Volapük
Modèle:Méta bandeau de note Modèle:En-tête label Modèle:Infobox/Début Modèle:Infobox/Titre Modèle:Infobox/Image optionnelle Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle Modèle:Infobox/Sous-titre optionnel Modèle:Infobox/Ligne optionnelle Modèle:Infobox/Sous-titre optionnel Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle Modèle:Infobox/Sous-titre optionnel Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelleModèle:Infobox/Ligne mixte optionnelleModèle:Infobox/Ligne mixte optionnelleModèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelleModèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle{{#if:|Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle|Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle}}Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle{{#if:|Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle|Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle}}Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelleModèle:Infobox/Ligne mixte optionnelleModèle:Infobox/Ligne mixte optionnelleModèle:Infobox/Ligne mixte optionnelleModèle:Infobox/Ligne mixte optionnelleModèle:Infobox/Ligne mixte optionnelleModèle:Infobox/Ligne mixte optionnelleModèle:Infobox/Ligne mixte optionnelleModèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle Modèle:Infobox/Sous-titre optionnel Modèle:Infobox/Ligne optionnelle Modèle:Infobox/Sous-titre optionnel Modèle:Infobox/Image Modèle:Infobox/Notice Modèle:Infobox/Fin{{#if:||{{#if:||}}}}
Le volapük ({{#ifeq:1|0|/volɑˈpyk/|[[Alphabet phonétique international|Modèle:Nobr]]}}, parfois écrit sans tréma) est une langue construite créée en 1879-1880 par Johann Martin Schleyer, un prêtre catholique allemand, qui lors d'une insomnie sentit que Dieu lui commandait de créer une langue auxiliaire internationale. Des congrès de volapük eurent lieu en 1884 (Friedrichshafen), 1887 (Munich) et 1889 (Paris). Après un rapide développement (il y aurait eu un million de volapükistes en 1889), la langue perd vite un grand nombre de locuteurs au profit de l'espéranto. Malgré cela, le volapük survit, réformé dans les années 1920 sous l'impulsion d'Arie de Jong. Aujourd'hui, il existe quelques dizaines de volapükistes, actifs surtout sur internet.
Le volapük peut se définir comme une langue agglutinante à structure d'actance accusative. Du point de vue de la syntaxe, elle fait partie du type sujet — verbe — objet, mais la présence de cas morphologiques (nominatif, accusatif, génitif et datif ; un prédicatif, peu usité, existe néanmoins) lui donne une certaine souplesse ; c'est enfin une langue centrifuge (par exemple, l'adjectif viendra immédiatement après le nom qu'il qualifie).
Au niveau de la typologie des langues construites, c'est une langue auxiliaire
- internationale (à l'origine tout du moins, car aujourd'hui toute prétention politique est abandonnée par les volapükistes),
- mixte (c'est-à-dire que sa grammaire et son vocabulaire s'inspirent des langues naturelles tout en y intégrant de forts aspects artificiels),
- à racines naturelles déformées (elle s'oppose donc aux langues qui intègrent des racines telles qu'elles sont dans les langues naturelles, ou presque, et à celles qui les créent Modèle:Langue),
- dérivative (d'une racine empruntée elle crée un champ lexical par dérivation)
- et schématique (elle s'oppose ainsi aux langues naturalistes qui sont beaucoup moins régulières).
Histoire
Période classique
Naissance du volapük (1878-1880)
En 1878, dans le numéro de mars de la revue de poésie catholique allemande Modèle:Langue<ref>Modèle:Article.</ref>, paraissent de petites notes du directeur de la revue, le père Schleyer, sur la nécessité d'un alphabet phonétique international permettant de retranscrire les sons de toutes les langues du monde. Selon la légende, Schleyer eut cette idée en entendant les cris d'un paysan de son village se plaignant que la lettre qu'il avait envoyée à son fils, qui vivait en Iowa, lui était retournée, car il s'était trompé en écrivant Modèle:Citation, selon la prononciation allemande, sur l'adresse. Avec le système de Schleyer, le paysan, même en ne connaissant pas la graphie américaine Modèle:Citation, pourrait utiliser la nouvelle graphie internationale Modèle:Citation<ref>Modèle:Article.</ref>. Il réalise donc et publie dans le même numéro de Modèle:Langue un projet d'alphabet, fondé sur les nombreuses langues qu'il connaît<ref group="note">Les sources se contredisent sur le nombre exact, mais toutes soulignent que Schleyer était un polyglotte. Ernst Drezen parle de 40 langues maîtrisées Modèle:Harv ; Arden Smith parle de 55 Modèle:Harv ; Peter Foster rapporte de 50 à 89 (Modèle:Ouvrage).</ref>. Schleyer soumet son manuscrit à l'administration postale allemande, qui le publie dans le journal officiel de l'Union postale universelle, sans qu'il y soit donné suite<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Puis, une nuit d'insomnie de Modèle:Date, après un voyage dans la plurilingue Autriche-Hongrie qui avait excité sa réflexion<ref name="smithp27"/>, le père Schleyer a une crise mystique, qu'il raconte ultérieurement dans les termes suivants : Modèle:Citation bloc
Il met donc de côté (tout en continuant à l'utiliser régulièrement) son idée d'alphabet phonétique pour accomplir ce qu'il croit être un ordre divin : créer entièrement une langue artificielle capable d'unir l'humanité divisée. Durant une nuit et un matin, du 30 au Modèle:Date, Schleyer écrit la grammaire (ou en tout cas une première ébauche de grammaire) d'une langue complètement nouvelle : le volapük (Modèle:Langue, dérivé de l'anglais Modèle:Langue, pour "monde", -a- pour le génitif et Modèle:Langue, dérivé de l'anglais Modèle:Langue, Modèle:Langue étant déjà pris, pour "langue" : le volapük est donc la « langue du monde »)<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Selon Roberto Garvía, le volapük de Schleyer n'est pas né en tant que langage international pour résoudre des problèmes de communication, mais comme un complément de ses recherches sur l'orthographe phonétique ; il ne s'agit pas de la Modèle:Citation, mais d'une Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Il publie cette grammaire le mois suivant, en Modèle:Date, comme supplément à Modèle:Langue<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Des journaux quotidiens rapportent la naissance de ce projet, et, dès cette année-là, des volapükistes se trouvent en Allemagne, en Autriche-Hongrie, voire aux États-Unis. Ces premiers succès conduisent à la publication, en 1880, du premier manuel, en langue allemande, de volapük<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, marquant la véritable diffusion du volapük auprès d'un public plus vaste dépassant les catholiques allemands, pour toucher plus généralement tous les germanophones<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Éclosion du mouvement jusqu'au premier congrès (1881-1884)
Toutefois, c'est notamment grâce aux liens de son créateur avec le monde catholique, et plus particulièrement avec celui de la presse catholique, que le volapük peut se répandre à travers l'Europe germanique. Le développement est tel que Modèle:Langue apparaît bien vite insuffisant, et qu'il faut songer à créer un organe dédié, ce qui est fait dès 1881, avec la première parution du Modèle:Langue<ref name="Drezen p101">Modèle:Harvsp.</ref> (Journal central du volapük<ref group="note">En volapük moderne, cela s'écrirait plutôt Modèle:Langue.</ref>), revue qui ne cesse sa publication qu'en 1908<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Dès 1882, le 11 mai, est fondé le tout premier club de volapük à Alberweiler (Wurtemberg<ref group="note">Aujourd'hui, Alberweiler est un village membre de la commune de Schemmerhofen, dans le land de Bade-Wurtemberg.</ref>). Peu après, le volapük pénètre en Suède, où le deuxième club est fondé<ref name="Drezen p101" />. Pendant ce temps, grammaires et dictionnaires de langue allemande s'enchaînent.
C'est donc à un moment où le volapük est parlé presque exclusivement par des germanophones que se tient son premier congrès international, à Friedrichshafen, les 26 et Modèle:Date. Il n'est alors pas étonnant que la langue utilisée pour ses travaux soit l'allemand et non le volapük, vu le public, essentiellement allemand, et la jeunesse de la langue<ref name="Drezen p102">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref group="note">Les actes de ce premier congrès sont publiés en allemand et traduits en espéranto dans Modèle:Harvsp.</ref>.
Internationalisation du mouvement et première crises (1885-1887)
Après cette première réussite, le mouvement volapükiste continue sa progression. Journaux et manuels se multiplient et le mouvement néerlandais s'illustre par son activité<ref name="Drezen p102" />.
1886 est une année charnière, marquant le début de la véritable internationalisation et, paradoxalement, le début des crises qui auront ensuite raison du mouvement. C'est alors qu'entre en scène « le personnage le plus important de l'histoire du volapük, après Schleyer<ref>Modèle:Citation étrangère, Modèle:Harvsp.</ref> », Auguste Kerckhoffs. Professeur d'allemand français d'origine néerlandaise, le Modèle:Dr Kerckhoffs (il est docteur en littérature allemande), qui enseigne à l'École des hautes études commerciales de Paris, est surtout connu à l'époque pour son travail sur la cryptographie<ref>Modèle:Ouvrage</ref> ; il est notamment l'auteur d'une série de deux articles titrés La Cryptographie militaire<ref>Modèle:Article ; Modèle:Article.</ref> dans lesquels il expose le fameux principe de Kerckhoffs, encore enseigné aujourd'hui<ref>Modèle:Harvsp, qui parle d'un livre sous ce titre, alors qu'il s'agit bien d'articles de revue.</ref>. C'est lors de ses recherches en cryptographie qu'il rencontre pour la première fois les langues construites, et notamment le solresol de François Sudre qui était utilisé parfois par les militaires<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Volapükiste à partir de 1885, il introduit avec succès le volapük en France. Il en donne des cours et publie, entre autres, un Cours complet en 1886<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, qui connaît sept éditions cette année-là (et une huitième en 1887) et est traduit en de multiples langues<ref group="note">Selon l'article « Auguste Kerckhoffs » de Vükiped, la Wikipédia volapüke, il existe des traductions en danois par Wilhelm Hansen, en allemand par Wilhelm Pflaumer, en anglais par Henry Harrison (anglais britannique) et Louis Lambert (anglais américain), en hongrois par Béla Zsigmondy, en néerlandais par Arthur Heyligers et en suédois par Gustav Liedbeck.</ref>, et il lance une revue<ref>Le Volapük. Revue publiée sous le patronage de l'Association française pour la propagation du volapük, 1886-1889.</ref>, dont il sera rédacteur en chef durant toute son existence. Il crée également l'« Association française pour la propagation du volapük »<ref group="note">Nommée sur le modèle de l'« Association nationale pour la propagation de la langue française », aujourd'hui Alliance française Modèle:Harv.</ref> (officiellement fondée Modèle:Date<ref>Modèle:Harvsp.</ref>), dont il devient secrétaire général, laissant la présidence à Ernest Lourdelet<ref>Modèle:Article.</ref>. L'année suivante, Kerckhoffs accompagne son Cours complet d'un dictionnaire<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Dès 1887, le volapük semble avoir supplanté toute concurrence. Dans un article du Temps de Modèle:Date, après s'être moqué des propositions de réforme de l'orthographe française (le « fonétisme ») et des projets de langue auxiliaire internationale, un journaliste anonyme écrit : Modèle:Citation bloc
De grands noms de la science de l'époque adhèrent au mouvement, surtout en Allemagne (Alfred Kirchhoff, Max Müller...), et huit nouvelles revues naissent cette année-là<ref name="Drezen p102" />. Mais ce qui marque vraiment l'année 1887, c'est la tenue du Modèle:2e du volapük, à Munich, du 6 au Modèle:Date. Plus grand et plus international que le congrès de 1884, avec environ Modèle:Nombre<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref name="c&l p147">Modèle:Harvsp.</ref>, il est néanmoins plus allemand que ne l'est en réalité le mouvement, et la majorité des discussions a de nouveau lieu en langue allemande<ref name="Drezen p102" />.
Mais si le volapük a indéniablement trouvé son public, la langue ne fait pas que des émules. Comme l'écrit Jean-Paul Lescure à propos de la France : Modèle:Citation bloc
En plus des antipathies soulevées à l'extérieur du mouvement, des problèmes internes à la langue se font sentir. Le congrès décide donc de créer une académie, la Modèle:Langue<ref group="note">Modèle:Langue en volapük moderne.</ref>. Schleyer, en tant que créateur de la langue, en est nommé à vie « grand-maître » (Modèle:Citation étrangère) ; Kerckhoffs en est cependant la véritable tête et est nommé directeur (Modèle:Citation étrangère)<ref name="c&l p147" />.
Si Schleyer perd un peu de contrôle sur la langue, il conserve la mainmise sur le mouvement. En plus de l'académie, le congrès fonde le Modèle:Langue, association universelle de volapük<ref name="c&l p147" />. Les dirigeants élus du mouvement doivent impérativement se voir confirmés par le Modèle:Langue<ref name="Drezen p103">Modèle:Harvsp.</ref>.
Vers le schisme du Modèle:3e (1888-1889)
L'académie bicéphale va au-devant de grands problèmes, tant Schleyer et Kerckhoffs ont une vision différente de ce que doit être le volapük. Schleyer, en le créant, met un point d'honneur à rendre possible l'expression de toutes les nuances des langues qu'il connaît. Le volapük a donc une grammaire relativement vaste. Mais quand le premier enseignant diplômé de volapük (Modèle:Langue), Karl Lenze, vante les 505 440 formes possibles du verbe volapük, Kerckhoffs, qui voit dans le volapük une langue commerciale et non littéraire ou philosophique, et cherche donc la plus grande simplicité, répond dans sa revue que cela pourrait mener la langue à sa perte<ref>Dans Le Volapük d'Modèle:Date, Modèle:P. ; cité par Modèle:Harvsp.</ref>. Dès son Cours complet, il propose quelques réformes qu'il résume ainsi : Modèle:Citation bloc
Mais il ajoute tout de suite après que Modèle:Citation. De plus, Schleyer accepte cela, puisqu'il fait du manuel de Kerckhoffs le manuel de référence.
Les deux principaux dirigeants du mouvement s'opposent certes, mais semblent prêts à faire des concessions. Le mouvement n'est pas condamné Modèle:Langue ; cependant, tant sur le plan organisationnel que linguistique, il connaît des divisions si grandes qu'elles mettront fin à l'« âge d'or » du volapük.
Sur le plan organisationnel d'abord, Schleyer infirme l'élection de Heinrich Schnepper, président du club de Munich et organisateur du congrès de 1887 à la tête du mouvement allemand. Le club de Munich se divise, et le mouvement allemand, le plus important mouvement national, se fractionne en de multiples tendances ; les volapükistes en dehors de l'Allemagne ne ressentent pas ce problème<ref name="Drezen p103" />.
C'est sur le plan linguistique que le schisme se fait le plus dur, et le plus international aussi. Le conflit s'amplifie entre l'académie de Kerckhoffs, très réformiste (il souhaite aller encore plus loin que ce qu'il avait proposé dans son Cours complet et son Dictionnaire, cf. Modèle:Langue), et Schleyer, qui traite la langue comme sa propriété. Au début, Schleyer reconnaît l'autorité de l'académie. Il est même le premier à lui poser des questions, mais il juge que les réponses qui lui sont faites sont trop novatrices. La dispute se cristallise donc autour de la question du droit de veto réclamé par Schleyer, et refusé par l'académie (qui lui accorde simplement une triple voix)<ref name="c&l p149" />.
C'est dans ce contexte d'affaiblissement du mouvement que le club volapükiste de Nuremberg, créé en 1885, sous l'influence de Léopold Einstein, adopte l'espéranto en 1888 et forme ainsi le premier club espérantiste de l'histoire<ref name="Drezen p103" />,<ref group="note">Le Modèle:Langue, après la mort de Léopold Einstein, abandonne l'espéranto pour se consacrer d'abord à l'idiom neutral, puis l'abandonne à son tour pour adhérer à l'ido. Cf. Modèle:Article</ref>.
Tout en continuant à adopter les réformes de Kerckhoffs, et afin de résoudre ces problèmes, l'académie convoque en 1889 à Paris le Modèle:3e Modèle:Incise congrès mondial de volapük. Treize pays (dont la Turquie et la Chine) y sont représentés, chaque pays ayant un nombre de délégués proportionnel à sa population. La double tâche de ce congrès est de ratifier les statuts de l'académie, qui ne sont que temporaires, et de valider les réformes votées par elle<ref name="c&l p149">Modèle:Harvsp.</ref>.
Contrairement aux deux autres congrès, les discussions ont lieu principalement en volapük, ce qui fait écrire à Ernst Drezen que Modèle:Citation.
Cependant, ce congrès démontre que le volapük souffre de trop de défauts pour être utilisé sans réformes. Comme l'écrit, avec un peu trop d'emphase peut-être, un idiste des premiers temps : Modèle:Citation bloc
Les réformes que le congrès a montré nécessaires ne sont pas réalisées par ce dernier : il n'a pas le temps de traiter des questions grammaticales précises. Il se contente de réclamer à Kerckhoffs une grammaire « normale » (Modèle:Langue) sans aucune règle superflue, ce qui valide la vision « commerciale » de la langue ; et il approuve les décisions de l'académie, ce qui valide l'option plus « a posterioriste » qu'avait prise l'académie<ref group="note">Par exemple, là où Schleyer avait tenté de créer le plus de mots monosyllabiques, le congrès demande que les racines soient le plus possible reconnaissables, et donc forcément plus longues.</ref>. Enfin, le congrès vote de nouveaux statuts pour l'académie, renforçant l'indépendance de celle-ci par rapport à Schleyer (l'académie est qualifiée d'Modèle:Citation [§2] ; pour valider une réforme refusée par Schleyer, elle doit la voter à la majorité qualifiée des deux tiers [§15], ce qui Modèle:Langue rend impossible tout blocage de la part de Schleyer, dans une académie acquise jusque-là à Kerckhoffs)<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Schleyer, refusant cette évolution, déclare le congrès et l'académie illégitimes, et réunit ses partisans à Allmendingen, en Modèle:Date<ref name="IKU2006">Modèle:Chapitre.</ref>. Il fonde une nouvelle académie, avec à sa tête Karl Zetter, et remplace toute la hiérarchie du mouvement par des personnes acquises à sa cause, du niveau mondial aux niveaux urbains, en passant par les continents et les pays. Le schisme est consommé<ref name="Drezen p103" />.
État du mouvement au moment du schisme (1889-1890)
Au moment où le schisme a lieu, le mouvement volapükiste est au plus haut. 283 clubs sont enregistrés (en Europe, mais aussi en Amérique, comme à San Francisco, en Afrique, comme au Cap, ou en Océanie comme à Melbourne et Sydney) et Modèle:Nombre (dont 7 uniquement rédigées en volapük) paraissent régulièrement ; la langue est enseignée par plus de 1600 enseignants diplômés (dont 950 validés par Schleyer et 650 par l'Association française pour la propagation du volapük — donc par Kerckhoffs), qui peuvent se servir de manuels en 25 différentes langues. Apprendre le volapük donne accès à plus de Modèle:Nombre ou brochures, et le nombre total de volapükistes est estimé à un million<ref>Modèle:Harvsp et Modèle:Harvsp ; une liste très détaillée des éditions sur ou en volapük avant 1889 est publiée dans Modèle:Harvsp. Il est cependant très difficile de vérifier ce chiffre de 1 million.</ref>, jusqu'en Chine et au Japon<ref group="note">Avec une différence notable entre les deux pays, la Chine accueillant deux clubs et une petite trentaine de membres, surtout chinois, le Japon n'ayant aucun club enregistré, et seulement deux membres, dont un Occidental. Cf. Modèle:Harvsp.</ref>. Ce mouvement est très hiérarchisé, avec 11 grades, du Modèle:Langue, Schleyer, aux Modèle:Langue (professeurs pour les petits clubs)<ref group="note">Modèle:Harvsp les cite Modèle:Langue : 1. Modèle:Langue ; 2. Modèle:Langue (dirigeant continental) ; 3. Modèle:Langue (dirigeant pour grands mouvements nationaux ; jamais utilisé) ; 4. Modèle:Langue (dirigeant national) ; 5. Modèle:Langue (examinateur national, 7 en 1889) ; 6. Modèle:Langue (professeur national, 6 en 1889) ; 7. Modèle:Langue (membre d'honneur, 6 en 1889) ; 8. Modèle:Langue (correspondant diplômé, 47 en 1889) ; 9. Modèle:Langue (professeur pour une grande ville, 237 en 1889) ; 10. Modèle:Langue (directeur de club local, 218 en 1889) ; 11. Modèle:Langue (1000 en 1889). Tous devaient être confirmés par Schleyer.</ref>.
Si l'on prend la typologie des langues construites proposée par D. Blanke<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, qui les classe non par leurs choix linguistiques théoriques, mais par leur usage réel, le volapük fait partie de la classe des « semi-langues » (Modèle:Citation étrangère), et est une des rares langues, avec l'occidental et l'interlingua à avoir atteint le stade 9 (utilisation orale internationale)<ref group="note">Cette classification divise les langues auxiliaires internationales en trois catégories : les projets de langue construite, les semi-langues construites et les langues construites. Selon le linguiste allemand, chaque LAI peut se placer sur un axe divisé en 19 étapes, de la publication de sa structure à la naissance d'enfants ayant cette langue comme langue maternelle. Sur les étapes 1 à 4 sont placés les projets, 5 à 9 les semi-langues et 10 à 19 les langues. Toujours selon lui, seul l'espéranto est devenu une vraie langue ; il n'y a donc à proprement parler qu'une seule langue construite.</ref>. C'est donc une des quatre langues construites historiquement les plus avancées.
Sociologiquement, les volapükistes sont presque uniquement des membres de la bourgeoisie. Selon le Modèle:Langue (Annuaire des diplômés)<ref>Modèle:Harvsp ; cité dans Modèle:Harvsp.</ref>, pas même un ouvrier ne pratique la langue, fait que l'on peut comparer à l'espéranto, qui intéresse le mouvement ouvrier dès le commencement<ref>Cf. l'article « Laborista Esperanto-movado » (Mouvement espérantiste des travailleurs), sur Vikipedio, la Wikipédia espérantophone.</ref>. Les deux tendances principales du mouvement, même antagonistes, s'intéressent dans leur ensemble peu aux ouvriers : Schleyer le conservateur destine sa langue aux élites du monde, pendant que Kerckhoffs voit dans le volapük la langue du commerce. Donc, même si le congrès de Lausanne de la Ire{{#if:| }} Internationale (1867) a adopté une motion favorable à l'idée de langue internationale, ce n'est naturellement pas vers le volapük que se tournent les ouvriers ayant des sympathies pour cette idée<ref>Modèle:Harvsp ; Modèle:Harvsp.</ref>. Par ailleurs, le volapük n'attire qu'une minorité de femmes, de 10 à 15 % des volapükistes, ce qui représente un taux beaucoup plus faible que celui que l'on rencontrera plus tard chez les espérantistes ; le volapükiste moyen est un mâle catholique, germanophone, issu de la classe moyenne supérieure<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Le schisme (1889-1892)
La destitution par Schleyer de l'académie de Kerckhoffs est refusée par ce dernier. Conformément aux demandes faites par le troisième congrès, il propose un bloc de réformes<ref>La liste des réformes soutenues par Kerckhoffs se trouve dans : Modèle:Harvsp et dans Modèle:Harvsp.</ref>. Le mouvement, profondément divisé, s'essouffle : les clubs ferment les uns après les autres, s'ils ne passent pas à l'espéranto ; les revues, dont celle de Kerckhoffs, cessent de paraître les unes après les autres. L'académie parvient cependant à publier une Modèle:Langue<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> en 1891. La même année Schleyer raye officiellement le nom de Kerckhoffs de la liste des volapükistes, accélérant l'hémorragie en Europe latine, principalement « kerckhoffsienne », que la relative stabilité du mouvement en Amérique, en Asie et en Europe germanophone ne contrebalance pas.
À cette époque, Kerckhoffs réduit de plus en plus sa participation aux travaux de l'académie. En 1892, pensant le volapük mort, fatigué de se battre au sein de l'académie, renvoyé de son poste de professeur d'allemand à cause de critiques trop appuyées faites aux règles du ministère du commerce et à cause de la maladie de sa fille unique Pauline (qui en meurt le Modèle:Date à l'âge de Modèle:Nobr), il démissionne<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Un comité est nommé pour expédier les affaires courantes de l'académie, qui élit comme directeur le Russe Waldemar Rosenberger. Sous sa direction, l'académie abandonne le volapük, crée une toute nouvelle langue, l'idiom neutral, et prend un nouveau nom, « Akademi internasional de lingu universal »<ref name="Drezen p106">Modèle:Harvsp.</ref>. En 1908, le Modèle:4e directeur de l'académie, Giuseppe Peano, lui fait abandonner l'idiom neutral et adopter sa propre création, le latino sine flexione, sous le nom de « Academia pro Interlingua »<ref name="IKU2006" />. Kerckhoffs abandonne quant à lui l'idée d'une langue auxiliaire internationale et enseigne dans divers lycées de province jusqu'à ce qu'un accident de train mette fin à ses jours le Modèle:Date à Därlingen en Suisse ; il est enterré à Paris avec sa fille<ref>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref group="note">Schleyer en fait part dans son journal, mais note par erreur la date du Modèle:Date ; il est donc courant de retrouver cette date dans la littérature secondaire.</ref>.
L'unité retrouvée d'un mouvement très affaibli et mort de Schleyer (1892-1912)
Les réformateurs abandonnant l'idée d'une langue auxiliaire internationale ou en créant de nouvelles, le volapük retrouve, très affaibli, son unité autour de Schleyer. Seul maître à bord, il continue à « améliorer » sa langue, la rendant de plus en plus arbitraire. Les derniers fidèles, réunis autour de Modèle:Langue jusqu'à ce qu'elle cesse son activité en 1908, publient encore de rares brochures, comme en 1904<ref>Modèle:Ouvrage (réimprimé en 2012 chez Iltis, Modèle:ISBN).</ref> ou 1916<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. En 1892 ne restaient plus que 17 périodiques et 90 clubs<ref>Modèle:Harvsp.</ref> ; comptant encore 159 correspondants en 1901<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, la société mondiale des volapükistes ferme ses portes en 1912. Pour beaucoup, les espoirs de voir le volapük devenir langue auxiliaire internationale sont bel et bien morts<ref name="Drezen p106" />.
Le Modèle:Date, Schleyer est nommé camérier secret surnuméraire par le pape Léon XIII<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, ce qui lui vaut de recevoir le titre de « monseigneur » sans être évêque. Le Modèle:Date, il meurt, laissant (par testament<ref name="haupenthal107">Modèle:Harvsp.</ref>) à son ami le prêtre Albert Sleumer, qui a appris le volapük en 1892, soit après son déclin (alors qu'il avait pensé à l'origine à Rupert Kniele, grand volapükiste de la première heure, qui avait abandonné le mouvement après le schisme<ref name="haupenthal107" />), le rôle de Modèle:Langue, commençant ainsi une tradition de succession par nomination (il l'avait nommé en 1910) qui dure jusqu'à aujourd'hui<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Rôle de l'espéranto
Quel rôle a joué l'espéranto dans la chute du volapük ? L.L. Zamenhof, le créateur de l'espéranto, le décrit lui-même dans une allocution faite le Modèle:Date pour les Modèle:Nobr de Schleyer lors du Modèle:7e Congrès mondial d'espéranto à Anvers : Modèle:Citation bloc
D'autres langues, comme l'idiom neutral, ont pu participer à la marge à cette chute ; mais ce sont bien les dissensions internes qui en sont responsables<ref>Cf. par exemple cette citation : « Malgré son sensationnel essor initial, la popularité du volapük déclina à grande vitesse. Même si d'autres langues construites globales, comme l'espéranto et l'idiom neutral, peuvent avoir joué un rôle dans cela, au bout du compte ce furent les dissensions internes qui démantelèrent le réseau auparavant substantiel des sociétés de volapük à travers l'Europe occidentale. » (texte original : Modèle:Citation étrangère, Modèle:Lien web.</ref>.
L'espéranto, en revanche, a profité en partie de l'échec interne du volapük, en attirant ceux de ses anciens soutiens qui, pensant le volapük mort, ne se sont pas dirigés vers la création d'un volapükide (comme l'académie) et n'ont pas abandonné l'idée (tel Kerckhoffs), comme le firent les membres du club de Nuremberg<ref group="note">Le succès relatif de l'espéranto et sa survie jusqu'à nos jours montre que les trémas du volapük, très critiqués (par exemple dans Modèle:Lien web), ne sont pas une raison essentielle de cet échec du volapük, puisque l'alphabet de l'espéranto possède des lettres qui étaient bien plus difficiles à imprimer au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle (ĉ, ĝ, ĥ, ĵ, ŝ et ŭ) que les simples trémas, courants dans les langues européennes et particulièrement l'allemand.</ref>.
Période réformée
Réforme linguistique
Le mouvement volapükiste survit réduit à quelques centaines de personnes, autour notamment de la petite revue néerlandaise Modèle:Langue (Courtes nouvelles sur le monde du volapük), organe de l'association néerlandaise de volapük (Modèle:Langue). En 1891, le jeune sous-officier médical de l'armée néerlandaise, le futur docteur Arie de Jong, obtient son premier diplôme de volapük ; il correspondra avec d'autres volapükistes durant son engagement militaire aux Indes néerlandaises, durant lequel il sera nommé à l'académie de volapük, en 1901<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Une fois atteinte la retraite, en 1921, Arie de Jong rencontre le Modèle:Langue Albert Sleumer, et lui fait part de sa volonté de réformer quelque peu le volapük, afin de lui permettre de revenir à la vie, ce que Sleumer accepte<ref name="dejongxiv">Modèle:Harvsp.</ref>. Arie de Jong décrit ainsi ses motivations en 1931 dans la préface de sa grammaire : Modèle:Citation bloc
En 1929, jugeant sa réforme prête, de Jong se rend à nouveau chez Sleumer pour lui présenter ses réformes ; les deux volapükistes se rendent ensuite ensemble en Suisse, chez Jakob Sprenger, un autre académicien, mais surtout le possesseur des droits d'auteur sur les œuvres de Schleyer. Tous trois étudient et amendent quelque peu le projet, puis finalement l'acceptent<ref name="dejongxiv" />.
Deux ans plus tard paraissent chez l'éditeur bien connu Brill la Modèle:Langue<ref>Réédité récemment : Modèle:Harvsp.</ref> et un dictionnaire volapük-allemand allemand-volapük<ref>Et lui aussi réédité récemment : Modèle:Harvsp.</ref>. Deux ans à nouveau passent avant que le Modèle:Langue n'officialise les réformes par un décret (Modèle:Langue) : Modèle:Citation bloc
Cette réforme, seul cas dans l’histoire des langues auxiliaires où une communauté de locuteurs accepte des changements profonds une et une seule fois<ref name="Robertson 2">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref group="note">D'autres langues construites, comme le kotava ou l'ido ont connu d'importantes révisions, mais ces dernières font partie du projet de la langue en question ; au contraire le volapük est resté stable depuis.</ref>, est à l'origine du Modèle:Langue<ref group="note">On parle aussi de Modèle:Langue (volapük révisé), de Modèle:Langue (volapük réformé), etc., par opposition au volapük original (Modèle:Langue) de Schleyer.</ref>, qui est la seule forme encore utilisée aujourd'hui<ref group="note">Dans la partie grammaticale de cet article, nous traiterons des « deux » volapük, en donnant principalement la forme utilisée aujourd'hui avec, le cas échéant, la forme schleyerienne immédiatement après.</ref>.
Relatif renouveau du mouvement
Albert Sleumer, après la mort de Schleyer tente tant bien que mal de garder vivant le volapük, publiant en 1914 une petite biographie de Schleyer qui fait toujours autorité<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> et donnant des conférences là où il le peut. Puis vient la Première Guerre mondiale, que le mouvement, déjà très affaibli, a bien du mal à surmonter<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Mais aux Pays-Bas, Arie de Jong, qui agissait déjà comme Modèle:Citation, tentait de relancer le mouvement, avec un certain succès. Il réussit à reformer l'Association générale néerlandaise de volapük (Modèle:Langue) en organisant son Modèle:21e le Modèle:Date. L'année suivante, il fonde avec l'académicien Modèle:Nobr la Modèle:Langue (« Revue volapükiste pour néerlandophones »), qui joue en fait le rôle de l'ancienne Modèle:Langue, et fonde une association pour les volapükistes vivant en dehors des Pays-Bas. En 1934-1935, il rédige pour Albert Sleumer des réformes dans l'organisation du mouvement, et se voit nommé en 1934 directeur de l'académie (Modèle:Langue)<ref name="bishop381">Modèle:Harvsp.</ref>.
La Seconde Guerre mondiale et ses suites
En 1935, le gouvernement nazi interdit tous les mouvements pour les langues internationales en Allemagne, où vivait Sleumer et où résident les plus nombreux volapükistes, après les Pays-Bas<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Consécutivement à l'occupation des Pays-Bas, cette loi s'y étend, mettant un terme à l'action de de Jong et de sa revue. Ce n'est qu'en 1948 que la Modèle:Langue paraît à nouveau, avec un édito titré Finalement après un temps long ! (Modèle:Langue).
Cette même année, à cause de difficultés matérielles évidentes dans une Allemagne détruite par la guerre, Sleumer transmet le rôle de Modèle:Langue au Suisse Jakob Sprenger, après que, à partir de 1947, de Jong a expédié les affaires courantes comme Modèle:Citation étrangère, Modèle:Langue provisoire<ref>Modèle:Harvsp.</ref> ; malade, il transmet à son tour dès 1950 le poste à Johann Schmidt, et meurt le Modèle:Date<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Considérant qu'un Allemand ne pouvait toujours pas diriger le mouvement, notamment à cause de problèmes douaniers, Schmidt transmet ses pouvoirs, tout en conservant sa fonction, à Arie de Jong<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, devenu entre-temps Modèle:Langue (Modèle:Langue adjoint). En 1956, de Jong laisse la rédaction de la Modèle:Langue à Filippus Krüger, qui la renomme simplement Modèle:Langue en 1958. La date à laquelle de Jong cesse d'agir avec les pouvoirs du Modèle:Langue est inconnue, mais il meurt le Modèle:Date à Putten (c'est donc le Modèle:Langue pour la reprise des pouvoirs de Modèle:Langue par Schmidt)<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Survie du mouvement après la mort d'Arie de Jong
Après la mort d'Arie de Jong, le volapük entre dans sa troisième phase : après celle de la création sous Schleyer, puis celle de la stabilisation avec Arie de Jong, vient celle de la conservation, qui dure jusqu'à aujourd'hui<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Dans une lettre envoyée le Modèle:Date à Brian Bishop par Johann Schmidt, ce dernier déclare :
En 1962, la Modèle:Langue cesse de paraître<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, mais le mouvement continue d'éditer de petits livres et vocabulaires (le plus important de cette période étant peut-être Modèle:Langue, Histoire de la langue universelle « volapük », publié par Schmidt en 1964<ref>Modèle:Harvsp.</ref>).
Le Modèle:Date, Schmidt décède subitement<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, laissant le rôle de Modèle:Langue au polyglotte néerlandais Filippus Johann Krüger (1911-1992) qui le transmet en 1984 au Britannique Brian Reynold Bishop (°1934), qui, avec un autre Britannique, Ralph Midgley (fondateur de la revue Modèle:Langue<ref name="vögvpa">Site de Modèle:Langue (consulté le 23 février 2016).</ref> en 1989) nommé gouverneur (Modèle:Citation étrangère), réorganise les activités sur Internet.
Le volapük aujourd'hui
Avec l'arrivée d'Internet, le mouvement volapükiste connaît un nouveau regain d'activité, notamment la création de pages web, d'un groupe de discussion Yahoo (aujourd'hui fermé) et d'une page sur Facebook et d'autres réseaux sociaux (Discord, Reddit...) où se publient des questions sur la langue et son histoire, mais aussi des traductions de blagues, de mèmes... Depuis 2004, Wikipédia propose une version en volapük, qui contient aujourd'hui plus de Modèle:Nombre, même s'il s'agit en majorité d'ébauches géographiques créées par des bots<ref>Modèle:Article.</ref>.
Au niveau institutionnel, en 2014, Hermann Philipps remplace Brian Bishop comme Modèle:Langue<ref>Modèle:Article.</ref>, c'est-à-dire dirigeant, successeur de Schleyer, et, depuis 2015, un Modèle:Langue adjoint (Modèle:Citation étrangère) est nommé en la personne de Daniel Morosof, de Russie<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Aujourd'hui, le volapük n'est plus proposé comme langue auxiliaire internationale, et toute mention politique est absente des nouveaux statuts de la Société internationale du volapük (Modèle:Langue) promulgués en 2007 par le Modèle:Langue de l'époque, Brian Bishop<ref>Modèle:Article.</ref>. Dans une interview publiée en 2015 dans une traduction en espéranto, Hermann Philipps nie la possibilité pour toute langue auxiliaire internationale de réussir. Selon lui, le volapük s'apprend surtout par jeu et pour l'intérêt historique ou interlinguistique que présente cette langue<ref>Modèle:Article. Robert Pontnau note pareillement que la plupart des volapükistes est ou a été membre d'un autre mouvement pour une LAI, et que c'est l'intérêt historique qui domine Modèle:Harv.</ref>.
Des écrivains montrent néanmoins un intérêt purement linguistique pour le volapük. Dans Le Congrès, troisième nouvelle du Livre de sable, Jorge Luis Borges confie à un narrateur qui lui ressemble par bien des traits<ref>Modèle:Ouvrage, Modèle:P..</ref> la mission d'aborder l'espéranto Modèle:Citation et Modèle:Citation. Selon son traducteur Jean Pierre Bernès, Modèle:Citation.
La communauté se réunit surtout autour de Facebook et du groupe Yahoo, mais la petite revue Modèle:Langue (La Voix du volapük)<ref name="vögvpa" />, fondée en 1989 par Ralph Midgley (sous le nom de Modèle:Langue, La Circulaire) et éditée aujourd'hui par Hermann Philipps, publie encore chaque mois des nouvelles, des traductions littéraires, des notices historiques ou grammaticales, à l'attention des volapükistes. L'éditeur irlandais Evertype<ref group="note">Cet éditeur est connu pour son attention portée aux langues et alphabets construits ou aux langues rares ou mortes ; son catalogue accueille notamment beaucoup de traductions d'Modèle:Ouvrage de Lewis Carroll dans ces langues (il en existe entre autres en espéranto, en sambahsa-mundialect, en lingwa de planeta, lingua franca nova...).</ref>, déjà responsable de la republication en fac-similé du dictionnaire et de la grammaire d'Arie de Jong, a aussi publié un recueil de nouvelles de science-fiction publiées initialement dans Modèle:Langue<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, et travaille sur la publication d'une traduction commentée de la grammaire d'Arie de Jong en anglais et en allemand<ref>Modèle:Article.</ref>.
En dehors des cercles volapükistes et interlinguistes, le volapük est connu par son acception courante péjorative. Par exemple, Charles de Gaulle l'évoqua dans sa conférence de presse du Modèle:Date : Modèle:Citation bloc
Cette signification de « création artificielle sans âme » n'est pas la seule survivance péjorative du volapük dans le langage courant. Dans certaines langues, « volapük » a pris le sens de charabia, parmi lesquelles le danois, où l'expression Modèle:Citation étrangère (littéralement « c'est du pur volapük pour moi ») correspond au « c'est du chinois » français.
Parfois, les deux sens péjoratifs se mélangent. Dans son Modèle:Langue (Lexique d'invectives musicales), où il recense des critiques négatives faites à des œuvres musicales du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle et du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle considérées par la suite comme des chefs-d'œuvre, Nicolas Slonimsky donne deux références pour l'entrée « volapük », où ce terme est utilisé pour qualifier des symphonies ou opéras jugés à la fois artificiels et incompréhensibles<ref>Modèle:Ouvrage (ces deux références sont traduites dans la page Wikipédia de ce livre).</ref>.
Alphabet et phonologie
Généralités
Chaque lettre du volapük n'est rendue que par un seul phonème, qui peut cependant correspondre à plusieurs sons (par exemple, certaines consonnes peuvent être voisées ou non-voisées, selon la préférence du locuteur<ref>Modèle:Harvsp.</ref>), mais qui n'est jamais modifié par ses voisins (diphtongues et triphtongues n'existent donc pas). L'accent se met toujours sur la dernière syllabe du mot, quel que soit son rôle par rapport à la racine<ref name="Bishop p5">Modèle:Harvsp</ref>.
Le volapük, dans sa version schleyerienne, avait réduit le plus possible la présence du phonème Modèle:VAPI, à cause de la difficulté qu'auraient les Chinois à le prononcer<ref name="Monnerot p34">Modèle:Harvsp.</ref>. Le volapük moderne le réintroduit.
Voyelles
Lettre | Prononciation (API) | Prononciation (en français) |
---|---|---|
A, a | Modèle:VAPI | a comme dans « pâle » |
Modèle:VAPI | a comme dans « la » | |
Ä, ä | Modèle:VAPI | è comme dans « père » |
Modèle:VAPI | absent en français | |
E, e | Modèle:VAPI | é comme dans « été » |
I, i | Modèle:VAPI | i comme dans « machine » |
O, o | Modèle:VAPI | o comme dans « pot » |
Modèle:VAPI | o comme dans « sort » | |
Ö, ö | Modèle:VAPI | eu comme dans « jeu » |
U, u | Modèle:VAPI | ou comme dans « loup » |
Ü, ü | Modèle:VAPI | u comme dans « rue » |
Consonnes
Lettre | Prononciation (API) | Prononciation (en français) |
---|---|---|
B, b | Modèle:VAPI | comme dans « bateau » |
C, c | Modèle:VAPI | tch, comme dans « tchao » |
Modèle:VAPI | dj, comme dans « adjectif » | |
D, d | Modèle:VAPI | comme dans « drapeau » |
F, f | Modèle:VAPI | comme dans « fille » |
G, g | Modèle:VAPI | toujours « dur » comme dans « gare » |
H, h | Modèle:VAPI | fortement aspiré |
J, j | Modèle:VAPI | ch, comme dans « chien » |
Modèle:VAPI | j, comme dans « jardin » | |
K, k | Modèle:VAPI | comme dans « karaoké » |
L, l | Modèle:VAPI | comme dans « lumière » |
M, m | Modèle:VAPI | comme dans « musée » |
N, n | Modèle:VAPI | comme dans « nourriture » |
P, p | Modèle:VAPI | comme dans « poulet » |
R, r | Modèle:VAPI | r roulé |
S, s | Modèle:VAPI | toujours comme dans « siphon » |
Modèle:VAPI | toujours comme dans « zoologie » | |
T, t | Modèle:VAPI | comme dans « tente » |
V, v | Modèle:VAPI | comme dans « village » |
X, x | /Modèle:CAPIModèle:CAPI/ | toujours comme dans « taxi » |
Y, y | Modèle:VAPI | toujours comme dans « yo yo » |
Z, z | Modèle:VAPI | ts, comme dans « tsé-tsé » |
Modèle:VAPI | dz, comme dans « pizza » |
Ancienne version de l'alphabet
Schleyer avait proposé des lettres alternatives aux trémas, directement issues de son alphabet phonétique de 1878, mais ces dernières ne furent que peu utilisées ; si ä, ö et ü étaient censées être remplacées à terme par les créations de Schleyer, le congrès de Munich adopta définitivement les trémas<ref name="smithp27">Modèle:Harvsp.</ref>.
Elles connurent plusieurs variantes<ref>À comparer par exemple avec celles que l'on trouve dans : Modèle:Harvsp.</ref> ; Schleyer les utilisait régulièrement pour l'allemand (par exemple dans la préface de l’édition de 1885 du Modèle:Langue réimprimée dans l’édition de 1888<ref>Modèle:Harvsp, par exemple Modèle:P..</ref>, où l'on trouve par exemple Modèle:Langue, Modèle:Langue, Modèle:Langue).
Ces lettres sont présentes dans l'Unicode depuis sa version 7.0<ref>Dans ce document : Modèle:Lien web, les nouveaux arrivants sont surlignés en jaune ; c'est le cas pour les caractères volapüks.</ref> (latin étendu D) publiée le Modèle:Date<ref>Modèle:Lien web.</ref>, les voici :
Tréma | Lettre proposée | Code Unicode |
---|---|---|
Ä | Ꞛ | A79A |
ä | ꞛ | A79B |
Ö | Ꞝ | A79C |
ö | ꞝ | A79D |
Ü | Ꞟ | A79E |
ü | ꞟ | A79F |
Dans les premières versions du volapük, Schleyer utilise aussi l'apostrophe pour marquer le phonème Modèle:VAPI. Le congrès de Munich supprime cette lettre et ce phonème, et les remplace par la lettre h (et donc par le phonème Modèle:VAPI)<ref name="smithp27" />.
Grammaire
Nom
Le nom volapük possède une déclinaison à deux nombres (singulier et pluriel) et quatre cas principaux :
Nom du cas | Singulier | Pluriel |
---|---|---|
Nominatif | -∅ | -s |
Génitif | -a | -as |
Datif | -e | -es |
Accusatif | -i | -is |
L'accusatif n'a pas le sens de mouvement avec les noms que l'on retrouve dans d'autres langues, et notamment l'espéranto. Pour signifier ce mouvement, un -i (la terminaison de l'accusatif) doit s'ajouter à la préposition ou à l'adverbe (mais dans ce cas, avant la terminaison de l'adverbe)<ref name="Robertson">Modèle:Harvsp.</ref>.
- Vom binof in dom
- La femme est à la maison
- Modèle:Langue
- Modèle:Langue
- La femme va à la maison<ref group="note">À comparer par exemple avec l'espéranto « Modèle:Langue ».</ref>
Parallèlement, avec les adverbes (et eux seuls), il est possible d'utiliser le génitif pour marquer l'origine d'un mouvement (Modèle:Langue, la femme vient de la maison)<ref name="Bartlett">Modèle:Lien web.</ref>.
Deux cas supplémentaires sont cependant utilisés :
- Le vocatif, que l'on marque en ajoutant la préposition o au nom au nominatif (Modèle:Langue, « ô frères »).
- Le prédicatif, que l'on marque en ajoutant -u (Modèle:Langue, « il a peint la porte en rouge » ; Modèle:Langue, « il a peint la porte rouge »). Mais ce cas n'est que très rarement utilisé, et il est tout aussi correct de dire Modèle:Langue pour dire « il a peint la porte en rouge », mais dans ce cas la phrase est ambiguë<ref name="Robertson" />.
L'usage de l'accusatif pour marquer le mouvement en modifiant les adverbes et le prédicatif sont absents du volapük classique<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Mais dès Schleyer, l'habitude était soit de rajouter un -i à la préposition, soit d'utiliser l'accusatif avec le substantif décliné pour préciser qu'il y avait mouvement<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Ici donc, de Jong a sanctionné et clarifié une pratique. L'usage du vocatif existe dès Schleyer, mais il semble discuté, au moins par le très réformiste Kerckhoffs<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Pronoms personnels
Les principaux pronoms personnels sont les suivants :
Singulier | Pluriel | ||
---|---|---|---|
Volapük | Français | Volapük | Français |
Modèle:Langue | je | Modèle:Langue | nous |
Modèle:Langue | tu | Modèle:Langue | vous |
Modèle:Langue | il | Modèle:Langue | ils |
Modèle:Langue | elle | Modèle:Langue | elles |
Modèle:Langue | il (neutre) | Modèle:Langue | ils (neutre) |
Modèle:Langue | il (impersonnel) | Modèle:Langue | on |
Lesquels ont le même pluriel que les noms (-s) et se déclinent pareillement : Modèle:Langue « de vous ». Les pronoms et adjectifs possessifs en dérivent : Modèle:Langue = Modèle:Langue = ton.
Il y a par ailleurs :
- un pronom réfléchi, Modèle:Langue/Modèle:Langue : ex. Modèle:Langue « Ils s'aiment [chacun soi-même] ».
- un pronom réciproque, Modèle:Langue/Modèle:Langue : ex. Modèle:Langue « Ils s'aiment l'un l'autre ».
Il existe encore deux pronoms personnels, mais presque jamais utilisés. Le premier, qui peut se trouver en poésie<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, est la personne de politesse, Modèle:Langue/Modèle:Langue<ref group="note">C'est un peu l'inverse de ce qui s'est passé en espéranto, où c'est la deuxième personne du pluriel, Modèle:Langue, utilisé comme personne de politesse, qui a « mangé » la deuxième personne du singulier, Modèle:Langue, qui n'est quasiment jamais utilisé.</ref>. Le deuxième est Modèle:Langue/Modèle:Langue, qui signifie « toi ou moi »<ref name="Bartlett" />, mais, comme l'a écrit Ed Robertson, « ça n'a pas pris »<ref name="Robertson 2" />.
L'usage des pronoms a sensiblement évolué avec la réforme d'Arie de Jong. Modèle:Langue, Modèle:Langue, Modèle:Langue et Modèle:Langue sont des ajouts purs et simples<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Mais certains ont aussi eu un sens légèrement différent : ainsi, Modèle:Langue était utilisé aussi bien pour un groupe d'hommes que pour un groupe mixte ; il faut maintenant utiliser le neutre Modèle:Langue pour les groupes mixtes. Modèle:Langue, qui est un neutre en volapük classique, est devenu impersonnel (il pleut = Modèle:Langue). Cela fait partie des réformes antisexistes de de Jong<ref name="Robertson 2" />.
Adjectif et adverbe
L'adjectif se forme en ajoutant -ik au radical du nom.
Il ne s'accorde avec son nom correspondant que s'il est placé devant ou s'il en est séparé par tout autre mot :
- Modèle:Langue
- j'aime les beaux livres
L'adverbe dérivé est invariable et s'obtient en suffixant -o à l'adjectif ou nom correspondant :
- Modèle:Langue = le jour
- Modèle:Langue = quotidien
- Modèle:Langue = par jour
- Modèle:Langue = quotidiennement
Si l'adverbe est invariable, il est possible, en intercalant une voyelle avant le -o, de préciser s'il y a mouvement :
- Modèle:Langue = la maison
- Modèle:Langue = je suis à la maison (sans mouvement)
- Modèle:Langue = je pars de la maison (mouvement)
- Modèle:Langue = je vais à la maison (mouvement)
Un adverbe finissant par -ao porte donc le sens d'origine, et par -io de destination<ref name="Bartlett" />.
Comparatif et superlatif
Le comparatif d'égalité se forme avec l'adjectif précédé de Modèle:Langue et suivi de Modèle:Langue (Modèle:Langue si suivi d'un verbe). Le comparatif du supériorité se forme avec l'ajout de -um à la terminaison -ik de l'adjectif, suivi de Modèle:Langue (Modèle:Langue avant un verbe)<ref name="bishopp7">Modèle:Harvsp.</ref>.
- Modèle:Langue = tu es aussi jeune que moi
- Modèle:Langue = tu es aussi jeune que tu en as l'air
- Modèle:Langue = tu es plus jeune que moi
- Modèle:Langue = tu es plus jeune que tu en as l'air
Le superlatif se forme avec l'ajout de -ün à la terminaison -ik de l'adjectif, suivi du génitif<ref name="bishopp7" />.
- Modèle:Langue = tu es le plus jeune des hommes
Nombres
Les nombres ont subi un petit changement entre le système classique et le système moderne. Mais vu le systématisme des nombres, ce petit changement conduit à de grands bouleversements. Voici la version actuelle des nombres en volapük<ref>Tout ce passage est tiré de : Modèle:Harvsp.</ref> :
Modèle:Langue | 0 | ||||||
Modèle:Langue | 1 | Modèle:Langue | 11 | Modèle:Langue | 21 | Modèle:Langue | 40 |
Modèle:Langue | 2 | Modèle:Langue | 12 | Modèle:Langue | 22 | Modèle:Langue | 50 |
Modèle:Langue | 3 | Modèle:Langue | 13 | Modèle:Langue | 23 | Modèle:Langue | 60 |
Modèle:Langue | 4 | Modèle:Langue | 14 | Modèle:Langue | 24 | Modèle:Langue | 70 |
Modèle:Langue | 5 | Modèle:Langue | 15 | Modèle:Langue | 25 | Modèle:Langue | 80 |
Modèle:Langue | 6 | Modèle:Langue | 16 | Modèle:Langue | 26 | Modèle:Langue | 90 |
Modèle:Langue | 7 | Modèle:Langue | 17 | Modèle:Langue | 27 | Modèle:Langue | 100 |
Modèle:Langue | 8 | Modèle:Langue | 18 | Modèle:Langue | 28 | Modèle:Langue | 1000 (10^3) |
Modèle:Langue | 9 | Modèle:Langue | 19 | Modèle:Langue | 29 | Modèle:Langue | 10^6 |
Modèle:Langue | 10 | Modèle:Langue | 20 | Modèle:Langue | 30 | Modèle:Langue | 10^12 |
Modèle:Langue | 10^18 |
Le système est classique et simple. Ainsi, 4 876 329 se dira Modèle:Langue.
Pour les nombres inférieurs à 1, il faut utiliser ces mots, reconnaissables par l'utilisation du suffixe Modèle:Langue :
0,1 = Modèle:Langue 0,01 = Modèle:Langue 0,001 = Modèle:Langue 0,0001 = Modèle:Langue 0,00001 = Modèle:Langue 0,000001 = Modèle:Langue
Pour lire ou écrire ces nombres, il faut les lire comme des nombres entiers, et rajouter un de ces mots, par exemple :
- 0,345
- Modèle:Langue
- 0,123456
- Modèle:Langue
Les numéros ordinaux sont marqués par le suffixe Modèle:Langue, les fractions par le suffixe Modèle:Langue et la répétition ou la multiplication par Modèle:Langue.
- Modèle:Langue
- Il est sept heures de l'après-midi
- Modèle:Langue
- 3/4 vaut 0,75
- Modèle:Langue
- Ce fut sa quatrième visite ici
- Modèle:Langue
- 4 x 4 = 16
La petite modification qui a entraîné un chamboulement concerne les dizaines. En effet, pour dire « 20 », plutôt que de dire Modèle:Langue, il fallait simplement mettre la marque du pluriel (-s) à l'unité ; « 20 » se disait donc Modèle:Langue, et un -e- était ajouté pour faire la liaison, « 41 » se disait donc Modèle:Langue et non Modèle:Langue. Le système fractionnel est aussi moderne.
Système verbal
Le système verbal du volapük est plutôt compliqué, et il a été dit que chaque verbe pouvait revêtir 500 000 formes. C'est en effet possible en théorie, mais dans la pratique cela n'arrive jamais<ref name="Robertson 3">Modèle:Harvsp.</ref>.
Voici un tableau résumant les différents affixes précisant aspect, mode, temps et personne du verbe volapük :
Voix | Temps | Radical | Personne | Mode |
---|---|---|---|---|
Active ∅- |
Présent ∅- |
(= verbe à l'infinitif moins « -ön ») |
P1 -ob |
Indicatif -∅ |
Parfait e- |
P2 -ol | |||
Imparfait ä- |
P3 Modèle:Nobr, Modèle:Nobr, Modèle:Nobr |
Impératif -öd | ||
Plus-que-parfait i- |
P4 -obs |
Optatif -ös | ||
Passive p(a)-<ref group="note">Pa- pour le passif présent, p- + augment temporel, a- étant l'augment temporel du présent non-exprimé à la voix active.</ref> |
Futur o- |
P5 -ols |
Conditionnel -öv | |
Futur parfait u- |
P6 Modèle:Nobr, Modèle:Nobr, Modèle:Nobr |
Participe -öl<ref group="note">Le participe ne prend pas la marque de la personne.</ref> | ||
Futur du passé ö- |
Impersonnel -os |
Subjonctif --la<ref group="note">Avec tiret pour le séparer du verbe.</ref> | ||
Futur parfait du passé ü- |
Indeterminé -oy |
Voix
Les deux voix du volapük sont les deux voix classiques, l'actif et le passif. La voix active n'est caractérisée par aucune marque, tandis que la voix passive est caractérisée par l'ajout de la lettre p- avant l'augment temporel. Si contrairement aux autres temps, le présent n'a pas d'augment temporel exprimé à la voix active, il en possède bien un, et celui-ci s'exprime toujours à la voix passive : un verbe au présent passif verra donc son radical précédé de pa- (p- pour le passif, et -a- pour le présent).
En volapük, le complément d'agent est Modèle:Langue.
- Modèle:Langue
- J'aime ma mère
- Modèle:Langue
- Je suis aimé par ma mère
La voix moyenne n'existe pas en volapük à proprement parler. Les suffixes -ik et -ük peuvent cependant en jouer le rôle (Modèle:Nobr).
Temps
Le système temporel des verbes en volapük est très riche. Mais nous pouvons<ref name="Robertson 3" /> séparer les temps en deux catégories, le temps courants, et les temps rares.
Voici les temps courants :
- Le présent, avec augment « a » (non-marqué avec les verbes à la voix active<ref group="note">Mais marqué à la voix passive et avec les autres catégories grammaticales, comme Modèle:Langue, aujourd'hui, formé du mot Modèle:Langue, jour, avec augment temporel du présent. En volapük classique existait un aoriste marqué par l'ajout d'un « i » après l'augment temporel ; dans ce cas là, le « a » du présent apparaissait aussi Modèle:Harv : par exemple Modèle:Langue signifiait « il frappe » et Modèle:Langue, « il frappe sans cesse ». Arie de Jong supprime cet aspect Modèle:Harv, que Kerckhoffs dédaigne déjà en se contentant de le mentionner en note Modèle:Harv.</ref>) ;
- Le futur, avec augment « o » ;
- L'imparfait, avec augment « ä » (utilisé pour parler du passé révolu) ;
- Le parfait, avec augment « e » (utilisé pour parler du passé ayant un lien avec le présent).
Et voilà les temps plus rares :
- Le futur parfait, marqué par l'augment « u » (utilisé pour parler d'un futur ayant déjà eu lieu<ref>Cf. Modèle:Lien web.</ref>) ;
- Le plus-que-parfait, marqué par l'augment « i » (utilisé pour parler d'un passé plus lointain que l'imparfait<ref>Cf. Modèle:Lien web.</ref>) ;
- Le futur du passé, marqué par l'augment « ö » (utilisé pour parler de ce que dans le passé, un personnage pensait être le futur, et qui a pu encore ne pas arriver et pouvait donc arriver encore : Modèle:Langue, « il croyait qu'il allait pleuvoir »<ref name="leçon 8">Cf. Modèle:Lien web.</ref>) ;
- Le futur parfait du passé, marqué par l'augment « ü » (utilisé pour parler de ce que dans le passé, un personnage pensait être le futur, et qui, si ça n'a pas eu lieu, ne peut plus avoir lieu : Modèle:Langue, « je pensais que tu aurais fini Modèle:Incise avant lundi »<ref name="leçon 8" />).
Pour mieux comprendre les différents temps et leurs relations, il est possible de les insérer dans un tableau à double entrée<ref>Repris à : Modèle:Harvsp.</ref> :
Imparfait (Modèle:Langue) |
Parfait (Modèle:Langue) | |
---|---|---|
Présent (Modèle:Langue) |
Présent Modèle:Langue |
Parfait Modèle:Langue |
Passé (Modèle:Langue) |
Imparfait Modèle:Langue |
Plus-que-parfait Modèle:Langue |
Futur (Modèle:Langue) |
Futur Modèle:Langue |
Futur parfait Modèle:Langue |
Futur du passé (Modèle:Langue) |
Futur du passé Modèle:Langue |
Futur parfait du passé Modèle:Langue |
Personnes
Les personnes sont en fait marquées par la suffixation de la majorité des pronoms personnels. Seuls Modèle:Langue, Modèle:Langue, Modèle:Langue et Modèle:Langue n'existent qu'à la forme pronominale.
Modes
Il existe 6 modes en volapük. Il s'agit de :
- L'indicatif, non-marqué ;
- L'impératif, marqué par le suffixe Modèle:Langue ;
- L'optatif, marqué par le suffixe Modèle:Langue, est un impératif plus poli, moins rude<ref name="Robertson 3" />, et peut être traduit en français par « veuillez (+ inf.) » : Modèle:Langue = « veuillez ôter votre main de ma cuisse » ;
- Le conditionnel, marqué par le suffixe Modèle:Langue ;
- Le subjonctif, marqué par l'ajout de Modèle:Langue, qui est précédé d'un tiret et qui Modèle:Citation.
- Modèle:Langue
- Tu veux que MOI, je te donne cinq dollars ! Tu rêves !
Tous ces modes nécessitent l'usage de la marque de la personne, contrairement aux participes et à l'infinitif.
Le participe, marqué par le préfixe Modèle:Langue, s'utilise comme un adjectif. Il peut prendre le préfixe de temps et de voix. Comme tout adjectif, il est possible, par l'ajout d'un -o, de l'adverbialiser (gérondif)<ref>Exemples repris à Modèle:Harvsp.</ref> (comme l'espéranto Modèle:Langue, ou le kotava Modèle:Langue).
- Modèle:Langue
- Je te rendrai visite la semaine prochaine (litt. la semaine « viendrante », c'est-à-dire « venante » au futur)
- Modèle:Langue
- Allant [ou, moins littéralement, « comme j'allais »] le long de la route, je vis un vieil ami à moi
L'infinitif, marqué par le suffixe Modèle:Langue, est assimilable à un mode. Lorsque l'infinitif est inséré dans un syntagme signifiant « afin de », il faut utiliser la particule Modèle:Langue<ref name="Robertson 3" /> :
- Modèle:Langue
- Nous mangeons pour vivre
Autres marques
Pour former une question dans une phrase contenant un verbe, il faut lui ajouter la particule Modèle:Langue<ref name="Robertson 3" />.
- Modèle:Langue
- As-tu lu la grammaire du volapük ?
Comme en espéranto, la transitivité d'un verbe dépend de sa racine, mais il est possible de la modifier par des suffixes : Modèle:Langue rend un verbe transitif intransitif, et Modèle:Langue rend un verbe intransitif transitif<ref name="Robertson 3" />. Ce suffixe s'insère avant les marques de personne et de mode.
Modèle:Langue Il est assis sur une chaise. Modèle:Langue Il assoit l'enfant sur une chaise. Modèle:Langue Il a perdu sa monnaie. Modèle:Langue Sa monnaie est perdue.
Comme en espéranto toujours, il est possible d'utiliser Modèle:Langue avec un verbe déjà intransitif ou Modèle:Langue avec un verbe déjà transitif. Dans ce cas-là, il en résulte une sorte de voix moyenne ou de causatif<ref name="Robertson 3" /> :
- Modèle:Langue
- Il s'assit sur la chaise.
- Modèle:Langue
- L'homme a perdu sa monnaie à cause de l'ébriété.
- L'ébriété a causé à l'homme la perte de sa monnaie.
Modifications apportées par de Jong
C'est peut-être dans le système verbal que de Jong a le plus modifié le volapük<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, en plus des changements du système des pronoms personnels qui, puisqu'ils sont repris comme marqueurs de personne, modifient aussi le système verbal.
Il a supprimé un aspect, l'aoriste, qui était marqué par l'usage d'un -i- entre la marque de temps et la racine (Modèle:Langue > Modèle:Langue) et un mode, le jussif, marqué par le suffixe Modèle:Langue, qui était plus fort encore que l'impératif. Auguste Kerckhoffs, à l'époque de Schleyer, avait pour sa part défendu la réduction des impératifs à une seule forme et était opposé à l'aoriste<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Sans l'avoir supprimé réellement, de Jong a aussi modifié le subjonctif, qui était beaucoup plus utilisé auparavant. C'est peut-être<ref>Modèle:Lien web.</ref> plus la raison pour laquelle le subjonctif est le seul mode séparé du verbe par un tiret. La plupart des autres changements grammaticaux ont consisté à supprimer ou ajouter des formes. Mais ici, il a modifié le sens du subjonctif ; pour bien différencier le subjonctif schleyerien du subjonctif révisé, de Jong a peut-être décidé d'en modifier la graphie<ref group="note">À noter que Kerckhoffs souhaitait que chaque mode soit séparé du verbe par un tiret. Cf. Modèle:Harvsp.</ref>.
Enfin, il a aussi ajouté deux temps qui n'existaient pas, le futur du passé et le futur parfait du passé.
Détermination
Il n'existe normalement pas d'article en volapük<ref group="note">Le volapük n'est pas la seule langue, naturelle ou construite, dans laquelle il n'existe pas d'article. Pour les langues naturelles, le latin ou la majorité des langues slaves (à l'exception du bulgare et du macédonien) peuvent être cités ; chez les langues construites, le kotava a la même particularité.</ref>. Ainsi, Modèle:Langue peut signifier « pomme », « une pomme » ou « la pomme ». Mais, pour décliner les mots non-déclinables, l'article Modèle:Langue peut être utilisé<ref>Exemples tirés de Modèle:Harvsp.</ref> :
- Modèle:Langue
- Nous pouvons voir Spoutnik avec un télescope.
Ici, Modèle:Langue marque le fait que « Spoutnik » devrait être à l'accusatif. En plus des cas, on peut ajouter à Modèle:Langue toutes sortes de préfixes et de suffixes (par exemple, si le nom propre est porté par un être de sexe féminin, on peut ajouter le préfixe Modèle:Langue, pour donner Modèle:Langue).
Cet usage de Modèle:Langue n'existait pas en volapük classique<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, même si ce mot existait déjà du temps de Schleyer, comme le prouve cette citation de la grammaire de Kerckhoffs : Modèle:Citation bloc
Lexique
Sources et importation
Noms communs
Le volapük est une langue construite mixte (il est même devenu le paradigme de cette catégorie) dont le vocabulaire est dit « à racines naturelles déformées<ref group="note">Avec, par exemple, le dil de Julius Fieweger (un volapükide de 1893), et le parla de Carl Louis Spitzer (1907).</ref> ». Ses racines proviennent selon Smith principalement de l'anglais, et pour le reste de l'allemand et des langues romanes<ref>Modèle:Harvsp.</ref> ; selon Blanke, en premier lieu de l'anglais et du latin, et, en second lieu, de l'allemand et du français<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Ces déformations obéissent à des règles<ref>Modèle:Harvsp.</ref> :
- Chaque racine (substantif) doit obligatoirement commencer et se terminer par une consonne ;
- En volapük classique, la lettre « r » était proscrite, remplacée le plus souvent par « l » ;
- Chaque racine doit être la plus courte possible (ainsi Modèle:Langue vient du français « compliment ») ;
- Chaque racine doit être unique, les homonymes étant évités.
Certaines racines en deviennent méconnaissables, lorsqu'elles subissent plusieurs transformations. Couturat et Leau donnent l'exemple de Modèle:Langue (ciseaux). Le mot d'origine est l'allemand Modèle:Langue, qui, en volapük, donnerait *Modèle:Langue ; le « r » étant alors proscrit, il se transforme en Modèle:Langue, qui signifie déjà « protection » ; il devient alors Modèle:Langue qui signifie « femelle » ; il subit sa dernière transformation, en devenant Modèle:Langue. Mais de Modèle:Langue à Modèle:Langue, seul le son Modèle:VAPI survit<ref>Modèle:Harvsp, où ils expliquent aussi comment « fer » devient Modèle:Langue.</ref>.
Noms propres
Certains noms propres, par exemple ceux de pays, subissent cette assimilation, même si, surtout en volapük moderne, le critère de brièveté est moins respecté. Pour ceux qui n'ont pas de forme assimilée « canonique », il n'y a pas de règle absolue. L'usage veut que le mot soit gardé le plus possible proche de sa forme originelle, mais précédée par l'article Modèle:Langue ; c'est sur cet article que sera portée la déclinaison. Le nom propre est aussi caractérisé en ajoutant des suffixes et des préfixes à l'article ; si un nom commun qualifie le nom propre, Modèle:Langue n'est pas obligatoire. Il est utilisé enfin avant les titres, même en volapük, et les noms communs étrangers<ref name="Bishop p5" />.
- Modèle:Langue
- Je n'ai pas trouvé la traduction de « Modèle:Langue » dans le Modèle:Langue de Arie de Jong qui est dans une bibliothèque de Strasbourg.
En volapük classique, les volapükistes allemands avaient l'habitude de rendre la prononciation du nom en volapük dans l'alphabet phonétique de 1878, et Schleyer lui-même signait « Modèle:Langue »<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, ce que les volapükistes suivant Kerckhoffs refusaient de faire<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Prépositions, conjonctions et interjections
Il existe deux sortes de prépositions, de conjonctions et d'interjections : celles qui le sont primitivement, et qu'aucun marqueur particulier ne précise ; et celles qui le sont par dérivation et qui sont marquées soit par -ü (prépositions), soit par -ä (conjonctions), soit par -ö pour les interjections<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Modèle:Langue Proximité Modèle:Langue Près de Modèle:Langue Cause Modèle:Langue Modèle:Nobr Modèle:Langue Silence Modèle:Langue Silence !
Formation des mots
Le volapük utilise beaucoup la composition des racines pour créer de nouveaux mots ; c'est toujours un substantif qui sert de mot-souche<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Comme en espéranto, l'élément déterminant vient avant l'élément déterminé : le volapük est à cet égard une langue centripète<ref group="note">Alors que, dans la syntaxe de la phrase, elle aura plutôt une tendance nettement centrifuge, c'est-à-dire que le déterminant viendra après le déterminé</ref>.
- Modèle:Langue
- Argent de poche
- Modèle:Langue
- Poche à argent
- (de Modèle:Langue, la poche et Modèle:Langue, l'argent)
Si, la plupart du temps, c'est le génitif qui lie les racines (-a-), il est possible aussi de les lier avec l'accusatif (-i-) ou l'adverbe (-o-) entraînant des nuances de sens :
Modèle:Langue | Amour maternel | Amour par une mère |
Modèle:Langue | Amour envers une mère | |
Modèle:Langue | Amour comme une mère |
Par contre, aucune voyelle de liaison n'est utilisée lorsque la racine est précédée d'un nombre (Modèle:Langue, quatrième) ou d'une préposition (Modèle:Langue, s'approcher de, litt. vers-aller) ; ou lorsque le lien entre deux racines est le fait d'une conjonction (Modèle:Langue, plus-ou-moins)<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Bien entendu, si la formation se fait avec un substantif, il est toujours possible de verbaliser de telles constructions. Ainsi, avec Modèle:Langue, l'enseignement, et Modèle:Langue, la langue, il est possible de former Modèle:Langue, l'enseignement de langue ; ce substantif peut être verbalisé, ce qui donnera Modèle:Langue, enseigner une ou des langue(s).
En plus de la composition, le volapük utilise (mais beaucoup moins qu'au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, parce que le nombre de racines disponibles est plus grand<ref>Modèle:Harvsp.</ref>) de nombreux affixes. Par exemple le préfixe Modèle:Langue signifie « jusqu'à la fin » (Modèle:Langue, faire ; Modèle:Langue, terminer) et le suffixe Modèle:Langue qualifie les sciences et les disciplines (Modèle:Langue, dieu ; Modèle:Langue, théologie)<ref>La liste complète des affixes est disponible dans Modèle:Harvsp et est en cours de traduction sur cette page web : http://glossopoete.pagesperso-orange.fr/vol/affixes.html.</ref>.
Différences entre volapük classique et moderne
Arie de Jong modifia les racines du volapük principalement sur trois points<ref name="Robertson 2" /> :
- il réintroduisit le « r », donnant à certains mots<ref group="note">Mais pas à tous ; par exemple le mot déformé donné plus haut, Modèle:Langue pour ciseaux est resté tel quel.</ref> un aspect plus proche de l'étymon (par exemple, pluie se dit « Modèle:Langue » en volapük moderne, ce qui est plus proche de l'étymon, l'anglais Modèle:Langue, que le classique « Modèle:Langue ») ;
- il chercha à supprimer les isométries, nombreuses en volapük classique<ref>Modèle:Harvsp.</ref> (par exemple Modèle:Langue signifiait à la fois « océan », de Modèle:Langue, grande mer, et « acheteur », de Modèle:Langue, acheter-personne ; aujourd'hui, la nouvelle racine Modèle:Langue a été ajoutée<ref group="note">Et non pas Modèle:Langue comme le dit Modèle:Harvsp, qui contredirait la règle selon laquelle une racine commence et se termine toujours par une consonne. Cf. Modèle:Harvsp.</ref>, et « acheteur » se dirait plutôt Modèle:Langue, le suffixe Modèle:Langue étant dorénavant réservé aux fabricants<ref name="Robertson 2" />), par la création de nouvelles racines et la redéfinition de certains affixes ;
- il créa de nouvelles racines, soit pour rendre compte d'avancées technologiques, soit pour adopter des racines plus internationales.
Les noms propres aussi furent volapükisés avec plus de régularité (Modèle:Langue à la place de Modèle:Langue pour Italie) ; et les (rares) exceptions à la règle selon laquelle tout substantif commence et se termine par une consonne, supprimées (Égypte se dit désormais Modèle:Langue et plus Modèle:Langue)<ref name="Robertson 2" />.
Exemples
Texte original | Prononciation (API) | Traduction littérale |
---|---|---|
Modèle:Langue | Modèle:MAPI Modèle:MAPI Modèle:MAPI Modèle:MAPI Modèle:MAPI Modèle:MAPI |
Prenez le drapeau de l'esprit fraternel! Nous haïssons tout conflit ; Tenant ferme l'école de l'esprit d'union Nous jubilons en rencontrant le volapük<ref group="note">Ou « pour la langue universelle », Modèle:Langue étant à la fois un nom propre et un nom commun.</ref>, Nous devons appeler avec l'Inventeur<ref group="note">Il s'agit de Schleyer ; en volapük classique, le suffixe Modèle:Langue a le même sens que Modèle:Langue, mais avec un sens de supériorité. Si Modèle:Langue signifie « inventer », Modèle:Langue signifie « un inventeur », mais Modèle:Langue signifie « l'Inventeur ». Cf. Modèle:Harvsp.</ref> : « Pour une humanité, une langue ! » |
Texte original | Prononciation (API) | Traduction littérale |
---|---|---|
Modèle:Langue | Modèle:MAPI Modèle:MAPI Modèle:MAPI Modèle:MAPI Modèle:MAPI Modèle:MAPI |
Prenons le drapeau de la fraternité ! Nous, nous haïssons l'inimitié. Tenons fermement l'esprit d'unité ! Nous nous réjouissons du volapük. Écrions-nous avec le Modèle:Langue : « Pour une humanité, une langue ! » |
Français | Volapük | Prononciation (API) | Étymologie<ref>Tirée de Modèle:Harvsp.</ref> |
---|---|---|---|
terre | Modèle:Langue (classique) Modèle:Langue (moderne) |
Modèle:MAPI Modèle:MAPI |
Modèle:Langue (latin)<ref group="note">En fait, le volapük classique confondait la Terre et la terre ; de Jong a distingué les deux en ajoutant un i à Modèle:Langue. À proprement parler, l'étymologie de Modèle:Langue est donc le volapük Modèle:Langue.</ref> |
ciel | Modèle:Langue | Modèle:MAPI | ciel (français) |
eau | Modèle:Langue | Modèle:MAPI | Modèle:Langue (anglais) |
feu | Modèle:Langue | Modèle:MAPI | Modèle:Langue (anglais) |
homme | Modèle:Langue<ref group="note" name="hijimen">Il existe aussi un mot pour dire « être humain » : Modèle:Langue (de l'allemand Modèle:Langue, Modèle:Harvsp). Grâce au jeu des affixes, il est tout aussi juste de dire Modèle:Langue que Modèle:Langue pour homme masculin ou Modèle:Langue que Modèle:Langue pour femme, qui sont donc synonymes (il est même théoriquement possible de dire *Modèle:Langue ou *Modèle:Langue, bien que ces formes ne se rencontrent jamais).</ref> | Modèle:MAPI | Modèle:Langue (allemand) |
femme | Modèle:Langue<ref group="note" name="hijimen" /> | Modèle:MAPI | Modèle:Langue (anglais) |
manger | Modèle:Langue | Modèle:MAPI | Modèle:Langue (anglais) |
boire | Modèle:Langue (classique) Modèle:Langue (moderne) |
Modèle:MAPI Modèle:MAPI |
Modèle:Langue (anglais) |
grand | Modèle:Langue (classique) Modèle:Langue (moderne) |
Modèle:MAPI Modèle:MAPI |
Modèle:Langue (anglais) |
petit | Modèle:Langue | Modèle:MAPI | Modèle:Langue (anglais) |
nuit | Modèle:Langue | Modèle:MAPI | Modèle:Langue (anglais) |
jour | Modèle:Langue | Modèle:MAPI | Modèle:Langue (anglais) |
Bibliographie
Modèle:Légende plume<ref group="note">L'éditeur allemand Iltis a beaucoup publié de petits ouvrages, en allemand et en espéranto, sur le volapük et la vie de Schleyer. Nous n'en présentons ici qu'une sélection. Pour voir leur collection, voir cette page.</ref>
Volapük classique
Sources primaires
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.Modèle:Plume
- Modèle:Ouvrage.Modèle:Plume
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
Littérature secondaire
- Modèle:Chapitre.Modèle:Plume
- Modèle:Ouvrage.Modèle:Plume
- Modèle:Ouvrage.Modèle:Plume
- Modèle:Ouvrage.Modèle:Plume
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Article.
- Modèle:Chapitre.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage (réédité avec des Modèle:Langue de R. Haupenthal à Sarrebruck chez Iltis en 1989).
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Chapitre.Modèle:Plume
- Modèle:Chapitre.Modèle:Plume
Volapük moderne (ou les deux)
Sources primaires
- Modèle:Ouvrage.Modèle:Plume
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage<ref group="note">Aussi disponible en espéranto et en allemand.</ref>.Modèle:Plume
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
Littérature secondaire
- Modèle:Chapitre.Modèle:Plume
- Modèle:Chapitre.Modèle:Plume
- Modèle:Article.
- Modèle:Ouvrage.Modèle:Plume
- Modèle:Article. Modèle:Plume
- Modèle:Article.Modèle:Plume
- Modèle:Ouvrage (paru pour la première fois dans la revue Modèle:Langue d'Amsterdam entre 1961 et 1962).
- Modèle:Article.
Notes et références
Notes
Références
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Vidéo de vulgarisation de Linguisticae
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Site officiel du Modèle:Langue (« Amicale internationale du volapük », abritant la page officielle de l'académie ; si le lien ne marche pas, essayer celui-ci).
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Site de Modèle:Langue, la revue du mouvement.
- {{#invoke:Langue|indicationMultilingue}} Site multilingue recensant beaucoup de matériaux disponibles sur internet.
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Partie sur le volapük du site Chez le glossopoète (contenant notamment un cours).
- {{#invoke:Langue|indicationMultilingue}} Page Facebook du volapük.
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Volapop.
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Liste de liens sur le ou en volapük.
Modèle:Palette Modèle:Portail Modèle:Méta bandeau{{#ifeq:|| {{#if:||}} |}}{{#if:||{{#switch:124144205
|oldid= |XXXXXX= |XXXXXXX= |XXXXXXXX= |#default={{#if:124144205||}} }}
}}