Henri Béraud
Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Écrivain Henri Béraud, né à Lyon le Modèle:Date et mort à Saint-Clément-des-Baleines sur l'île de Ré le Modèle:Date, est un romancier Modèle:Incise et journaliste français.
Initialement engagé à gauche, il se tourne ensuite vers l'extrême droite et l'antisémitisme. Pour ses activités durant l'occupation il est condamné à mort pour intelligence avec l'ennemi à la Libération mais gracié par le Général de Gaulle.
Biographie
Né d'un père boulanger, ardent dreyfusard<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, élevé par les Frères, il emploie sa juvénile énergie à de nombreuses activités : poète débutant, fondateur de revues éphémères (dont La Houle et L'Ours, à Lyon), représentant en vins et spiritueux, collecteur de beurre, négociant en charbon, antiquaire. Il est élève à l'école de La Martinière de Lyon<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Pendant la Première Guerre mondiale, il est lieutenant d'artillerie.
Carrière de reporter-journaliste
L'époque du Canard enchaîné
Il rejoint Le Canard enchaîné<ref>Henri Béraud, Le Canard enchaîné - Écrits 1916-1919, éditions Du Lérot, Modèle:1er décembre 2009 Modèle:ISBN.</ref>,<ref>Jean Butin, Henri Béraud, éditions Lyonnaises d'Art et d'Histoire, 2001, 303 pages, p.68.</ref> en février 1917, recommandé par Paul Vaillant-Couturier, avec qui il se lie d'amitié, ainsi qu'avec Roland Dorgelès. Son amitié ancienne avec Albert Londres, dont le talent avait été révélé au début de la guerre, a pu lui servir aussi de carte de visite. Il collabore également à la fin de la guerre au Crapouillot de Jean Galtier-Boissière.
Au Canard Enchaîné, il publie des contes, un court feuilleton (L'angoisse du mercanti ou le compte du tonneau en 1918), une étude sur l'humour lyonnais, et surtout des articles polémiques contre le Parlement, l'Académie française, le gouvernement, les officiers antirépublicains et l'Action française. C'est lui qui introduit au Canard Enchaîné la référence au juliénas, qui passa pour le vin du Canard enchaîné par excellence jusqu'aux années 1960.
Il est également reporter international au Petit Parisien et à Paris-Soir.
Béraud publie Le Martyre de l'obèse pour lequel il reçoit le prix Goncourt en 1922, qui récompense aussi son roman Le Vitriol de Lune, publié l'année précédente. Une adaptation cinématographique de ce roman a été réalisée en 1933 par Pierre Chenal, intitulée également Le Martyre de l'obèse.
Positionné très à gauche, il écrit Mon ami Robespierre et Modèle:Date- (1929). Il fait la connaissance lors d'un voyage en Irlande de Joseph Kessel, avec qui il se lie d'amitié et qui lui dédie son roman Mary de Cork, paru en 1925<ref name=kahn>Modèle:Article.</ref>.
En 1925, il visite l'URSS. Loin de la révolution romantique qu'il espérait, il découvre les réalités d'une dictature, vision qu'il présente dans son livre Ce que j'ai vu à Moscou (1925). Ce livre lui vaudra l'inimitié durable des intellectuels communistes. En 1926 paraît Ce que j'ai vu à Berlin, puis en 1929 Ce que j'ai vu à Rome, deux autres reportages politiques qui sont également lucides sur les régimes au pouvoir<ref>Anne Dulphy, Yves Léonard, Marie-Anne Matard-Bonucci, Intellectuels, artistes et militants : le voyage comme expérience de l'étranger, éditions Peter Lang, 2009, 295 pages, p.41-42.</ref>.
En 1928, Béraud rejoint Kessel au journal Gringoire, dont l'orientation est alors plutôt de droite et anticommuniste. Cependant dès janvier 1934, dans les suites de l'affaire Stavisky il dérive, comme de nombreux intellectuels de tous bords, vers la xénophobie et l'antisémitisme<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Ces opinions le conduisent à la rupture avec Kessel en 1936, lorsqu'au cours d'une discussion animée, il finit par lui concéder un statut de Modèle:Citation<ref name=kahn/>.
1934 - 1944
Le Canard rompt avec Henri Béraud lorsqu'il prend parti pour les manifestants du 6 février 1934. Dans Les Raisons d'un silence (1944), l'écrivain explique les raisons de son engagement de 1934 pour lequel il dut Modèle:Citation ; pour l'essentiel, il s'agissait d'en finir au plus vite avec un Modèle:Citation. Pour Jean Galtier-Boissière, ami de Béraud, celui-ci évolua de l'extrême gauche à l'extrême droite sans nettement s'en rendre compte, en suivant la pente de ses intérêts : il en vint à s'identifier au grand monde dont son talent avait su forcer les portes.
Il participe aussi à la revue Le Merle blanc, d'Eugène Merle, à L'Œuvre, et il est grand reporter et observateur politique au Journal. Il est le directeur politique officieux et éditorialiste de Gringoire de 1928 à 1943. Il écrit des articles violemment anglophobes, sans éprouver de sympathie particulière pour l'Allemagne nazie. Il signe par contre en 1935 le Manifeste des intellectuels français pour la défense de l'Occident et la paix en Europe rédigé par Henri Massis et justifiant l'agression italienne en Éthiopie<ref>Anne Dulphy, Yves Léonard, Marie-Anne Matard-Bonucci, Intellectuels, artistes et militants : le voyage comme expérience de l'étranger, éditions Peter Lang, 2009, 295 pages, p. 40.</ref>. En 1936, ses articles jouent un rôle moteur dans la campagne de presse dirigée contre le ministre de l'intérieur du Front populaire, Roger Salengro : accusé de désertion pendant le premier conflit mondial, ce dernier finit par se suicider en novembre de la même année.
Il publie deux livres qui figurent sur la Liste Otto publiée en Modèle:Date, qui recense les livres interdits par les Nazis pendant l'occupation allemande de la France :
- Trois ans de colère, Éditions de France ;
- Vienne, clef du monde, Éditions de France.
Dans Gringoire, il fait profession d'antisémitisme : Modèle:Citation bloc
Il est arrêté en Modèle:Date- et jugé en deux jours. On lui reproche notamment son rôle dans le suicide de Roger Salengro. L'amiral Muselier, que Béraud avait traité d'Modèle:Citation, demande sa tête<ref>Jean Butin, Henri Béraud, Éditions lyonnaises d'art et d'histoire, 2001, 303 p., p. 258-259.</ref>. Il est condamné à mort le Modèle:Date pour intelligence avec l’ennemi. Plusieurs écrivains, dont François Mauriac, interviennent en sa faveur. Il est finalement gracié par Charles de Gaulle. Il avait, avant la guerre, écrit un livre violemment orienté contre la Grande-Bretagne (Faut-il réduire l'Angleterre en esclavage ?, 1935) et avait, durant l'occupation allemande, continué de faire de l'anglophobie l'un de ses thèmes de prédilection. Une rumeur prétend que le gouvernement britannique serait intervenu pour demander à de Gaulle la grâce de Béraud, mais aucun élément de première main ne vient cependant étayer cette thèse<ref>Pierre Assouline, L'Épuration des intellectuels, Complexe, 1999, p. 45.</ref>.
Frappé d'hémiplégie, Béraud est libéré en 1950 et meurt en 1958 dans sa propriété de l'île de Ré<ref>Archives municipales de Lyon, Modèle:2e arrondissement, année 1885, acte de naissance no 2227, cote 2E810</ref>. Son épouse Germaine est décédée en 1989.
Œuvres
Il est l'auteur de quelque 50 ouvrages et de nombreux articles<ref>Pauline Froissart, Modèle:Citation, mémoire de mastère, Institut d'études politiques de Lyon, 2007, p. 70.</ref>,<ref>Les préfaces et les participations à des ouvrages collectifs ne sont pas répertoriées (se reporter à la bibliographie de Pierrette et Georges Dupont).</ref>. Modèle:Colonnes
Posthume
- Le Flâneur salarié (choix de reportages et documents dont certains inédits par Francis Lacassin), Modèle:Coll., 1985
- TF 677, Journal de prison, édité par l’Association Rétaise des Amis d’Henri Béraud, 1997 ; rééd. Déterna, suivi de Ombres en centrale, roman inachevé et inédit, préface, mise en forme et commenté par Francis Bergeron, 188 p., 2022 Modèle:ISBN
- Écrits dans Gringoire (1928-1937), Éditions Consep, 2004
- Écrits dans Gringoire (1937-1940), Éditions Consep, 2004
- Écrits dans Gringoire (1940-1943), Éditions Consep, 2006
- Œuvre poétique. Poèmes ambulants et autres recueils, Éditions du Lérot, 2005
- Le Merle blanc, écrits 1919-1922, Éditions du Lérot, 2008
- Le Canard enchaîné, écrits 1916-1919, Éditions du Lérot, 2009
- Autour de Guignol. La Bataille de Juliénas et autres textes, Éditions du Lérot, 2011
- Guignol, chroniques 1917-1919, Éditions du Lérot, 2013
- L’Énigme du lundi de Pâques, roman policier, Éditions Auda Isarn, Modèle:Coll. Modèle:N°, 2017
- La Petite Place, roman, préface de Francis Bergeron, Éditions Dutan, Modèle:Coll., 124 p., 2021
Cérémonie d'écrivains sur la tombe de Béraud
Le Modèle:Date- de chaque année, à Saint-Clément-des-Baleines (Île de Ré), une cérémonie sur la tombe d'Henri Béraud est organisée, suivie d'un colloque sur les écrivains (« écrivains maudits et politiquement incorrects », comme les qualifie l'Association Rétaise des Amis d'Henri Béraud, plusieurs étant d’extrême droite, d'autres des anarchistes de droite) regroupant les associations d'amis d'Henri Béraud, Alphonse de Châteaubriant, Robert Brasillach, Jean de La Varende, Henry de Monfreid, André Fraigneau, Lucien Rebatet, Abel Bonnard, Léon Bloy, Pierre Drieu la Rochelle, Louis-Ferdinand Céline, Pierre Gripari et Jacques Chardonne<ref>Voir le Guide Nicaise des Associations d'Amis d'Auteurs.</ref>.
Notes et références
Voir aussi
Bibliographie
- Cahiers Henri Béraud édités par l'Association Rétaise des Amis de Henri Béraud, Loix-en-Ré
- Jean Butin, De la gerbe d'or au pain noir, la longue marche d'Henri Béraud, Roanne, 1978
- Lombard, « Henri Béraud », en couverture un portrait d'Henri Béraud par Bernard Bécan, Les Hommes du jour Modèle:N°, Éditions Henri Fabre, 1934
- Robert Cardinne-Petit, Le Martyre de Béraud, Paris, 1949
- Modèle:Article
- Pauline Froissart, Modèle:Citation, mémoire de mastère, Institut d'études politiques de Lyon, 2007
- Pierre Malo, Dans la prison de Saint-Martin-de-Ré avec Henri Béraud
- Le Procès Henri Béraud
- Pierrette et Georges Dupont, Henri Béraud, bibliographie 1. Œuvres parues en librairie,2001
- Jean Butin, Henri Beraud, Editions ELAH, 2002.
- Alain de Benoist, Guidargus Henri Béraud, 2003-2004
- Francis Bergeron, Béraud, Modèle:Coll., éditions Pardès, 2003 Modèle:ISBN
- Cédric Meletta (édition établie et préfacée par), Henri Béraud. Version reporter (anthologie des meilleurs reportages publiés entre 1919 et 1933), Paris, Séguier, 2021