Vitamine B12

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Modèle:Infobox Chimie La Modèle:Nobr, également appelée cobalamine, est une vitamine hydrosoluble essentielle au fonctionnement normal du cerveau (elle participe à la synthèse des neurotransmetteurs), du système nerveux (elle est indispensable au maintien de l'intégrité du système nerveux et tout particulièrement de la gaine de myéline qui protège les nerfs et optimise leur fonctionnement) et à la formation du sang. C'est l'une des huit vitamines B. Elle est normalement impliquée comme cofacteur dans le métabolisme de chacune des cellules du corps humain, plus particulièrement dans la synthèse de l'ADN et sa régulation ainsi que dans la synthèse des acides gras et dans la production d'énergie.

Elle existe sous plusieurs formes appartenant à la famille des cobalamines : cyanocobalamine, hydroxocobalamine, méthylcobalamine et adénosylcobalamine, les deux premières étant ses formes stables. Les cobalamines ont une structure chimique proche de l’hème mais l’atome central de fer y est remplacé par un atome de cobalt, d’où leur nom.

Un déficit en Modèle:Nobr entraîne une forme d'anémie dont l'une des caractéristiques est la présence de globules rouges fortement augmentés en taille (macrocytose). Relativement rare, cette carence peut notamment résulter d'apports insuffisants chez des personnes suivant un régime végétalien non complémenté, ou ayant des problèmes d'absorption. La complémentation est également recommandée aux personnes suivant un régime végétarien approchant le végétalisme.

La synthèse totale de cette biomolécule complexe, réalisée en 1972 par Robert Burns Woodward, Albert Eschenmoser et leur équipe, demanda plusieurs années.

Histoire

Les recherches sur cette vitamine sont issues de la description au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle d'une anémie mortelle, l'anémie pernicieuse, par différents auteurs dont Thomas Addison ou Anton Biermer<ref name="combe1824">Modèle:Article.</ref>,<ref name="pearce2004">Modèle:Cite pmid</ref>,<ref name="WNI">Modèle:WNI</ref>.

Vers 1920, Frieda Robscheit Robbins, George Whipple, George Minot et William Murphy (prix Nobel de médecine en 1934) démontrent que des extraits de foie sous forme de compléments alimentaires peuvent corriger certaines anémies<ref name="minot1926"> Modèle:Article</ref>. William Castle montre qu'il existe un facteur intrinsèque indispensable et inexistant chez les malades souffrant d'anémie pernicieuse, et un facteur extrinsèque venant de l'alimentation (foie, viandes).

Grâce aux travaux de Modèle:Lien, ce facteur extrinsèque (la Modèle:Nobr) est isolé sous une forme cristalline<ref>Modèle:Article.</ref> en 1948 par l'équipe de Karl Folkers du laboratoire Merck à partir de la bactérie Streptomyces griseus<ref>Modèle:Article.</ref>, puis par Lester Smith du laboratoire Glaxo la même année. Sa configuration tridimensionnelle fut identifiée par Dorothy Hodgkin (prix Nobel de chimie en 1964).

Cette Modèle:Nobr reste néanmoins mal comprise ; il faut attendre 2007 pour que des chercheurs du MIT et de la Modèle:Lang en expliquent le processus complet de synthèse par des micro-organismes<ref>Modèle:Article.</ref>.

Physiologie

Biosynthèse

Ni les plantes ni les animaux, et plus généralement aucun eucaryote, ne peuvent produire de vitamine B12<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Seules quelques bactéries et archées ont les enzymes nécessaires à sa biosynthèse. Chez des eucaryotes du phytoplancton, quelques gènes intervenant dans cette biosynthèse ont été détectés, mais cela ne suffit pas pour prouver qu'ils la synthétisent<ref>Modèle:Article</ref>.

Les espèces des genres suivants sont connues pour synthétiser de la vitamine B12 : Acetobacterium, Aerobacter, Agrobacterium, Alcaligenes, Azotobacter, Bacillus, Clostridium, Corynebacterium, Flavobacterium, Halomonas<ref>[1]</ref>, lactobacilles, Micromonospora, Mycobacterium, Nocardia, Propionibacterium, Protaminobacter, Proteus, Pseudomonas, Rhizobium, Salmonella, Serratia, Streptomyces, streptocoques et Xanthomonas.

L'ensemble des animaux dépend donc d'autres organismes, tels que les bactéries. La chaîne alimentaire transmet ce nutriment des herbivores aux carnivores de sorte que l'ensemble des produits d'origine animale en contient, mais pas les végétaux<ref name=":02">Modèle:Harvsp</ref>. L'absorption intestinale de la vitamine B12 a lieu uniquement au niveau de la portion terminale de l'iléon<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Obtention

Fermentation pré-gastrique

Chez les ruminants, tels que la vache, la lenteur de la digestion des fibres permet à des populations bactériennes de se développer pendant plusieurs heures, grâce à une fermentation prégastrique. La rumination consiste à faire remonter le contenu de la première poche (rumen) puis à l'ingérer de nouveau. Les aliments remontent et passent donc de poche en poche avant d'atteindre le troisième feuillet (processus pouvant durer de 20 à 48 heures).

Au cours de ce processus, la Modèle:Nobr est produite par les micro-organismes (bactéries, archées) qui se multiplient dans le rumen. Cette synthèse nécessite la présence d'une quantité suffisante de cobalt<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Lorsque les aliments atteignent la partie terminale du grêle, la Modèle:Nobr d'origine bactérienne peut enfin être absorbée.

Dans le cadre de l'agriculture intensive, les vaches laitières ont un risque de carence en vitamines B, dont la vitamine B12<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Coprophagie

Chez d'autres herbivores, comme le lapin, le lièvre et le chinchilla, ou encore le castor, la multiplication bactérienne a surtout lieu vers la fin des intestins, ce qui ne permet pas à ces animaux d'avoir le temps d'absorber assez de Modèle:Nobr. Pour obtenir leur Modèle:Nobr, ces mammifères consomment leurs cæcotrophes ou crottes molles, imprégnées de mucus et riches en bactéries, évacuées la nuit, pour être ré-ingérées<ref name=":12">Sherwood 2016, op. cit., p. 704.</ref> ; ils sont dits cæcotrophes.

Beaucoup d'herbivores sont coprophages quand ils sont très jeunes, tels les poulains, les jeunes éléphants, pandas, koalas, hippopotames... puis abandonnent la coprophagie à l'âge adulte, une fois leur microbiote intestinal établi<ref name=":12" />.

Carnivores et primates non humains

Les carnivores, eux, obtiennent leur B12 à partir de la chair des herbivores.

En dépit d'un régime frugivore ou végétal prédominant, les primates consomment naturellement des insectes et leurs larves<ref name=":5" />. Le ouistiti et le saïmiri sont particulièrement friands d'insectes. La valeur nutritionnelle des insectes ne diffère guère des autres sources de viande<ref>Modèle:Lien web</ref>. La vitamine B12 est bien représentée par exemple chez le grillon domestique Acheta domesticus (5,4 μg par 100 g forme adulte et 8,7 μg pour 100 g nymphes). Toutefois, de nombreuses espèces d'insectes ont aussi de très faibles taux de B12, et d'autres travaux sont nécessaires pour identifier les insectes comestibles riches en vitamines B<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Le babouin, le gibbon chassent et mangent de petits animaux. L'alimentation des chimpanzés est constituée d'une petite portion de produits d'origine animale (insectes, œufs d'oiseaux, miel, et à l'occasion des petits mammifères)<ref name=":5" />.

Une minorité de primates, comme les colobes (singe foliophage, mangeur de feuilles) ont un estomac à plusieurs poches. Ce système proche de celui des ruminants leur permet de digérer la cellulose et de profiter de la production bactérienne de Modèle:Nobr, mais les humains ne le possèdent pas<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Chez les humains

Chez les humains, la Modèle:Nobr provient presque exclusivement des aliments d'origine animale<ref>Modèle:OuvrageModèle:Commentaire biblio</ref>,<ref name=":02" />, de compléments alimentaires ou d'aliments enrichis en Modèle:Nobr. Ces compléments et aliments enrichis sont la seule source significative de Modèle:Nobr pour les végétaliens<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Il existe de petites quantités de vitamine B12 dans certaines algues, mais leur contribution à l'apport alimentaire de cette vitamine est considérée insuffisante par le corps médical (voir la sous-section Teneurs alimentaires en B12).

Il n'a jamais été démontré que la flore intestinale humaine produisait de la vitamine B12 absorbable par l’appareil digestif, même en pratiquant une alimentation crue et strictement végétale<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>. Au contraire, le système digestif a plutôt tendance à dégrader la vitamine B12 ingérée<ref>Modèle:Article.</ref>. Une carence peut donc survenir à la suite d'une alimentation végétale non complémentée, ainsi que de certaines pathologies réduisant la capacité d'absorption telles que des maladies de l'estomac, du pancréas, des intestins, du foie ou autres<ref name="Immerman 1989">Modèle:Lien archive.</ref>.

Métabolisme

Absorption digestive

La Modèle:Nobr alimentaire est absorbée par un processus en plusieurs étapes. Dans le milieu acide de l'estomac, elle est séparée du substrat alimentaire d'origine animale par les pepsines gastriques. Elle se lie alors à des protéines R salivaires dont elle se libère dans le duodénum sous l'effet des protéases pancréatiques. Elle peut alors s'associer au facteur intrinsèque, une glycoprotéine de liaison sécrétée par les cellules pariétales de l'estomac. Le complexe de Modèle:Nobr et de facteur intrinsèque parcourt tout l'intestin grêle avant d'être absorbé sous cette forme dans l'iléon grâce au récepteur cubam. L'assimilation de la Modèle:Nobr est compromise lorsque l'un des mécanismes ci-dessus fait défaut, par exemple lorsque l'estomac n'est plus assez acide (une partie de la population à partir de 50 ans), ou qu'il ne produit pas de facteur intrinsèque (anémie pernicieuse), et probablement pour certaines personnes traitées par IPP (inhibiteur de la pompe à protons).

Absorbée sous forme de cobalamine, la B12 passe dans la circulation sanguine. Environ 20 % (de 5 à 25 %) de la forme circulante est fixée à une protéine, la transcobalamine II ou holotranscobalamine (TC-II ou holo-TC-II) ; c'est la forme biodisponible rapidement utilisable<ref name=":02" />,<ref>Modèle:Article.</ref>. Le reste est lié à l'haptocorrine (transcobalamine I) dont le rôle serait inconnu<ref name="Stabler 2013" /> ou une forme de stockage<ref name=":9">Modèle:Lien web.</ref>.

Réserves

L'organisme humain stocke cette vitamine dans le foie, le pancréas, le cœur et le cerveau. Une partie de la vitamine B12 des réserves est plus ou moins bien recyclée selon la capacité de ré-absorption des individus<ref>Modèle:Article.</ref>.

Les réserves totales de vitamine B12 des adultes ont été estimées de Modèle:Unité, par analyses microbiologiques de tissus humains post-mortem<ref>Modèle:Article.</ref>. La durée théorique de ces réserves a été calculée sur la moyenne des pertes quotidiennes par excrétion biliaire, elles-mêmes estimées entre 0,1 et 0,2 % des réserves totales (en tenant compte d'une réabsorption entéro-hépatique elle-même estimée à 50 %), à partir de très rares données obtenues par expériences après cholécystectomie<ref>Modèle:Article.</ref>.

Les besoins en vitamine B12 étant modestes (de Modèle:Unité), une vraie carence n'apparait qu'après plusieurs années de déficit (5 à 6 ans par exemple) chez les personnes ayant suivi précédemment un régime alimentaire occidental standard<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Fonctions biochimiques

La fraction biodisponible (transcobalamine II ou holo-TC-II) est transformée dans les cellules des tissus périphériques en deux formes coenzymatiques actives : la méthylcobalamine et l'adénosylcobalamine (synonyme de cobamamide), d'où l'existence de plusieurs rôles métaboliques majeurs<ref name=":9" />.

Méthylcobalamine
Fichier:Folicacid-B12.svg
Interaction métabolique entre la Modèle:Nobr et les folates.

La méthylcobalamine est le cofacteur de la méthionine synthase pour la méthylation de l'homocystéine en méthionine. Le groupement méthyl est apporté par le 5-méthyl-tétrahydrofolate (5-CH3-THF) ce qui permet la régénération du tétrahydrofolate (THF), indispensable à la synthèse du thymidilate<ref name=":02" />. Donc, de façon indirecte, la méthylcobalamine joue aussi un rôle dans la synthèse de la thymidine (substance importante pour le métabolisme des nucléotides).

Une carence en méthylcobalamine a pour conséquences une accumulation de l'homocystéine, et un piégeage du 5-CH3-THF devenu indisponible pour se régénérer en THF. Il se forme ainsi une « trappe métabolique » qui se manifeste par un blocage des mitoses cellulaires des lignées à renouvellement rapide (cellules sanguines et des muqueuses digestives)<ref name=":02" />.

Il existe donc une interaction métabolique essentielle entre le métabolisme des cobalamines et celui des folates<ref name=":02" />.

Adénosylcobalamine

L'adénosylcobalamine est le cofacteur de la méthylmalonyl-CoA mutase<ref name="Stabler 2013">Modèle:Article.</ref> qui catalyse la conversion de la méthylmalonyl-CoA en succinyl-CoA<ref>Modèle:Article</ref>. Il s'agit d'une des réactions permettant la dégradation de la propionyl-CoA (non métabolisée dans le corps humain), qui provient directement de l'hélice de Lynen lors de la bêta-oxydation des acides gras à nombre impair de carbones.

Un déficit en adénosylcobalamine induit de ce fait une accumulation d'acide méthylmalonique (précurseur du méthymalonyl-CoA)<ref name=":02" />,<ref name="Stabler 2013" />.

Fonctions physiologiques

Au total, la vitamine B12 facilite la synthèse de l'ADN et l'hématopoïèse. Elle maintient l'intégrité des épithéliums digestifs ; elle est nécessaire au développement et à la myélinisation du système nerveux central ainsi que de sa maintenance fonctionnelle<ref name="Stabler 2013" />,<ref>Green (2013) Physiology, dietary sources, and requirements. Encyclopedia of Human Nutrition ;4:351‐6.</ref>.

Elle a une nette action sur la croissance. Cette action doit être rapprochée de l'activité de la vitamine vis-à-vis des acides aminés dont le taux sanguin chute après administration de la vitamine.

Besoins et sources alimentaires

Apports quotidiens et recommandés

L'apport journalier recommandé par l'Union européenne pour un adulte est de Modèle:Nobr (règlement 1169/2011<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>), tandis que les recommandations américaines de la FDA sont de Modèle:Unité (RDI ou Modèle:Lang<ref name=":2">Modèle:Lien web</ref>). La différence est notable, mais cela s'explique par une limitation de la capacité du système digestif à absorber la Modèle:Nobr : la quantité absorbée est relativement proche entre ces deux recommandations (de Modèle:Unité), pourvu que les produits consommés tout au long de la journée contiennent de la Modèle:Nobr<ref>Modèle:Lien web</ref>. L'absorption maximale conséquente à une ingestion de Modèle:Unité est de Modèle:Unité<ref>Modèle:Article</ref>.

Les méthodes qui permettent de déterminer ces apports quotidiens recommandés tiennent donc compte des phénomènes de limitation de l'absorption, et formulent des règlements qui permettent de sécuriser 97 % des populations<ref name=":2" />. À moins de disposer de produits suffisamment enrichis en Modèle:Nobr, et de les consommer régulièrement tout au long de la journée, comme le font les consommateurs de produits d'origine animale, les personnes qui font le choix d'une alimentation végétale sortent de cette catégorie de recommandations. Le fait de reposer sur un complément hebdomadaire oblige à tenir compte de l'absorption d'autant plus limitée que le dosage est élevé : on peut passer de 50 % à 0,5 % de B12 absorbée<ref>Modèle:Article</ref>. Rappelons l'innocuité internationalement reconnue de la Modèle:Nobr, pour laquelle il n'existe pas de dose toxique<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. De plus, la vitamine est hydrosoluble (élimination avec les urines).

L'apport quotidien d'un régime de type européen est de l'ordre de Modèle:Unité, soit nettement plus que les besoins quotidiens. Seule une fraction de la vitamine ingérée est absorbée (de l'ordre de Modèle:Unité)<ref name="Hunt 2014">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Hunt A, Harrington D, Robinson S, « Modèle:Nobr deficiency » BMJ 2014;349:g5226</ref>.

Dans le cas d'un régime occidental typique, les produits laitiers constituent généralement la principale source végétarienne de vitamine B12, compléments et produits enrichis mis à part<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Teneurs alimentaires en B12

En microgrammes (μg) pour Modèle:Unité<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref> :

  • viande :
    • foie de bœuf : 110
    • foie de mouton : 65
    • foie de veau : 60
    • rognons de bœuf : 35
    • rognons de veau : 25
    • foie de volaille : 20
    • rognons de porc : 15
    • rognons cuits (moyenne) : 41,9
    • viande cuite (moyenne) : 2,09
    • charcuterie (moyenne) : 1,64
    • volaille cuite (moyenne) : 0,534
    • saucisse (moyenne) : 0,396
  • animaux marins :
  • produits laitiers
    • fromage frais : 1,28
  • œufs : 1,3 (seulement bio-disponible à moins de 10 %)<ref name=":4" />
  • les aliments enrichis en vitamine B12 ne sont pas disponibles dans tous les pays. Il existe :
    • des boissons ou laits végétaux enrichis,
    • divers types de céréales de petit déjeuner,
    • des jus multi-vitaminés, cocktails de jus de fruits, jus de fruits,
    • des simili-carnés,
    • des substituts d'œufs,
    • des compléments alimentaires,
  • micro-algues : malgré une certaine richesse en Modèle:Nobr par certaines variétés d'algues, de nombreux facteurs peuvent influer sur leur teneur réelle en vitamine B12. Leur utilisation comme source fiable de vitamine B12 chez les humains n'est pas validée. Il est généralement admis par le corps médical qu'il n'existe aucun aliment végétal non enrichi, algues comprises, qui puisse assurer en pratique un apport suffisant en vitamine B12 à l'organisme humain<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
    • La Chlorella vulgaris contiendrait parfois de la Modèle:Nobr, parfois aucune<ref>Modèle:Article</ref>Modèle:Secnec.
    • Selon une étude de Dagnelie (1991), le nori n'est pas une source fiable de vitamine B12 biodisponible<ref name= "Dagnelie1991">Modèle:Article.</ref>Modèle:Secnec. Selon une étude de Rauma, Törrönen, Hänninen et Mykkänen (1995), sa consommation fait certes augmenter le taux mesuré de vitamine B12 dans le sang, mais son taux reste inférieur à celui du groupe témoin ; les auteurs de l'étude concluent que la consommation habituelle de nori par les adeptes de l'« alimentation vivante » ne suffit pas à maintenir un niveau suffisant de vitamine B12 dans l'organisme<ref>Modèle:Article.</ref>Modèle:Secnec. Selon une étude de Watanabe Modèle:Et al. (2014), l'algue nori séchée est la meilleure source disponible en vitamine B12<ref name="Watanabe2014">Modèle:Article.</ref>Modèle:Secnec. Selon une autre étude, lorsque du nori séché est ingéré, le taux d'acide méthylmalonique augmente, indiquant une carence en vitamine B12 ; en revanche, ce problème n'a pas été observé par les auteurs Yamada Modèle:Et al. (2018), avec le nori non séché, qui semble contenir une quantité significative de vitamine B12 biodisponible<ref name=":3">Modèle:Article.</ref>Modèle:Secnec.
    • La spiruline n'est pas non plus considérée comme une bonne source de Modèle:Nobr pour les humains<ref name= "Dagnelie1991" />,<ref name="Watanabe2002">Modèle:Article</ref>,<ref name=":4">Modèle:Article</ref>, malgré une teneur en méthylcobalamine de 38,5 µg pour 100 g de biomasse sèche<ref>Modèle:Article</ref>, indiquant un problème de biodisponibilité chez l'espèce humaine.

Synthèse chimique

Synthèse totale

La Modèle:Lien a été réussie par Robert Burns Woodward<ref>Modèle:Article</ref> et Albert Eschenmoser en 1972<ref>Modèle:Article</ref>,<ref>Modèle:Article</ref>, et reste une réussite majeure de la synthèse organique totale.

Différentes formes

Il existe neuf formes de cobalamine<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref> :

  1. la cyanocobalamine ;
  2. l'hydroxocobalamine (également appelée hydroxycobalamine) ;
  3. la méthylcobalamine ;
  4. l'adénosylcobalamine (ou cobamamide) ;
  5. l'aquocobalamine ;
  6. la nitritocobalamine ;
  7. la nitrosocobalamine ;
  8. la sulfitocobalamine ;
  9. la glutathionylcobalamine.

Production industrielle

La synthèse totale de la Modèle:Nobr est d'une telle complexité (Modèle:Nobr), que la Modèle:Nobr des compléments alimentaires et des produits enrichis provient toujours de cultures bactériennes.

La production industrielle de Modèle:Nobr se fait par la fermentation de microorganismes qui la produisent<ref>Modèle:Article.</ref> parfois à l'aide d'organismes génétiquement modifiés<ref>Selon le site GMO Compass.</ref>.

Streptomyces griseus, une bactérie qu'on a longtemps prise pour une levure, a été pendant longtemps la source de Modèle:Nobr destinée à un usage commercial<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref>Vitamin B12. Code of Federal Regulations. U.S. Government Printing Office. Title 21, Volume 3. Revised. April 1, 2001. CITE: 21CFR184.1945 p. 552.</ref>. Les espèces Modèle:Lien et Propionibacterium freudenreichii subsp. shermanii sont plus couramment utilisées aujourd'hui<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

La production mondiale de Modèle:Nobr est estimée en 2020 à Modèle:Unité<ref name= "ACS">Modèle:Chapitre.</ref>. Bien que deux tonnes pourraient suffire pour couvrir les besoins annuels en matière de supplémentation humaine, la vente à destination des secteurs alimentaire et pharmaceutique représente 70 % du chiffre d'affaires, contre 30 % pour le secteur de l'élevage<ref name= "ACS" />. Selon d'autres sources plus anciennes (2010 et 2013), 90 % de la production était destinée à l'élevage, le reste servant à l'alimentation humaine et aux soins<ref>Modèle:Lien archive.</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>.

Délivrance médicale (médicament)

L'administration parentérale a été étudiée en 1968<ref>Boddy K, King P, Mervyn L, Macleod A, Adams JF. Retention of cyanocobalamin, hydroxocobalamin, and coenzyme B12 after parenteral administration. Lancet 1968;292(7570):710‐2 (résumé)</ref> pour évaluer et comparer, dans le corps entier, la durée de la rétention de la cyanocobalamine, de l'hydroxocobalamine et du coenzyme B12 (3 et 28 jours après l'administration). Les auteurs en ont conclu qu'un traitement d'entretien adéquat des états de carence en vitamine B12 non compliquée peut être obtenu par administration parentérale de Modèle:Unité d'hydroxocobalamine tous les 4 mois ou de la même dose de cyanocobalamine tous les 2 mois. En présence d'une maladie rénale ou hépatique, la même dose de cyanocobalamine doit être administrée tous les Modèle:Quoi mois et d'hydroxocobalamine tous les 2 moisModèle:Refsou.

Un débat a concerné la meilleure voie d'administration (orale,- ou sous-cutanée ?)<ref>Aguilar Franco C. Subcutaneous administration of vitamin B12. Atencion Primaria 2004;34:509 (author reply 509).</ref> ou intramusculaire<ref>Bolaman Z, Kadikoylu G, Yukselen V, Yavasoglu I, Barutca S, Senturk T (2003) Oral versus intramuscular cobalamin treatment in megaloblastic anemia: a single‐center, prospective, randomized, open‐label study. Clinical Therapeutics ;25(12):3124‐34.</ref>,<ref>Kuzminski AM, Giacco EJ, Allen RH, Stabler SP, Lindenbaum J. Effective treatment of cobalamin deficiency with oral cobalamin. Blood 1998;92(4):1191‐8.</ref>,<ref>Kripke C (2006) Is oral vitamin B12 as effective as intramuscular injection?. American Family Physician ;73:65</ref>,<ref name=Wang2018/>. Selon une analyse des données disponibles autour de 2015 dans la base de données Cochrane Database of Systematic Reviews, en cas de carence, la vitamine B12 peut être délivrée par voie orale (elle est alors absorbée dans la partie terminale de l'iléon) ou par injection intramusculaire<ref name=Wang2018>Wang, H., Li, L., Qin, L. L., Song, Y., Vidal‐Alaball, J., & Liu, T. H. (2018) Oral vitamin B12 versus intramuscular vitamin B12 for vitamin B12 deficiency. Cochrane Database of Systematic Reviews, (3).</ref>,<ref>Saraswathy AR, Dutta A, Simon EG, Chacko A. (2012) Randomized open label trial comparing efficacy of oral versus intramuscular vitamin B12 supplementation for treatment of vitamin B12 deficiency. Gastroenterology ;142(5 Suppl 1):S216.</ref>. Les effets semblent dans les deux cas similaires en termes de normalisation des taux sériques, mais avec un moindre coût pour la prise orale<ref name=Wang2018/>. Une supplémentation régulière est recommandée aux végétariens<ref>Pawlak R (2015) Is vitamin B12 deficiency a risk factor for cardiovascular disease in vegetarians?. American Journal of Preventive Medicine ;48(6):e11‐26.</ref>,<ref>Pawlak R, Parrott SJ, Raj S, Cullum‐Dugan D, Lucus D (2013). How prevalent is vitamin B12 deficiency among vegetarians?. Nutrition Reviews ;71(2):110‐7.</ref>.

Carences et déficiences

Modèle:Article détaillé La carence nutritionnelle pure (avitaminose) en Modèle:Nobr est considérée comme rare chez l'adulte (moins de 0,1 %)<ref>Dans le contexte de la source Guilland 2013, il parait s'agir des adultes atteints de manifestations cliniques (maladie de Biermer) par rapport à la population générale dans les pays développés.</ref> (presque exclusivement chez des végétaliens stricts<ref>Modèle:Article.</ref>), mais une déficience plus modérée est présente chez les personnes âgées (plus de 12 % des personnes âgées dans une étude de Framingham<ref name=":0">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>).

Selon la définition retenue du « déficit » en vitamine B12, dans la population générale, ce déficit varie de 5 à 60 %, en augmentant avec l'âge<ref>Modèle:Lien web</ref> et dans les pays en développement.

La carence en Modèle:Nobr et/ou sa mauvaise absorption digestive peuvent entraîner :

Causes

Fichier:Hydroxocobalamin Injection.jpg
Solution d'hydroxocobalamine pour injection cutanée, traitement de carence en B12.

À moins d'adopter une alimentation strictement végétale sans complémentation, ou d'être atteint de maladies auto-immunes provoquant une malabsorption, comme l'anémie pernicieuse ou la maladie cœliaque, ou d'avoir subi une gastrectomie, les réserves font que la carence est rare<ref>Description de la vitamine B12 (passeport santé)</ref>.

Problèmes d'absorption

L'anémie pernicieuse (ou de Biermer) est secondaire à une malabsorption d'origine auto-immune de la vitamine par le tube digestif. Elle peut aussi être conséquence d'une chirurgie digestive (gastrectomie) ou d'une maladie inflammatoire chronique de l'intestin (maladie de Crohn).

Interactions médicamenteuses

La metformine (un anti-diabétique oral) pourrait réduire l'acide folique et les taux de Modèle:Nobr.

Le protoxyde d'azote, utilisé comme anesthésique et comme substance récréative, peut oxyder la cob(1)alamine en cob(3)alamine, causant ainsi un déficit fonctionnel en Modèle:Nobr<ref name="revneur1999">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Alarcia R, Ara JR, Serrano M, García M, Latorre AM, Capablo JL. « [[[:Modèle:Lang]]] » Rev. Neurol. (Paris) 1999;29(1):36-8. Modèle:PMID</ref>.

Les traitements diminuant l'acidité de l'estomac, comme les inhibiteurs de la pompe à protons et les antihistaminiques H2, peuvent conduire sur le long terme à une carence<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Dosage

Le dosage peut s'effectuer par une technique dite de « Modèle:Lang luminescence » mais cette dernière est incapable de détecter certains cas de vrai déficit, probablement en raison de problèmes d'interférences avec le facteur intrinsèque fixé sur la cobalamine<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Carmel R, Agrawal YP, « Failures of cobalamin assays in pernicious anemia » N Engl J Med. 2012;367:385-6.</ref>. Les méthodes microbiologiques confondent les analogues et la Modèle:Nobr. Cela fausse les résultats des dosages chez les végétaliens qui consomment des aliments contenant des analogues, comme les algues par exemple.

Le dosage de la protéine porteuse, la transcobalamine, ou plus précisément, la fraction de cette protéine fixée à la vitamine (holotranscobalamine), peut également s'effectuer<ref>Modèle:Article</ref>, mais cette technique n'est pas disponible partout.

Les taux d'acide méthylmalonique (dosage remboursé sur prescription, en France) et d'homocystéine sont presque constamment élevés en cas de déficit en cobalamine et sont donc de bons indicateurs<ref>Modèle:Article</ref>. L'élévation de la concentration sanguine en homocystéine est cependant moins spécifique puisqu'elle peut se voir dans d'autres maladies. Cependant, des taux élevés d'acide méthylmalonique peuvent également être causés par une acidémie méthylmalonique. Si des taux élevés d'acide méthylmalonique s'accompagnent en outre de taux élevés d'acide malonique, cela peut indiquer une maladie métabolique habituellement négligée<ref>Modèle:Article.</ref>, l'acidurie combinée malonique et méthylmalonique (CMAMMA)<ref>Modèle:Chapitre.</ref>.

Autres rôles en médecine

En 2000, une étude conclut qu'un taux sanguin élevé de B12 chez des patients âgés atteints de cancer avancé est un facteur prédictif de mortalité<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} P. Geissbühler, B. Mermillod et C.-H. Rapin (2000) Modèle:Lang ;20(2):93-103. Modèle:PMID</ref>. Inversement, en 2012, E. Andres Modèle:Et al. estiment que le pronostic vital est engagé chez 10 % des sujets carencés de plus de 75 ans<ref>E. Andres, T. Vogel, M. Mecili et G. Kaltenbach « Analyse des manifestations hématologiques des carences en Modèle:Nobr chez 103 patients âgés d'au moins 75 ans » La Revue de médecine interne vol. 32 supplément 1, juin 2012, Modèle:P. lire en ligne</ref>.

La vitamine B12, seule ou associée à l'acide folique et à la vitamine B6, pourrait ralentir ou prévenir l'atrophie cérébrale chez les personnes âgées<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref name=":8">Modèle:Article.</ref>. Des études complémentaires sont nécessaires pour déterminer un effet préventif sur le déclin cognitif et la maladie d'Alzheimer<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>.

Végétalisme et B12

Les aliments exclusivement végétaux ne contenant pas naturellement de vitamine B12, les personnes suivant un régime végétalien sont très susceptibles d'être carencées en B12, à moins de se supplémenter. Les végétariens sont également concernés, dans une moindre mesure<ref>Modèle:Article</ref>. En raison des troubles graves susceptibles d'être engendrés par une carence en Modèle:Nobr, la complémentation systématique est donc recommandée par des organisations véganes majeures<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref name=":7">Modèle:Article</ref>. Elle peut se faire à l'aide de comprimés (disponibles en magasins bio, en ligne et en pharmacie), de fioles de Modèle:Nobr (disponibles en pharmacie), ou d'aliments enrichis comme certaines céréales de petit déjeuner, jus de fruits, laits végétauxModèle:Etc

Il peut être difficile de détecter une déficience en vitamine B12 chez les végétariens et végétaliens<ref name=":7" />, car leur régime procure un apport élevé en acide folique qui peut masquer ou retarder les premiers symptômes<ref name=":5">Modèle:OuvrageModèle:Commentaire biblio</ref>. De même, la spiruline alimentaire et le tempe, souvent utilisés à tort comme sources de vitamine B12, n'en contiennent pratiquement pas. Il s'agit en fait d'analogues structuraux de la B12, non utilisables par l'organisme<ref>H. Leon Abrams 2000, op. cit., p. 1565-1566.</ref>.

Une méta-analyse de 2013 conclut à une carence en vitamine B12 chez une proportion importante des végétariens et végétaliens<ref>Modèle:Article.</ref>. Une raison invoquée est la prise insuffisante de compléments qui, consommés en suffisance, apporteraient pourtant une quantité adéquate de vitamine métabolisable.

Notes et références

Modèle:Références nombreuses

Voir aussi

Bibliographie

Liens externes

Modèle:Palette Modèle:Portail