Grande Mosquée de Paris

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Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Édifice religieux

La grande mosquée de ParisModèle:Note (GMP), en Modèle:Lang-ar, est une mosquée française construite dans le style hispano-mauresque avec un minaret de Modèle:Nobr.

Elle est située dans le quartier du Jardin-des-Plantes du [[5e arrondissement de Paris|Modèle:5e]] de Paris.

Inaugurée le Modèle:Date-, elle est la plus ancienne des mosquées de France métropolitaine servant au culte<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Elle a été construite au nom de la Société des habous des lieux saints de l'islam, présidée par Kaddour Benghabrit<ref name="symbolique">Modèle:Lien archive.</ref>.

La grande mosquée de Paris occupe une place symbolique importante pour la visibilité de l'islam et des musulmans en France. Elle est réputée comme proche de l'Algérie<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Historique

Genèse du projet

L'histoire de la mosquée de Paris est liée à la colonisation. Elle est conçue à l'époque comme un geste pour commémorer la mort des soldats indigènes lors de la Première Guerre mondiale<ref>Modèle:Article.</ref>. Dès 1916, un comité réuni autour du sénateur Édouard Herriot préconise une telle intentionModèle:Sfn.

Un premier projet de mosquée à Paris Modèle:Citation sont attestésModèle:Sfn.

En 1846, la Société orientale propose un projet de construction Modèle:Citation. Selon l'historien Michel Renard, Modèle:CitationModèle:Sfn. La réaction négative du ministère de la Justice et des Cultes, qui débat avec le ministère des Affaires étrangères<ref>Lettre du Modèle:Date- du ministère des Affaires étrangères au ministère de l'Intérieur et des Cultes : Modèle:Citation bloc citée par Modèle:Article.</ref>, enterre le projet pour dix ans.

Première « mosquée » au Père-Lachaise

À la demande de l'ambassade ottomane à Paris, accueillie favorablement par Modèle:Souverain2 qui souhaite remercier l'Empire ottoman pour sa participation à la guerre de Crimée<ref>Modèle:Lien web.</ref>, un arrêté préfectoral du Modèle:Date- délimite un carré musulman dans la Modèle:85e du Cimetière du Père-LachaiseModèle:Sfn.

Fichier:Père-Lachaise - Division 85 - Mosquée 02.jpg
« Mosquée » du Père-Lachaise.

Un bâtiment y est édifié pour accueillir la toilette mortuaire et la prière aux défunts. Quoiqu'il ne puisse pas être qualifié de mosquée au regard de la liturgie islamique<ref>Modèle:Harvsp : Modèle:Citation bloc</ref>, ce bâtiment est souvent considéré comme la première mosquée construite à Paris et, depuis la fin de la [[Présence sarrasine au nord des Pyrénées|présence sarrasine dans le sud de la France du {{#switch: au

 | e | er | = 
   Modèle:S mini-{{#ifeq: X|-| – | X }}Modèle:S mini- siècle
 | 
   Modèle:S mini-{{#ifeq: au|-| – | au }}Modèle:S mini- siècle

}}]], la seconde en métropole après l'édifice construit au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle dans le « cimetière des Turcs » à Marseille (détruit pendant la Révolution)Modèle:Sfn.

Le carré musulman du Père-Lachaise abrite d'abord les sépultures des Ottomans morts en France, mais il est peu utilisé en raison de la faible présence musulmane en métropole, si bien qu'il est rétréci en 1883. Le bâtiment se délabre, ce qui amène le gouvernement ottoman à vouloir financer sa reconstruction et son extensionModèle:Sfn. En 1914, un projet architectural est proposé : un édifice plus important avec un dôme et des caractéristiques architecturales islamiques affirmées. Le projet, retardé par la Première Guerre mondiale, revient en 1923 à l'ordre du jour de la commission interministérielle des Affaires musulmanes, qui ne juge pas nécessaire d'édifier une mosquée au Père-Lachaise, la grande mosquée de Paris étant déjà en cours de constructionModèle:Sfn.

Projet abandonné de 1895

Un premier projet de mosquée est envisagé sans succès en 1895 par le comité de l'Afrique française animé par Théophile Delcassé, Jules Cambon, le prince Bonaparte et le prince d'Arenberg. Un article de La Presse du Modèle:Date- est pourtant encore optimiste concernant ce projet de mosquée qui aurait dû être construite sur le quai d'Orsay avec le soutien financier du sultan ottoman, du vice-roi d'Égypte et du sultan du Maroc, notamment<ref>Modèle:Article sur Gallica.</ref>.

Paul Bourdarie justifie la construction de la mosquée de Paris dans La Revue indigène dont il est le directeur en distinguant la France de son alliée l'Angleterre qui travaillait à dominer les pays à majorité musulmane : l'intérêt français était de rester Modèle:Citation et de garder Modèle:Citation<ref name="Bourdarie">Modèle:Article cité par Modèle:Article.</ref>.

La Revue indigène appelait de ses vœux l'édification d'une mosquée à Paris, espérant que les citoyens français sauraient Modèle:Citation<ref name="Bourdarie" />. Les démarches de Paul Bourdarie finirent par trouver l'oreille du gouvernement.

Mosquée du bois de Vincennes

Fichier:Mosquée dans le Jardin Colonial à Nogent-sur-Marne, 1918.jpg
Rassemblement pour l'Aïd al-Adha devant la mosquée du bois de Vincennes, en Modèle:Date-.

Modèle:Article détaillé Durant la Première Guerre mondiale, une mosquée est construite au bois de Vincennes près d'un hôpital militaire à l'initiative du diplomate Pierre de Margerie, directeur des affaires politiques au ministère français des Affaires étrangères<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Construite en bois, elle est inaugurée le Modèle:Date- par Gaston Doumergue, alors ministre des Colonies<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Les soldats qui décèdent des suites de leurs blessures sont enterrés dans le carré militaire du cimetière de Nogent-sur-Marne, où est édifiée en 1919 une koubba. Le site est désaffecté dans les Modèle:Nobr et détruit en 1926<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Construction et financement

La décision de construire une mosquée à Paris se concrétise au lendemain de la Première Guerre mondiale : il s'agit de rendre hommage aux dizaines de milliers de morts de confession musulmane<ref>Modèle:Lien archive.</ref> qui ont combattu pour la France<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref name="EuropeAimait"/>. À la même époque et pour la même raison, le ministère des Armées fait publier La Vie de Mohammed, prophète d'Allah d'Étienne Dinet. Néanmoins, pour la chercheuse et autrice d'une thèse sur la grande mosquée de Paris Dorra Mameri-Chaambi, Modèle:Citation

Fichier:تدشين مسجد باريس الكبير.jpg
Le sultan Moulay Youssef lors de l'inauguration de la mosquée le Modèle:Date-.

La mosquée a été financée par l'État français<ref name="EuropeAimait">Modèle:Lien web.</ref> à travers la loi du Modèle:Date-<ref group="J">Loi du Modèle:Date- portant affectation d'une subvention de Modèle:Unité à la société des habous et des lieux saints de l'Islam pour la construction d'un Institut musulman, JORF, Modèle:N°, Modèle:Date-, Modèle:P.12287.</ref> qui accorde suivant le rapport d'Édouard Herriot une subvention de Modèle:Unité pour la construction d'un institut musulman regroupant une mosquée, une bibliothèque et une salle d'étude et de conférences<ref name="Lasa"/>. Cette loi dérogeait au principe de laïcité édicté par la Loi de séparation des Églises et de l'État adoptée en 1905<ref name="Lasa"/>,<ref>Fabienne Keller, "La loi de 1920 et la construction de la grande mosquée".</ref>. Pour contourner cet obstacle juridique, c'est à une institution ayant son siège en Algérie française, la Société des habous des lieux saints de l'islam, fondée à Alger le Modèle:Date- devant le cadi de la première circonscription d'AlgerModèle:Sfn. Cette société de droit musulman qui agit pour le compte du sultan du Maroc, du bey de Tunis et du mufti d'AlgerModèle:Sfn est alors créée pour organiser le pèlerinage annuel de la Mecque à partir de l'Afrique française du Nord, contrôler les pèlerins et leur assurer des conditions réglementées de sécurité et d'hygiène<ref>Fabienne Keller, femme politique Les Républicains « La loi de 1920 et la construction de la grande mosquée ».</ref>.

En effet, un décret du Modèle:Date-<ref group="J">Décret du Modèle:Date- portant règlement d'administration publique et déterminant les conditions d'application en Algérie des lois sur la séparation des Églises et de l'État et l'exercice public des cultes, JORF, Modèle:N°, Modèle:Date-, Modèle:P.6837–6841.</ref> laissait la possibilité au gouverneur général de l'Algérie de déroger à la loi de 1905 et de subventionner le clergé en fonction d'un Modèle:Citation<ref>Modèle:Article.</ref>. C'est à la Société des Habous qu'est confiée le Modèle:Date- la construction de la mosquée<ref>Modèle:Lien web.</ref> la construction et l'administration de la mosquée<ref name="Boubakeur">Dalil Boubakeur, « L'histoire de la mosquée de Paris », émission Au cœur de l'histoire sur Europe 1, Modèle:Date-.</ref>, mais afin de pouvoir recevoir la subvention, un nouvel acte de cadi modifie ses statuts pour la transformer en association régie par la loi de 1901 ayant également pour buts la construction d'une mosquée et d'un Institut musulman à ParisModèle:Sfn.

Fichier:Minbar de la Grande Mosquée de Paris, mai 2018.jpg
Le minbar de la mosquée, offert en 1929 par Modèle:Souverain2, roi d'Égypte.

Une cérémonie devant fixer l'orientation de la mosquée vers La Mecque est organisée le Modèle:Date-Modèle:Sfn,<ref>Modèle:Article.</ref>. La première pierre de la mosquée est posée le Modèle:Date- en présence du maréchal Lyautey, résident général du protectorat français au Maroc de 1912 à 1916<ref name="Lasa">Modèle:Lien web.</ref>, et de représentants du Maroc, de l'Algérie, de la Tunisie, de l'Égypte, de la Turquie, de la Syrie, de l'Inde, de la Perse, de l'Afghanistan, de l'Azerbaïdjan et du CaucaseModèle:Sfn.

La Grande Mosquée est bâtie à l'emplacement de l'ancien hôpital de la Pitié, qui avait été détruit en 1912, dont le terrain est offert par le conseil municipal de ParisModèle:Sfn,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, à proximité du Jardin des plantes de Paris. Les travaux sont réalisés par Robert Fournez, Maurice Mantout et Charles Heubès d'après les plans de Maurice Tranchant de Lunel.

La mosquée est inaugurée le Modèle:Date-, en présence du président de la République, Gaston Doumergue, et du sultan du Maroc, Moulay Youssef<ref name=Avicennes>Modèle:Lien archive.</ref>. Doumergue célèbre alors l'amitié franco-musulmane scellée dans le sang sur les champs de bataille européens et affirme que la République protège toutes les croyances<ref name=Avicennes/>.

La veille, le sultan, un adjoint au maire d'Alger, de nombreuses personnalités et une cohorte de bachaghas et d'aghas menés par Si Bouaziz ben M'hamed ben Gana défilent sur l'avenue des Champs-Élysées pour la Fête nationaleModèle:Sfn.

En 1929, Modèle:Souverain2, roi d'Égypte, offre un minbar pour la salle de prière, chaire qui reste utilisée jusqu'à aujourd'hui<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Critiques

Anti-colonialisme

En 1923, Victor Spielmann, un Européen d'Algérie militant du Parti communiste français, ne voit dans la construction de la mosquée de Paris Modèle:Citation par lequel les Modèle:Citation. Il dénonce en effet, malgré l'édification de cette mosquée, le statut de l'indigénat : Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref name="Grandmaison">Modèle:Chapitre.</ref>.

Le Modèle:Date-, un membre du Parti communiste français écrit dans L'Humanité sous le pseudonyme Modèle:Langue (l'Algérien)<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref name="Grandmaison" /> : Modèle:Citation bloc

Selon l'historien Alain Ruscio, celui qui s'exprime sous ce pseudonyme est l'émir Khaled<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref name="Grandmaison" />, petit-fils de l'émir Abdelkader qui a combattu la conquête de l'Algérie.

La veille de l'inauguration de la mosquée, Messali Hadj tient le premier meeting de l'Étoile nord-africaine où il critique une Modèle:Citation marquant les débuts du nationalisme algérien<ref name=Avicennes/>,Modèle:Sfn.

Extrême droite

Le Modèle:Date-, deux jours avant l'achèvement des travaux, Charles Maurras exprime dans L'Action française ses réserves quant à l'édification de la mosquée, en dépit de ses bonnes relations avec Augustin-Eugène Berque, superviseur du projet<ref>Modèle:Article Modèle:Lire en ligne Modèle:Lire en ligne.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Modèle:Citation bloc Ce texte est republié au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle par l'extrême droite, comme Rivarol en 2009 ou Résistance républicaine en 2015, qui le voient comme Modèle:CitationModèle:Sfn.

Architecture

Fichier:Minaret mosque of Paris.jpg
Le minaret et son garde-corps crénelé.

Les plans, qui ont été dessinés par l'architecte Maurice Tranchant de Lunel, inspecteur général des Beaux-Arts au Maroc, ont été exécutés par les architectes Robert Fournez, Modèle:Lien par élément et Charles Heubès<ref> Modèle:Ouvrage.</ref>.

Inspirée de la mosquée el-Qaraouiyyîn de Fès<ref>Modèle:Lien web.</ref> (une des plus importantes mosquées du Maroc et une des plus anciennes au monde), la Grande mosquée de Paris est une mosquée d'architecture hispano-mauresque inspirée du courant de l'art almohade, dynastie ayant régné sur le Maghreb et Al-Andalus entre le milieu du XIIe et le XIIIe siècle. La mosquée a été construite en béton armé<ref name=":0" />, son décor et en particulier les zelliges étant réalisé par des artisans spécialisés du Maroc et spécialement de Fès et Meknès avec des matériaux traditionnels. Le minaret est inspiré de la mosquée Zitouna, en Tunisie<ref name="Boubakeur" />, lui-même de style almohade<ref>Modèle:Lien web.</ref>. La plupart des sources lui donnent une hauteur de Modèle:Nobr<ref>Par exemple : Modèle:Article.</ref>, mais le panneau Histoire de Paris installé par la mairie à proximité de la mosquée<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>« Histoire de Paris : La Mosquée », photographie du panneau, Modèle:Date-, et Modèle:Lien web.</ref>, ainsi que quelques autres sources<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref name="symbolique" />,<ref>Modèle:Lien web.</ref>, indiquent Modèle:Nobr, d'après la description qu'en fait l'architecte Maurice MantoutModèle:Sfn.

La grande porte de la mosquée de Paris est ornée de motifs floraux stylisés dans le plus pur style islamique.

La mosquée, sur un terrain de Modèle:Unité, rassemble :

  • une salle de prière ;
  • une madrassa (école) ;
  • une bibliothèque ;
  • une salle de conférence ;
  • des jardins d'une superficie totale de Modèle:Unité ;
  • des annexes : restaurant, salon de thé, hammam et boutiques.

La mosquée, ainsi que le centre islamique, ont été inscrits sur l'inventaire supplémentaire des monuments historiques par arrêté du Modèle:Date-<ref name=":0">Modèle:Base Mérimée.</ref>. L'édifice reçoit également le [[Label « Patrimoine du XXe siècle »|label « Patrimoine du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle »]].

La mosquée de Paris peut accueillir Modèle:Unité et dispose de salles d'ablutions ainsi que d'un accès pour handicapés.

Seconde Guerre mondiale

Fichier:Plaque commémorative Seconde guerre mondiale, Grande mosquée de Paris.jpg
Plaque commémorative dans la cour intérieure, à la mémoire des soldats musulmans morts pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale.

Dans le documentaire Une résistance oubliée : La mosquée de Paris de 40 à 44, diffusé le Modèle:Date- dans l'émission Racines sur FR3<ref>Modèle:Lien web.</ref>, le réalisateur Derri Berkani rapporte que durant la Seconde Guerre mondiale, et l'occupation de la France par l'Allemagne nazie, la mosquée de Paris sert de lieu de résistance pour les musulmans vivant en France. Les Algériens du Francs-tireurs et partisans (FTP) avaient pour mission de secourir et de protéger les parachutistes britanniques et de leur trouver un abri. Bâtie sur des caves, la mosquée permettait de rejoindre la Bièvre discrètement<ref name="Boubakeur"/>. Les FTP ont par la suite porté assistance à des familles juives, des familles qu'ils connaissaient, ou à la demande d'amis, en les hébergeant dans la mosquée, en attente que des papiers leur soient fournis pour se rendre en zone libre ou franchir la Méditerranée pour rejoindre le Maghreb. Le docteur Assouline a comptabilisé Modèle:Unité alimentaires (une par personne) qu'il avait fournies à la mosquée de Paris pour les Juifs qui y avaient trouvé refuge<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Les chiffres concernant le nombre de Juifs hébergés et sauvés par la mosquée de Paris durant cette période divergent selon les auteurs. Annie-Paule Derczansky, présidente de l'association des Bâtisseuses de paix, précise que Modèle:Citation, Modèle:Unité auraient été sauvées. Au contraire, pour Modèle:Citation.

Un appel à témoins de Juifs sauvés par la mosquée de Paris entre 1942 et 1944 a été lancé le Modèle:Date- pour que la médaille des Justes soit remise par le mémorial de Yad Vashem aux descendants du recteur de la mosquée de Paris, Si Kaddour Benghabrit<ref>Modèle:Lien web.</ref> qui aurait sauvé la vie d'une centaine de Juifs, dont celle du chanteur Salim Halali, en leur faisant donner par le personnel administratif de la mosquée des certificats d'identité musulmane, qui leur permirent d'échapper à l'arrestation et à la déportation<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Serge Klarsfeld, président de l'association des filles et des fils de déportés juifs de France, est plutôt sceptique sur le chiffre de Modèle:Unité sauvés et précise que Modèle:Citation, il Modèle:Citation. Il considère toutefois la Modèle:Citation entreprise par l'association des Bâtisseuses de paix comme Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Le film Les Hommes libres (2011) de Ismaël Ferroukhi prend pour cadre la Grande Mosquée de Paris et ces actions de résistance, avec Tahar Rahim et Michael Lonsdale comme acteurs principaux<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Allociné titre.</ref>.

Né en 1902, Abdelkader Mesli est nommé imam de la mosquée de Paris au début des années 1930. Détaché à Bordeaux en tant qu'aumônier musulman du fort du Hâ, il s'engage en Modèle:Date- dans la Résistance, fabriquant notamment des faux certificats de musulman à des Juifs. Déporté à Dachau puis à Mauthausen-Ebensee, il en revient vivant en 1945<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Époque contemporaine

Fichier:P1110319 Paris V grande mosquée de Paris rwk.JPG
Vue générale de la grande mosquée de Paris.

En Modèle:Date-, bien qu'il n'en eut pas l'autorité, le président du Conseil, Guy Mollet, nomme Hamza Boubakeur au poste de recteur pour succéder à Si Kaddour Benghabrit<ref name="citation décision" />, afin de la soustraire aux convoitises des nationalistes algériens pendant la guerre d'Algérie<ref name="Lasa"/>. La famille Benghabrit est expulsée en Modèle:Date- par une soixantaine de policiers, sous les ordres du commissaire Duez, futur membre actif de l'OAS<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Hamza Boubakeur reste en fonction jusqu'en 1982 et son fils Dalil Boubakeur reprendra la fonction de recteur en 1992<ref name="Lasa"/>.

La mosquée de Paris fait office de mosquée-mère des mosquées françaises. En 1993 est fondé l'Institut Al-Ghazali, institut d'enseignement religieux destiné à la formation des imams et aumôniers musulmans<ref>Modèle:Lien web.</ref>. En 1994, Charles Pasqua, alors ministre de l'Intérieur chargé des cultes, accorde à la grande mosquée de Paris l'autorisation de labelliser la viande halal<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Le Modèle:Date-, les travaux de construction d'une toiture amovible couvrant le grand patio face à la salle de prière de la mosquée de Paris ont été lancés lors d'une cérémonie officielle. Cette importante réalisation, très attendue depuis de nombreuses années par l'ensemble des fidèles de la mosquée pour se protéger des intempéries, marque un tournant dans sa conception en 1922-1926<ref>Malek Chebel, « L'histoire de la mosquée de Paris », émission Au cœur de l'histoire sur Europe 1, Modèle:Date-.</ref>.

En Modèle:Date-, le collectif Les Femmes dans la Mosquée exige de la direction de pouvoir prier dans la même salle que les hommes, après en avoir été exclues et reléguées à l'entresol<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Pour la porte-parole du mouvement Hanane Karimi : Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Lors du mandat de Bertrand Delanoë comme maire de Paris, des controverses ont lieu, celui-ci voulant concéder un bail emphytéotique à la Société des habous et des lieux saints de l'islam<ref>Modèle:Lien web.</ref>. En 2013, la Ville de Paris, sous le mandat d'Anne Hidalgo, refuse le projet de construction d'un second bâtiment pour l'Institut des cultures d'Islam (ICI), invoquant la loi de séparation des Églises et de l'État<ref>Modèle:Lien archive.</ref>.

En 2015, le ministre algérien des Affaires religieuses, Mohamed Aïssa, a annoncé officiellement l'ouverture via l'ambassade d'Algérie en France, des procédures visant à acquérir la propriété de la grande mosquée de Paris<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Des propos démentis par le recteur de la grande mosquée de Paris de l'époque, Dalil Boubakeur, qui a souligné que toutes les activités de la grande mosquée de Paris étaient régies dans le cadre de la loi française et que son statut n'a actuellement subi aucune modification<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Sous la nouvelle direction de Chems-Eddine Hafiz, recteur depuis Modèle:Date-, la Grande mosquée de Paris participe à des actions de charité lors de la pandémie de Covid-19<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

La Grande mosquée de Paris est partie prenante de la rédaction de la Charte des principes pour l'islam de France, présentée le Modèle:Date- au président de la République Emmanuel Macron<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Le Modèle:Date-, la fédération de la Grande mosquée de Paris et trois autres fédérations fondatrices quittent le bureau exécutif du CFCM, pour former un nouvel organe de représentation de l'islam en France appelé « La Coordination »<ref>Modèle:Lien web.</ref>, puis soutient la création du Conseil national des imams<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

En Modèle:Date-, la Grande mosquée de Paris crée l'Observatoire des droits pour œuvrer sur les Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web.</ref> et, dans la continuité, signe un partenariat avec la Licra pour lutter contre le racisme antimusulman et pour l'accès universel au droit<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

En Modèle:Date-, elle lance son prix littéraire, qui récompensera le meilleur roman et le meilleur essai de l'année sur la civilisation de l'islam<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

La fédération de la Grande mosquée de Paris organise du Modèle:Date- au Modèle:Date- sa première Université d'été, qui est inaugurée à l'Institut du monde arabe<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

La Grande mosquée de Paris organise les commémorations du centenaire de la pose de sa première pierre le 19 octobre 2022. Le président de la République Emmanuel Macron participe aux célébrations en visitant l'exposition « 1922-2022 : Premiers regards, première pierre », en se recueillant à la mémoire des soldats musulmans morts pour la France et en prononçant un discours à l'issue duquel il remet au recteur Chems-Eddine Hafiz les insignes d'officier dans l'ordre national de la Légion d'honneur<ref>Modèle:Article.</ref>.

Directeurs et recteurs

Modèle:CitationModèle:Sfn.

Six directeurs ou recteurs ont dirigé la mosquée de Paris, l'Institut musulman de la mosquée de Paris et la Société des habous des lieux saints de l'islam :

Visites de présidents de la République

Modèle:...

Les présidents de la République se sont rendus à la mosquée de Paris :

Statut juridique

Tutelle

Depuis 1921, la mosquée est régie par la Société des habous et lieux saints de l'islam, une association de type loi 1901, propriétaire de l'édifice à la suite d'une donation de la Ville de Paris. Le ministre de l'Intérieur Gaston Defferre retire dans les Modèle:Nobr la tutelle de la mosquée du ministère et de la Ville de Paris, ce qui permet à l'Algérie de financer un tiers du budget de la mosquée (en 2015, le budget total est de Modèle:Nobr d'euros). Si la mosquée est juridiquement indépendante, elle reste religieusement et culturellement liée à l'État algérien, dont l'avis pèse dans la nomination de son recteur<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Halal : contrôle et traçabilité

L'Institut musulman de la grande mosquée de Paris, en partenariat avec la Société française de contrôle de la viande halal (SFCVH), est un organisme religieux agréé pour habiliter des sacrificateurs autorisés à pratiquer l'abattage rituel selon le décret du Modèle:Date- du ministère de l'Agriculture<ref group="J">Arrêté du Modèle:Date- relatif à l'agrément d'un organisme religieux habilitant des sacrificateurs rituels, JORF, Modèle:N°, Modèle:Date-, NOR AGRG9402382A.</ref>. L'Institut musulman de la grande mosquée de Paris exerce les prérogatives religieuses en matière de sacrifice rituel islamique pendant que la SFCVH se charge des aspects techniques, administratifs et commerciaux, du contrôle et de la certification des procédés d'abattage tels que l'électronarcose, l'abattage par atmosphère contrôlée<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Toutefois, la grande mosquée de Paris a indiqué, le Modèle:Date-, sa volonté de se séparer de son partenaire historique et organisme de certification, la SFCVH<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Depuis le Modèle:Date-, la Grande mosquée de Paris assure la certification halal des produits exportés de la France vers l'Algérie<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Visites

Fichier:Mosque Paris main entrance.jpg
Porche d'entrée avec sa porte de chêne clair, cloutée de bronze, surmontée d'entrelacs en bois d'eucalyptus et en corail.
Fichier:Sign Institut Musulman de la Mosquée de Paris, 2016.jpg
Panneau à l'extérieur de l'Institut musulman.

La mosquée est ouverte à la visite touristique tous les jours de l'année (sauf les vendredis, jours de prière), hormis les salles de sermons des imams, de lecture du Coran, de prière et de méditation réservées aux pratiquants de l'islam.

La mosquée intègre également un restaurant traditionnel « Aux Portes de l'Orient » de cuisine des pays du Maghreb (tajine, couscous…), un salon de thé (thé à la menthe, loukoum, pâtisserie, narguilé, etc.), un hammam (non mixte : réservé aux femmes<ref>Modèle:Lien web.</ref>), des boutiques d'objets traditionnels arabes, ouverts au grand public toute l'année.

La mosquée de Paris est accessible par la [[ligne 7 du métro de Paris|Modèle:Nobr du métro]] aux stations Place Monge (Jardin des plantes) et Censier - Daubenton ainsi que par plusieurs lignes de bus RATP (47 67, 89).

Le Modèle:Date-, l'adresse de l'entrée principale (pour les visites touristiques, visites de courtoisie, et les prières) 2 place du Puits-de-l'Ermite est renommée 2 parvis Abdelkader-Mesli par décision de la mairie de Paris (délibération 2021 DU 95). Les deux autres adresses demeurent inchangées : 6 rue Georges-Desplas pour l'institut de théologie, et 39 rue Geoffroy-Saint-Hilaire pour le salon de thé, snack, restaurant et la promenade des jardins.

Postérité

En 1973, la réalisateur Philippe de Broca utilise la mosquée de Paris comme lieu de tournage au début du Magnifique, pour une scène dont l'action se déroule à Bagdad<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> : dans la cour intérieure de la mosquée, l'agent secret Bob Saint-Clar (Jean-Paul Belmondo) s'entretient au téléphone avec le général Pontaubert (Raymond Gérôme) tout en se battant avec des soldats.

En 2006, le film collectif Paris, je t'aime contient un segment Quais de Seine réalisé par Gurinder Chadha, dans lequel l'entrée de la rue Saint-Hilaire apparaît lorsque François (Cyril Descours) vient chercher Zarka (Leïla Bekhti) à la sortie de la mosquée<ref>Modèle:Chapitre.</ref>.

Galerie photos

Notes et références

Notes

Modèle:Références

Références

Modèle:Références

Dans le Journal officiel de la République française (JORF), sur Légifrance ou Gallica : Modèle:Références

Voir aussi

Modèle:Autres projets

Bibliographie

Modèle:Légende plume

Articles connexes

Liens externes

Modèle:Liens

Modèle:Palette Modèle:Portail