Yves Coppens

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Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Biographie2

Modèle:Dfn, né le Modèle:Date de naissance à Vannes (Morbihan) et mort le Modèle:Date de décès<ref>Modèle:Lien web</ref> dans le Modèle:11e arrondissement de Paris<ref>État civil sur le fichier des personnes décédées en France depuis 1970</ref>, est un paléontologue et paléoanthropologue français, professeur émérite au Muséum national d'histoire naturelle et au Collège de France.

Son nom est attaché en France à la découverte, en 1974 en Éthiopie, du fossile d'Australopithèque surnommé Lucy, en tant que codirecteur de l'équipe qui l'a mis au jour, avec l'Américain Donald Johanson et le Français Maurice Taieb.

Biographie

Naissance et famille

Yves Coppens naît le Modèle:Date- à Vannes<ref name=lepoint.fr20220622/>.

Son père, le physicien René Coppens (1910-1996), chevalier de la Légion d'honneur, a travaillé sur la radioactivité des roches<ref>Voir sur idref.fr.</ref> et a rédigé de nombreuses notes scientifiques pour l’Académie des sciences<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Il était professeur à la faculté des sciences et à l'École nationale supérieure de géologie de Nancy ; il est inhumé à Vandœuvre-lès-Nancy. Sa mère était pianiste concertiste<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Yves Coppens s'est marié en premières noces à Françoise Le Guennec, ethnologue africaniste<ref>Modèle:Lien web.</ref>, chercheuse au CNRS<ref>Modèle:Lien web.</ref>, qui l'a accompagné lors de nombreuses campagnes de fouilles, notamment celle ayant conduit à la découverte de Lucy<ref>Généalogie et mariage, « Les ancêtres d’Yves Coppens sont originaires de Ploërmel », Histoire et généalogie de Campénéac et des environs.</ref>.

Études

Yves Coppens est passionné par la préhistoire et l'archéologie depuis son enfance, fasciné par exemple par les alignements de mégalithes de Carnac, non loin de sa ville natale de Vannes<ref>Yves Coppens, interviewé par Jean-Luc Nothias, « Yves Coppens : "Lucy a changé nos vies" », Le Figaro, samedi 10 / dimanche 11 février 2018, page 18.</ref> ; il a commencé très tôt à participer à des travaux de fouille et de prospection en Bretagne. Il obtient un baccalauréat en sciences expérimentales au lycée Jules Simon de Vannes puis une licence en sciences naturelles à la faculté des sciences de l'université de Rennes. Il prépare un doctorat sur les proboscidiens au laboratoire de Jean Piveteau à la faculté des sciences de l'université de Paris (la Sorbonne).

Carrière

En 1956, il devient attaché de recherche du Centre national de la recherche scientifique alors qu'il n'a que 22 ans. Il se dirige vers l'étude des époques quaternaire et tertiaire. En 1959, chercheur dans le laboratoire de l'Institut de paléontologie du Muséum national d'histoire naturelle sous la direction de René Lavocat, ce dernier lui confie la détermination des dents de proboscidiens (sur lesquels porte sa thèse) du pliocène issus de fossiles de vertébrés trouvés par des géologues en Afrique.

Ce contact avec des géologues lui permet de partir dès Modèle:Date- en Afrique, et par la suite de monter des expéditions au Tchad, en Éthiopie, puis en Algérie, en Tunisie, en Mauritanie, en Indonésie et aux Philippines<ref>Modèle:", Canal Académie, 31 juillet 2011.</ref>. C'est particulièrement ses expéditions au nord du lac Tchad et dans le désert du Djourab (14 mois sur place entre 1960 et 1966) qui lui permettent d'être reconnu par ses pairs, par ses découvertes et études de nombreux fossiles dans ce site particulièrement riche<ref>Modèle:Lien Web</ref>.

Yves Coppens devient maître de conférences au Muséum national d'histoire naturelle en 1969, puis sous-directeur au Musée de l'Homme. En 1980, il est nommé professeur du Muséum et élu à sa chaire d'anthropologie. Il siège au conseil scientifique de l'École pratique des hautes études<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Il est élu à la chaire de paléontologie et préhistoire au Collège de France en 1983, chaire qu'il occupe jusqu'en 2005, date à laquelle il devient professeur honoraire.

En 2002, il est nommé à la présidence d'une commission particulière (dite « commission Coppens ») dont les travaux ont servi de base à l'élaboration de la Charte de l'environnement, texte préparé par le secrétariat général du gouvernement et par le cabinet du président de la République et qui a été soumis à l'Assemblée nationale et au Sénat en 2004 et intégré en 2005, par la loi constitutionnelle du Modèle:1er mars<ref>Modèle:Lien web.</ref>, dans le bloc de constitutionnalité du droit français, reconnaissant les droits et les devoirs fondamentaux relatifs à la protection de l'environnement.

En 2006, il est nommé au Haut Conseil de la science et de la technologie par Jacques Chirac<ref name="www.legifrance.gouv.fr_24septembre2006">Modèle:Légifrance.</ref>.

En Modèle:Date-, il est nommé président du conseil scientifique chargé de la conservation de la grotte de Lascaux par Nicolas Sarkozy.

Le Modèle:Date-, il est nommé conservateur du Manoir de Kerazan par l'Institut de France<ref>Modèle:Article.</ref>.

Yves Coppens est présent dans de nombreuses instances nationales et internationales gérant les disciplines de sa compétence. Il a dirigé en outre un laboratoire associé au CNRS, le Centre de recherches anthropologiques - Musée de l'Homme, et deux collections d'ouvrages du CNRS, « Cahiers de paléoanthropologie » et « Travaux de paléoanthropologie est-africaine ».

Membre d'académies

Yves Coppens est président du comité scientifique international du Musée d'anthropologie préhistorique de Monaco<ref>Modèle:Lien web.</ref> et membre de l'Académie des sciences<ref>En 1994, il préside une commission de l'Académie des sciences sur une affaire concernant les frères Igor et Grichka Bogdanoff, l'astrophysicien Trinh Xuan Thuan les accusant de plagiat dans leur ouvrage Dieu et la Science publié en 1991. Voir : « Yves Coppens préside une commission de l'Académie des sciences sur une affaire concernant les frères Bogdanov » sur arretsurimages.net.</ref>, de l'Académie de médecine, de l'Académie des sciences d'Outremer et de l'Academia Europaea, de l'Académie royale des sciences Hassan Modèle:II du Maroc, de l'Académie des sciences, des arts, des cultures d'Afrique et des diasporas africaines de Côte d'Ivoire, membre honoraire de l'Academia de Medicina de Sao-Paulo, membre associé de l'Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique, correspondant de l'Académie royale de médecine de Belgique, Modèle:Lang du Royal Anthropological Institute of Great Britain and Ireland et Modèle:Lang de la Royal Society d'Afrique du Sud. Il est également membre du conseil scientifique de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST). Le Modèle:Date, il est nommé membre ordinaire de l'Académie pontificale des sciences par le pape François<ref>Modèle:Lien web.</ref>. En Modèle:Date-, Fleur Pellerin, ministre de la Culture et de la Communication, le retient pour être le Nouveau Prix de Rome à la villa Médicis à Rome<ref>« Pour sa connaissance extraordinaire de l'histoire humaine » ; voir sur Voir sur le site de la villa Médicis.</ref>,<ref name="Sénat">« La Villa Médicis : relever le défi de l'histoire », rapport d'information n° 7 (2016-2017) de M. André Gattolin, fait au nom de la commission des finances, déposé le 5 octobre 2016 ; lire sur senat.fr.</ref>.

En 1998, il est candidat malheureux à l'Académie française<ref>Voir sur academie-francaise.fr.</ref>.

Mort

Yves Coppens meurt le Modèle:Date- dans le [[11e arrondissement de Paris|Modèle:11e arrondissement de Paris]] à l'âge de 87 ans<ref name=lepoint.fr20220622>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Article</ref>. Le décès est annoncé par son éditrice Odile Jacob. Deux mois auparavant, paraissait son autobiographie, titrée Une mémoire de mammouth.

Il est enterré au cimetière du Père Lachaise, chemin de la Cave, situé dans la Modèle:52e division<ref>Cimetières de France et d'ailleurs</ref>, presque face à la tombe de Gisèle Halimi.

Découvertes notables

En 1961, Yves Coppens récupère un crâne fossile d'hominidé trouvé près de Yaho (falaise d'Angamma), dans le nord du Tchad, qu'il nomme en 1965 Tchadanthropus uxoris, en hommage au Tchad et à son épouse, qui l'a reçu du découvreur autochtone en cadeau<ref name=Coppens-1965>Modèle:Article.</ref>. D'un âge controversé, ce fossile ne suscite toujours pas de consensus scientifique après plus d'un demi-siècle.

En 1967, il part en expédition avec Camille Arambourg dans la vallée de l'Omo, au sud de l'Éthiopie. Ils découvrent à Shungura, à l'ouest de l'Omo, le premier spécimen fossile de l'espèce Paranthropus aethiopicus, une mandibule édentée datée de 2,6 millions d'années, qui devient l'holotype de son espèce<ref>Modèle:Article.</ref>. D'autres fossiles de la même espèce sont ensuite découverts dans la même région.

Le Modèle:Date à Hadar, dans la basse vallée de l'Awash, un fossile complet à 40 % d'Australopithecus afarensis est découvert dans le cadre de l'International Afar Research Expedition, un projet regroupant une trentaine de chercheurs éthiopiens, américains, et français, codirigé par Donald Johanson (paléoanthropologie), Maurice Taieb (géologie), et Yves Coppens (paléontologie)<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Ce dernier n'est pas présent sur le terrain lors de la découverte, ne participe pas à la fouille<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref name=":2">Modèle:Article</ref> et sa participation à l'ensemble de l'expédition est plutôt faible<ref name=":0" />. Il est associé à la deuxième publication scientifique sur le sujet, eu égard à ses fonctions de co-directeur<ref name=":0">Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref>Modèle:Article</ref>.

Le premier fragment du fossile a été repéré par Donald Johanson et Tom Gray, l'un de ses étudiants<ref>D. Johanson et M. Edey, Lucy : une jeune femme de Modèle:Nb, traduit de l'américain (Lucy, the beginnings of humankind), Paris, R. Laffont, 1981 Modèle:ISBN.</ref>,<ref name=":2" />. Le fossile est surnommé « Lucy », en référence à Lucy in the Sky with Diamonds, la chanson des Beatles écoutée par l'équipe à cette époque<ref name=":2" />.

Travaux

Fichier:Yves Coppens 2.jpg
Yves Coppens en 2010.

Spéciation par l'environnement

Modèle:Article détaillé À partir de 1983, Yves Coppens popularise sous le nom d’East Side Story<ref>Coppens, Y. (1983) - Le Singe, l'Afrique et l'Homme, Paris, Fayard, 148 p.</ref>,<ref>Coppens, Y. (1994) - « East Side Story, the origin of Humankind », Scientific American, vol. 270, n° 5, pp. 88-95.</ref> un modèle proposé initialement par l’éthologue néerlandais A. Kortlandt<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Kortlandt, A. (1972) - New perspectives on ape and human evolution, Amsterdam, Stichting voor Psychobiologie.</ref>. Il s'agit d'une théorie environnementale visant à expliquer l'acquisition de la bipédie, qui sépare les Hominines et les Panines.

À la suite de la découverte de Toumaï en 2001, après celle d'Abel en 1995, par l'équipe franco-tchadienne de Michel Brunet, Coppens remet lui-même en cause cette théorie en 2003. Il maintient cependant ce scénario pour comprendre l'émergence de la bipédie permanente propre au genre Homo, distincte des autres hominines (australopithèques et paranthropes), et popularisée par le jeu de mots « Omo event » (vallée de l'Omo dans le rift éthiopien). Il illustre sa position notamment en 2009, lors du colloque de l'Académie des sciences en hommage à Charles Darwin, auteur de la théorie de l'évolution des espèces par adaptation anatomique graduelle à des changements de l'environnement (en l'espèce le développement de la savane en Afrique de l'Est entre 1,8 et 2,5 millions d'années).

Origine de l'homme moderne

Pour la plupart des chercheurs, Homo sapiens est apparu en Afrique il y a désormais environ Modèle:Nb, et s'est répandu il y a environ Modèle:Nb vers les autres continents. Cette théorie est connue du grand public sous le nom anglais d'Out of Africa, et sur le plan scientifique sous le nom d'« hypothèse d'une origine unique récente », « hypothèse du remplacement », ou modèle de l'« origine africaine récente ». Yves Coppens, parmi d'autres chercheurs, ne croyait pas à la seule origine africaine d'Homo sapiens et défendait depuis les années 1980 la théorie multirégionale ou « théorie de continuité avec hybridation ». Selon cette théorie, qu'il aimait nommer « Out of nowhere », le passage des espèces archaïques d'Homo à Homo sapiens se serait fait parallèlement dans toutes les régions de l'ancien monde, sauf dans un certain nombre de régions particulièrement isolées, notamment en EuropeHomo heidelbergensis n'a pas évolué en Homo sapiens mais aurait donné naissance à l'Homme de Néandertal. Par la suite, selon lui, il y aurait sans doute eu un « grand métissage » entre les Homo sapiens venus d'Afrique et les autres espèces d'Homo se trouvant sur place<ref>Yves Coppens, Histoire de l'homme et changements climatiques, Fayard, 2006.</ref>,<ref>Sciences et Avenir, n° 772, juin 2011.</ref>.

En 2014, Yves Coppens a admis que, s'il avait mis en doute un certain temps la sortie d'Afrique d'Homo sapiens, parce qu'il le voyait naître ailleurs, il Modèle:" Ensuite, Homo sapiens va s'installer en Europe, en Asie, et en Australie vers 50 000 ans, en s'hybridant selon lui avec les populations humaines antérieures, puis en Amérique et dans les petites iles d'Océanie qui étaient encore vierges de toute population humaine<ref>Yves Coppens : Modèle:Citation bloc Chronique sur FranceInfo du 23 mars 2014, reprise in Modèle:Ouvrage.</ref>.

Critique du néo-darwinisme

Tout en restant fidèle au principe de la sélection naturelle, Yves Coppens fait partie des chercheurs qui soulignent les lacunes du néo-darwinisme dans l'explication de l'évolution des espèces. Il remet notamment en cause l'importance conférée au hasard dans la théorie néo-darwinienne : Modèle:Citation bloc

Distinctions

Décorations

Doctorats honoris causa

Autres distinctions

Modèle:Colonne<ref>Modèle:Article</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Article</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>

Publications

Fichier:Paris - Salon du livre 2013 - Yves Coppens 001.jpg
Yves Coppens dédicaçant Pré-textes lors du Salon du livre de Paris en 2013.

Il a en outre apporté sa collaboration scientifique à Pierre Pelot pour l'écriture de plusieurs romans préhistoriques : la série Sous le vent du monde, Gallimard ; Le Nom perdu du soleil, Denoël, 1998 ; et Le Rêve de Lucy, Seuil, 1997.

Émissions de télévision et de radio

Hommages

Notes et références

Modèle:Références nombreuses

Voir aussi

Bibliographie

Radio

Articles connexes

Liens externes

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