Marco Polo
Marco Polo<ref group=n>On l'a francisé en Marc Pol (Le Livre des merveilles, ed. 1470).</ref> (né le Modèle:Date, à Venise, et mort aux alentours du Modèle:Date, à Venise également)<ref>Modèle:Lien web.</ref> est un marchand vénitien (actuelle Italie), célèbre pour son voyage en Chine, qu'il raconte dans un livre intitulé Devisement du monde ou Livre des merveilles ou encore Livre de Marco Polo.
À l'âge de 17 ans, Marco Polo part avec son père, Niccolò, et son oncle Matteo pour l’Asie, où il se met, avec eux, au service de Kubilai Khan, l'empereur mongol. Après avoir exercé diverses missions officielles durant une vingtaine d'années, il entreprend son voyage de retour à l'occasion d'une mission diplomatique.
Après un périple de 24 ans, il est de retour en Italie en 1295. L'année suivante, il participe à une guerre navale entre Venise et Gênes, au cours de laquelle il est fait prisonnier par les Génois. Durant son emprisonnement, il dicte à un compagnon de cellule, Rustichello de Pise, une description des États de Kubilaï et de l'Orient. Ce manuscrit ayant connu de nombreuses versions et traductions, il est pratiquement impossible d'en reconstruire l'état original. Il semble toutefois qu'il ait été d'abord rédigé en langue franco-vénitienne.
Marco Polo n’était pas le premier Européen à se rendre à la cour de l'empereur mongol, mais il est le premier à décrire des réalités chinoises, tel le papier monnaie. Il décrit aussi les lamaseries du Tibet et mentionne l'existence du Japon (Cipango), jusqu'alors inconnu. Son récit a influencé Christophe Colomb et d'autres voyageurs. L'atlas catalan et la carte de Fra Mauro sont établis en partie sur la foi de son récit.
Marié, père de trois filles, il meurt en 1324 et est enterré dans l’église de San Lorenzo à Venise.
Biographie
Marco Polo est né le Modèle:Date dans la République de Venise, très probablement à Venise<ref group=n>Le lieu exact de sa naissance n'est pas connu avec certitude et a fait l'objet de discussions, surtout de la part de quelques historiens croates qui soutiennent qu'il est né sur l'île de Curzola. Lire sur cette question Olga Orlić, The curious case of Marco Polo from Korčula: An example of invented tradition, Journal of Marine and Island Cultures, Volume 2, Issue 1, June 2013, Pages 20–28.</ref>. Il n'est pas élevé par son père Niccolò Polo, négociant vénitien spécialisé dans le grand commerce oriental et très souvent absent, mais par son grand-père Andréa Polo, lui aussi grand commerçant selon le modèle typique du capitalisme familial. Son père et son oncle Niccolò et Matteo Polo partent en effet en 1260 pour le quartier vénitien de Constantinople où ils possèdent plusieurs comptoirs. Lorsque la capitale de l'empire latin de Constantinople est reprise en 1261 par les forces de l'empire de Nicée de Michel VIII Paléologue qui chassent les Latins de la ville, Niccolò et Matteo Polo cherchent d'autres débouchés commerciaux en Asie centrale en s'installant dans le petit comptoir de Soldaïa, sur les bords de la mer Noire, qui vient de s'ouvrir aux marchands occidentaux avec la quatrième croisade<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Marco Polo a quinze ans lorsque son père et son oncle reviennent en 1269 d'un long voyage en Asie centrale où ils ont rencontré en Chine le premier empereur mongol de la dynastie Yuan, Kubilai Khan, petit-fils de Gengis Khan, qui leur propose le monopole de toutes les transactions commerciales entre la Chine et la Chrétienté et demande en échange l'envoi d'une centaine de savants et artistes pouvant illustrer l'Empire des chrétiens. Ils sont porteurs d'un message de sympathie et de cette demande pour le pape, qui voit dans ces tribus (appelées alors tartares en Occident) depuis 1250 un possible allié dans la lutte contre l'Islam. Pendant deux années, les deux frères, Niccolò et Matteo, vont attendre l'élection d'un nouveau souverain pontife, Grégoire X, le conclave s'éternisant depuis la mort de Clément IV en 1268<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
En 1271, à titre de commerçants mais aussi d'ambassadeurs, ils quittent à nouveau Venise pour retourner en Chine avec le jeune Marco. Ils sont accompagnés de deux dominicains menant une mission diplomatique au nom du pape, Nicolas de Vincenza et Guillaume de Tripoli, mais ceux-ci abandonneront l'expédition à Lajazzo par peur des rumeurs de guerreModèle:Sfn. À partir du comptoir vénitien de l'Ayas, ils empruntent la plus septentrionale des routes de la soie. Après trois ans de voyage, Marco Polo est reçu avec ses parents à la très fastueuse cour mongole, peut-être à Cambaluc. D'abord, semble-t-il, envoyé en légation avec son oncle dans la ville frontière de Ganzhou, à l'extrémité ouest de la Grande Muraille, où il fait ses classes (apprenant probablement le ouïghour), il devient ensuite un enquêteur-messager du palais impérial suzerain de la Chine, de l'empire Perse et de la Horde d'or. À ce titre il accomplira diverses missions pour le grand khan, tant en Chine que dans l'océan Indien (voir fonctions de M. Polo) : Corée, Birmanie, Sumatra, Cambodge, Viêt Nam (par contre il ne mentionne l'île de Cypango, le Japon, que par ouï-dire)<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Vers la fin du règne de Kubilai Khan, Marco Polo et ses parents obtiennent le droit de retourner dans leur pays contre un dernier service officiel : en 1291 ils embarquent à destination de la Perse, où ils accompagnent la princesse Kokejin, promise par Kubilai Khan à l'ilkhan Arghoun d'Iran<ref group="n">L'ilkhan, qui par lettre conservée aux Archives de France avait donné rendez-vous au roi Philippe le Bel en février 1291 devant Damas : « Si tu tiens ta parole et envoies tes troupes à l'époque fixée, et que dieu nous favorise, lorsqu'à ce peuple nous aurons pris Jérusalem, nous te la donnerons » (le roi de France n'envoya pas d'armée ; l'ilkhan Argun est assassiné en mars 1291).</ref>. Beaucoup d'incertitudes subsistent sur le trajet exact qu'il a suivi. En 1292, bloqué par la mousson d'hiver, il fait escale durant cinq mois à Perlak dans le nord de l'île de Sumatra (dans l'actuelle Indonésie). Il arrive à Ormuz au printemps 1293 et séjourne en Perse durant plusieurs moisModèle:Sfn. À Trébizonde, plus ou moins sous l'influence des Génois, il est dépouillé d'une partie de sa fortune<ref name="Racine">Modèle:Ouvrage.</ref>.
Rentrés à Venise en 1295, Marco et ses parents sont méconnaissables après un quart de siècle d'absence. La légende veut que, pour frapper l'imagination, ils aient offert à leurs parents et amis un grand banquet à l'issue duquel Marco se serait saisi des misérables vêtements tartares dont il était habillé et en aurait défait les coutures pour en extraire des pierres précieuses en quantitéModèle:Sfn.
En 1296, la guerre ayant éclaté entre Venise et Gênes, Marco Polo fait armer une galère pourvue d'une pierrière<ref name="pierriere" group=n>Voir la gravure de la galère de M. Polo équipée d'une pierrière dans Yule, The Travels of Marco Polo, Londres, 1870, réédité par Dover, New York, 1983).</ref> afin de participer au combat. Il est fait prisonnier, probablement lors d'une escarmouche, en 1296, au large de la Turquie, entre Adana et le golfe d'Alexandrette<ref group=n>Selon Jacopo d'Aqui, Chronica libri imaginis mundi. Ce n'est pas lors de la bataille sur mer de Curzola sur la côte dalmate comme l'écrit Ramusio dans sa préface (citée dans Modèle:Harvsp), car celle-ci a eu lieu en septembre 1298 et le récit est daté de cette même année.</ref>. Au cours de ses trois années de prison, devant l'intérêt que suscitent ses souvenirs d'Orient, il décide de les faire mettre par écrit par son compagnon de captivité, Rustichello de Pise. À cette fin, selon Ramusio, il aurait demandé à son père de lui faire parvenir les carnets de notes qu'il avait rapportés de son voyageModèle:Sfn. Rustichello date son récit de 1298<ref name="Racine"/>.
En 1299, avec la signature de la paix entre Gênes et Venise, Marco est libéré. Il épouse alors Donata Badoer, dont il aura trois filles. Sans doute fut-il, comme patricien, membre du Grand Conseil de Venise, mais on ignore quel rôle il joua dans la création en 1310 du Conseil des Dix (institution secrète peu ordinaire qui ressemble au Tchoû-mi-Yuan, le conseil de sécurité de Kubilai). M. Polo vit alors à Venise dans la Casa Polo (quartier de Cannaregio, maison familiale détruite par un incendie en 1598<ref group="n">Le théâtre Malibran a été construit en 1677 sur ses fondations.</ref>) où il vit désormais comme un commerçant prospère mais prudent, bien loin de l'image du grand explorateur<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Tombé malade, il dicte son testament le Modèle:Date-. Le texte, qui en a été conservé, précise notamment qu'il lègue 5 lires à chacun des couvents installés sur le Rialto et 4 lires à chacune des guildes dont il est membre. Il libère aussi Pierre, son « serviteur tartare », et veut qu'il lui soit payé 100 lires<ref group="n">Selon l'interprétation proposée par Modèle:Harvsp, le « serviteur tartare » était un esclave mongol qu'il avait ramené de ses voyages. Il semble toutefois que le terme « tartare » désignait alors à Venise la plupart des esclaves, ainsi que le précise Modèle:Harvsp.</ref>. Il est enterré comme son père à l'église San Lorenzo mais sa tombe a disparu à la suite de différentes restaurations de l'édifice<ref>Marco Polo - De retour à Venise.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Son testament permet d'estimer la fortune qu'il laisse, soit Modèle:Unité, ce qui ne le situe pas parmi les plus riches marchands de Venise<ref name="Racine"/>.
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La Casa Polo où a vécu Marco Polo à Venise.
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Armoiries des Polo<ref group=n>De gueules, à la bande d'or, chargée de trois corneilles de sable becquetées et onglées du champ.</ref>.
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La Plaque sur le théâtre Malibran.
Le Devisement du monde ou Livre de Marco Polo
Les voyages du père de Marco Polo
Partis de Venise avant la naissance de Marco, Niccolò et Matteo Polo achètent vers 1255 des pierres précieuses à Constantinople (alors sous administration vénitienne) et en Crimée (où résidait leur frère), puis vont les vendre à la cour du khan de Russie, sur la Volga, où ils restent un an. Ils poussent jusqu'à Boukhara (alors capitale perse d'Asie centrale) où ils restent trois ans. Un enquêteur-messager de Kubilai ou de l'ilkhan d'Iran les invite à se présenter au grand khan, en qualité d'Européens.
Compte tenu du contexte des croisades, l'historien Pierre Racine doute que le voyage des Polo ait été de simple nature commerciale : Modèle:Citation bloc
Ont-ils atteint Pékin quand ils rencontrent Kubilai en 1265 ou 1266 ? Il n'est pas nécessaire de le supposer, les affaires de l'ouest se traitaient souvent à sa résidence d'été en Mongolie, Shangdu aussi appelée Xanadu. Ils ne restent pas longtemps car ils sont chargés de plusieurs missions :
- Ambassade de l'Empire mongol auprès du pape. Quand ils regagnent la mer Méditerranée, le pape vient de mourir et il leur faut attendre trois ans pour qu'un nouveau pape soit élu (le plus long interrègne de l'histoire de la papauté, entre Clément IV et Grégoire X). Lorsqu'ils repartent vers l'Asie (avec Marco), à défaut des cent savants chrétiens que demandait Kubilai, ils emportent de l'huile sainte de Jérusalem qui tenait lieu de relique du Christ. On peut conjecturer que le jeune Marco portait sur lui cette huile. En tout cas, lorsque Kubilai « dépêcha des émissaires à leur rencontre, à bien quarante journées » (ch. 13), c'était peut-être pour honorer la chrétienté (de nombreux sujets de Kubilai étaient chrétiens syriaques, les femmes des descendants de Gengis khan l'étaient souvent).
Un parcours incertain
Le parcours exact est difficile à établir pour plusieurs raisons. D'abord, l'objectif du récit n'est pas de donner un journal de voyage mais une description (« devisement ») des choses vues susceptibles d'intéresser le lecteur par leur étrangeté. Dans un texte rédigé plus de vingt ans après les événements, les imprécisions sont parfaitement compréhensibles. Enfin, nombre de villes traversées peuvent avoir disparu ou ont vu leur nom modifié, parfois plusieurs fois, comme c'est souvent le cas en Chine : Quinsai s'appelle aujourd'hui Hangzhou; Campision est devenu Kan-tcheou puis Zhangye; Sacion s'est appelée Shachou puis Dunhuang; Carcan est devenue Shache; Ciarciam est aujourd'hui Qiemo; Quengianfu s'est appelée King-tchao avant de devenir Xi'anModèle:Sfn.
Yamashita (2004) donne l'itinéraire suivant :
- à l'aller : Venise, Saint-Jean-d'Acre, Mossoul, Bagdad, Tabriz, Kerman, Sabzawar, Sapurgam, Kashgar, Pamir, Yarkand, Hotan, Lop, Dunhuang, Mongolie-Intérieure, Langzou, Shangdu (trois ans)Modèle:Sfn ;
- retour par mer de Chine, Vietnam, Sumatra, océan Indien, Cochin, Bhavnagar, Ormuz, puis remontée terrestre de l'Iran jusqu'à Tabriz, et de là Trébizonde, Constantinople, la Grèce et Venise (trois ans)Modèle:Sfn.
Un récit centré sur Kūbilaï Khān
Maître de la Mazarine (1410-1412).
Le Livre de Marco Polo pourrait s'intituler le Livre de Kūbilaï Khān car il décrit, non l'histoire de Marco, mais l'empire du plus puissant empereur de l'Histoire du monde. Quand le livre évoque la Russie, l'Asie centrale, l'Iran, l'Afghanistan, c'est parce que Kūbilaï était le suzerain de ces terres. Quand il parle du Japon (qu'il dénomme Cypango), du Viêt Nam, de la Birmanie, c'est parce que Kūbilaï Khān y envoyait des armées. Quand il présente le Sri Lanka, l'Inde du sud et jusqu'à Madagascar, c'est que Kūbilaï Khān y dépêchait des émissaires pour obtenir leur soumission. Quand il décrit les côtes de l'océan Indien, de l'Inde, de l'Arabie et de l'Afrique, c'est que les marchandises de la Chine y parvenaient.
Kūbilaï Khān est le sujet, le centre et l'unité du livre. Tout ce que M. Polo relate n'a de sens que par lui. Aussi est-il naturel que certains manuscrits aient donné pour titre à cet ouvrage Le livre du Grand KhanModèle:Sfn. Ce livre est aussi un condensé des histoires que Marco lui racontait, car il avait su le séduire par ses talents d'observateur et de narrateur<ref group="n">M. Polo « savait que l'empereur, qui envoyait ses messagers en différentes parties du monde, voyant qu'au retour ils ne savaient rien lui raconter d'autre que ce pourquoi ils étaient partis, les tenait tous pour légers et incapables. Il leur disait : « J'aimerais mieux entendre des nouvelles et les coutumes des diverses régions, que l'objet de ta mission. » Car il se complaisait beaucoup à écouter les choses étranges. Aussi, pour cela, à l'aller comme au retour, Marco Polo mit toute son attention à apprendre les diverses choses, selon les régions, afin de pouvoir à son retour les dire au grand khaân » (ch. 15).</ref>. Certains historiens ont voulu y voir une encyclopédie, une géographie, d'autres une chronique du grand khaân, un miroir des princes, un livre de marchand<ref>U. Tucci, Modèle:Lang, Firenze, 1987, Modèle:P..</ref>,<ref>F. Borlandi, Modèle:Lang, Milan, 1962, Modèle:P..</ref>, mais il correspond plus exactement à un reportageModèle:Sfn.
Fonctions de Marco Polo en Chine
Envoyé de l'empereur, ses déplacements étaient des missions, avec insignes du palais central et souvent escorte militaire. Au service de Kubilai, M. Polo ne dépendait pas du gouvernement ni de l'administration chinoise, mais directement du palais de l'empereur, le suzerain mongol, le khagan. Il n'était pas fonctionnaire mais homme de l'empereur. Les déplacements effectifs de Marco Polo entre 1271 et 1295 semblent les suivants :
- Modèle:1re : à Ganzhou, l'actuelle Zhangye, à l'ouest (« bien un an »). Le khan met à l'épreuve les dons d'observation de Marco et l'envoie comme Modèle:Citation. Il est Modèle:Citation, sans doute parce qu'il devra Modèle:Citation (chap. 16) ;
- Modèle:2e : en compagnie de son oncle, il séjourne durant un an à Campcio ou Capsion ou Ganzhou, l'actuelle Zhangye, ville frontière à l'extrémité ouest de la Grande Muraille (ch. 61) ;
- Modèle:3e : à Yangiu (Yangzhou) où il séjourna trois ans, probablement en 1277. Dans cette ville récemment conquise par les Mongols, Marco remplace le baron gouverneur de la ville (chap. 143)Modèle:Sfn ;
- Modèle:4e : contrôle financier au port de Quinsay (Hangzhou) pour vérifier si les trésoriers ne trompaient pas l'empereur (chap. 152) ;
- Modèle:5e : en Inde. Mais Marco ne donne aucun détail sur le contenu de la mission ;
- peut-être une mission au sud-est de la Chine vers le Yunnan ;
- peut-être une mission au Tibet, dont il décrit les us et coutumes, les rites religieux, les lamas et les lamaseries ;
- ambassade vers le Viêt Nam, la Birmanie, puis les Indes, par voie de mer (deux ans) ;
- escorte d'une princesse en Iran, et charge de messages aux États d'Europe (chapitre 18). Ce voyage par bateau et par voie terrestre le ramène en Italie.
Outre qu'il est allé dans le Sichuan (ch. 115), aux confins de la Birmanie (ch. 120) et dans les vallées du Yunnan (ch. 117), Marco a aussi voyagé dans les régions méridionales : Modèle:Citation
Transfert de technologie militaire ?
Selon Pierre Racine (2011), il semble que, dans le ch. 145 sur le siège de Saianfu<ref group=n>Cette ville s'est ensuite appelée Xiangyang. Elle a fusionné avec Fancheng sous le nom actuel de Xiangfan.</ref>, Marco cherche à tromper le lecteur et Modèle:Citation bloc En fait, le texte en franco-vénitien semble impliquer moins l'invention de trébuchets, que la fabrication d'un modèle plus efficace : Modèle:Citation bloc
Selon les Annales chinoises, le siège de cette ville par les armées mongoles a duré six ans, de 1268 à 1273, et s'est terminé avant l'arrivée des Polo en Chine (1275). Igor de Rachewiltz soutient que la phrase « et lor filz meser Marc » n'est pas présente dans tous les manuscrits et peut donc être un enjolivement successif<ref>Igor de Rachewiltz, Marco Polo Went to China, in «Zentralasiatische Studien», vol. 27, 1997, pp. 34-92.</ref>. Il est attesté que,
Selon les Annales Yuan : « En réponse au khaân, l'ilkhan Abaqa envoya Alaowating et Isemayin avec leur famille jusqu'à Pékin, où une première pierrière fut montée devant les Cinq Portes et essayée ». En 1273, quand Xiangfan tombe aux mains des Mongols après un siège de cinq ans, c'est grâce à des pierrières : Modèle:Citation, notamment sur le fleuve Yangtze où la flotte Song fut anéantie. L'année suivante, l'empire Song se rend enfin aux Mongols.
Selon certaines interprétations, les parents de Marco Modèle:Incise auraient proposé les trébuchets à Kubilai, fait réserver des madriers, et été les messagers dépêchés à l'ilkan Abaqa, lequel fit réquisitionner les ingénieurs<ref group="n">Le texte simplifie, résume en deux phrases, concentre préparatifs et réalisation à la troisième année du siège (comme le Yuan sse), mais en aucune façon n'affirme que les Polo se trouvaient en personne à Xiangfan, seulement qu'ils ont proposé et « fait faire » des pierrières, et que les techniciens étaient « de leur suite (mesgnie) ». Les dates concordent, ils sont dans le Moyen-Orient quand l'ilkan reçoit la demande d'ingénieurs en pierrières (ils pourraient même avoir accompagné le général A-Chu qui opère autour de Xiangfan dès septembre 1267). Quant à la mention de Marco (impossible, il était à Venise, avait 12 ans), c'est une erreur de Rusticello qui disparaît dans l'édition corrigée de 1307.</ref>.
Présence dans les annales chinoises
Voici ce que disent les annales officielles de la dynastie Yuan :
- en 1277, Modèle:Citation<ref group="n">Yuan sse (9/17). Textuellement : Modèle:Citation. Les idéogrammes évoquent un cadre sans uniforme qui, s'il montre sa carte, passe au-dessus de tous. Ce qu'on appelle un Œil de l'empereur. Éventuellement, comme dit Wieger, s.j., mouchard de confiance.</ref> ;
- en 1282, au lendemain de l'assassinat de son premier ministre Modèle:Lien, l'empereur Modèle:Citation ;
- un mois plus tard, Kubilai Khan étant rentré à Pékin : Modèle:Citation ; et réhabilita ses assassins chinois<ref>Yüan sse (12/7, 205/3 et 78), Soûh thoûng kian kang mouh (23/8), Li-taï ki sse (98/6), Kang-kian-i-tchi (90/16), Foung-tcheou-Kang-kian hoeï tswan (15/9).</ref>.
Il n'y a pas une preuve irréfutable que les deux idéogrammes chinois<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> qui se réfèrent phonétiquement à « Po-lo » correspondent vraiment à Marco Polo. En effet, des références à Po-lo existent bien avant l'arrivée de Polo en Chine. Cela dit, les inscriptions ci-dessus correspondent exactement au livre :
- au chapitre 16, le calcul des dates place sa nomination comme Messire vers 1277, qui est la date de l'inscription chinoise ;
- son récit de l'assassinat d'Achmat en 1282, qui est le plus long du livre, le plus précis et le mieux vérifié, prouve qu'il eut connaissance des pièces de la procédure alors que ces détails étaient secrets<ref group="n">La concordance saisissante entre son texte et les annales suggère que ces dernières compilent entre autres des rapports qu'il a dictés. Plus fluide, sa narration n'atténue ni la gravité des faits ni la répression ; elle seule établit la part de responsabilité de Kubilai Khan.</ref> ;
- ses récits évoquent souvent les relais des émissaires officiels, et toutes ses missions sont celles d'un enquêteur-messager : pour Kubilai Khan un ambassadeur n'était rien d'autre et la seigneurie de M. Polo sur Yangzhou implique seulement qu'il y était l'œil de l'empereur.
S'il amasse avec ses parents un trésor en pierres précieuses, il ne dit pas que ce fut par le commerce ; leurs émoluments et les cadeaux de Kubilai durent suffire à leur constituer une fortune. S'ils étaient désignés comme « marchands », les patriciens vénitiens étaient souvent aussi officiers d'active, diplomates, conseillers d'État.
Un observateur attentif
Comme le note l'historien Pierre Racine, Marco est Modèle:Citation. Dans ce qui est essentiellement un carnet de voyage, Marco accorde une attention particulière aux Modèle:Citation. Il décrit aussi Modèle:Citation.
Il porte un intérêt particulier aux pierres précieuses : Modèle:Citation.
En marchand avisé, il est aussi intéressé par les épices, mentionnant Modèle:Citation. Il s'intéresse aussi aux divers types de tissus, qu'il désigne par les termes techniques locaux Modèle:Incise et signale au passage les endroits où l'on fabrique les soieries épaisses lamées d’orModèle:Sfn.
On peut se demander avec Pierre Racine quel est son véritable visage : Modèle:Citation Selon Borlandi, ce serait d'abord un marchand qui écrit pour un public de marchands : Modèle:Citation
Si Marco Polo est observateur attentif, on ne sait pas souvent par quelles actions, par quelles introductions, il a pu les faire. Que ce soit par Rustichello ou par Marco Polo lui même, ces opérateurs ont été effacés du texte, pour ne livrer au lectorat qu'une description, une classification, un devisement, des observations faites. Zrinka Stahuljak, médiéviste, affirme que cette capacité directe à voir, sans intermédiaires, capacité donnée à qui lit, est une des mythes de l'Occident qui est en train de se créer. Il n'y a pas de médiation à la communication, communication qui dépend d'abord de la simple possession du livre. C'est l'argent qui est médiateur, comme dans ce que raconte Marco Polo au sujet du papier monnaie du Kubilai Khan. L'argent est la véritable langue de communication, et les diverses langues de l'empire deviennent similaires à des marchandises. Le monde que Marco Polo décrit à son lectorat est un monde où les merveilles sont des produits offerts, où tout est convertible. -<ref>Modèle:Bibliographie</ref>.
Une attitude d'ethnologue
Polyglotte, Marco Polo parlait vraisemblablement le mongol, le chinois, le persan, le ouïgour et l'arabe<ref group="n">Au chapitre XV, il est écrit : Modèle:Citation Selon l'édition Ménard, Modèle:Citation (Modèle:Harvsp. Selon Pauthier : Modèle:Citation (Le Devisement..., chap. XV, note). Il est probable que Marco Polo avait acquis des rudiments de la langue arabe au cours des nombreux contacts qu'il a eus avec des locuteurs de celle-ci (guides, compagnons de voyage, aubergistes, marchands, etc.), notamment lors de son séjour à Saint-Jean d'Acre et Jérusalem et lors de sa traversée de l'Irak. Il s'agit toutefois d'une conjecture, comme le signale la page de discussion.</ref>. Il maîtrisait aussi quatre systèmes d'écriture<ref group=n>Selon Pauthier, Modèle:Citation</ref>.
À travers son récit, il fait preuve d'une grande sensibilité à la diversité des sociétés et Modèle:Citation. Loin d'opposer sa culture à celles qu'il découvre, il Modèle:Citation.
Adoptant le ton neutre des encyclopédies, au lieu de donner des renseignements sur son voyage proprement dit, il accumule les observations factuelles sur les pays visités : géographie, distances, faune, alimentation, habillement, curiosités, grandes dimensions des jonques de mer chinoises, présence de pirates dans la mer de Java, etc.Modèle:Sfn. Il marque volontiers son émerveillement devant la richesse de l'empereur, l'intense activité des ports, l'usage exclusif du papier monnaie, l'empereur ayant seul le droit d'accumuler or et argentModèle:Sfn.
En ethnologue, il s'intéresse aux pratiques sociales et religieuses d'Extrême-Orient : bouddhisme lamaïste, taoïsme (ch. 74), islam, religions dérivées du christianisme (nestoriens, jacobites, culte de saint Thomas) ainsi que les peuplades animistes qui adorent des idoles. Mais il s'arrête aux aspects extérieurs et Modèle:Citation
Il porte rarement un jugement sauf dans des cas extrêmes. Ainsi, il est horrifié par la coutume d'une tribu de Sumatra où les malades que le sorciers jugent inguérissables sont étouffés, mis à cuire et mangés en famille, sans en rien laisser Modèle:Incise, ceci afin que l'âme du défunt ne se charge pas de vers morts<ref group=n>Cette pratique est relatée par divers explorateurs comme le signalent Boutet, Delcourt et James-Raoul dans Modèle:Harvsp.</ref>.
En escale à Ceylan (« Selyam »), il mentionne le Pic d'Adam, lieu de pèlerinage pour les musulmans, qui y vénèrent les reliques d'Adam, ainsi que pour les bouddhistes, qui en font le lieu de naissance du Bouddha et y vénèrent ses cheveux, ses dents et son bol à aumônes (Ch. 168). Se basant sur la tradition chrétienne, Marco écarte l'hypothèse que ce serait le lieu de naissance d'Adam et ne retient que le récit du Bouddha. Il se pose ainsi en Modèle:Citation.
Ce livre illustre également le monde de légendes que constituait l'Extrême-Orient chez les chrétiens : il croyait que Gog et Magog étaient les Mongols cruels ; l'arbre sec marque la limite entre l'Orient et l'Occident ; la « Barrière d'Alexandre » que constitue le Caucase est une frontière dangereuse à franchir ; il imagine le Royaume du prêtre Jean en Inde, etc.<ref name="Racine"/>.
Modèle:Citation est un leitmotiv de son livre. « Incroyable mais vrai » est sa recette. Cependant il est douteux qu'il ait été accueilli avec scepticisme à son retour par les patriciens de Venise : la République avait les moyens de savoir qu'il n'affabulait pas. De même les Génois qui lui firent rédiger son mémoire (dont ils avaient besoin pour leurs expéditions), et le frère du roi de France qui dépêcha pour en obtenir copie.
Marco Polo émaille son reportage de faits divers, de mythes, de légendes, mais ses récits de miracles sont peu nombreux, souvent symboliques, et séparés des autres narrations. Il démystifie plutôt les légendes (Arbre sec, Gog et Magog, prêtre Jean, salamandre). Les bourdes sont rares : hommes à queue de Sumatra, jambes de boas dans le Yunnan (mais l'histoire naturelle référence des boas ayant des traces de pattes), enfin l'obscurité en plein jour dont il témoigne en Iran<ref group="n">Mais Chardin : « On observe encore deux choses singulières dans ces régions chaudes durant l'été : l'une c'est que les champs sont brûlés, comme si le feu y avait passé ; l'autre, c'est qu'il s'y élève, surtout le soir et le matin, de certaines vapeurs excitées par l'inflammation de la terre, qui en couvre la face de telle sorte qu'on ne découvre pas à cinquante pas de soi, et qu'on croit voir la mer ou quelque grand étang » (Journal du voyage du chevalier Chardin, Amsterdam, 1711).</ref>. En effet, dans le premier chapitre Rustichello explique que son livre fera toujours la distinction entre ce que Marco a vu de ses propres yeux et ce qu'il a entendu avec ses oreilles, afin de permettre au lecteur de distinguer le vrai du vraisemblable (chap. 1).
L'histoire racontée par Ramusio<ref>Ramusio, Navigazioni e viaggi, 1559, première édition imprimée à Venise, qui rend publique la narration du coup d'État de Chinois contre les Mongols en 1282.</ref>, selon laquelle Marco Polo et ses parents se seraient présentés en habits de mendiants, avec une doublure pleine de rubis et joyaux qu'ils montrèrent au cours d'un dîner pour se faire reconnaître, est un enjolivement tardif (1559).
Impact sur la cartographie
Paru en 1298, le livre de reportage qui a rendu Marco Polo célèbre est l'un des premiers ouvrages importants en langue vulgaire<ref group="n">Ouvrages importants avant Marco Polo : Villehardouin, La conquête de Constantinople, 1213 ; Brunetto Latini, Le livre du trésor, 1265. Mais la Vie de saint Louis de Joinville, 1309, est postérieure, comme les Chroniques de Froissart, 1380. La Grande Chronique de France tenue à l'abbaye de Saint-Denis n'est traduite en français qu'à partir de 1274 et restera rédigée en latin jusqu'en 1340. Quant aux « romans » courtois, c'étaient des épopées en vers et non en prose.</ref>. Le Devisement du monde<ref>Devisement signifie « description » en vieux français.</ref>, que l'on trouve aussi sous d'autres dénominations comme Il Milione ou Le livre des merveilles, est un des rares ouvrages manuscrits, avec La Légende dorée de Jacques de Voragine et Le Roman de la Rose (Guillaume de Lorris et Jean de Meung), à connaître un succès considérable avant même sa première impression à Nuremberg en 1477. Ce succès est en partie dû à sa rédaction initiale en français, langue de communication en vigueur à l'époque, que maîtrisait Rustichello de Pise, l'écrivain qui a transcrit les mémoires de Marco Polo alors qu'il était son compagnon de détention durant les guerres opposant Venise à Gènes en 1298.
En dépit du succès rencontré, l'ouvrage était surtout lu comme un récit fantaisiste et ce n'est que cinquante ans après la mort de Marco que son livre commencera à avoir quelque influence sur la cartographieModèle:Sfn. L'atlas catalan de 1375 intègre les informations données par Marco Polo pour dessiner la carte de l'Asie centrale et de l'extrême Orient, ainsi que, partiellement, pour l'Inde : même si les noms sont déformés, Cathay est bien situé à la place de la ChineModèle:Sfn.
De même, la mappemonde de Fra Mauro détaille la Via mongolica, voie de Mongolie des épices et de la soie<ref group=n>L'achat en grande quantité de soie en Chine revenait moins cher que celle importée par des intermédiaires arabes et hindous.</ref>. Cet ouvrage servira de référence pour les explorateurs ultérieurs. Au {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | XIVe{{#if:| }} }}, il inspire Andalò da Savignone, auteur de quatre voyages (1330, 1334, 1336 et 1339), Modèle:Lien et Gabriele Basso<ref>Modèle:Article.</ref>. Au siècle suivant, il inspire Vasco de Gama et Christophe Colomb. Ce dernier, lors de son troisième voyage, avait emporté le Devisement et l'avait scrupuleusement annoté (son exemplaire en latin compte 366 notes de sa main)<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Marco Polo n'a pas laissé de carte de ses voyages. Toutefois, au milieu du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, Marcian Rossi, Américain d'ascendance italienne, a présenté une douzaine de parchemins contenant des cartes et de courts textes en prose censés avoir été réalisés par les trois filles de Marco Polo : Moreta, Fantina et Bellela. Le professeur Benjamin Olshin a décrit ces documents dans un ouvrage intitulé The Mysteries of the Marco Polo Maps (2014). Après analyse, toutefois, il est clair que ces documents sont tous largement postérieurs à Marco Polo, datant sans doute du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, comme le prouvent à la fois la datation au carbone 14, l'étude paléographique des textes en italien et les anachronismes flagrants en matière géographique et codicologique. Dans le compte rendu de cet ouvrage, Suzanne Conklin Akbari démonte l'argumentation d'Olshin comme étant entachée d'illogismes récurrents et visant à créer un pseudo-mystère en misant sur l'attrait que continue à exercer le nom de l'explorateur sur l'imaginaire contemporainModèle:Sfn.
Débat sur la véracité du récit
Dès sa publication, le récit de Marco Polo suscite énormément d'intérêt et il est souvent recopié. Beaucoup le voient toutefois comme un récit inventé. Ce récit, qui témoigne de l’âge des premières explorations géographiques, décrit de façon émerveillée les richesses des traditions et coutumes asiatiques. Un passage célèbre consacré à la description enchanteresse de la résidence d’été du grand khan à Ciandu (maintenant Shangdu) en est un bon exemple. Ses récits au sujet de la richesse du Cathay (la Chine) sont d'abord accueillis avec scepticisme par les Vénitiens. Pourtant, plus d'un siècle plus tard, en 1430, un voyageur raconte que la ville de Venise avait installé un exemplaire de ce livre attaché par une chaîne dans un lieu public pour que chacun puisse le lireModèle:Sfn.
Son contemporain, le philosophe et médecin Pietro d'Abano décrit Marco Polo comme Modèle:Citation. Il signale des curiosités dont le voyageur lui a fait part, notamment Modèle:Citation et raconte qu'il a rapporté de son voyage Modèle:Citation.
Même s'il a révélé l'existence du Japon (Cipangu), servi de base à des cartographes et inspiré l'expédition de Christophe ColombModèle:Sfn, l'ouvrage continuera longtemps à être controversé, notamment en raison d'omissions marquantes (rien sur la Grande muraille ni sur le bandage des pieds des femmes) ou d'exagérations. Il connaît un regain d'intérêt au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, grâce aux récits de voyageurs britanniques, comme en témoigne le jugement de Baudelaire pour qui « les récits de Marco Polo, dont on s'est à tort moqué, comme de quelques autres voyageurs anciens, ont été vérifiés par les savants et méritent notre créance<ref>« Qu’est-ce que le haschisch ? », Les Paradis artificiels, Charles Baudelaire, 1860.</ref> ».
À la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, Henry Yule, grand connaisseur de l'Asie et ancien haut fonctionnaire en Inde, a retracé le parcours suivi par Marco Polo et a produit une édition abondamment commentée du Devisement du mondeModèle:Sfn, ne laissant aucun doute sur l'authenticité de ce voyage. En 1997, le voyageur Michael Yamashita a entrepris à son tour de reprendre la route de Marco Polo au cours d'un voyage qui a donné lieu à un reportage du National Geographic en Modèle:Date-, suivi d'un livre en 2002. Au terme de cette expédition qui a duré quatre ans, il conclut : Modèle:Citation.
Pour l'historien Jacques Heers, toutefois, cet ouvrage n'est pas un récit de voyage, mais un traité encyclopédique fait de souvenirs de Modèle:Citation. La question de la véracité est encore soulevée en 1995 par Frances Wood avec son livre Did Marco Polo go to China?, qui suggère que Marco Polo n'a pas été en Chine. Ce qui a été aussitôt réfuté par plusieurs sinologues, dont Rachewiltz<ref>A Critical Appraisal by I. de Rachewiltz (lire en ligne).</ref>. Philippe Ménard reconnaît que les chiffres donnés par le voyageur Modèle:Citation
En 2012, évoquant la controverse sur la véracité du récit, l'historien Pierre Racine, tout en reconnaissant en Marco Polo certains traits de crédulité propres à un esprit médiéval, voit en lui Modèle:Citation dont le récit Modèle:Citation Pour cet historien, Modèle:Citation
Cette même année, le sinologue Hans Ulrich Vogel, de l'université de Tübingen, établit qu'on ne peut trouver dans aucune autre source de l'époque Modèle:Incise des renseignements aussi précis que ceux que donne Marco Polo, par exemple sur le format et la dimension du papier, l'utilisation des sceaux, les dénominations du papier monnaie (fabriqué à partir d'écorce de mûrier) ou l'utilisation des coquillages au YunnanModèle:Sfn. Pour Mark Elvin, professeur à Oxford, les recherches de Vogel établissent que Modèle:Citation. En conclusion, note Philippe Ménard, professeur à la Sorbonne, il apparait, à l'examen du Devisement, que Marco Polo Modèle:Citation, au point que l'on peut supposer qu'il a été Modèle:Citation
Postérité
Le Livre des Merveilles eut un succès immédiat et tout l'Occident, qui venait de perdre des positions en Orient avec l'échec de la dernière Croisade, fut fasciné par ce récit. Henri le Navigateur, Vasco de Gama et Christophe Colomb lurent le livre au moment des Grandes Découvertes. La curiosité scientifique, caractéristique de l'Occident, montre une grande vivacité à ce moment<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
En hommage à leur plus célèbre concitoyen, les Vénitiens ont baptisé de son nom leur aéroport international (Aéroport de Venise - Marco Polo), et les billets italiens de Modèle:Unité ont longtemps porté son effigie. Le Modèle:Lien, appelé aussi mouflon de Marco Polo, est une sous-espèce d’Ovis aries. Le personnage de Marco Polo est le héros de nombreux livres et films.
Prédécesseurs
Relations entre l'Empire romain et la Chine
Littérature
Roman
- 1972 : Dans son roman Les Villes invisibles, Italo Calvino invente un dialogue entre l'explorateur et le grand empereur Kubilai Khan, dans lequel le premier décrit au second cinquante-cinq villes imaginaires qu'il a visitées.
- 2023 : Marco Polo, Le Devisement du monde, Philippe Ménard, Éditions Paradigme, Orléans, 9782868785329
Poésie
- 1990 : Le poète André Velter ouvre son recueil L'Arbre-Seul par un texte sur l'Arbre-Sec, présenté comme le repère géographique au-delà duquel on prenait le risque d'affronter l'inconnu du monde et de défier les interdits religieux<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
Filmographie
Cinéma
- 1938 : Les Aventures de Marco Polo (The Adventures of Marco Polo) de Archie Mayo, avec Gary Cooper
- 1962 : Marco Polo (L'avventura di un Italiano in Cina) de Piero Pierotti
- 1965 :
- Marco Polo de Christian-Jaque, inachevé
- La Fabuleuse Aventure de Marco Polo de Denys de La Patellière et Noël Howard
- 1998 : The Incredible Adventures of Marco Polo de George Erschbamer
- 2001 : Marco Polo: Return to Xanadu de Ron Merk
- 2007 : Modèle:Lien de Kevin Connor avec Ian Somerhalder
- 2008 : The Silk Road : The Adventures of Marco Polo de Sergueï Bodrov
Télévision
- 1955 : Marco Polo épisode de Captain Z-Ro
- 1964 : Marco Polo épisode de Doctor Who avec Mark Eden
- 1972 : Marco Polo épisode 33 de The Wonderful Stories of Professor Kitzel
- 1978 : Les Voyages de Marco Polo épisode de Il était une fois… l'Homme
- 1982 : Marco Polo, mini-série en huit épisodes réalisée par Giuliano Montaldo
- 1998 : The Incredible Adventures of Marco Polo de George Erschbamer avec Don Diamont
- 2006 : La Dynastie des dragons, réalisé par Matt Codd
- 2014 : Marco Polo, série en deux saisons de dix épisodes
Spectacle
- En 1989 Jean-Louis Foulquier a adapté la vie de Marco Polo en version 'théâtrale' à Gennevilliers.
Jeux vidéo
- Il apparaît notamment comme un grand explorateur dans le jeu vidéo Civilization Revolution en 2008<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}Civilization Revolution: Great People.</ref>.
- Il est mentionné dans la saga Assassin's Creed, où il est membre de la confrérie des Assassins.
- Les voyages de Marco Polo en Asie, et notamment son séjour à la cour de Kubilai Khan, servent de toile de fond au second opus de la saga Uncharted.
Gastronomie
- Marco Polo est le nom de l'une des plus célèbres compositions de thés parfumés réalisées par la maison Mariage Frères, s'inspirant de senteurs de fleurs et de fruits de Chine et du Tibet.
Hommages
- Jardin des Grands-Explorateurs Marco-Polo et Cavelier-de-la-Salle (Paris)
- L'astéroïde {{#switch: 29457
| s = | S = [[S/Marcopolo ({{{3}}}{{#if: |{{{4}}}) {{{5}}}|) {{{4}}}}}|S/Marcopolo ({{{3}}}{{#if: |{{{4}}}) {{{5}}}|) {{{4}}}}}]] | {{#expr: 29457*1 }} = Modèle:Nobr | #default = [[29457{{#if: Marcopolo |Marcopolo|}}|29457{{#if: Marcopolo |Marcopolo|}}]] }} porte son nom.
- Le clipper canadien Marco Polo (navire) et deux autres navires ont porté ce nom, dont un célèbre paquebot et un porte-conteneurs, le CMA CGM Marco Polo.
Notes et références
Notes
Références
Annexes
Bibliographie
Éditions
- Le livre de Marco Polo, Texte intégral mis en français moderne et commenté par A. t'Serstevens, Paris, Albin Michel, 1955
- Pierre-Yves Badel, Marco Polo, La Description du Monde, Édition, traduction et présentation, Le livre de Poche, « Lettres gothiques », 1998.
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage
Ouvrages cités
- Modèle:Article
- Modèle:Article
- Modèle:Chapitre
- Modèle:Ouvrage
- Jacques Heers, Marco Polo, Fayard, 1990, 371 p., Modèle:ISBN
- Modèle:Article
- J. P. Drège, Marco Polo et la Route de la Soie, Gallimard, coll. « Découvertes Gallimard / Histoire » ([[Liste des volumes de « Découvertes Gallimard » (1re partie)|Modèle:N°]]), 1989, 192 p., Modèle:ISBN
- Alain Grandbois, Les voyages de Marco Polo, Bernard Valliquette, 1941, 229p.
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Article
- Modèle:Article
- Pierre Racine, Marco Polo et ses voyages, Paris, Perrin, 2012.
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage
- Olivier Weber, Le grand festin de l’Orient; Robert Laffont, 2004
- Olivier Weber, Sur les routes de la soie (avec Reza), Hoëbeke, 2007
- Modèle:Ouvrage
Articles connexes
- Rabban Bar Sauma un moine chrétien mongol qui fit le voyage Pékin - Paris à l'époque de Marco Polo
- Ibn Battûta, le « Marco Polo » du monde arabe au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle
- Comptoirs italiens en mer Noire et en Méditerranée
- Histoire de la Mongolie
- Voyageurs étrangers en Inde
- Arthur Christopher Moule
Autres Européens ayant rencontré le Khan au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, mais sans aller jusqu'en Chine :
- Jean de Plan Carpin accompagné de Benoît de Pologne
- Guillaume de Rubrouck
- André de Longjumeau
- Jacob of Ancona, faussaire
Famille :
- Niccolò et Matteo Polo, père et oncle de Marco Polo
Liens externes
- Modèle:Autorité
- Modèle:Dictionnaires
- Modèle:Bases
- Deux voyages en Asie au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle par Guillaume de Rubruquis et Marco Polo édité par Eugène Muller, 1888
- Paul Pelliot sur les traces de Marco Polo