Vestale

{{#ifeq:||Un article de Ziki, l'encyclopédie libre.|Une page de Ziki, l'encyclopédie libre.}}
(Redirigé depuis Vestales)

Modèle:Voir homonymes

Fichier:Palazzo Braschi - Vestale 1020774.JPG
Statue de vestale, au musée du palais Braschi, à Rome.

Une vestale (en latin Modèle:Latin) est une prêtresse de la Rome antique dédiée à Vesta.

Le collège des vestales et son bien-être sont considérés comme essentiels au maintien et à la sécurité de Rome. Elles doivent entretenir le foyer public du temple de Vesta situé dans le Forum romain.

Les vestales sont libérées des obligations sociales habituelles du mariage et de la maternité, et font vœu de chasteté pendant trente ans afin de se consacrer à l'étude et au respect des rituels de l'État, qui sont interdits aux collèges de prêtres masculins.

Histoire

Sous la royauté et la république

Fichier:Frieze Basilica Aemilia Massimo n3.jpg
Tarpeia, une des premières vestales, qui après avoir livré le Capitole aux soldats sabins, est ensevelie sous les boucliers et les bracelets des Sabins.
Fichier:Tarpeia coins.jpg
Denier de 89 av. J.-C. où l'on peut voir sur l'avers Tarpeia, une des premières vestales nommées, ensevelie sous les boucliers des Sabins.

Les historiens Tite-Live, Plutarque et Aulu-Gelle attribuent la création de la prêtrise des vestales au roi Numa Pompilius, deuxième roi légendaire de Rome, qui règne de 717 à 673 av. J.-C.

Selon Tite-Live, Numa leur attribue des salaires payés sur le trésor public. L'historien mentionne que la prêtrise de Vesta tire ses origines d'Albe la LongueModèle:Sfn.

Aulu-Gelle, érudit du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, écrit que la première vestale prise à ses parents est emmenée par la main par Numa Pompilius.

Plutarque attribue la fondation du temple de Vesta à Numa, qui nomme d'abord deux prêtresses ; Servius Tullius, sixième roi de Rome, fait passer leur nombre à sixModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Ambroise de Milan fait allusion à une septième vestale durant l'Antiquité tardiveModèle:Sfn. Numa Pompilius fait également désigner le Modèle:Latin pour surveiller les vestales. Pour l’historien grec Denys d'Halicarnasse, elles sont d'abord quatre, puis le cinquième roi de Rome, Tarquin l'Ancien, ajoute deux vierges sacréesModèle:Sfn. En tout état de cause, les vestales sont au nombre de six à l'époque historiqueModèle:Sfn,Modèle:SfnModèle:Pas clair.

Les premières vestales, selon l’écrivain romain Varron, s'appellent Gegania, Veneneia, Canuleia et Tarpeia. Tarpeia, fille de Spurius Tarpeius, est décrite comme une traîtresse dans la légende.

En 390 av. J.-C., lors de l'incursion des Gaulois dans Rome, les vestales sont mises en sécurité à Caere, ville étrusque voisine et amie de Rome : elles sont ainsi épargnées lors du sac de RomeModèle:Sfn.

En 273 av. J.-C., la vestale Sextilia, accusée d'adultère, est enterrée vive près de la porte CapèneModèle:Sfn,Modèle:Sfn.

Vers 204 av. J.-C., la vestale Claudia Quinta accueille miraculeusement la statue de la déesse CybèleModèle:Sfn.

En 114 av. J.-C., l'inconduite des vestales Aemilia, Marcia et Licinia, qui multiplient les amants, est dénoncée par un esclave. Le grand pontife Lucius Caecilius Metellus Delmaticus ne condamne qu'Aemilia et acquitte les deux autres. L'affaire est rejugée l'année suivante par Lucius Cassius Longinus Ravilla à la demande du peuple indigné par le premier jugement, et les trois vestales sont exécutéesModèle:Sfn.

Au Modèle:Lien siècle av JCModèle:Vérification siècle, lorsque Sylla menace la vie du jeune Jules César pendant ses proscriptions, les vestales intercèdent en sa faveur et Sylla lui accorde son pardonModèle:Sfn.

En 73 av. J.-C., Catilina, accusé d'avoir eu une liaison criminelle avec la vestale Fabia — demi-sœur de Terentia, l'épouse de Cicéron —, est finalement acquitté.

À l’époque impériale

Modèle:Animation

Fichier:VestalisMaxima.jpg
Statue d'une Modèle:Latin datant du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle.

L’empereur Auguste inclut les vestales dans toutes les grandes dédicaces et cérémonies. On leur attribue certains pouvoirs divins. Pline l'Ancien, par exemple, dans son Histoire naturelle, discutant de l'efficacité de la prière et des formules rituelles, écrit : Modèle:CitationModèle:Sfn.

L'historien Suétone signale une certaine désaffection des Romains pour cette institution au début de l’Empire : Modèle:Citation

Inversement, l’historien Tacite témoigne sous Tibère du zèle de deux familles patriciennes à proposer leur fille pour remplacer une défunte vestale. Tibère choisit celle dont les parents n’avaient jamais divorcé, et consola l’autre candidate d’une dot d’un million de sestercesModèle:Sfn.

Le respect accordé aux vestales reste grand. Personnes sacrées, elles sont intouchables, et nul ne peut leur interdire d'aller où bon leur semble, ce qui permet de leur confier des missions d'intermédiaires de dernier recours :

Suétone signale un scandale sous Domitien (81-96) :

Modèle:Citation bloc

L'affaire témoigne d’une dissolution des mœurs des vestales, du moins si les accusations sont exactes car l'instruction du procès de Cornelia est douteuse, et repose sur un témoignage extorqué. C'est le seul scandale rapporté par Suétone pour tout le Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, en dehors de l'insinuation d'un viol de vestale commis par Néron.

Après l'incendie qui ravage une partie du centre de Rome à la fin du règne de Commode, la Maison des vestales est reconstruite sous Septime Sévère. Au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, plusieurs statues et inscriptions honorifiques y sont élevées en l'honneur des grandes vestales ; ces monuments et leurs textes témoignent du maintien du prestige de la fonction, de la vitalité du culte, du recrutement social élevé des vestales et de l'étendue de leurs relations sociales.

Dissolution de l’institution

L’empereur chrétien [[Théodose Ier|Théodose {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }}]] interdit le culte païen en Orient le Modèle:Date, puis se rend fin 394 à Rome après sa victoire sur l'usurpateur Eugène. Selon l’historien byzantin Zosime, il annonce au Sénat romain, qui refuse la conversion, que le fisc ne paiera plus les frais du culte et de sacrifice d'une religion que lui-même n'approuve pasModèle:Sfn. Cette décision vide de leur force les rites de la religion romaine antique, qui doivent être célébrés Modèle:Incise au nom de l'État romain<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Après onze siècles d'existence, privé de ses moyens, le collège des vestales est aboli et le feu sacré est éteint. Zosime raconte comment Serena, épouse de Stilicon et nièce de Théodose, entre dans le temple, prend le collier de la statue de la déesse et le place à son propre couModèle:Sfn. La plus ancienne des vestales restée sur place la maudit, elle, son mari et ses enfants, pour son impiété, mais cela ne préoccupe pas Serena. Pourtant, toujours d'après Zosime, Serena est alors soumise à de terribles rêves lui laissant présager une mort prématuréeModèle:Sfn. Son mari Stilicon est exécuté sur ordre de l'empereur en 408, et Rome est prise et pillée en 410. En réponse aux rumeurs selon lesquelles le sac de Rome et la désintégration de son empire sont dus à la domination chrétienne et à son intolérance des anciens dieux — qui défendent la ville depuis plus de mille ans —, saint Augustin riposte en justifiant l'événement dans son ouvrage La Cité de Dieu<ref>Pierre Chuvin, même ouvrage, p.87-88</ref>.

Coelia Concordia, la dernière vestale et Modèle:Latin de l’histoire, quitte le collège des vestales après sa dissolution et Modèle:Refnec.

Statut

Mode de sélection

Modèle:Animation

Fichier:RomaCasaVestaliDaPalatinoOvest.JPG
Vue des ruines de la maison des Vestales depuis le mont Palatin. On distingue, en haut à gauche, les restes du temple circulaire de Vesta. Dans la cour, les statues et les inscriptions honorant les vestales ont été replacées à la suite des fouilles archéologiques et peuvent ne pas être à leur place originelle.

Les critères de sélection des Vestales sont décrits par l’historien Aulu-Gelle, citant Antistitius Labeo, auteur d'un traité de droit pontifical, et Ateius CapitonModèle:Sfn, tous deux juristes de l'époque d'Auguste. À partir du milieu de l'époque républicaine, pour les recruter, des fillettes de Modèle:Unité sont choisies par le Modèle:Latin parmi un groupe de vingt candidates de haute naissance qui ont encore leurs deux parents. À l'origine, la jeune fille devait être patricienne, puis la fonction s'est ouverte aux plébéiennes car il devenait difficile de trouver des nobles disposés à confier leur fille pour une durée de trente ans, et enfin la fonction s’est ouverte aux filles d'affranchisModèle:Sfn,Modèle:Sfn.

Les candidates doivent être sans défaut physique ni mental, et non émancipées par leur père : le passage à l’état de vestale les rend orphelines aux yeux de la loiModèle:Sfn. Elles doivent également être nées de parents libres et n'exerçant pas de professions déshonorantes (Modèle:Langue)Modèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. Leurs deux parents doivent également résider en Italie ; une dispense à ce propos a toutefois été rendue possible à partir de l’an 18. Des exemptions sont également possibles, par exemple pour la sœur d'une vestale ou la fille d'un flamine. Parfois, certaines candidates admises n'ont pas exercé, comme le montre le cas des sœurs OculutaeModèle:Sfn.

La cérémonie de choix est connue sous le nom de Modèle:Latin (capture). Le père, c'est-à-dire son tuteur légal, présente sa fille au grand pontife. Une fois qu’une jeune fille est choisie, le Modèle:Latin l'emmène loin de ses parents avec les paroles suivantes : « afin de pratiquer les rites sacrés que la règle prescrit à une vestale de célébrer, dans l'intérêt du peuple romain et des Quirites, en tant que candidate choisie selon la plus pure des lois, c'est toi qu'à ce titre je prends, Amata (« bien-aimée ? »), comme prêtresse vestale ». Dès qu’elle entre dans l'Modèle:Latin, elle est au service et sous la protection de la déesseModèle:Sfn.

Les candidates au remplacement d'une prêtresse morte sont présentées à la grande vestale pour la sélection de la plus vertueuse. Les plus âgées n’ont pas à être vierges (il peut s’agir de jeunes veuves ou même de divorcées, bien que cela soit désapprouvé et considéré de mauvais augure). Tacite raconte comment Gaius Fonteius Agrippa et Domitius Pollio offrent leurs filles en l’an 19 pour pourvoir un poste vacantModèle:Sfn. Celle de Domitius Pollio est préférée uniquement parce qu’Agrippa vient de divorcerModèle:Sfn. Le Modèle:Latin, en la personne de Tibère, « console » Agrippa en lui offrant une dot d'un million de sestercesModèle:Sfn.

Service

Leur collège s'organise en trois groupes d'âges différents, sous l'autorité de la grande vierge Vestale (Modèle:Latin) : les plus jeunes sont instruites par les plus anciennes pendant dix ans, celles de la classe d'âge intermédiaire entretiennent le feu civique en permanenceModèle:Sfn. À l'issue de son temps de sacerdoce, la vestale peut, si elle le souhaite, revenir à la vie civile et se marier. La plupart choisissent néanmoins de continuer leur sacerdoceModèle:Sfn : Tacite mentionne une certaine Occia qui officie pendant cinquante-sept ans, jusqu'à sa mortModèle:Sfn.

Leurs tâches comprennent le maintien du feu sacré de Vesta, déesse du foyer et de la maison, la collecte de l’eau depuis une source sacrée, la préparation de la nourriture utilisée dans les rituels, telle une farine spéciale appelée Modèle:Latin qui est saupoudrée sur les offrandes publiques à un dieu, et l'entretien des objets sacrés du sanctuaireModèle:Sfn. .

Les vestales assurent aussi la garde de quelques objets sacrés, dont le Palladium, statue sacrée de Pallas Athéna apportée à Rome par Énée selon la légende.

Statut et privilèges

Fichier:Jean Raoux - Vestal Carrying the Sacred Fire.jpg
Vestale, par Jean Raoux.

Les vestales possèdent un statut juridique très particulier. Alors qu'une femme romaine est mineure toute sa vie, elles sont affranchies de l'autorité paternelle (Modèle:Latin)Modèle:Sfn et exemptées de la tutelleModèle:Sfn. Elles ont le droit de rédiger leur testament du vivant de leur pèreModèle:Sfn,Modèle:Sfn.

Leurs privilèges sont significatifsModèle:Sfn. À une époque où la religion est riche en paysans, la présence du Collège des vierges vestales est nécessaire pour de nombreuses cérémonies publiques et où qu’elles aillent, elles sont transportées dans un Modèle:Latin, carrosse couvert à deux roues. Les vestales participent au jet rituel de mannequins de paille appelés Argei dans le Tibre le 15 maiModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Aux jeux et spectacles publics, elles ont des places d’honneur réservées. Les consuls et les préteurs leur cédaient le pas et faisaient abaisser leurs faisceaux devant elles en signe de respectModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Les vestales témoignent en justice sans prêter le serment coutumier, leur parole ne pouvant faire aucun doute. L'inviolabilité du temple de Vesta et de la personne de ses prêtresses faisait qu'on déposait entre les mains de celles-ci les testaments (tels que ceux de Jules César et de Marc Antoine) ou les documents d’État comme les traités publics qu'on voulait mettre en sûreté, et parfois même certains traités solennels. Leur personne est sacro-sainte : la mort est la peine requise pour les avoir blessées, et elles sont escortées par des licteurs pendant leurs déplacements. Lorsqu'une vestale rencontre un condamné mené au supplice, elle a le droit de demander sa grâce, à condition toutefois de jurer que la rencontre est fortuiteModèle:Sfn. Même le veto d’un tribun de la plèbe, pourtant également sacro-saint, ne pouvait faire opposition aux déplacements d’une vestale. Ainsi la vestale Claudia permit à son frère à qui le Sénat refusait les honneurs du triomphe de se rendre malgré cela au Capitole : elle monta à bord du char fraternel, et on ne put les empêcher de parcourir la Via Sacra et d’atteindre le CapitoleModèle:Sfn. Enfin, leurs cendres étaient inhumées à l'intérieur même du Modèle:Latin, en dérogation aux prescriptions de la loi des Douze Tables sur les inhumationsModèle:Sfn.

Punitions et obligation de virginité

Fichier:Henri-Pierre Danloux - Le supplice d'une vestale (1790).JPG
Supplice d'une vestale d'Henri-Pierre Danloux, musée du Louvre, 1790.

Laisser s'éteindre le feu sacré de Vesta, ce qui suggérait que la déesse avait retiré sa protection à Rome, est un grave manquement à leur devoir. Les vestales coupables de cette infraction étaient punies de coups ou du fouet, donnés « dans l'obscurité et à travers un rideau afin de préserver leur pudeur »Modèle:Sfn.

Leur chasteté est considérée comme ayant une incidence directe sur la santé de l'État romain. Elles sont, de leur nom complet, des « vierges Vestales » (Modèle:Latin), tenues à la virginité durant tout leur service. Toute relation sacrilège est qualifiée d'acte de trahisonModèle:Sfn et d'« inceste » (Modèle:Latin) au sens originel d’« impureté » : « Modèle:Latin », atteinte à la chasteté qui constitue un tabouModèle:Sfn.

Le crime est puni de mort : la vestale coupable est fouettée nueModèle:Sfn, puis enterrée vivante (Modèle:Latin) et emmurée, ou condamnée au bûcherModèle:Sfn, seuls moyens de la tuer sans verser son sang, ce qui est interdit. Cependant, cette pratique contredit la loi selon laquelle nul ne peut être enterré dans la ville. Les Romains enterrent donc la coupable avec de la nourriture dans une « pièce habitable »Modèle:Sfn. Son amant, quant à lui, est flagellé à mort par le grand pontifeModèle:Sfn au Forum Boarium ou au ComitiumModèle:Sfn, de même que les esclaves complicesModèle:Sfn,Modèle:Sfn.

L'enfant né éventuellement de leur union, est considéré comme impur et jeté au TibreModèle:Sfn,Modèle:Sfn. En comparaison, l'inceste ordinaire (Modèle:Latin) est précipité du haut de la roche TarpéienneModèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn , relevant, à l'époque républicaine, de la compétence des comicesModèle:Sfn.

Les cas d'adultères et les condamnations sont raresModèle:Sfn. En 483 av. J.-C., à la suite de présages et des conseils des devins selon qui les cérémonies religieuses sont négligées, la vestale Oppia, est déclarée coupable de fornication et punieModèle:Sfn. Tuccia est aussi accusée de fornication, mais elle en est lavée par une ordalie, transportant de l'eau dans un tamis pour prouver sa chastetéModèle:Sfn. Pendant les mille années de l'existence des vestales, il n'y a eu que dix condamnations pour manque de chasteté et ces procès ont tous eu lieu dans une période de crise politique. Les historiens suggèrentModèle:Sfn que les vestales sont utilisées alors comme des boucs émissaires. Quand survenaient des catastrophes pour la cité, on la soupçonnait. Ce fut le cas à l'occasion du sac de Rome par Brennos, de la défaite de Cannes dans la guerre contre Hannibal ou encore à la suite des troubles liés aux GracquesModèle:Sfn. L'exécution qui suivait servait à rétablir la Modèle:Latin rompue par cette souillureModèle:Sfn. Mais Pline le Jeune est convaincu que Cornelia, enterrée vivante sous les ordres de l'empereur Domitien, est innocente ; il décrit comment elle cherche à préserver sa pudeur et sa dignité jusqu'au dernier momentModèle:Sfn.

Après avoir été fouettée (telle Urbinia en 471 av. J.-C.Modèle:Sfn), elle est habillée comme une défunte et transportée en litière fermée, selon l'usage des funérailles, jusqu'au Modèle:Langue, dans une chambre souterraine approvisionnée en eau et nourriture, située dans l'enceinte de la cité, près de la porte Colline, exceptionnellement à l'intérieur du pomerium. Elle y subit l'emmurement.

Le crime pouvait être découvert par dénonciation, par un comportement et une toilette jugés trop frivoles, par des événements prodigieux (Modèle:Latin) ou des épidémies (Modèle:Latin), mais le plus souvent par l'extinction du foyer public, signe de négligenceModèle:Sfn.

Exemples de vestales condamnées

Denys d'Halicarnasse prétend que les premières vestales d'Albe la Longue sont fouettées et mises à mort pour avoir enfreint leurs vœux de célibat et que leur progéniture est jetée dans la rivièreModèle:Sfn. Denys raconte également l'enterrement vivant est institué par le roi Tarquin l'Ancien et inflige ce châtiment à la prêtresse PinariaModèle:Sfn. L'historien byzantin du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, Georges Cédrène, est la seule source affirmant qu'avant le règne de Tarquin l'Ancien, le roi Numa Pompilius avait institué la mort par lapidation pour les vestales fautivesModèle:Sfn. Selon Tite-Live, Rhea Silvia, mère de Romulus et Rémus, est contrainte de devenir vestale et, quand elle devient mère elle est simplement jetée en prison, tandis que ses jumeaux Romulus et Rémus sont abandonnés dans un berceau au fil du fleuveModèle:Sfn.

Les soupçons se portent sur Minucia à cause de son amour inapproprié pour les vêtements et du témoignage d'un esclave. Elle est reconnue coupable de fornication et enterrée vivanteModèle:Sfn. De même, Postumia, bien que innocente selon Tite-LiveModèle:Sfn, est jugée pour manque de chasteté à cause de sa tenue immodeste. Emilia, Licinia et Martia sont exécutées après avoir été dénoncées. Rares sont les vestales acquittées.

Obligations cultuelles

Tenue

Fichier:L. Cassius Longinus, denarius, 63 BC, RRC 413-1.jpg
Denier romain de 63 ans av. J.-C., avec sur l'avers une vestale voilée et drapée, et sur le revers un électeur romain en train de voter.

Leur costume comprend une longue robe (Modèle:Latin)Modèle:Sfn et des bandelettes pour retenir la chevelure (Modèle:Latin), typiques des matrones romainesModèle:Sfn. Ces deux éléments appartiennent à la garde-robe traditionnelle de la matrone romaineModèle:Sfn.

Les vestales portent également un voile rouge (Modèle:Latin) et six tresses (Modèle:Latin)Modèle:Sfn typiques de la coiffure d'une mariéeModèle:Sfn.

Elles ont aussi une Modèle:Latin, un Modèle:Latin et une Modèle:Latin. L'Modèle:Latin est un filet de laine blanc. Le Modèle:Latin est le voile de laine blanche porté lors des rituels et des sacrifices, au-dessus de rubans de laine rouge et blanche, symbolisant l'engagement de la vestale à maintenir le feu de Vesta et à respecter son vœu de chasteté. La Modèle:Latin est un long châle, typique des femmes romaines. La Modèle:Latin et son épingle sont drapées sur l'épaule gauche.

Culte de Vesta

Modèle:Article détaillé

Fichier:Carl Friedrich Deckler Vestalin mit Efeugirlande.jpg
Une vestale portant une couronne de lierre (toile de Carl Friedrich Deckler).

Les vestales doivent veiller sur le feu sacré, symbole de la déesse Vesta. Une négligence de leur part, notamment l'extinction du feu, est punie par le fouet, infligé par un envoyé du grand pontifeModèle:Sfn, voire ce dernier en personneModèle:Sfn. Le culte de Vesta était intimement lié aux origines de la ville de Rome. La légende indique que les frères jumeaux Romulus et Rémus sont les fils de Rhéa Silvia fille du roi d'Albe, une vestale d'Albe la Longue et du dieu Mars. Fruits d'un amour interdit, ils ont été exposés et leur mère condamnée. Selon Tite-LiveModèle:Sfn, c'est le Sabin Numa Pompilius, deuxième roi de la Ville, qui transfère le culte de Vesta à Rome.

Les principales fêtes de Vesta sont les Modèle:Latin célébrées du 7 au 15 juinModèle:Sfn. Uniquement le 7 juin, son sanctuaire est accessible aux mères de familles qui apportent des assiettes de nourriture, en temps normal seules les vestales ont accès au lieuModèle:Sfn. Les cérémonies simples sont officiées par les vestales, qui rassemblent des céréales et cuisinent des gâteaux salés pour le festival. C’est la seule fois où elles fabriquent elles-mêmes la Modèle:Latin, car c’est la période la plus sainte pour Vesta, et ces gâteaux salés doivent être parfaits et corrects pour être utilisés lors de tous les sacrifices publics.

Autres cultes

Outre le culte de Vesta, les Vestales sont les auxiliaires indispensables pour d'autres activités cultuelles. Auprès du feu sacré qui représente l’âme même de la cité, sur le Palladium auquel est attachée la fortune de Rome, elles montent une garde perpétuelle dont dépend la prospérité dans la paix, le sort des armes dans la guerre, de la patrie au service de laquelle elles sont vouées par la médiation du culte de VestaModèle:Sfn.

Des rites minutieux sont prévus pour la préparation de la Modèle:Latin, qui est faite de deux substances d’une intégrité parfaite. Les trois vestales les plus anciennes sont chargées – un jour sur deux, dans la période allant du 7 au 14 mai – de récolter dans un champ spécial, griller et piler des épis d'amidonnier (Modèle:Latin subsp. Modèle:Latin, une très ancienne céréale apparentée au blé)Modèle:Sfn de la qualité la plus fine. Trois fois par an (aux Lupercales, aux Modèle:Latin et aux Ides de septembre), la farine ainsi obtenue et conservée dans de petits tonneaux était additionnée d'une saumure (Modèle:Latin), principe purificateur par excellence, également fabriquée par des Vestales à partir de sel brut pilé au mortier puis cuit au four, puis dissous dans de l'eau puisée dans un cours d'eauModèle:Sfn. Le mélange, la farine rituelle (Modèle:Latin) dont l'invention est censée remonter à NumaModèle:Sfn, est répandue sur la tête des animaux destinés au sacrifice et de manière générale, sur toute offrande faite aux dieuxModèle:Sfn. Cette pratique a donné le français « immoler », de Modèle:Latin, « saupoudrer de Modèle:LatinModèle:Sfn ». Le moulin et le four destinés à ces usages ont été retrouvés dans la maison des Vestales, au Forum. L’offrande de la Modèle:Latin est présentée trois fois l’an à la déesseModèle:Sfn.

Fichier:Johann Baptist Lampi (circle) Vestalinnen.jpg
Deux vestales de Johann Baptist von Lampi.

Ce rituel revêt une importance d'autant plus grande que, depuis le traité passé entre Romains et Sabins après l'enlèvement des Sabines, les matrones romaines se voient interdire de moudre les céréales, tout comme d'apprêter les viandesModèle:Sfn. Les femmes sont donc écartées du sacrifice, à l'exception des vestales qui, elles, sont présentes dans tous, par l'intermédiaire de la Modèle:LatinModèle:Sfn. Un auteurModèle:Qui affirme même que les vestales prennent elles-mêmes part à des sacrifices sanglantsModèle:Sfn. On sait qu'elles avaient droit à un couteau spécial, la Modèle:LatinModèle:Sfn, mais on ignore s'il sert à couper autre chose que des gâteaux et des vêtementsModèle:Sfn.

Les autres cérémonies du culte auxquelles les Vestales prennent part sont les Modèle:Latin et les Modèle:Latin en avril, la course et le sacrifice du cheval au Champ de Mars, en octobre, les Lupercales en février, la cérémonie des Argées et, naturellement, les Vestalia du 7 au 15 juinModèle:Sfn.

Aux Modèle:Latin, la Grande Vestale assume le rôle d’un sacrificateur en arrachant le veau des entrailles d’une vache pleine et en l’immolant ; puis le veau est brûlé et sa cendre conservée chez les vestales. Cette cendre est humectée avec le sang du cheval vainqueur de la course et sacrifié au Champ de Mars aux Ides d’octobre et que l’on conserve également dans le Modèle:Latin ; l’on y adjoint des tiges de paille de fèves et ce mélange sert pour les purifications des Modèle:Latin où l’on célèbre Palès, la déesse des troupeaux et des bergers, le 26 avril. À cette date, les paysans se rendent en foule au temple de Vesta et la prêtresse les asperge d’eau lustrale avec une branche de laurier. Puis, ils emportent dans leurs maisons et dans leurs champs un peu de mélange de cendres, de sang et de fèves en quoi consistent les trois substances purifiantes gardées par les vestales et ils les répandent sur des bûchers de branches dont on fait de grands feux. Les gens bondissent à grande joie par-dessus ces buissons enflammés dont la fumée passe pour communiquer une vertu lustrale et fertilisante à la terre, aux bêtes et aux gens. Ainsi, c’est toujours la même idée à laquelle la fonction des Vestales est intimement liée : la fécondité par la purificationModèle:Sfn.

Les Vestales jouent également un rôle dans les Lupercales, où elles préparent, pour les Luperci, une bouillie de grains de blé, spécialement rôtis et salés pour eux, qu’ils prennent au repas sacré après leur course échevelée, du Forum au Palatin, leurs lanières de cuir flagellantes à la main. Ces rites de fécondation perdus dans la nuit des temps s’adressent à Lupercus, dieu de l’Italie ancienne, protecteur des troupeaux. Selon une autre tradition, ce culte a été institué en l’honneur de la Louve qui, sous le figuier sacré, le Ruminal, a allaité les jumeaux Rémus et Romulus. Lors de la fête des Lémuries aux ides de mai, elles jettent dans le Tibre trente mannequins d’osier, symbolisant les vieillards. Pour la cérémonie des Argées, elles jettent dans le Tibre, du haut du pont Sublicius, douze mannequins en souvenir des sacrifices humains qu’on disait avoir été abolis par HerculeModèle:Sfn.

Liste des vestales connues

De la création de l'institution à son abolition, un nombre indéterminé de Vestales exercent cette fonction. Plusieurs sont nommées dans les textes antiques qui sont parvenus à l'époque moderne, dont treize ou quinze sont recensées comme condamnées à mortModèle:Sfn.

Vestales légendaires

  • Rhéa Silvia, d'Albe la Longue, mère mythologique des fondateurs de Rome, Romulus et Rémus. Les textes antiques donnent des versions contradictoires sur sa fin, soit condamnée, battue à mort de verges ou jetée dans le Tibre, soit épargnéeModèle:Sfn
  • Aemilia, également d'Albe. Quand le feu sacré s'est éteint, elle a demandé l'aide de Vesta et l'a miraculeusement rallumé en jetant un morceau de son vêtement sur les braises éteintesModèle:Sfn.
  • Pinaria, sous Tarquin l'Ancien, première vestale romaine condamnée à être enterrée vive<ref>Denys d'Halicarnasse, Antiquités romaines, III, 67</ref>,Modèle:Sfn.

Vestales de la période républicaine

Vestales de la période impériale

Maison des vestales

Modèle:Animation Modèle:Article détaillé La maison des vestales est la résidence des prêtresses à Rome. Derrière le temple de Vesta (qui abrite le feu sacré), l'Modèle:Latin est un bâtiment de trois étages situé au pied de la colline du Palatin.

Dans la culture

  • Modèle:Page h' est le titre de plusieurs œuvres, tableaux et opéras.
  • Floronia est une nouvelle qui raconte le châtiment de deux sœurs Vestales (cf. Tite-Live, 22, 57) in Scènes d'esprit et autres nouvelles de Céline Maltère (Les Deux Crânes).
  • Dans le jeu Bravely Default édité par Squareenix et Nintendo, ainsi que dans le jeu Darkest Dungeon, quant à lui édité par Red Hook Studios Inc., apparaissent des Vestales.
  • Le livre Titus Flaminius. Tome 1. La fontaine aux vestales de Jean-François Nahmias est un roman historique décrivant les rites et le rôle des vestales dans la Rome Antique.

Notes et références

Modèle:Références

Annexes

Articles connexes

Modèle:Autres projets

Bibliographie

Sources antiques

Ouvrages

Ouvrages en langue étrangère

Articles

Articles en langue étrangère

Chapitres

Chapitre en langue étrangère

Liens externes

Modèle:Palette Modèle:Portail