Clotilde (épouse de Clovis Ier)

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Clotilde, Chrodichild ou Chrodechilde<ref group="Note">Écrite aussi Chrodichild, Chrodechilde, Chrodechildis, en latin Chrodigildis ; les formes médiévales du nom (Chlothilde, Clothilde, Clotilde), sont dérivées de ces noms originels.</ref>, née vers 474 ou 475<ref>selon le Larousse 2011 et également selon Christian Bouyer (Dictionnaire des Reines de France, 1992).</ref> peut-être à Vienne, Montmirey-Le-Chateau, Lyon ou Genève, morte autour de 545<ref>La date traditionnelle de 545 n'est pas certaine ; Stéphane Lebecq, Les Origines franques, page 45, indique 544 (son long veuvage de 511 à 544 ; M. Heinzelmann, "Gallische Prosopographie 260-527", dans Francia, 1982, page 584, indique 548, de façon apparemment mieux étayée.</ref> à Tours, est une princesse burgonde, devenue reine des Francs en épousant Clovis vers 492/493 ou 502. Cette sainte est vénérée en Orient comme en Occident.

La majorité des informations sur sa vie provient de Grégoire de Tours, qui écrit des passages hagiographiques à son propos.

Elle est canonisée vers 560 par le pape Pélage Ier <ref>Modèle:Lien web</ref>. L'Église orthodoxe et l'ancien Martyrologe romain la fêtent le 3 juin (Dies natalis), et l'Église catholique le 4 juin<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} St Clotilda, Catholic Encyclopedia.</ref>,<ref>Sainte Clotilde sur nominis.cef.fr.</ref>.

Biographie

Origine familiale

Clotilde est une princesse burgonde qui est la fille du roi burgonde Modèle:Noble, lui-même fils du roi Gondioc et frère de Gondebaud, Godegisile et Gondemar, et de Carétène (ou Agrippine)<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref name=":0">Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> avec qui il se partage le royaume des Burgondes<ref name=":0" />. Sa mère est inconnue, et si certaines sources la lient à Carétène, il semble que celle-ci est l'épouse de Gondebaud, son oncle<ref name=":0" />.

L'enfance et la jeunesse de Clotilde se déroulent à la cour burgonde sous les règnes de Gondioc, mort dans les années 470, puis de Modèle:Noble, mort vers 480, puis sous le règne conjoint des quatre fils de Gondioc. Deux d'entre eux, Gondemar et Modèle:Noble-, père de Clotilde, disparaissent durant les années 480, laissant la place à Gondebaud et Godegisile, seuls rois des Burgondes dans les années 490. Cette disparition de deux des frères est l'objet d'un certain nombre d'interrogations.

Mort de Chilpéric et mariage

Dans son Histoire des Francs, Grégoire de Tours donne une version tragique de la disparition de Modèle:Noble-. Selon lui, le père et la mère de Clotilde seraient exécutés par Gondebaud, son oncle, mais il ne précise pas pour quelles raisons, ni dans quelles circonstances<ref name=":0" />. Le récit, très court, du massacre est ensuite repris par le Liber historiæ Francorum, chronique du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, qui en augmente la portée tragique en introduisant deux fils de Chilpéric, décapités par l'oncle régicide<ref>Sur cette affaire, voir notamment Modèle:Ref-Rouche-Clovis.</ref>.

Cependant, les chercheurs remettent en question désormais cet assassinat renseigné dans l'ouvrage de Grégoire de Tours en y voyant une condamnation par l'évêque nicéen de l'arianisme de Gondebaud, qui aurait pu le pousser à accentuer les traits négatifs du récit, ou à plus vraisemblablement l'inventer complètement<ref name=":0" />,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Il est probable que Gondebaud soit lui-même nicéen, bien que Grégoire de Tours semble l'ignorer<ref name=":0" />.

Selon Grégoire de Tours, Clotilde et sa sœur Croma échappent au massacre. Chez Frédégaire, sa sœur se nomme Sedeleuba et non Croma<ref name=":1">Modèle:Article.</ref>. Croma est condamnée à l'exil selon Grégoire et le Liber historiæ Francorum, qui disent que Croma Modèle:Citation, ce qui est interprété comme le choix de la vie monastique par Frédégaire<ref name=":1" />. Pour Grégoire, Clotilde est aussi exilée, alors que chez Frédégaire, elle est laissée dans un statut indéterminé et dans le Liber historiæ Francorum, elle demeure à la cour de Gondebaud<ref name=":1" />.

Chez Grégoire, Clovis entend parler de Clotilde, la fait venir par ambassadeur et l'épouse dès qu'il la voit<ref name=":1" />. Dans le Liber historiæ Francorum et pour Frédégaire, Clotilde se trouve à la cour de Gondebaud où des ambassadeurs francs la remarquent et la signalent à Clovis, qui envoie son conseiller Aurélien pour la demander en mariage, avec des récits différents dans les deux ouvrages quant aux actions d'Aurélien, de Clotilde et de Gondebaud<ref name=":1" />.

Quoi qu'il en soit de la véracité de ces épisodes et de ces récits contradictoires, Clotilde reçoit vraisemblablement de sa jeunesse une éducation soignée et chrétienne, peut-être transmise par la reine chrétienne Carétène, que l'on pense épouse de Gondebaud<ref>Modèle:Chapitre.</ref>.

Les noces de Clotilde et de Clovis ont lieu sans doute à Soissons à une date incertaine (les historiens les ont datées vers 492-493 aux {{#switch: et

 | e | er | = 
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   Modèle:S mini-{{#ifeq: et|-| – | et }}Modèle:S mini- siècles

}} mais penchent plutôt vers 502 à présent)<ref name=":0" />,<ref name="REINES">Christian Bouyer, Dictionnaire des Reines de France, Librairie académique Perrin, 1992 Modèle:ISBN.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, la princesse devenant sa seconde épouse. La rencontre a eu lieu à Villery (Villariacum) à quinze kilomètres au sud de Troyes, sur la voie romaine<ref>Modèle:Article.</ref>. Il s'agit très probablement d'un mariage politique, pour rapprocher le royaume des Francs et le royaume des Burgondes<ref name=":0" />, s'il s'agit de 492-493, la volonté était peut-être de signer une alliance, s'il s'agit de 502, cela pourrait faire suite aux traités de paix signés après la guerre de 500 opposant les Francs et les Burgondes, puisqu'il est habituel entre les royaumes germaniques de signer des paix par des mariages royaux<ref name=":0" />,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Cela pourrait, de surcroît, expliquer le récit de Grégoire de Tours, qui mentionne l'envoi d'ambassadeurs à la cour burgonde, qui auraient été envoyés principalement pour signer la paix avant de revenir avec un mariage royal pour sceller la paix<ref name=":0" />.

Reine des Francs

Fichier:Sable-sur-Sarthe - ND sgw 05.jpg
Vitrail de l'atelier Charles Champigneulle (1895) représentant sainte Clotilde, église Notre-Dame de Sablé-sur-Sarthe.
Fichier:Saint Remy baptise Clovis détail.jpg
Le baptême de Clovis par saint Remy avec le miracle de la Sainte Ampoule. Plaque de reliure en ivoire, Reims, dernier quart du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. Musée de Picardie à Amiens.

Selon Grégoire de Tours, elle a exercé une influence pour l'amener au baptême. Avant cet événement, dont la date n'est pas connue avec une absolue certitude<ref>Stéphane Lebecq, page 51, le situe en 498 (sous réserves) ; Régine Le Jan, page 14, en 508.</ref>, elle prend même l'initiative de faire baptiser ses deux premiers fils sans prendre l'avis de son époux. Le premier, appelé Ingomer, meurt immédiatement après le baptême<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Grégoire de Tours rapporte que le roi en éprouve de l'amertume et en fait le reproche à la reine<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. La même chose faillit arriver après la naissance de Clodomir (vers 495), mais ce dernier se rétablit. Le couple a d'autres enfants, d'abord deux fils, Childebert (vers 497) et Clotaire (vers 498), puis une fille, Clotilde, qui sont tous baptisés et parviennent à l'âge adulte<ref name=REINES />.

Grégoire de Tours raconte que, au cours de la bataille de Tolbiac (496), Clovis invoqua le Dieu de Clotilde (Jésus) en lui promettant que, s'il était vainqueur, il se convertirait.

Le baptême du roi Clovis accompagné de 3000 guerriers et de ses deux sœurs Alboflède et Lanthechilde<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> fut célébré<ref name="histoiredesfrancs2-31">Modèle:OuvrageModèle:Commentaire biblio</ref> lors d'un Noël, vraisemblablement entre 496 et 499<ref>Didier Feuer et Jean d'Hendecourt, Dictionnaire des Souverains de France et de leurs épouses, Modèle:P., Pygmalion, Paris 2006.</ref>,<ref>Claude Gauvard, Joël Cornette et Emmanuel Fureix, Souverains et rois de France, Modèle:P., Éditions du Chêne, Paris 2005 : « On ignore à quelle date se situe le baptême de Clovis, en 496 ou en 499, mais on sait que la cérémonie a lieu à Noël, par immersion dans le baptistère de Reims dont on a retrouvé les traces archéologiques dans l'allée centrale de la cathédrale gothique, et que l'évêque Remi en a été l'instigateur et le célébrant. »</ref> par l'évêque Remi, à Reims.

Clovis et Clotilde résident le plus souvent à Clichy, Épineuil, Chelles, Rueil ou Bonneuil. Après sa victoire de Vouillé sur les Wisigoths en 507, le roi fait de Paris sa capitale<ref name=REINES />.

Avant que Clovis ne meure en 511, le couple souverain avait fait bâtir la basilique des Saint-Apôtres sur la rive gauche de la Seine, où le roi fut inhumé<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Didier Feuer et Jean d'Hendecourt, Dictionnaire des Souverains de France et de leurs épouses, Modèle:P..</ref>.

Le veuvage à Tours

Selon Grégoire de Tours, la reine restait encore à Paris, en continuant probablement à influencer ses trois fils, Clodomir, Childebert et Clotaire, mais notamment afin de soutenir Clodomir et sa famille<ref>Modèle:Ouvrage. Modèle:Commentaire biblio</ref>.

Puis, vraisemblablement à la suite de la mort de Clodomir en 524, Clotilde se retira à Saint-Martin de Tours.

Femme politique, elle les amena à monter une expédition contre le royaume burgonde des fils de Gondebaud, vraisemblablement pour venger ses parents assassinés (selon Grégoire de Tours). Son fils Clodomir fut tué pendant cette guerre, à la bataille de Vézeronce.

Elle tenta de protéger les trois fils de Clodomir, mais ne put sauver que Clodoald, le futur saint Cloud, tandis que les deux autres étaient massacrés par leurs oncles.

Pour secourir sa fille envoyée en Espagne dès 511 (et également prénommée Clotilde), elle poussa Childebert à attaquer l'époux de celle-ci, le roi wisigoth Amalaric qui la maltraitait. À Tours, elle imposa des évêques burgondes réfugiés auprès d'elle.

Veuve très pieuse, Clotilde est la première reine chrétienne qui ait fondé plusieurs établissements religieux. Si, faute de documents sûrs, certains restent légendaires tel l'ancien couvent royal aux Andelys<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>, de nos jours, deux édifices sont certainement attribués à cette reine. D'une part, il s'agit de la basilique Saint-Germain d'Auxerre. Des recherches archéologiques indiquent que l'aménagement de celle-ci remonte à l'époque de Clotilde. Comme elle était une princesse de Bourgogne, ce soutien peut être effectivement expliqué<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Auparavant, avant ces recherches archéologiques, cette attribution était contestée, faute de documents certains. Par exemple, http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhef_0300-9505_1976_num_62_168_1574 Modèle:P..</ref>. D'autre part, dans la villa royale située à Chelles près de Paris, elle fonda un oratoire dédié à saint Georges. Les sources furent soigneusement établies en 1971 par un historien allemand<ref>http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_1975_num_119_3_13148 Modèle:P..</ref>. En raison de cette légitimité, sous le règne des premiers Carolingiens, cet établissement devint l'abbaye royale de femmes la plus distinguée à l'époque, en y accueillant la sœur de Charlemagne, Gisèle<ref>Godefroid Kurth, Clovis, Modèle:P., Tallandier, 2000.</ref>. De plus, saint Grégoire de Tours attribuait, d'après des manuscrits, l'origine de l'abbaye royale Saint-Martin de Tours à Clotilde, à la fin de l'Histoire des Francs Modèle:Nobr rom<ref>Selon la traduction de François Guizot. Celle de Joseph Guadet ne mentionnait que son séjour. Donc, cela dépendrait des manuscrits.</ref>.

D'ailleurs, il est possible que ses dernières années à Tours aient contribué à la naissance de cette précieuse chronologie de Grégoire, écrite pendant l'époque de la décadence des petits-fils de Clovis. Car, pour les habitants de Tours, il s'agissait d'une reine pieuse et d'un témoin de la conversion de Clovis et du peuple barbare à la foi chrétienne, et non d'un personnage légendaire<ref>http://expositions.bnf.fr/carolingiens/antho/02.htm site officiel de la BNF, Trésors carolingiens.</ref>.

Décès

Fichier:Tombeaux Clovis Clotilda.jpg
Tombeau de Modèle:Noble- et sainte Clotilde.
Fichier:Sainte Clothilde.JPG
Statue de Clotilde dans la série Reines de France et Femmes illustres du jardin du Luxembourg à Paris.
Fichier:Lycee-henri-4-tour-clovis.jpg
Tour Clovis dans l'actuel Modèle:Noble, à Paris.

Elle termina ses jours dans la piété, auprès du tombeau de saint Martin, à Tours où elle mourut vers 545. Elle fut inhumée par ses fils Childebert et Clotaire à Paris, aux côtés de son époux Clovis, dans le sacrarium de la basilique des Saints-Apôtres, future abbaye de Sainte-Geneviève, qu'elle avait contribué à fonder en hommage à son amie également future sainte (à deux pas des deux rues qui portent leurs noms, Clotilde infra & Clovis, dans le quartier du Panthéon au sommet de la montagne Sainte-Geneviève)<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Des reliques de la Sainte sont présentes dans l'église de Vivières (Aisne) ; chaque année un pèlerinage est organisé le troisième dimanche de juin depuis 1947.

Postérité

Vénération

Les chanoines de l'abbatiale, fuyant les invasions normandes au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, procèdent à la translation de sa châsse au château de Vivières. Lors du retour de ses reliques à l'abbaye Sainte-Geneviève de Paris<ref>Une châsse opulente conservait ses restes. Source : Acta Sanctorum, Modèle:Nobr rom, p. 293.</ref>, la paroisse de Vivières garde sa tête et un bras dans un reliquaire désormais abrité dans l'église. Un pèlerinage national, dédié à sainte Clotilde, est annuellement organisé par la paroisse de Vivières. L'organisation est, plus précisément, déléguée à la confrérie sainte Clotilde<ref>Modèle:Lien web.</ref> qui bénéficie, depuis le milieu des années 1980, du soutien du centre Charlier. Existant depuis 1947, il se déroule généralement le troisième dimanche de juin.

Sainte Clotilde est particulièrement vénérée dans la Collégiale Notre-Dame des Andelys depuis qu'en 1656, l'église reçut en relique une côte de la sainte<ref>La sépulture de Clovis et la nécropole royale mérovingienne.</ref>.

En 1793, les restes de Clotilde auraient été brûlés<ref>Clotilde reine et sainte.</ref> pour éviter aux moines génovéfains, détenteurs de ces reliques, la fureur des sans-culottes et lui épargner la profanation révolutionnaire. Ses cendres sont alors déposées dans l'église Saint-Leu-Saint-Gilles et une partie concédées à la basilique Sainte-Clotilde de Reims.

L'église Saint-André de l'abbaye de Chelles conserve également une châsse qui lui est attribuée, de même l'église Sainte-Clotilde de Chambourcy et l'église Notre Dame de Vivières (Aisne). La basilique Notre Dame de bonne garde de Longpont sur Orge (essonne) conserve également une relique de Sainte Clotilde.

Voies publiques

Patronne de l'aviation légère de l'Armée de terre

Depuis 1994 l'Aviation légère de l'Armée de terre a choisi sainte Clotilde pour patronne. C'est en effet à ses prières que Clovis put être victorieux à Tolbiac en « submergeant l'ennemi sous le feu du ciel », ce qui est précisément aujourd'hui la fonction des hélicoptères de combat de l'armée française<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Notes et références

Notes

<references group="Note"/>

Références

Modèle:Références nombreuses

Voir aussi

Modèle:Autres projets

Sources imprimées

  • Grégoire de Tours, Historia Francorum, traduction de Robert Latouche, Les Classiques de l'histoire de France au Moyen Âge.

Bibliographie

Fichier:Vitrail Florac 010609 12.jpg
La reine Clotilde (vue d'artiste (Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle) - vitrail néogothique de l'église Saint-Martin de Florac.
Ouvrages généraux
Sur Clovis
Sur Clotilde

Articles connexes

Liens externes

Modèle:Liens

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