Camino francés

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Modèle:Titre en italique Modèle:Infobox Patrimoine mondial

Le Camino francés (en Modèle:Lang-la, Modèle:Lang-gl ou « chemin des Francs » ou, par extension, « chemin des Français » en français) est aujourd'hui l'itinéraire le plus fréquenté en Espagne pour le pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle.

Il était également appelé « Ruta Interior », par opposition à la « Ruta de la Costa » ou Camino del Norte, itinéraire du nord par les villes de la côte atlantique.

Au sens strict, le Camino francés commence juste en amont de Puente la Reina, à la jonction entre le Camino aragonés et le Camino navarro. Selon une autre acception, il inclut le Camino navarro et commence donc au pied du franchissement des Pyrénées, c'est-à-dire initialement à Saint-Michel et aujourd'hui à Saint-Jean-Pied-de-Port. Au sens le plus large comme pour le Camino navarro, il débute encore plus en amont, à Ostabat, au point de jonction des trois itinéraires venant de Tours, Vézelay et Le Puy-en-Velay, voire dès l'entrée en Basse-Navarre<ref>Cette entrée en Basse-Navarre se fait aujourd'hui par la ville de Saint-Palais ; du temps d'Aimery Picaud, elle devait se faire par Garris.</ref>, territoire qui faisait autrefois partie du Royaume de Navarre.

Le tracé de cet itinéraire possède quelques variantes historiques ; de nouvelles variantes sont également instaurées de nos jours par les collectivités locales pour s'adapter aux évolutions de l'urbanisation et du tourisme notamment.

Cet itinéraire est inscrit, depuis 1993, au patrimoine mondial de l'UNESCO. Il fait partie également des Itinéraires culturels européens (ICE), label créé par le Conseil de l'Europe pour promouvoir une culture européenne commune.

Historique

Avant le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle

Peu d'informations sont disponibles sur les chemins que suivaient jusqu'au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle les pèlerins de Saint-Jacques une fois franchies les Pyrénées. Contrairement à une idée très répandue, il n'y avait pas de chemins spécifiques pour les pèlerins ; ces derniers empruntaient les routes de tous les voyageurs. Les efforts des souverains pour l'aménagement des routes n'étaient pas réalisés particulièrement pour les pèlerins mais plutôt pour les déplacements commerciaux, fiscaux et militaires.

Nul ne sait par quel itinéraire passa exactement l'évêque du Puy, Godescalc<ref>Modèle:Ouvrage</ref>, en 950, lorsqu'il alla à Saint-Jacques-de-Compostelle si ce n'est qu'il fit étape au monastère Saint-Martin d'Albelda (proche de Logroño).

Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle

Une indication est donnée, toutefois, dans la Chronique de Silos, rédigée en 1110 : il y est précisé que le roi de Navarre, [[Sanche III de Navarre|Sanche Modèle:III le Grand]] (1000-1035), « des Pyrénées au château de Nájera, ayant éliminé la présence païenne des terres qui les séparaient, fit passer, tout droit, le chemin de Saint-Jacques, quand, auparavant, les pèlerins faisaient le détour par l'Alava. » L'argument de l'occupation de ce territoire par les Maures est peu recevable, quand on sait que les chrétiens l'avaient reconquis depuis longtemps. Mais il est certain que, dans sa politique d'expansion vers l'Ouest, Sanche avait besoin d'un axe de communication établi, fréquenté et important entre Nájera et Burgos, pour faire passer ses troupes et qu'à ce titre il encouragea le passage, par cet axe, d'un flux de pèlerins de plus en plus important.

Avant Sanche Modèle:III, les voyageurs allaient de Roncevaux à Pampelune, puis passaient par Salvatierra, Vitoria, traversaient l'Èbre près de Miranda de Ebro, gagnaient Briviesca puis Burgos.

Après Sanche Modèle:III, de Pampelune, ils suivaient un itinéraire moins direct qui les faisait passer par Puente la Reina, Estella, Logroño, Nájera, Burgos. Ce chemin, stable, sûr et quasiment unique, qui allait de Puente la Reina à Saint-Jacques-de-Compostelle, fut rapidement appelé Iter francorum ou Camino francés, parce que beaucoup de pèlerins venaient du nord des Pyrénées, mais aussi parce beaucoup de Francos, clercs, moines, artisans ou marchands, vinrent s'établir le long de ce chemin qui fut une voie de peuplement plus qu'un chemin de pèlerinage.

Après Sanche Modèle:III, deux rois, contemporains, jouèrent un rôle important dans l'aménagement, la consolidation et la sécurité de cette voie : [[Alphonse VI de Castille|Alphonse Modèle:VI]] (1072-1109), roi de Castille, et [[Sanche Ier d'Aragon|Sanche Modèle:1er Ramirez]] (1063-1094), roi d'Aragon.

Alphonse Modèle:VI fit supprimer des péages qui entravaient la circulation. Il encouragea la fondation d'hôpitaux à O Cebreiro, Burgos, Foncebadón. Il soutint les efforts de Santo Domingo de la Calzada dans la construction de ponts et de chaussées. Il fit venir des Francos à Sahagún, Logroño et Villafranca del Bierzo. Sous son règne, le pont de Ponferrada fut construit et le monastère de San Zoilo à Carrión de los Condes fut fondé.

Quant à Sanche Ier d'Aragon, il supprima également des péages, fonda Estella, aida à la création des hôpitaux de Jaca et de Pampelune, céda domaines et églises à de grandes abbayes comme Sainte-Foy de Conques et La Sauve Majeure, près de Bordeaux.

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Dès la prise de la ville de Saragosse le Modèle:Date, le roi Alphonse Ier d'Aragon incite les pèlerins français, se rendant à Saint-Jacques, à passer par les nouvelles villes conquises<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Il crée ainsi une nouvelle route de pèlerinage que les Espagnols nommeront Camino francés<ref>Ce nom de "Camino francés", est dû au nombre important de pèlerins français (ou venant de France) empruntant cette route.</ref>. Ainsi, en 1240, quand le moine Aimery Picaud se rend à Saint-Jacques puis rédige son Guide du Pèlerin<ref>Son guide"Codes de Saint-Jacques de Compostelle", livre IV n'a été publié qu'en 1882 chez Maisonneuve à Paris.</ref>, il indique les villes étapes du Camino francés, sans indiquer l’existence du camino del Norte<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Au début du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, l'infrastructure du Camino francés est créée. Au fil des événements et du temps, certains voyageurs, après l'intégration au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle de l'Alava et du Guipuscoa au royaume de Castille, franchissent la Bidassoa à Irun et rejoignent Burgos par Tolosa, San Adrián et Vitoria-Gasteiz ; d'autres suivent la route côtière (le Camino del norte), coupée d'obstacles naturels et mal équipée. Mais le Camino francés reste cette grande voie de communication du nord de l'Espagne.

Époque contemporaine

  • En 1977, la publication du livre Priez pour nous à Compostelle<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> rencontre un grand succès en librairie et relance l'intérêt autour de ce chemin de randonnée.
  • En Modèle:Date-, le pape Jean-Paul II, organise les IV° JMJ à Saint-Jacques, et invite les chrétiens et les Européens à faire le pèlerinage jacquaire<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Le nombre de pèlerins reçus à Saint-Jacques connaît depuis cette date une croissance rapide.
  • En 1993, l'Espagne obtient de l'UNESCO l'inscription au patrimoine mondial du Camino francés au titre Modèle:Citation Outre 166 villes ou villages et plus de 1 800 bâtiments, a été classée une bande de trente mètres de part et d’autre du chemin.

Le Camino francés fait partie également des Itinéraires culturels européens (ICE), label créé par le Conseil de l'Europe pour promouvoir une culture européenne commune.

Un axe de développement économique

Dès sa création, le chemin de pèlerinage devient un axe de développement pour les villes et régions traversées : il entraîne la création de ponts, de routes, d'auberges et de monastères pour accueillir et héberger les pèlerins<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle il est une artère commerciale majeure pour les royaumes espagnols et pour le reste de l'Europe<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. C'est aussi une occasion de repeuplement de ces régions fraîchement reconquises par les souverains ibériques : ils proposent des avantages (fiscaux) et offrent des terres aux pèlerins qui voudraient bien s'installer dans les nouvelles villes établies le long du camino<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Aujourd'hui, avec un nombre de pèlerins annuels dépassant les 170 000 (en 2015)<ref>Modèle:Lien web.</ref>, et un taux de croissance de près de 10% par an<ref name="stats">Modèle:Lien web.</ref>, le pèlerinage devient un enjeu commercial et financier pour toutes les villes situées sur son parcours. On observe une augmentation croissante du nombre de gîtes, auberges et restaurants sur tout le tracé du Camino francès. Cette hausse de fréquentation ne se limite pas à ce chemin, mais s'étend à toutes les routes de pèlerinage menant à Santiago<ref>Voir en particulier la page des statistiques de pèlerinage de Saint Jacques.</ref>.

Extraits du Guide du Pèlerin

Le Guide du Pèlerin, ouvrage de référence datant du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle et constitutif du Codex Calixtinus, est l'œuvre du moine Aimery Picaud. Les extraits ci-après proviennent du Guide du Pèlerin de Jeanne Vielliard, édition Protat, 1938. Le texte du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle y est traduit en français d’après les manuscrits de Compostelle et de Ripoll. Le titre de Guide du Pèlerin n'existe pas dans le manuscrit. Il date de 1938. Ce document n'a pas été connu avant 1882 (édition en latin du P. Fita).

Chapitre Modèle:II

Les étapes du chemin de Saint-Jacques. Calixte pape.

Modèle:Citation bloc

Chapitre Modèle:III

Nom des villes et des bourgs sur le chemin de Saint-Jacques

Dans le chapitre III du Guide du Pèlerin, la description du Camino francés est des plus sommaires ; à chacun de s’y retrouver. Les 53 points de passage explicitement cités dans le Guide du Pèlerin sont soulignés dans la citation ci-dessous.

La dernière phrase dément le mythe selon lequel le pèlerinage se faisait en mendiant le gîte et le couvert.

Modèle:Citation bloc

Il faut aussi connaître les conditions du pèlerinage de Godescalc, en 950 ; c'est une véritable troupe qui se déplace ! Outre l'évêque et les membres du clergé l'accompagnant, on y compte des troubadours, jongleurs, pages au service des ecclésiastiques, des barons et sénéchaux, tous ces beaux messieurs étant protégés par de nombreux gens d’armes : archers et lanciers.

Chapitre Modèle:VIII

Corps saints qui reposent sur la route de Saint-Jacques et que les pèlerins doivent visiter

Modèle:Citation bloc

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Crédencial d'un pèlerin du Camino francés

Les étapes, haltes et points de passage ou d'intérêt contemporains

Modèle:Infobox Sentier

Fichier:Puente pélerin.jpg
La statue moderne du pèlerin, à Puente la Reina / Gares.

Le Guide du Pèlerin donne seulement treize étapes entre Roncevaux et Saint-Jacques-de-Compostelle. Mais il est mentionné que certaines se faisaient à cheval comme celle de 100 kilomètres entre Najera et Burgos et seraient donc à diviser en deux pour les marcheurs. Si on dénombre sept étapes comme celle-ci cela ferait vingt étapes en tout. Dans cette hypothèse les pèlerins auraient parcouru alors entre 30 et 60 kilomètres par jour.

Aujourd'hui, les étapes quotidiennes recommandées dans les guides sont plus courtes. Elles représentent en moyenne 20 à Modèle:Unité par jour. La connaissance des services disponibles dans les différentes localités permet aux pèlerins et randonneurs modernes de choisir leurs étapes pour la nuit ou leurs haltes pour un bref repos.

Les autres lieux mentionnés dans la liste ci-dessous sont alors de simples points de passage permettant de se repérer et de choisir d'éventuelles variantes.

Dans la liste des villes et autres jalons mentionnés ci-dessous :

  • Les Modèle:Nombre en gras sont les points de passages du Guide du Pèlerin, rappelés dans la traduction du chapitre III ci-dessus ;
  • Les mentions en italique, parfois situées hors du cheminement principal, indiquent les lieux qui abritent une relique ou un « corps saint ».
  • Les kilométrages indiqués devant certains jalons indiquent la distance approximative restant à parcourir avant Saint-Jacques-de-Compostelle.

Navarre

Le trajet qui passe par le col de Roncevaux et qui arrive à Puente la Reina est appelé « Camino navarro », ainsi nommé puisqu’il traversait le royaume de Navarre.

Fichier:Puente la reina.jpg
Puente la Reina / Gares,
le pont sur le río Arga.

À Obanos, juste avant l'étape de Puente la Reina, le Camino navarro rejoint le Camino aragonés, achevant la rencontre des quatre chemins partis de France. C'est à cet endroit précis que commence vraiment le « Camino francés » stricto sensu, qui mène jusqu'à Saint-Jacques-de-Compostelle.

Les points de passage restant du Camino francés en Navarre sont alors :

Fichier:Puente Estella.jpg
Estella / Lizarra,
le pont de la prison.

La Rioja

Fichier:Logroño St Maria Palacio.jpg
La cathédrale Santa Maria la Redonda à Logroño.

Castille-et-León - province de Burgos

Fichier:Pila bautismal.jpg
Fonts baptismaux en pierre du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, à Redecilla del Camino'.
Fichier:Burgos Cathedral 2005-05-30.jpg
Cathédrale de Burgos.

Castille-et-León - province de Palencia

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Église de Saint-Martin de Tours à Frómista.
Fichier:Imagen Carrion de los Condes.jpg
Carrión de los Condes.

Castille-et-León - province de León

Fichier:Monasterio de San Miguel de Escalada.jpg
Monastère de San Miguel de Escalada.
Fichier:PanteónSanIsidoroLeón.jpg
Léon, Basilique de Saint-Isidore.
Fichier:Cathédrale Santa Maria Astorga massif occidental.JPG
Cathédrale Santa Maria d'Astorga : massif occidental.
Fichier:Santiago de Peñalba b village.jpg
Peñalba de Santiago
Fichier:PadresPaúlesVillafranca.jpg
Monastère des Pères Pauls à Villafranca del Bierzo.

Galice - province de Lugo

Municipio de Pedrafita do Cebreiro

Fichier:Camino de Santiago - May 2006.jpg
Église de Santa Maria à O Cebreiro.

Municipios de Triacastela, Samos et Sarria

Fichier:Iglesia de Santiago de Barbadelo.jpg
Église de Santiago de Barbadelo.

Municipio de Paradela

Fichier:Iglesia de Santa María de Ferreiros.jpg
Église de Santa María de Ferreiros, Paradela.

Municipio de Portomarín

Fichier:Portomarín.jpg
Église de San Nicolás de Portomarín.

Municipio de Monterroso

Municipio de Palas de Rei

Fichier:Igrexa de San Tirso de Palas de Rei.jpg
Église de San Tirso de Palas de Rei.

Galice - province de La Corogne

Fichier:Igrexa de Santa María do Leboreiro, Melide.jpg
Église Santa María do Leboreiro.

Municipio de Melide

Municipio de Arzúa

Fichier:Pazo de Sedor. Arzua. A Castanheda. Galiza.jpg
A Castañeda, Pazo de Sedor.

Municipio de O Pino

Municipio de Santiago de Compostela

Fichier:Porticodelagloria.JPG
Le Porche de la Gloire, cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle.

Galice - Chemin de Finisterre

Nombre de pèlerins choisissaient de pousser jusqu'« au bout de la Terre », comme l'atteste le proverbe : « Quen va Santiago e non va a Padrón, Ofaz romeria o non. ».

Le but du pèlerinage catholique étant officiellement le tombeau de l'apôtre à Saint-Jacques-de-Compostelle, ce parcours dans le cadre du Camino francés est, au sens strict, une hérésie.

En revanche, ce parcours dans le sens inverse : de Finisterre (en fait de Ferrol ou La Coruña) vers Saint-Jacques-de-Compostelle, est un chemin historique des pèlerins arrivant par mer ; c'est le Chemin des Anglais (Camino de los Ingleses).

Dans les arts

Cinéma

Notes et références

Modèle:Références

Voir aussi

Sources et bibliographie

Modèle:Traduction/Référence

  • Grégoire, J.-Y. & Laborde-Balen, L. , « Le Chemin de Saint-Jacques en Espagne - De Saint-Jean-Pied-de-Port à Compostelle - Guide pratique du pèlerin », Rando Éditions, mars 2006, Modèle:ISBN
  • « Camino de Santiago St-Jean-Pied-de-Port - Santiago de Compostela », Michelin et Cie, Manufacture Française des Pneumatiques Michelin, Paris, 2009, Modèle:ISBN
  • « Le Chemin de Saint-Jacques Carte Routière », Junta de Castilla y León, Editorial Everest

Articles connexes

Liens externes

Modèle:Liens

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