Touraine (AOC)

{{#ifeq:||Un article de Ziki, l'encyclopédie libre.|Une page de Ziki, l'encyclopédie libre.}}

Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Région viticole Le touraine est un vin d'appellation d'origine contrôlée produit sur une partie des départements d'Indre-et-Loire et de Loir-et-Cher.

Classé appellation d'origine contrôlée par le décret du Modèle:Date, le vignoble s'étend sur environ Modèle:Unité à l'intérieur des départements d'Indre-et-Loire et de Loir-et-Cher pour un total de 70 communes.

L'appellation a cinq dénominations géographiques distinctes : Amboise, Azay-le-Rideau, Mesland, Chenonceaux et Oisly<ref name=CDC/>. Anciennement dénomination géographique de l'AOC Touraine, l'AOC Touraine-Noble Joué est une AOC à part entière depuis 2001.

Histoire

Antiquité

Les origines du vignoble remontent à l’Antiquité, comme l’attestent des découvertes archéologiques, telles que celles d’atelier d’amphores sur le site de Mougon, dans la commune de Crouzilles<ref>Leturcq, Samuel, et Adrien Lammoglia. « La viticulture en Touraine (Moyen Âge-xxe siècle). Dynamiques spatiales et commerciales du vignoble », Histoire & Sociétés Rurales, vol. vol. 49, no. 2, 2018, pp. 31-75.</ref>. La présence de la viticulture en Touraine , dès le premier siècle de notre ère, est liée au processus de romanisation des campagnes gauloises.

Moyen Âge

Fichier:Moines abbaye de Fontfroide.jpg
Viticulture monastique
Fichier:Monk tasting wine from a barrel.jpg
Moine goûtant son vin.

Au haut Moyen Âge, le plus ancien témoignage semble être celui de Grégoire de Tours qui décrit les dégâts causés à la vigne par le mauvais temps au printemps de l'année 587. Il fait état, à plusieurs reprises, des vignes de la Basilique Saint-Martin de Tours. À cette époque, la basilique possédait la villa de Nazelles, à proximité immédiate d'Amboise, mais il n'est pas possible de savoir si elle était déjà plantée de vignes<ref>Grégoire de Tours, Histoire des Francs, édition des Belles lettres, collection « Classiques de l'Histoire », Paris, 1980</ref>.

À partir du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, la plupart des monastères et abbayes qui s'échelonnent sur les rives de la Loire entreprennent la culture de la vigne, favorisée par les facilités offertes par le transport fluvial du vin. Une charte datée d'Modèle:Date-<ref>Bulletin de la Société archéologique de Touraine, T6, 1883,1884,1885, L.Péricar, Tours, 1885, Modèle:Pp.Texte de la charte</ref> fait état d'un accord conclu entre les religieuses du prieuré de Moncé à Limeray et une certaine « Johanne, dame de Mont-Evran », portant notamment sur de nombreux muids de vin, ce qui confirme la présence d'une activité viticole importante au cœur du territoire de l'AOC dès cette époque. La Loire facilitait alors le transport du vin, un texte décrit un clerc de Chinon utilisant ce moyen pour acheminer son vin jusqu'à Nantes<ref>Issue de La vie et les miracles de saint Mexme Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, cité dans Les vins de Loire, Éditions Montalba, 1979, p.31</ref>.

Période moderne

On doit à la prose truculente de Rabelais la popularité des vins de Touraine, à travers l'apologie de la « dive bouteille » :

<poem> «...En la tant divine liqueur, Qui est dedans tes flancs reclose, Bacchus, qui fut d'Inde vainqueur, Tient toute vérité enclose.<ref>Œuvres de Maître François Rabelais - Livre cinq - Jean de Bonnot - 1973 - extrait de la chanson de la dive bouteille - p139</ref></poem>

Parmi les vins de Touraine, le vin d'Amboise était particulièrement apprécié par le roi Louis XI, qui publia une charte ordonnant de vendre le vin d'Amboise avant tout autre sur le marché de Tours<ref>Cité par la Commanderie des Grands Vins d'Amboise sur son site officiel</ref>. Il institua par ailleurs en 1477 une donation annuelle de cent muids de ce vin aux religieux de l'église de Cantorbéry<ref>Jules Tardif, Archives nationales de France, 1977</ref>. C'était aussi le vin couramment servi à la table du roi [[François Ier de France|François {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }}]], ce qui lui aurait fait dire : Modèle:Citation<ref>Citation figurant sur la contre étiquette des vins de la Prévôté, domaine de Serge et Pascal Bonnigal</ref>


Fichier:Colbert1666.jpg
Jean-Baptiste Colbert.
Fichier:Arrêt Vin Amboise.JPG
Jugement concernant une absence de congé sur un transport de vin à Amboise en 1722.

Deux facteurs essentiels furent à l'origine du développement des vins tourangeaux dans la période allant du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. Le premier fut un arrêt du parlement de Paris, en date du Modèle:Date, interdisant aux marchands de vin parisiens de s'approvisionner à moins de vingt lieues<ref>Avant 1674, il s'agissait de l'ancienne lieue de Paris, d'une longueur de 3 248 mètres, soit une distance d'environ 65 km.</ref> de leur ville<ref>Interdiction annulée en 1776 par un édit royal.</ref>. La vallée de la Loire étant facilement accessible par route depuis la capitale, la demande se développa rapidement sur l'Orléanais, puis sur la Touraine. L'attrait des Hollandais pour les vins blancs du Val de Loire fut le second facteur. Pour assurer leurs importations, ils installèrent leurs courtiers dans plusieurs comptoirs du Val de Loire.

En fait, les Hollandais étaient essentiellement des intermédiaires qui entreposaient et revendaient les productions françaises dans le monde entier, réalisant au passage des profits substantiels. Colbert tenta de leur enlever ce monopole en créant une compagnie de commerce pour exploiter directement leur marché. En représailles, les Hollandais frappèrent d'une surtaxe considérable divers articles de nos manufactures, mais aussi les eaux-de-vie et les vins<ref>André Cochut, Le ministère de Colbert, Revue des Deux Mondes, T.15, 1846 Wikisource</ref>. Les exportations s'en trouvèrent freinées et il en résulta un développement de la quantité aux dépens de la qualité. Par ailleurs, les cultures céréalières furent souvent abandonnées au profit de la culture de la vigne, même sur des terrains inappropriés<ref>Modèle:Harvsp</ref>.

Période contemporaine

Au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, la viticulture devint une des principales ressources économiques locale. C'était sans compter sur les ravages causés par le mildiou et le phylloxéra, fléaux qui apparurent dans la région en 1882. Les désastres furent d'autant plus considérables que les Tourangeaux commencèrent par refuser l'arrachage des vignes et essayèrent de les soigner en les traitant au sulfure de carbone, sans grands résultats.

« Quant au phylloxéra, les viticulteurs ont eu le tort, au début, de ne pas engager la lutte. Le mal a pris des proportions inquiétantes. Toutefois les syndicats de défense ont réussi, sur nombre de points, à maintenir le vignoble en pleine production. Dans la Touraine, par contre, rien de semblable à cette agitation. Le rapport du préfet au conseil général d'Indre-et-Loire est muet là-dessus. L'indifférence est profonde. Le tempérament tourangeau se prête mal à ces efforts; d'autre part, les animosités politiques font oublier les maux réels du pays. Cependant la Touraine a déjà perdu beaucoup de vigne ; sur plus d'un point on peut constater les arrachages de ceps<ref>En fait près de la moitié des vignes seront arrachées</ref>. C'est une fortune immense qui s'en va. »<ref>Ardouin Dumazet, Voyage en France, Berger-Levrault, 1910</ref>,<ref>Il existe toutefois en Touraine une vigne, plantée vers 1850 et redécouverte en 1998, qui a résisté au phylloxéra et est probablement aujourd'hui, la plus ancienne vigne de France [1]</ref>

Après un nouvel encépagement à partir de greffes sur des plants américains, le vignoble sera reconstitué entre 1901 et 1905. Malgré cela, le déclin sera progressif, avec des crises successives provoquées par l'effondrement des cours en 1906-1907 puis par la surproduction dans les années 1922-1923. Il faudra attendre le lendemain de la Seconde Guerre mondiale pour voir la tendance s'inverser grâce à une amélioration de la qualité découlant de l'utilisation de cépages nobles et par l'attrait pour les vins effervescents de qualité, en alternative au champagne. Le développement du tourisme sera aussi déterminant pour faciliter l'écoulement des récoltes.

Cépages

Fichier:Gamay de Touraine.jpg
Gamay de Touraine

Les vins blancs sont issus du chenin (appelé localement pineau de la Loire), du sauvignon et de l'arbois. Les vins issus du sauvignon sont secs et vifs ayant des arômes se rapprochants du cassis. Les blancs de Touraine sont secs, assez fermes, vifs et pleins et tiennent bien en bouteille. Les vins effervescents bénéficient de l'appellation Touraine mousseux. Le chardonnay peut faire partie de l'encépagement dans la limite de 20 %. Le Touraine mousseux est un vin solide mais frais.

Les vins rouges sont vinifiés à partir des cépages cabernet franc N, cabernet sauvignon N, côt N, pinot noir N, pinot meunier N, pinot gris G, pineau d'Aunis et gamay N. Ce sont des vins friands et tanniques. Le Touraine primeur est un vin léger, fruité, au caractère gai et rustique.

Les vins rosés sont issus des cépages cabernet franc N et sauvignon N, côt, pinot noir N, pinot meunier N, pinot gris G, pineau d'Aunis N, gamay N et grolleau N. Ce sont des vins secs mais frais.

Dénominations d'usage et mentions

  • Le Touraine-Mesland : petit village situé entre Amboise et Blois, Mesland donne son nom à des vins rouges, rosés et blancs, de grande finesse, produits à Mesland et dans l'ensemble des communes alentour. Les rouges et les rosés sont principalement issus du cépage gamay noir, majoritaire dans leur assemblage, auquel est associé une part de cépages cabernet franc et côt pour les rouges, accessoirement pour les rosés. Les vins blancs sont principalement issus du cépage chenin, mais aussi de sauvignon blanc<ref name=CDC/>.
Fichier:Cave en Touraine.jpg
Cave en Touraine

Les autres vins AOC communales de l'ancienne Touraine sont :

Appellations de la sous-région Touraine

Fichier:Confrérie des vignerons des coteaux-du-cher.jpg
Confrérie des vignerons des Coteaux du Cher, ambassadrice de l'AOC Touraine

Parmi les vins AOC de Touraine, les autres AOC Touraine dénominations communales sont :

  • AOC Touraine (depuis 1939)
  • AOC Chinon (depuis 1937) : La connaissance des vins de Chinon est indissociable de la littérature de Rabelais, qui en fut le plus célèbre chantre.
  • AOC Vouvray : un autre grand nom de réputation internationale, dont l'origine remonte à Saint-Martin lui-même et dont Balzac fait l'apologie dans son œuvre. À l'est de Tours, sur la rive droite de la Loire, la région de Vouvray produit uniquement des vins blancs. Ces vins peuvent être pétillants ou mousseux. Les vins de Vouvray, en bonne conditions de cave, peuvent se conserver 40 ans. Par ailleurs, en Touraine il n'est pas rare de remplacer le champagne par un vouvray lors des repas de fête.

Notes et références

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Voir aussi

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Article connexe

Liens externes

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