Maria Schneider (actrice)
Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Cinéma (personnalité)
Maria Schneider, née le Modèle:Date de naissance à Paris et morte le Modèle:Date de décès dans la même ville, est une actrice française.
Elle est surtout connue pour son rôle de Jeanne, au côté de Marlon Brando, dans Le Dernier Tango à Paris de Bernardo Bertolucci (1972).
Biographie
Maria Hélène Schneider est née le Modèle:Date- dans le Modèle:Arrondissement<ref name="matchid">Modèle:Lien web</ref> : elle est l'enfant naturelle de Marie-Christine Schneider, mannequin aux origines roumaines reconvertie dans la tenue d'une librairie à Paris<ref name="Segrave">Modèle:Ouvrage.</ref>, et de l'acteur Daniel Gélin<ref>Maria Schneider, l'enfant perdue du cinéma, Paris-Match, juin 1978.</ref> qui, étant alors marié à Danièle Delorme, ne pouvait légalement reconnaître cette enfant adultérine. Daniel Gélin rend visite à l'enfant pendant quelque temps, puis cesse de la voir, ayant rompu avec sa maîtresse. Maria Schneider ne fait la connaissance de son père biologique qu'à l'âge de seize ans, en allant sonner à sa porte<ref>Maria Schneider, Le Monde, 5 février 2011</ref>. Elle a ensuite avec lui des relations irrégulières, allant jusqu'à dire qu'elle ne l'avait rencontré que trois fois<ref>Elle a déclaré, en 1994 : Modèle:Citation Voir Ils ont dit..., L'Humanité, 30 mars 1994.</ref>. Sa cousine Vanessa Schneider raconte, dans le livre biographique qu'elle lui a consacré en 2018, que Maria Schneider a en fait fréquenté régulièrement son père biologique à la fin de son adolescence, sans pour autant pénétrer le cercle familial. C'est Daniel Gélin qui lui fait découvrir les milieux du cinéma, en l'emmenant sur des plateaux de tournage. Leurs relations s’espacent ensuite à nouveau mais ils se retrouvent à plusieurs reprises et Maria Schneider finit par nouer des liens avec ses demi-frères et demi-sœur (qui ne découvrent son existence qu’à la sortie du Dernier Tango à Paris), notamment l'actrice Fiona Gélin<ref>Vanessa Schneider, Tu t'appelais Maria Schneider, Grasset, 2018, pages 29-31, 62 186-188, 191-192</ref>.
Enfant, Maria Schneider est délaissée par sa mère, qui mène une vie de bohème et la confie deux ans à une nourrice. Elle revient vivre à dix ans chez sa mère puis, à quinze ans, quitte le domicile familial. Elle habite quelques années chez son oncle maternel, le psychanalyste français Michel Schneider<ref>Vanessa Schneider, Tu t'appelais Maria Schneider, Grasset, 2018, pp. 27-28</ref>. Ayant arrêté sa scolarité à la même époque, elle commence à jouer au théâtre, vit d'illustrations pour des menus de restaurant, est mannequin junior pour des jeans. Sa vie change lorsque Brigitte Bardot la prend sous son aile en 1969, lors du tournage du film Les Femmes de Jean Aurel où elle est figurante<ref name="Libération">Maria Schneider se dérobe, Libération, 4 février 2011.</ref>. Elle décroche son premier rôle à l'écran dans L'Arbre de Noël de Terence Young, suivi immédiatement d'une apparition dans Madly où Alain Delon l'impose<ref name="Allociné">allocine.fr.</ref>.
Succès et scandale du Dernier Tango à Paris
Maria Schneider est approchée par Bernardo Bertolucci qui prépare Le Dernier Tango à Paris<ref>« Décès de l'actrice Maria Schneider », Le Figaro, 3 février 2011.</ref> et lui propose le rôle de Jeanne. L'actrice a 19 ans lors du tournage qui se déroule pour l'essentiel dans un appartement situé près du pont de Bir-Hakeim, à Paris. L'histoire raconte une passion charnelle entre un quadragénaire suicidaire (interprété par Marlon Brando), qui vient de perdre son épouse, et une jeune fille à l'allure adolescente<ref name="Allociné" />.
Pour Maria Schneider, les conséquences du tournage du film, et notamment de la scène simulée de sodomie (dans le salon vide de l'appartement, le quadragénaire la maintient de force au sol et utilise une motte de beurre comme lubrifiant pour la sodomiser)<ref>Modèle:Lien web.</ref> sont terribles. La scène aurait été le résultat d'un accord entre Brando et Bertolucci, sans que l'actrice ait été prévenue. Le cinéaste reconnaîtra ultérieurement qu'il s'agissait d'une forme de viol<ref name="Libération" />, et qu'il souhaitait filmer la rage véritable de la jeune femme, raison pour laquelle, d'entente avec Marlon Brando, il ne la prévient que juste avant le tournage de la scène<ref name=":0">Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Article</ref>. À ce sujet, Maria Schneider déclare six ans plus tard : Modèle:Citation<ref name="Paris Match">« Maria Schneider, l'enfant perdue du cinéma », Paris Match, juin 1978.</ref>. Mais elle a toujours conservé son admiration pour Brando, avec qui elle a continué d'entretenir une relation épistolaire<ref name="Segrave"/>. Lors d'un entretien en Modèle:Date-, elle explique : Modèle:Citation<ref name="Libération" />.
Plus de quarante ans après le tournage de la scène de sodomie, en plein mouvement #metoo, est exhumée une vidéo de Bertolucci en 2013 expliquant à la télévision néerlandaise que l'idée d'utiliser une motte de beurre leur est venue le matin même du tournage en beurrant leurs tartines<ref name=":0" />.
Après Le Dernier Tango à Paris
Au cours des années 1970, Maria Schneider travaille avec d'autres partenaires prestigieux comme Gérard Depardieu dans Violanta de Daniel Schmid, ou Jack Nicholson dans Profession : reporter de Michelangelo Antonioni.
Ce dernier film s'impose comme le point d'orgue d'une thématique de l'errance qui ne cesse d'irriguer le cinéma, à commencer par celui d'Antonioni. Maria Schneider y campe un de ses plus beaux rôles et incarne, face au reporter pirandellien que joue Nicholson, une jeunesse hors-limite et vivante.
En 1974, elle fait son coming out en révélant qu'elle est bisexuelle<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
Engagée pour tenir le rôle principal de Cet obscur objet du désir de Luis Buñuel, qui l'a choisie en voyant une photo du Dernier Tango à Paris, elle est renvoyée au bout de quelques jours de tournage, le réalisateur la trouvant peu convaincante.
Elle-même attribue, par la suite, son renvoi au producteur Serge Silberman, qui ne souhaitait pas travailler avec elle.
Cet épisode va grever sa carrière, les assurances hésitant à la prendre en charge<ref>Cet obscur objet du désir, 31 octobre 2000.</ref>,<ref>Maria Schneider - Belle et rebelle , site du festival du film de femmes de Créteil.</ref>.
En 1978, en plein tournage du film Caligula produit par Bob Guccione, elle est exclue du plateau pour avoir refusé de faire des scènes de nu.
Elle s'éloigne momentanément du monde du cinéma en raison de problèmes personnels<ref name="Paris Match" /> (dont une dépression) et rejoint une amie américaine de 28 ans dans un asile psychiatrique. Cette même année, elle part se ressourcer en Suède<ref name="Paris Match" />.
Dans un entretien en 2007, elle revient sur sa consommation de drogues à cette époque, sur ses overdoses et sur la personne qui lui a permis de décrocher : Modèle:Citation<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « I felt raped by Brando », Daily Mail, 19 juillet 2007.</ref>.
En 1980, son interprétation d'une prostituée dans La Dérobade de Daniel Duval<ref name="Allociné" /> lui vaut d’être nommée pour le César du meilleur second rôle féminin.
En 1981, Jacques Rivette lui propose pour son film Merry-Go-Round de choisir elle-même les acteurs avec qui elle va travailler, dont l'icône warholienne Joe Dallesandro<ref name="Libération" />.
Durant les années 1980, les rôles au cinéma se font moins nombreux : elle privilégie donc la télévision. Seules des personnalités iconoclastes lui font confiance, comme Mehdi Charef dans Au pays des Juliets en 1992, dans un rôle de taularde en permission. Elle fait des apparitions encore plus brèves dans Les Nuits fauves de Cyril Collard et dans Jane Eyre de Franco Zeffirelli<ref name="Allociné" />. Elle tient son dernier rôle à l'écran dans Cliente de Josiane Balasko, où elle apparaît sous les traits d'une… cliente.
Elle meurt le Modèle:Date- à l’âge de 58 ans à la maison médicale Jeanne-Garnier (Modèle:Arrondissement), des suites d'un cancer. Brigitte Bardot lui rend hommage dans un texte lu par Alain Delon, lors d'une cérémonie à l'église Saint-Roch de Paris. Incinérée au crématorium du cimetière du Père-Lachaise, ses cendres sont dispersées devant le rocher de la Vierge à Biarritz.
Postérité
Pour la rentrée littéraire de 2018, sa cousine Vanessa Schneider, grand reporter et journaliste au Monde, lui rend hommage dans le livre Tu t'appelais Maria Schneider, dans lequel elle revient notamment sur l'histoire de sa famille, sur sa carrière, sur le scandale du Dernier tango à Paris, sur ses problèmes de drogue et sur la fin de sa vie<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Le court métrage Maria Schneider, 1983 d'Élisabeth Subrin Modèle:Incise reconstitue l'interview que l'actrice accorda en 1983 à l'émission de télévision Cinéma, Cinémas. Maria Schneider est interprétée par les actrices Manal Issa, Aïssa Maïga et Isabel Sandoval<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Filmographie
Cinéma
Télévision
- 1984 : Buio nella valle de Giuseppe Fina (feuilleton)
- 1985 : A Song for Europe de Modèle:Lien
- 1987 : L'Or noir de Lornac de Tony Flaadt (série)
- 1988 : Silvia è sola de Silvio Maestranzi
- 1993 : Contrôle d'identité de Peter Kassovitz
- 1998 : Angelo nero de Roberto Rocco - Julia Mayfair
- 1998 : Il Cuore e la spada de Fabrizio Costa
- 2004 : Maigret - épisode 51 : épisode : Maigret en meublé de Laurent Heynemann
- 2008 : A.D. La guerre de l'ombre de Laurence Katrian - Donatienne Klein