Isabelle Stengers

{{#ifeq:||Un article de Ziki, l'encyclopédie libre.|Une page de Ziki, l'encyclopédie libre.}}

Modèle:Voir homonymes Modèle:Sources secondaires Modèle:Infobox Biographie2 Isabelle Stengers, née en 1949 à Bruxelles, est une philosophe belge. Spécialiste de la pensée de Whitehead et de philosophie des sciences. Inspirée par la pensée de Félix Guattari et de Donna Haraway, elle développe une conception constructiviste du savoir scientifique et une écologie des pratiques attentives aux phénomènes d'interdépendance dans le monde vivant.

Aperçu biographique

Licenciée en chimie de l'université libre de Bruxelles (ULB), lectrice de Whitehead, de Simondon et de Starhawk, collaboratrice régulière de la revue Multitudes<ref>Liste des articles parus dans la revue Multitudes.</ref>, Isabelle Stengers enseigne la philosophie des sciences à l'ULB<ref name=ULB>Notice biographique sur le site de l'ULB.</ref>. Elle est aussi membre du comité d'orientation de la revue d'écologie politique Cosmopolitiques<ref name=FranceInter>Isabelle Stengers, scientifique et philosophe, notice biographique sur le site de France Inter.</ref>. En 1990, elle est à l'origine, avec Philippe Pignarre, de la création de la maison d'édition Les Empêcheurs de penser en rond<ref name=FranceInter /> Elle est la fille de l’historien Jean Stengers.

Distinctions

Axes de recherches

Isabelle Stengers se fait connaître dès son premier ouvrage, La Nouvelle Alliance (1979), coécrit avec le prix Nobel de chimie Ilya Prigogine, consacré notamment à la question du temps et de l’irréversibilité.

Elle s'intéresse ensuite, en faisant appel entre autres aux théories de Michel Foucault et de Gilles Deleuze, à la critique de la prétention autoritaire de la science moderne<ref name=FranceInter />. Stengers souligne ainsi l'omniprésence de l'argument d'autorité dans la science, ainsi lorsqu'on fait appel aux « experts » pour trancher le débat, comme s'il n'y avait pas de réel différend politique à la source du débat lui-même. Il est important de noter qu'elle ne fait aucunement partie de la mouvance déconstructionniste, pour qui la science ne serait qu'un ensemble de conventions verbales. Elle développe une approche critique du positivisme et affirme l'importance du récit dans la constitution et la présentation du savoir scientifique, car celui-ci autorise son intelligibilité<ref>Fanny Carmagnat, « L'invention des sciences modernes (Isabelle Stengers) », Réseaux', vol. 12, n°65, 1994, pp. 129-131, Lire en ligne</ref>,Modèle:Sfn. L'intérêt qu'elle porte à la science-fiction s'inscrit dans cette volonté d'échapper au scientisme et au moralisme par la stimulation de l’imaginaire et une réflexion sur les possiblesModèle:Sfn.

Puis elle travaille sur la critique de la psychanalyse et, notamment, de la répression, par cette dernière, de l'hypnose, rencontrant par ce biais Léon Chertok. Elle est aussi amenée à contribuer au corpus Le Livre noir de la psychanalyse, où elle rencontre un autre auteur de cet ouvrage, l'ethnopsychiatre Tobie Nathan, avec qui elle rédige ensuite un exposé de ses idées sur la psychothérapie.

Elle se consacre depuis une quinzaine d’années à une réflexion autour de l’idée d’une écologie des pratiques, d’inspiration constructiviste. En témoignent les sept volumes des Cosmopolitiques, publiés aux Empêcheurs de penser en rond/La Découverte, mais aussi ses livres consacrés à la psychanalyse (La Volonté de faire science, 1992), à l’hypnose (L’Hypnose entre science et magie, 2002), à l’économie et à la politique (La Sorcellerie capitaliste, avec Philippe Pignarre, 2005), ou encore à la philosophie (Penser avec Whitehead, 2006). Modèle:Laquelle met l'accent sur les liens et des interdépendances qui existent dans le monde vivant, sans nier leur part de conflictualitéModèle:Sfn, ainsi que sur la nécessité de penser les interconnexions entre les pratiques, notamment entre science et politiqueModèle:Sfn.

Selon L'Humanité, « ses travaux, très denses et créatifs, sont une bouffée d’oxygène intellectuelle pour penser un autre monde possible et une source stimulante pour vivre les luttes anticapitalistes. »<ref>Pierre Chaillan, Isabelle Stengers : « La gauche a besoin de manière vitale que les gens pensent », humanite.fr, 15 juillet 2013</ref>

Activité politique et prise de position

Elle est active dans le parti Verts pour une gauche alternative (VEGA), un mouvement politique belge francophone issu de la scission d'une partie de l'aile gauche d'Ecolo en Modèle:Date-. Lors des premières élections régionales bruxelloises en Modèle:Date-, VEGA tenta de présenter une liste sous le sigle VERTS, mais Ecolo, qui avait entretemps enregistré le sigle, déposa plainte et la liste dut porter la dénomination VERS-GA. Elle était emmenée par la seule personnalité membre de ce parti, Isabelle Stengers<ref>Stany Grelet, Philippe Mangeot et Mathieu Potte-Bonneville, « Une politique de l’hérésie. Entretien avec Isabelle Stengers », Vacarme, Modèle:N°, printemps 2002</ref>. Elle obtint 2 558 voix, soit 0,58 % des suffrages, et aucun siège<ref>Résultats officiels des élections régionales bruxelloises de juin 1989</ref>.

Elle est rangée par la Radio-télévision belge de la Communauté française (RTBF) parmi les « tenants de la gauche libertaire, anti-autoritaire » soutenant le Parti du travail de Belgique<ref>Sandrine Pauwels, L'Edito politique, rtbf.be, 28 janvier 2014</ref>

En juin 2017, elle cosigne avec une vingtaine d'intellectuels une tribune de soutien à Houria Bouteldja dans le journal Le Monde, qui affirme notamment que Modèle:Citation. Ce texte est décrit par Jack Dion, journaliste à Marianne, comme étant « ahurissant d’allégeance à une dame qui a exposé son racisme au vu et au su de tous »<ref>Jack Dion, Touche pas à ma raciste ! (ces intellectuels qui soutiennent Houria Bouteldja), marianne.net, 20 juin 2017</ref>.

En 2022, elle fait partie des 20 coprésidents de l'association appui financier des Soulèvements de la Terre<ref>Avec les Soulèvements de la Terre, nous continuerons à alimenter une eau vive qui partout frémit, Libération, tribune de des coprésidents de l'Association de défense des terres, 1e avril 2023</ref>.

Publications

Contributions en colloques et congrès

Ouvrages personnels

  • La Volonté de faire science. À propos de la psychanalyse, Paris, Les Empêcheurs de penser en rond, 1992
  • L’Invention des sciences modernes, Paris, La Découverte, 1993 (réédition Flammarion, « Champs » no 308)
  • Souviens-toi que je suis Médée, Paris, Les Empêcheurs de penser en rond, 1993
  • Sciences et pouvoirs. Faut-il en avoir peur ? Bruxelles, Labor, 1997 (réédition La Découverte)
  • Cosmopolitiques, en 7 volumes : La guerre des sciences ; L’invention de la mécanique ; Thermodynamique : la réalité physique en crise ; Mécanique quantique : la fin du rêve ; Au nom de la flèche de temps : le défi de Prigogine ; La vie et l’artifice : visages de l’émergence ; Pour en finir avec la tolérance, Paris, La Découverte/Les Empêcheurs de penser en rond, 1997 (réédition Paris, La Découverte, 2003)
  • La guerre des sciences aura-t-elle lieu ? , Paris, Les Empêcheurs de penser en rond, 2001
  • L'Hypnose entre magie et science, Paris, Les Empêcheurs de penser en rond, 2002
  • Penser avec Whitehead. Une libre et sauvage création de concepts, Paris, Le Seuil, « L’ordre philosophique », 2002
  • La Vierge et le neutrino. Quel avenir pour les sciences ?, Paris, Les Empêcheurs de penser en rond, 2006
  • Au temps des catastrophes. Résister à la barbarie qui vient, Paris La Découverte, 2008
  • Une autre science est possible ! Manifeste pour un ralentissement des sciences, Paris, Les Empêcheurs de penser en rond/La Découverte, 2013
  • Civiliser la modernité ? Whitehead et les ruminations du sens commun, Dijon, Les presses du réel, 2017
  • Réactiver le sens commun. Lecture de Whitehead en temps de débâcle, Paris, Les Empêcheurs de penser en rond/La Découverte, 2020

Ouvrages en collaboration

Direction scientifique d’ouvrages collectifs

  • D’une science à l’autre. Des concepts nomades, Paris, Seuil, 1987
  • Importance de l’hypnose, Paris, Les Empêcheurs de penser en rond, 1993
  • L’Effet Whitehead, Paris, Vrin, 1994
  • Gestes spéculatifs, Dijon, Presses du réel, 2016

Contributions dans des ouvrages collectifs

Préfaces et postfaces

  • Claude de Jonckheere, Agir envers autrui : Modèles d'action dans les professions de l'aide psychosociale, Delachaux et Niestlé, 2001
  • Collectif sans ticket, Le livre-accès, Le Cerisier, 2001
  • Starhawk, Femmes, magie et politique, Paris, Les Empêcheurs de penser en rond, 2003
  • Anne Querrien, L'école mutuelle, une pédagogie trop efficace ?, Paris, Les Empêcheurs de penser en rond, 2005
  • Didier Debaise, Un empirisme spéculatif. Lecture de Procès et réalité de Whitehead, Paris, Vrin, 2006
  • Étienne Souriau, Les Différents Modes d'existence, Paris, PUF, 2009. (Le sphinx de l'œuvre, texte rédigé en collaboration avec Bruno Latour)
  • Josep Rafanell i Orra, En finir avec le capitalisme thérapeutique. Soin, politique et communauté, Paris, Les Empêcheurs de penser en rond, 2011
  • David Abram, Comment la Terre s'est tue La Découverte 2013
  • Martin Savransky, The Adventure of Relevance. Basingstoke: Palgrave Macmillan, 2016.

Entretiens

Audiovisuel

Scénariste

Débats télévisés

  • 1996 : Les chercheurs d'ovni, soirée thème-débat ARTE du Modèle:Date-, réalisé par Philippe Nahoun

Références

Modèle:Références

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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