Héliogabale

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Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Empereur romain

Héliogabale ou Élagabal (Varius Avitus Bassianus), né v. 203 ou 204 à Émèse, Rome ou Velletri et mort à Rome le Modèle:Date, est empereur romain issu de la dynastie des Sévères, qui règne de 218 à 222 sous le nom de Marcus Aurelius Antoninus.

Fils de Julia Soæmias et de Varius Marcellus, il est, par sa mère, le petit-neveu par alliance de Septime Sévère — époux de sa grand-tante Julia Domna en secondes noces — et le neveu de Caracalla.

Sa famille exerce une influence importante en Syrie où il sert, dans son enfance, comme prêtre du dieu Elagabal. Après la mort de son cousin Caracalla, Héliogabale est nommé empereur à 14 ans, à la suite d'une restauration des Sévères orchestrée par sa grand-mère Julia Maesa contre Macrin.

L'exercice réel du pouvoir sur l'Empire relève de Julia Maesa mais les excès du jeune empereur génèrent une opposition croissante qui occasionnent son assassinat en 222, âgé à peine de 18 ans. Il est alors remplacé, à l'instigation de sa grand-mère, par son cousin Sévère Alexandre .

L'historiographie romaine lui est très défavorable et réduit son bref règne à une série de transgressions, d'excès et d'outrances tant sur le plan des institutions que celui des cultes traditionnels ou encore des mœurs, une description réévaluée par la recherche contemporaine.

Biographie

Accession au trône

Né en 203 ou 204 à Émèse, Rome ou dans le domaine familial de Velletri<ref>Modèle:Ouvrage</ref>, descendant des Bassianides, une grande famille d'Émèse, Varius Avitus Bassianus est dépositaire dès l'âge de treize ans de la charge de grand-prêtre du dieu Élagabal.

Lorsque Caracalla est assassiné, le Modèle:Date, à la tête des armées dans une plaine voisine de l'Euphrate, toutes les femmes de la branche syrienne de la famille impériale, chassées de Rome, se replient dans leur fief d'Émèse. Julia Mæsa, sa grand-mère, Julia Soæmias, sa mère, et Julia Mamæa, sa tante et mère du futur empereur Sévère Alexandre, parviennent à convaincre l'armée de proclamer Varius, en raison de sa ressemblance physique avec Caracalla, empereur sous le nom de Marcus Aurelius Antoninus, nom déjà abusivement porté par Caracalla : Modèle:Citation

L'empereur Macrin, resté à Antioche, est alors pris de court. Piteux stratège, et ayant dressé l'armée contre lui, il est défait et finalement assassiné en juin 218 à Immae : le jeune Varius se retrouve à quatorze ans le seul maître de tout l'Empire romain.

Un empereur faible plutôt que sanguinaire

Si l'on examine soigneusement les récits rapportés par les historiens antiques, on conclut qu'il est, en réalité, plus dépensier que cruel et plus extravagant que méchant. Ses biographes, partiaux, ont en effet fortement exagéré ses vices. Ces écrivains antiques, en racontant sa vie, se montrent plus moralistes qu'historiens. Par des descriptions violemment contrastées, ils opposent un empereur qu'ils décrivent comme totalement pervers à son cousin et successeur, Alexandre Sévère, présenté, avec tout autant d'exagération, comme le parangon de toutes les vertus.

Fichier:Elagabalus Aureus Sol Invictus.png
Aureus d'Héliogabale, au revers, Sanctus DEO SOLI : le bétyle d'Élagabal en procession vers Rome sur un char, frappé à Antioche, vers 218-219.

Héliogabale laisse les rênes du gouvernement à sa grand-mère, Julia Mæsa, et à sa mère, Julia Soæmias : Modèle:Citation C'est cette emprise féminine, plus que la superstition de l'empereur, ses caprices puérils, ses dépenses inconsidérées, qui horripilent les « vieux Romains » et précipitent sa chute. L’ambition de sa mère semble si dévorante qu’elle manque de prudence face aux lois romaines qui relèguent les femmes à l'arrière-plan. Elle impose même sa présence au Sénat. Ce détail, par-dessus tout, choque les contemporains : Modèle:Citation

Héliogabale prend la route de Rome avec une procession qui transporte une pierre noire tombée du ciel sur un char d'or tiré par des chevaux blancs, qu'il conduit à reculons jusqu'au Palatin atteint durant l'été 219<ref>Lucien Jerphagnon, Histoire de la Rome antique, les armes et les mots, éditions Hachette Littératures, 2008, Modèle:P. et Matthieu Gounelle, Les Météorites, éd. PUF, Modèle:Coll. « Que Sais-je », Paris, 2009 Modèle:ISBN.</ref>. Modèle:Citation Les religions nouvelles d'Isis, de Sérapis, ou de Cybèle, de Mithra ou des chrétiens comptent leurs fidèles à Rome, sans menacer pour autant le vieux panthéon romain. Mais, Héliogabale semble vouloir imposer son dieu comme unique, au-delà de son assimilation à Jupiter. Les Romains sont scandalisés lorsqu'il enlève la grande Vestale Aquilia Severa pour l'épouser, en désir de syncrétisme symbolique, Modèle:Citation, dit-il au Sénat. Mais, peu porté sur la gent féminine, Héliogabale ne consomme pas le mariage et s'en sépare rapidement<ref>Robert Turcan, Héliogabale et le sacre du Soleil, Albin Michel, 1985.</ref>. Ensuite, ses « mariages » homosexuels, notamment avec deux « colosses » grecs prénommés Hiéroclès et Zotikos, choquent les historiens romains<ref>Dion Cassius, Histoire, Modèle:LXXIX, 15-1 ; Hérodien, Histoire romaine, Modèle:V et suiv.</ref>. La fin de son règne est rythmée par des orgies homosexuelles avec des prostitués mâles (exolètes) recrutés pour l'occasion, à en croire l'Histoire Auguste<ref>Vie d'Héliogabale, Modèle:V, 1-3.</ref> et Aurélius Victor<ref>De Cæsaribus, Modèle:XXIII, 2.</ref>. Il portait des vêtements de femme et demandait à être désigné par le pronom « elle ». D'après les historiens Dion Cassius et Jean Zonaras, il souhaitait accéder à une « double nature sexuelle » grâce à une incision « à l'avant du corps »<ref>Modèle:Article</ref>. Ces faits rapportés en font une personnalité de l'histoire de la transidentité, souvent cité comme exemple de souhait de modifier son identité de genre<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Prodigue et démagogue, il offre des fêtes au cirque et des combats d'animaux, il jette au peuple des objets précieux. Il reçoit, au milieu des histrions et des gitons, des convives à qui il offre des raffinements de table dignes de Cléopâtre, parfois agrémentés de surprises redoutables, quand les convives se réveillent de l'orgie dans une cage avec des lions ou des ours apprivoisés.

Chute

Fichier:J. Aquilia Severa.JPG
Statue de Julia Aquilia Severa (musée archéologique d'Athènes) vraisemblablement victime de la damnatio memoriæ de son mari.

Après trois années de règne, Héliogabale bénéficie encore du soutien de l'armée. Il le perd par maladresse. En juin 221, sa grand-mère, Julia Mæsa, pressentant que les vices de son petit-fils finiraient de les perdre lui et sa famille, le convainc d'adopter son cousin Alexianus Bassianus, sous le nom de Sévère Alexandre, et de l'associer au pouvoir avec le titre de « césar »<ref>Modèle:Article.</ref>. Ce jeune homme est l’antithèse d'Héliogabale : sévère, avisé, vertueux, patient et sage. Il parvient à se rendre populaire auprès de la seule force qui compte réellement dans l'Empire, l'armée.

Aussi, quand les soldats apprennent qu'Héliogabale cherche à se débarrasser de son cousin et associé, ils commencent à lui être hostiles. Héliogabale veut alors faire arrêter les meneurs mais une foule furieuse envahit le palais impérial et massacre l'empereur. Son corps est traîné à travers les rues de Rome, puis la populace tente de jeter le cadavre aux égouts, mais, comme les conduits sont trop étroits, le cadavre de l'empereur est finalement jeté dans le Tibre depuis le pont Æmilius (Modèle:Date-)<ref>Christian Bonnet et Bertrand Lançon, L'Empire romain de 192 à 325 : du Haut-Empire à l'Antiquité tardive, éd. 1997, Modèle:P. Modèle:Lire en ligne.</ref>.

Son cousin, Sévère Alexandre, devient empereur, et la pierre noire retourne à Émèse.

Politique religieuse

Par son souci de promouvoir un culte unique Modèle:Incise à un moment où il était nécessaire de restaurer l'unité de l'empire, la politique religieuse d'Héliogabale peut se rapprocher du « césaropapisme », qui est ensuite celle des empereurs païens puis chrétiens du Bas-Empire. D'ailleurs, cinquante ans après, l'empereur Aurélien vise à peu près le même objectif en instituant Sol Invictus comme divinité de l'Empire.

L'empereur Héliogabale laissa les chrétiens en paix. Il est en effet fort vraisemblable qu'il ait entendu parler de la religion chrétienne dont les disciples étaient nombreux en Syrie ; Anicet, pape de 155 à 166, était comme lui originaire d'Émèse.

On peut noter qu'à l'époque de l'assassinat d'Héliogabale, une émeute populaire antichrétienne est rapportée à Rome, au cours de laquelle l'évêque de Rome Calixte aurait perdu la vie. Selon la tradition : écharpé par la foule, il aurait été défenestré, jeté dans un puits puis lapidé<ref>Michel-Yves Perrin dans Yves-Marie Hilaire (dir.), Histoire de la papauté, Modèle:Nb de mission et de tribulation, éd. Tallandier/Seuil, 2003, Modèle:P..</ref>.

Noms et titres

Noms successifs

  • 205 : naissance de Varius Avitus Bassianus.
  • 218 : accession à l'Empire : Imperator Cæsar Divi Antonini Magni Filius Divi Severi Pii Nepos Marcus Aurelius Antoninus Pius Felix Augustus.
  • 220 : ajout du surnom « grand-prêtre du dieu Soleil invincible Elagabal » : Imperator Cæsar Divi Antonini Magni Filius Divi Severi Pii Nepos Marcus Aurelius Antoninus Pius Felix Augustus Sacerdos Amplissimus Dei Invicti Solis Elagabali.
  • 222 : titulature à sa mort : Imperator Cæsar Divi Antonini Magni Filius Divi Severi Pii Nepos Marcus Aurelius Antoninus Pius Felix Augustus, Sacerdos Amplissimus Dei Invicti Solis Elagabali, Pontifex Maximus, Tribuniciæ Modèle:Nobr romains, Modèle:Nobr romains, Pater Patriæ.

Titres et magistratures

Sources

La damnatio memoriæ dont Héliogabale fit l'objet rend important d'identifier les sources dont nous disposons à son égard.

Dion Cassius

L'historien Dion Cassius, qui vécut de la seconde moitié du IIe siècle jusqu'après 229, écrit un récit contemporain d'Héliogabale. Né dans une famille patricienne, Dion a passé la plus grande partie de sa vie dans la fonction publique. Il fut sénateur sous l'empereur Commode et gouverneur de Smyrne après la mort de Septime Sévère, puis il servit comme consul suffect vers 205, et comme proconsul en Afrique et en PannonieModèle:Sfn.

Lhistoire romaine de Dion Cassius s'étend sur près d'un millénaire, depuis l'arrivée d'Énée en Italie jusqu'en 229. Son récit, contemporain du règne d'Héliogabale, est généralement considéré comme plus fiable que l'est l' Histoire Auguste ou d'autres récits pour cette période générale<ref>Maggie L. Popkin, The Architecture of the Roman Triumph (2016), p. 170: "[de] Cassius Dio, Herodian, et lHistoire Auguste[,] Dion est généralement considéré comme notre source la plus fiable pour cette période [l'ère Sévère]"</ref>,<ref>Martin M. Winkler, The Fall of the Roman Empire: Film and History (2012), p. 63: "Dion, un proche contemporain [d'Aurèle] et généralement considéré comme la source la plus fiable de son époque"</ref> bien que, de son propre aveu, Dion ait passé la plus grande partie de la période pertinente en dehors de Rome et ait dû s'appuyer sur des informations de seconde mainModèle:Sfn.

De plus, le climat politique au lendemain du règne d'Héliogabale, ainsi que la position de Dion au sein du gouvernement de Sévère Alexandre, qui le tenait en haute estime et le nomma à nouveau consul, ont probablement influencé la vérité de cette partie de son histoire pour le pire. Dion se réfère régulièrement à Héliogabale comme Sardanapale, en partie pour le distinguer de son homonyme divinModèle:Sfn, mais surtout pour contribuer au maintien de la damnatio memoriae et pour l'associer à un autre autocrate connu pour sa vie dissolueModèle:Sfn.

L'historienne Clare Rowan qualifie le récit de Dion de mélange d'informations fiables et d'« exagération littéraire », notant que les mariages d'Héliogabale et son mandat de consul sont confirmés par des documents numismatiques et épigraphiquesModèle:Sfn. Dans d'autres cas, le récit de Dion est inexact, comme lorsqu'il dit qu'Héliogabale a nommé des fonctionnaires totalement non qualifiés et que Comazon n'avait aucune expérience militaire avant d'être nommé à la tête de la Garde prétorienneModèle:Sfn, alors qu'en fait Comazon avait commandé la Troisième LégionModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Dion donne également différents récits à différents endroits sur le moment et par qui Diaduménien (dont Héliogabale a combattu les forces) a reçu des noms et des titres impériaux.

Hérodien

Un autre contemporain d'Héliogabale était Hérodien, un petit fonctionnaire romain qui vécut de c. 170 à 240. Son ouvrage, Histoire de l'Empire romain depuis Marc Aurèle, communément abrégé en Histoire romaine, est un témoignage oculaire du règne de Commode jusqu'au début du règne de Gordien III. Son travail recoupe largement l'Histoire romaine de Dion, et les textes, écrits indépendamment les uns des autres, s'accordent le plus souvent sur Héliogabale et son règne court mais mouvementéModèle:Sfn.

Arrizabalaga écrit qu'Hérodien est à bien des égards « moins détaillé et pointilleux que Dion »<ref>Leonardo de Arrizabalaga y Prado, Varian Studies Volume One: Varius (2017), p. 131</ref>, et il est jugé moins fiable par de nombreux érudits modernes, bien que Rowan considère son récit du règne d'Héliogabale plus fiable que celui de DionModèle:Sfn et son manque de prétentions littéraires et savantes le rendent moins partial que les historiens sénatoriaux<ref>Modèle:Harvtxt: "Modern scholars have regarded Herodian as unreliable. However, [...] his lack of literary and scholarly pretensions make him less biased than the senatorial historians."</ref>. Il est considéré comme une source importante pour les réformes religieuses qui ont eu lieu sous le règne d'HéliogabaleModèle:Sfn, qui ont été confirmées par des preuves numismatiques<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref> et archéologiquesref>Corpus Inscriptionum Latinarum, Modèle:CIL, Modèle:CIL, Modèle:CIL, and CIL III: 564–589.</ref>.

Histoire Auguste

La Vie d'Héliogabale dans l'Histoire Auguste, source de nombreuses histoires sur la dépravation d'Héliogabale, est un ouvrage pseudo-historique fictivement dédiée à l'empereur [[Constantin Ier (empereur romain)|Constantin {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }}]] et comprend de nombreuses affirmations controversées. Il est généralement entendu qu'il a en fait été écrit vers la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, sous le règne de l'empereur Théodose Ier<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Elle est riche en détails négatifs attribués à Héliogabale, qui sont autant d'allusions de propagande anti-Constantin, compréhensibles pour un lecteur du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle : basse origine de sa mère, goût du luxe et des bijoux, volonté d'imposer son monothéisme au détriment des autres cultes romains, monothéisme qui lui aurait donné la victoire sur son adversaire, refus de monter au Capitole pour célébrer son triomphe, etc.Modèle:Sfn. Les sections 13 à 17, relatives à la chute d'Héliogabale, sont moins controversées parmi les historiens<ref>Modèle:Article</ref>. L'auteur des récits les plus scandaleux de l'Histoire augustéenne concède lui-même que « ces deux choses et quelques autres qui passent la croyance ont été, je pense, inventées par des gens qui voulaient déprécier Héliogabale pour gagner les faveurs d'Alexandre »Modèle:Sfn.

Historiens modernes

Pour les lecteurs de l’ère moderne, Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain d’Edward Gibbon (1737-1794) a encore renforcé la réputation scandaleuse d’Héliogabale. Gibbon non seulement accepta et exprima son indignation face aux allégations des historiens anciens, mais il aurait pu ajouter quelques détails qui lui étaient propres ; par exemple, il est le premier historien connu à affirmer que Gannys était un eunuque<ref>Leonardo de Arrizabalaga y Prado, "Pseudo-Eunuchs in the Court of Elagabalus" Modèle:Lien brisé, 1999, p. 4.</ref>. Ainsi, Gibbon a écrit :

Modèle:Citation bloc

L'anthropologue du XXe siècle James George Frazer (auteur de Le Rameau d'or) a pris au sérieux les aspirations monothéistes de l'empereur, mais l'a également ridiculisé : « Le délicat prêtre du Soleil [était] le réprouvé le plus abandonné qui ait jamais été assis sur un trône... C'était l'intention de ce despote éminemment religieux mais fou de remplacer le culte de tous les dieux, non seulement à Rome mais dans le monde entier, par le culte unique d'Héliogabale ou du Soleil. "<ref>Fraser, J. G., The Worship of Nature, Volume I, London: MacMillan and Co., 1926, pp. 496–498.</ref> La première biographie longue fut The Amazing Emperor HeliogabalusModèle:Sfn (1911) de J. Stuart Hay, « une étude sérieuse et systématique »<ref>J. B. Bury en introduction à Modèle:Harvtxt</ref> plus sympathique que celle des historiens précédents, qui soulignaient néanmoins l'exotisme d'Héliogabale, qualifiant son règne de de « richesse immense et de prodigalité excessive, de luxe et d'esthétisme poussés à leur extrême extrême, et de sensualité dans tous les raffinements de son habitude orientale »Modèle:Sfn.

Certains historiens récents dressent un tableau plus favorable du règne de l’empereur. Martijn Icks, dans Images of Elagabalus (2008 ; réédité sous le titre The Crimes of Elagabalus en 2011 et 2012), doute de la fiabilité des sources anciennes et soutient que ce sont les politiques religieuses peu orthodoxes de l'empereur qui ont aliéné l'élite du pouvoir de Rome, au point que sa grand-mère a jugé bon de l'éliminer et de le remplacer par son cousin. Il a décrit les histoires anciennes concernant l'empereur comme « faisant partie d'une longue tradition d'« assassinat de personnalité » dans l'historiographie et la biographie anciennes »Modèle:Sfn.

Leonardo de Arrizabalaga y Prado, dans The Emperor Elagabalus: Fact or Fiction? (2008), critique également les historiens de l’Antiquité et émet l’hypothèse que ni la religion ni la sexualité n’ont joué un rôle dans la chute du jeune empereur. Prado suggère plutôt qu'Héliogabale était le perdant dans une lutte de pouvoir au sein de la famille impériale, que la loyauté des gardes prétoriens était à vendre et que Julia Maesa avait les ressources nécessaires pour déjouer et corrompre son petit-fils. Dans cette version des événements, une fois qu'Héliogabale, sa mère et son entourage immédiat ont été assassinés, une campagne de diffamation a commencé, aboutissant à une caricature grotesque qui a persisté jusqu'à nos joursModèle:Sfn. D'autres historiens, dont Icks, ont critiqué Prado pour être trop sceptique à l'égard des sources primaires<ref>Modèle:Article</ref>.

Warwick Ball, dans son livre Rome in the East, écrit un récit d'excuse de l'empereur, arguant que les descriptions de ses rites religieux étaient exagérées et devraient être rejetées comme de la propagande, de la même manière que les descriptions païennes des rites chrétiens ont depuis été rejetées. Ball décrit les processions rituelles de l'empereur comme une politique politique et religieuse saine, arguant que le syncrétisme des divinités orientales et occidentales mérite des éloges plutôt que du ridicule. En fin de compte, il peint Héliogabale comme un enfant forcé de devenir empereur qui, comme on l'attend du grand prêtre d'un culte, a continué ses rituels même après être devenu empereur. Ball a justifié les exécutions par Héliogabale de personnalités romaines éminentes qui critiquaient de la même manière ses activités religieuses. Enfin, Ball affirme la victoire éventuelle d'Héliogabale dans le sens où sa divinité serait accueillie par Rome sous sa forme Sol Invictus 50 ans plus tard. Ball prétend que Sol Invictus en est venu à influencer les croyances chrétiennes monothéistes de Constantin, affirmant que cette influence demeure dans le christianisme à ce jourModèle:Sfn.

Représentations antiques

Fichier:Auitus Varius Antoninus Heliogabalus Erfgoedcentrum Rozet 315 191 d 6 a-d.jpg
Auitus Varius Antoninus Heliogabalus, gravure en médaillon 1710

Bien que subissant la damnatio memoriæ, Élagabal dont les statues ont été renversées et les dédicaces martelées, est connu par un ensemble de représentations ou de dédicaces qui ont échappé à cette entreprise d'effacement de la mémoire :

À Lugdunum

Bien que court, son règne est marqué par la dédicace que les habitants de Lugdunum (aujourd'hui Lyon) lui accordent dans le Sanctuaire fédéral des Trois Gaules. Un bloc de pierre, retrouvé lors de la destruction du pont de la Guillotière à Lyon, mesurant 57 cm × 180 cm × 55 cm, donne une inscription restituée par les archéologues Amable Audin et Pierre Wuilleumier : Modèle:Citation bloc

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Probablement datée des années 220-221, la dédicace mentionne l'existence d'un organisme fédéral qui participe au culte impérial du sanctuaire des Trois Gaules. Les fonds de cette association sont gérés par les allecti, également summi curatores. Les provinces sont énumérées dans leur ordre hiérarchique : Lyonnaise, Belgique, Aquitaine<ref>Gallia, 1954, Modèle:P..</ref>.

Un camée

Le cabinet des médailles de Paris possède un camée représentant Héliogabale nu, se présentant dans de « triomphantes dispositions intimes », sur un char tiré par deux femmes nues et à quatre pattes<ref>Modèle:Lien web.</ref>. L'Histoire Auguste mentionne ce fait, que les historiens croyaient grandement exagéré. Ce camée donne foi aux rites naturistes et orgiaques qui se déroulaient au cours du culte du Dieu solaire instauré par l'empereur, où les ébats sexuels semblent avoir tenu une grande place<ref>Lucien Jerphagnon, Histoire de la Rome antique, les armes et les mots, éditions Hachette Littératures, 2008, Modèle:P..</ref>.

Représentations de Héliogabale dans des œuvres modernes

La vie de Héliogabale a notamment inspiré les artistes du mouvement décadent de la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. L'idée que l'on a pu se faire de sa personnalité a pu servir de support aux œuvres suivantes :

Littérature

  • L'Agonie (1889), un roman de l'écrivain français Jean Lombard.
  • Algabal (1892), un recueil de poèmes de Stefan George centré sur la figure d'Élagabal.
  • De berg van licht (1905-1906), roman en trois volumes de l'écrivain néerlandais Louis Couperus.
Fichier:The Roses of Heliogabalus.jpg
The Roses of Heliogabalus.
Biographie écorchée où les grands principes de l'humain décadent se mêlent à la religion… pour l'unité. Très beau texte d'Artaud, particulièrement mal documenté d'un strict point de vue historique.
Récit d'un voyage en Orient. Lors de la visite d'Émèse, Matzneff s'attarde beaucoup sur l'empereur. L'ensemble du livre est marqué par la figure du jeune empereur ; en dédicace, on peut lire : « À la mémoire tant ternie d'Héliogabale, grand prêtre d'un autre Soleil, adolescent couronné d'Émèse qui enfiévra l'Empire et qui vécut comme la plupart des hommes n'osent pas rêver. »
  • Le scandaleux Héliogabale, empereur, prêtre et pornocrate. (2006), un roman d'Emma Locatelli.
  • Le divin Héliogabale, César et prêtre de Baal, essai historique de Roland Villeneuve, Guy Trédaniel, Paris, 1984.
  • La dernière prophétie, une série de bande dessinée de Gilles Chaillet dans les tomes 2 (Les dames d'Émèse, 2003) et 3 (Sous le signe de Ba'al, 2004).
  • Alain Burosse, Heliogabale Imperatrix Forever, 2016.

Peinture

Cinéma

Musique

Arbre généalogique des Sévères

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Références

Modèle:Références

Voir aussi

Bibliographie

Sources antiques

Ouvrages modernes

Biographie romancée, écrite en « style artiste » mais bien documentée.
Ouvrage rassemblant beaucoup d'informations disponibles jusqu'à 1985 sur cet Empereur comme sur le culte de Sol Invictus Elagabal.

Liens externes

Modèle:Liens

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