>Modèle:Lien web</ref> dans des recherches et des expériences spectaculaires suivies par les médias, visant notamment à domestiquer l'énergie thermique des mers.

Travaux

Liquéfaction de l'air

Goerges Claude imagine un procédé de liquéfaction de l'air qui améliore le rendement du procédé Linde et où le travail fourni par la détente adiabatique de l'air après sa compression est utilisé dans le compresseur. Le refroidissement qui l'accompagne (effet Joule-Thomson) est mis à profit dans un échangeur de chaleur qui refroidit l'air à la sortie du compresseur. Claude réalise ainsi la séparation par distillation fractionnée de l'oxygène, de l'azote, de l'argon.

Le froid nécessaire à la liquéfaction industrielle de l'air est obtenu par détente, en tirant parti des deux propriétés suivantes de l'effet Joule-Thomson:

  • l'abaissement de température provoqué par la détente est proportionnel à la différence entre les pressions initiale et finale, tandis que,
  • l'énergie dépensée au moment de la compression est proportionnelle au logarithme du rapport des pressions, ce qui signifie que la dépense est la même pour comprimer une masse de gaz de 1 à 10 atmosphères ou de 10 à 100. Dans ce second cas, pour la même dépense d'énergie, l'abaissement de température après la détente est dix fois plus fort que dans le premier. En pratique, l'air est dépoussiéré, débarrassé de son gaz carbonique et de son humidité, comprimé vers 200 atmosphères, refroidi dans un échangeur, puis détendu jusqu'à 25 atmosphères. Une série de compressions et de détentes aboutit à la liquéfaction. Dans la plupart des usines, l'air liquide est immédiatement soumis à une distillation fractionnée qui sépare l'oxygène, l'azote et les gaz nobles. Les installations industrielles sont importantes et il n'est pas rare de voir traiter plusieurs centaines de milliers de mètres cubes d'air à l'heure.
Tube à néon
Fichier:Georges Claude à l'Institut 1926.jpg
Georges Claude démontrant la production d'électricité par l'énergie thermique des mers à l'Institut de France en 1926.

Poursuivant ses travaux sur les gaz rares (qu'il obtient en distillant l'air liquide), Claude met à profit l’émission lumineuse qui accompagne le passage de la décharge électrique dans un tube à gaz : la mise au point d’enduits fluorescents le conduit ainsi, en 1910, à la réalisation de l’éclairage au néon, d’abord utilisé dans les enseignes lumineuses (il s'associe en 1912 aux établissements Paz et Silva qui avaient réalisé la première publicité lumineuse électrique, puis les rachète pour former la société Claude-Paz et Silva, qui sera elle-même ensuite acquise par JCDecaux) puis, dans la fabrication des lampes « Claude »<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

En 1913 avec Arsène d'Arsonval, il constate les propriétés explosives de l’air liquide (qu'on utilisera durant la Première Guerre mondiale pour produire des mines (à air liquide et au noir de fumée). Il met au point (1917) un procédé haute pression, (1 000 atmosphères et Modèle:Tmp), améliorant le procédé Haber-Bosch de synthèse de l'ammoniac.

Énergie thermique des mers

Claude s'intéresse à la production d'électricité et teste dès 1926 une production électrique basée sur la différence de température entre les eaux de surface (plus chaudes) et le fond (froides) des mers chaudes (énergie thermique des mers ou « énergie maréthermique »). Avec Paul Boucherot, il construit une turbine utilisant ce gradient de température entre les couches superficielles et profondes (1930). En 1933, tirant les leçons de la démonstration<ref>L'énergie thermique des mers (ETM), pionnier.</ref> faite à Cuba en 1930, et en vue de réaliser une première expérience industrielle, Claude achète sur ses propres deniers le navire La Tunisie<ref>L'énergie thermique des mers (ETM), George Claude, l'opération Tunisie.</ref>, un cargo de 10 000 tonnes. La Tunisie fut transformée aux Ateliers et chantiers de France-Dunkerque en 1933 pour devenir une usine de réfrigération capable de produire 2 000 tonnes de glace par jour grâce à l'énergie thermique des mers. Cinq cents personnes ont travaillé sur ce projet durant un an<ref>La Voix du Nord, 29 janvier 2010.</ref>. Cependant le tube attaché à un caisson de Modèle:Unité se rompt à proximité du fond; il déclare que c'est Modèle:Citation<ref>Un iceberg dans mon whisky, Nicolas Chevassus-au-Louis, éd Seuil, 2016, Modèle:P.</ref>.

Les engagements humains et politiques : militaire de la Première Guerre mondiale, militant d'extrême droite et collaborationniste

Première Guerre mondiale

Au début de la Première Guerre mondiale, Georges Claude, officier de réserve d’artillerie, est nommé membre de la commission des inventions. Il propose de fournir des bombes d’avions, excessivement puissantes, à base d’oxygène liquide. D'éminents militaires français appuient cette idée, notamment les généraux Gallieni, Foch, Castelnau, Pétain et le colonel Weygand ; mais les bombes produites ne sont que peu utilisées, ce qui provoque l'incompréhension<ref name=":1" />.

La guerre des gaz crée une certaine panique dans le camp français car celui-ci ne sait pas encore liquéfier le chlore. Georges Claude, en employant des compresseurs industriels, parvient à mettre au point le procédé qui permet à l'armée française d'en utiliser sur le champ de bataille<ref name=":1" />.

Il est chevalier de la Légion d'honneur à titre militaire (le 26 octobre 1915) et obtient la croix de guerre avec palme<ref>Modèle:Lien web</ref>. Le général Joffre écrit notamment sur lui en 1915 pour son dossier de la Légion d'honneur : Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref name=":1" />.

À la fin de la guerre, il publie un réquisitoire violent et documenté contre les « politiciens et les polytechniciens » des administrations civiles et militaires qui ont refusé ou freiné l'utilisation de ses inventions, dont la bombe à oxygène liquide<ref>« Un réquisitoire documenté et attristant contre ceux malgré qui nos soldats ont remporté la victoire », Le Matin, 25 mai 1919, « Politiciens et polytechniciens. Le général Bernard répond à M. Georges Claude et dit son rôle dans l'histoire des bombes à l'air liquide », Ibid., 26 mai 1919, « M. Georges Claude, l'inventeur des bombes à air liquide, répond au général Bernard », Ibid., 28 mai 1919, « Une lettre du général Bernard », Ibid., Modèle:1er juin 1919, Ibid., 5 juin 1919, Lettre de G. Claude, « Une lettre de M. Georges Claude », La Lanterne, 11 juin 1919, Ludovic Zoretti, « La guerre des savants » (compte-rendu critique du livre de Claude), Le Populaire ( Lire en ligne ), L'Action française, 4 novembre 1919, Le Rappel, 26 mai 1919</ref>.

Patriotisme

C'est un homme de droite, partisan Modèle:Citation, qui fait connaître en 1925 son opposition au cartel des gauches, aux politiciens, aux chefs radicaux-socialistes Modèle:Citation<ref>L'Action française, 3 mai 1925, Lettre de G. Claude</ref>.

Il se présente sans investiture ni comité aux élections législatives de 1928 à Fontainebleau, berceau de ses travaux sur l'ammoniaque, contre le député sortant radical-socialiste Jacques-Louis Dumesnil. Il se veut un candidat apolitique - il est cependant classé Modèle:Citation (le terme désigne alors les partisans de Raymond Poincaré hostiles au cartel des gauches) par les journaux - et indépendant. Ses réunions électorales intéressent la presse car elles sont originales : elles mêlent politique et science, Georges Claude se livre en effet à des expériences scientifiques devant les électeurs. Il dénigre la Modèle:Citation, la politique, les politiciens et leurs Modèle:Citation, les pouvoirs publics qui ignorent la science, vante l'action de la science qui peut générer la prospérité et les bienfaits de l'organisation du travail (le taylorisme), sur le modèle des États-Unis, ainsi que la collaboration du capital et du travail : il estime que Modèle:Citation. Il cite son cas personnel et ne cache pas son amertume, rappelant qu'il avait proposé vainement durant la guerre son invention d'une bombe à l'air liquide<ref>G. Claude, « Un savant peut-il se désintéresser de la politique ? », La Revue hebdomadaire, janvier 1928, G. Claude, « Quelques idées d'un candidat aux prochaines élections », Ibid., mars 1928, L'Echo de Paris, 14 avril 1928, Stéphane Lauzanne, « La science ouvre le feu sur la politique dans la bataille électorale. La campagne chimique de M. Georges Claude », Le Matin, 12 avril 1928,L'Intransigeant, 28 avril 1928, Le Petit Parisien, 20 avril 1928, Journal des débats, 25 février 1928, L'Action française, 24 février 1928, « A Fontainebleau. Une conférence de M. Georges Claude », L'Action française, 11 décembre 1927. Parmi les titres de droite ou d'information, Clément Vautel dans Le Journal est l'un des rares à critiquer la façon de faire de Claude (Le Journal, 19 avril 1928), ce qui ravit le quotidien socialiste Le Populaire : Le Populaire, 20 avril 1928</ref>. S'il l'emporte en voix au premier tour, il est battu au second tour par le député sortant de quelques centaines de voix.

Quoique républicain, il donne quelques mois plus tard Modèle:Unité au quotidien royaliste et nationaliste L'Action française, par patriotisme. Il reconnaît publiquement ce don en 1929 lorsque Georges Valois prétend que cette somme a été versée par Marthe Hanau pour faire taire le quotidien de Charles Maurras<ref>L'Action française, 30 mai 1929, Ibid., 12 octobre 1932</ref>. Il publie fin 1931 Souvenirs et enseignements d'une expérience électorale, qui dénonce une nouvelle fois les politiciens et invite les partis de droite à l'union<ref>L'Action française, 25 janvier 1932, Ibid., 27 janvier 1932, Ibid., 2 janvier 1932, Ibid., 4 octobre 1935 (Lettre de G. Claude)</ref>.

Nationaliste et dégoûté du régime parlementaire, au sommet de la réussite, de la richesse et de la célébrité<ref>Rémi Baillot, op. cit., p. 280</ref>, il adhère de façon spectaculaire à l'Action française (AF) en Modèle:Date- ; la ligue royaliste, à qui il verse Modèle:Unité, met en valeur son adhésion qu'il proclame lors d'un meeting parisien<ref>L'Action française, 22 octobre 1933, « A la salle Bullier. Avec Georges Claude, quinze mille Français acclament la France, le Roi, l'Action française », L'Action française, 28 octobre 1933,L'Action française, 29 octobre 1933</ref>. Qui est le premier d'une longue suite de conférences et de réunions qu'il donne pour cette ligue<ref>Dominique Venner, Histoire de la collaboration, Pygmalion-Gérard Watelet, 2000. Par exemple : « Georges Claude à Nancy », L'Action française, 11 novembre 1933, « Les patriotes de Bordeaux acclament Georges Claude et l'Action française », Ibid., 10 juillet 1934, Ibid., 2 juillet 1934, Ibid., 21 mai 1935, "Au banquet des étudiants d'Action française. Le discours de Georges Claude"</ref>. Il affirme alors : Modèle:Citation bloc

Il propose en 1935 d'être l'intermédiaire discret entre l'AF et des donateurs éventuels<ref>« L'appel de Georges Claude », L'Action française, 25 novembre 1935</ref>. Il fait connaître son hostilité aux partis de gauche et au Front populaire<ref>L'Action française, 23 avril 1936 Tract de G. Claude, « Le bilan effrayant de 18 années », Journal des débats, 25 avril 1936</ref>. La Ligue d'Action française ayant été dissoute en 1936, il demeure proche des royalistes d'AF et de Maurras : il est membre du Cercle Jacques Bainville parisien à partir de 1936, assiste à des réunions du Cercle Fustel de Coulanges aux côtés de Maurras<ref>L'Action française, 24 décembre 1936</ref>, vient attendre ce dernier à sa sortie de prison en 1937<ref>L'Action française, 7 juillet 1937</ref>, prend la parole au meeting de 1937 destiné à célébrer le leader de l'AF<ref>L'Action française, 9 juillet 1937</ref>, défile aux côtés des chefs de l'AF pour la fête de Jeanne d'Arc<ref>L'Action française, 11 mai 1938</ref>, participe au banquet de l'AF en 1938<ref>L'Action française, 21 décembre 1938</ref> et à un meeting en 1939 organisé pour remettre à Maurras son épée d'académicien<ref>L'Action française, 5 mars 1939</ref>, etc.

Signataire en 1935 du Manifeste des intellectuels français pour la défense de l'Occident et la paix en Europe à l'instar de Maurras et des intellectuels maurrassiens, il dénonce Modèle:Citation de la Société des Nations et est à l'origine en 1936 d'une pétition réclamant la fin des sanctions contre l'Italie à la suite de la guerre d'Éthiopie<ref>« Un appel contre les sanctions », Le Figaro, 31 mai 1936, Journal des débats, 10 juin 1936,G. Claude, « Il faut lever les sanctions contre l'Italie », Le Journal, 11 juin 1936« Pour ou contre la SDN », Frontières, 1936 (réponse de G. Claude), Paris-Soir, 20 juin 1936, Journal des débats, 19 juin 1936,Journal des débats, 2 juillet 1936</ref>,<ref>Rémi Baillot, op. cit., p. 314</ref>. Il vante l'œuvre de Mussolini en 1936 et 1937<ref>L'Action française, 29 octobre 1936, Georges Claude, Choses d’Italie et d’Espagne, Paris, Ducros et Colas, 1938</ref>,<ref>Christophe Poupault, « Les voyages d’hommes de lettres en Italie fasciste. Espoir du rapprochement franco-italien et culture de la latinité », Vingtième siècle. Revue d'histoire, 2009/4, n° 104</ref>, ce qui lui vaut de recevoir la croix de grand officier de la Couronne d'Italie<ref>Journal des débats, 24 janvier 1937</ref>. Il partage alors les positions de l'AF en matière de politique étrangère : hostilité à l'Allemagne de Hitler, soutien à l'Italie fasciste et à l'Espagne de Franco, néo-pacifisme anticommuniste. C'est ce qu'il exprime à un meeting du Front national en 1938<ref>L'Action française, 8 juin 1938</ref>.

En 1938-1939, il tente de convaincre des méfaits de la loi des 40 heures du Front populaire, dans des articles publiés par La Journée industrielle et le Journal des débats<ref>G. Clauden « Sur la loi de 40 heures », Journal des débats, 13 octobre 1938, G. Claude, « Pour le sauvetage économique du pays », Ibid., 16 octobre 1938</ref>, dans des ouvrages (Ma bataille contre la vie chère, 1939) ainsi que des conférences à l'adresse des élites mais aussi des ouvriers. Il préconise un plan de sauvetage économique du pays, comportant une augmentation de la durée du travail, une baisse des prix et une diminution des impôts. Là encore, il cite son cas personnel, celui d'un pauvre devenu riche grâce à la science, et ses conférences se terminent parfois par des expériences sur l'air liquide et plus souvent par la diffusion d'un film sur ses recherches sur l'énergie thermique des océans à Cuba<ref>Modèle:Article, Modèle:Article, Modèle:Article, Modèle:Article, Modèle:Article, Modèle:Article, Modèle:Article, Modèle:Article, Modèle:Article, Modèle:Article, Modèle:Article</ref>.

Collaboration avec l'occupant allemand

En Modèle:Date-, il participe à une conférence scientifique internationale en Allemagne, à Karlsruhe. Il la conclut en célébrant une Modèle:Citation avec l'Allemagne et en souhaitant la paix, mettant en garde contre les conséquences de la science dans la perspective d'une guerre entre les deux pays : Modèle:Citation<ref>Revue générale du froid, septembre-octobre 1939. Claude Singer, qui s'appuie sur un texte ultérieur de Georges Claude (pourtant intitulé De l'hostilité à la collaboration, Editions de France, 1941) le présente alors comme un Modèle:Citation, citant ses voyages en Allemagne et cette conférence où il aurait prôné la nécessité d'une collaboration avec l'Allemagne : Claude Singer, « La science française à la dérive. Itinéraires de scientifiques collaborationnistes sous l'occupation allemande », dans Gérard Fussman (dir.), Croyance, raison et déraison: colloque de rentrée 2005 du Collège de France, Odile Jacob, 2006, Modèle:P.</ref>. Cette même année, il plaide dans une lettre ouverte publiée aux États-Unis par Time Magazine pour une entente américano-anglo-française contre Hitler. Au printemps 1940, il tente sans succès de proposer à l'armée française puis à la Royal Navy britannique une de ses inventions permettant de lancer des fléchettes d'un avion sur des troupes au sol, ce que son avocat en 1945 mettra en avant pour prouver son patriotisme<ref>Renaud de Rochebrune, Jean-Claude Hazera, Les patrons sous l'occupation, Odile Jacob, 1995, Modèle:P.</ref>. Il a également fait signer à ses collègues de l'Académie des sciences une protestation contre l'expulsion par l'Allemagne des universitaires de Cracovie, en Modèle:Date-<ref>Journal des débats, 29 novembre 1939</ref>.

Après la défaite de 1940, il abandonne ses anciennes convictions germanophobes, rompt avec l'Action française et se déclare publiquement partisan de la collaboration franco-allemande à partir du Modèle:Date-<ref>« Une déclaration de Georges Claude », Le Matin, 2 novembre 1940</ref>. Il multiplie alors les conférences, anglophobes et anticommunistes, à Paris et en province<ref>Jean-Claude Hazera, Les patrons sous l'Occupation, Odile Jacob, 1995, p. 252-255</ref>, et les écrits, articles<ref>G. Claude, « Réprobation de tous les vrais Français», Le Matin, 29 décembre 1941</ref> et brochures, éditées notamment par l'agence de presse Inter-France, en faveur de la collaboration<ref>Ce sont les textes de ses conférences : Histoire d'une évolution : de l'hostilité à la collaboration (Le Matin, 23 mars 1941), Les Éditions de France, 1941 ; La seule route, Inter-France, 1942 (Le Matin, 23 juin 1942) ; Français, il faut comprendre ! Imp. L. Hardy, 1943.</ref>,<ref>Cf. Compte-rendu de sa brochure Français, il faut comprendre dans Je suis partout, octobre 1943, p. 6.</ref>.

Quelque peu passionné sinon dérangé, il tente de se suicider à l'issue d'une conférence donnée à Bordeaux le Modèle:Date-, pour prouver au public et à Hitler sa sincérité et réveiller les consciences. Interrompant sa conférence, il déclare au public : « J'ai fait mon devoir et je vais le prouver. » Il avale le contenu d'un flacon, puis affirme qu'il vient de s'empoisonner, afin de produire sur le peuple français un choc psychologique. Un simple vomitif suffit à contrecarrer l'effet du poison. L'incident est passé sous silence par la presse, du fait de la censure<ref>Modèle:Ouvrage, Le Monde, 27 juin 1945, Renaud de Rochebrune et Jean-Claude Hazera écrivent faussement que sa tentative de suicide ratée a fait Modèle:Citation (Les patrons sous l'occupation, Odile Jacob, 1995, Modèle:P.)</ref>. Il déclare encore en Modèle:Date- : Modèle:Citation<ref>Le Matin, 22 mai 1944</ref>.

Il est membre du comité d'honneur du groupe Collaboration, fondé en Modèle:Date-, et préside le comité d'honneur de sa section scientifique<ref>Claude Singer, op. cit., Modèle:P.</ref>. Le Régime de Vichy le nomme membre du Conseil national consultatif en 1941. Il est aussi en 1942 membre du comité d'honneur de la Légion des volontaires français contre le bolchevisme<ref>Informations générales, 30 juin 1942, Le Matin, 23 juin 1942</ref>. Il participe à quelques manifestations collaborationnistes et anticommunistes, aux côtés des principales autres personnalités de la collaboration<ref>« L'exposition Le bolchevisme contre l'Europe a été inaugurée »,Le Matin, 2 mars 1942, Le Matin, 12 avril 1943, « Une manifestation de Collaboration », Journal des débats, 6 mai 1944</ref>. En 1944, il accepte de participer à l'augmentation de capital des éditions Inter-France de Dominique Sordet.

Ses prises de position ont fini par irriter et inquiéter les dirigeants d'Air liquide ; son président, Paul Delorme, s'est tardivement résolu à lui demander de démissionner de ses fonctions d'administrateur, ce que Georges Claude accepta<ref>Renaud de Rochebrune, Jean-Claude Hazera, op. cit., Modèle:P.</ref>.

Dernières années : bannissement, incarcération, libération conditionnelle

L'attitude collaborationniste de Georges Claude lui vaut d'être radié de l'Académie des sciences le Modèle:Date-<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref name=":2" />. Il avait été arrêté par les maquisards de Sologne le Modèle:Date- à La Ferté-Saint-Aubin au château de la Beuvronne<ref>Modèle:Lien web</ref> où il résidait<ref>Renaud de Rochebrune, Jean-Claude Hazera, op. cit., Modèle:P. et http://chantran.vengeance.free.fr/Doc/Wetterwaldv50.pdf</ref> - il a alors 74 ans et est devenu complètement sourd. Interné, il est condamné le Modèle:Date- par la Cour de justice de la Seine à la réclusion perpétuelle, à la confiscation de tous ses biens et à la dégradation nationale, échappant à la peine de mort requise par le commissaire du gouvernement (procureur). La Cour de justice lui reproche les nombreuses conférences qu'il a données en faveur de la collaboration et la pétition de Modèle:Date- qu’il a signée à l'instar de presque tous les ténors de la collaboration, à la demande de Dominique Sordet, réclamant le retour à Paris d’un gouvernement élargi « par l’entrée des éléments indiscutables » et des « sanctions sévères, allant jusqu’à la peine capitale, à l’égard de tous ceux dont l’action encourage la guerre civile ou compromettrait la position européenne de la France »<ref>« Georges Claude va être jugé », Le Monde, 25 juin 1945, « Georges Claude devant la Cour de justice », Ibid., 26 juin 1945, « La peine de mort requise contre Georges Claude », Ibid., 27 juin 1945, Ce Soir, 27 juin 1944, Ibid., 24 juin 1945, L'Humanité, 24 juin 1945, Ibid., 26 juin 1945, Ibid., 27 juin 1945</ref>. Il a dû affronter des rumeurs telle celle affirmant qu'il est l'inventeur du missile V1 dont il aurait livré le brevet aux Allemands. Rumeurs relayées par la presse communiste et réfutées lors du procès, notamment par son ancien condisciple devenu communiste, Paul Langevin<ref>L'Humanité, 21 septembre 1944, L'Humanité, 6 octobre 1944, La Défense, 16 août 1946, L'Echo d'Alger, 21 septembre 1944, Le Monde, 9 février 1945</ref>,<ref>Renaud de Rochebrune, Jean-Claude Hazera, op. cit, Modèle:P.</ref>. Ce dernier explique ainsi l'engagement de Claude lors du procès : Modèle:Citation bloc

Il bénéficie par la suite d'une commutation de sa peine à dix ans de réclusion. Détenu depuis le Modèle:Date- au centre pénitentiaire de La Châtaigneraie, à La Celle-Saint-Cloud, il est libéré conditionnellement en raison de son grand âge (79 ans) début Modèle:Date-<ref>Le Monde, 3 janvier, 1950</ref>.

Il se consacre ensuite à des recherches sur l'utilisation de l'énergie des mers.

Il meurt à Saint-Cloud le 21 mai 1960<ref name=":0" />.

Publications

  • L'Électricité à la portée de tout le monde, Dunod, 1901.
  • L'air liquide, sa production, ses propriétés, ses applications, préface d'Arsène d'Arsonval, Dunod, 1903.
  • Air liquide, oxygène, azote, préface d'Arsène d'Arsonval, Dunod et Pinat, 1909
  • Au creuset de la guerre. Politiciens et polytechniciens, Boulogne-sur-Seine, chez L'auteur, 1919, 223 p.
  • Sur l'utilisation de l'énergie thermique des mers, Institut Océanographique, 1926
  • Souvenirs et Enseignements d'une expérience électorale, Paris, Nouvelle Librairie française, 1931, 287 p.
  • Pourquoi je vais à l'Action française, conférence faite par M. Georges Claude le Modèle:Date-, à la salle Bullier, puis à Nancy, Lyon et Marseille, et redonnée le Modèle:Date- à Luna-Park, Carcassonne, impr. de E. Roudière, 1934, 16 p.
  • Choses d'Italie et d'Espagne, Paris, impr. de Ducros et Colas, 1938, 43 p.
  • Un plan de sauvetage économique du pays. Suivi d'un Appel aux ouvriers, Paris, A. Fayard, 1938, 63 p.
  • Ma bataille contre la vie chère, Fayard. 1939, 77 p.
  • De l'hostilité à la collaboration, Editions de la France, Paris, 1941, 60 p.
  • La seule route, Paris, Publication du centre d'études de l'Agence Inter France, 1942, 127 p.
  • Français, il faut comprendre ! , Paris, 1943
  • Ma vie et mes inventions, Plon, 1957, 273 p.

Décorations

Georges Claude est titulaire de la croix de guerre 1914-1918 avec palme. Chevalier de l'ordre national de la Légion d'honneur le Modèle:Date-, il est promu au grade d'officier dans l'ordre le Modèle:Date- puis fait officier de l'ordre le Modèle:Date- par Paul Langevin, mais radié de l'ordre le Modèle:Date- à la suite de sa Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Pour approfondir

Bibliographie

  • La liquéfaction de l'air et ses applications à la fabrication de l'oxygène et de l'azote. - Conférence faite a l'École nationale des Ponts et Chaussées, par M. Georges Claude, Ingénieur, dans Annales des ponts et chaussées. Modèle:1re partie. Mémoires et documents relatifs à l'art des constructions et au service de l'ingénieur, septembre-Modèle:Date-, Modèle:P. (lire en ligne)
  • Maurice Ribet, Le procès de Georges Claude, Jean Vigneau, 1946, 197 pages
  • Renaud de Rochebrune, Jean-Claude Hazera, Les patrons sous l'occupation, Odile Jacob, Paris, 2013
  • Rémi Baillot, Georges Claude, le génie fourvoyé, EDP Sciences, 2010 Modèle:ISBN

Articles connexes

  • Paul Langevin, En l'honneur de Georges Claude et Paul Boucherot, 1930.
  • Paul Langevin, Témoignage au procès de Georges Claude, 1944.

Liens externes

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Notes et références

<references />

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