Jacques Cartier
Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Biographie
Jacques Cartier, né vers 1491<ref>Ou en 1493. Voir paragraphe sur ce point.</ref> à Saint-Malo<ref>Erwan Chartier-Le Floc'h, Saint-Malo, au vent de l’histoire, article en ligne depuis le 8 juillet 2009, sur le site de la revue ArMen : armen.net (consulté le 31 juillet 2010).</ref> alors dans le duché de Bretagne où il meurt le Modèle:Date de décès, est un navigateur et explorateur breton puis français, qui, mandaté par le roi de France Modèle:Souverain2, atteint en 1534 le golfe du Saint-Laurent et explore les territoires alentour, auxquels il donne le nom de « Canada », tiré du mot iroquoien kanata (« village »<ref>Modèle:Lien web</ref>). Il y effectue un second voyage en 1535-1536 et un troisième en 1541-1542.
Auteur de cartes aujourd'hui perdues<ref>Les cartes qu'il a dressées sont perdues, mais le neveu de Cartier, Jehan Nouel, parle Modèle:Citation étrangère. — Lettre à John Growte, 1587, publiée avec la troisième relation de Cartier par Richard Hakluyt, The Principal Navigations[…], Londres, G. Bishop, 1600.</ref> et de Relations, récits de ses voyages, Jacques Cartier est le premier Européen à décrire et nommer cette région et ses habitants<ref>Jacques Cartier se croit arrivé en Asie. Les gens qu'il y rencontre et qu'il décrit ont d'ailleurs certains traits asiatiques. Le mot « canada » signifierait « amas de cabanes » — soit : « village entouré de pieux » ou « bourgade [palissadée] » — dans la langue des Iroquoiens, qu'il a rencontrés l'été sur les bords du golfe, à Gaspé, et qui disent passer l'hiver en amont, dans leur « bourgade » (canada) de Stadaconé. — Dans la Deuxième relation de Jacques Cartier (celle portant sur les années 1535 et 1536, et publiée en 1545, un lexique (voir tout à la fin du « Brief recit de la navigation faicte es ysles de Canada ») de la langue Modèle:Citation, nous apprend qu’Modèle:Citation. Cette « ville » que, d’après Cartier, ces Iroquoiens nomment canada, c’est Stadaconé. Ces deux établissements, Cartier les dit chacun « royaume » car ils sont chacun gouvernés par un seul grand chef (tel en France, le roi). L’expression « Nouvelle-France », Verrazzano l’utilisait en 1524 (en latin), Modèle:Lang et Cartier l’utilise ici pour désigner l’ensemble des établissements d’hiver allant de Stadaconé (alias Canada) à Hochelaga, inclusivement. Et il nomme, explicitement, « Canadiens » leurs habitants.</ref>, à une époque où les Espagnols sont déjà installés dans les îles Caraïbes, au Mexique et en Amérique centrale, et commencent la conquête du Pérou.
Généalogie
Registres paroissiaux concernant Cartier
Les registres paroissiaux de Saint-Malo manquent de 1472 à 1494, mais une copie en est conservée aux Archives départementales à Rennes<ref>AD 35 en ligne ([1] > Registres paroissiaux et état civil. Demander « Saint-Malo/1494 à 1494/Baptêmes » > registre coté 10 NUM 35288 153 Saint-Malo 1494-1494 (de lecture difficile).</ref>.
Un autre document disponible est la publication des bans de son mariage avec Catherine des Granges (Granches), en Modèle:Date-.
Débat sur la date de naissance
Certains placent la date de sa naissance le 23 septembre 1491<ref>Frédéric Joüon des Longrais, Jacques Cartier : documents nouveaux, Paris, Alphonse Picard, 1888, Modèle:P., qui a, le premier, établi la naissance du pilote malouin en 1491 d'après les propres déclarations de Cartier.</ref>.
D'autres placent la date de naissance et de baptême de Cartier au Modèle:Date-, mais en raison de multiples erreurs et oublis du prêtre tenant le registre, il ne s'agit que d'une hypothèse<ref>Frédéric Joüon des Longrais, Jacques Cartier Documents nouveaux, Paris, Alphonse Picard, 1888, Modèle:P..</ref>,<ref name=":0">Un document inédit : « L’acte de baptême de Jacques Cartier », de Robert de Roquebrune, paru dans la Revue d'histoire de l'Amérique française, volume 7, Modèle:N°, 1953, Modèle:P., apporte sa contribution à la prétendue absence d'acte de baptême.</ref>. D'autres sources contredisent aussi cette information<ref name=":0" />.
Lieu de naissance
Jacques Cartier est né dans l'une des trois anciennes paroisses, devenues communes, Saint-Malo, Saint-Servan et Paramé en 1789 qui forment, depuis la fusion de 1967, l'actuelle commune de Saint-Malo.
Ces trois anciennes communes se disputent l'honneur de l'avoir vu naître, sans qu'on puisse avoir de certitude. L'hypothèse d'une naissance intra-muros semble la moins fondée ; les arguments en faveur de Saint-Servan et de Paramé ne permettent pas de les départager.
Famille
Depuis la seconde moitié du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, les historiens considèrent Jacques Cartier comme le fils de Jamet Cartier et de Jesseline (ou Geseline<ref name=Longrais/>) Jansart<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, bien qu'aucun document d'archives ne l'atteste<ref>M. C. Desmazières de Séchelles, « Appendice à la généalogie de Jacques Cartier… », dans Édouard Charton, Documents sur Jacques Cartier, Transactions of the Literary and Historical Society of Quebec, vol. V., partie 1 (mai 1862), Modèle:P., 135-137 ; Harvut, Jacques Cartier. Recherches sur sa personne et sur sa famille, Nantes, Imprimerie Vincent Forest et Émile Grimaud, 1884, Modèle:P. ; Paul Paris-Jallobert, Anciens registres paroissiaux de Bretagne : Baptêmes-Mariages-Sépultures, tome VII (Saint-Malo), Rennes, Sajef, 2004 [1898], Modèle:P.. Selon le généalogiste Michel Josseaume, le prénom de sa mère était « Geffline », et non pas Jesseline, Modèle:Citation. Josseaume, « Autour de Jacques Cartier », Mémoires de la société généalogique canadienne-française, vol. 21 (janvier-mars), 1970, Modèle:P. note 14.</ref>.
S'il est bien le fils de ces derniers, il a eu deux frères, Lucas et un autre (de prénom inconnu) né en 1494, et une sœur, Berteline<ref>Harvut, ibid. ; Paris-Jallobert, ibid.</ref>.
Son testament daté du Modèle:Date-<ref>Voir Frédéric Joüon des Longrais, Jacques Cartier…, Modèle:P.. Il a été parrain de trois des enfants de celle-ci, épouse de Jehan Nouel. Voir Paris-Jallobert, Anciens registres…, Modèle:P..</ref> cite une autre sœur nommée Jehanne. Modèle:Pas clair<ref>Frédéric Joüon des Longrais, Jacques Cartier…, Modèle:P..</ref>.
Mariage et descendance
Au début d'Modèle:Date-, Jacques Cartier épouse<ref name=Longrais>Frédéric Joüon des Longrais, Jacques Cartier…, Modèle:P.. Une autre version de l'acte de mariage de Cartier a été publiée par Desmazières de Séchelles (voir l'étude citée ci-dessus), document communiqué par Ch. Cunat, et qui indique la date du 2 mai 1519. À moins d'une erreur d'écriture, il ne peut s'agir du 2 mai 1520 puisque le jour de Pâques de cette année-là était le 8 avril. Il est à souligner que ce document n'a pas été reproduit ni commenté par Joüon des Longrais (1888), ni par Henry P. Biggar (1930). Il y a donc parmi les historiens consensus autour de l'hypothèse de Joüon des Longrais, relativement à la date de mariage : au début d'avril 1520. Voici la transcription de cet acte : Modèle:Citation, Desmazières des Séchelles, ibid., Modèle:P.. Bien que ce document identifie les parents de Cartier, il donne incorrectement le prénom du père de Catherine.</ref> Catherine des Granges, fille de Jacques des Granges, connétable de la ville de Saint-Malo, et de Françoise Du Mast<ref>Olga Obry, Catherine du Brésil, Nouvelles Éditions latines, 1953, Modèle:P..</ref>,<ref>Ibid., Modèle:P..</ref>.
Ce mariage améliore considérablement la condition sociale de l'époux, car la famille des Granges est une des plus considérables de la ville à cette époque.
De cette union ne naîtra aucune descendance<ref>Dans l'ordonnance de saisie des biens de Catherine prononcée après son décès et datée du 17 avril 1575, il est écrit que : Modèle:Citation. Frédéric Joüon des Longrais, Jacques Cartier…, Modèle:P..</ref>.
Biographie
Formation
Modèle:... Jacques Cartier a probablement fait, comme tout fils de pêcheur malouin morutier, un apprentissage de mousse et de matelot<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
En 1520, lors de son mariage, il est présenté dans le contrat comme « Jacques Cartier, maistre pillote ès port de Sainct-Malo ».
Carrière maritime avant 1532
Aucun autre document connu n'évoque sa carrière de pilote avant les années 1530. Et, dans la mesure où l'on ne connaît pas le ou les auteurs des récits relatant les voyages de Cartier<ref>Ibid., Modèle:P. note 25.</ref>, il serait vain d'y chercher quelques indices sur sa personnalité et sa carrière maritime avant 1530.
Plusieurs historiens pensent qu'il a pu accompagner avant 1532 une campagne de pêche vers Terre-Neuve, car cette zone était fréquentée des pêcheurs basques et bretons.
Certains suggèrent aussi qu'il a pu participer à l'un des voyages d'exploration de la côte brésilienne par les marins normands sous pavillon dieppois, étant donné que :
- Cartier fait de fréquentes comparaisons, dans ses récits de voyage, entre les Amérindiens de la Nouvelle-France et ceux du Brésil Modèle:Incise ;
- il connait le portugais, intervenant à plusieurs occasions comme interprète de langue portugaise durant ses années de retraite après 1542.
Par ailleurs, les Dieppois ont organisé en 1508 une expédition vers le fleuve Saint-Laurent, avec les capitaines Jean Cousin, Thomas Aubert et Giovanni da Verrazzano, qui ont donné au fleuve ce nom de « Saint-Laurent »<ref>Charles Desmarquets, Mémoires chronologiques pour servir l’histoire de Dieppe et celle des navigations françaises, Paris, Éditions Desauge, 1785.</ref>.
Cartier reçoit une commission de Modèle:François Ier
Motifs du choix de Cartier par le roi
Pour expliquer la genèse du premier voyage de 1534, et connaître les circonstances entourant le choix de Cartier par Modèle:François Ier, deux documents postérieurs aux événements et relatant les faits de façon différente, sont utilisés par les historiens. Le premier, le plus anciennement connu, est tiré de l'Histoire de la Nouvelle France de l'avocat Marc Lescarbot. Selon lui, c'est Jacques Cartier qui, en 1533, aurait proposé ses services à l'amiral de France Philippe Chabot, qui Modèle:Citation. Lescarbot est le seul à donner cette version des faits, mais il y a des arguments qui la soutiennent. En effet, Jacques Cartier avait donné le nom de l'amiral à l'île Brion, située dans le golfe du Saint-Laurent, et qui a préservé ce toponyme honorifique jusqu'à aujourd'hui. Parmi les raisons qui poussaient les chefs d'expédition à nommer un nouveau territoire, il y avait celle d'honorer les principaux maîtres d'œuvre du voyage.
Circonstances de sa nomination
En 1532, alors qu'une guerre éclate entre la couronne du Portugal et les armateurs normands au large du Brésil, il est présenté à Modèle:François Ier par Jean Le Veneur, évêque de Saint-Malo et abbé du Mont-Saint-Michel, qui évoque des voyages que Cartier aurait déjà faits « en Brésil et en Terre-Neuve », pour affirmer qu'il était à même « de conduire des navires à la découverte de terres nouvelles dans le nouveau monde »<ref>Baron de La Chapelle, « Jean Le Veneur et le Canada », Nova Francia, vol. 6, 1931, Modèle:P., d'après un texte généalogique de 1723.</ref>.
Recevant cette commission du roi de France, il devient Modèle:Citation étrangère et succède ainsi à Giovanni da Verrazzano<ref>M. Trudel, Les vaines tentatives…, Modèle:P..</ref>.
Le premier voyage (1534)
Après seulement vingt jours de traversée (du Modèle:Date- au Modèle:Date-), Cartier atteint Terre-Neuve, avec ses deux navires et un équipage de Modèle:Nombre. Il explore minutieusement le golfe du Saint-Laurent à partir du Modèle:Date-<ref>Quelques événements du 10 juin.</ref>. À noter cependant que le calendrier est alors en retard de Modèle:Nombre sur le calendrier grégorien instauré en 1582, et donc un anniversaire exact du début de la traversée tomberait le Modèle:Date- au lieu du 20, pour ne donner qu'un exemple.
Le Modèle:Date-, lors de la reconnaissance de nouveaux lieux et la dénomination de nouvelles rivières, Jacques Cartier et ses marins aperçurent, un peu à l'écart de la rivière qu'ils venaient de nommer Saint-Jacques, un grand navire originaire de La Rochelle, dont l'équipage, après une longue campagne de pêche à la morue, avait perdu son chemin au milieu des nombreuses îles du golfe du Saint-Laurent. Ils allèrent à bord de ce navire pour le conduire vers un lieu plus commode pour s'orienter, qu'ils appelèrent Modèle:Citation<ref>Jacques Cartier, Voyages au Canada, Modèle:P., Éditions La Découverte, Paris, 1984.</ref>.
Le lundi Modèle:Date-, Jacques Cartier et son équipage entrent en contact avec les premiers Amérindiens de la Nation micmac, au large de la baie des Chaleurs. Les jours suivants, la confiance s'installe entre les marins et les autochtones, avec échanges de colifichets, couteaux, tissus… contre des peaux d'animaux<ref>Jacques Cartier, Voyages au Canada, Modèle:P., Éditions La Découverte, Paris : 1984.</ref>.
Le vendredi Modèle:Date-, il met pied à terre à Gaspé, y plante une croix de trente pieds, revendiquant la région pour le roi de France. La troupe des Français y rencontre des Iroquoiens du Saint-Laurent, venus pour la pêche, qui les accueillent sans grand plaisir. Le chef amérindien, Donnacona, après protestations, finit par permettre à Cartier d'amener deux de ses « fils » en France. La rentrée à Saint-Malo se fait le Modèle:Date- après une autre courte traversée de 21 jours<ref name=tcetrudel>Modèle:EC2</ref>.
Le deuxième voyage (1535-1536)
Le deuxième voyage a lieu en 1535–1536 et débute le Modèle:Date-. Cette expédition compte trois navires, La Petite Hermine (60 tonneaux), L'Émérillon (40 tonneaux) et la nef qui transporte Cartier, la Grande Hermine (120 tonneaux). Quinze mois de vivres ont été prévus. Ramenés de France par Cartier, les deux « fils » (neveux ?) du chef Donnacona, Taignoagny et Domagaya, parlent maintenant français. Recourant à leurs connaissances, Cartier remonte alors le cours du Saint-Laurent, découvrant qu'il navigue sur un fleuve lorsque l'eau devient douce. Le Modèle:Date, il signale dans son journal de bord avoir aperçu des bélugas dans le fleuve<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. À l'île d'Orléans, le Modèle:Date, devant Stadaconé, on retrouve Donnacona.
Le chef essaie de dissuader les Français de remonter le fleuve : il veut s'assurer du monopole du commerce. Cartier refuse et donne congé aux deux « fils ». Il ira donc en amont sans interprète. Une partie des hommes restent et construisent un fortin, préparant le premier hivernage connu de Français au Canada<ref>Hivernage (1535–1536) : sur la rivière Saint-Charles, dans l'actuel quartier Lairet, arrondissement Limoilou de la ville de Québec.</ref>. Cartier continue à remonter le fleuve sur l'Émérillon, dont bientôt le tirant d'eau interdit de poursuivre au-delà du lac Saint-Pierre : il y ancre l’Émérillon et l'équipage poursuit en barques.
À Hochelaga
Le Modèle:Date-, Jacques Cartier et ses compagnons arrivent dans la région du village iroquoien nommé Hochelaga. La nuit venue, ils se retirent tous à bord des barques. Tôt le lendemain matin, avec ses gentilshommes et vingt mariniers armés, Cartier entreprend à pied le chemin vers ce village, sur une voie bien aménagée. Marchant ainsi deux lieues (environ Modèle:Unité), ils peuvent enfin apercevoir cette bourgade palissadée de tronc d'arbres, sur une colline et entourée de terres cultivées, pleines de maïs (dit Modèle:Cita), ainsi qu'il décrira le paysage entourant Hochelaga. Il nommera mont Royal, cette montagne de l'île et de la ville qui est aujourd'hui nommée Montréal.
La bourgade n'a dans son rempart circulaire qu'une seule porte d'entrée (sortie). On y compte une cinquantaine de « maisons longues », communautaires. Le chef du village affirme que l'on peut continuer à remonter le fleuve vers l'ouest durant trois lunes et, de la rivière des Outaouais, se diriger vers le nord et pénétrer dans un pays où l'on trouve de l'or (qui est l'actuelle grande région de l'Abitibi).
Retour à Stadaconé, Modèle:Citation
Après cette visite d'un jour, les Français rebroussent chemin et arrivent le Modèle:Date- à Modèle:Citation étrangère, c'est-à-dire Stadaconé), région de Québec, afin d'hiverner au mouillage, à côté du fort Sainte-Croix, sur la rivière du même nom.
Modèle:Citation étrangère bloc
Les rapports avec les Iroquoiens du Saint-Laurent sont bons, malgré quelques disputes sans gravité, qui ne dégénèrent jamais en violence. Cartier découvre cependant les premiers scalps dans la maison de Donnacona. Il y goûte aussi le tabac, qu'il n'apprécie guère. L'hiver de l'Amérique du Nord arrive et surprend les Français, le fleuve gèle et emprisonne les navires. Cartier et ses hommes hivernent près de la rivière Sainte-Croix (maintenant dite rivière Saint-Charles, à Québec). Les hommes souffrent du scorbut, les Iroquoiens en sont aussi frappés, des Français meurent tandis que les Amérindiens s'en tirent beaucoup mieux. Cartier, épargné, découvre que les Micmacs se soignent d'une infusion de sapin baumier, l'Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Il applique le traitement à ses hommes et, bientôt, les guérisons se multiplient.
En avril, Cartier emmène Donnacona de force pour le présenter à François {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }} avec ses deux « fils » (neveux ?) et sept autres Iroquoiens ; puis, profitant du dégel, il met le cap sur la France, abandonnant La Petite Hermine, Modèle:Citation<ref>Modèle:LienDBC</ref>. 25 des Modèle:Nombre étaient décédés du scorbut. Après un passage par Saint-Pierre-et-Miquelon, il retourne à Saint-Malo en Modèle:Date, croyant avoir exploré une partie de la côte orientale de l'Asie.
Le Lieu historique national Cartier-Brébeuf commémore cet hivernage de Jacques Cartier.
Le troisième voyage (1541-1542)
Donnacona, qui a compris ce que cherchent les Français (de l'or, des gemmes, des épices), leur fait la description qu'ils veulent entendre : celle du riche royaume de Saguenay. Sur ce, François {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }}, bien qu'occupé par les menaces de Charles Quint, se laisse convaincre de lancer une troisième expédition avec pour instructions, cette fois, d'implanter une colonie.
L'organisation de l'expédition est confiée à Jean-François de La Rocque de Roberval, un homme de cour, ce que Cartier n'est pas. Il ne sera cette fois que le second de Roberval. La colonisation et la propagation de la foi catholique deviennent les deux objectifs. Donnacona meurt en France vers 1539, comme d'autres Iroquoiens du Saint-Laurent, d'autres s'y sont mariés, aucun ne reviendra de France. On prépare l'expédition, arme cinq navires, embarque du bétail, libère des prisonniers pour en faire des colons. Roberval prend du retard dans l'organisation et Cartier s'impatiente puis décide de s'engager sur l'océan sans l'attendre. Après une traversée calamiteuse, il arrive enfin sur le site de Stadaconé en Modèle:Date-, après cinq ans d'absence. Les retrouvailles sont chaleureuses malgré l'annonce du décès de Donnacona, puis les rapports se dégradent et Cartier décide de s'installer ailleurs.
Il fait édifier le fort de Charlesbourg-Royal au confluent du Saint-Laurent et la rivière du Cap-Rouge, pour préparer la colonisation. Bientôt, l'hiver arrive et Roberval est toujours invisible, avec le reste de l'expédition. En attendant, Cartier accumule Modèle:Citation, qu'il négocie avec les Iroquoiens du Saint-Laurent, qui disent les avoir ramassés près du camp. En 1542, Cartier lève le camp, rencontre Roberval à Terre-Neuve. Malgré l'ordre que ce dernier lui donne de rebrousser chemin et de retourner sur le Saint-Laurent, Cartier met le cap vers la France.
Aussitôt arrivé en France, il fait expertiser le minerai, apprenant qu'il ne rapporte que de la pyrite et du quartz, sans valeur. Sa mésaventure est à l'origine de l'expression Modèle:Citation… et du toponyme actuel, « cap Diamant », pour désigner l'extrémité est du promontoire de Québec.
La retraite
La désillusion est grande, Cartier se consacre désormais à la vie de sa commune et se retire dans son manoir de Limoëlou à Rothéneuf, près de Saint-Malo. Notable ayant beaucoup voyagé, il est souvent consulté<ref>Modèle:Ouvrage</ref> et on met à profit ses connaissances du portugais.
Un notable de Saint-Malo
Son nom apparaît à de nombreuses reprises dans les archives malouines dans des actes de baptême (souvent comme parrain de l'enfant) et dans des procès (comme témoin ou juré). Il avait donc une bonne assise sociale.
Une bonne assise sociale : baptêmes et procès
Du Modèle:Date- au Modèle:Date-, son nom est mentionné sur 58 actes de baptême, dont 35 où il apparaît comme parrain<ref>Harvut, Jacques Cartier…, Modèle:P. ; Frédéric Joüon des Longrais, Jacques Cartier…, Modèle:P. ; Paris-Jallobert, Anciens registres…, tome VII (Saint-Malo), Modèle:P. ; Biggar, A Collections of Documents…, Modèle:P., 6-8, 12-14, 18, 32, 36-38, 66, 82, 139, 266, 467, 472, 491, 498, 500-501, 506, 521-522, 536 ; Josseaume, « Autour de Jacques Cartier », Modèle:P..</ref>.
Il consolide également son réseau social en fréquentant la confrérie de Saint-Jean-Baptiste, dite « confrérie des Frères blancs »<ref>Un acte de baptême du 24 juin 1521 indique que le petit prévôt de cette confrérie, Robin Maingart, est présent ainsi que Jacques Cartier : Modèle:Citation, acte transcrit dans Biggar, A Collections of Documents…, Modèle:P.. De plus, il semble que de son beau-père, Jacques des Granches, avait côtoyé cette confrérie, en était même peut-être un membre actif. En effet, dans son acte de succession (18 mai 1546), on peut lire que Jehan Petit, procureur de la confrérie de Saint-Jean-Baptiste, est présent. Frédéric Joüon des Longrais, qui publie ce document, mentionne en note que : Modèle:Citation. Voir Jacques Cartier..., Modèle:P.. Dans un article de 1927, E. Herpin indique qu'une des règles de la confrérie était de : Modèle:Citation. E. Herpin, « Les Nobles bourgeois de Saint-Malo (du {{#switch: au
| e | er | = Modèle:S mini-{{#ifeq: XVII|-| – | XVII }}Modèle:S mini- siècle
| Modèle:S mini-{{#ifeq: au|-| – | au }}Modèle:S mini- siècle
}}) », dans Annales de la Société historique et archéologique de l'arrondissement de Saint-Malo, 1927, Modèle:P..</ref>.
Il semble que, parallèlement au domaine maritime, Jacques Cartier s'intéressait au monde judiciaire, puisqu'en 1518, il avait en sa possession un livre intitulé Les loables Coustumes du pays & Duche de Bretaigne, dans lequel se trouvaient les règles juridiques bretonnes et les coutumes de la mer (rôles d'Oléron)<ref>Frédéric Joüon des Longrais, « Jacques Cartier juriste : La Très ancienne coutume de Bretagne de Jacques Cartier », dans Le droit civil français. Livre souvenir des journées du droit civil français (31 août - 2 septembre 1934), Montréal, Publié par Le Barreau de Montréal, 1936, Appendice, Modèle:P..</ref>. C'est sans doute grâce à sa connaissance du droit qu'il était souvent sollicité comme témoin ou juré dans les tribunaux de Saint-Malo.
Le problème de l'anoblissement
Plusieurs historiens ont présumé qu'il a été anobli. D'autres en doutent ou en ont cherché en vain les preuves irréfutables ; le doute persisteModèle:Sfn.
Il est qualifié de « sieur de Limoilou », dans un acte du chapitre de Saint-Malo, du Modèle:Date- (mais le fait d'être « seigneur » d'un lieu ne garantit pas qu'on est juridiquement « noble ») ; dans un autre acte, du Modèle:Date-, il porte le titre de « noble homme »<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Décès et inhumation
Il meurt le Modèle:Date-<ref>Frédéric Joüon des Longrais a trouvé la date de son décès en marge d'un registre : Modèle:Citation. Voir son livre Jacques Cartier…, Modèle:P..</ref>, alors que la peste sévit à Saint-Malo depuis le début de l'été.
D'après les papiers de famille des Garnier de Fougeray, son corps a été inhumé le jour même dans la cathédrale de Saint-Malo, par son parent et compère Michel Audiepvre<ref>Extrait publié par le capitaine Cleret de Langavant, « Documents pour servir à l'histoire de Saint-Malo », Annales de la Société historique et archéologique de l'arrondissement de Saint-Malo, 1903, Modèle:P..</ref>.
Ses restes ont été retrouvés en 1949, lors de travaux dans la cathédrale<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
Publications
Manuscrits et historique des Relations
Cartier n'est peut-être pas l'auteur des Relations, dont les manuscrits originaux sont tous perdus<ref>Trudel, Histoire […] (1963), op. cit. Modèle:P..</ref>.
Le récit du second voyage de Cartier (1535-1536) est publié dès 1545 à Paris ; il ne reste que trois exemplaires connus de cette impression. Puis les Relations des premier et second voyages sont traduites en italien par Giovanni Battista Ramusio, publiées en 1556 et réimprimées à maintes reprises. Les textes italiens sont traduits en anglais par John Florio en 1580, puis en français en 1598 chez Raphaël du Petit Val.
Les manuscrits étant perdus, la Relation du troisième voyage de Cartier et la Relation du voyage de Roberval ne sont connues qu'à travers la traduction anglaise de Richard Hakluyt, publiée en 1600 probablement rédigés à partir d'originaux trouvés à Paris en 1583. Les voyages de Cartier sont ensuite rapportés dans les Histoire de la Nouvelle-France (largement diffusées) : celle de Lescarbot (1609-1617), et celle de Charlevoix (1744). Les textes des trois relations de Cartier et celle de Roberval, traduits de l'italien et de l'anglais, sont réunis pour la première fois en un tome publié à Québec en 1843.
D'autres renseignements émergent des archives d'Europe au cours de la seconde moitié du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, qui permettent de compléter le tableau et de réparer quelques erreurs. Trois copies manuscrites de la deuxième relation sont étudiées lors d'une édition de 1863.
En 1867, Henri Michelant trouva une copie manuscrite du premier voyage qu'il publia aussitôt et qui fait depuis autorité Modèle:Harv. Pour le deuxième voyage, il existe trois manuscrits à la Bibliothèque nationale de France : le 5653, aux armes de Charles IX, qui fut considéré comme l'original par Avezac et reproduit comme tel par la Société littéraire et historique de Québec, en 1843, le 5589 que l'archiviste canadien Henry Percival Biggar a publié en 1901, et a considéré comme l'original<ref>H. P. Biggar, The Early Trading Compagnies of New France, A Contribution to the history of Commerce and Discovery in North America, Modèle:P.213-218, Toronto, 1901.</ref>, et le 5644, défectueux, qui reproduit le texte du manuscrit 5653 à quelques variantes près<ref>Yves Jacob, Jacques Cartier, Modèle:P.223, Bertrand de Quénetain, Saint-Malo, 2000 Modèle:ISBN Extraits.</ref>.
Henry Percival Biggar<ref>Henry Percival Biggar (1872-1938).</ref> fait le point en 1924, par l'étude critique des textes<ref>Cette historiographie est étudiée dans l'introduction de Michel Bideaux à même son édition critique des Relations de Jacques Cartier, Montréal, Les Presses de l'Université de Montréal (PUM), 1986, Modèle:P. Modèle:ISBN.</ref>.
Relations des voyages
- Œuvres en ligne
- Modèle:Ouvrage.
- Manuscrit de la relation du second voyage de Cartier — en ligne sur Europeana.
- Bref récit et succincte narration de la navigation faite en 1535 et 1536 par le capitaine Jacques Cartier aux îles de Canada, Hochelaga, Saguenay et autres (Second voyage, édition de 1863) — en ligne sur Europeana (avec en annexe le premier glossaire sur les langues amérindiennes au Canada).
- Modèle:Ouvrage.
- Œuvres imprimées (en ordre chronologique inverse)
- Jacques Cartier, Voyages au Canada (avec les relations des voyages en Amérique de Gonneville, Verrazano et Roberval, François Maspero, FM/La Découverte (collection de poche) Modèle:N°, Paris, 1981 Modèle:ISBN.
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Henry Percival Biggar (traduction et édition), The Voyages of Jacques Cartier, Public Archives of Canada, no 11, Ottawa, 1924.
Citations au sujet de Cartier
- Modèle:Citation — Marcel Trudel<ref>Trudel, EC, op. cit. (en présentation).</ref>.
- Modèle:Citation — Marcel Trudel<ref>Trudel, DBC, op. cit. (en conclusion).</ref>.
- Modèle:Citation — Fabien Deglise citant Michel Laurin<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Hommages
Musée Jacques Cartier de Saint-Malo
Son manoir de Limoëlou à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), où il a vécu de 1541 à sa mort (1557), seul héritage subsistant de l'explorateur, est devenu un « musée Jacques Cartier » inauguré en 1984.
Toponymie
Près de 150 lieux ou établissements dans le monde portent son nom<ref>Modèle:Ouvrage</ref>, notamment
en France :
- à Rennes (Ille-et-Vilaine), un boulevard et une station de la ligne A du métro ;
- à Saint-Malo, un lycée public ;
- à Nantes (Loire-Atlantique), une rue, ainsi qu'à Saint-Herblain (Loire-Atlantique), à Brest (Finistère), à Vannes (Morbihan), à Paris (18ème) ; à Cherbourg (Manche), aux Sables-d'Olonne (Vendée), etc. ;
- à Massy (Essonne) un hôpital (l'Institut hospitalier Jacques-Cartier) ;
- à Cholet (Maine-et-Loire), une rue située dans un des plus anciens quartiers quartiers de la ville, le quartier du Livet<ref>Modèle:Lienweb</ref> ;
- à Saint-Pierre (Saint-Pierre-et-Miquelon), une rue<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Au Canada :
- à Montréal (province de Québec), un pont et une place
- près de la ville de Québec, la rivière Jacques-Cartier, ainsi que le parc national de la (rivière) Jacques-Cartier ;
Hommages divers (timbres, rose, etc.)
En Modèle:Date-, l'administration des Postes françaises a émis deux timbres « Jacques Cartier » (0,75 et 1,50 franc) commémorant la découverte du golfe du Saint-Laurent en 1534.
Un cultivar de rosier de Portland, aux Modèle:Refnec a été appelé rose Jacques Cartier (1868).
Le chanteur québécois Robert Charlebois a écrit une chanson Cartier (Jacques) (1976), puis publié un album Cartier (l'opérock) (1992).
Statues
Un buste de Jacques Cartier se trouve dans le jardin de la Nouvelle-France à Paris (8ème arrondissement), anciennement jardin de la Vallée-Suisse.
Une statue en pied de Cartier par Georges Bareau se trouve à Saint-Malo, sur le bastion de la Hollande. Elle a été inaugurée le Modèle:Date- par René Brice, président du conseil général, en présence d’une délégation canadienne officielle.
Galerie
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Le pont Jacques Cartier relie Montréal à Longueuil (Canada).
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Timbre français émis en 1934.
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Affiche préparatoire (1905) pour le gala au casino de Saint-Malo pour l'inauguration de la statue de Jacques Cartier.
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Modèle réduit d'un des navires de Jacques Cartier, de son musée-manoir de Limoëlou de Saint-Malo en Bretagne.
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Réplique de la Grande Hermine de 1535, de l'Exposition universelle de 1967 de Montréal.
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Maison du Québec à Saint-Malo près des remparts
Notes et références
Voir aussi
Bibliographie
Documents
- Le chantier archéologique Cartier-Roberval
- Jacques Cartier, Relations - édition critique par Michel Bideaux, collection Bibliothèque du Nouveau Monde, Montréal, Les Presses de l'Université de Montréal (1986), réédité en 1999 Modèle:ISBN.
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Henry Percival Biggar, A Collection of Documents Relating to Jacques Cartier and the Sieur de Roberval (1930).
- « Jacques Cartier à la découverte du Canada », Documents pour l'histoire de Saint-Malo, Archives municipales de Saint-Malo, Dossier no 1, 1984.
Livres et dictionnaires d'histoire maritime
- Étienne Taillemite, Marins français à la découverte du monde : de Jacques Cartier à Dumont d'Urville, 1999, 725 p. Modèle:Isbn.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage
Notices biographiques
Ouvrages sur Cartier et son époque
- Fernand Braudel et Michel Mollat du Jourdin, Le Monde de Jacques Cartier : l'aventure au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, Paris, Berger-Levrault, 1995, 316 p. Modèle:Isbn.
- Bernard Allaire, La Rumeur dorée : Roberval et l'Amérique, Montréal, La Presse/CCNQ, 2013.
- Actes du colloque Jacques Cartier : histoire, textes, images, Montréal, Société historique de Montréal, 1985 (16, 17, 18 mai 1985), 377 p. [Notice BNF 35250508]
Articles et chapitres d'ouvrages
- Modèle:Article.
- Modèle:Article
- Jean-Marc Soyez, « L’Amérique à portée de voile », Quand l'Amérique s'appelait Nouvelle-France (1608-1760), Paris, Fayard, 1981, p. 15-46 (lire en ligne).
- Marie-Christine Gomez-Géraud, « Le procès d’une relation coupable. De quelques interprétations des récits de Jacques Cartier », Études françaises, volume 22, numéro 2, automne 1986, p. 63–72 (lire en ligne).
Articles connexes
- Modèle:Page h, pour des articles sur plusieurs lieux ou monuments qui ont pris son nom
- Histoire du Québec
- Le mythe du bon sauvage chez Cartier dans Voyages au Canada
Liens externes
- Mario Mimeault, Jacques Cartier ou la construction d'un héros (au Québec), Gaspé, 2002.
- Timbre Jacques Cartier, 1534-1984 (2 F) - République française, 1984.
- Timbre Jacques Cartier, 1534-1984 (Modèle:Unité) - Canada, 1984.
- Lieu historique national du Canada Cartier-Brébeuf.
- Le manoir (restauré) de Jacques Cartier à Limoëlou : un musée.