deux espèces du genre Hucho, qui vivent dans le bassin du Danube ainsi qu'en Sibérie;
une espèce du genre Salmo, qui vit dans le nord de l'océan Atlantique et son bassin versant.
La majorité des saumons remontent (autrefois par millions) les rivières vers les sources pour aller pondre (anadromie). La plupart des adultes meurent après la ponte. Leurs millions de cadavres ainsi que les saumons mangés par les animaux sauvages (ours notamment<ref>Gende SM, Quinn TP, Willson MF. Consumption choice by bears feeding on salmon. Oecologia. 2001;127: 372–382. Modèle:PMID </ref>) lors de leur remontée sont une source importante d'oligoéléments d'origine marine, favorable à la biodiversité<ref name=Plos2019> Marlene A. Wagner MA & Reynolds JD (2019) increase forest bird abundance and diversity| PLOS du 06 février | https://doi.org/10.1371/journal.pone.0210031 |Financements : Natural Sciences and Engineering Research Council and the Tom Buell BC Leadership Chair endowment funded by the Pacific Salmon Foundation and the BC Leading Edge Endowment Fund ; publié en licence ouverte : https://creativecommons.org/licenses/by/4.0/</ref>. Après l'éclosion en eau douce, les jeunes migrent vers l'océan jusqu'à leur maturité sexuelle. D'autres sont exclusivement dulçaquicoles, soit en raison d'un isolement géographique (saumons des Grands Lacs, saumons Kokanee ou Ouananiche), soit parce qu'ils fréquentent des bassins fluviaux de très grande taille (bassins du Danube, de la Volga, de la Petchora, de la Iana et de l'Amour).
Il était autrefois très commun dans une grande partie de l'hémisphère nord. Depuis la révolution industrielle et agricole, les populations de saumons sauvages sont en régression constante. Il a aujourd'hui quasiment disparu de l’océan Atlantique<ref>Modèle:Lien web</ref>.
En 2013, Modèle:Unité spécialistes du saumon nord-atlantique ont alerté les représentants de Modèle:Unité, de Modèle:Unité intergouvernementales et de Modèle:Unité non-membres du traité sur la situation toujours plus critique de l'espèce, avec même Modèle:Citation<ref name=nasco2013>NASCO, communiqué de presse (2013), International Conference Highlights the Precarious Situation Facing Wild Atlantic Salmon ; Synthèse des conclusions du Modèle:30e annuel de NASCO, réuni à Drogheda (Irlande) du 4 au 7 juin 2013 (PDF, 2 pages) {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}</ref>. Le bilan (régression continue des populations sauvages) est similaire côté pacifique pour Modèle:Unité de saumon, bien que les populations relictuelles y soient un peu mieux conservées qu'en Europe.
La plupart des saumons mis sur le marché et consommés sont désormais issus de piscicultures ; le saumon fait l'objet d'un élevage spécifique (salmoniculture) de plus en plus intensif et industrialisé.
Frais ou fumé, il est très apprécié de nombreux restaurateurs et consommateurs. Sa pêche fait partie des pêches sportives.
Le mot vient du latinsalmonem, accusatif de salmo<ref>Modèle:CNRTL</ref>, dont l'origine est incertaine ; salmo et son cousin salar (qui désignait la truite) pourraient provenir d'un mot gaulois<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Modèle:Colonnes
Origines
La péninsule du Kamtchatka est considérée comme le lieu d'origine d'une partie importante des saumons de l'océan Pacifique. On y trouve aussi le plus grand lieu de reproduction du saumon rouge d'Eurasie.
Le saumon est « anadrome » (migrateur pour se reproduire), amphibiotique (adapté à la vie dans deux milieux aquatiques), potamotoque (il se reproduit en rivière) et thalassotrophe (il grandit en mer) : il naît en eau douce en eaux courantes près des sources, puis descend instinctivement jusqu'à la mer où il vit Modèle:Unité, puis retourne dans le fleuve dans lequel il est né (phénomène dénommé « Homing ») pour frayer (se reproduire) et généralement mourir après la ponte (certaines populations de quelques espèces peuvent cependant passer toute leur vie en eau douce).
Ce cycle implique de profondes modifications physiologiques permettant une adaptation au large gradient de salinité auquel chaque individu doit s'adapter de sa naissance à sa mort. Il implique aussi une capacité (hormonale et de perception des modifications environnementales) lui permettant de migrer à la saison convenant le mieux à la « montaison » et à la reproduction<ref>Crossin GT, Hinch SG, Cooke SJ, Cooperman MS, Patterson DA, Welch DW, Hanson KC, Olsson I, English KK, Farrell AP (2009), Mechanisms influencing the timing and success of reproductive migration in a capital breeding semelparous fish species, the sockeye salmon Physiol Biochem Zool. Nov-Dec 2009 ; 82(6):635-52 (résumé)</ref>. Le suivi de biomarqueurs de stress chez des populations différentes remontant des cours d'eau différents montre des différences entre populations, avec un niveau de stress souvent corrélé avec le taux d'échecs dans la montaison et à la mortalité lors de celle-ci.
Les reproducteurs meurent habituellement après la ponte, mais quelques mâles du saumon royal ou saumon chinook tout comme le saumon atlantique (Salmo salar) retournent en mer et participent une seconde fois à la reproduction. Poussé par son instinct, chaque saumon parcourt des milliers de kilomètres et remonte même de tout petits ruisseaux. Certains franchissent des cascades de trois mètres ou traversent des routes en profitant des inondations<ref>Modèle:VideoSaumons traversant une route inondée en remontant contre le courant, Canada, 2010</ref>.
Même en l'absence d'obstacle physique et hors de la prédation naturelle, de nombreux poissons meurent durant la remontée<ref>Hinch SG, Cooke SJ, Farrell AP, Miller KM, Lapointe M, Patterson DA. (2012), Dead fish swimming: a review of research on the early migration and high premature mortality in adult Fraser River sockeye salmon Oncorhynchus nerka ; J Fish Biol. 2012 Jul; 81(2):576-99. Epub 2012 Jun 25.</ref>, probablement parce qu'affaiblis ou perturbés par la pollution de l'eau, en raison d'une pollution génétique (croisement avec des saumons d'élevages qui se sont enfuis dans la nature) et/ou en raison de difficultés de régulation osmotique<ref>Shrimpton JM, Patterson DA, Richards JG, Cooke SJ, Schulte PM, Hinch SG, Farrell AP (2005), Ionoregulatory changes in different populations of maturing sockeye salmon Oncorhynchus nerka during ocean and river migration J Exp Biol. 2005 Nov; 208(Pt 21):4069-78</ref>.
Une fois sur le lieu de ponte (la frayère), la femelle creuse des dépressions dans le gravier avec sa queue. Quand elle pond, le mâle émet son sperme. Les saumons forment des couples, le mâle cherchant à éloigner les autres mâles de la femelle. La femelle recouvre ensuite les œufs de graviers, les mettant ainsi à l'abri des prédateurs, avant de mourir (comme le mâle en général).
Les œufs pondus à l'automne passent l'hiver dans le gravier, oxygénés par l'eau froide et courante. L'éclosion a lieu en mars ou en avril, selon la température. Les alevins s'enfouissent alors un peu plus profondément dans le gravier, ce qui leur évite d'être emportés lors de la débâcle printanière. Ils y demeurent Modèle:Unité, se nourrissant du contenu de leur sac vitellin. Fin avril, début mai, les alevins émergent du gravier et commencent à s'alimenter de plancton et larves d'insectes. Ils fréquentent les endroits où la rivière est peu profonde et le courant important (radiers, sub-affleurements…).
Ils profitent alors de la nourriture indirectement issue du « recyclage » des cadavres (nécromasse) de leurs géniteurs. Les bactéries et microchampignons prolifèrent en biofilms riches en oligoéléments rapportés de la mer (dont iode, qui eux-mêmes alimentent des microinvertébrés et/ou des macroinvertébrés dulcicoles qui seront la nourriture des alevins<ref name=Wipfli1998>Wipfli M.S, Hudson J & Caouette J (1998) Influence of salmon carcasses on stream productivity: response of biofilm and benthic macroinvertebrates in southeastern Alaska, USA. Canadian Journal of Fisheries and Aquatic Sciences, 55(6), 1503-1511</ref>. Les cadavres de saumons géniteurs étaient autrefois si nombreux que les vertébrés nécrophages ne pouvaient en consommer qu'une petite partie. On a comparé en Alaska le biofilm naturel et la biomasse de macroinvertébrés d'un cours d'eau où étaient venus pondre environ Modèle:Unité adultes et une partie du cours d'eau situé en amont de la frayère<ref name=Wipfli1998/>. En aval de cette dernière et après la mort des reproducteurs, la masse sèche de biofilm était Modèle:Unité plus élevée qu'en amont de la frayère<ref name=Wipfli1998/>, et la densité totale en macroinvertébrés était jusqu'à Modèle:Unité supérieure dans les zones enrichie par les cadavres de saumons<ref name=Wipfli1998/>. Dans ce cas, (saumons morts à demi-immergés dans une eau peu profonde et bien oxygénée), ces macroinvertébrés benthiques d'eau douce étaient principalement des moucherons chironomidés, des éphémères (BaetisetCinygmula) ainsi que des perles<ref name=Wipfli1998/>.
À la fin du premier été, les alevins mesurent environ Modèle:Unité et sont nommés « tacons » ; très semblables physiquement à leurs cousines les truitelles, qui fréquentent les mêmes habitats.
Après un à deux ans les jeunes saumons d'environ Modèle:Unité sont prêts à s'en aller en mer. Il semblerait que c'est à ce moment, durant la smoltification (acquisition de la capacité à vivre en milieu salé) que le saumoneau mémorise l'odeur et le goût de sa rivière.
Lors des crues du printemps les pré-smolts ou smolts dévalent vers la mer. Certains, trop en retard, n'iront pas au-delà de l'estuaire, leur capacité à vivre en mer ayant disparu, ils resteront en eau douce une année supplémentaire et partiront enfin en mer en temps opportun.
Les juvéniles peuvent arriver relativement précocement en mer (ils ne pèsent alors que Modèle:Unité) avant même le plein développement de leurs adaptations physiologique à la vie en mer (par rapport à d'autres salmonidés anadromes). Ils vivent alors plutôt dans les deux premiers mètres de la colonne d'eau (eaux souvent un peu moins salées en aval des estuaires)<ref>Pêches et Océans Canada (Gouvernement du Canada) Pou Du Poisson ; R et D en aquaculture au Canada de 2011, consulté 2013-10-31</ref>. Ils sont alors très voraces et grandissent rapidement (jusqu'à un doublement mensuel de sa masse corporelle chez le saumon rose en mer les deux premiers mois, après quoi le saumon est parfaitement adapté à la vie en mer). Le juvénile est habituellement très résilient aux maladies infectieuses et même aux parasitoses par le pou du saumon, dont il se débarrasse facilement aux stades copépodites<ref>Les stades de croissance chez le copépode</ref> (Modèle:4e du pou du saumon).
Les saumons sont capables de parcourir des centaines de kilomètres en remontant des rivières. En France, le Salmo salar atlantique de Loire-Allier parcourt presque Modèle:Unité pour atteindre les frayères du Haut-Allier). La construction de grands barrages modernes a coupé de nombreux cours d'eau, mais des échelles à saumon ont peu à peu été installées pour permettre aux migrateurs de franchir ces obstacles. Une mortalité par épuisement à cause d'une mauvaise qualité de l'eau et d'obstacles encore trop difficiles à franchir (et parfois d'une faible profondeur d'eau à l'approche des frayères) est notablement élevée ; dans la nature et plus encore dans certains cours d'eau artificialisés, ceux qui réussissent à remonter sont souvent blessés (bouche, abdomen...). Dans les zones sauvages nord-américaines, la prédation par les ours, lynx, loups, aigles pêcheurs et autres animaux lors de la remontée était également autrefois très importante, mais elle restait très faible au regard du nombre total de géniteurs. Elle jouait probablement un rôle en matière de sélection naturelle.
Capacités d'orientation du saumon
Elles fascinent les hommes depuis longtemps. Comme les scientifiques américains, les Européens ont tenté de comprendre comment les saumons retrouvent leur route à travers des miles d'océan, pour revenir vers leur rivière natale.
Il semble qu'en mer, les saumons, comme d'autres poissons (ou les tortues de mer) puissent s'orienter grâce au magnétisme terrestre et à des points de repère célestes. Une équipe de scientifiques de l'université d'État de l'Oregon, a Corvallis a vérifié en 2013 cette corrélation. Cela a été démontré à la suite d'une série d'expériences à l'écloserie du Centre de recherche d'Oregon (Oregon Hatchery Research Center), dans le bassin de la Modèle:Lien. Les chercheurs ont exposé des centaines de saumons juvéniles (ou tacons) à des champs magnétiques différents. Le poisson a répondu à ces « déplacements magnétiques simulés » en nageant dans la bonne direction. Modèle:Citation bloc
Pour tester cette hypothèse, les chercheurs ont construit une grande plate-forme avec des fils de cuivre s'étendant horizontalement et verticalement autour du périmètre. En faisant parcourir un courant électrique dans les fils, les scientifiques ont pu créer un champ magnétique et contrôler à la fois l'intensité et l'angle d'inclinaison du terrain. Ils ont mis ensuite le saumon juvénile de Modèle:Unité dans des seaux de Modèle:Unité et, après une période d'acclimatation et de suivi, photographié la direction dans laquelle ils nageaient.
On a longtemps pensé que chaque saumon retrouvait l'endroit où il était né et y revenait pour se reproduire. Des études basées sur le marquage ou la génétique ont confirmé ceci au milieu des années 1970<ref>Scholz AT, Horrall RM, Cooper JC, Hasler AD. Imprinting to chemical cues: the basis for home stream selection in salmon. Science. 1976 Jun 18;192(4245):1247-9. (ncbi.nlm.nih.gov )</ref>, et il a été confirmé en 2010 que ce comportement (scientifiquement étudié depuis les années 1950<ref name=Ueda2010/>) était permis par une mémorisation) de nature « olfactive » du cours d'eau<ref name=Ueda2010>Ueda H (2010), Physiological mechanism of homing migration in Pacific salmon from behavioral to molecular biological approaches ; Gen Comp Endocrinol. 2010-02-06 (résumé)</ref>. Le saumon peut en quelque sorte mémoriser le « goût » de l'eau et de son environnement natal, pouvant retrouver la source un peu comme un chien suit une trace olfactive.
Comme chez d'autres espèces sociables ou grégaires, on a montré que les phéromones (certaines ayant même été identifiées<ref>Dittman, A. H., & Quinn, T. P. (1994). Avoidance of a putative pheromone, 17α, 20β-dihydroxy-4-pregnene-3-one, by precociously mature chinook salmon (Oncorhynchus tshawytscha). Canadian journal of zoology, 72(2), 215-219.</ref>) jouent un rôle important chez les saumons, notamment pour le comportement sexuel, les réactions d'alarme et les effets de groupe, mais aussi pour le « homing » (retour instinctif vers le lieu de naissance pour aller pondre)<ref>SAGLIO, P. (1979). Interactions sociales chez les poissons: les phéromones (exposé présenté au séminaire INRA/CSP de février 1979). Bulletin Français de Pisciculture, (273), 173-184 (résumé).</ref>. Modèle:Refnec.
Vitesse de nage
Chez le smolt
La vitesse et les comportements de nage affectent la vitesse de dévalisons des smolts vers la mers, leur temps de transit, le choix de l'itinéraire et leurs chances de survie dans les écosystèmes aquatiques complexes<ref name=HollemanAl2022/>.
Chez le saumon quinnat (Oncorhynchus tshawytscha), la télémétrie acoustique bidimensionnelle combinée à un modèle hydrodynamique tridimensionnel a récemment (publication 2022) permis de mieux comprendre le comportement de « nage d'émigration » (dévalaison), in situ. Les vitesses de nage étaient centrées autour d'environ 2 longueurs corporelles par seconde et associées à des comportements de rhéotaxie positive, de rhéotaxie négative, de nage latérale et de transport passif. Le mouvement latéral augmentait en journée et la rhéotaxie positive augmentait en fonction des vitesses hydrodynamiques locales<ref name=HollemanAl2022>Modèle:Article</ref>.
Chez l'adulte
Selon Kreitmann (1932), parmi les poissons d'eau douce, le saumon est l'un des plus rapides<ref>Kreitmann, L. (1932). La vitesse de nage des poissons. Bulletin Français de Pisciculture, (54), 186-197 (extrait de la Modèle:1re)</ref> (derrière l'esturgeon), il peut littéralement nager contre le courant dans une lame d'eau homogène d'une chute d'eau.
Tous les saumons sont doués d'importantes capacités de saut, pouvant dépasser les Modèle:Unité<ref>de Lachadenède (Inspecteur général honoraire des Eaux et Forêts), P. (1958). Les gaves. Les saumons. Les échelles. Bulletin Français de Pisciculture, (190), 13-24.</ref> chez le saumon atlantique voire nettement plus chez certaines espèces de la zone pacifique. Cette capacité est cependant pondérée par l'âge du saumon, sa santé (des parasitoses ou maladies virales, ou intoxications, etc. peuvent l'affaiblir) ainsi que par le type d'obstacle (hauteur de chute, pente…) et la configuration du cours d'eau et remous qui précède l'obstacle. Fréquemment le saut lui-même est précédé de tentatives d'esquives de l'obstacle ou par de puissants sauts verticaux Modèle:Citation<ref>De Bouville, R. D. D. (1930). Observations sur le saut du saumon. Bulletin Français de Pisciculture, (25), 5-8. extrait (Modèle:1re)</ref> donnant l'impression que l'animal observe l'obstacle avant de le franchir, mais il reste difficile d’interpréter ce qui se passe dans le cerveau de l'animal à ce moment. Chez certaines espèces de poissons, de brutaux sauts verticaux hors de l'eau semblent aussi être des réactions au stress. Selon Thioulouze (1979), le comportement du saumon semble être modifié par Modèle:Citation<ref>Thioulouze (79), cité par R Cuinat (1987), voir bibliographie ci-dessous</ref>.
Face à un obstacle, les sauts semblent être plus ou moins aléatoires, ce qui pourrait être un comportement limitant la prédation (par des ours par exemple). Cuinat a estimé (en 1987) que la diversité des comportements des saumons lors de la remontée et face aux obstacles pouvait être Modèle:Citation, par exemple dans le comportement du saumon dit « Loire-Allier »<ref>Cuinat, R. (1987). Comportement migratoire du saumon Loire-Allier: le problème des obstacles. La Houille Blanche, (1-2), 89-98 (résumé).</ref>.
Parfois des lamproies fixées sur la peau du saumon « profitent » en quelque sorte du saut pour remonter plus facilement vers le haut du bassin versant.
Il a été constaté qu'une infection par les poux du saumon induit, chez le jeune saumon en train de grossir en mer, une tendance à revenir prématurément en eau douce (semble-t-il pour se débarrasser de ces poux)<ref name=Webster2007/>, mais aussi une modification de comportement se manifestant par une nette augmentation (environ Modèle:Nb plus) de la fréquence des sauts effectués par ces jeunes saumons (par rapport aux saumons du même âge non infectés)<ref name=Webster2007>Webster, S. J., Dill, L. M., & Butterworth, K. (2007). The effect of sea lice infestation on the salinity preference and energetic expenditure of juvenile pink salmon (Oncorhynchus gorbuscha). Canadian Journal of Fisheries and Aquatic Sciences, 64(4), 672-680.</ref>.
Le saumon, source de nutriments rares et facteur de biodiversité
Une étude récente (2019) a confirmé que dans un bassin versant, la biomasse de saumon sauvages est étroitement liée à la densité et à la diversité des oiseaux de ce bassin versant, mais aussi à la composition de la forêt (et/ou, naturellement à la taille du bassin)<ref name=Plos2019/>.
Le saumon ayant un impact sur les taxons terrestres (même dans des habitats fortement dégradés<ref>Merz JE, Moyle PB. Salmon, wildlife, and wine: marine-derived nutrients in human-dominated ecosystems. Ecol Appl. 2006;16: 999–1009. Modèle:PMID </ref>, et aussi dans des habitats récemment restaurés<ref>Tonra CM, Sager-Fradkin K, Morley SA, Duda JJ, Marra PP. The rapid return of marine-derived nutrients to a freshwater food web following dam removal. Biol Conserv. 2015;192: 130–134.</ref>) les auteurs de cette étude soulignent la force et l'importance des effets transfrontalier. Le caractère de grand migrateur de l'espèce participe au fonctionnement de processus écopaysagers à grande échelle qui soutiennent les fonctions des écosystèmes concernés. Les interactions transfrontalières permises par les saumons devraient être mieux pris en compte par la gestion écosystémique<ref>Reimchen TE. Diverse Ecological Pathways of Salmon Nutrients Through an Intact Marine-terrestrial Interface. 2017; 350–368.</ref>,<ref> Fisheries and Oceans Canada. Canada’s Policy for Conservation of Wild Pacific Salmon. Fisheries (Bethesda). 2005</ref>,<ref> Price K, Roburn A, MacKinnon A. Ecosystem-based management in the Great Bear Rainforest. For Ecol Manage. Elsevier B.V.; 2009;258: 495–503</ref>,<ref>Xiang H, Zhang Y, Richardson JS. Importance of Riparian Zone: Effects of Resource Availability at Land-water Interface. Riparian Ecol Conserv. 2017;3: 1–17</ref>. Les castors et leurs barrages peuvent aussi favoriser le maintien de vastes zones humides et de cours d'eau propices à l'alimentation des jeunes saumons.
Des évaluations de l'état des populations sont régulièrement faites ou mises à jour. Elles sont globales<ref>World Wildlife Fund (2001). The Status of Wild Atlantic Salmon: A River by River Assessment. Oslo, Copenhagen and Washington, D.C.: WWF-Norway, WWF-U.S. and WWF European Freshwater Program.</ref> ou plus « régionales »<ref>ex : Government of Ireland (1988). The Environmental Assessment (Salmon Farming in Marine Waters) Regulation 1988. Dublin: The Stationery Office Limited.</ref>, voire ne concernent qu'un fleuve ou une section de cours d'eau.
Tous les bilans convergent et montrent que pour chaque espèce de saumon sauvage, les populations semblent en voie de régression préoccupante depuis plusieurs décennies, sur toute leur aire naturelle de répartition ou sur une très grande partie de cette aire, en dépit des efforts faits pour leur faciliter la remontée des cours d’eau et limiter la pollution industrielle et urbaine des cours d’eau. En Amérique du Nord, partout les saumons semblent notamment plus nombreux à périr en mer avant même la remontée dans les cours d'eau.
Chez la plupart des espèces de saumons, l'essentiel des reproducteurs meurent à proximité de la frayère, juste après la ponte et sa fécondation. Cette mortalité est normale, et joue probablement un rôle très positif pour l'espèce (les nutriments remontés de la mer (phosphore, (magnésium, (iode, etc.) par les saumons reproducteurs, puis libérés à partir de leurs cadavres dans le haut du bassin versant joue un rôle a priori important pour la survie des jeunes). Ce qui est préoccupant est que de trop nombreux reproducteurs potentiels meurent anormalement et bien avant cela, soit lors de leur dévalaison, puis en mer, ou lors durant la remontaison. Ils meurent ou ne retrouvent pas leur rivière pour des raisons diverses et encore mal comprises, mais souvent non explicables par un manque de réserve énergétique<ref>Cooke SJ, Hinch SG, Crossin GT, Patterson DA, English KK, Healey MC, Shrimpton JM, Van Der Kraak G, Farrell AP (2006), Mechanistic basis of individual mortality in Pacific salmon during spawning migrations ; Ecology. Juin 2006 ; 87(6):1575-86 (résumé)</ref>,<ref>Crossin GT, Hinch SG, Cooke SJ, Cooperman MS, Patterson DA, Welch DW, Hanson KC, Olsson I, English KK, Farrell AP (2009), Mechanisms influencing the timing and success of reproductive migration in a capital breeding semelparous fish species, the sockeye salmon ; Physiol Biochem Zool. Nov-Dec 2009 ; 82(6):635-52.</ref>.
À titre d'exemples :
après le constat (en 2009) de la poursuite d'un déclin régulier des « stocks » de saumons rouges du fleuve Fraser depuis au moins Modèle:Unité et sans amélioration apportée par l'interdiction totale de la pêche en 2007 et 2008, la Colombie britannique a créé une Commission d'enquête sur le déclin des populations de saumon rouge du fleuve Fraser, dite commission Cohen (du nom du Juge Bruce Cohen qui la préside)<ref name=CommissionCohenCa2011/>. Peut être grâce à ces Modèle:Unité de fermeture de la pêche, les saumons étaient spectaculairement plus nombreux à remonter en 2010. Cette enquête est accompagnée de Modèle:Unité de recherche portant sur les parasitoses, les contaminants des saumons, l'Écologie du fleuve et l'état des unités de conservation du saumon rouge, l'écologie marine de l'espèce (encore mal connue), les impacts des fermes salmonicoles sur le saumon sauvage, les effets cumulatifs, l'impact de la pression de pêches et de la gestion halieutiques, les effets de la prédation sur le saumon, les effets du dérèglement climatique, la dynamique de production, l'état des connaissances et de la gestion au MPO, l'analyse de l'Habitat d'espèce du saumon dans le cours inférieur du fleuve Fraser et en amont dans le détroit de Géorgie<ref name=CommissionCohenCa2011/>.
Le bilan 2002<ref name=BilanQuebec2002/> (publié en 2003) par le Québec des évaluations annuelles du stock de saumon faites depuis 33 ans (1969-2002) a confirmé le déclin constant du nombre de saumons remontant, alors que la survie en rivière semble stable voire en amélioration, notamment grâce à une diminution d’intensité de la pêche sportive et commerciale (En 2000, la pêche commerciale a été interdite, sauf pour quelques communautés autochtones sur une dizaine de rivières, et au sud du Québec la pêche sportive a été interdite sur plus d'une trentaine de rivières, de même pour 5 rivières nordiques, et ailleurs la remise à l'eau des saumons capturés et obligatoire ou recommandée<ref name=BilanQuebec2002/>). Alors que des millions de saumons remontaient autrefois les mêmes cours d'eau, en 2002, Modèle:Unité (85 % étaient des grands saumons) auraient été pêchés et relâchés ; Modèle:Unité saumons auraient été pêchés et tués (non-relâchés) par les pêcheurs sportifs (75 % de madeleineaux, 25 % de grands saumons)<ref name=BilanQuebec2002/>. En plus de ceux-ci Modèle:Unité (grands saumons principalement) auraient été prélevés et consommés pour la pêche d’alimentation<ref name=BilanQuebec2002/>. Ce dernier chiffre était stable depuis plusieurs années, mais comme le nombre de saumons se présentant dans les estuaires décline, la pression réelle de pêche augmente, et continue à réduire le stock des géniteurs (le bilan 2002 confirme que la réduction des retours reste plus importante que la réduction des captures) et il conclut que Modèle:Citation<ref name=BilanQuebec2002>voir notamment page 3 et 4 sur 57 in Caron, F., Fontaine, P. M., Bujold, V., & Société de la faune et des parcs du Québec. Vice-présidence au développement et à l'aménagement de la faune. (2003), L'état des stocks de saumon au Québec en 2002. Québec: Société de la faune et des parcs Québec, Vice-présidence au développement et à l'aménagement de la faune (PDF, 57 p)</ref>. Les suivis scientifiques laissent penser que la survie en rivière n'a pas diminué<ref name=BilanQuebec2002/>.
La survie en mer du saumon semble être devenue plus problématique encore qu'en rivière, avec, pour les saumons du Québec, une mortalité en mer plus importante depuis 1991<ref name=BilanQuebec2002/>. Les causes de ce phénomènes sont encore mal comprises ; elles semblent multifactorielles et peuvent aussi avoir une origine continentale (ex. : acquisition de microbes ou perturbation endocrinienne durant l'embryogenèse et/ou le développement en rivière, perte d'immunité à la suite d'une exposition aux pesticides, engrais, etc. drainés par les bassins versants).
Inquiète de l'augmentation des saumons du Pacifique qui reviennent pour frayer dans ses eaux et des conséquences pour la préservation du saumon de l'Atlantique, la Norvège considère le saumon rose comme une espèce invasive et tente de limiter sa population<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Les explications de cette régression sont très probablement multifactorielles, impliquant notamment des changements environnementaux et globaux<ref>Dominy, C. L. (1973). Recent changes in Atlantic Salmon (Salmo salar^) runs in the light of environmental changes in the Saint John River, New Brunswick, Canada. Biological Conservation, 5(2), 105-113.</ref> ou des problèmes sanitaires et environnementaux qui concerneraient toutes les populations naturelles de saumons :
Surpêche : la surexploitation de certaines populations est, dans une partie de l'Europe (en France notamment), une cause historique de la régression du saumon, déjà ancienne comme en témoignent les gravures illustrant l'encyclopédie de Diderot (au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle), qui décrivent des systèmes sophistiqués de filets ou barrages posés sur toute la largeur de grands cours d'eau, permettant de capturer la quasi-totalité des reproducteurs au moment où ils remontaient vers les sources<ref>Chasses, pêches : extrait du Recueil de planches sur les sciences, les arts libéraux et les arts méchaniques] (numérisé par Gallica et la BnF)</ref>,<ref>Autre illustration provenant de l'encyclopédie de Diderot, montrant des techniques de pêche intensive du saumon, utilisées en France au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle</ref>.
Pollutions marines : elles touchent particulièrement l'hémisphère nord (historiquement le plus industrialisé et anthropisé). Des taux préoccupants de mercure et de méthylmercure, de tributylétain ou d'autres polluants sont trouvés chez les poisons marins dont les saumons. Des molécules de type PCB, dioxines, HAP et des résidus d'antifouling et de nombreux pesticides et d'autres polluants sont très solubles dans les graisses animales. Or, le saumon est un poisson gras. Quand pour franchir les obstacles qui le séparent de sa frayère il « brûle » ses graisses (qui sont des réserves d'énergie), il libère dans son organisme les polluants qu'il a accumulés durant plusieurs années, avec une possible auto-intoxication. L'apport continu de pesticide en mer via les fleuves, et d'autres pollutions émergentes (par exemple issues des centaines de dépôts immergés de munitions qui commencent à perdre leur contenu toxique) pourraient peut-être expliquer une mauvaise survie des saumons en mer et aussi expliquer le déclin d'autre espèces grandes migratrices autrefois très abondantes telles que l'anguille.
Fichier:Ephemeroptera 2.jpgLes populations de petits invertébrés, comme cette mouche de mai dont se nourrissent les juvéniles, tendent à diminuer.Difficultés nutritionnelles : le saumon avant de pouvoir manger d'autres poissons est d'abord un prédateur de petits invertébrés terrestres et d'insectes terrestres notamment entre le moment de sa naissance et la fin de la dévalaison vers la mer. Or ces invertébrés (mouche de mai par exemple) sont globalement en régression, à cause des insecticides notamment, mais aussi à cause de la régression et fragmentation de leurs habitats naturels. Le stade dulçaquicole du saumon n'est pas le seul concerné : des études récentes ont montré que même les juvéniles marins de saumons restent de grands consommateurs d'insectes au début de leur vie marine. L'examen du contenu stomacal de juvéniles de saumons chinook (de Modèle:Unité) capturés en automne (septembre) près du littoral de la Mer des Salish (Maury Island, Puget Sound shoreline) montre que 100 % de ce contenu stomacal peut être constitué des restes d'insectes d'origine terrestre (aphidés...), apportés par les estuaires (dont larves de chironomes) ou capturés près des laisses de mer à marée haute ou en mer. Plus loin en mer, les jeunes saumons continuent de se nourrir d'insectes et même d'araignées ayant dérivé à partir du continent ou d'îles Simenstad (1998) Cordell et al. (1998 ; 1999a, b). De plus, certains insectes parfois devenus résistants à certains insecticides (aphidés par exemple) peuvent être vivants mais contaminés par des pesticides ou leurs métabolites quand ils sont mangés par le saumon, qui peut alors bioaccumuler ces produits). Le saumon sauvage pourrait ainsi être une des victimes collatérales et indirectes de traitements insecticides et larvicides utilisés dans la démoustication ou depuis les années 2000 dans la lutte contre la fièvre du Nil occidental (ex méthoprène<ref name=methoprene2003>Sibbald, B. (2003) Larvicide debate marks start of another West Nile virus summer. Canadian Medical Association Journal, 168(11), 1455-1455 (résumé).</ref>).
Réchauffement des eaux (douces et marines) : il est constaté presque partout, et souvent du haut du bassin-versant à l'estuaire. Divers auteurs ont montré<ref>Duston & al. (1991), cités par P. Martin et al.</ref>,<ref>McCormick & al. (1996), cités par P. Martin et al.</ref>,<ref>McCormick, S. D., J. M. Shrimpton, and J. D. Zydlewski (1997) Temperature effects on osmoregulatory physiology of juvenile anadromous fish. Pages 279–301 in C. M. Wood and D. G. McDonald, editors. Global warming : implications for freshwater and marine fish. Cambridge University Press, Cambridge, UK.</ref> (dans les années 1989 à 1999) que la smoltification du saumon atlantique diminuait quand la température dépassait Modèle:Unité<ref>Jonhston & Saunders (1989)</ref>,<ref>McCormick, S. D., R. A. Cunjak, B. Dempson, M. F. O’Dea, and J. B. Carey (1999) Temperature-related loss of smolt characteristics of Atlantic salmon (Salmo salar) in the wild. Canadian Journal of Fisheries and Aquatic Sciences 56:1649–1658</ref> et que de fortes températures pouvaient même « inverser » le processus physiologique de smoltification, interdisant la survie en mer du jeune saumon<ref name=syntheseconservFr/>. Le saumon de l'Allier dévale vers la mer de manière optimale dans une eau de Modèle:Tmp<ref name=syntheseconservFr/>, et il cesse tout mouvement migratoire au-dessus de Modèle:Tmp<ref name=syntheseconservFr/>, or il a aussi été montré que la survie des saumons américains est maximisée si sa smoltification s'opère dans le « timing » de leur migration des eaux douces aux eaux salées<ref>Sykes, G. E., Johnson, C. J., & Shrimpton, J. M. (2009). http://odp.trrp.net/FileDatabase/MeetingAttachments/356-Sykes_et_al_20091.pdf Temperature and flow effects on migration timing of Chinook salmon smolts]. Transactions of the American Fisheries Society, 138(6), 1252-1265 résumé)</ref>. Le réchauffement des eaux est global. Il est dû au réchauffement global, mais pas uniquement. Ainsi en France (l'un des pays les plus densément nucléarisés), il est aussi localement dû aux rejets d’eaux de refroidissement de centrales nucléaires, et à certains rejets d'eaux urbaines ou industrielles réchauffées. Tout réchauffement de l’eau induit aussi une diminution de sa teneur en oxygène, et peut contribuer au phénomène d'anoxie (décès constatés à Modèle:Unité). Les poissons étant poïkilothermes (animaux à sang froid), ils sont probablement plus sensibles que les mammifères et oiseaux au réchauffement ou à des anomalies saisonnières de température. Et il en va sans doute de même pour certains de leurs agents pathogènes, plus agressifs quand la température augmente. Marcogliese (2001) a démontré que le réchauffement de l’eau modifie le comportement du saumon remontant vers la source<ref>Crossin, G.T., Hinch, S. G., Cooke, S.J., Welch, D.W., Lotto, A. G., Patterson, D. A., Jones, S. R. M., Leggeatt, R. A., Mathes, M. T., Shrimpton, J. M., Van Der Kraak, G. and Farrell, A. P. (2008). Exposure to high temp erature in fl uences the behaviour, physiology, and survival of sockeye salmon during spawning migration. Can. J. Zool. 86: 127 – 140.</ref> et qu'il est un facteur de stress pour ce poisson ; il affaiblit son système immunitaire (Bowden, 2008), en le vulnérabilisant à la maladie, mais aussi indirectement à la prédation. Enfin, la température cumulée est aussi un signal qui déclenche le début et la fin de la migration chez le saumon<ref>Barbin Zydlewski, G., Haro, A., Mc Cormick, S.D. (2005). Evidence for cumulative temperature a s an initiating and terminating factor in downstream migratory behaviour of Atlantic salmon (Salmo salar) smolts. Can. J. Fish. Aquat. Sci. 62 : 68 - 78</ref>. Une précocité ou un retard anormal de migration (dévalaison ou remontée) peuvent être en cause dans le phénomène de déclin des saumons<ref name=syntheseconservFr>Martin, Patrick et Rancon, Jocelyn, Saumon précoce, Echos de France, CNSS (Conservatoire National du Saumon Sauvage) ; Voir Modèle:P..5 du pdf</ref>. Le dérèglement climatique affecte de nombreuses espèces, dont les salmonidés<ref>Jonsson B, Jonsson N (2009), A review of the likely effects of climate change on anadromous Atlantic salmon Salmo salar and brown trout Salmo trutta, with particular reference to water temperature and flow. J Fish Biol. 2009 Dec; 75(10):2381-447</ref>.
Acidification des mers et des cours d’eau, pluies acides : ces trois phénomènes favorisent la mise en suspension et la bioassimilabilité de métaux lourds et métalloïdes toxiques. Ils peuvent aussi contribuer au recul du saumon en l’empêchant de s’adapter aux eaux salées<ref>Farmer, G. J., Saunders, R. L., Goff, T. R., Johnston, C. E., & Henderson, E. B. (1989). Some physiological responses of Atlantic salmon (Salmo salar) exposed to soft, acidic water during smolting. Aquaculture, 82(1), 229-244 (résumé).</ref>,<ref name="Saunders83">Saunders, R. L., Henderson, E. B., Harmon, P. R., Johnston, C. E., & Eales, J. G. (1983), Effects of low environmental pH on smolting of Atlantic salmon (Salmo salar)”. Canadian Journal of Fisheries and Aquatic Sciences, 40(8), 1203-1211 (résumé).</ref>, au moins en Finlande, Suède, Norvège. Dans une région norvégienne en cours d'acidification, une opération de chaulage a eu un effet spectaculaire, redressant le nombre de saumons pêchés (passé de 1000 à 10000), mais dans ce cas, les Modèle:Unité précédant le chaulage avaient été marquées par une remontée du nombre de prises alors que durant Modèle:Unité il s’était effondré<ref>(voir fig3, page 51/78 du rapport Habitat protection and restauration, Session spéciale de NASCO consacrée à la restauration des cours d’eau, en juin 2002, à thorshavn dans les îles Féroé</ref>. En laboratoire un pH très bas (4,2 à 4,7) empêche la bonne smoltification, même à température optimale de l’eau<ref name="Saunders83" /> et Modèle:Citation<ref name="Saunders83" />.
Fichier:Fish ladder at Tawe Barrage - geograph.org.uk - 1607929.jpgUne passe à poissons rendant le franchissement d'un barrage plus facile pour le saumon.Fragmentation écologique : elle découle notamment de la construction de grands barrages hydroélectriques infranchissables, ainsi que de certain barrages ou seuils plus modestes, mais parfois difficilement franchissables ou infranchissables. Cette fragmentation peut également être « immatérielle » et invisible (apports locaux en polluants, eau réchauffée, microbes très pathogènes, zones d'anoxie, etc.). Depuis quelques siècles, les embâcles naturels qui freinaient le cours de l'eau tendent à diminuer, alors que le nombre d'obstacles artificiels augmente. Malgré la construction d'un nombre croissant de passes à poisson, et la restauration (en Amérique du Nord) d'embâcles naturels, les saumons se présentent toujours moins nombreux ou peu nombreux à la remontée.
État sanitaire des saumons : une augmentation de certaines pathologies est constatée ou soupçonnée (selon les cas). Les maladies observées sont liés à des virus, des bactéries et/ou des parasites externes ou internes. Il est démontré que la pisciculture intensive (où les poissons sont stressés<ref name="AntibioSaumons91">Barton, B. A. and G K. Iwama (1991). Physiological Changes in Fish from Stress in Aquaculture with Emphasis on the Response and Effects of Corticosteroids. Annu. Rev. Fish. Dis. 1: 3-26.</ref>, souvent malades<ref>ex : Hammell, K. L. and I. R. Dohoo (1999). Infectious Salmon Anemia Epidemiology in Atlantic Canada. Paper presented to Aquaculture Canada 99 Conference, Victoria, B.C. 26-29, October.</ref> et éventuellement vaccinés ou traités par des antibiotiques<ref name="AntibioSaumons91" />) en contact avec le milieu naturel ou immergées dans ce milieu affectent négativement les populations sauvages<ref>Auditor-General of Canada (2000). Fisheries and Oceans: The Effect of Salmon Farming in British Columbia on the Management of Wild Salmon Stocks. Ottawa: Office of the Auditor-General.</ref>,<ref>Butler, J. R. A. and J. Watt (2002), Impacts of Salmon Farming on the Scottish West Coast: priorities in conserving Wild Stocks. Paper for AFS Symposium, July 15-18.</ref>. Les maladies en cause peuvent être émergentes et dues à des souches nouvelles ou acquises à partir de saumons d'élevages<ref>Paone, S. (2000). Industrial Disease: The Risk of Disease Transfer from Farmed Salmon to Wild Salmon. Tofino, B.C.: The Friends of Clayoquot Sound</ref> (ce sujet est détaillé ci-dessous dans la section Maladies). Il a aussi été constaté une forte réduction des tacons sur plusieurs kilomètres en aval de rejet de piscicultures (comparativement à l'amont)<ref>Prevost, E. (1999). Utilisation d'un test de randomisation pour détecter l'effet de rejets polluants dans un cours d'eau: application à l'impact d'effluents de piscicultures sur la production de juvéniles de saumon atlantique. Bulletin Français de la Pêche et de la Pisciculture, (355), 369-386 (résumé).</ref>.
Des hybridations avec d'autres salmonidés sympatriques (des indices d'hybridation Salmo salar × Salmo trutta ont été signalés en 1981 par Beland et al<ref>Beland, K. F., Roberts, F. L., & Saunders, R. L. (1981). Evidence of Salmo salar× Salmo trutta hybridization in a North American river. Canadian Journal of Fisheries and Aquatic Sciences, 38(5), 552-554 ([Salmo salar× Salmo trutta résumé]).</ref> en Amérique du Nord ;
Des pertes accidentelles de saumons d'élevage en mer, à la suite de ruptures d'enclos ou à l'occasion de tempêtes par exemple. Parfois, il peut s'agir de poissons non-transgéniques (mais néanmoins génétiquement modifiés pour être plus productifs, dont souches hybrides créées par ou pour des pisciculteurs<ref>Clancy, M.A. (2000). Use of Hybrids Complicates Salmon Talks. Bangor Daily News. January 26.</ref> ;
Des réintroductions anarchiques ou non réfléchies, par exemple à partir de souches provenant de piscicultures et/ou d'origines éloignées, ou génétiquement peu diversifiées, ce qui les rend plus vulnérables aux maladies.
Fichier:Montreal, Canada - Flickr - NASA Goddard Photo and Video.jpgLa pollution lumineuse près des cours d'eau expose les smolts à une « surprédation » et accélère leur maturation sexuelle (Montréal vu depuis la Station spatiale internationale).Environnement nocturne dégradé et pollution lumineuse : comme beaucoup d'espèces, les saumons se montrent sensible à la lumière (la photopériode est Modèle:Incise un « signal » pour la smoltification<ref>McCormick, S. D., R. L. Saunders, E. B. Henderson, and P. R.Harmon. 1987. Photoperiod control of parr–smolttransformation in Atlantic salmon (Salmo salar): changesin salinity tolerance, gill Naþ,Kþ-ATPase activity, andplasma thyroid hormones. Canadian Journal of Fisheriesand Aquatic Sciences 44:1462–1468.</ref> et le départ en migration<ref name="Muir94">Muir, W. D., W. S. Zaugg, A. E. Giorgi, and S. McCutcheon. 1994. Accelerating smolt development and downstream movement in yearling Chinook salmon with advanced photoperiod and increased temperature. Aquaculture 123:387–399.</ref>), mais d'une manière différente selon les moments de leur vie. Là où des luminaires illuminent les cours d'eau empruntés par le saumon pour aller pondre ou par les smolts lors de la dévalaison, la lumière pourrait perturber la migration, et de plusieurs manières :
Les animaux sont généralement actifs de jour ou de nuit, mais rarement les deux<ref name="LumiereNocturne97" /> ; les salmonidés naissent diurnes, puis deviennent nocturnes durant la période de repos hivernal et/ou la dévalaison, quand leurs besoins énergétiques sont les plus bas et quand la dérive planctonique est plus importante de nuit que de jour. Des « butineurs visuels » chassant à vue, ils doivent alors chasser de nuit. Or une bonne acuité visuelle diurne est généralement incompatible avec une bonne vision nocturne<ref name="LumiereNocturne97" />. En conditions expérimentales, le saumon atlantique capture efficacement ses proies au moment du coucher du soleil et à l'aube, mais pas en pleine nuit<ref name="LumiereNocturne97" /> : par nuit claire (même sous une pleine lune), l'efficacité prédatrice chute à 30 % de ce qu'elle serait de jour (et à 10 % par nuit sans lune et nuageuse et/ou en situation simulant une rivière sous une épaisse frondaison (forêt galerie)<ref name="LumiereNocturne97" />). Le saumon ne capture plus aucune proie quand il est plongé dans le noir total<ref name="LumiereNocturne97">Fraser, N. H. C., & Metcalfe, N. B. (1997), The costs of becoming nocturnal: feeding efficiency in relation to light intensity in juvenile Atlantic salmon. Functional Ecology, 11(3), 385-391</ref> ;
Comme chez d'autres salmonidés, le smolt en dévalaison est attiré par la lumière nocturne, phénomène d'ailleurs exploité pour le piéger pour des comptages vidéo<ref>Comptage vidéo assisté par un logiciel d’analyse d’images développé par le GHAAPPE (ONEMA + EMAGREF), EDF (R&D) et le Laboratoire d’électronique de l’ENSEEIHT. Les silhouettes filmées sont numérisées et informatiquement mémorisées</ref>, par exemple en France sur la Garonne lors de la dévalaison : au droit des exutoires des barrages de Pointis-de-Rivière et Camon, des « lampes d’attrait » fonctionnant de 20 h 30 à 8h 30, de manière cyclique. Bien que le débit de l'exutoire soit très faible par rapport à celui des prises d'eau des turbines, les lampes attirent assez efficacement dans le piège de comptage une grande partie des smolts issus du réempoissonnement en saumons si le débit de turbinage de la centrale hydroélectrique est de moins de Modèle:Unité, avec un taux de capture qui se dégrade avec l'augmentation du débit de turbinage. Ces pièges destinés à récupérer les smolts pour les transporter par camion en aval de Toulouse et Golfech ont permis de confirmer que la dévalaison est presque entièrement nocturne<ref>MIGA DO (MIgrateurs Garonne Dorgogne) (2009) Rapport : Contrôle de la migration des smolts de saumon atlantique en dévalaison au niveau des dispositifs de piégeage et de transport de Camon et de Pointis-de-Rivière sur la Garonne, juin 2010 (voir Modèle:P./65 du pdf, ou Modèle:P. de la version papier)</ref>. Ces deux pièges ont en 2009 provisoirement capturé Modèle:Unité (dont 8 271 étaient des saumons (Modèle:Unité à Camon et Modèle:Unité à Pointis) et dont Modèle:Unité étaient des truites. En 9 ans (1999→2008) Modèle:Unité (alevins et stade pré-estival) ont été réintroduits dans la Garonne et la Neste. Ils ont produit Modèle:Unité retrouvés dans les « pièges ») ;
Oppedal et al. ont montré (en 1997) que l'éclairage artificiel de saumons encagés en mer avait un rôle de perturbateur endocrinien ; il accélère leur maturation sexuelle<ref>Oppedal, F., Lasse Taranger, G., Juell, J. E., Fosseidengen, J. E., & Hansen, T. (1997) Light intensity affects growth and sexual maturation of Atlantic salmon (Salmo salar) postsmolts in sea cages ; Aquatic Living Resources, 10(06), 351-357 (résumé)</ref> ;
La dévalaison est hivernale et principalement nocturne (ex : essentiellement de 21h à 6h sur la Garonne<ref>MIGA DO (MIgrateurs Garonne Dordogne) (2009) Rapport : Contrôle de la migration des smolts de saumon atlantique en dévalaison au niveau des dispositifs de piégeage et de transport de Camon et de Pointis-de-Rivière sur la Garonne, juin 2010 (voir Modèle:P./65 du pdf, ou Modèle:P. de la version papier)</ref>), de simples lampadaires peuvent exposer les smolts à une « surprédation ». Ainsi, en Colombie britannique, des groupes de phoques profitent chaque printemps de l'éclairage électrique pour se gorger de smolts descendant vers la mer. Ces phoques se regroupent sous deux grands ponts (parallèles) qui enjambent la Puntledge River, près de Courtenay, ils se positionnent dans le sens du courant, ventre en l'air, forment une barrière vivante et interceptent et avalent des milliers de smolts lors de leur dévalaison. La dynamique des populations de plusieurs espèces de salmonidés en est affectée<ref name="Yurk2000" /> (la Puntledge River était historiquement l'une des zones les plus riches en saumon chinook de toute la Colombie britannique, mais en 1995, seuls 208 chinook ont été comptés en dévalaison<ref>Trites, A. W., C. W. Beggs, and B. Riddell. 1996. Status review of the Puntledge River summer chinook. Department of Fisheries and Oceans, Pacific Region, PSARC Document S96–16, Namaino.</ref>). On a barré la rivière par une barrière mécanique devant laisser passer les smolts mais non les phoques, sans succès. L'extinction des lampadaires du pont et un effarouchement acoustique (pingers) ont été les seules solutions efficaces<ref name="Yurk2000">Yurk H. & Trites A.W. (2000) ; Experimental attemps to reduce predation by Harbour seals on out-migrating juvenile salmonids. Trans. Am. Fish. Soc. 129 : 1360-1366.</ref>, mais les pingers pourraient laisser des séquelles auditives aux phoques qui tenteraient de s'approcher, et on ignore s'il peut affecter d'autres espèces. Ainsi, la lumière dont on pourrait penser qu'elle pourrait aider les saumons à se nourrir est en fait dans ce cas un « piège écologique ».
Si l'on prend comme exemple le saumon rouge, pour lequel un suivi de Modèle:Unité montre un déclin important et régulier au Canada, Modèle:Unité, Modèle:Unité, Modèle:Unité et Modèle:Unité ont été identifiés. Ce sont des responsables avérés et/ou plausibles d'un nombre significatif de morts de saumons - mais qui ne peuvent expliquer à eux seuls la forte régression de l'espèce<ref name=CommissionCohenCa2011>Michael Ken (2011) Les maladies infectieuses et leurs impacts potentiels sur la survie du saumon rouge du fleuve Fraser ; février 2011 rapport technique Modèle:N°. Vancouver (Colombie-Britannique) ; www.cohencommission.ca (PDF, 69 pages)</ref>. Plusieurs parasites ou maladies pourraient être favorisés par les piscicultures. Une recrudescence de certaines maladies est observée depuis la fin des années 1980, telle la furonculose du saumon ou la vibriose des eaux froides.
Dans le cas du saumon rouge du Fraser en Colombie britannique (Canada), les pathogènes identifiés comme potentiellement à haut risque sont le virus de la nécrose hématopoïétique infectieuse (ou NHI, mortel pour les alevins en eau douce et pour les adultes de saumons élevés en cage en mer, probablement alors à cause d'un variant hautement pathogène du virus), ainsi (potentiellement) que trois bactéries (Vibrio anguillarum omniprésentes en mer mais rarement trouvées dans les saumons du Fraser, Aeromonas salmonicida et Renibacterium salmoninarum) et deux parasites (Ichthyophtheirus multifillis et le myxozoaireParvicapsula minibicornis responsables de mortalité avant la ponte et infectant certains smolts en dévalaison). Les autres espèces de virus et bactéries sont parfois mortellement pathogènes mais néanmoins classés en risque modéré car ce sont plutôt des pathogènes opportunistes : ils peuvent devenir dangereux seulement si la qualité écologique du Fraser devait encore se dégrader. Ces pathogènes sont très probablement présents au Canada depuis des siècles et la promiscuité des saumons dans les fleuves était autrefois bien plus importante. On n'a pas encore identifié de raisons certaines expliquant l'augmentation de certains pathogènes et/ou la régression des saumons.
Plusieurs de ces maladies peuvent être transmises aux saumons sauvages via les piscicultures ou par les poissons échappés de piscicultures où ces maladies étaient d'abord traitées par des antibiotiques et de plus en plus par vaccination. La consommation d’antibiotiques aurait chuté Modèle:Refnec.
Le pou du poisson est problématique ; Lepeophtheirus salmonis affecte les espèces du genre Oncorhynchus, et Caligula clemensi affecte les espèces du genre Salmo. Plusieurs études démontrent que les cages d'élevage de saumon placées en rivière ou en estuaires, avec leurs très larges excès de densité de populations et les risques ainsi grandement accrus de contagions et épizooties, propagent des infestations de poux mortelles pour les jeunes saumons (et sur les harengs pour les cages en estuaires) qui ne peuvent résister à ces attaques concentrées<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Morton, A., R. Routledge, M. Krkošek (2008). Sea louse infestation in wild juvenile salmon and Pacific herring associated with fish farms off the east-central coast of Vancouver Island, British Columbia. Dans North American Journal of Fisheries Management 28:523-532.</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Krkošek, M., M.A. Lewis, A. Morton, L.N. Frazer, J.P. Volpe (2006). Epizootics of wild fish induced by farm fish. Dans Proceedings of the National Academy of Sciences 103:15506-15510.</ref>.
Le ver nématode parasite Anisakis est un parasite trouvé chez les saumons. En pisciculture, un traitement thermique des aliments à risque du saumon permet de réduire les risques de parasitose.
Actions menées en faveur du saumon
Là où les saumons venaient autrefois frayer en nombre, de nombreux États, ONG ou collectivités ont mis en place des « plans saumons », souvent appuyés par des réglementations et un projet de restauration d'une « trame bleue » permettant la libre circulation des poissons.
Océan atlantique : L'association « NASCO<ref>Site internet de NASCO (« North Atlantic Salmon Conservation Organization ») ou OCSAN (« Organisation de Conservation du Saumon Nord-Atlantique »).</ref> » (North Atlantic Salmon Conservation Organization), basée à Édimbourg (Écosse), a été créée en 1984 pour la conservation et gestion halieutique du Saumon atlantique<ref>Windsor, M. L., & Hutchinson, P. (1994). International management of Atlantic salmon, Salmo salar L., by the North Atlantic salmon conservation organization, 1984–1994 (résumé). Dans Fisheries Management and Ecology, 1(1), 31-44.</ref>. Elle rassemble une dizaine d'organismes inter-étatiques et a accrédité de nombreux groupes de représentants de pêcheurs et ONG et groupes de pression (ex European Anglers Alliance (EAA)<ref>Site Web de "The European Anglers Alliance" (EAA) ; "a pan-European organisation for recreational angling, which defends European recreational anglers' interests at the European level and beyond" ("une organisation pan-européen pour la pêche récréative, qui défend les intérêts des pêcheurs sportifs européens au niveau européen et au-delà").</ref>. Le bilan scientifiquement étayé établi lors de sa réunion annuelle en 2013 est que malgré les dizaines<ref>North Atlantic Salmon Conservation Organization ; Conserving and restoring wild Atlantic salmon - Implementation Plans and Reporting.</ref> de plans et actions des gouvernements et régions concernés, la situation du saumon atlantique sauvage n'a jamais été aussi mauvaise, atteignant même un niveau historiquement faible<ref name=nasco2013/>.
Près de Modèle:Unité après la création de la NASCO, en 1994, un autre accord international dit « résolution d'Oslo »<ref>« Oslo Resolution » ou « Convention for the Conservation of Salmon in the North Atlantic Ocean to Minimize Impacts from Salmon Aquaculture on the Wild Salmon Stocks ».</ref> est signé. Il engage Modèle:Unité (Canada, États-Unis, Norvège, Écosse, Irlande, Islande et îles Féroé, qui ont toutes une industrie piscicole développée) à réduire les interactions négatives entre fermes d'élevage de saumon et saumons sauvages, notamment en établissant des zones d'exclusion d'élevage à proximité des rivières à saumons et de corridors de migration, en testant et appliquant des systèmes prévenant les fuites de saumons d'élevage en mer (et les notifications de perte<ref>Johnson, P. (2002). Scottish Fish Farm Escapes to be Notified. Dans Fish Information and Services, 15 mai 2002.</ref>), en développant des standards de qualité et de monitoring limitant les risques de diffusion ou persistance de pathogènes, etc., y compris dans les sédiments sur le fond marin<ref>Husevag, B. and B. T. Lunestad (1991). Simultaneous occurrence of Vibrio salmonicida and antibiotic–resistant bacteria in sediments at abandoned aquaculture sites. Dans J. Fish Dis. 14: 631- 640.</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Husevag, B. et B. T. Lunestad (1995). Presence of the Fish Pathogen Aeromonas salmonicida and bacteria resistant to antimicrobial agents in Sediments from Norwegian Fish Farms. Dans Bull. Eur. Ass. Fish Path., 15(1): 17-18.</ref> ; Des plans de gestion restauratoire<ref>Exemple de gestion restauratoire : Maine Atlantic Salmon Task Force (1997). Atlantic salmon conservation plan for seven Maine rivers. Mars 1997.</ref> ou conservatoire et des mesures d'assistance à la remontée vers les sources (passes à poissons) sont progressivement construites dans la plupart des pays où vivent des saumons, avec études hydrauliques et en s'appuyant sur l'étude des sauts du saumon<ref>Ombredane, D., Fontenelle, G., Ohresser, H., & Rochepeau, S. (1987). Le franchissement d'obstacles par les salmonidés migrateurs adultes. Analyse du comportement de saut pour un meilleur aménagement (résumé) Dans Bulletin Français de la Pêche et de la Pisciculture, (305), 67-80.</ref>, et des barrages artificiels sont « effacés », mais pas sur tous les cours d'eau.
En 2003, le bilan par le World Wildlife Fund et Atlantic Salmon Federation des actions effectuées dans les pays signataires de la résolution d'Oslo note que l'industrie de la salmoniculture n'a cessé de croître, non plus que ses conséquences néfastes sur les populations de saumons sauvages ; que la Norvège est le pays qui a pris les mesures les plus fortes avec le plus de succès, suivie par l'Écosse, le Canada, l'Irlande, L'Islande, les États-Unis puis les îles Féroé, dans cet ordre ; et que la moyenne du résultat à cette date ne dépasse pourtant guère 2 sur 10 dans l'échelle d'estimation mise en place dans le cadre de cette résolution d'Oslo<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Gareth Porter (2003). Protecting wild Atlantic salmon from impacts of salmon aquaculture: A country-by-country progress report. World Wildlife Fund et Atlantic Salmon Federation, mai 2003.</ref>.
Océan pacifique : En 1985, les États-Unis et le Canada ont signé un traité visant à mieux gérer et protéger les saumons du Pacifique. Ils ont créé une « Commission du saumon du Pacifique » dotée de fonds pour surveiller la mise en œuvre concrète de ce traité, et appuyé depuis 1999 par un Fonds spécial géré par un comité ad hoc, pour soutenir le traité sur le saumon du Pacifique. De son côté, l'ONG internationale (« Wild Salmon Center ») s'est constituée pour identifier, comprendre et protéger les écosystèmes des saumons sauvages du Pacifique, en complément du travail de la fondation (« Pacific Salmon Foundation »<ref>Site internet de la Pacific Salmon Foundation</ref>) créée en 1987 pour fédérer les ONG œuvrant à la conservation et restauration des populations de saumons et à la renaturation de « rivières à saumons ». Elle a par exemple reçu en Modèle:Date- un don historique (Modèle:Nb de dollars, sur Modèle:Nb) offert pour moitié par la « Commission du saumon pacifique (Pacific Salmon Commission ou PSF) » et pour moitié par le « Southern Fund Committee » afin de soutenir un projet dit « Salish Sea Marine Survival Project » qui vise à mieux identifier les facteurs de survie du saumon en mer<ref name=CommuniquePSFoct2013>Communiqué PSF $5 Million Grant Announced to Support U.S.-Canadian Salmon Research, Vancouver, British Columbia - consulté 2013-10-19.</ref>. Le « Southern Fund Committee » avait pour sa part déjà versé en Modèle:Nb (de 2004 à 2012) plus de Modèle:Nb de dollars pour sauver le saumon en Colombie britannique, dans l’État de Washington et dans l'Oregon, principalement via une meilleure gestion des pêcheries<ref name=CommuniquePSFoct2013/>et pour renaturer] les rivières à saumon, avec des résultats encore mitigés, ce qui a poussé le fonds à s'intéresser en 2013 à la phase de vie marine du saumon, en l’occurrence dans la Mer des Salish connue pour être une zone d'importance majeure pour la croissance en mer des saumons sauvages du Pacifique, mais où le saumon a jusqu'ici été peu étudié<ref name=CommuniquePSFoct2013/>.
Recommandations générales : Elles sont à préciser au cas par cas, mais les acteurs concernés peuvent s'appuyer sur des « recommandations » internationales, publiées par exemple par la Fédération internationale du saumon atlantique (« Atlantic Salmon Federation »)<ref>Atlantic Salmon Federation (2002). Salmon Aquaculture Policy and Recommendations.</ref> ainsi que sur des réglementations environnementales nationales<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Government of Norway (1998). Regulation relating to Establishment, Operation and Disease-Prevention Measures at Fish Farms (Operation and Diseases Regulations). 18 décembre 1998. Translation from the Norwegian.</ref>, ou encore sur des recommandations et des guides de bonnes pratiques professionnelles<ref>BC Salmon Farmers Association (2001). Code of Practice.</ref> portant par exemple sur le bon confinement des poissons d'élevage élevés en cages aquacoles, surtout s'ils sont d'origine allochtone<ref>Newfoundland Aquaculture Industry Association (1999). Code of Containment for Use of Non-Local Salmonid Strains in Sea Cage Aquaculture in Bay d’Espoir. St. John’s, Newfoundland: NAIA.</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Department of Fisheries and Aquaculture, Aquaculture Branch, Canada (2014). Code of containment for the culture of salmonids in Newfoundland and Labrador.</ref>,<ref>Liaison Group (2001), Guidelines on Containment of Farm Salmon. CNL (01)67 Annex 21, Eighteenth Annual NASO Meeting, Mondariz, Gallicia, Spain. 4-8 June.</ref>,<ref>NASCO (2001), Guidelines on the Containment of Farmed Salmon. CNL (01) 53, Annex 21, Annual Report, 2001.</ref> ou sur la conduite à tenir en cas d'accident avec perte de saumons en mer ou en rivière<ref>SEERAD (2002), What to Do in the Event of an Escape of Fish from a Fish Farm: Guidance on the Registration of Fish Farming and Shellfish Farming Business (Amendment) (Écosse) Version 2002.</ref>. Des guides zootechniques concernent aussi la gestion de pathogènes problématiques (exemple : furonculose)<ref>Needham, T. (1995). Management of Furunculosis in sea cages. Dans Bulletin of the Aquaculture Association of Canada 95(3): 28-29.</ref> chez des poissons élevés en cages flottantes.
Pour contrer la tendance au réchauffement de l'eau, la restauration de ripisylves de qualité peut rafraichir l'eau<ref>Theurer, F. D., I. Lines, and T. Nelson. 1985. Interaction between riparian vegetation, water temperature, and salmonid habitat in the Tucannon River. American Water Resources AssociationWater Resources Bulletin 21(1):53–64.</ref> et le fait de laisser ou reconstituer certains embâcles naturels peuvent aussi aider les poissons dans leur remontée.
Sensibilisation : Elle peut associer des citoyens, des scientifiques et des groupes consommateurs. Elle porte notamment sur la nécessité de protéger le saumon sauvage, actuellement en voie de disparition sur une grande partie de son aire de répartition :
Elle peut concerner les responsables politiques et divers décideurs (d'entreprises et filières halieutiques notamment) ;
Elle peut enfin concerner le grand public qui sans cela prendra difficilement conscience de l'effondrement des populations sauvages alors que les étals offrent de plus en plus de saumon (aujourd'hui, 99 % des saumons dits « de l'Atlantique » dégustés dans le monde proviennent de l'aquaculture, dont la production a été multipliée par 300 depuis 1980). Aux États-Unis, la production de saumon atlantique est passé de rien en 1985 à plus de Modèle:UnitéModèle:Unité plus tard (en 1995).
En France : dès les années 1920, des arrêtés successifs cherchent à limiter la surpêche<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, mais, depuis les années 1980 principalement, la situation critique du saumon a déclenché dans ce pays des actions de comptages, de soutien des « stocks », de gestion de la pression de pêche (par attribution de quotas individuels (TAC ou Total Autorisé de Captures<ref>Prévost E., Porcher J.P. (1996) Pêche au saumon dans les cours d’eau du Massif Armoricain – Fixation du nombre total autorisé de captures (TAC) par bassin. Document du GRISAM. Évaluation et gestion des stocks de poissons migrateurs, document scientifique et technique Modèle:N°.</ref>), puis par rivières, avec variation du montant de la taxe, etc. et des opérations de repeuplement ainsi que des suppressions de barrage, non-restaurations de barrages ouverts, création de passes à poissons (dont l'une des deux plus grandes d'Europe en Alsace) et un effort général de reconquête et de protection des cours d'eau soutenu par l'Agence de l'eau et de nombreuses collectivités. Si quelques succès ont été obtenus, souvent pour de petits cours d’eau (Bretagne, Pyrénées…), la plupart des petits cours d'eau autrefois fréquentés par les saumons en sont aujourd'hui dépourvus ; là où les saumons sont encore présents, des situations de Modèle:Citation sont fréquentes et la pression induite par la pêche est mal évaluée. La pêche au saumon est généralement ouverte en mars et fermée en septembre, mais avec des modulations possibles via des arrêtés préfectoraux. Des COGEPOMI (comités de gestion des poissons migrateurs) se réunissent chaque année sous l'égide des préfets, cherchant à améliorer la situation de tous les poissons migrateurs.
Le saumon est l'un des gros poissons les plus traditionnellement pêchés et consommés par l'Homme dans l'hémisphère nord, au moins depuis la Préhistoire comme en témoignent les restes de squelettes de grands saumons par exemple trouvés par les préhistoriens près des foyers préhistoriques à Brassempouy<ref>de Lachadenède (Inspecteur général honoraire des Eaux et Forêts), P. (1958). Les gaves. Les saumons. Les échelles. Bulletin Français de Pisciculture, (190), 13-24 (extrait (Modèle:1re)</ref>.
Il constituait l'essentiel des protéines animales de plusieurs tribus amérindiennes et était encore abondamment pêché par certaines populations amérindiennes jusqu'au Modèle:19e ou début du 20e siècle. Néanmoins, il était déjà en régression depuis l'arrivée des colons, en raison d'une industrialisation des pêcheries, ce qui fut source d'importantes rivalités entre Amérindiens et Modèle:Citation, par exemple dès les années 1780 avec les indiens Micmacs qui en Gaspésie se sont retrouvés rapidement privés d'une partie de leurs ressources alimentaires, et d'une part de leurs richesses (le saumon séché étant aussi une des ressources utilisées pour le troc)<ref name=Massicotte2009>Massicotte, G. (2009). Rivalités autour de la pêche au saumon sur la rivière Ristigouche: étude de la résistance des Mi'gmaq (1763-1858) ; mémoire rédigé sous la direction de Alain Beaulieu et présenté comme exigence partielle de la maîtrise en Histoire ; Université du Québec à Montréal, PDF, 224 pages.</ref>. En effet, en 1858, la loi (« Acte des pêcheries» du Modèle:Date-) impose aux autochtones de se soumettre au gouverneur en conseil qui peut Modèle:Citation<ref>Stewart Derbishire et George Desbarats (1858), Acte des Pêcheries, Statuts de la Province du Canada, Toronto, Modèle:P.</ref> ; Modèle:Citation<ref>R. W. Dunfie1d, Le saumon dans l'histoire de l'Amérique du Nord, Ottawa, Ministère des Pêches et Océans, Modèle:P..</ref>. Les droits de pêche des Micmacs n'ont été reconnus qu'en 1999 par un jugement de la Cour suprême du Canada<ref name=Massicotte2009/>.
Le saumon royal ou saumon chinook (Oncorhynchus tshawytscha) mesure en moyenne de Modèle:Unité et pèse entre Modèle:Unité. C'est le plus grand des saumons. Son dos est vert olivâtre, ses flancs et son ventre sont argentés, et ses gencives inférieures sont noires. Le dos, le dessus de la tête et les flancs sont tachetés de noir. La couleur de la chair varie de rose clair à orange foncé. Il est surtout commercialisé frais, congelé ou fumé ; on le met rarement en conserve. Il est très recherché fumé.
Le saumon rouge (Oncorhynchus nerka) est l’espèce la plus recherchée après le saumon royal. Il mesure en moyenne entre Modèle:Unité de long, et pèse entre Modèle:Unité. Son dos est vert bleuté, ses flancs et son ventre argentés. Sa chair rouge mat est ferme et très savoureuse. Elle garde sa belle coloration rouge même lorsqu'elle est mise en conserve. Ce poisson plutôt mince, élancé et de taille uniforme se prête très bien à la mise en conserve. On le retrouve surtout sous cette forme, mais aussi fumé ou salé.
Le saumon argenté ou saumon coho (Oncorhynchus kisutch) mesure en moyenne entre Modèle:Unité et pèse de Modèle:Unité. Son dos bleu métallique est orné de petites taches noires. Ses flancs et son ventre sont argentés. Le saumon argenté est la troisième plus importante espèce commerciale. Sa chair rouge orangé égale presque celle du saumon rouge ou du saumon royal. Elle se défait aussi en gros morceaux. Elle est plus pâle que la chair du saumon rouge. Très utilisé pour les conserves, le saumon argenté est également vendu frais, congelé ou fumé. Il est aussi commercialisé légèrement saumuré.
Le saumon rose (Oncorhynchus gorbuscha) est le plus petit du genre. Il atteint sa maturité très tôt (deux ans). Il mesure en moyenne entre Modèle:Unité et pèse entre Modèle:Unité. Son dos vert bleuté est parsemé de grandes taches noires ; ses flancs sont argentés. Le saumon rose a longtemps été considéré comme une espèce de qualité inférieure (tout comme le keta) car sa chair rosée est plutôt molle et se défait en petits morceaux. Il est surtout mis en conserve, mais est également commercialisé frais, fumé ou congelé.
Le saumon keta (Oncorhynchus keta) mesure en moyenne Modèle:Unité et pèse de Modèle:Unité. Son dos est bleu métallique et ses flancs et son ventre sont argentés. Il a sur les côtés de pâles rayures pourpres. Le saumon keta a la moins belle et la moins bonne chair. À peine rosée, elle est spongieuse, molle et se défait en petits morceaux ; elle a cependant l'avantage d'être moins grasse. Elle est meilleure fraîche. Elle est aussi mise en conserve, congelée, salée à sec ou fumée. C'est la moins coûteuse.
Le saumon de l'Atlantique (Salmo salar) est le seul saumon qui vive dans l'Atlantique. Il semble être à la fois plus résistant et plus sauvage que le saumon du Pacifique et ne meurt pas après le frai ; il peut se reproduire deux, trois ou quatre fois. Le saumon de l'Atlantique est reconnu pour sa combativité et sa chair rose délicieusement parfumée. Son corps ressemble à celui des autres salmonidés et sa couleur varie avec l'âge. Son dos est brun, vert ou bleu, et ses flancs et son ventre, argentés. Les spécimens capturés mesurent de Modèle:Unité et pèsent en moyenne Modèle:Unité.
La ouananiche (Salmo salar ouananiche) est un saumon d'eau douce. Il a été emprisonné dans les terres après l’époque glaciaire, ne pouvant pas retourner à la mer lorsque les eaux se sont retirées. Il demeure maintenant en eau douce de façon permanente même si, bien souvent, les cours d'eau qu'il fréquente ont un accès facile à la mer. On la retrouve sur la côte Est de l’Amérique du Nord ainsi qu'en Scandinavie. Ouananiche signifie "le petit égaré" en innu-aimun, langue d’une tribu amérindienne du Québec. Ce poisson forme une espèce à part entière, tant par son habitat que par certaines modifications corporelles qui le distinguent du saumon. Il est plus petit (entre Modèle:Unité) et pèse rarement plus de Modèle:Unité. Ses nageoires plus longues et plus fortes et sa queue grosse et puissante se sont développées en s’adaptant aux eaux vives de son environnement. Ses yeux ainsi que ses dents sont plus grands. Son dos noir est orné de taches rapprochées et bien définies. Ses flancs sont gris bleuâtre et son ventre argenté. La ouananiche s'apprête comme le saumon ou la truite.
Modèle:Article détaillé
Le saumon sauvage est pêché depuis des milliers d’années, mais l’élevage du saumon, né en Écosse et en Norvège, date des années 1960. Il fut commencé en vue du repeuplement : on élevait alors seulement des juvéniles qu’on relâchait ensuite. Ensuite, on a cherché à garder les poissons jusqu’à l’âge adulte. L’élevage a alors gagné la Nouvelle-Écosse, puis le reste de la côte Est de l’Amérique du Nord (dans les années 1970), puis la côte Pacifique de l’Amérique du Nord. Dans les années 1990, il s’est développé au Chili. En France, deux entreprises se sont lancées dans l'aventure du saumon, une en Bretagne (Aber Wrach'), l'autre en Normandie (en rade de Cherbourg). Cette dernière est autorisée à produire 3 000 de saumon par an, mais n'en a guère produit plus de 300 ces dernières années.
La filière saumon se divise en deux : le saumon d’élevage et le saumon sauvage. Le saumon de l’Atlantique est produit à 93 % par l’élevage et à 7 % par la pêche. Pour le saumon du Pacifique, la proportion est de 12 % pour l’élevage et de 88 % pour la pêche.
Le saumon est le second produit de mer le plus élevé en aquaculture après la crevette. L'espèce élevée est principalement le saumon atlantique. La production de saumon dans des fermes d'aquaculture diminue la demande de saumon sauvage, mais, paradoxalement, augmente la demande d'autres poissons sauvages. En effet, les saumons sont carnivores et sont pour le moment nourris d'aliments préparés à base d'autres poissons sauvages. En conséquence, plus la population de saumon d'aquaculture augmente, plus la demande pour les poissons utilisés pour nourrir le saumon augmente aussi. Des travaux sont menés pour substituer des protéines végétales aux protéines animales destinées à nourrir les saumons d'élevage.
L'élevage du saumon dans l'estuaire des rivières à saumons ou des rivières qui abritent des populations de truites peut être néfaste pour ces poissons indigènes. Ces fermes d'élevage seraient de véritables sites de reproduction de parasites, tel le pou de mer. Il est également possible que le bagage génétique du saumon d'élevage vienne polluer celui des saumons sauvages. De plus, l'élevage intensif du saumon peut être une source importante de pollution organique.
Le saumon met trois ans pour arriver à maturité, mais une variété génétiquement modifiée arrive à maturité en un an. Les producteurs de cette variété cherchent à faire des saumons stériles pour éviter une dissémination dans le milieu naturel où ces saumons mettraient en danger la souche sauvage moins compétitive.
Régulièrement des tempêtes détruisent des enclos, et des saumons se retrouvent dans la nature (par exemple Modèle:UnitéMaine lors d’une tempête). C’est ainsi que le saumon s’est implanté au Chili après s’être échappé d’élevages. Cependant, 99,7 % des saumons d’élevage ne s’échappent pas.
Sous anesthésie, on extrait les ovules (on les appellera œufs seulement une fois fécondés) d'une femelle mature. Un seul animal expulse environ Modèle:Unité boules recueillies dans un seau. Ensuite, par des massages précis, l'aquaculteur prélève la semence blanche d'un mâle (appelée laitance) qu'il répand sur les ovules orangés. La substance obtenue est alors mélangée avec précaution. Ensuite on rajoutera de l'eau afin d’imiter les conditions naturelles. Pour assurer la fécondation, on utilise chaque fois les semences de trois mâles différents.
La naissance des larves de saumon (alevins) est calculée très précisément. À une température de Modèle:Tmp, les œufs éclosent en deux cents jours, à Modèle:Tmp en deux fois moins de temps.
Âgés de quelques semaines, les alevins sont enfermés dans des conteneurs hermétiques. On les nourrit de concentrés de vitamines et de blanc d'œuf dont les doses sont soigneusement contrôlées par ordinateur. Sous la lumière électrique, ils luttent sans cesse contre un courant artificiel circulaire. À ce régime de nage forcée, les saumons grossissent deux fois plus vite que dans la nature.
Consommer de l'huile de chair de saumon Modèle:Référence nécessaire. Ce phénomène est dû à sa richesse en acides gras polyinsaturés (dont les fameux oméga 3). Sont présents particulièrement les acides eicosapentaénoïque (E.P.A.) et docosahexaéonïque (D.H.A.).) et sa pauvreté en acides gras saturés.
Ils servent à la reproduction des saumons, sont vendus, généralement accommodés en saumure, en tant que mets gastronomiques, ou utilisés comme ingrédient de préparations cosmétiques.
Les œufs sont extraits des saumons sauvages pêchés au filet ; on peut aussi les extraire (par pression du ventre) de la femelle sans tuer l’animal. Les zones d'approvisionnement, par ordre décroissant de tonnage, sont : l'Alaska, l'État de Washington et le Canada. La meilleure qualité se fait à partir des œufs frais. Il existe une production à partir d'œufs congelés mais les œufs souffrent de cette préparation lorsqu'ils doivent être pasteurisés.
Le délai entre la pêche et la mise en seaux du produit fini est de Modèle:Unité pour le plus court et de Modèle:Unité pour le plus long.
La qualité dépend de deux principes de base : la maturité et la fraîcheur.
Les œufs sont débarrassés des membranes adhérentes, puis sont saumurés sans autre additif. Le taux de sel idéal est de 4 à 4,5 % ; il permet une conservation à température contrôlée de plusieurs mois.
Peau
Une fois débarrassée de ses écailles (déchet), la peau sert à faire du cuir. Cette partie de la filière date de la fin des années 1980. Il s’agit de remplacer les parties dégradables de la peau par des produits chimiques imputrescibles. Le cuir de saumon ressemble à celui du crocodile.
La lutte contre les fraudes (saumon d'élevage vendu comme saumon sauvage) devrait être facilitée par des techniques génétiques (biopuces) qui vont permettre d'immédiatement identifier l'espèce de saumon, alors qu'une analyse chimique de l'écaille permet de voir s'il s'agit d'un saumon sauvage ou d'élevage (En raison de l'alimentation artificielle des saumons d'élevages, leurs écailles portent une signature chimique et isotopique différente de celle des saumons sauvages<ref>Adey et al. (2009), Scale microchemistry as a tool to investigate the origin of wild and farmed Salmo salar. Marine Ecology Progress Series ; 390225 DOI: 10.3354/meps08161</ref>. Il est également possible de détecter si un saumon dit sauvage est en fait un saumon d'élevage qui s'est enfui en mer)<ref>sciencedaily (2009) New Chemical Method For Distinguishing Between Farmed And Wild Salmon, from National Oceanography Centre, Southampton (UK) (2009-10-01)</ref>.
La Norvège est le premier producteur mondial de saumons, les fjords du pays étant riches en salmonidés. Le pays en exporte Modèle:Unité. Le Chili et le Royaume-Uni occupent respectivement la deuxième et la troisième position. L'image du saumon norvégien a été ternie en 2011-2012 par la controverse écologique du pesticide diflubenzuron à nouveau massivement utilisé comme antiparasitaires contre les infestations de poux du saumon<ref>De nombreux articles ont été publiés, par exemple celui-ci en 2013 qui cite le reportage de France 3 ayant révélé l'affaire en 2011, et cet autre qui fait état de la réaction des autorités norvégiennes.</ref> devenu en quelques années résistant aux autres pesticides disponibles, et source de coûts croissants pour les pisciculteurs.
Modèle:Loupe
Pour les œufs, le principal marché est le Japon (Modèle:Unité par an) où les œufs sont consommés « façon caviar » très peu salés (ikura) ou très salés dans la poche entière (sujiko). En Europe, la consommation est d'environ Modèle:Unité « façon caviar », en Amérique du Nord de Modèle:Unité. La consommation en Russie a considérablement chuté.
Plusieurs organisations intergouvernementales ont été depuis les années 1980 avec l'objectif d'une meilleure protection d'une ou plusieurs espèces de saumons comme. Elles sont associées aux travaux internationaux concernant la protection du saumon sauvage, et disposent parfois de moyens financiers, rarement de moyens directs de contrôles et de police.
Modèle:Colonnes
Bibliographie
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Caron, F., Fontaine, P. M., Bujold, V., & Société de la faune et des parcs du Québec. Vice-présidence au développement et à l'aménagement de la faune. (2003). L'état des stocks de saumon au Québec en 2002. Québec: Société de la faune et des parcs Québec, Vice-présidence au développement et à l'aménagement de la faune (PDF, 57 p).