Morse (animal)

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Le Morse<ref group="alpha">Le nom de l'animal prend une majuscule initiale quand le mot désigne l'espèce, mais une minuscule quand il désigne un ou plusieurs individus précis. Exemples : « le Morse est une espèce de mammifères dont la taille… » ; « de nombreux morses sont présents sur cette plage ».</ref> (Odobenus rosmarus) est une espèce de grands mammifères marins, unique représentant actuel de son genre, Odobenus, ainsi que de sa famille, celle des Odobenidae. Il possède une répartition discontinue circumpolaire dans l'océan Arctique et sa périphérie, comme le Nord de l'Atlantique ou encore la mer de Béring qui se trouve dans le Nord du Pacifique. Deux à trois sous-espèces sont distinguées par leur taille et l'aspect de leurs défenses : O. r. rosmarus trouvée dans l'Atlantique, O. r. divergens, occupant le Pacifique, et O. r. laptevi, au statut discuté, vivant en mer des Laptev.

Le Morse est parfaitement reconnaissable à ses défenses, ses moustaches drues et son allure massive. Les mâles adultes du Pacifique peuvent peser jusqu'à deux tonnes et, parmi les membres du clade des Pinnipèdes, l'espèce n'est dépassée en taille que par l'Éléphant de mer. Le Morse vit principalement dans les eaux peu profondes des plateaux continentaux, passant une part importante de son existence sur les blocs de glace ou les icebergs dérivants. De ces plates-formes, il part à la recherche de sa nourriture de prédilection, les mollusques bivalves du benthos. C'est un animal sociable, à l'espérance de vie d'environ Modèle:Nobr, et considéré comme une espèce clé des écosystèmes marins de l'Arctique.

Le Morse occupe une place importante dans la culture de nombreux peuples autochtones de l'Arctique, qui le chassèrent pour sa viande, sa graisse, sa peau, ses défenses et ses os. Aux {{#switch: et

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}}, le Morse fut l'objet d'une très forte exploitation commerciale pour sa graisse et l'ivoire de ses défenses, faisant diminuer rapidement ses effectifs. Depuis, sa population mondiale a de nouveau augmenté, bien que les populations de l'Atlantique et de la mer des Laptev restent réduites et fragmentées.

Sémantique

Étymologies

Popularisé par Buffon<ref>Modèle:CNRTL</ref>, le terme « morse » est vraisemblablement issu d'une onomatopée lapone, morssa, arrivée en français via les langues slaves<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Ouvrage</ref>. L'origine commune de ce terme est en effet facilement identifiable dans le terme морж (morž) en russe, mors en polonais, mursu en finnois mais aussi dans les langues plus méridionales comme morsa en espagnol, morsă en roumain, etc.

Fichier:Walrus on Carta Marina.jpeg
Grossière représentation d'un morse en haut, au centre droit de la Carta Marina.
Fichier:Gessner walrus.JPG
Représentation d'un morse par Conrad Gessner en 1558.

Comme dans le cas de nombreux autres animaux marins, le vieux norrois est à l'origine de termes de plusieurs langues nord-européennes. Le terme actuel norvégien (en bokmål) est Hvalross, il dérive directement du vieux norrois hrossvalr qui signifie « cheval-baleine ». Ce terme passa sous une forme juxtaposée dans les dialectes néerlandais et nord-allemands en walros et Walross<ref>Modèle:Ouvrage</ref> puis en anglais moderne sous la forme Modèle:Langue<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Define Walrus at Dictionary.com</ref>, bien que quelques sources en fassent une juxtaposition du néerlandais wal (« rivage ») et de reus ou rus (« géant »)<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien web</ref>.

La plus ancienne description connue de l'animal, du moins assez précise pour ne pas souffrir d'ambiguïté, est celle d'Olaus Magnus datant de 1539<ref name="Allen"/>, même si ce religieux scandinave est habituellement fantaisiste dans ses descriptions. Le support où l'animal est représenté est une gravure sur bois nommée Modèle:Langue. Assez peu ressemblante, l'effigie est légendée Modèle:Langue et l'animal décrit en quelques lignes dans un encart à l'angle inférieur gauche<ref group=alpha>Modèle:Citation, comme cité dans Modèle:Ouvrage.</ref>. Puisque mar est en norrois une racine désignant la mer, comme dans le terme maralmr qui désigne une herbacée des dunes sableuses, il est possible que le terme rosmarus apparu sous la plume de Olaus Magnus soit une latinisation de termes scandinaves<ref group=alpha>Il ne peut s'agir d'une racine latine, le terme marin étant marinus en latin.</ref>, cheval et mer, rosmarus signifiant alors « cheval marin »<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien web</ref>. Une autre hypothèse donnerait Modèle:Langue comme la forme latinisée d'une déformation de rosmhvalr, rosm désignant chez les Scandinaves la couleur rouge-brun et hvalr signifiant « baleine »<ref name="Allen"/>. Enfin Modèle:Langue pourrait être une latinisation du nom vernaculaire russe<ref name="Allen"/>. Ce nom est ensuite repris par de nombreux auteurs comme Conrad Gessner et enfin choisi par Carl von Linné comme dénomination spécifique de l'animal lors de sa description scientifique<ref name="Linné">Modèle:Ouvrage Modèle:Début citation blocModèle:LangueModèle:Fin citation bloc</ref> , et conservé depuis lors.

Le nom latin du genre, Modèle:Langue, vient du grec odous, signifiant « dent » et baino, signifiant « marcher », et tiré des observations de morses s'aidant de leurs défenses afin de se hisser hors de l'eau. On retrouve également cette étymologie pour les Odobenocetopsidae. Modèle:Langue pourrait se traduire par « le cheval marin marchant sur ses dents », sous réserve des origines imprécises de la dénomination spécifique.

Appellations

Fichier:Odobenus rosmarus 1771.jpg
Lithographie d'un morse en 1771.

Pour distinguer en français les deux sous-espèces principales, la sous-espèce type, Modèle:Langue, est appelée « morse de l'Atlantique » et Modèle:Langue « morse du Pacifique », en référence évidente à leurs aires de répartition respectives.

Comme chez tous les pinnipèdes, le petit est couramment appelé « veau », ainsi les mâles peuvent être nommés « taureaux » et les femelles « vaches », mais ces deux dernières appellations tiennent plus de l'anglicisme issu des termes Modèle:Langue et Modèle:Langue. Lorsque le jeune atteint l'âge de quatre mois, il est de la même manière nommé Modèle:Langue<ref name="Grands mammifères">Modèle:Ouvrage.</ref>.

L'animal conservait toujours de nombreux noms au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle « vache marine » (latinisé en Modèle:Langue), « cheval marin »<ref group="alpha">Comme dans l'Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, l'Histoire naturelle de Buffon<ref name="Histoire naturelle, générale et particulière"/> ou Le Pays des fourrures de Jules Verne.</ref> (latinisé en Modèle:Langue), « bête à grandes dents » ou encore « lamantin morse »<ref name="Gilibert">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Ouvrage</ref>,<ref name="Desmarest">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Ouvrage</ref>. Le terme de « vache de mer » est ambigu car il était à l'époque également attribué à d'autres mammifères marins comme les éléphants de mer ou comme les siréniens parmi lesquels les taxonomistes l'ont d'ailleurs classé pendant un temps.

Concernant les appellations autochtones, l'animal est appelé aivik en inuit et aivuk chez les Yupiks<ref name="ib-walrus"/>.

Description

Mensurations et particularités anatomiques

Fichier:Armand de Montlezun (1841-1914) Bacalum Morse.jpg
Un baculum de morse.
Fichier:WalrusLyd2.png
Squelette de morse montrant les canines très allongées et les palettes natatoires courtes et quadrangulaires, grâce à leurs doigts munis de griffes réduites à de simples nodules<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Bien que certains mâles isolés du Pacifique puissent peser près de deux tonnes, la plupart pèsent entre 0,8 et Modèle:Unité. Les femelles pèsent environ les deux tiers de ce poids, les morses de l'Atlantique étant globalement légèrement plus petits<ref name="Fay85"/>. La sous-espèce atlantique a également tendance à avoir des défenses plus courtes et un museau plus aplati. Le morse est la deuxième plus grande espèce de pinnipèdes, derrière les éléphants de mer<ref name="Fay85"/>. Le mâle mesure de 2,70 à Modèle:Unité de long et la femelle entre 2,30 et Modèle:Unité<ref name="ib-walrus"/>.

Ses yeux, petits et noirs, sont placés haut de chaque côté de son crâne presque cubique, au museau court et large. Son cou est massif et sa queue très courte est souvent cachée par un repli de peau<ref name="ib-walrus"/>. Comme les phoques, il ne possède pas d'oreille externe et son corps est conique<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Ouvrage</ref>.

Les mâles possèdent un grand baculum, os du pénis appelé « oosik » chez les inuits, tubulaire et creux atteignant les Modèle:Nobr de longueur, soit le plus grand de tous les mammifères, aussi bien par sa longueur absolue que par sa longueur relative, c'est-à-dire par rapport à la taille de l'animal<ref name="Fay85"/>,<ref name="pratique.fr"/>. Les testicules se trouvent à l'intérieur du corps. La femelle présente deux paires de tétines<ref name="Histoire naturelle, générale et particulière"/>,<ref name="Desmarest"/>.

Locomotion

Le morse partage certaines caractéristiques avec les otaries (Otariidae) et les phoques (Phocidae). Ses palettes natatoires, appelées improprement nageoires, sont garnies de cinq doigts<ref name="Gilibert"/>. Comme les otariidés, il peut orienter les nageoires postérieures vers l'avant et se déplacer à quatre pattes, mais il reste globalement maladroit sur la terre ferme<ref name="ROMM - morse"/>. Lors de la nage, il rappelle davantage les phocidés, se propulsant en ondulant de son corps plutôt qu'à l'aide de ses nageoires<ref name="Fay85"/>. Les nageoires antérieures mesurent le quart de la longueur totale, les nageoires postérieures étant de quinze centimètres plus courtes<ref name="angelfire"/>. Il nage généralement à une vitesse de Modèle:Nobr, mais peut atteindre Modèle:Nobr<ref name="Larousse">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien web</ref>.

Les mâles, et plus rarement certaines femelles, possèdent au-dessous de la gorge deux poches d'air qui peuvent se gonfler d'une cinquantaine de litres d'air<ref name="Handbuch des Nordpazifiks"/>. Elles leur servent de caisses de résonance pour leurs vocalisations ou de flotteurs, leur permettant même de se tenir verticalement dans l'eau tout en dormant<ref name="Terre sauvage n°32"/>.

Denture

Modèle:Article général

Fichier:Walrus tusk.jpg
Coupe d'une défense de morse
C : Cément
PD : Dentine primaire
SD : Dentine secondaire
Les fissures du cément se propagent vers l'intérieur de la dent.
Fichier:WalrusBreathing.jpg
Morse sortant sa tête par un trou dans la glace, qui lui permet de respirer entre deux plongées. Île Saint-Laurent, mer de Béring.

La principale caractéristique du morse réside dans ses longues défenses, exclusivement composées d'ivoire, le plus pur après celui des éléphants<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien web</ref>. Ces canines très allongées peuvent atteindre une longueur d'un mètre pour un poids allant jusqu'à Modèle:Unité<ref>Modèle:Ouvrage</ref>, même si elles ne dépassent généralement pas Modèle:Nobr<ref name="Terre sauvage n°32">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Article</ref>. On les trouve chez les deux sexes, celles des mâles étant plus longues et plus droites, ainsi que de section plutôt aplatie alors que celles des femelles plus courtes et plus courbées ont une section plutôt ronde<ref name="Larousse"/>,<ref name="ib-walrus">Modèle:Pdf{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien web</ref>. Elles sont constituées de deux couches de dentine entourées de cément, et commencent à percer chez les jeunes dès l'âge de six mois, sortant du repli labial à l'âge d'environ deux ans<ref name="Larousse"/>, et cessent leur croissance quand l'individu a environ 15 ans, même si elles peuvent chez certains mâles ne jamais cesser de grandir<ref name="ib-walrus"/>. Ces défenses, qui perdent leur revêtement d'émail lors de la jeunesse de l'animal<ref name="Espinoza & Mann">Modèle:Pdf{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien web</ref>, sont souvent parcourues de fissures et viennent même à se briser chez les vieux individus.

Les défenses sont un peu plus longues et épaisses chez les mâles, chez lesquels elles sont signes extérieurs de puissance et de dominance : les mâles les plus forts aux défenses les plus grandes dominent généralement les groupes sociaux, ou combattent en cas d'équivalence. Avec ces longues dents, les morses peuvent également se hisser hors de l'eau après les avoir plantées dans la glace<ref name="Fay82">Modèle:Article</ref>. Modèle:Formule dentaire On a longtemps supposé que ces défenses étaient utilisées pour déterrer les proies des fonds marins. Mais l'étude de l'abrasion des défenses indique que celles-ci traînent simplement dans les sédiments lorsque le bord supérieur du museau est utilisé pour creuser, et qu'elles ne s'usent alors que dans leur partie supérieure<ref name="Ray06">Modèle:Article</ref>. Les individus aux défenses cassées peuvent donc continuer à s'alimenter<ref name="Terre sauvage n°32"/>.

Le reste de la denture est rarement complet, mais les dents arrondies avoisinant les Modèle:Nobr sont également constituées d'ivoire<ref name="Espinoza & Mann"/>. C'est principalement celui-ci, considéré comme l'un des plus beaux qui soient, qui valut à l'animal une chasse d'abord autochtone puis plus généralisée.

Vibrisses

Fichier:Walrus45.JPG
Les moustaches longues et drues d'un spécimen en captivité.

Modèle:Article général De nombreux poils épais et rigides entourent les défenses (vibrisses mystaciales), donnant au morse son apparence moustachue caractéristique. Il peut y avoir de 400 à Modèle:Nobr réparties en 13 à Modèle:Nobr mesurant trois millimètres de diamètre<ref name="Larousse"/> pour Modèle:Nobr de longueur, mais celles-ci sont beaucoup plus courtes à l'état sauvage, s'usant constamment lors de la recherche de nourriture<ref name=Kastelein1990>Modèle:Article</ref>. Les vibrisses sont reliées à des muscles et sont donc érectiles<ref name="Terre sauvage n°32"/> ; elles sont alimentées en sang et innervées, ce qui en fait un organe très sensible permettant au morse d'être capable de distinguer au toucher des formes de Modèle:Nobr d'épaisseur pour Modèle:Nobr de largeur<ref name=Kastelein1990/>, et repoussent chaque année<ref name="ADW">Modèle:Harvsp</ref>.

Peau et graisse

Modèle:Article général Excepté les vibrisses, la pilosité du morse est réduite à une fourrure répartie de manière très éparse, aux poils longs d'un centimètre, et l'animal semble presque glabre, le fœtus seul étant poilu<ref name="Terre sauvage n°32"/>. La peau imperméable<ref>Modèle:PdfModèle:Article</ref>, très ridée et épaisse de plusieurs centimètres le protège de la glace ou des pierres aux arêtes vives, et atteint les Modèle:Nobr d'épaisseur autour du cou et des épaules des mâles, chez qui elle peut également prévenir des blessures lors de combats. La couche de graisse sous-cutanée, ou lard, mesure jusqu'à Modèle:Nobr d'épaisseur et le morse craint moins le froid que les excès de chaleur, qu'il évacue à l'aide de ses nageoires hautement vascularisées<ref name="Terre sauvage n°32"/>. Chez un morse en bonne santé, la graisse représente un tiers du poids, soit près de Modèle:Nobr<ref name="Histoire naturelle, générale et particulière"/>,<ref name="angelfire">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien web</ref>.

Les jeunes morses sont brun foncé voire rougeâtres et pâlissent, virant au brun-cannelle au fur et à mesure de leur vieillissement. Les vieux mâles, en particulier, deviennent presque roses et la couleur peut servir à fournir une estimation grossière de l'âge. Les vaisseaux sanguins de la peau se contractant dans l'eau froide, le morse peut paraître presque blanc lorsqu'il nage et reprend sa couleur sombre voire rosit au soleil<ref name="Handbuch des Nordpazifiks">Modèle:Pdf{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien web</ref>. Les mâles ont pour caractère sexuel secondaire d'importants nodules, en particulier autour du cou et des épaules<ref name="Fay82"/>, où persistent également chez les mâles aguerris les cicatrices de combats passés. La face ventrale est généralement plus sombre que le dos.

Perceptions par les sens

Modèle:Article général À cause de leur régime alimentaire ciblant des proies inféodées au plancher marin, la vue est probablement moins bien développée que chez les autres pinnipèdes qui ont à chasser des proies mouvantes. Le sens tactile est notamment assuré par les vibrisses, la peau épaisse étant particulièrement peu sensible. L'ouïe est bien développée tout comme l'odorat, permettant la communication entre mères et petits, ou pour repérer à distance un prédateur. On ne connait pas la réelle importance du goût pour le choix de la nourriture, même si le morse a des préférences évidentes. Les papilles gustatives sont moins nombreuses mais plus grosses que celles des mammifères terrestres<ref name="ib-walrus"/>.

Écologie et comportement

Alimentation

Fichier:Mya arenaria.jpg
Modèle:Langue, un mollusque dont se nourrissent les morses.

Le morse affectionne les eaux peu profondes du plateau continental où il prospecte dès l'aube le fond de la mer, souvent en groupes de dix à quinze individus, en partant d'un bloc de glace lui servant de plate-forme<ref name="Fay85"/>. Il est nettement moins pélagique que les autres pinnipèdes, mais ses plongées, bien que moins profondes en moyenne, avoisinent tout de même Modèle:Nobr et peuvent durer près d'une demi-heure<ref>Modèle:Article</ref>, même si la moyenne n'excède guère dix minutes<ref name="Larousse"/>. Le record de plongée mesuré chez la sous-espèce atlantique était de Modèle:Nobr de profondeur<ref name="ROMM - morse">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien web</ref>. Pour trouver sa nourriture, il peut s'éloigner jusqu'à deux kilomètres des côtes lorsque les risques de se retrouver prisonnier sous la glace sont trop grands<ref name="Larousse"/>.

Le morse a un régime alimentaire diversifié et opportuniste, se nourrissant de plus de soixante genres d'organismes marins, comprenant crevettes, crabes, vers tubicoles, coraux mous, tuniciers, concombres de mer, divers mollusques et petits poissons<ref>Modèle:Article</ref>. Sa source d'alimentation de prédilection reste toutefois les mollusques bivalves du benthos, en particulier myes, palourdes, mais aussi coques, clams ou bucardes qui constituent 60 à 80 % de son régime alimentaire<ref name="Terre sauvage n°32"/>. Il part en quête de nourriture deux fois par jour et peut consommer jusqu'à 400 palourdes par jour, soit Modèle:Nobr de nourriture et 3 à 6 % de son poids<ref name="ib-walrus"/>.

Fichier:Odobenus rosmarus head.jpg
Reconstitution d'un morse dénichant ses proies.

Il déniche ses proies sur le plancher marin à l'aide de ses vibrisses et chasse le sable en créant un courant à l'aide de sa nageoire ou en propulsant un puissant jet d'eau avec sa bouche<ref>Modèle:Article</ref>. Une fois le terrain nettoyé, le morse casse les bivalves entre ses nageoires ou aspire la chair en plaquant ses puissantes lèvres sur l'organisme et en reculant rapidement sa langue dans sa bouche, comme un piston, créant un vide<ref name="ADW"/>. Son palais particulièrement voûté, permet une aspiration efficace.

À côté de sa consommation de nombreux organismes, sa méthode de recherche de nourriture a un grand impact périphérique sur les communautés benthiques. Elle est une source de bioturbation du plancher de la mer, libérant des nutriments dans toute la colonne d'eau et encourageant le mélange et la circulation de nombreux organismes, ce qui accroît la dispersion du benthos<ref name="Ray06"/>. Leur voracité pourrait quant à elle avoir un impact négatif non négligeable sur les bancs de bivalves à reconstitution lente, et donc sur l'ensemble de la faune se nourrissant de ceux-ci<ref name="Terre sauvage n°32"/>.

Des restes de phoques ont déjà été retrouvés en quantité non négligeable dans l'estomac de morses du Pacifique, mais l'importance de ces mammifères dans l'alimentation des morses reste débattue<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Quelques rares exemples de prédation sur les oiseaux de mer ont été rapportés, en particulier sur le Guillemot de Brünnich (Modèle:Langue)<ref>Modèle:Article</ref>. Enfin, le morse peut se montrer cannibale, notamment envers les nouveau-nés, ou encore charognard, consommant carcasses de cétacés<ref name="Larousse"/>, de congénères, d'ours polaires ou même de chiens de traîneau<ref name="Pozi">Modèle:Article</ref>.

Parasites et maladies

La peau du morse peut héberger de nombreux types de parasites, comme ceux suceurs de sang du sous-ordre des Modèle:Langue, et les acanthocéphales. Certains nématodes sont des parasites internes des plus courants. Une étude portant sur les Modèle:Langue a trouvé les larves du parasite, et notamment celles de l'espèce Modèle:Langue, chez 2,4 % des Modèle:Nombre étudiés : alors que les autres pinnipèdes et les cétacés ne sont que des porteurs occasionnels, le morse est un porteur vital pour le parasite, avec une prévalence de 0 à 9,4 %. Ses habitudes charognardes en font un vecteur particulièrement privilégié de la trichinellose<ref name="Pozi"/>, inoffensive pour l'animal mais un fléau pour les autochtones qui consomment la viande de morse crue<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien web</ref>.

Les infections bactériennes contractées par les nageoires ou les yeux mènent rapidement à la perte de poids précédant la mort de l'individu, comme cela a notamment été étudié pour le genre Modèle:Langue. L'impact des infections virales causées par les calicivirus et le morbillivirus est encore largement inconnu.

Comportement social et prédateurs naturels

Fichier:Лежка моржей на острове Нортбрук.jpg
Une colonie sur l'île Northbrook.

Les morses sont extrêmement grégaires, les plus sociables des pinnipèdes. Ils forment souvent de grands groupes comptant de quelques centaines à quelques milliers d'individus<ref name="Larousse"/>, où les individus se collent et se frottent les uns aux autres, peut-être afin de supprimer les parasites. La communication de la colonie se fait par beuglements et grognements<ref name="Terre sauvage n°32"/>. Ces derniers pourraient même s'entendre jusqu'à Modèle:Unité de distance<ref name="nature.ca"/>. La hiérarchie est édictée par les mâles les plus imposants et aux plus belles défenses, trônant au centre du groupe<ref name="Larousse"/>, mais les comportements en vue de la reproduction et l'organisation au sein d'un groupe varient quelque peu entre les populations du Pacifique et de l'Atlantique. De plus les sexes sont généralement séparés en dehors de la saison de reproduction, les femelles remontant vers le nord<ref name="Handbuch des Nordpazifiks"/>. Les jeunes mâles n'ayant pas encore atteint leur maturité sexuelle se regroupent généralement, en périphérie du gros de la colonie. Certains individus sont vigilants pour le reste du groupe, donnant l'alerte en cas de danger en sifflant, auquel cas tous les morses se réfugient dans l'eau<ref name="Larousse"/>.

Grâce à sa taille imposante, le morse n'a que deux prédateurs naturels : l'orque (Modèle:Langue) et l'ours blanc (Modèle:Langue)<ref name="nature.ca">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien web</ref>,<ref name="eol"/>. Il ne constitue cependant pas une grosse part du régime alimentaire de ceux-ci. L'ours polaire peut chasser le morse en se précipitant dans les groupes formés sur les plages, et consomme les individus écrasés ou blessés dans la panique, en général jeunes ou infirmes<ref>Modèle:Article</ref>,<ref name="pratique.fr"/>. Cependant, un morse même blessé reste un adversaire redoutable pour un ours blanc, et les attaques directes sont rares. De plus, les membres d'une colonie peuvent s'unir pour faire face à un prédateur et secourir un congénère. Ainsi seuls les individus se tenant éloignés du groupe sont réellement susceptibles d'être victime d'un ours<ref name="Larousse"/>.

Reproduction

Fichier:Walrus - Kamogawa Seaworld - pup -2.jpg
Jeune morse dans un parc d'attractions marin du Japon.
Fichier:Walrus giving pup a ride.jpg
Jeune se baignant sur le dos de sa mère dans le Nord de la mer de Béring.

De la parade à l'accouplement

Les mâles atteignent leur maturité sexuelle dès l'âge de Modèle:Nobr, mais ne se reproduisent généralement pas avant leur développement complet, vers Modèle:Nobr<ref name="Fay85"/>, pour pouvoir commencer à disputer les femelles aux autres mâles de la colonie. Le rut a lieu de janvier à avril, et les mâles diminuent alors leur consommation de nourriture de façon spectaculaire. Les femelles ovulent dès l'âge de 4 ou Modèle:Nobr<ref name="Fay85"/>. Elles connaissent plusieurs œstrus, entrant en chaleur en fin d'été ainsi que vers février, mais les mâles sont uniquement fertiles en février ; le potentiel de fécondité en été est inconnu. L'accouplement a lieu de janvier à mars, mais plus généralement en février.

Les populations du Pacifique adoptent un comportement relativement placide, où les mâles se regroupent dans l'eau autour des blocs de glace où s'entassent les femelles en œstrus et se concurrencent en prestations vocales<ref>Modèle:Article</ref>, utilisant leurs poches d'air pharyngiennes pour produire des sons de cloche ou des cliquetis qui séduiront les femelles ou impressionneront les concurrents<ref name="Terre sauvage n°32"/>. Les femelles les rejoignent, et les partenaires s'accouplent alors dans l'eau<ref name="Fay82"/>. Chez la sous-espèce atlantique, un mâle possède généralement un harem composé d'une vingtaine de femelles, sur lequel il veille jalousement. Les vocalisations sont moins utilisées, et les mâles se montrent très territoriaux, combattant tout rival, l'abandon d'un des protagonistes ou le premier sang versé suffisant généralement à clore la lutte<ref name="Terre sauvage n°32"/>. Les plus faibles ne se reproduiront pas, et la pratique masturbatoire est observée<ref name="Terre sauvage hors-série">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Article</ref>.

De la gestation au sevrage

La gestation dure de quinze à seize mois durant lesquels la femelle augmente son alimentation de 30 à 40 %<ref name="ib-walrus"/>. Les trois ou quatre premiers mois, l'embryon suspend son développement et demeure sous forme de blastocyste, avant de s'implanter dans l'utérus. Cette stratégie d'implantation différée, forme de diapause, est fréquente chez les pinnipèdes et optimise à la fois la saison des amours et celle des naissances. Son évolution fut déterminée par les conditions climatiques qui favorisent la survie des nouveau-nés<ref>Modèle:Article</ref>, et son rythme est probablement en partie régi par le photopériodisme<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien web</ref>. Le petit perd son lanugo trois mois avant de naître. La mise-bas a lieu durant la migration du printemps, d'avril à juin. La mère accouche sur la terre ferme ou sur la banquise d'un seul petit, les jumeaux étant rares. Le petit, parfois appelé « veau », pèse entre 50 et Modèle:Nobr<ref name="pratique.fr"/>, pour une moyenne de Modèle:Nobr et une longueur proche du mètre<ref name="ROMM - morse"/>. Le veau est gris argenté avec les nageoires gris foncé, mais prend au bout d'une à deux semaines une couleur brune<ref name="ib-walrus"/>, subissant une seconde mue au début de son premier été extra-utérin<ref name="Larousse"/>, puis muera toutes les fins d'été pour les mâles, ou de manière plus espacée pour les femelles<ref name="ib-walrus"/>. Il est apte à nager dès sa naissance. Le lait maternel est composé de 60 % d'eau, 30 % de matières grasses et 5 à 10 % de protéines, et peut-être complété de nourriture solide dès le sixième mois. En captivité, les petits consomment environ neuf litres de lait par jour, mais dans la nature ce volume n'a pas été évalué<ref name="ib-walrus"/>. À l'âge d'un an, le petit pèse déjà Modèle:Nobr<ref name="Terre sauvage n°32"/>.

Les petits se retrouvant orphelins peuvent parfois être adoptés<ref name="ADW"/>. Les mères s'occupent des petits pendant plus d'un an avant le sevrage, mais les jeunes peuvent passer jusqu'à trois à cinq ans aux côtés de leur mère<ref name="Fay82"/>. Le jeune forme ensuite son propre groupe et intègre les grands rassemblements aux alentours de ses Modèle:Nobr. Dans la nature, les morses vivent entre 20 et Modèle:Nobr<ref>Modèle:Article</ref>. La stratégie de reproduction du morse est différente des autres pinnipèdes : les femelles s'occupent de leur petit exceptionnellement longtemps, et étant donné que l'ovulation est stoppée jusqu'au sevrage du petit, elles donnent naissance au maximum tous les deux ans, la fréquence diminuant avec l'âge, faisant du morse le pinnipède au taux de reproduction le plus faible<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Répartition et habitat

Fichier:Odobenus rosmarus distribution.png
Carte de répartition du Morse, vue centrée sur le pôle Nord. Les terres sont en sombre, l'Alaska, le Canada et le Groenland sont sur la gauche, de haut en bas.

Répartition géographique

La plus grande partie de la population du Pacifique passe l'été au nord du détroit de Béring, dans la mer des Tchouktches et dans la mer de Beaufort, entre l'est de la Sibérie, près de l'île Wrangel, et le nord de l'Alaska. Certains mâles, moins nombreux, passent l'été dans le golfe d'Anadyr, sur la rive sud de la péninsule Tchouktche et dans la baie de Bristol à l'ouest de la péninsule d'Alaska. Au printemps et en automne, ils se rassemblent dans le détroit de Béring, rejoignant le golfe d'Anadyr depuis la côte ouest de l'Alaska. Ils passent l'hiver dans la mer de Béring, le long de la rive orientale de la Sibérie, au sud, jusqu'à la partie nord de la péninsule du Kamtchatka, et le long de la rive sud de l'Alaska<ref name="Fay85"/>. Un spécimen fossile vieux de vingt-huit mille ans a été dragué dans la baie de San Francisco, indiquant que le morse du Pacifique vivait loin vers le sud au cours de la dernière glaciation<ref>Modèle:Article</ref>.

La population de la sous-espèce type, comprenant moins de membres, occupe l'Arctique canadien, le Groenland, le Svalbard et la partie occidentale de l'Arctique russe. On estime qu'il y a huit sous-populations, principalement distinguées par leurs répartitions géographiques et leurs déplacements. Cinq vivent à l'ouest du Groenland et les trois autres à l'est<ref>Modèle:Article</ref>.

La population isolée de Laptev est confinée à longueur d'année dans les régions centrales et occidentales de la mer du même nom, dans les régions les plus à l'Est de la mer de Kara, et dans les régions les plus à l'ouest de la mer de Sibérie orientale.

Très rarement, de rares morses isolés – souvent de jeunes mâles – sont observés dans les îles britanniques. Ainsi, un mâle surnommé « Wally » est vu pour la première fois en mars 2021 dans le comté de Kerry en Irlande<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Arctic walrus off Ireland's coast proves a rare sighting », BBC News, 15 mars 2021.</ref>, au pays de Galles<ref>Modèle:Lien web.</ref>, en Cornouailles à Padstow en mai 2021<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Wally the walrus: Arctic animal spotted for first time in Cornwall », BBC News, 20 mai 2021.</ref> puis descendant aux Sables-d'Olonne et à La Rochelle<ref>« La Rochelle : le morse arrivé vendredi semble avoir repris sa route », Sud Ouest, 30 mai 2021.</ref> en France avant d'aller jusqu'à Bilbao en Espagne<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Steven Heaney, « Cork, Kerry, France and Spain: Wally the Walrus has captured attention all over Europe », The Irish Examiner, 21 août 2021.</ref> pour revenir en Irlande à la fin de l'été<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Wally the walrus to get his own pontoon », BBC News, 20 août 2021.</ref>. Un autre individu est vu en à Dieppe en France<ref>« Un morse s’installe brièvement dans un port de Normandie, un événement très rare », AFP-Sud Ouest, 19 novembre 2022.</ref> puis dans l'Hampshire dans le sud-est de l'Angleterre avant de remonter vers le nord de l'Angleterre à Scarborough durant l'hiver 2022-2023<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Thor: Walrus sighting at Calshot beach extremely rare, expert says », BBC News, 13 décembre 2022.</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Jane Clinton, « Thor the walrus filmed returning to the sea at Scarborough », The Guardian, Modèle:1er janvier 2023.</ref> . Été 2022, deux morses ont été observés, l'un dans la mer Baltique jusqu'au golfe de Finlande<ref>News.err.ee 5 July 2022</ref>,<ref>Yle News 15 July 2022</ref> ainsi qu'un autre à Oslo en Norvège<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Freya the 600kg walrus causes a stir in Norway », BBC News, 26 juillet 2022.</ref>.

Répartition passée

Le Morse a disparu d'Islande aux alentours du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle à la suite de l'installation des Vikings<ref name="Barrett">Modèle:Article.</ref>. Il a disparu de l'île aux Ours au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle<ref name = "Barrett"/>.

Historiquement, les populations ont également été observées bien plus au sud, en Amérique du Nord jusqu'en Acadie et les îles de la Madeleine et en Europe jusque sur les côtes des Pays-Bas, des îles Britanniques et de Belgique<ref name="Larousse"/>,<ref name="Histoire naturelle, générale et particulière"/>.

Autrefois, le morse de l'Atlantique vivait au sud jusqu'au cap Cod et se trouvait en grand nombre dans le golfe du Saint-Laurent, particulièrement aux Îles de la Madeleine. Il est même probable que l'archipel des Îles de la Madeleine abritaient autrefois le plus gros troupeau de morses au monde, soit autour de 200 000 individus. En effet, en 1765, Samuel Holland et Peter Frederick Haldimand ont écrit un rapport détaillant la chasse aux morses aux Îles de la Madeleine et ils ont laissé des estimations sur la taille du troupeau. Sur la seule île du Corps-mort, ils estiment qu'il y avait 100 000 morses, voire même plus. Aux Rochers aux Oiseaux, il y avait entre 30 et 40 000 individus. Malheureusement, la chasse intensive, pratiquée du 16e siècle jusqu'au 18e siècle, a complètement anéanti cette énorme population. Aucun morse n'a été vu aux Îles de la Madeleine depuis 1799. En Modèle:Date-, le Modèle:Langue liste la population de morses de l'Atlantique du Nord-Est du pays (Québec, Nouveau-Brunswick, Nouvelle-Écosse, Terre-Neuve et Labrador) comme ayant disparu du Canada<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien web</ref>.

Biotope et migrations

Fichier:Walrus on Togiak National Wildlife.jpg
Un petit groupe de morses en Alaska.

Sa capacité de plongée étant limitée, le morse est dépendant des eaux peu profondes et aux berges couvertes de glace pour lui permettre d'aller chercher ses proies benthiques favorites. Il peut supporter des températures allant de Modèle:Unité à Modèle:Unité, restant dans l'eau lorsque la température excède cette valeur<ref name="ib-walrus"/>.

En dehors de la saison des amours et de gestation, c'est-à-dire à la fin de l'été et en automne, les morses forment des colonies de plusieurs dizaines de milliers d'individus sur les plages ou les affleurements rocheux. Ils sont contraints à suivre tour à tour l'expansion puis le recul de la banquise, les femelles et les jeunes demeurant sur la glace en toute saison, les mâles reproducteurs préférant passer l'été sur les côtes et îlots rocheux<ref name="eol">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien web</ref>. La migration peut être longue et spectaculaire. À la fin du printemps et en été, par exemple, plusieurs centaines de milliers de morses du Pacifique migrent de la mer de Béring à la mer des Tchouktches à travers l'étroit détroit de Béring<ref name="Fay82"/>. Souvent les mâles restent dans le Sud, seuls les femelles et les jeunes migrant. Certains individus peuvent parcourir plus de trois mille kilomètres par an<ref name="Larousse"/>.

Taxinomie

Descriptions et systématique

Fichier:Walrus by Peter Simon Pallas.jpg
Représentation d'un Morse, par Peter Simon Pallas en 1811, légendé « Modèle:Langue ».

Le morse a été décrit pour la première fois en 1758 par le naturaliste suédois Carl von Linné dans la dixième édition de son Systema naturæ, sous le protonyme latin de Modèle:Langue<ref name="Linné"/>. En 1762, Mathurin Jacques Brisson place l'animal dans le genre Modèle:Langue. En 1766 paraît la douzième édition du Systema naturae, dans laquelle Linné déplace l'animal aux côtés des lamantins dans le genre Trichechus, sous le nom de Modèle:Langue<ref name="Linné 12">Modèle:Ouvrage</ref>, n'adoptant pas le genre Modèle:Langue de Brisson. D'autres taxons du genre Modèle:Langue, créés pour désigner le morse, ajouteront à la confusion. De son côté, Giovanni Antonio Scopoli crée en 1777 pour cet animal le genre Modèle:Langue<ref name="Miller"/>, quelquefois attribué à Morten Thrane Brünnich<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien web.</ref>, que Theodore Nicholas Gill inclut en 1866 dans une certaine famille des Modèle:Langue, et Carl Jakob Sundevall nomme en 1860 le genre Modèle:Langue. Enfin, il existe d'autres taxons placés dans le genre Modèle:Langue correspondant parfois à l'espèce ou bien à une sous-espèce particulière ainsi que quelques cacographies<ref group="alpha">On pourra relever le Modèle:Langue dérivé en Modèle:Langue<ref name="Pallas"/> ou en Modèle:Langue<ref name="Miller"/>,<ref name="Allen"/>, ainsi que Modèle:Langue parfois orthographié Modèle:Langue.</ref>. Tous ces taxons sont dorénavant considérés comme synonymes de l'espèce ou d'une sous-espèce particulière, mais non valides, comme les noms binomiaux listés ci-après :

Binômes désuets, synonymies et taxons incertains

Histoire évolutive

Fichier:Pleistocene walrus.jpg
Fossile femelle de la fin du Pléistocène.

Le morse est un mammifère de l'ordre des Modèle:Langue. Il est l'unique survivant de la famille des Modèle:Langue, qui constituait l'une des trois lignées de l'ancien sous-ordre des pinnipèdes, aux côtés des Modèle:Langue et des Modèle:Langue. Ce sous-ordre est globalement considéré comme ne formant pas un clade monophylétique, c'est-à-dire que ses représentants ne descendraient pas d'un ancêtre unique. Des récentes études génétiques suggèrent que les trois familles descendent d'un ancêtre du sous-ordre des Modèle:Langue, et peu éloigné de celui des ours modernes<ref name=Lento1995>Modèle:Article.</ref>. Une incertitude demeure cependant quant à savoir si au sein du sous-ordre, lesquels des odobenidés ou des phocidés ont divergé en premier des otariidés<ref name=Lento1995/>, bien qu'une étude de synthèse de données moléculaires de 2006 suggère que les phocidés ont été les premiers à diverger<ref name=Arnason06>Modèle:Article</ref>. Les Modèle:Langue constituaient il y a 10 millions d'années une famille plus répandue que tous les autres pinnipèdes et aux formes variées<ref name="Larousse"/>, comprenant au moins une vingtaine d'espèces<ref>Modèle:Article</ref>. La caractéristique distinctive principale de ses membres était le développement d'une méthode d'alimentation par aspiration et jet d'eau ; les défenses sont une caractéristique spécifique des seuls Modèle:Langue.

Sous-espèces

Fichier:Pacific Walrus by Elliot.jpg
Représentation de 1872 d'un Morse du Pacifique, par Henry Wood Elliott (1846-1930). Les deux défenses « divergentes » sont ici mises en valeur.
Fichier:Walruses supspecies by skull.jpg
Crânes des deux sous-espèces généralement reconnues : O. r. rosmarus à gauche et O. r. divergens à droite.

Deux sous-espèces sont unanimement reconnues : le morse de l'Atlantique, Modèle:Langue (Linnaeus, 1758), la sous-espèce type, relativement petite ; le morse du Pacifique, Modèle:Langue (Illiger, 1815), sous-espèce plus grosse et massive, Modèle:Langue venant du latin, signifiant « tournant indépendamment » et fait allusion à l'orientation des défenses. Les différences génomiques entre les sous-espèces de l'Atlantique et Pacifique indiquent un flux génétique très restreint, mais une séparation relativement récente, qu'on estime remonter à entre 500 000 et Modèle:Nombre<ref name=Hoelzel2002>Modèle:Ouvrage</ref>. Ces dates coïncident avec l'hypothèse selon laquelle le morse aurait évolué depuis un ancêtre des climats subtropicaux ou tropicaux, dont une partie se serait retrouvée isolée dans l'océan Atlantique, et se serait progressivement adaptée aux conditions plus froides de l'Arctique, tandis que l'autre périclitait pour finalement disparaître<ref name=Hoelzel2002/>. De là, le morse aurait pu coloniser à nouveau le Pacifique nord durant les périodes de forte glaciation du Pléistocène, en empruntant le passage séparant les deux Amériques du temps de la Pangée<ref name="Arnason06"/>, près du Panama actuel. Modèle:Langue<ref name="MSW">Modèle:Harvsp</ref> ainsi que certains biologistes russes<ref>Modèle:Article</ref> considèrent la population isolée dans la mer des Laptev comme une troisième sous-espèce, Modèle:Langue (Chapskii, 1940), de taille intermédiaire à celle des deux autres sous-espèces<ref name="ib-walrus"/>. Les auteurs qui réfutent la validité de cette sous-espèce ont discuté de son appartenance à l'une ou à l'autre des deux autres sous-espèces<ref name="Fay85">Modèle:PdfModèle:Article</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>, mais une étude génétique de 2008 a rapproché les populations de Laptev de la sous-espèce du Pacifique<ref>Modèle:Article</ref>.

Fichier:Ivoire de morse collection Maulny.jpg
ou }}Modèle:S mini siècle }}. Spécimen chassé dans l'Ouest du Groenland. Collection Musée vert, muséum d'histoire naturelle du Mans

Le morse et l'Homme

Menaces et conservation

Chasse au morse

Modèle:Double image verticale Historiquement, les Vikings furent les premiers Européens à chasser le morse pour son ivoire. Ils trouvaient les animaux en nombre au Groenland et autour de la mer Blanche, et utilisaient leur « or blanc » pour fabriquer divers objets de luxe tels que des peignes, des crucifix ou des pièces de jeu d'échecs<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Article</ref>. L'exploitation est telle que les morses chassés sont au fil du temps de plus en plus petits et vivent de plus en plus au nord<ref name="Barrett" />.

Le morse fut fortement exploité par les chasseurs de phoques et de baleines américains et européens pour sa graisse et son ivoire. Aux {{#switch: et

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}}, plusieurs milliers de morses étaient tués chaque année. L'animal vivait jusqu'au cap Cod et dans le golfe du Saint-Laurent, où il n'est plus aujourd'hui que sporadique<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien web</ref>. En effet, au cours des {{#switch: et

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}}, les populations de morses du Labrador sont exterminées, poussant l'homme à aller les chasser de plus en plus loin. Entre 1861 et 1863, moins d'un millier de morses sont tués, pour l'exportation de Modèle:Unité d'ivoire par an<ref name="Larousse"/>. En 1867 lorsque les Américains achètent l'Alaska aux Russes, l'exploitation de l'animal s'accélère : de 1869 à 1879 ce sont douze mille morses qui alimentent chaque année le marché mondial. À la fin du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, les autorités américaines freinent la chasse, mais les populations connaissent un maigre répit : en effet vers 1930, c'est l'URSS qui entame à son tour la chasse de l'animal. De 1925 à 1931, on a estimé que sur les seules côtes de l'île de Baffin au Canada, environ cent soixante-quinze mille morses furent tués, et bien que ce chiffre soit contesté<ref>Modèle:Article</ref>, il n'en reste pas moins que les populations atlantiques furent menées au bord de l'extinction<ref>Modèle:Article</ref>.

La sous-espèce du Pacifique ne fut victime de la chasse que plus tard, et ses effectifs n'ont pas frôlé de seuil critique, les États-Unis et la Russie ayant pris des mesures protectrices afin de reconstituer les populations dès les années 1960. La chasse commerciale des morses est désormais interdite dans toute l'aire de répartition de l'animal.

Statut de conservation

Il est classé à partir de 1996 par l'UICN en LC (préoccupation mineure), en 2008 son statut est revu et changé en DD (données insuffisantes). En 2016 son statut est de nouveau modifié, il est alors classé VU (vulnérable)<ref name="UICN">Modèle:Harvsp, consulté en 2010.</ref>. Le dernier recensement global de morses du Pacifique, par voie aérienne, date de 1990 et estimait l'effectif de la sous-espèce à deux cent mille individus<ref>Modèle:Article</ref>,<ref>Modèle:Pdf{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien web</ref>. La population du morse de l'Atlantique, qui s'est moins bien remise de son passé malheureux, est beaucoup plus petite. Bien qu'il soit difficile d'avoir de bonnes estimations, la population totale est probablement inférieure à vingt mille individus<ref>Modèle:Article</ref>,<ref>Modèle:Pdf{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien web</ref>. L'Modèle:Langue ne considère l'espèce ni « menacée » ni « en danger ». L'état russe classe cependant le morse du Pacifique comme « en déclin » et les populations de la mer de Laptev comme « rares »<ref name=MNRRF/>, car elles ne comptent que de cinq à dix mille individus<ref name=MNRRF>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien web</ref>. Le COSEPAC, organisme canadien, considère le morse de l'Atlantique comme au statut « préoccupant »<ref>Modèle:Pdf{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien web</ref>. Enfin, le commerce mondial de l'ivoire de morse est soumis aux restrictions dictées par l'annexe III de la CITES et ne provient que des morses tués par les autochtones, quand il n'est pas utilisé pour l'artisanat local<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien web</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien web</ref>.

La chasse du morse est réglementée par des plans de gestion des ressources en Russie, aux États-Unis, au Canada et au Danemark (comprenant le Groenland) et par les représentants des communautés de chasseurs respectives. Chaque année, de quatre à sept mille morses du Pacifique sont tués en Alaska et en Russie dans un cadre alimentaire, dont 42 % d'animaux blessés ou égarés<ref name="Garlich-Miller">Modèle:Article</ref>. Seules plusieurs centaines de morses sont abattues chaque année autour du Groenland et dans l'Est du Canada, les populations atlantiques étant numériquement plus faibles et donc plus fragiles<ref>Modèle:Article</ref>. L'impact de cette chasse est difficile à mesurer étant donné l'imprécision des données démographiques et des paramètres tels que la fécondité et la mortalité<ref name="Garlich-Miller"/>. Aux États-Unis, le morse est protégé par le Marine Mammal Protection Act (MMPA).

Menaces actuelles

Fichier:PolarBearWalrusTuskCarving.jpg
Une défense de morse gravée en 1940 par des artisans Tchouktches et représentant l'attaque de morses par des ours blancs. L'objet est aujourd'hui exposée au musée régional de Magadan, en Russie.

Les Tchouktches, les Yupiks et les Inuits<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien web</ref> continuent de tuer de petits nombres de morses vers la fin de chaque été. Cette chasse fait partie de leurs traditions, et toutes les parties du morse sont utilisées<ref>Modèle:Pdf{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien web</ref> : la viande, souvent conservée, est une importante source de nourriture pour l'hiver ; les nageoires sont mises à fermenter et sont stockées comme un mets délicat jusqu'au printemps<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref name="Larousse"/> ; défenses et os forment une matière première dans l'artisanat et étaient même autrefois utilisés dans la fabrication d'outils ; l'huile (ou la graisse) servait au chauffage et à l'éclairage ; la peau dure était utilisée pour fabriquer corde et revêtements des maisons et bateaux ; les intestins permettaient la confection de parkas imperméables, les vibrisses peuvent même servir de cure-dents. Le long os pénien, localement appelé oosik était également, comme ceux d'autres mammifères, utilisé par les autochtones pour fabriquer étuis à couteau et piquets de tente<ref name="pratique.fr">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien web</ref>. Certaines de ces utilisations se sont perdues avec l'arrivée de technologies de remplacement, mais la viande de morse constitue toujours une part importante de l'alimentation locale, couvrant près de la moitié des besoins en protéines aux côtés des viandes de phoques barbus, phoques annelés et des cétacés<ref>Modèle:Article</ref>,<ref>Modèle:Article</ref>. Parallèlement le braconnage pour le précieux ivoire persiste toujours<ref name="Larousse"/>.

Les effets du réchauffement climatique planétaire sont plus préoccupants. La surface et l'épaisseur de la banquise a atteint des niveaux exceptionnellement bas depuis le début du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle. Le morse a besoin de cette glace, notamment pour la mise-bas et lors des regroupements en colonies pour la période de reproduction. Le recul de la banquise sur la mer de Béring entraîne la régression des zones de repos proches des secteurs d'alimentation. Il a aussi pour effet de forcer les femelles allaitantes à faire de plus longs trajets pour s'alimenter, et donc de laisser leurs veaux plus longtemps seuls, ce qui a pour effet d'augmenter le stress nutritionnel chez les jeunes et ainsi de diminuer les taux de reproduction<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien web</ref>. La réduction de surface de la glace côtière est également impliquée dans l'augmentation substantielle du nombre de morses morts par écrasement, victimes d'une foule qui doit s'entasser de plus en plus le long des rivages de la mer des Tchouktches, entre l'Est de la Russie et l'Ouest de l'Alaska<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien web</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien web</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien web</ref>. De même la hausse des températures de la mer est susceptible d'avoir un impact sur les proies du morse. Toutefois, les données climatiques sont insuffisantes pour faire des prévisions fiables sur l'évolution démographique de l'espèce. Enfin des effets plus directs de l'action de l'Homme sont à considérer, comme la surpêche mais surtout les catastrophes environnementales et la pollution marine telles que les marées noires : cette pollution cause des problèmes de santé par inhalation des vapeurs ou des irritations par contact cutané, mais induit également l'accumulation des hydrocarbures lourds au fond de la mer, et donc dans les peuplements de bivalves, réduisant d'autant les zones de prospection du morse<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien web</ref>. Enfin, il convient de mentionner le dérangement des colonies de morses par l'homme, notamment la pollution sonore, comme les bateaux, semant la panique dans les colonies, ou comme les aéroports et le bruit de leurs avions<ref name="ROMM - morse"/>.

Aspects culturels

Durant le Moyen Âge, la similarité de sonorité entre les termes latins morsus, mors i.e. la mort, et mordere i.e. mordre a donné une réputation de monstre terrifiant à l'animal<ref name="Allen"/>.

Peuples autochtones

Fichier:Ivorymasks.jpg
Masques en ivoire de morse fait par des artisans tchouktches.

Le morse joue un rôle important dans la religion et le folklore de nombreux peuples de l'Arctique. La peau et les os sont utilisés dans certaines cérémonies et l'animal figure dans nombre de légendes. Par exemple, dans une version tchouktche du mythe répandu du Corbeau créateur du monde, le corbeau Kutkh récupère le soleil et la lune en séduisant la fille d'un mauvais esprit. Le père en colère pousse celle-ci du sommet d'une haute falaise et, tombant dans l'eau, elle se transforme en un morse. Selon diverses légendes, les défenses sont formées soit par les traces du mucus nasal de la jeune fille en pleurs ou par ses longues tresses<ref name="Bogoras">Modèle:Article</ref>. Ce mythe tchouktche est peut-être lié à celui de la vieille femme à tête de morse régnant au fond de la mer, qui est lui-même lié à la déesse inuite Sedna. Tant dans la péninsule Tchouktche qu'en Alaska, les aurores boréales sont considérées comme le monde particulier où vivent ceux que la violence a tués, les rayons changeants représentant les âmes des défunts jouant comme au ballon avec la tête d'un morse<ref>Modèle:Article</ref>. Un autre conte esquimau narre la lutte entre le morse et le renne : le premier se vantait de pouvoir tirer le cervidé dans l'eau, mais, s'attachant l'un à l'autre par une corde autour de leur taille, c'est le renne qui tira le morse au loin vers l'intérieur des côtes<ref name="Bogoras"/>.

De nombreux peuples arctiques, tel les Tchouktches et les Inuits du Canada, utilisent les défenses de morse pour la confection d'objets d'arts en ivoire, ainsi que des armes, artisanat profondément ancré dans leurs traditions.

Dans l'art et la culture populaire

Fichier:Attaque de morses.JPG
« Navigateurs attaqués par des morses », 1872.

La « bête à grande dents », comme l'appelaient les marins, a longtemps été décrite comme un danger pour les embarcations. L'animal était, aux yeux des peuples autochtones de l'Arctique, le plus dangereux de tous<ref name="Terre sauvage n°32"/>. Il eut en effet la réputation de s'aider de ses défenses afin de faire chavirer les petits bateaux, parfois même en groupes, tout en mugissant, et poursuivant autant que possible les embarcations<ref name="Le monde de la mer">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Ouvrage</ref>, comme le narre par exemple le navigateur hollandais Zorgdrager<ref name="Histoire naturelle, générale et particulière">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Ouvrage</ref>. Pourtant l'animal est plutôt calme et relativement insensible à la présence humaine, même si des cas de confrontations ont été observés<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Fichier:Briny Beach.jpg
Illustration de 1871 par John Tenniel pour le poème de Lewis Carroll Le Morse et le Charpentier.

En raison de son apparence facilement reconnaissable, de sa carrure, de ses moustaches et défenses très distinctives, le morse apparaît également dans les cultures populaires d'autres peuples, notamment dans la littérature enfantine anglaise. Les représentations de morses restées célèbres sont toujours des personnages de second rôle.

En littérature et au cinéma, son apparition la plus connue est peut-être celle du poème fantaisiste de Lewis Carroll intitulé Le Morse et le Charpentier (Modèle:Langue dans sa version originale), figurant dans son roman de 1871 intitulé De l'autre côté du miroir (Modèle:Langue). Ce poème, où l'antihéros éponyme utilise sa ruse pour manger un grand nombre d'huîtres, est également repris dans le film d'animation des studios Disney de 1951 Alice au pays des merveilles. Bien que Carroll décrit le morse consommant les mollusques bivalves des littoraux et des estrans, ceux-ci ne constituent en réalité qu'une partie insignifiante de son alimentation, même en captivité<ref>Modèle:Article</ref>.

Fichier:The Soviet Union 1971 CPA 4040 stamp (Walrus).jpg
Morse sur un timbre de 1971 de l'Union soviétique.

Wally Walrus, un personnage des dessins animés de la Walter Lantz Productions est devenu aussi célèbre. Le morse apparaît également dans la littérature dans un des épisodes du Livre de la jungle de Rudyard Kipling intitulé Le phoque blanc (Modèle:Langue), où il est décrit comme le Modèle:Citation<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Ouvrage</ref>. Toujours dans la littérature, Wal Russ, est le compagnon de Rocket Raccoon, créé par Bill Mantlo et Keith Giffen dans les premiers comics où ce dernier apparaît, originaire d'Halfworld il s'agit d'un inventeur bricoleur qui remplace ses défenses par des prothèses en tout genre (tournevis, perceuse ou pistolet laser). Dans La Petite Sirène 2 : Retour à l'océan de Disney, apparait un morse nommé Flash. On le retrouve également dans la chanson chez les Beatles et leur Modèle:Langue (en français Je suis le Morse) inspiré du poème de Lewis Carroll, ou en philatélie sur de nombreux timbres, notamment édités par les gouvernements canadiens mais également par l'U.R.S.S., la Bulgarie ou encore le Mali<ref name="WRMS">Modèle:Harvsp</ref>.

L'expression « moustache de morse » est utilisée pour désigner les moustaches importantes et broussailleuses, comme celles du joueur de hockey Lanny McDonald ou du professeur Horace Slughorn, personnage fictif de la saga Harry Potter.

Certains spécimens de morses ont également acquis une certaine célébrité, comme Antje, mascotte de la Modèle:Langue qui logeait au Tierpark Hagenbeck, parc zoologique de Hambourg, ou encore Tanja, morse femelle du zoo de Hanovre euthanasiée en 2007 à 33 ans, car souffrant de sa vieillesse.

Notes et références

Notes

Modèle:Références

Références

Modèle:Traduction/Référence Modèle:Références

Annexes

Modèle:Autres projets

Articles connexes

Références taxinomiques

Liens externes

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