Sabéisme

{{#ifeq:||Un article de Ziki, l'encyclopédie libre.|Une page de Ziki, l'encyclopédie libre.}}

Modèle:Confusion

Le sabéisme est un courant religieux judéo-chrétien mal connu, attesté de façon indirecte pour la première fois dans le Coran, où les sabéens (en arabe : صابئة) sont mentionnés à trois reprises, avec les deux autres « religions du Livre », dans des formules telles que « les Juifs, les sabéens, et les nazaréens ». On trouve le nom de sabéens aussi dans les hadîths, où ils ne sont rien d'autre que convertis à l'islam<ref name="Sahih Bukhari">cf. Sahih Bukhari, Livre 7, Hadith 340, Livre 59, Hadith 628, livre 89, hadith 299, etc.</ref>, alors que leur identité dans la littérature islamique plus tardive (Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle) devient un sujet de discussion et d'enquête.

Description

Ils semblent être un groupe religieux baptiste, monothéiste, antérieur à la conquête musulmane du Proche-Orient. Ils font l'objet de recherches récentes, en particulier pour éclairer les rapports de l'islam avec les sectes judéo-chrétiennes araméennes et syriaques au début de son existence, mais aussi pour éclaircir la naissance des mouvements de Jésus de Nazareth (les Nazôréens ou Nazaréens) et de Jean le Baptiste.

Les sources arabes classiques comprennent le Kitab-al-Fihrist d'Ibn al-Nadim<ref>« Le Kitab-al-Fihrist (le Catalogue des sciences, appelé aussi Fihrist al-'Ulum) d'Ibn al-Nadim, l'auteur arabe de la fin du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, contient une notice hérésiologique sur le Manichéisme. Nous y apprenons des informations précieuses sur le milieu d'origine de Mani et de ses parents dans la ville de Mésène (proche de Ctésiphon). » Il y parle aussi des mughtasila. (cf. Simon Claude Mimouni, op. cit., Modèle:P.204.)</ref> (m. en 987), qui mentionne les Mogtasilah (Mughtasila ou « ceux qui se lavent (sous la forme d'ablutions) »), ce qui correspond au mot grec baptistai (baptistes)<ref name="gf">Voir G. Flügel, Mani, seine Lehre und seine Schriften, Leipzig, 1862, Modèle:Pp.328, 340, 341.</ref>,<ref name="Mimouni204">Simon Claude Mimouni, Les chrétiens d'origine juive dans l'antiquité, Ed. Albin Michel, Paris, 2004, Modèle:P.204.</ref>, une « secte » de Sabéens, à Mésène dans le sud de la Mésopotamie qui indique que El-Hasaih (Elkasaï) était leur fondateur<ref name="Chwolsohn">Daniel Chwolsohn, Die Sabier, 1856, I, 112; II, 543, cité par Salmon.</ref>. La grande majorité des universitaires conviennent que cette « secte » est probablement l'énigmatique Sobiai, située « chez les Parthes », à qui Elkasaï a prêché. Leur existence serait alors antérieure au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle. Les Sabéens semblent avoir gravité autour des communautés Elkasaïtes pro-juives, dont est issu le prophète elkasaïte Mani<ref name="Chwolsohn"/>,<ref name="Mimouni205">Simon Claude Mimouni, Les chrétiens d'origine juive dans l'antiquité, Ed. Albin Michel, Paris, 2004, Modèle:P.205.</ref>. Les informations rapportées par Ibn al-Nadim sont compatibles et confirment celles de la Vita Mani<ref name="Mimouni204"/>.

Comme de nombreux Sabéens se trouvaient à Harran autour du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle et que plusieurs auteurs en ont parlé, les orientalistes ont longtemps cru que ces descriptions des Sabéens de Harran, s'appliquaient aux Sabéens pré-islamiques mentionnés dans le Coran. Toutefois, beaucoup d'auteurs musulmans du milieu du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle ont donné d'autres descriptions des Sabéens. Ils ont écrit que les Sabéens vivaient autour de Sawad (près de Sana'a au Yémen) et en Irak à Kutha (près de Babylone), dans la Characène, dans la ville de Mésène (proche de Ctésiphon) et à Mossoul. Ils « se lavaient avec de l'eau », avaient les « cheveux longs », et portaient des « blouses blanches ». Ils étaient monothéistes, avaient une littérature religieuse (le Zabur) et reconnaissaient les prophètes. Selon les auteurs musulmans, les Sabéens suivaient « le quatrième livre » de la tradition abrahamique, « le Zabur », une version du livre des Psaumes (Bible). La plupart de ce qui est connu des Sabéens de cette époque provient du livre L'Agriculture nabatéenne de Ibn Wahshiyah ({{#switch: e

 | e | er | = 
   {{#switch: e
 | e | er | = 
   Modèle:S mini{{#ifeq: et|-| – | et }}Modèle:S mini siècles
 | 
   Modèle:S mini{{#ifeq: e|-| – | e }}Modèle:S mini siècleX

}}

 | 
   {{#switch: et
 | e | er | = 
   Modèle:S mini{{#ifeq: e|-| – | e }}Modèle:S mini siècle
 | 
   Modèle:S mini{{#ifeq: et|-| – | et }}Modèle:S mini siècles

}}

}}) et de sa traduction par Moïse Maïmonide. Leur théologie ressemblait à celle du judaïsme et du christianisme et contrairement aux Sabéens de Harran, ils n'étaient pas Mages. Cela conduit en général à distinguer les Sabéens, des « pseudo-Sabéens de Harran ».

La quasi-totalité des groupes sabéens ont aujourd'hui disparu. Un mouvement baptiste judéo-chrétien situé au Sud de l'Irak et en Iran, pourrait en être les derniers représentants : il est désigné sous le nom de Sabéen par la population environnante, mais préfère se nommer mouvement Mandéen ou « Nasaréen »<ref name="Mimouni228229">Simon Claude Mimouni, Les Chrétiens d'origine juive dans l'Antiquité, Paris, Albin Michel, Modèle:Pp.228,229.</ref>,<ref name="André Paul">André Paul, Les mouvements baptistes</ref>.

Étymologie

Il y a eu beaucoup de spéculations sur les origines de l'endonyme religieux désignant cette pratique. Modèle:Lien (1963)<ref>Modèle:Lien, The Sabian Mysteries. The planet cult of ancient Harran, Vanished Civilizations, ed. by E. Bacon, Londres, 1963</ref> a fait valoir que le terme Sābi'ūn dérive de la racine syriaque « s-b-' » (sba), se référant à la conversion par la submersion<ref>The city of the Moon god: religious traditions of Harran Modèle:P.112 Tamara M. Green - 1992 « Segal was inclined to believe that the root of the word Sabian was Syriac. Rejecting the notion that it means baptizer… Even if the etymology proposed by Segal is correct, nevertheless the question of how Muhammad learned about these… »</ref>. Cette étymologie est en général acceptée<ref>Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales, étymologie de Sabéen</ref>.

Une interprétation traditionnelle indique toutefois que cette racine renverrait à des prosélytes, des « judaïsants ». Selon ces érudits islamiques, le mot (Sabian) Sābi'ūna est dérivé du verbe saba’a, qui se réfère à l'action de quitter une religion et entrer dans une autre<ref name="scholars">He is asking about the Sabians: who were they and what were their beliefs?, Islam Q&A, consulté le 23 avril 2006</ref>.

Confusion avec les habitants de Saba

Modèle:Article détaillé Les adeptes du groupe religieux antique des Sabéens ne doivent pas être confondus avec les habitants du royaume de Saba et donc les Sabéens, habitants du Yémen et de l'Éthiopie. Le mot qui désigne l'habitant de Saba n'a pas de rapport étymologique, étant écrit avec la lettre arabe initiale Sin (س), alors que l'adepte de la « secte » s'écrit avec la lettre initiale Sad (ص).

Alors qu'existait déjà la confusion entre les pseudo-Sabéens de Harran et les Sabéens antiques, une faute de Marmaduke Pickthall (1875 – 1936) dans sa traduction du Coran en Anglais (Modèle:Lien), semble avoir contribué à compliquer le problème. Celui-ci a confondu les mots anglais Sabaeans et Sabians. Le mot « Sabaeans » désigne les habitants de l'ancienne Saba et correspond au mot arabe qui commence par la lettre Sin. Les Sabéens dont parle le Coran s'écrivent avec la lettre initiale "Sad".

Au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, il semble qu'à Saba, seule la tribu Ansâr pratiquait le sabéisme coranique. En revanche, à la même époque ou juste après, les auteurs musulmans mentionnent l'existence de Sabéens autour de Sawad (près de Sana'a au Yémen) qui doivent correspondre aux Sabéens coraniques. Mais ils parlent aussi de Sabéens, dans ce qui correspond aujourd'hui à l'Irak, à Kutha (au sud de Ctésiphon et Séleucie), à Koufa (un peu plus au sud), dans la Characène, dans la ville de Mésène (ancienne Charax Spasinou sur le Chatt-el-Arab) et à Mossoul (actuel Kurdistan irakien), toutes villes d'Irak situées au bord du Tigre ou de l'Euphrate.

Dans les sources islamiques anciennes

Le Coran cite brièvement les sabéens à trois reprises<ref>Coran, versets 2:62 ; 5:69 ; 22:17 qui mentionnent « les Juifs, les sabéens, et les chrétiens », cf. Bernard Lewis, op. cit.</ref> et les hadîths fournissent de plus amples détails qui permettent de savoir qu'ils étaient aussi des « Gens du Livre ». Les sabéens existaient avant Mahomet et ceux d'Arabie se seraient placés sous la loi islamique vers 639 (sous le calife Omar), sept ans après la mort du prophète de l'islam. Il est donc logique que dans les hadîths, ils soient présentés comme convertis à l'islam<ref name="Sahih Bukhari"/>, alors qu'ils ne le sont pas encore lorsque Mahomet s'exprime. La conversion de 639 ne peut concerner que les sabéens d'Arabie et de Nabathée<ref group="N">En 639, la Nabathée vient à peine d'être conquise. En 637 Abû Ubayda prend Baysan (ancienne Scythopolis), Tibériade et Fahil (ancienne Pella). L'empereur byzantin se replia à Antioche. Damas avait été conquise, après un long siège, en janvier ou septembre 635 (cf. Tabari, ibidem Modèle:P.. Tabari hésite entre les deux dates, mais semble préférer la seconde). Ces conquêtes indiquent la situation vers 639. À cette date, cette conversion ne peut aucunement concerner les sabéens de l'espace Perse et du Nord de la Syrie.</ref>.

Les Sabéens partageaient avec Mahomet, la pratique d'aller dans des grottes pour s'y recueillir, dans leur quête pour le Tawhid Hunafa', qu'ils appelaient « La ilaha ila Allah ». Selon la tradition, c'est dans une grotte que le prophète de l'islam a reçu sa révélation. Des sources contemporaines de Mahomet indiquent que lui et ses premiers disciples ont souvent été qualifiés de Sabéens<ref group="N" name="Rabi’ah ‘ibn ‘Ubbad">Rabiah Ibn Ubbad (who lived at the same time as Mohammed) wrote: "I saw the prophet when I was a pagan. He was saying to the people, ‘if you want to save yourselves, accept that there is no God but Allāh’ At this moment I noticed a man behind him saying ‘he is a sabi.’ When I asked somebody who he was he told me he was ‘Abu Lahab, his uncle."</ref>,<ref group="N" name="‘Abd al-Rahman ‘ibn ‘Zayd3">‘Abd al-Rahman ‘ibn ‘Zayd (d.798 AD) wrote: "The polytheists used to say of the prophet and his companions ‘these are the Sabians’ comparing them to them, because the Sabians who live Jaziartal-Mawsil (today known as Iraq) would say ‘La ilaha ila Allah’."</ref>,<ref group="N" name="‘Ata ‘ibn Abi Rabah">Both Ibn Jurayi (d. 767) and Ata Ibn Abi Rabah (d.732) wrote: "I saw the prophet when I was a pagan. He was saying to the people, ‘If you want to save yourselves, accept that there is no God but Allāh.’ At this moment I noticed a man behind him saying ‘He is a sabi.’ When I asked somebody who he was he told me he was ‘Abu Lahab, his uncle' Of the relationship between the Sabians who lived in Sawad (in Iraq) and Muhammad it is mentioned that the polytheists of Mecca were heard to say of Muhammad "he has become a Sabian."</ref>,<ref group="N" name="‘Ibn Jurayi">Ibn Jurayi (who lived in the Modèle:8th century) also wrote: The Sabians are in Sawad and are between the Magians, Christians, or Jews. He also wrote that the polytheists said of Mohammed: “He is a Sabian”.</ref>,<ref group="N" name="‘Abd al-Rahman ‘ibn Zayd2">Abd al-Rahman Ibn Zayd (d798 AD) wrote: "The prophet and his companions are referred to as 'these are the Sabians' comparing Mohammed to the Sabians."</ref>. Ils semblent souvent considérés comme ayant été Sabéens.

Selon les auteurs musulmans, les sabéens suivaient le quatrième livre de la tradition abrahamique, « le Zabur », qui d'après le Coran, a été donné au roi David, prophète de l'ancien Israël. Le Zabur est identifié par de nombreux érudits modernes comme une version du livre des Psaumes (Bible). Les Psaumes sont traditionnellement attribués au roi David (Modèle:Lien siècle av JCModèle:Vérification siècle). Les Manuscrits de la mer Morte montrent de nouveaux psaumes, rédigées plus tard, mais ce sont des apocryphes que les rabbins, et les chrétiens, n'évoquent jamais. Le mouvement « Yahad » qui tient une grande place dans une centaine de ces manuscrits retrouvés dans des grottes près de Qumrân et qui sont probablement les Esséniens, ou l'une des quatre tendances d'Esséniens, accordait lui aussi une grande importance aux psaumes attribués à David<ref>cf. André Paul, La Bible avant la Bible, Cerf, Paris, 2005, Modèle:P.121-126.</ref>,<ref group="N">Parmi les Manuscrits de la mer Morte, « on a retrouvé les restes de trente-sept rouleaux que l'on dit « de Psaumes ». Ils comprennent, parfois en nombre, des psaumes bibliques accompagnés de textes poétiques divers […] Il n'est pas certain que pour l'heure, à l'époque de Jésus disons, on fût en présence de psautiers dans le sens acquis du terme. » Modèle:Cf. André Paul, Qumrân et les Esséniens. L'éclatement d'un dogme, Paris, Cert, 2008, Modèle:P.44.</ref>.

Modèle:Citation<ref name="Blanchetière_240">François Blanchetière, Enquête sur les racines juives du mouvement chrétien, Modèle:P..</ref>.

Au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle

Au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, Abd al-Rahman Ibn Zayd (m. 798) écrit que les sābi'ūn « vivaient à proximité de Mossoul (Jazirat al-Mawsil) et croyaient en un Dieu unique. » Il a également fait remarquer que : «les sābi'ūn ne croient pas au prophète et messager Mahomet, mais que les polythéistes étaient connus pour dire du Prophète et de ses compagnons « ce sont des sabéens (Sabi) », ce qui montre qu'à leurs yeux, il n'y avait pas beaucoup de différence<ref group="N" name="‘Abd al-Rahman ‘ibn Zayd">‘Abd al-Rahman ‘ibn Zayd (d. 798 AD) wrote: "The Sābi'ūn say that their religion is a religion to itself and they live near Mosul (jazirat al-mawsil) and believe in only one God." He also wrote that they have: "… no cult though their main belief is “La ilaha il Allah”." He also remarked that: "the Sābi'ūn did not believe in the Prophet Mohammed (in the same way as his followers did), yet the polytheists were known to say of the Prophets and his companions “these are the Sabians” comparing them to them."</ref>,<ref group="N" name="Wahb ‘ibn Munabbih"> Wahb Ibn Munabbih (d 728-732 AD), who was originally from Iran, wrote: "The Sabians believe 'La ilaha il Allāh' but they do not have canonical law." </ref>. À la même époque, Abû Hanîfa, le fondateur de l'école de jurisprudence hanafi (m. 767), parlant des sabéens de Koufa dit qu'ils « lisaient le Zabur et se situaient entre le judaïsme et le christianisme »<ref group="N" name="‘Abu Hanifah">Abu Hanifah (d.767 AD) who is the founder of the Hanafite school of Islamic Law wrote: "The Sabians read Zaboor and are between Judaism and Christianity."</ref>. La majorité des auteurs de cette époque utilisent la même formule pour les situer<ref group="N" name="‘Awza’">‘Awza’ (d.773 AD) a representative of the ancient Syrian school of religious studies wrote: "The Sabians are between Judaism and Christianity."</ref>,<ref group="N" name="Malik ‘ibn ‘Anas">Malik ‘ibn ‘Anas (d795) wrote: "The Sabians are between Judaism and Christianity…."</ref>,<ref group="N" name="‘Ahmad ‘ibn Hanbal"> Ahmad Ibn Hanbal (d. 855 AD) the Imam of Baghdad wrote: "The Sabians are a sect of Christianity or Judaism."</ref>, toutefois, d'autres auteurs les situent entre le judaïsme et le magisme, mais sans que l'on puisse localiser les sabéens dont ils parlent<ref group="N" name="‘Ibn Abi Nujayh">‘Ibn Abi Nujayh (d. 749) wrote: "The Sabians were between Judaism and Magianism."</ref>,<ref group="N" name="Suddi">Suddi (d. 745) also wrote: "The Sabian religion is between Judaism and Magianism."</ref>,<ref group="N" name="Mujahid ‘ibn Jarir">Mujahid ‘ibn Jarir (d 722) wrote: "The Sabians have no distinctive religion but is somewhere between Judaism and Magianism."</ref>, ou même savoir s'ils connaissent directement des Sabéens, ou s'ils sont seulement en train de discuter de jurisprudence à partir de leurs connaissances livresques.

Au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle

Au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, Ash-Shâfi'î essaye d'identifier leurs croyances, pour savoir si « la djizîa, l'impôt taxant les non-musulmans s'ils n'appartenaient pas aux « Gens du Livre », doit leur être appliquée ». Il cherche à savoir s'ils sont différents, ou non, des chrétiens sur des questions fondamentales. Dans un autre écrit, il indique : « Ils sont une sorte de chrétiens ».

La plupart de ce qui est connu au sujet des sabéens vient du livre « L'Agriculture nabatéenne » de Ibn Wahshiyah ({{#switch: e

 | e | er | = 
   {{#switch: e
 | e | er | = 
   Modèle:S mini{{#ifeq: et|-| – | et }}Modèle:S mini siècles
 | 
   Modèle:S mini{{#ifeq: e|-| – | e }}Modèle:S mini siècleX

}}

 | 
   {{#switch: et
 | e | er | = 
   Modèle:S mini{{#ifeq: e|-| – | e }}Modèle:S mini siècle
 | 
   Modèle:S mini{{#ifeq: et|-| – | et }}Modèle:S mini siècles

}}

}}) et de sa traduction par Moïse Maïmonide.

Au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle

Les autres sources arabes classiques comprennent le Kitab-al-Fihrist d'Ibn al-Nadim (m. en 987), qui mentionne les Mogtasilah (Mughtasila « ceux qui se lavent » ou « ceux qui font des ablutions »<ref name="gf" />,<ref name="Mimouni204" />), une « secte » de Sabéens dans le sud de la Mésopotamie qui raconte que El-Hasaih (Elkasaï) était leur fondateur<ref>Daniel Chwolson, Die Sabier, 1856, I, 112; II, 543, cited by Salmon.</ref>. La grande majorité des universitaires conviennent que cette « secte » est probablement l'énigmatique Sobiai, située « chez les Parthes », à qui Elkasaï a prêché. Dans le livre d'Ibn al-Nadim, qui est une véritable encyclopédie sur la culture islamique, on peut lire trois passages sur la communauté de baptistes (désignée par le mot arabe mughtasila) de Mésène<ref name="Mimouni205"/>. Selon Daniel Chwolson (1856), ces Sabéens semblent avoir gravité autour de l'original pro-juif Hanputa (Elkasaïtes) d'Elkasaï à partir de laquelle le prophète elkasaïto-judaïque Mani fait sécession. Par conséquent, ils sont identifiés aux « Sampséens » pro-Torah, mais aussi avec moins de précision aux mandéens anti-Torah. Ils sont mentionnés par Khalil ibn Ahmad (m. en 786) comme croyant qu'ils « appartenaient » au prophète Noé<ref group="N" name="Khalil ‘ibn Ahmad">Khalil Ibn Ahmad (d. 786-787 AD), who was in Basra before his death, wrote: “The Sabians believe they belong to the prophet Noah, they read Zaboor (le Zabur), and their religion looks like Christianity.” He also states that "they worship the angels."</ref>.

Originaire de Kaskar en Mésène, l'évêque nestorien Théodore bar Konaï consacre une notice à « l'hérésie des Dosthéens qu'enseigna Ado mendiant », groupe baptiste encore dynamique à son époque. Il indique qu'en Mésopotamie, le mouvement de Ado est appelé Mandéens et Maskinéens<ref>Christelle Jullien, Florence Jullien, Aux origines de l'Église de Perse: les Actes de Mār Māri, éd. Peeters, 2003, Louvain, Modèle:P.30.</ref>. Plus tard, au XIVe, L' historien arabe Ibn Khaldun écrivit dans al-Muqaddima (IV, VI) : "Jérusalem est la 'Mosquée éloignée'. À l'origine, au temps des Sabéens, le site était occupé par un temple de Vénus. Les Sabéens y faisaient une offrande d'huile, qu'ils répandaient sur le Rocher qui se trouve à l'intérieur. Plus tard, ce temple fut détruit… Les Sabéens qui ont bâti le temple de Venus étaient contemporains d'Abraham."

Sabéens, mughtasila et elkasaïtes

Les indications d'Ibn al-Nadim permettent d'identifier assez clairement que le groupe de Sabéens dont il parle est celui que les hérésiologues chrétiens appellent les Elkasaïtes, du nom de son fondateur Elkasaï. Ce qui ressort aussi des textes manichéens. Selon Simon Claude Mimouni, les Elkasaïtes Modèle:Citation<ref name="Mimouni213">Simon Claude Mimouni, Les Chrétiens d'origine juive dans l'Antiquité, Ed. Albin Michel, Paris, 2004, Modèle:P..</ref>. Modèle:Article détaillé

Cette communauté de baptistes, habitant Mésène, semble bien être la même que celle à laquelle Elkasaï a prêché son « nouveau baptême de rémission des péchés » dès l'an 100 (la troisième année du règne de Trajan). Une communauté d'où sortira ensuite aussi le prophète Mani. Cela semble montrer que cette communauté de baptistes de Mésène (appelée à l'époque Charax Spasinou) existait depuis au moins la fin du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle.

Vers 100, Elkasaï (« force cachée ») a créé à Mésène un nouveau mouvement religieux, qui portait probablement le nom de Sampséen<ref name="Mimouni212"/>, à partir d'un groupe juif déjà existant, qui se caractérisait essentiellement par des pratiques baptistes, qui pourrait être celui des « osséens »<ref>L'appellation de ce groupe varie selon les manuscrits et son identification est incertaine : certains y voient la survivance de communautés esséniennes après la restructuration pharisienne du judaïsme après la destruction du Temple de 70 ; cf. Modèle:Ouvrage</ref> et aurait été « établi vers la fin du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle en Syrie sous domination parthe »<ref name="Mimouni212"/>. Il est fort possible qu'Elkasaï, avant de fonder son propre groupe, ait été un judéo-chrétien ébionite<ref name="Mimouni212">Simon Claude Mimouni, Les chrétiens d'origine juive dans l'Antiquité, Ed. Albin Michel, Paris, 2004, Modèle:P.212</ref>, ou Nazôréen — ces deux appellations pouvant désigner le même groupe — mais se rattachant à la Syrie de l'Est<ref name="L'Église des premiers temps: des… - Jean Daniélou - Google Livres">Jean Danielou, L'Église des premiers temps: des origines à la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, Ed. du Seuil, Paris, 1985, Modèle:P.68, extrait en ligne.</ref>, c'est-à-dire à l'Osroène et l'Adiabène, régions de langue araméenne situées à l'Est de l'Euphrate.

Origine des pseudo-Sabéens d'Harran

Ernest Renan dans sa Vie de Jésus introduit l'hypothèse d'une influence éloignée de l'Inde. Des moines bouddhistes seraient parvenus jusqu'à Babylone et en Syrie. Boudasp (Bodhisattva), le fondateur du sabisme, serait réputé originaire de l'Inde.

Dans son Précis de la géographie universelle (Paris 1847), Malte-Brun précise que le sabéisme tient un rang plus élevé que le polythéisme et consiste dans l’adoration des corps célestes, du Soleil, de la Lune et des étoiles, soit séparément, soit tous ensemble. Et Malte Brun d'ajouter : « Ce système très ancien, répandu sur toute l’étendue du globe, même au Pérou, s’est mêlé avec toutes les autres religions ; mais il n’existe plus sans mélange que chez quelques tribus isolées. Son nom vient des Sabéens ou Sabiens, ancien peuple de l’Arabie. » Certains estiment que cette religion aurait fait des emprunts au platonisme qu'elle aurait transmis à l'Islam<ref>Laboratoire d’Études sur les Monothéismes UMR 8584</ref>. Sarakhsi écrivit un ouvrage sur eux<ref>Les livres hermétiques</ref>.

Les Mandéens, Sabéens d’Iran et d’Irak

Modèle:Article détaillé

Fichier:Yarden 034PAN2.JPG
La rivière du Jourdain où l'Evangile selon Jean et certains hadiths racontent que Jésus y rencontra Jean-Baptiste fils de Zacharie (Yahya ibn Zakariya)<ref>"Yahya ben Zakariyya", Encyclopædia of Islam.</ref>.

Les mandéens d'Irak sont désignés sous le nom de sabéens, Sabiens ou sabaya صابئة (« baptistes »), par la population environnante. Ce nom souligne l’importance prise dans cette « secte » par les rites du baptême. C’est aussi de cette troisième appellation que les auteurs musulmans se servent de préférence, alors que les membres de cette « secte » se désignent sous les noms de nasaréens ou mandéens et affirment qu'ils trouvent leur origine à Jérusalem, d'où leurs lointains ancêtres se seraient enfuis. Selon leurs traditions, leur communauté se serait formée autour de Jean Baptiste, qu'ils reconnaissent comme seul prophète et considèrent Jésus-Christ, puis Mahomet, comme des usurpateurs. Ils pourraient être issus du mouvement de Jean Baptiste et de ceux qui ne se sont pas ralliés à Jésus. Leur départ de Judée pourrait résulter de la destruction de Jérusalem par les Romains en 135, après la défaite de la Révolte de Bar Kokhba. Toutefois, si André Paul estime « qu'ils avaient des liens idéologiques avec les mouvements évoluant en marge du judaïsme de Palestine, en Transjordanie exactement »<ref name="APaul_les_mouvements_baptistes">André Paul, Les mouvements baptistes, 2005, sur http://www.clio.fr</ref>. Cela ne « peut nous mener [que] jusqu'au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle chrétien, mais guère plus haut »<ref name="APaul_les_mouvements_baptistes"/>. Il estime donc « très improbable », la tradition mandéenne qui fait remonter leur existence à Jean le Baptiste (mort vers 35). Toutefois, nombre d'autres spécialistes ne sont pas aussi catégoriques.

Cette religion a pour obligation de vivre auprès des fleuves pour pouvoir baptiser les fidèles. Ce serait en partie à cause de cette particularité qu'elle est restée confidentielle, et qu'elle ne subsiste que dans quelques régions d'Iran et d'Irak.

La « secte » mandéenne a été révélée en 1652 par un missionnaire carme, qui décrivait ses membres sous le nom de «chrétiens de saint Jean»<ref name="EU_Mandéisme">Encyclopædia Universalis, Article « Mandéisme ».</ref>. Ce terme est aussi utilisé préalablement dans un rapport daté de 1555 écrit par les moines portugais d'Ormuz. C'est une religion gnostique et baptiste. Le terme mandéen a un rapport avec la gnose (manda, en araméen). Les Mandéens sont nommés Mandaiuta en mandéen (un dialecte de l'araméen), et en arabe Mandā'iyya مندائية. D’après l’étymologie, les « mandéens » (mandaya) seraient les hommes de la connaissance (manda), mais ils se désignent eux-mêmes d’un autre nom, celui de « nasoraia » (« nasoréens »)<ref name="EU_Mandéisme"/>. D'après André Paul : « la secte gnostique des mandéens, dans ses Écritures rédigées dans un dialecte araméen oriental, se nommait indistinctement mandayya ou nasôrayya »<ref name="A_Paul_EU_Nazaréens" />.

Fichier:Shat Al-Arab-Basra.jpg
Le Chatt-el-Arab où vivaient jusqu'en 2003, l'essentiel des Mandéens et où Elkasaï puis Mani ont fondé leur première communauté. Comme tous les cours d'eau qui servent à leurs rites baptismaux, les Mandéens l'appellent Jourdain.

André Paul et Simon Claude Mimouni estiment que les Mandéens sont membres du seul courant vraiment baptiste qui a persisté jusqu'à nos jours<ref name="André Paul" />. Tous deux mentionnent la possibilité que ce courant soit un héritier du mouvement Elkasaïte<ref name="Mimouni228_229">Simon Claude Mimouni, Les Chrétiens d'origine juive dans l'Antiquité, Paris, Albin Michel, Modèle:P.228,229.</ref>,<ref name="André Paul"/>.

Ils ne semblent donc pas issus des nazôréens qui ont reconnu Jésus comme Messie, mais justement de ceux qui ont refusé cette reconnaissance. Les spécialistes de l'analyse des premiers textes chrétiens (évangiles et Nouveau Testament) détectent d'ailleurs dans ces textes le fait que tous les partisans de Jean le Baptiste ne se sont pas ralliés à Jésus/Îsâ. François Blanchetière et André Paul font remarquer qu'Épiphane de Salamine parle de Nasaréens distincts des Nazôréens qui « existaient avant Jésus et n'ont pas (re)connu Jésus »<ref name="A_Paul_EU_Nazaréens">André Paul, Encyclopædia Universalis, Article « NAZARÉENS, religion »</ref>. Il est difficile de dire si la différence entre Nasôréens (nasôrayya) et le nom que nous connaissons depuis le grec nazoraios (Nazôréens) est significative.

Jusqu'au déclenchement de la guerre d'Irak (2003), l’immense majorité des Mandéens vivait en Iraq, particulièrement le long des cours inférieurs du Tigre et de l’Euphrate et près du Chatt-el-Arab, avec une minorité notable en Iran dans le Khouzistan. La plupart se sont depuis dispersés, en particulier en direction de l’Iran, mais aussi de la Syrie, de la Jordanie et de pays occidentaux. En 2007, il ne restait que 5 000 d'entre eux en Irak et ils sont menacés de disparition totale de ce pays<ref name="DEUTSCH">"Save the Gnostics" par Nathaniel Deutsch, 6 octobre 2007, The New York Times.</ref>. La plupart des 50 000 mandéens existant dans le monde sont extrêmement dispersés.

Notes et références

Modèle:Traduction/Référence

Notes

Modèle:Références

Références

Modèle:Références

Annexes

Bibliographie

  • Bock (baron de) Essai sur l’histoire du sabéisme, auquel on a joint un Catéchisme, qui contient les principaux dogmes de la religion des Druses, Metz, Lamort, Devilly & Belin, 1788
  • Sur les Sabéens du Coran : Welhausen, Reste arabischen Heidenthums. Berlin, 1897, Modèle:P. et suiv., Modèle:2e éd.
  • Sur les Pseudo-Sabéens de Harran : D. Chwolsohn, Die Ssabier und der Ssabismus, Saint-Pétersbourg, 1856, 2 vol. [1]
  • Dozy et de Gocje, "Mémoire… contenant de nouveaux documents pour l'étude de la religion des Harraniens" - (Actes du Modèle:6e Congrès international des orientalistes, Modèle:2e partie, section sémitique; Leyde, 1885).
  • Dussaud, Histoire et religion des Nosairis. Paris, 1900.
  • Tamara M. Green, The City of Moon God: Religious traditions of Harran. E. J. Brill, Leyde, 1992.
  • Guy MONNOT. "Abu Qurra et la pluralité des religions". Revue de l'Histoire des Religions, RHR 1/1991. Théodore Abu Qurrah (750-825) était un évêque melkite de Harran.. L'article de Guy Monnot contient une traduction des chapitres cités plus haut dans le texte de la notice.
  • Michel Tardieu, "Sâbiens coraniques et sâbiens de Harrân", Journal Asiatique, vol. 274, (1986) : 1-44.
  • Sarah Stroumsa, "Sabéens de Harran et Sabéens de Maïmonide" in: Maïmonide et les traditions scientifiques et philosophiques médiévales (arabe, hébreu, latin), Sous la direction de T. Lévy et R. Rashed, Peeters, Paris / Louvain (Coll. Ancient and Classical Sciences and Philosophy), 2002. Actes du Colloque Maïmonide, Paris, Institut du monde arabe, 1997.
  • Dominique Urvoy, "La tradition vivante de l'Antiquité dans la philosophie arabe", in: Hélène Guiraud, Musulmans et tradition classique: l'objet dans l'image ; historiographie, 2003, Presses universitaires du Mirail, Toulouse, Modèle:P..
  • Claire Lefort, Les Sabéens-Mandéens : premiers baptistes, derniers gnostiques, Éditions du Cygne, Paris, 2017.

Articles connexes

Liens externes

Modèle:Portail