Pointe de la Torche
{{#invoke:Bandeau|ébauche}} Modèle:Infobox Cap
La pointe de la Torche (Beg an Dorchenn, de son nom breton) est une presqu'île naturelle barrant l'extrémité sud-est de la baie d'Audierne, sur la commune de Plomeur, en pays Bigouden, dans le Finistère, en Bretagne. Ce promontoire garde les empreintes d'une présence humaine au mésolithique (amas coquillier) et au néolithique (tumulus). Le plan d'eau est très fréquenté par les amateurs de sports de glisse.
Géographie
Du côté nord de la presqu'île s'étire la plage de Tréguennec, qui se prolonge sur plusieurs kilomètres tout au long de la baie, jusqu'à la plage de Tronoan (Tronoën)<ref>Tronoën est connu à la fois pour son oppidum, son calvaire et sa chapelle</ref> et même plus loin jusqu'à Plozevet ; du côté sud-ouest, se trouve la plage de Pors Carn (commune de Penmarc'h), prolongée jusqu'à Saint-Guénolé, où se trouve le musée de la Préhistoire finistérienne, témoin de l'existence très ancienne d'une activité humaine dans le pays.
La houle déferlante et les courants violents rendent parfois la mer très dangereuse aux abords de la pointe de la Torche.
-
La plage de Tronoan vue de la Pointe de la Torche.
La presqu'île fait partie, depuis le décret du Modèle:Date, du site naturel classé que constitue la baie d'Audierne, de Plovan à Saint-Guénolé<ref>« Liste des sites classés du département du Finistère », sur bretagne.developpement-durable.gouv.fr, 19 octobre 2011.</ref>.
Géologie
Sur le plan géologique, la pointe fait partie du domaine sud armoricain du Massif armoricain marqué par le cisaillement sud-armoricain. Cette immense faille se manifeste essentiellement par des roches magmatiques de type granite armant les reliefs qui constituent les contreforts du haut pays bigouden<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
Marquant pratiquement l'extrémité sud de la baie d'Audierne, la pointe de la Torche est constituée de leucogranite dit de Pont-l'Abbé. Ce leucogranite est un granite de teinte claire à deux micas (biotite et muscovite) ; il est le plus souvent à gros grain, mais peut aussi présenter un aspect plus feuilleté ou être fissuré par des diaclases, donnant alors à cause de l'érosion des rochers aux formes spectaculaires, comme aussi ceux de Saint-Guénolé en Penmarch<ref>Louis Chauris, "Pays bigouden : des pierres et des hommes", éditions Skol Vreizh, 2011, [[[:Modèle:ISBN]]]</ref>.
Érosion
Par endroits, à proximité de la Pointe de la Toche, le trait de côte a reculé jusqu'à 35 mètres entre 2014 et 2021 ; le recul de la dune a laissé apparaître une décharge sauvage (dans la décennie 1960, les déchets des communes de Plomeur et des alentours étaient enfouis là, dans une ancienne carrière de sable). En mars 2021, ces déchets ont été en partie évacués<ref>Delphine Tanguy, À La Torche, la déchèterie sauvage va être traitée avant la nidification, journal Le Télégramme de Brest et de l'Ouest, n° du 19 mars 2021, https://www.letelegramme.fr/finistere/pont-labbe/a-la-torche-la-decheterie-sauvage-va-etre-traitee-avant-la-nidification-18-03-2021-12721156.php et Steven Lecornu, L'ancienne décharge sauvage de La Torche refait surface, journal Le Télégramme de Brest et de l'Ouest, n° du 30 mars t https://www.letelegramme.fr/finistere/pont-labbe/a-la-torche-sous-le-sable-une-decharge-23-02-2021-12709349.php.</ref>. Mais le recul de la dune qui se poursuit fait apparaître de nouveaux détritus (carcasses de voiture, pneus, gravats, etc..). Grâce au plan de résorption des décharges littorales lancé en 2022 par le président de la République, une purge complète du site doit commencer en septembre 2023<ref>Modèle:Article.</ref>
Toponymie
Torchenn signifie « coussin », et torgenn « tertre, éminence, hauteur, colline »<ref>Émile Ernault, Gériardurig brezonek-gallek, Saint-Brieuc, Prud'homme, 1927, Modèle:P.630 et 631. Laurent Stéphan, Visant Séité, Lexique breton-français, français-breton, Brest, Emgleo Breiz, 1998, Modèle:P.147. Pour certains, torchenn et torgenn sont un seul et même mot. « Comprendre les noms de lieu en pays Bigouden », sur ville-pontlabbe.fr. À l'île de Batz, on appelle torgenn mamm-gaer (que l'on traduit par « coussin de belle-mère ») une variété de plante grasse. « A lavar ma vamm-gaer », sur pennarbed-anarvor.over-blog.com.</ref>. Beg an Dorchenn pourrait donc se traduire par « la pointe du coussin »<ref name="Giot Bretagne">Pierre-Roland Giot, La Bretagne des mégalithes, Ouest-France, 2007, Modèle:P.61.</ref>, tandis que Beg an Dorgenn voudrait dire « la Pointe du tertre ». Le nom est improprement traduit en « Pointe de la Torche ».
Histoire
Préhistoire
Le promontoire est longuement fréquenté au mésolithique, où le niveau de la mer est plus bas qu'aujourd'hui<ref>Catherine Dupont et al., Modèle:Opcit, Modèle:P.232.</ref>. Les occupants ont laissé là un important amas coquillier, qui a pratiquement disparu du fait de l'érosion et des fouilles<ref name="Giot Bretagne"/>. Ces hommes se nourrissaient d'huîtres, de palourdes, de coques, de bigorneaux, de berniques, et aussi de crabes, de poissons, de coquilles Saint-Jacques, de peignes et de couteaux. Ils étaient par ailleurs des chasseurs de sanglier et de cerf. On a trouvé des traces de foyers, d'outils et d'une structure d'habitation<ref>Jean-Laurent Monnier, in Pierre-Roland Giot, Jean-Laurent Monnier, Jean L'Helgouac'h, Préhistoire de la Bretagne, Ouest-France, 1998, Modèle:P.200 et 201.</ref>.
Bien plus tard, un tumulus comportant deux cairns superposés est érigé au sommet du promontoire granitique. Le cairn supérieur contient deux monuments mégalithiques :
- un dolmen du néolithique moyen, à couloir et à deux compartiments latéraux, où l'on a trouvé des ossements humains datés entre 4500 et 4090 avant notre ère<ref>GIF A 92372. Jean L'Helgouac'h, in Pierre-Roland Giot, Jean-Laurent Monnier, Jean L'Helgouac'h, Préhistoire de la Bretagne, Modèle:Opcit, Modèle:P.258.</ref> ;
- « une sorte de couloir-allée couverte<ref>Jean L'Helgouac'h, Modèle:Opcit, Modèle:P.258.</ref> » du néolithique final<ref name="Giot Bretagne"/>, qui prolonge sur le versant oriental le court couloir du dolmen.
-
Meule dormante (partie fixe) et molette trouvées sur le site de La Torche (Musée de la préhistoire finistérienne de Penmarc'h).
Écrêté, le tumulus laisse aujourd'hui apparaître les deux monuments.
Révolution française
Le Modèle:Date- la frégate française Volontaire et les corvettes l' Espion et l' Alerte furent attaquées par une escadre de six bateaux anglais. La Volontaire parvint à s'échouer volontairement près de la Pointe de la Torche et son épave a été retrouvée en 2020 dans la baie de Pors Carn près de Penmarc'h ; l' Alerte et l' Espion s'échouèrent sur le récif de la Gamelle au sud du port d'Audierne ; l' Espion parvint à se déséchouer<ref>Par la suite l' Espion fut capturée le Modèle:Date- par la frégate anglaise HMS Lively à environ 13 lieues au large d'Ouessant. HMS Lively était sous le commandement du capitaine George Burlton. Elle redevint une corvette anglaise sous le nom HMS Spy ; voir https://threedecks.org/index.php?display_type=show_ship&id=19607.</ref> ; par contre l' Alerte n'y parvint pas et son épave gît près du récif de la Gamelle. Modèle:Article détaillé
Le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle
La Pointe de la Torche a toujours nourri l'imagination des hommes et des récits fantasmés dont la réalité historique est douteuse, notamment à propos de l'existence de naufrageurs ; par exemple en 1892, un auteur inconnu signant sous le pseudonyme de Paracelse écrit : Modèle:Citation bloc
Les naufrages
Les environs de la Pointe de la Torche ont connu des naufrages. Par exemple le Modèle:Date- le cargo charbonnier P. L. M. 9<ref>Modèle:Lien web.</ref>, immatriculé au Havre, un vapeur de Modèle:Nobr tonneaux, venant de Saint-Nazaire, talonne les roches de Basse Pennoza à deux milles au sud-est du Guilvinec ; le capitaine tente en vain de gagner l'anse de Pors Carn, mais son navire coule en face de la Pointe de la Torche le Modèle:Date- ; l'équipage fut sain et sauf<ref>Bruno Jonin et Paul Marc, "Mémoires englouties. Plongées. Histoires sur les épaves du Finistère.", ASEB éditions, 1995, Modèle:Isbn</ref>.
La Seconde Guerre mondiale
Au cours de la Seconde Guerre mondiale, les Allemands construisent là des blockhaus, endommageant le dolmen<ref name="Giot Bretagne"/>. L'un des blockaus est, jusque dans les années 1980, un refuge de SDF. Il est aujourd'hui transformé en poste de secours.
La presqu'île est classée monument historique par arrêté du Modèle:Date<ref>Base Mérimée.</ref>.
Les épaves en mer
De nombreux navires, au fil des siècles, ont sombré dans le voisinage de la Pointe de la Torche. Parmi eux La Calliope, un trois-mâts corvette de Modèle:Unité de long et Modèle:Unité de largeur, disposant de Modèle:Nobr (Modèle:Nobr de huit livres et Modèle:Nobr de quatre livres), construite à Honfleur en 1791, montée par un équipage d’environ Modèle:Nobr, qui escortait un convoi de Modèle:Nobr français, est attaqué le Modèle:Date- au large de Penmarc’h par des frégates anglaises et, après huit heures de bataille, son capitaine, le lieutenant Deshayes, doit se résoudre à ordonner à l’équipage l’évacuation du navire après y avoir mis le feu. L’épave, découverte vers 1980, gît à sept mètres de profondeur devant la Pointe de la Torche, à proximité de celle du V720, un chalutier armé par les Allemands et coulé en 1944 par des avions britanniques et canadiens<ref>David Cormier, « La Calliope sort des sables », Le Télégramme, 16 septembre 2014 et 5 septembre 2014.</ref>.
L'épave du Volontaire a été retrouvée en 2020 et identifiée officiellement en 2021 dans la baie de Pors Carnau sud de la Pointe de la Torche<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Loisirs
La Torche est un haut lieu très visité permettant des activités de sports de glisse et de voile, notamment le surf, la planche à voile, le kitesurf, le wave-ski, le bodyboard et le char à voile sur la plage plate et immense . Il s'y pratique aussi la pêche au bar et aux poissons plats (sole, turbot, etc.).
Pendant longtemps (années 1980-90), le spot de la Torche a été mondialement connu pour la pratique de la planche à voile, accueillant notamment la coupe du monde de funboard en 1986<ref>Modèle:Article</ref>. Depuis les années 2000, les windsurfers laissent de plus en plus place aux surfeurs, tels que Thomas Joncour, vice champion d'Europe, Ian Fontaine, Modèle:4e au championnat mondial Junior<ref>Modèle:Article</ref>,<ref>Modèle:Article</ref> ou encore Gaspard Larsonneur.
Ornithologie
La pointe de la Torche abrite en été une colonie nicheuse de guêpiers d'Europe, la seule de Bretagne.
-
Plage et dunes de la torche.
-
Rocher dit « le Veilleur ».
-
« Le Veilleur », un jour de tempête.
Notes et références
<references />
Voir aussi
Bibliographie
- Paul du Chatellier, « Exploration des tumuli de Run Aour et de la Torche en Plomeur (Finistère) et du kjøkkenmødding de la Torche », Extrait des mémoires de la Société d'émulation des Côtes-du-Nord, Saint-Brieuc, 1881, Modèle:P.175-183 (en ligne).
- Charles Bénard Le Pontois, Pierre Favret, Georges A. L. Boisselier, Importance archéologique de la presqu'île de la Torche, Penmarc'h, Finistère, Quimper, Jaouen, 1919 ; tiré à part du Bulletin de la Société archéologique du Finistère, 1919, Modèle:P.172-192 (en ligne).
- Pierre-Roland Giot, « Le tumulus mégalithique de Beg an Dorchenn en Plomeur (Finistère) », Gallia, Modèle:T.V, 1947, Modèle:P.167-170 (en ligne).
- Olivier Kayser, « L'épipaléolithique et le mésolithique en Bretagne », in Jean-Pierre Mohen (dir.), Le Temps de la préhistoire, Paris, Dijon, Société Préhistorique Française, Archéologia, 1989, Modèle:T.I, Modèle:P.350-352.
- Catherine Dupont et al., « Beg-an-Dorchenn : une fenêtre ouverte sur l’exploitation du littoral par les peuples mésolithiques du sixième millénaire dans l’ouest de la France », Bulletin de la Société préhistorique française, no 2, Modèle:T.107, août 2010, Modèle:P.227-290 (en ligne).