Âne
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Âne est le nom vernaculaire donné à certaines espèces de mammifères quadrupèdes ongulés de la famille des Équidés, plus petit que le cheval, à longues oreilles et à l'échine saillante. Le plus connu des ânes est l'âne domestique (Equus asinus), issu de la domestication de l'âne sauvage d'Afrique (Equus africanus), et à partir duquel de nombreuses races ont pu être sélectionnées.
Étymologie et terminologie
Étymologie
Le substantif masculin<ref name="Académie">Modèle:Académie [consulté le 16 novembre 2016].</ref>,<ref name="TLFI">Modèle:CNRTL [consulté le 16 novembre 2016].</ref>,<ref name="Larousse">Entrée Modèle:Lien web [consulté le 16 novembre 2016].</ref>,<ref name="Rey">Entrée Modèle:Lien web, dans Modèle:Ouvrage [consulté le 20 novembre 2016].</ref> « âne » (prononcé Modèle:API-fr<ref name="TLFI" />) est issu du latin Modèle:Langue<ref name="Académie" />,<ref name="TLFI" />,<ref name="Larousse" />.
La plus ancienne forme attestée du nom préindo-européen de l'âne dans les régions méditerranéennes et proche-orientales serait le sumérien anšu<ref>Modèle:Ouvrage (Modèle:Lien web) [consulté le 21 novembre 2016].</ref> par lequel Émile Benveniste explique Modèle:Langue, grec ancien auquel le latin Modèle:Langue serait apparenté<ref name="Rey" />.
L'ancien français Modèle:Langue est attesté au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle<ref name="Académie" />,<ref name="Rey" /> : d'après le Trésor de la langue française informatisé<ref name="TLFI" />, sa première occurrence se trouve dans la Passion du Christ dite de Clermont<ref>Modèle:Lien web [consulté le 20 novembre 2016].</ref>. La graphie Modèle:Graphie est attestée au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle<ref name="Rey" />.
Le mot désigne l'âne domestique depuis le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref name="Rey" />.
Par son origine, l'âne n'a pas de nom indo-européen. Celui-ci est un héritage du Proche-Orient qui s'est répandu dans les langues européennes à partir du latin. Ainsi le latin Modèle:Langue, dérivé du sumérien anshu, est passé dans l'ensemble des langues, sauf dans le roumain. Seul le « A » accentué est présent dans l'ensemble des langues, comme Modèle:Langue en italien, Modèle:Langue en espagnol et portugais, ase en occitan et âne en français. Dans le langage familier, le terme « bourrique » est issu de l'espagnol Modèle:Langue, dérivé lui-même du bas latin Modèle:Langue désignant un petit cheval<ref>Modèle:Chapitre</ref>.
Vocabulaire
- L'âne est un « équidé ».
- « Âne » est le nom vernaculaire généralement donné aux animaux mâles.
L'âne mâle reproducteur est le baudet<ref>Modèle:Académie [consulté le 16 novembre 2016].</ref>,<ref>Modèle:CNRTL [consulté le 16 novembre 2016].</ref>,<ref>Entrée Modèle:Lien web [consulté le 16 novembre 2016].</ref> ; l'âne femelle, l'ânesse<ref>Modèle:Académie [consulté le 16 novembre 2016].</ref>,<ref>Modèle:CNRTL [consulté le 16 novembre 2016].</ref>,<ref>Entrée Modèle:Lien web [consulté le 16 novembre 2016].</ref> ; l'âne juvénile, l'ânon<ref>Modèle:Académie [consulté le 16 novembre 2016].</ref>,<ref>Modèle:CNRTL [consulté le 16 novembre 2016].</ref>,<ref>Entrée Modèle:Lien web [consulté le 16 novembre 2016].</ref>.
Le cri de l'âne est le braiment<ref>Modèle:Académie [consulté le 16 septembre 2016].</ref>,<ref>Entrée Modèle:Lien web [consulté le 16 novembre 2016].</ref>, ou Modèle:Graphie<ref>Modèle:CNRTL [consulté le 16 novembre 2016].</ref>. Il est représenté par l'onomatopée hi-han<ref>Modèle:Académie [consulté le 20 novembre 2016].</ref>, ou Modèle:Graphie<ref>Modèle:CNRTL [consulté le 20 novembre 2016].</ref>.
L'âne ne doit être confondu ni avec le mulet, hybride né d'un âne mâle et d'une jument<ref>Modèle:Académie [consulté le 16 novembre 2016].</ref>,<ref>Modèle:CNRTL [consulté le 16 novembre 2016].</ref>,<ref>Entrée Modèle:Lien web [consulté le 16 novembre 2016].</ref>, ni avec le bardot, hybride né d'un étalon et d'une ânesse<ref>Modèle:Académie [consulté le 16 novembre 2016].</ref>,<ref>Modèle:CNRTL [consulté le 16 novembre 2016].</ref>,<ref>Entrée Modèle:Lien web [consulté le 16 novembre 2016].</ref>.
Caractéristiques communes
Rosa Bonheur
Portland Art Museum.
Les caractéristiques générales des ânes sont celles des équidés<ref name="Académie" />,<ref name="TLFI" />,<ref name="Larousse" />,<ref name="Universalis">Modèle:Lien web [consulté le 16 novembre 2016].</ref>. Ce sont des mammifères<ref name="Académie" />,<ref name="Larousse" /> terrestres. Herbivores, ils consomment fréquemment des végétaux fibreux de qualité très médiocre<ref name="Universalis" />. Ce sont des ongulés périssodactyles<ref name="Universalis" />, c'est-à-dire avec dans leur cas un doigt unique, avec des nuances pour chaque espèce : voir les articles détaillés pour plus d'informations sur leur comportement ou leur physiologie respective.
Les ânes partagent toutefois plusieurs caractéristiques communes à l'ensemble des espèces. Ils sont plus petits que les chevaux<ref name="Académie" />,<ref name="TLFI" />,<ref name="Universalis" />. Leurs oreilles sont plus longues que celles des autres équidés<ref name="Académie" />,<ref name="TLFI" />,<ref name="Larousse" />,<ref name="Universalis" />. Bien irriguées, adaptées au désert, elles permettent le refroidissement du corps<ref name="Svendsen48">Modèle:Harvsp</ref>. La queue ressemble à celle de la vache. Elle est pourvue de poils courts à l'exception de l'extrémité recouverte d'une touffe<ref name="Svendsen48"/>. Leurs yeux sont plus dirigés vers l'avant que ceux des chevaux domestiques. Contrairement aux chevaux, les ânes ont des châtaignes quasiment inexistantes aux postérieurs<ref name="Svendsen48"/>. Leur échine est saillante<ref name="Académie" />. Les ânes ne possèdent pas de cinquième vertèbre lombaire comme on le retrouve dans le squelette des autres équidés<ref name="Svendsen48"/>. Leurs sabots sont également caractéristiques. Plus verticaux, plus petits et plus durs que ceux des chevaux, ils n'ont pas besoin d'être ferrés, sauf s'ils travaillent<ref name="Svendsen48"/>. Leur poil est long, rude et présente une grande variété de texture<ref name="Svendsen48"/>. La crinière, au toupet quasiment inexistant, est courte, dressée sur l'encolure et ne dépasse que rarement les douze centimètres<ref name="Svendsen48"/>. Leur robe est généralement grise sauf sous le ventre, le museau et le contour des yeux qui sont blancs. Des races domestiques peuvent être à dominante noire, comme le Grand noir du Berry, ou brun, comme le Baudet du Poitou, ou blanc, comme l'âne blanc d'Égypte. Les races grises comme l'âne de Provence ont aussi une bande cruciale qui se dessine sur leur dos, appelée « croix de saint André ». Les espèces sauvages présentent une robe allant du gris au brun-sable, voire brun-rouge chez le kiang ou âne sauvage du Tibet. Leur cri est le braiment qui est une sorte de « hi-han » assez strident et puissant absolument caractéristique.
Espèces considérées comme étant des « ânes »
Certaines différences morphologiques, comme la tête, le cou ou les pattes, permettent de distinguer les espèces différentes<ref name="Farissier14">Modèle:Harvsp</ref> :
- l'Âne commun (Equus asinus), c'est l'âne domestique issu de l'âne sauvage d'Afrique, qui se trouve aujourd'hui sur tous les continents. Il est donc aujourd'hui souvent présenté comme une simple sous-espèce de Equus africanus : Equus africanus asinus,
- Liste des races asines issues de l'âne commun ;
- l'Âne sauvage d'Afrique (Equus africanus) vit en Afrique de l'Est, en particulier en Somalie ;
- l'Âne sauvage d'Asie ou hémione (Equus hemionus) qui vit en Asie centrale et a certainement été ponctuellement domestiqué ;
- l'espèce inclut aussi l'âne sauvage de l'Inde ou onagre (Equus hemionus onager) qui vit en Inde et dans les pays limitrophes du nord-ouest ;
- l'Âne sauvage du Tibet ou Kiang (Equus kiang) se rencontre dans l'Himalaya ;
- l'Âne européen ou Hydrontin (Equus hydruntinus), aujourd'hui éteint, peuplait l'Europe du Sud et le Moyen-Orient.
Les populations d’ânes sauvages sont menacées et certaines figurent sur la Liste rouge de l’UICN.
L'âne domestique a formé des populations redevenues sauvages notamment en Australie et en Amérique : c'est le phénomène du marronnage.
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Âne commun et ses nombreuses races.
L'âne et l'homme
L'âne et le transport
Selon les récentes études, il semblerait provenir d'Afrique, et sa présence à l'état sauvage est attestée dans la vallée du Nil dès le Paléolithique Moyen (en Nubie, à Khor Musa).
Si l'archéologie nous renseigne peu sur son utilisation à la fin du Néolithique, l'épigraphie nous en raconte davantage. Ainsi existait-il, aux côtés de caravanes constituées d'une dizaine de bestiaux, de larges convois (jusqu'à mille têtes) destinés à acheminer les grains sur plusieurs centaines de kilomètres.
Les traces d'un usage de l'âne comme monture sont relativement récentes. Les plus anciennes remontent à environ 2700 Modèle:Av JC, au Proche Orient<ref>Modèle:Article.</ref>. Il faut attendre la fin du Modèle:Lien millénaire av JC pour le voir apparaître en Mésopotamie (un signe pictographique rend compte de sa présence à l'époque d'Uruk).
À l'échelle de l'Histoire, l'âne demeure le second animal domestiqué mis au service du transport, après le bœuf. Sa présence en Égypte, en tant qu'animal domestique est effective dès le Modèle:Lien millénaire av JC avant notre ère, à El-Omari, puis au début du Modèle:Lien millénaire av JC à Maadi.
Très vite, l'âne devient l'animal de transport terrestre privilégié (bât, débardage, attelage) en raison de ses larges qualités contrastant avec quelques défauts facilement contournables. Intelligent, frugal, rapide (jusqu'à Modèle:Unité).
Néanmoins ses besoins journaliers en eau (quarante litres) et sa capacité de charge assez relative (entre cinquante et cent kilogrammes) ont très vite représenté des entraves non négligeables.
- Transports par ânes
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Chambre mortuaire des prêtres de Pinehesy, scène avec âne et agriculteurs
Égypte antique, vers -1298,-1235. -
Au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle en Égypte. -
Les ânes desservent toujours le village de Fira inaccessible aux voitures, dans l'archipel de Santorin, en Grèce. -
Au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle en France, les patients du sanatorium de Berck sont véhiculés par des ânes. -
Un homme et un âne reviennent du champ en Égypte. Janvier 2019.
L'âne et la protection des troupeaux de berger
Depuis longtemps, les éleveurs d'ovins entraînent spécialement des ânes « bergers » avec plus ou moins de succès pour protéger leur troupeau contre des prédateurs comme les coyotes, les renards et les chiens errants (leur efficacité contre les loups est plus sujette à caution, et nulle contre lynx et ours). Ils exploitent en effet son instinct grégaire naturel qui le porte à s'attacher aux ovins (technique d'imprégnation), et à son agressivité innée à l'encontre des prédateurs<ref>La plupart du temps, l'âne gardien alerte le berger par ses cris d'alarme, affronte les prédateurs et les chasse du pâturage. Si ces prédateurs ne sont pas découragés, l'âne passe à l'attaque, mord l'agresseur ou se cambre sur ses pattes arrière et les frappe des deux pattes avant, pouvant les mettre à mort. Cette agressivité peut cependant se tourner contre les jeunes agneaux vus comme des étrangers.</ref>. De plus, l'âne a un besoin d'entretien minime, a une bonne longévité et est compatible avec les autres méthodes de lutte contre les prédateurs (notamment les chiens patou ou les lamas également entraînés à cette fin). Enfin, il est capable de manger les feuilles des cardères ou les chardons et participe à l'intérêt environnemental du pastoralisme<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Cette utilisation ancestrale explique les nombreux contes qui font intervenir l'âne et le loup<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
L'âne dans la culture
Modèle:Article détaillé Notamment pour le jour de l'âne du calendrier républicain ou révolutionnaire français.
Compagnon de l'homme depuis les temps les plus anciens, l'âne a très tôt été utilisé comme symbole. Mais c'est un animal à la symbolique ambiguë. Il peut en effet soit représenter le Bien et ses attributs sont alors l'humilité et la patience, soit le Mal et ce sont alors les adjectifs têtu, bête et borné qui le caractérisent<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Les Égyptiens associaient ainsi l'âne au dieu Seth, à la couleur rouge et à l'esprit du mal. Les chrétiens tiennent, d'un côté, l'âne en estime lorsqu'il est représenté dans la crèche ou lorsqu'il porte Jésus, mais d'un autre côté ils l'associent à la lubricité et à l'obscénité<ref name="Chambry"/>. Dans la langue française, de nombreuses expressions et proverbes font aussi référence à l'âne. Il est ainsi utilisé pour personnifier l'ignorance, la bêtise, la folie, la disgrâce, la débauche, l'hébétude et l'entêtement<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. C'est également un animal fortement représenté dans l'ensemble des arts. C'est ainsi le cas en littérature, où l'âne apparaît depuis les temps les plus anciens, comme dans les Fables d'Ésope ou dans les contes d'Apulée, chez les auteurs classiques comme Jean de La Fontaine, Victor Hugo ou Alphonse Daudet, et jusqu'à nos jours avec Les Aventures de Pinocchio (qui se voit pousser des oreilles d'âne et se transforme même en âne), de Carlo Collodi, Le Petit Âne blanc de Joseph Kessel<ref name="Chambry">Modèle:Ouvrage</ref>. On le retrouve en peinture dans des scènes de vie rurale ou dans les sujets bibliques<ref name="Chambry"/>. Plus récemment, il trouve aussi sa place au cinéma, et ce, aussi bien dans les films dramatiques comme dans Au hasard Balthazar, que dans les films d'animation avec le personnage de l'Âne dans Shrek<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Enfin, il est présent en musique comme dans la chanson d'Hugues Aufray, Le Petit Âne gris<ref name="Chambry"/>.
Calendrier
L'âne voit son nom attribué au Modèle:15e du mois de vendémiaire du calendrier républicain ou révolutionnaire français<ref>Ph. Fr. Na. Fabre d'Églantine, Rapport fait à la Convention nationale dans la séance du 3 du second mois de la seconde année de la République Française, Modèle:P..</ref>, généralement chaque 6 octobre du calendrier grégorien.
Notes et références
Voir aussi
Bibliographie
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage
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- Odile Gannier, « Voyages avec un âne ou : Comment battre la campagne ? (Laurence Sterne, Tristram Shandy, Cervantes, Don Quichotte) », Loxias 19
- Modèle:Ouvrage
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