François-Antoine de Boissy d'Anglas
Modèle:Homon Modèle:Confusion Modèle:Sources à lier Modèle:Infobox Personnalité politique François-Antoine Boissy d'Anglas, né le Modèle:Date à Saint-Jean-Chambre (province du Vivarais, actuel département de l'Ardèche)<ref>Archives départementales de l'Ardèche, registre paroissial protestant, pasteur Pierre Peyrot, 1754-1758, PRD 04/7.</ref>, mort le Modèle:Date à Paris, est un homme de lettres et homme politique de la Révolution française, du Premier Empire et de la Restauration.
Biographie
François-Antoine Boissy est le fils d'un médecin . Il acquiert la particule d'Anglas à la suite de l'acquisition d'un bien foncier appartenant à sa belle-famille. Il étudie le droit et s'installe à Paris où il est reçu avocat au Parlement. Il achète l'office de maître d'hôtel de Monsieur, comte de Provence, qui devienra en 1814 Louis XVIII. Il se fait connaître par sa critique de l'absolutisme et son combat en faveur des protestants en France.
Durant la Révolution
Mandat à la Constituante
Boissy d'Anglas est élu, le premier sur deux, représentant du tiers-état pour la sénéchaussée d'Annonay lors des États-généraux de mai 1789<ref>Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 8, p. VI.</ref> où il prête le serment du Jeu de Paume<ref>Ibidem., séance du 20 juin 1789, p. 138.</ref>. Il est favorable au rattachement du Comtat Venaissin à la France<ref>Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 25, séance du 4 mai 1791, p. 584.</ref>. Il plaide pour que la liberté soit accordée aux hommes libres de couleur, lui valant d'être accusé par le lobby colonial de vouloir « sacrifier les colonies »<ref>Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 26, séance du 12 mai 1791, p. 25. </ref>. Membre du Club des Jacobins, il se rapproche du Club des Feuillants après la fusillade du Champ-de-Mars mais, comme ses collègues Barère, Cochon ou Sieyès, retourne aux Jacobins avant la clôture de l'Assemblée<ref>Alphonse Aulard, La Société des Jacobins tome 3, 18 juillet 1791, p. 33.</ref>.
Mandat à la Convention Durant la période de l'Assemblée nationale législative, Boissy d'Anglas est élu procureur-général-syndic du département de l'Ardèche. Il est réélu député, le premier sur les sept de l'Ardèche, à la Convention nationale en septembre 1792<ref>Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 52, p. 35.</ref>. Il est élu suppléant au Comité des Ponts et Chaussées le 28 janvier 1793<ref>Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 57, séance du 28 janvier 1793, p. 735.</ref>, membre du Comité de la Guerre le 9 février<ref>Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 58, séance du 9 février 1793, p. 406.</ref> et du Comité de Surveillance des Subsistances des Armées le 12 mai<ref>Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 64, séance du 12 mai 1793, p. 601.</ref>.
Boissy d'Anglas siège dans les rangs de la Plaine. Au procès de Louis XVI, il vote la détention durant la guerre et le bannissement à la paix, comme ses collègues Saint-Martin, Privat de Garilhe et Coren-Fustier. Ses trois autres collègues, Saint-Prix, Gamon et Gleizal, votent la mort mais l'assortissent d'une condition, l'appel au peuple ou le sursis.
Boissy d'Anglas vote en faveur de la mise en accusation de Marat<ref>Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 62, séance du 13 avril 1793, p. 69.</ref> et en faveur du rétablissement de la Commission des Douze<ref>Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 65, séance du 28 mai 1793, p. 532.</ref>. Bien qu'il soit dénoncé par le journal de Marat<ref>Michel Pertué, « La liste des Girondins de Jean-Paul Marat », Annales historiques de la Révolution française n°245, 1981, p. 379-389.</ref>, Boissy d'Anglas n'est pas arrêté au terme de l'insurrection du 2 juin 1793. Il aurait protesté contre l'arrestation des Girondins avant de se rétracter, ou son nom aurait été rayé de la liste des protestataires pour le protéger. Il n'est donc pas non plus compris dans le décret d'arrestation d'Amar contre les « soixante-treize »<ref>Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 75, séance du 3 octobre 1793, Modèle:P..</ref>. Il n'intervient qu'à trois reprises entre le 21 juin 1793 et le 22 vendémiaire an III (13 octobre 1794), ne prenant jamais parti dans les luttes entre les factions des hébertistes et des indulgents, ni même lors de la crise du 9 thermidor<ref>Christine Le Bozec, « Boissy d'Anglas, François-Antoine », p. 126-129 in Michel Biard, Philippe Bourdin et Hervé Leuwers, Dictionnaire des Conventionnels 1792-1795, Ferney-Voltaire, Centre d'étude du XVIIIème siècle, 2022, 1307 p.</ref>.
Boissy d'Anglas devient un personnage central de la Convention thermidorienne. Il est secrétaire de la Convention ainsi que Eschasseriaux (jeune) et Guyomar sous la présidence de Cambacérès entre le 17 vendémiaire et le 2 brumaire an III (entre le 8 et le 23 octobre 1794)<ref>Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série tome 98, séance du soir du 16 vendémiaire an III (7 octobre 1794), p. 391.</ref>. Il siège au Comité de Salut public, entre le 15 frimaire<ref name=":1">Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 103, séance du soir du 15 frimaire an III (5 décembre 1794), p. 113.</ref> et le 15 germinal an III<ref>Alphonse Aulard, Recueil des Actes du Comité de Salut public tome 21, Convention nationale, 15 germinal an III (4 avril 1795), p. 513.</ref> (entre le 5 décembre 1794 et le 4 avril 1795), aux côtés d'André Dumont et de Dubois-Crancé, en remplacement de Bréard, de Thuriot et de Cochon. Il y est réélu entre le 15 messidor an III et le 4 brumaire an IV, clôture de la Convention (entre le 3 juillet et le 26 octobre 1795)<ref>Alphonse Aulard, Recueil des Actes du Comité de Salut public tome 25, Convention nationale, 15 messidor an III (3 juillet 1795), p. 104.</ref>. Le 14 germinal (3 avril), il réforme le Comité en proposant que sa composition passe de douze à seize membres et que le renouvellement mensuel passe de trois à quatre membres<ref>Gazette nationale ou le Moniteur universel n°198 du 18 germinal an III (7 avril 1795), Convention nationale, séance du 14 germinal (3 avril), p. 2</ref>. Le 4 floréal an III (23 avril 1795), il est élu à la Commission des Onze chargé de rédiger le projet constitutionnel. Il est élu président de la Convention le 17 germinal an III (6 avril 1795), assisté des secrétaires Saladin, Bailleul et Lathenas<ref>Gazette nationale ou le Moniteur universel n°200 du 20 germinal an III (9 avril 1795), Convention nationale, séance du soir du 16 germinal (5 avril). </ref>.
Lors de l'insurrection du 1er prairial an III, il occupe le siège de président de séance laissé vacant par Théodore Vernier. Il ne cède pas face aux émeutiers des faubourgs venus réclamer « du pain et la Constitution de l'an I ». Lorsqu'ils lui présentent la tête tranchée du député girondin Féraud, il se découvre pour lui rendre hommage et reprend la séance, impassible. Cet épisode marque l'historiographie de l'an III : il est relaté par le député girondin Louvet dans sa correspondance avec Mathieu Villenave<ref>Modèle:Lien web</ref> ; il est immortalisé par diverses toiles du dix-neuvième siècle ; il contribue à la réputation intransigeante de celui que ses détracteurs surnomment « Boissy-Famine » ; enfin il symbolise la France « gouvernée par les propriétaires »<ref>« Boissy d'Anglas, François-Antoine », Marcel Dorigny, p. 127-128 in Albert Soboul (dir.), Dictionnaire historique de la Révolution française, Paris, Presses Universitaires de France coll. Quadrige, 1989, réédition 2005, 1132 p. </ref>.
Sous le Directoire
Élu en Modèle:Date- au Conseil des Cinq-Cents, il se rapproche du club de Clichy de tendance royaliste. Lors du coup d'État du 18 fructidor an V (Modèle:Date), il est décrété hors-la-loi et exilé à l'île d'Oléron. Il est amnistié par le Premier Consul après le coup d'État du 18 brumaire an VIII (Modèle:Date). Il est nommé au Tribunat en 1803, au Sénat en 1804 et accède en 1808 à la dignité de comte d'Empire. Il est chargé lors de la Campagne de France de 1814 d'assurer la défense des départements de l'ouest.
Eugène Delacroix (esquisse, 1831),
musée des Beaux-Arts de Bordeaux<ref>Esquisse de Delacroix</ref>.
Boissy d'Anglas rallie Louis XVIII après la première abdication de Napoléon Bonaparte, soutient les Cent-Jours puis Louis XVIII de nouveau lors de la Seconde Restauration. Il accède à la dignité de pair de France en août 1815 et n'est pas visé par la loi du 12 janvier 1816, n'ayant pas voté la mort de Louis XVI. Il se situe jusqu'à sa mort dans l'opposition libérale et promeut une politique constitutionnelle et une amnistie des régicides<ref>Marcel Dorigny, « Boissy d'Anglas François Antoine, comte de », Modèle:P. in Albert Soboul (dirigé par), Dictionnaire historique de la Révolution française, Paris, Presses universitaires de France, collection « Quadrige », 1989, réédition 2005, 1132 p.</ref>.
Boissy d'Anglas repose au cimetière d'Annonay. Sa fille Suzanne Henriette (1779-1851) repose au cimetière du Père-Lachaise dans la Modèle:35e division.
Hommages
Un lycée ainsi qu'une rue d'Annonay portent son nom et une statue en bronze de Pierre Hébert est érigée sur la Place du Champ-de-Mars. Son nom est également donné à une rue de Paris dans le huitième arrondissement (de la place de la Concorde au boulevard Malesherbes), de Tournon-sur-Rhône, de La Voulte-sur-Rhône, de Besançon dans le quartier de Bregille, de Nice ou encore de Nîmes.
Un tableau du peintre Auguste Jean Baptiste Vinchon, grand prix de Rome en 1814, qui montre Boissy d’Anglas à la tribune de la séance de la convention du 1er Prairial an III, est exposé dans la salle des mariages de l'Hôtel de Ville. Ce tableau avait été réalisé dans le cadre d'un concours pour la décoration de la salle des séances de la nouvelle chambre des députés; sur les nombreux artistes qui y participent, cinquante-trois choisissent de représenter le sujet de Boissy d’Anglas à la Convention. Treize de leurs œuvres sont encore aujourd'hui localisées. Parmi lesquelles celles de Hennequin, Alexandre Evariste Fragonard (fils de Jean-Honoré Fragonard), Chenavard, Roehn, Court, Vinchon et Delacroix [1] . Finalement, jamais exposé à Paris, le tableau de Vinchon, qui avait gagné le concours, fut acheté par la commune d'Annonay en 1838.
Famille et descendance
(portrait par François-Séraphin Delpech).
Il s'est marié le Modèle:Date- à Vauvert (Gard) avec Marie-Françoise Michel, née à Nîmes le Modèle:Date- et morte à Bougival (Yvelines) le Modèle:Date-, dont naquirent :
- Marie-Anne de Boissy d'Anglas, née le Modèle:Date- à Nîmes et morte en Modèle:Date- ;
- Suzanne de Boissy d'Anglas, née le Modèle:Date- à Annonay (Ardèche) et morte le Modèle:Date- à Paris ;
- François-Antoine de Boissy d'Anglas, né le Modèle:Date- à Nîmes et mort le Modèle:Date- à Draveil (Essonne). Il fut sous-préfet de l'arrondissement des Andelys, préfet de la Charente, préfet de la Charente-Inférieure, maître des requêtes au Conseil d'État et pair de France.
- Jean Gabriel Théophile de Boissy d'Anglas, né le Modèle:Date- à Nîmes et mort le Modèle:Date- à Paris. Il fut député de l'Ardèche (1839) et maître des requêtes au Conseil d'État.
Principales publications
- Deux mots sur une question jugée ou lettre de M. Boissy d'Anglas à Monsieur le rédacteur de la Feuille du jour en réponse à Monsieur de La Gallissonnière (Modèle:Date-). [2]
- Observations sur l'ouvrage de M. de Calonne, intitulé De l'état de la France, présent et à venir, et à son occasion, sur les principaux actes de l'Assemblée nationale, avec un Postcrit sur les derniers écrits de MM. Mounier et Lally (1791) [3]
- Quelques idées sur la liberté, la révolution, le gouvernement républicain, et la constitution françoise (1792) [4]
- Essai sur les fêtes nationales, suivi de quelques idées sur les arts et sur la nécessité de les encourager adressé à la Convention Nationale (12 messidor an II) [5]
- Projet de constitution pour la République française, et discours préliminaire prononcé par Boissy d'Anglas, au nom de la Commission des onze, dans la séance du 5 messidor an III-Modèle:Date-.
- Rapport sur les colonies, 17 thermidor an III-Modèle:Date-
- Recueil de discours sur la liberté de la presse, prononcés dans diverses assemblées législatives et à diverses époques (1817) [6]
- Essai sur la vie, les écrits et les opinions de M. de Malesherbes, adressé à mes enfants (3 volumes, 1819-1821)
- Les Études littéraires et poétiques d'un vieillard, ou Recueil de divers écrits en vers et en prose, par le comte de Boissy d'Anglas (6 volumes, 1825) T1 [7] T2 [8] T3 [9] T4 [10] T5 [11] T6 [12]
Titres
- Modèle:1er Comte de Boissy d'Anglas et de l'Empire (lettres patentes de Modèle:Date, Bayonne) ;
- Pair de France<ref>Modèle:Lien web</ref> :
- Modèle:Date ;
- Modèle:Date (Cent-Jours) ;
- Révoqué par l'ordonnance du 24 juillet 1815 ;
- Comte-pair héréditaire (Modèle:Date, lettres patentes du Modèle:Date).
Distinctions
- Légion d'honneur<ref>Modèle:Base Léonore</ref> :
- Légionnaire (Modèle:Date républicaine : Modèle:Date), puis,
- Commandant (Modèle:Date républicaine : Modèle:Date), puis,
- Grand officier de la Légion d'honneur (Modèle:Date) ;
Armoiries
Figure | Blasonnement |
Modèle:Armoiries avec ornements communs | Armes du comte de Boissy d'Anglas et de l'Empire
De sable au chevron d'or abaissé ; chef d'argent chargé à sénestre de deux étoiles d'azur ; franc-quartier de comte-sénateur.
|
Modèle:Armoiries avec ornements communs | Armes du comte de Boissy d'Anglas et pair de France
De sable au chevron d’or au chef d’argent chargé de trois étoiles d’azur . |
Modèle:Armoiries avec ornements communs | François-Antoine de Boissy d'Anglas (1781-1850), préfet de la Charente, maître des requêtes au Conseil d'État,
Écartelé au premier de gueules à l'épée en bande et à l'ancre en barre passées en sautoir d'argent ; au deuxième des barons préfets ; au troisième d'azur au miroir antique d'argent, accolé d'un serpent du même ; au quatrième de sable au chevron d'or surmonté d'un comble d'argent chargé de deux étoiles d'azur ; pour livrées : les couleurs de l'écu<ref>BB/29/968 page 343. Titre de baron, accordé par décret du 30 juin 1811, à François, Antoine Boissy d'Anglas. Saint-Cloud (24 août 1811).</ref> |
Notes et références
Notes
- Les papiers personnels de François-Antoine de Boissy d'Anglas sont conservés aux Archives nationales sous la cote 175AP <ref>Voir la notice dans la salle des inventaires virtuelle des Archives nationales</ref>
Références
Annexes
Bibliographie
- Modèle:DicoParlement.
- Hélène Boissy d'Anglas, François-Antoine de Boissy d'Anglas, Paris, l'Harmattan, 2001.
- Modèle:Ouvrage.
- Marcel Dorigny, « Boissy d'Anglas », dans Dictionnaire historique de la Révolution française, Paris, Presses universitaires de France, 1989, Modèle:P..
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Chapitre.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Chapitre.
- Michel Vovelle, « François-Antoine Boissy (dit Boissy d'Anglas) », dans Patrick Cabanel et André Encrevé (dir.), Dictionnaire biographique des protestants français de 1787 à nos jours, tome 1 : A-C, Les Éditions de Paris Max Chaleil, Paris, 2015, Modèle:P. Modèle:ISBN
Articles connexes
Liens externes
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