Groupe Bilderberg

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Modèle:Infobox Organisation

Le groupe Bilderberg, aussi appelé conférence de Bilderberg ou club Bilderberg, est un rassemblement annuel et informel d'environ cent trente personnes, essentiellement des Américains et des Européens, composé en majorité de personnalités de la diplomatie, des affaires, de la politique et des médias. Le forum possède des bureaux à Leyde, aux Pays-Bas.

Le forum est inauguré en Modèle:Date- à Oosterbeek aux Pays-Bas, lors d'une réunion à l'hôtel Bilderberg, qui donnera le nom<ref>Bilderberg Conferences: Secret lobbying for Anti-Democratic United States of Europe by transatlantic Power Elite Site non officiel, visant à dénoncer le sommet.</ref>.

Sa non-médiatisation et le caractère confidentiel du bilan des conférences suscitent régulièrement des controverses et alimentent des théories du complot relatives à son influence.

Fondation

Dans les années 1950, l'ancien diplomate polonais Joseph Retinger et Andrew Nielsen, inquiets de la montée de l'antiaméricanisme en Europe occidentale alors que la guerre froide fait rage, conçoivent l'idée d'un forum international où les dirigeants européens et nord-américains pourraient se réunir pour discuter du développement de coopérations en matières militaire, économique et politique<ref name="Hatch">Alden Hatch, H.R.H.Prince Bernhard of the Netherlands: An authorized biography, chapitre “The Hôtel de Bilderberg”, éd. Harrap, Londres, 1962, Modèle:OCLC.</ref>. Hubert Védrine, ancien ministre français des Affaires étrangères explique : Modèle:Citation<ref name="a">Odile Benyahia-Kouider et Vincent Jauvert, « Ces puissants messieurs du Bilderberg », in Le Nouvel Observateur Modèle:N°, semaine du 6 juin 2013, pages 8-11.</ref>.

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Prince Bernhard des Pays-Bas.

Joseph Retinger expose l'idée au prince Bernhard des Pays-Bas qui lui fait un accueil favorable, ainsi que l'ex-Premier ministre belge Paul Van Zeeland et le dirigeant de l'époque du groupe de produits de grande consommation Unilever, le Néerlandais Paul Rijkens. Le prince Bernhard contacte pour sa part le général Walter Bedell Smith, alors directeur de la CIA, qui demande au conseiller d'Eisenhower, Charles Douglas Jackson, d'examiner la proposition<ref name="Aubourg">Valerie Aubourg, Organizing Atlanticism: the Bilderberg Group and the Atlantic Institute 1952–63, 2003.</ref>.

Fichier:Guy Mollet.jpg
Guy Mollet, dirigeant de la SFIO.

Chaque pays devait compter deux invités, représentant la majorité et l'opposition dans chacun d'entre eux<ref name="Hatch"/>. Une réunion préparatoire est organisée le Modèle:Date-, à l'hôtel particulier de François de Nervo, dans le [[16e arrondissement de Paris|Modèle:16e de Paris]]<ref name="Charpier"/>, en présence de Retinger, Van Zeeland, le prince Bernhard, Antoine Pinay (président du conseil et ami du baron de Nervo) et Guy Mollet (patron de la SFIO) et plusieurs personnalités étrangères. Parmi celles-ci se trouvent le Britannique Colin Gubbins (ancien général du Special Operations Executive contre l'occupant nazi), le Néerlandais Joseph Luns (ex-secrétaire général de l'OTAN) et le Danois Ole Bjørn Kraft (ancien ministre de la Défense et président du Conseil de l'Atlantique)<ref name="Charpier">Histoire secrète du patronat de 1945 à nos jours. Benoît Collombat et David Servenay (dir.) avec Frédéric Charpier, Martine Orange et Erwan Seznec, éditions La Découverte, 2009 Modèle:ISBN ; Modèle:P.</ref>.

Fichier:Paul van Zeeland, 1937.jpg
Paul Van Zeeland, ex-Premier ministre et ministre belge des Affaires étrangères, cofondateur de l'OTAN.

La conférence inaugurale se tient deux ans plus tard à l'hôtel De Bilderberg, situé à Oosterbeek, dans l'est des Pays-Bas, du 29 au Modèle:Date-. Cinquante délégués en provenance de onze pays d'Europe occidentale y assistent, aux côtés de onze Américains dont David Rockefeller<ref name="rockefeller">David Rockefeller, Memoirs, Random House, 2002, Modèle:P., Modèle:ISBN.</ref>. La réussite de l'événement décide les organisateurs à organiser cette conférence sur une base annuelle. Un comité directeur permanent est mis en place, avec Retinger comme secrétaire permanent.

Les conférences ont eu lieu en France, en Allemagne et au Danemark les trois années suivantes. Puis, en 1957, la première conférence outre-Atlantique, sur l'île de Saint-Simon, a été organisée. Elle a été financée à hauteur de 30 000 dollars par la Fondation Ford, qui financera également les conférences de 1959 et de 1963<ref name="Aubourg" />,<ref name="Charpier" />.

Organisation

Le comité directeur

La conférence de Bilderberg est organisée chaque année au mois de mai ou juin par le comité directeur, qui comprend un président et un secrétaire général honoraire. On ne peut être membre du groupe Bilderberg car les invités ne le sont que de manière ponctuelle. Les seuls membres permanents à proprement parler sont ceux du comité directeur, dont le président actuel est l'assureur français Henri de Castries.

En 1976, un scandale de corruption, impliquant le prince Bernhard qui favorisait le groupe d'armement américain Lockheed auprès de l'armée néerlandaise, en marge du sommet et contre rétribution, faillit mettre fin aux réunions ; la conférence survit toutefois et le prince fut remplacé à la tête du comité directeur par Alec Douglas-Home, ancien Premier ministre britannique<ref name="a" />.

Fichier:Alec Douglas-Home 3 Allan Warren.jpg
Alec Douglas-Home, ancien Premier ministre britannique et président du comité directeur de la conférence de Bilderberg de 1977 à 1980<ref>"Twenty-fifth Bilderberg meeting held in St Joseph MO". Facts on File World News Digest, 14 mai 1977.</ref>.

Le poste de président du comité directeur a été successivement occupé par :

Date Nom
1 1954-1975 Modèle:NED-d Bernhard de Lippe-Biesterfeld
2 1977-1980 Modèle:GBR-d Alec Douglas-Home
3 1981-1985 Modèle:ALL-d Walter Scheel
4 1986-1989 Modèle:GBR-d Eric Roll
5 1990-1998 Modèle:GBR-d Peter Carrington
6 1999-2011 Modèle:BEL-d Étienne Davignon
7 Depuis 2012 Modèle:FRA-d Henri de Castries

La conférence

Chaque conférence a lieu pendant un week-end, dans un lieu généralement communiqué peu de temps auparavant. Les participants, invités par le comité directeur, n'ont pas le droit de sortir de l'hôtel de résidence pendant les deux jours que dure la conférence et ne peuvent pas être accompagnés de leur conjoint ou de leur(s) secrétaire(s). Tous les membres sont assis par ordre alphabétique, sans distinction protocolaire.

Interrogé par le journaliste français Bruno Fay, Nicolas Beytout précise : Modèle:Citation bloc

Jusque dans les années 1980, l'anglais et le français étaient les deux langues officielles de la conférence de Bilderberg, avant que l'anglais ne devienne la seule langue utilisée<ref name="a" />.

Les débats comprennent un exposé de dix minutes puis trois minutes de questions, sur des thèmes aussi divers qu'« austérité et croissance » ou l'Occident face à l'Iran en 2012 ; seul Henry Kissinger ayant le droit de déborder du temps imparti. Lors de chaque réunion, deux journalistes de The Economist, en tant que greffiers, dressent un compte rendu écrit, lequel n'est pas rendu public ; grâce à la discrétion entourant les discussions, les participants saluent souvent la liberté de ton qui y règne<ref name="a" />.

Sous la présidence d'Henri de Castries, le groupe Bilderberg se dote d'un site Internet qui publie la liste des invités et des thèmes des discussions<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Controverses et théories du complot

« Gouvernance mondiale »

Fichier:Bilderberg Attendees.png
Carte des pays ayant eu, en 2009, le plus de personnalités politiques présentes aux réunions Bilderberg depuis leur lancement en 1954.

Les premières fuites sur l'existence de la conférence couplées à la non-médiatisation des discussions ont alimenté les théories du complot pendant la guerre froide, notamment chez l'essayiste antimaçonnique Roger Mennevée. Dans un article de 1967, celui-ci présente la conférence de Bilderberg comme faisant partie d'une conspiration mondiale visant à instaurer un gouvernement mondial (la « Synarchie ») dirigé par les États-Unis et prévoyant l’abandon des souverainetés nationales<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref name="Libération"/>. Mennevée soutient que toutes les personnalités françaises qui s’étaient associées au Bilderberg, telles que Georges Pompidou, Antoine Pinay et Guy Mollet, étaient également les opposants les plus résolus à la politique nucléaire du président Charles de Gaulle car le projet atlantiste auquel participait la conférence de Bilderberg ne pouvait se faire sans démanteler la force de dissuasion nucléaire française<ref name="Libération"/>. Cet article est repris par le journal Libération dix ans plus tard lors de la réunion du groupe Bilderberg à Torquay en 1977<ref name="Libération">Roger Mennevée, Bilderberg, Libération, 26 avril 1977.</ref>.

Toutefois, d'après Conspiracy Watch, ce sont Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web trois ans auparavant.</ref>.

Dans son essai Les vrais maîtres du monde publié en 1979, Luis M. González-Mata<ref>Roland Rossier, « Les "maîtres du monde" à Saint-Moritz », Tribune de Genève, 11-13 juin 2011, p. 1.</ref>,<ref>https://www.rtbf.be/info/monde/detail_bilderberg-les-maitres-du-monde-dont-deux-belges-se-reunissent-en-suisse?id=10234520</ref>,<ref>https://www.letemps.ch/monde/bilderberg-conference-secrete-puissants</ref> Modèle:Citation contre l'organisation, décrite comme Modèle:Citation, précisent Les Décodeurs<ref>Alexandre Pouchard et Pierre Breteau, « Qu'est-ce que le groupe Bilderberg, le club secret objet de fantasmes ? », Les Décodeurs, Modèle:Date- lire en ligne.</ref>.

Dans un livre publié en 1985, Georges-Albert Astre et Pierre Lépinasse (La démocratie contrariée. Lobbies et jeux de pouvoir aux États-Unis) sont persuadés que le groupe Bilderberg exercerait une tutelle sur l'Occident<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Parmi les reproches émis à l'encontre de Bilderberg, on notera la crainte de voir une structure collégiale abritant un petit nombre de personnes prendre, sans contrôle démocratique par des tiers, des décisions importantes en économie ou en politique. Des sources journalistiques belges évoquent la possibilité que les membres de la conférence s'engageraient à user de leur influence pour faire appliquer ce qui a été convenu au cours de la conférence<ref>RTL-TVI, émission Le Journal, présenté par Florence Reuter, à propos de la rencontre du Groupe Bilderberg à Genval en 2000] sur www.dailymotion.com</ref>.

Fichier:Denis Healey.jpg
Denis Healey.

Denis Healey, l'un des initiateurs de la conférence de Bilderberg de 1954 et membre du comité directeur pendant 30 ans, a expliqué en 2001 :Modèle:Citation blocEn 2005, Étienne Davignon, autre membre important, en réponse à la BBC qui l'interrogeait sur les théories du complot :Modèle:Citation bloc

L'ancien ministre français des Affaires étrangères Hubert Védrine :Modèle:Citation bloc

L'économiste français Nicolas Baverez : Modèle:Citation bloc

Manipulation de l'opinion

En 2012, le procureur et sénateur italien Ferdinando Imposimato alimente la controverse historique sur l'implication des États occidentaux et de l'OTAN dans les attentats ayant secoué l'Italie des « années de plomb » : dans son livre La Repubblica delle stragi impunite<ref>Ferdinando Imposimato, La repubblica delle stragi impunite, Newton Compton Editori, 2012 Modèle:ISBN.</ref> (« La république des massacres impunis »), il défend la thèse de la « stratégie de la tension » mise en œuvre pour renforcer le pouvoir étatique, et dénonce dans celle-ci l'implication directe ou indirecte des réseaux secrets de l'OTAN de l'époque<ref>“Le juge anti-mafia Imposimato accuse le groupe Bilderberg de terrorisme”, YouTube</ref>, dont les cellules stay-behind italiennes (le « Gladio ») et le groupe Bilderberg.

Conflits d'intérêts

Le groupe Bilderberg est aussi devenu un authentique objet d'études à partir des années 1979-1980. Dans The Bilderberg and the West, paru en 1980, le chercheur Peter Thompson explique que le forum annuel de Bilderberg est une rencontre entre les dirigeants des multinationales les plus importantes et les figures politiques clés des pays occidentaux, afin de discuter ensemble des grandes problématiques internationales.

En 2009, Frédéric Charpier présente le but des sommets Bilderberg comme une coordination euro-américaine « au nom des principes démocratiques, mais aussi dans l'intérêt du capitalisme »<ref name="Charpier" />. La même année, l'historienne Chloé Maurel explique que le groupe Bilderberg, dont elle souligne l'absence de transparence, a été créé dans le contexte de la guerre froide pour renforcer la coopération entre les États-Unis et leurs partenaires d’Europe occidentale<ref>Chloé Maurel, Géopolitique des impérialismes, Paris, Studyrama, 2009, Modèle:P..</ref>.

Manque de transparence

Modèle:Pas clair lors de leurs réunions a été fortement critiquée. En réponse le groupe publie le nom des participants et la teneur de certaines des discussions qui y sont tenus.

En 2003, en réponse à une question parlementaire, le Conseil fédéral suisse précise que :Modèle:Citation blocjustifiant ainsi la non transparence par le caractère informel des échanges sans pour autant considérer le problème de la connivence qui pourrait se créer entre ses membres.

Dernières réunions

Conférences annuelles

Modèle:Article détaillé

Fichier:Bilderberg Group Meeting 08-June-2006b.png
Réunion du groupe du 3 au Modèle:Date- au Brookstreet Hotel à Kanata (Canada).
Fichier:Hotel dolce sitges spain bilderberger conference 2010.jpg
Conférence du groupe à l'Hotel Dolce de Sitges en 2010 en Espagne.

Réunions bisannuelles du comité de direction

Notes et références

Modèle:Références

Voir aussi

Modèle:Autres projets

Bibliographie

Études

Essais, pamphlets et témoignages

Filmographie

Articles connexes

Liens externes

Modèle:Portail