Royaume de Navarre

{{#ifeq:||Un article de Ziki, l'encyclopédie libre.|Une page de Ziki, l'encyclopédie libre.}}

Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Ancienne entité territoriale Le royaume de Navarre<ref>Modèle:Lang-es et Modèle:Lang-eu.</ref> (en Modèle:Lang-eu ; en Modèle:Lang-la ; en Modèle:Lang-es) est un royaume médiéval fondé en 824 par les Vascons, dont le premier roi est Eneko Arista, premier d'une lignée de seize rois basques qui régneront sur le royaume jusqu'en 1234<ref name="Davant">Modèle:Ref-Davant-Histoire.</ref>. Attaquée depuis trois siècles au nord des Pyrénées, dans le duché de Vasconie par les Francs, et au sud par les Wisigoths, puis les Omeyyades (musulmans), la Vasconie est réduite au petit royaume de Pampelune, terres ancestrales du Saltus Vasconum<ref name="Goyhenetche">Modèle:Ref-Goyhenetche-Histoire PB1.</ref>.

La Haute-Navarre fut conquise en 1512 par le royaume d'Aragon Modèle:Incise et l'autre partie (Basse-Navarre), restée indépendante, fut unie à la couronne de France à partir de 1589 — d'où le titre de « roi de France et de Navarre » inauguré sous le règne de Modèle:Souverain2.

La langue vernaculaire de la majorité des Navarrais était généralement le basque. La Navarre historique s'étire de part et d'autre de la chaîne pyrénéenne. Elle était divisée en six mérindades (circonscriptions administratives et judiciaires) : Pampelune, Tudela, Estella, Olite, Sangüesa et Saint-Jean-Pied-de-Port, cette dernière n'ayant pas en réalité bénéficié du statut de mérindade.

Ses habitants se nomment les Navarrais (Modèle:En langue ; Modèle:En langue).

Histoire

Modèle:Article détaillé

Fondation

La Navarre était peuplée par les Vascons. Cette contrée fut successivement envahie par les Romains, dont elle resta longtemps la fidèle alliée, par les Suèves, les Wisigoths, et menacée par le califat de Cordoue. Au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, la Navarre était sous le contrôle des Banu Qasi (Wisigoths convertis à l'islam). L'avènement du premier roi de Navarre ou roi de Pampelune ne s'est pas fait sans heurts, tant sur le plan intérieur, en raison de l'opposition d'une partie de la population chrétienne à l'alliance avec les musulmans, qu'extérieur, la Navarre étant menacée d'un côté par l'émirat de Cordoue (en 781, Modèle:Souverain2 s'était emparé de Pampelune) et de l'autre par l'Empire carolingien, avec les interventions de Charlemagne d'abord, puis de son fils Louis le Débonnaire. En 778, Charlemagne la soumit ainsi que tous les pays voisins jusqu'à l'Èbre. La Navarre s'étendait à cette époque sur les deux versants des Pyrénées.

Le royaume de Navarre (également nommé Royaume de Pampelune), est né d'une alliance entre les musulmans et les chrétiens qui ont désobéi à l'autorité religieuse pour défendre leur indépendance nationale. Il faut préciser que le Banu Qasi Musa ibn Musa, surnommé le troisième roi d'Espagne, était le demi-frère et le gendre d'Eneko Arista (Eneko Aritza en basque), premier roi de Navarre, et que d'autres mariages ont renforcé l'alliance des deux dynasties.

Louis le Débonnaire, alors roi d'Aquitaine, donna la Navarre au comte Aznar. Devenu empereur, il dut faire face à plusieurs soulèvements des Vascons. En 824, les Vascons d’Eneko Arista écrasent une seconde fois l’armée franque lors de la troisième bataille de Roncevaux. Après cette victoire, Eneko Arista est proclamé roi de Pampelune. Son fils García Íñiguez voit son titre de roi de Navarre confirmé en 860. L'indépendance de la Navarre est proclamée à la diète de Tribur (887), et le titre de roi reconnu à García et à ses successeurs.

À la mort de Modèle:Souverain2 le Grand (1035), ce royaume, qui comprenait alors tout le nord-est de l'Espagne (sauf les terres de Catalogne, qui seront rattachées à la couronne aragonaise en 1134 avec le mariage de Modèle:Souverain3) se partage en trois royaumes : Navarre, Castille, Aragon.

En 1076, Modèle:Souverain3 est détrôné par Sanche Ramirez, roi d'Aragon, son cousin, qui réunit les deux couronnes et les transmit à ses successeurs. À la mort d'Modèle:Souverain2 (1134), la Navarre redevient un royaume indépendant avec la proclamation de García Ramírez.

Modèle:Souverain2 est entraîné dans la lutte entre les rois de France et d’Angleterre au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, et y perd Bayonne et le Labourd. En 1177, Richard Cœur de Lion intervient contre les vassaux du roi de Navarre, en guerre contre lui. Modèle:Souverain2 participe à la grande victoire des chrétiens sur les musulmans à Las Navas de Tolosa (1212), et meurt sans héritier.

Maison de Champagne

En 1234, Thibaut de Champagne, fils de Blanche la deuxième sœur de Modèle:Souverain2 , commence une nouvelle dynastie. Il lutte contre les Anglais sur sa frontière nord. Son fils ainé Modèle:Souverain3 lui succède puis son fils cadet Modèle:Souverain3. À la mort de ce dernier sans héritier mâle, sa veuve, la régente Blanche d'Artois, se réfugie en France. Le roi de France prend la régence et soumet en 1276 ses vassaux révoltés.

Union personnelle avec la France

Fichier:Arms of Louis le Hutin.svg
Armes du roi de France et de Navarre

Le mariage de Modèle:Souverain3 avec Philippe le Bel (1284) unit de facto provisoirement la couronne de Navarre et celle de France. À la mort de Jeanne en 1305, l'indépendance de la Navarre est respectée par Philippe et leur fils Louis le Hutin se fait couronner à Pampelune. Il ne deviendra roi de France qu'en 1314. Toutefois en 1316 et 1322 Philippe le Long et Charles le Bel régnent en dépit des droits de leur nièce Jeanne. En 1328 leur cousin Philippe de Valois leur succède sur le trône de France. Mais ce dernier étant étranger à la dynastie navarraise et la règle de primogéniture masculine ne s'appliquant pas à la Navarre, celle-ci est restituée à la petite-fille de Modèle:Souverain-. Modèle:Souverain3 hérite donc du royaume, qui ne partage plus le même souverain avec la France : la maison d'Évreux (capétienne), dont est issu Philippe, le mari de Modèle:Souverain-, sera à la tête du royaume pendant un siècle.

Nouvelle indépendance

À la mort de Modèle:Souverain- (1349), Modèle:Souverain2 (1332-1387) reprend fermement les rênes du royaume. L'époque de Modèle:Charles II marque l'apogée militaire de la Navarre : il s'implique dans les guerres espagnoles, notamment entre la Castille et l’Aragon lors de la guerre des deux Pierre<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, et entre en conflit à plusieurs reprises contre les rois de France Modèle:Souverain2 et Modèle:Souverain2. Ce dernier finit par le déposséder de ses biens en Normandie<ref>Modèle:Harvsp.</ref> après la bataille de Cocherel. Il profite alors de la guerre civile de Castille et du traité de Libourne pour recouvrer temporairement les territoires de Guipuscoa et d'Alava (1368-1373). En 1376, Modèle:Charles II envoie même des troupes en Albanie, dont avait hérité par mariage son frère Louis de Navarre<ref>Modèle:Harvsp.</ref> puis, en 1383-1385, il intervient au Portugal en faveur de la Castille<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Son fils Modèle:Charles III (roi de 1387 à 1425) revient à la diplomatie et à la paix avec ses voisins.

La Navarre passe ensuite aux maisons d'Ivrée (ou de Trastamare), de Grailly (ou de Foix) et d'Albret.

Guerre civile navarraise

Fichier:Navarra - Guerra Civil (1451-1461).svg
La Navarre durant la guerre civile

De 1451 jusqu'à 1461, une querelle successorale conduit à une guerre civile. Modèle:Souverain2 meurt sans fils en 1425. Sa fille Modèle:Souverain3 est mariée à l’héritier d’Aragon Jean. Le contrat de mariage prévoit que les deux royaumes ne fusionneront pas et que le premier fils hérite du royaume de Navarre. À la mort de Modèle:Souverain- en 1441, Jean d'Aragon conserve la Navarre, spoliant son fils Charles, prince de Viane.

Charles de Viane est soutenu par les Beaumont et les Luxe, qui s’opposent aux Gramont, alliés aux vicomtes de Béarn et aux vicomtes de Dax. Après la mort de Charles de Viane, la guerre est temporairement résolue par l’arbitrage de Modèle:Souverain3 et d’Modèle:Souverain3 à l’entrevue du pont d'Osserain, en 1462. Jean d'Aragon conserve la Navarre jusqu’à sa mort ; ensuite, le royaume va à sa seconde fille Éléonore de Navarre, qui meurt la même année. La couronne passe à la maison de Grailly (qui possède Foix et Béarn depuis 1412).

La solution ne satisfait que partiellement les deux parties, qui guerroient sporadiquement jusqu’au début du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle.

Conquête de la Navarre par la Castille

Modèle:Article détaillé

Fichier:Péninsule ibérique en 1516.png
La Navarre à la veille de la conquête espagnole (1500)
Fichier:Ultrapuertos (principios del siglo XVI).svg
Invasion de la Navarre.Modèle:Légende/Début Modèle:Légende Modèle:Légende Modèle:Légende/Fin

En 1512, Ferdinand le Catholique, roi d'Aragon et régent de Castille, et fils de Modèle:Souverain-, envahit la Navarre où règnent Modèle:Souverain2 (de Grailly) et son mari Modèle:Souverain2 (d'Albret), et conquiert rapidement la Haute-Navarre, et une partie de la Basse-Navarre d’outre-Pyrénées. Jean d’Albret tente de reconquérir le royaume de sa femme, une première fois en 1512, mais échoue malgré l’aide française, et une deuxième fois en 1516, date à laquelle il meurt.

En 1518-19, le royaume est touché par une épidémie de peste. Profitant de la Guerre des Communautés de Castille, Modèle:Souverain3 entreprend, avec l’aide française, une reconquête rapide de son royaume. Il est reconnu comme roi par les représentants de la ville de Pampelune le Modèle:Date. Après quelques succès, il est battu à Noain le Modèle:Date, et perd à nouveau pratiquement toute la Navarre. La résistance navarraise se focalise à Amaiur (1521-1522) et Fontarrabie (1521-1524).

Fichier:Péninsule ibérique en 1556.png
La Navarre après la conquête espagnole (1530)

Dernière période d'indépendance

Modèle:Henri II installe sa capitale à Saint-Palais (Pyrénées-Atlantiques) et y réunit en 1523 les États généraux de Navarre. La Chancellerie de Navarre est également restaurée. En 1524, Charles Quint envoie Philibert de Chalon envahir la Guyenne et la Basse-Navarre.

Modèle:Henri II et Modèle:Souverain2 sont faits prisonniers à Pavie le Modèle:Date. Modèle:Henri II parvient à s'évader quelques mois plus tard. En 1527 il épouse la [[Marguerite de Valois-Angoulême|sœur de Modèle:Souverain-]]. Une nouvelle campagne permet la reconquête de la Basse-Navarre avec la reprise de Saint-Jean-Pied-de-Port le Modèle:Date.

La Paix des Dames ayant mis fin en 1529 à la guerre entre Charles Quint et Modèle:Souverain-, ce dernier épousant la sœur du premier, le sort de la Navarre est scellé. Charles Quint abandonne l’idée de reconquérir la Basse-Navarre dont doit désormais se contenter Modèle:Henri II. La Haute-Navarre et Pampelune restent espagnoles.

En 1548, Jeanne d'Albret, héritière du royaume, épouse Antoine de Bourbon. Craignant de nouvelles revendications sur la Haute-Navarre, Charles Quint fait proclamer son fils Philippe roi de Navarre à Pampelune par les États de Navarre.

En Modèle:Date, Antoine de Bourbon tente lui aussi de reconquérir la Haute-Navarre, mais il échoue.

Modèle:Souverain2, fils d'Antoine de Bourbon et de Jeanne d'Albret, héritier de la maison capétienne de Bourbon, monte sur le trône de France en 1589, sous le nom de Modèle:Henri IV, roi de France et de Navarre. En 1595 il déclare la guerre au roi d'Espagne. En 1598, à la paix de Vervins il se refuse toutefois à entériner l'annexion de la Navarre « espagnole ». Par un édit de Modèle:Date-, il cède et réunit ses possessions mouvantes de la Couronne de France au domaine royal, à l'exception de ses possessions souveraines de la Navarre, du Béarn et du Donezan.

Son fils Modèle:Souverain2 (Modèle:Louis II de Navarre) décide de l'union de la couronne de Navarre à celle de France par l'édit de Pau (Modèle:Date). Cet édit, bien que non ratifié par les États de Navarre, marque l'établissement de la loi salique dans la succession au trône du royaume de Navarre.

Modèle:Louis XIII et ses successeurs ajoutèrent le titre de roi de Navarre à celui de roi de France<ref>Modèle:Bouillet note.</ref>.

Enjeu des luttes franco-espagnoles

La Navarre est dès lors séparée en deux entités : la Haute-Navarre, occupée depuis 1512, où un vice-roi représente le roi d’Espagne, et la Basse-Navarre, où le roi de France et de Navarre ne possède qu’un ensemble de petites vallées.

La guerre franco-espagnole (1635-1659) va maintenir ces territoires en alerte et entraîner une occupation militaire permanente. Le traité des Pyrénées, signé le Modèle:Date sur l'île des Faisans, aux confins de la Navarre, non seulement ne met pas fin à la division du royaume de Navarre mais marque l'instauration officielle de la frontière entre l'Espagne et la France.

Fichier:Grand Royal Coat of Arms of France & Navarre.svg
Armes de France et de Navarre
Fichier:Royal Coat of Arms of Spain (1761-1868 and 1874-1931) Golden Fleece Variant.svg
Armes de l'Espagne (sans la Navarre)

Les guerres suivantes (guerre de Dévolution, guerre de Hollande, guerre des Réunions, guerre de la Ligue d'Augsbourg) maintiennent la tension et la militarisation sur la "frontière" entre Haute et Basse-Navarre. La restitution de la Navarre occupée est cependant toujours envisagée dans le traité de Vienne (1668) ou dans celui de La Haye (1698).

Réunification avortée

En 1700 le roi d'Espagne (et de Haute-Navarre) Modèle:Souverain2 meurt sans postérité. Le dauphin Louis de France, fils de Modèle:Souverain2, roi de France et de (Basse-)Navarre et de Marie-Thérèse sœur ainée de Modèle:Charles II, est alors susceptible de réunir sur sa personne les royaumes de France et d'Espagne et incidemment de réunifier le royaume de Navarre. Le dauphin reste cependant en retrait de la succession d'Espagne, se réserve pour le trône de France et cède ses droits sur l'Espagne à son second fils qui devient Modèle:Souverain2 d'Espagne. Le dauphin ne régnera finalement nulle part. Il meurt avant son père Modèle:Louis XIV en 1711 et n'aura donc pas l'occasion d'envisager le futur de la Navarre avec son fils Philippe.

La guerre de Succession d'Espagne (1701-1714) qui assure le trône à Modèle:Philippe V n'a que peu d'incidence en Navarre. La Haute-Navarre et les provinces basques (Alava, Biscaye et Guipuscoa) sont en effet des soutiens fidèles de Modèle:Philippe V tout le temps du conflit. Pour récompenser cette fidélité Modèle:Philippe V maintient expressément le régime foral basque et navarrais alors qu'il supprime tous les autres par les décrets de Nueva Planta.

Division définitive

À la mort de Modèle:Louis XIV en 1715, la division du royaume de Navarre est définitive. Il y a désormais deux royaumes de Navarre : le royaume espagnol de Haute-Navarre, et le royaume de Navarre en Basse-Navarre. Les souverains français et espagnols, tous issus de Modèle:Louis XIV, sont alliés et aucun n'a de prétention sur le territoire navarrais de l'autre. Mais les rois de France ne reconnaissent pas<ref>Modèle:Harvsp.</ref> le titre de roi de Navarre que se donnent les rois d'Espagne.

Annexion

Fichier:Polverel Tableau Navarre.png
Tableau de la Constitution du Royaume de Navarre, publié par les États de Navarre et défendu par le syndic du royaume Étienne Polverel à Paris (1789).

Malgré la protestation expresse des États généraux de Navarre, la Révolution française entraîne en 1790 l'abolition des fors basques et navarrais, la dissolution de l'organisation territoriale et des institutions du royaume de (Basse-)Navarre et l'annexion de la Navarre à la France, avec la création d'un département des Basses-PyrénéesModèle:Note.

À la Restauration, le souverain prend bien le titre de roi de France et de Navarre mais ne prend aucune mesure "effective" concernant le territoire ou les institutions navarraises. Cette fiction navarraise prend fin avec la révolution de Juillet (1830).

En Haute-Navarre, les institutions navarraises sont restaurées de manière effective après la guerre contre Napoléon, mais le courant centralisateur voit d'un mauvais œil cette autonomie. La crise dynastique de succession au trône d'Espagne en 1833 et le début de la Première Guerre carliste (1833-1839) vont entrainer la Haute-Navarre dans le conflit. Les Navarrais soutiennent en masse le prétendant don Carlos qui installe sa cour à Estella-Lizarra et règne "en" Navarre. La victoire finale des libéraux centralisateurs de Madrid va entraîner l'abolition du régime foral et la réduction du royaume de (Haute-)Navarre en simple province espagnole (1841).

Évolutions institutionnelles postérieures

Pour éviter un retour toujours possible du Guipuscoa et de l'Alava à la Navarre (comme ce fut le cas en 1366-1373) et pour s'assurer la conservation de l'héritage de la seigneurie de Biscaye (1379), les rois de Castille érigent au cours du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle ces trois territoires anciennement navarrais en provinces autonomes forales. Ces provinces, ainsi que la Haute-Navarre conquise définitivement en 1522 ne sont pas affectées par les décrets de Nueva Planta (1715) ou la division territoriale de l'Espagne en 1833 et sont conservées telles quelles.

Ces quatre provinces forales vont être alors l'épicentre des guerres carlistes (1833-1839 et 1872-1876) et vont être prises ensuite comme référence géographique par le nationalisme basque (1894). Curieusement le nationalisme basque insiste à considérer que la Navarre, qui était à l'origine un "tout" politique, n'est qu'une "partie" du projet nationaliste (Zazpiak Bat).

L'Espagne, consciente de ce changement de paradigme, a veillé depuis lors à alimenter une rivalité entre Basques et Navarrais. Cette politique a ainsi permis d'exclure la Haute-Navarre des statuts d'autonomie basques de 1936 et 1979, puis d'ériger la Haute-Navarre même en communauté autonome forale différenciée (1982). La Rioja, également ancien territoire navarrais, est aussi érigée en communauté automne (1982) ce qui assure le fractionnement complet de la Navarre historique.

Côté français, le Royaume de Navarre subit un processus complet d'abolitio nominis (1789 et 1830) qui laisse la place à un Pays basque informel jusqu'à la création en 2017 d'une modeste (EPCI de troisième niveau) communauté d'agglomération basque.

Héraldique

Fichier:Evolution Coat of Arms of Navarre-1.svg
Première forme des armes primitives de Navarre<ref name="armoiries">Héraldique Européenne : Navarre</ref>

Modèle:Blasonnement Modèle:Blasonnement Modèle:Blasonnement

Institutions

États généraux de Navarre

Modèle:Article détaillé

Chancellerie de Navarre

Modèle:Article détaillé

Parlement de Navarre

Modèle:Article détaillé

Sénéchaussée de Navarre

Modèle:Article détaillé

Chambre des Comptes de Navarre

Modèle:Article détaillé

Merindades de Navarre

Modèle:Article détaillé

Monnaie

Fichier:Teobald II diner 1253 755933.jpg
Monnaie de Thibaut II (1253)
Fichier:Liard frappé sous le règne d'Henri II de Navarre.jpg
Monnaie de Henri II (1541)
Fichier:Double Louis d'Or.jpg
Double louis d'or de Louis XVI (Louis V de Navarre) (1789) aux armes de France et de Navarre
Fichier:Fernando III maravedí 19658.jpg
Maravédis de Ferdinand III (Ferdinand VII de Castille) (1830) aux armes de Navarre

Le royaume de Navarre a émis sa propre monnaie depuis ses origines jusqu'au XIX. siècle et cela même après la conquête de la Haute-Navarre par la monarchie espagnole ou l'union avec le royaume de France. Historiquement, les ateliers de monnaie du royaume étaient situés à Pampelune, Monréal, Saint-Jean-Pied-de-Port et Saint-Palais<ref name="Blanchet (1893), pp. 45-46">Blanchet (1893), pp. 45-46 [1]</ref>.

Dans le cadre de l'union entre la Navarre et la France, les monnaies émises associent sous une même couronne les blasons des deux royaumes, selon un modèle d'armoiries d'alliance préféré à celui des armes composées. L'égalité et l'indépendance des deux royaumes étaient ainsi respectées. Bien que l'Hôtel de la monnaie de Saint-Palais fut fermé entre 1672 et 1700<ref name="Dumas (1959), p. 298">Dumas (1959), p. 298 [2]</ref> , ces monnaies sont émises jusqu'à la Révolution française.

Dans le même temps, les souverains espagnols, qui ont conquis la Haute-Navarre, continuent d'émettre de la monnaie navarraise aux seules armes de Navarre et qui adopte une numération navarraise des souverains, jusqu'en 1834.

Langues

Fichier:Leizarraga biblia 01.png
Traduction basque du Nouveau Testament (1571)

La langue vernaculaire de la majorité des Navarrais était généralement le basque. De façon restreinte, l'occitan dans sa variante gasconne (au nord) et l'aragonais (à l'est) étaient également usités. Par contre le castillan dans l'extrême sud (Tudela) de la Navarre actuelle fut la langue principale. Les langues utilisées par la chancellerie étaient une forme d'occitan standardisé, notamment dans la partie qui donnera par la suite la Basse-Navarre ainsi que l'ancien aragonais (lequel sera progressivement remplacé par le castillan dans la partie méridionale du royaume à la fin du Moyen Âge).

La langue basque connait un essor particulier au XVI. siècle, époque de l'imprimerie et de la Réforme et c'est à l'initiative du royaume de Navarre que cela se produit. Ainsi la première œuvre imprimée Linguæ Vasconum Primitiæ (Bernard d'Etchepare, 1545) et la traduction du "Nouveau Testament" Jesus Christ Gure Jaunaren Testamentu Berria (Jean de Liçarrague, 1571).

La défense de la langue se produit aussi dans les institutions. Ainsi, les États de Navarre réclament en 1590 la révocation des nominations de Pierre de Lascostes comme notaire royal, et de Jean de Laforcade, comme procureur général, parce qu'ils n'entendaient pas le basque<ref name="AD64, C 1542">AD64, C 1542</ref>.

L'Édit de Pau relatif à la fin de l'indépendance politique de la Navarre (1620) prévoyait bien l'interdiction de l'usage d'autres langues que le français dans les institutions, mais les États de Navarre insistaient encore en 1789 pour la défense de l'usage de la langue basque<ref name="Polverel (1789), pp. 188-189">Polverel (1789), pp. 188-189</ref>.

La fin de l'indépendance navarraise et l'autoritarisme linguistique de la France et de l'Espagne ont entrainé un recul dramatique de la langue basque jusqu'au XX. siècle.

Notes et références

Notes

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Références

Modèle:Références

Voir aussi

Sources et bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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